Watelse_adhemar
Voilà on l'avait rappelé ici dans cette contrée un peu sauvage, clémente somme toute et il y était revenu. Il marchait les mains derrière le dos, un peu perdu dans ses pensées ce matin d'automne là. Il aurait voulu être là-bas près d'Isandre sa ravissante nièce, il avait un rôle de protecteur à prendre près d'elle ça il le sentait. Presque celui d'un père. Mais comment devenir un père quand la seule personne qui a attiré notre attention dans notre vie est : nous-même ? Quoiqu'il en soit il la gâterait, mais pour cela il fallait qu'il termine ce qu'il avait à faire ici. Et qu'avait-il à faire au juste ? Ça il n'en savait encore rien.
La capitale était grande mais ne le fascinait pas. Florence lui manquait terriblement. Il adorait la gouaille des Florentins, leur façon de parler trop fort à grand renfort de geste. Lucia (prononcer Loutchi a) sa femme l'avait attiré ainsi, par cette drôle de manière de s'exprimer. Qu'est-ce qui l'avait séduit chez elle ? Pas son physique, il était plutôt quelconque et l'âge avançant, elle s'était arrondie dangereusement. Sa gestuelle, son énergie, cette manière de parler sa langue à lui avec des roulements de consonnes, des erreurs de syntaxes adorables. Il était jeune et sot à l'époque, tellement sot même. Se marier lui parut naturel, qu'elle bêtise. Et pourtant comme il aurait aimé à présent qu'elle lui eut donné descendance. Il avait fallu qu'il manque périr dans un incendie pour se rendre compte qu'il n'y avait pas que lui sur terre.
A force de marcher occupé à penser, il avait quitté les quais du port trop bruyants et s'était engouffré dans les ruelles. Non loin de là à quelques enjambées se dressait le château du duché. Il en avait oublié le nom ou et de ça il en était sur en y pensant bien, il ne l'avait jamais su.
Mains derrière le dos, d'un bon pas, il avançait dans une direction complètement inconnue de lui-même quand tout à coup, il faillit heurter quelqu'un ou quelque chose. Par réflexe et sans lever les yeux il dit :
- Mi scusi ! (pardon)