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[RP] Quand on s'ennuie...*

Isleen
[Autre endroit, de nombreux jours plus tard.]

La rouquine s'ennuie, c'est récurant, elle a besoin d'occupation, de distraction, de challenge, et le quotidien ne lui suffit pas, plus. Il lui faut diverses occupations dans la journée, elle ne peut passer son temps à s'occuper de ses légumes, à boire en taverne, à lire ou écrire en français pour améliorer ses connaissances de cette langue étrange, sans compter le travail du jour. Non il lui faut de l'occupation en attendant le soir, en attendant peut être de le voir. Avec ses gardes de nuit, le jour il passait le plus clair du temps à dormir, alors pour le voir, ce n'était que pendant une courte période le soir. Esquisse d'un sourire, c'est étrange et à la fois agréable la façon dont les choses évoluaient entre eux. Ils prenaient le temps, il voulait la courtiser, lui avait demandé l'autorisation, et naturellement elle avait dit oui. Prendre le temps avait dit Gabrielle, et effectivement elle aimait de plus en plus cela, sans compter l'effet que tout doucement il faisait sur elle.

Donc bref, dans la journée, après s'être occupée de diverses manières, la rouquine souvent se retrouvait sans rien avoir à faire. Les leçons d'escrime ne semblaient pas être pour tout de suite, elle attendait donc, rongeant son frein, et tenant sa promesse de ne pas faire la funambule sur les toits de la ville, son "idée stupide N°3". La numéro 1 étant le tour de luge, et la 2 celle de partir seule sur les routes. Sauf qu'aujourd'hui, elle avait eu la numéro 4, en prenant une paire de gants: celle de grimper en haut d'un arbre, tout en haut si possible, histoire de voir la vue qu'on pouvait avoir de là haut.

Pour sur, s'il savait il allait dire que ça en était une, et elle serait bien d'accord avec lui, mais elle s'ennuie et quand elle s'ennuie, elle est maitre es idée stupide. Et vue qu'elle n'avait pas promis, elle pouvait bien. Et s'il ne savait pas, il ne s'inquiéterait pas, c'était élémentaire. Et c'est donc pour ça, que la rouquine à l'orée du bois bordant la ville de Montpellier, se retrouve armée de ses gants, en train de monter aux branches d'un grand chêne...

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Enzo
    « Très loin, au plus profond du secret de notre âme, un cheval caracole... [... ] »
    David Herbert Lawrence

    [Sous la pluie, devant les écuries de l’Oustau, à un autre moment.]

La pluie c’est la boue qui se crée au contact de l’eau et du sable. Ce sont les cheveux trempés et les vêtements mouillés qui font frissonner la peau. La pluie c’est egocentrique, ça tombe et ça ne suffit pas d’être complètement aspergé pour qu’elle s’arrête. Enzo détestait la pluie. Il n’aimait pas être trempé, sentir sa chemise coller à sa peau, ses bottes devenirs boueuses et ses cheveux se coller à son front. Et pourtant, cette pluie qui tombait sur Montpellier, ses nuages noirs qui voguaient au dessus de la ville annonçant un prochain orage n’abimait pas l’humeur enzesque. Il était là, dehors face aux écuries de l’Oustau. Silencieux. Cette averse lui rappelait le jour de son mariage avec Gabrielle. Un bon souvenir. Malgré qu’il avait plu, qu’il avait été trempé, et que ses bottes s’étaient retrouvés boueuses. Elle avait dit qu’il avait été odieux au mariage, et qu’il ne lui avait pas vraiment donné le choix. Peut-être. Il ne savait pas bien ou se souvenait mal. De toute manière, Enzo est odieux et souvent sans s’en rendre réellement compte. Donc sous cette pluie battante, le jeune Seigneur se rappelait son mariage. Celui fait secrètement, dans l’interdit, qui lui avait fait perdre nom et héritage. Et pourtant, c’était une évidence. Il devait se marier à Gabrielle, et n’avait aucun regret à ce propos. Sa définition de l’honneur n’était pas la même que son père, et Enzo se voyait très mal abandonner femme et enfant pour une définition différente, même si ce sacrifice lui coûtait cher. Il allait récupérer titres et noms. Seul. Ne se débrouillait-il pas bien sans son père et sa sœur déjà ?

Bref, ça n’avait que peu d’importance. Ou trop. Enfin, Enzo tentait de se dire que rien n’avait d’importance. Pour oublier ses sentiments, pour ne pas les vivre. Gabrielle n’avait pas tord, mais Coccinelle n’avait pas raison en disant qu’il les « maitrisait ». C’était bien le contraire. Surtout la colère. De toute manière, qu’il les maitrise ou qu’il les cache, ça revenait presque au même. Il ne parlait pas et ça générait des conflits bien inutiles qui obligeaientEnzo à parler. Un peu. Du gaspillage de salive, des haussements de voix éreintants, des claquements de portes. Parfois des parties de jambes en l’air. La seule chose agréable en fin de compte. Le jeune homme sourit quelque peu, avant de s’avancer sous l’averse un peu plus près des écuries. Il était là. Qui le regardait avec ses yeux noirs à hennir quelque peu, les sabots venant cogner le sol. Toujours ce même tempérament. Pourtant c’est docile comme cheval un Shire non ? Il répondait peut-être simplement à l’humeur enzesque et à sa façon de le toiser. Les yeux verts détaillèrent la bête. Noir aux fanons blancs. Imposante. Aussi grand que lui. Depuis que Gabrielle lui avait trouvé cette monture, Enzo l’avait monté 3 ou 4 fois, dont une fois aux joutes. Auxquelles il avait perdu par crainte de blesser la dame contre qui il était. Elle avait eu le mérite de ne pas retenir son coup, elle, et de faire tomber Enzo aussi. Gagnante par la lance cassée. Pour le reste, il venait le voir parfois comme ça. Il le regardait et ne disait rien. Enzo n’aimait pas son cheval. Parfait en grandeur, très bonne musculature, fort et sans doute capable de tirer bonne charge et pourtant, il ne l’aimait pas. C’était un cheval anglais. Le jeune seigneur ne lui avait donné aucun nom. Quoique, le nom n’ait aucune importance, ça n’est qu’un animal, après tout. Les deux autres qu’il avait eu avaient des noms. Ceux qui leurs appartenaient avant leur achat par Enzo. Ils les avaient revendus. Le jeune seigneur n’avait jamais trouvé la monture idéale pour la garder très longtemps. Et il y avait ce Shire. Il ne pouvait guère le vendre au risque de vexer Gabrielle.

Le jeune homme soupira et s’avança encore un peu et étrangement le cheval arrêta de saboter le sol. Ils se regardèrent, et Enzo de sourire juste un peu. La pluie dégoulinait toujours sur lui, étant resté à l’extérieur. Ça n’avait pas d’importance. Est-ce que c’est sensible un cheval ? Le jeune homme ne le savait pas. Ça n’est qu’une bête, non ? Mais le chien pouvait devenir un véritable ami, même si ça restait un animal, et il avait appris dans un cours de fauconnerie qu’il fallait soumettre sa bestiole violente pour qu’elle soit fidèle et utilisée pour la chasse. Reste néanmoins que dans les deux cas il fallait établir une sorte de lien de confiance entre l’homme et l’animal. Peut-être était-ce le cas pour le cheval aussi ? Enzo n’était pas très doué avec les canassons. Depuis toujours, même s’il savait monter correctement. Moins bien que sa femme ceci dit. Et le jeune homme de s’approcher encore du box et tendre la main vers la liste blanche de la tête convexe de l’animal. Rien. Le cheval arrête même de hennir et ne tente même pas de le mordre. Alors la main continue de monter, et Enzo se décide à rentrer dans le boxe pour venir caresser l’encolure de la grosse bête.


- « Tu n’as pas vraiment mauvais caractère en fait... »

Et de continuer ses petites caresses discrètes sur l’animal. Étrange moment. Il sent que l’animal est fort et bien musclé. Toutefois, il ne sort pas assez souvent de son boxe, Enzo ne le montant presque jamais, et comme c’est le cheval du seigneur, personne – sauf Gabrielle – n’a vraiment le droit de le toucher. Il doit s’ennuyer. Ou pas. Peut-être que ça ne s’ennuie pas comme lui un cheval. Ou peut-être que si. L’animal ne dit toujours rien, dodelinant juste un peu de la tête. Il est loin du frison qu’il avait eu à l’époque. Cheval bien plus populaire que le shire. Beaucoup plus noble selon Enzo, mais tout aussi calme. Pourtant les chevaux à sang chaud, c’est ce qui était le plus recherché, et on ne cherchait pas nécessairement des chevaux lourds et grands sur les champs de bataille. Ça a de quoi impressionner par exemple.

- « C’est dommage que tu sois un cheval anglois... »

Et Enzo de déposer une selle sur le shire qu’il attache solidement. Ça n’est pas son boulot, mais il sait faire tout de même. Audoin y a tenu, quand il était petit, qu’il apprenne ce genre de rudiments, même s’il savait – sans doute – que quelqu’un pourrait le faire à la place d’Enzo toute sa vie. Le jeune noble se souvint même du pourquoi : « Il faut savoir se débrouiller sur un champs de bataille. » Ce qui est logique en soit. Enzo fouille dans sa besace et sort une pomme qu’il offre à la monture.

- « Tu crois qu’on y arrivera tous les deux ou vais-je encore devoir changer de monture ? »

Et de regarder le cheval qui mange la pomme et de le tirer pour le sortir de l'emplacement puis de l'Oustau.


- « Au moins, nous aimons tous les deux les pommes normandes... »
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Isleen
[En haut d’un grand chêne…on entend une Isleen !]

Vous pensez bien que l’irlandaise arriva jusqu’en haut du chêne escaladé, non sans mal non mais elle y arriva, dérangeant un ou deux volatiles nichant là, peu habitués à voir un écureuil roux de cette taille. Fort heureusement à part eux, personne ne l’avait vu raté une ou deux branches et manquer de tout dégringoler d’un coup, surtout lui, lui qui même là, s’insinuait dans ses pensées aussi doucement qu’il l’avait fait dans son cœur. Lui qui pensait à elle en terme de fragilité le plus souvent, lui qui lui aurait hurler, ordonner, tempêter, de descendre, serait peut être même monter pour la ramener en bas de force. A cette pensée, la rouquine ne put s’empêcher de rire, apeurant les oiseaux reposant sur les branches non loin. Elle les regarda faire un arc de cercle autour de l’arbre, voler et décider de se reposer le danger n’en étant pas un. Oui, au moins il serait là avec elle, en bas, à grimper ou à ses cotés, et non elle ne savait ou. Soupire.

Perchée sur son arbre, la vue qui s’étalait devant elle, lui donnait l’impression de voler, elle surplombait tout, la campagne à perte de vue, la ville de Montpellier, les routes, les champs, et au dessus d’elle, juste le ciel, certes de plus en plus nuageux, mais les lumières, les odeurs, les sons, tout lui paraissait différent, et l’était. Avec un tout petit peu d’imagination, la rouquine avait presque l’impression d’être un oiseau volant au dessus de tout. Elle qui le plus souvent est au dessous, le point de vue la change littéralement, l’enchante même, le vent iodé venant jusqu’à elle, fouettant sa crinière tel un étendard, la rouquine sourit comme une gosse, assise sur une branche.

Mais tout a une fin, et la pluie tombant soudainement, rabat la crinière dans le dos de la rousse, la trempe totalement, un écureuil mouillé en haut de son arbre, voilà à quoi elle ressemble en aussi peu de temps qu’il faut pour le dire. On lui en veut à la rousse, là haut y a quelqu’un qui lui en veut, impossible pour elle de profiter de ses envies, de ses idées originales ! Rien que par exemple son idée de luge sur roues, au lieu de finir tranquillement en bas de la pente, par un fou rire, ils avaient fini au sol avec des bleus un peu partout, et encore elle avait eu de la chance qu’Audoin soit là, il avait amorti plus d’un choc à sa place.


Is fuath tú dom ní féidir!*

La pluie, les nuages de plus en plus noir, l’orage qui s’annonce, le vent qui tourne, souffle plus vite, il devient urgent pour elle de descendre, une urgence manifeste, avec sa veine, si l’orage éclate le premier éclair est pour son arbre, et une rouquine grillée, électrocutée n’est pas au programme du tout. Avec précaution, l’irlandaise entame donc sa descente prudemment, très prudemment, la pluie, le vent n’aident pas sa progression, doucement pour ne pas rater une branche, manquerait plus qu’elle en loupe une et sa journée serait définitivement gâchée.

*vous me détestez ce n’est pas possible !

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