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[RP]Un bout d'Irlande en bouteille

Isleen
Sur les routes, dans une taverne, dans une ville quelconque

Certaines choses se font sur un coup de tête, sans prévision aucune, et la balade qu’elle faisait avec Osfrid pour aller chercher Saâdia était de celle là.
Ce soir là en taverne, elle était entrée prenant une conversation en cours. Le danois devait prendre la route, dans un but précis, et revenir, mais il lui avait dit qu’il n’était pas amener à rester très longtemps sur Montpellier. La rouquine sculptant le papillon qu’il lui avait commandé pour sa nièce, s’était alors demandé combien de temps durerait le trajet, si l’aller et le retour lui permettrait de terminé à temps. C’est qu’elle préférait le remettre en main propre, volonté typiquement féminine de savoir si la réalisation plaisait. Elle avait donc posé la question. En face, la réponse avait fusée à peu près de cette manière "3 jours. Pourquoi, tu veux venir avec moi l’irlandaise ?". Là, la mini-pouce avait mis un petit temps à répondre, elle n’y avait absolument pas pensée. La raison en était simple, elle connaissait sa volonté de solitude, il lui faisait penser à un loup solitaire qui de tant en tant rangeait les crocs pour venir à la civilisation, alors s’imposer dans une ballade, même si celle ci était pour rendre service, ben non. Pendant l’instant qu’avait duré la réflexion, Audoin, elle avait songé à lui, à ce qu’il dirait, ce qu’il en penserait, il ne semblait pas porter Osfrid dans son cœur, d’un autre coté, il ne le connaissait pas non plus. Le simple fait de penser à tout cela témoignait de l’attachement de l’irlandaise, mais elle était prête à parier qu’il n’aimerait pas.

Ce qui emporta la décision ? Une simple phrase prononcée par le danois "une petite balade pour se dégourdir les jambes"…oui, elle avait dit oui pour une petite ballade, après tout, elle ne faisait rien de mal que de se balader, de prendre l’air, et puis mince, elle avait l’impression de passer son temps à l’attendre. Le départ avait alors été repoussé au lendemain, et Isleen avait espéré à tort le voir, lui dire elle même qu’elle partait et reviendrait vite. Elle avait du se résoudre à donner une lettre à Gabrielle, une lettre pour lui expliquer. Une lettre à Audoin.


Ils avaient prit la route, ils avaient un cheval, mais ils marchaient. La rouquine ne pouvait que remercier Osfrid de cela, elle ne portait pas un amour débordant pour les chevaux- doux euphémisme, ils la terrifiaient- et même si Grani obéissait au doigt et à l’œil et qu'elle s'en était rendu compte, elle était bien mieux à marcher qu’assise sur son dos, même avec Osfrid pour la rassurer.
Ils marchaient donc, parlaient, se taisaient, les moments de silence ne dérangeant pas l’irlandaise , une route agréable et sans encombre du moins pour le moment.

A la seconde halte du voyage, l’irlandaise en profita pour prendre le temps d’écrire.


Citation:
Gabrielle,

Comme promis, je t’écris. Nul soucis à te faire, le voyage se passe bien et sans danger jusqu’à présent.

Prend soin de toi

Isleen

Elle avait hésiter à parler, d’Audoin , de la lettre, savoir s’il l’avait eu…savoir comment il avait réagit, si …elle ne l’avait pas fait. Elle savait bien qu’il avait son travail, qu’il faisait les gardes de nuit, parce que tout simplement il se refusait à s’excuser auprès de Gabrielle, du coup il faisait sa nuit le jour, mais mince, ce n’était quand même pas grand chose de demander un peu de temps pour elle. Et ça se trouvait, il n’avait même pas remarqué son absence ! Le soupire qui s’en suivi donna envie à l’irlandaise d’envoyer la chope à sa portée contre le mur de la taverne ou elle s’était installée pour écrire.

Elle vida plutôt d’un trait le restant et passa à la missive suivante, elle n’avait pas eu de réponse à la dernière, pourtant sa chouette Bràn lui était revenue.


Citation:
Dia dhuit Charlyelle,

J’espère que tu vas bien et que tu n’as pas eu de soucis sur ta route. J’ai vu Mae en taverne il y a deux jours, ainsi vous êtes revenues ensemble et tu n’es pas venue. Ce n’est pas un reproche, je m’inquiète juste pour toi, mais surement as tu besoin de solitude.

Je suis actuellement sur les routes, nous allons chercher la demoiselle de compagnie de Gabrielle. Je dis nous car j’y vais avec Osfrid, j’aurais bien aimé qu’Audoin se joigne à nous, enfin surtout à moi, mais bref, je le vois peu.

Prend soin de toi et donne moi de tes nouvelles

Isleen

Les missives furent envoyées, et Isleen fit signe au tavernier de lui servir un nouveau verre, en attendant que demain ils reprennent leur balade.

_________________
Isleen
[De retour de ballade...]

Revenue après plus d’une semaine sur les routes, une semaine loin de tout, à marcher sans se poser de questions, aller jusqu’à destination, y resté, discuter, s’amuser, sans se poser de question, sans se dire "quand va-t-il venir ? ". Oui, même infructueuse, la ballade décidée sur un coup de tête, lui avait fait un bien fou, ne pas rester là, à l’attendre, à tourner en rond en essayant de ne pas 1- se mettre en danger, 2-retomber dans sa vilaine manie que de laisser aller ses mains dans les poches étrangères, dans le seul but d’assouvir un manque cruel…et par tous les Dieux, en ce moment c’était plus que dur de ne pas laisser ses mains aller à tout va partout, heureusement qu’elle sculptait ce petit papillon de bois pour la cousine du danois sinon c’est certain, elle aurait déjà vidé la moitié des poches de Montpellier. Alors oui, la ballade avait été bénéfique sur son moral, et l’amitié naissante qui se tissait entre Osfrid et elle, s’était renforcée pour vraiment prendre corps, aujourd’hui la rouquine pouvait vraiment parler de lui comme d’un ami.

Le retour elle l’avait appréhendé pour plusieurs raisons…

Première d’entre elle : aucune nouvelle d’Audoin. Gabrielle avait du lui remettre sa lettre, enfin elle l’espérait, il travaillait tout de même dans la mesnie, ils devaient se voir à un moment donné ou un autre de la journée, donc pour elle il l’avait reçu. Qu’en avait-il pensé ? Lui en voulait-il ? S’était-il inquiété un peu ? Lui avait-elle manqué ? Des questions pour lesquelles elle voulait une réponse.

Seconde d’entre elle : Osfrid. Elle se fait un ami, elle qui en a peu, et elle allait le voir partir à peine revenu. Elle n’était pas pressée de voir arriver ce jour, pourtant certaines choses doivent avoir lieu et celle là en fait partie. Elle sait les sentiments conflictuel qu’il peut avoir pour sa famille, pour autant, il lui est fidèle, conscient de ses responsabilités, de ses devoirs et donc il n’allait pas laisser cette cousine seule, livrée à elle-même, même si on la lui mettait dans les pattes sans lui demander son avis. Oui, elle n’était pas pressé de le voir partir, mais ce jour arrivait, se rapprochait avec eux de Montpellier. Ils ne resteraient alors plus que les courriers envoyés pour garder le contact.

Troisième et dernière : Qu’allait-elle bien pouvoir faire une fois rentrée ? L’ennuie est une chose horrible chez la rouquine, lui fait faire toute un tas de choses stupides et idiotes. Emmerder le charpentier, lui demander qu’il lui apprenne plus encore, elle aimait travailler le bois, oui surement allait-elle faire ça pendant un temps. Après....après il lui faudra aviser.

Si le samedi jour du retour, la rouquine ne sortie que peu de chez elle, juste pour aller voir Gabrielle et se faire broyer la main en souriant s’il vous plait, comme toute amie qui se respecte et qui tombe le jour J ou bébé à décidé de venir montrer son nez ; le dimanche l’irlandaise était un peu sortie, espérant voir Audoin. Peine perdu.
Personne ne l'avait vu, personne et pire que tout Enzo non plus, Gabrielle encore moins, ce qui fait que sa lettre ne lui avait jamais été remise. Elle avait été plus d’une semaine sur les routes, plus d’une semaine partie, il aurait pu lui arrivé n’importe quoi, Monsieur n’avait même pas fait un tour en ville, ou chez elle pour savoir ou elle était. Boire, boire et encore boire, serrer des dents pour ne pas hurler, ne rien fracasser sur les murs. Elle avait fait cela l’irlandaise avant d’exploser un verre entre ses mains de fureur. Ce coup là, elle ne l’avait pas vu venir, et elle avait plus que surpris Enzo et Coccinelle présents avec elle en taverne à ce moment là.

Bilan de la soirée : une gueule de bois, une main coupée, et une envie folle d’hurler et de tout casser.

La nuit , l’Irlandaise l’avait passé à boire plus que de raison, à réfléchir trop et pas forcément à bon escient, et à écrire tel un échappatoire, mais certainement pas à dormir. A l’aube plusieurs lettres envoyées pour prendre des nouvelles en donner, reprendre contact, aucunes ne fut relues, elles auraient été relues que surement elles ne seraient pas parties.


Citation:
Dia dhuit Charlyelle,

J’espère que tu n’as pas de soucis sur les routes, et que tu vas bien. Je m’entraine de temps en temps au Longbow, je m’améliore un peu je pense, même si je ne serais jamais aussi douée que toi.

Je suis revenue de ma ballade sans soucis, les routes par ici sont calmes.
Pour faire écho à ton dernier courrier, je ne l’ai pas vu, plus d’une semaine d’absence, et personne ne l’a vu une seule fois en taverne, pas même Enzo et Gabrielle, pour qui, il travaille ! Aucune nouvelle. Il se soucie de moi autant que d’une vieille….liquette. J’enrage.

Charly’ porte toi bien et prend soin de toi
Je t'embrasse
Isleen


Citation:
Dia dhuit Louis,

Cela fait quelques temps maintenant que nous ne nous sommes pas vus, la dernière fois remonte à ce fameux jour, ou vous étiez tous là pour distraire le « Grand » alors malade. Je ne serais pas passé au hasard, que je ne t’aurais même pas vu. Vilain ! Quand on passe, il faut venir voir les amis/ies.

Toujours célibataire ou celle que tu ne pouvais oublier refait-elle partie de ta vie ? Dans tous les cas, j’espère juste que tu vas bien, que tout se passe mieux pour toi que pour moi.

J’vais surement reprendre la route d’ici peu, si tu es sur Mende, je viendrais te dire bonjour, sinon ben tant pis.

Amicalement
Isleen


Citation:
Dia dhuit Connor,

Assise à boire, trop beaucoup trop de poteen, j’écris, je repense à l’Irlande, et forcément à toi aussi. Mince croiser autant d’irlandais, de gens du nord dans le sud c’est assez improbable et ça me surprend encore.

J’espère que tu vas bien, que tu n’as pas de soucis sur les routes.

Moi pour ma part, je reviens de ballade, et après deux jours passés de nouveau à Montpellier… je pense que je vais prendre la décision de m’en tenir à l’amitié, plus simple, moins douloureux. Tu disais qu’il n’était pas assez bien pour moi. Tu te trompes, c’est moi qui ne le suis pas assez pour quiconque. Et cette réflexion, n’appelle pas de réponse de ta part. C’est juste un fait.

Que les vents te soient favorables.

Amicalement
Isleen

_________________
Isleen
[Parfois, on préférerais ne pas être, ne pas ressentir...]

Équilibre instable. Un fil. Une rouquine.

Le fil tendu au dessus d’un ravin…en bas, des eaux tumultueuses, noires, froides, prêtes à engloutir toute personne imprudente qui s’y risquerait .

Sur le fil : la rouquine.

Une solitude. Un chagrin. Une détresse. Un sentiment intense de gâchis.

La rouquine est là en équilibre, elle observe le ciel noir, prêts à se déchirer, à déverser sur elle des torrents entiers, pour l’envoyer rejoindre les eaux noires, sous elle.

Elle avance sur le fil, elle ne sait pas pour qu’elle raison elle s’y trouve, mais elle sait qu’elle doit avancer, encore, continuer, il y a une raison, il y a forcément une raison, elle doit avancer, elle ne peut pas reculer, elle ne peut plus, on ne le peut jamais d’ailleurs, reculer c’est arrêté d’être sur le fil, c’est tomber, non elle ne veut pas tomber…

Équilibre instable. Un fil. Une rouquine.

Le fils tendu au dessus d’un ravin…au bout du fil : Audoin. Ses onyx s’accrochent à son regard, et le sourire qui s’esquisse se meurt.

Pourquoi me regardes tu ainsi ? Aud’ ? Pourquoi me contemples tu comme si j’étais une étrangère ? Aud’ !

Audoin un couteau à la main, se penche indifférent vers le fil, prêt à le trancher…

"Tu es trop indépendante pour te soumettre à un mari... Je n’ai aucune certitude que tu n’es pas été voir ailleurs…je me suis fait une raison quand tu es parti…"


Un fil coupé. Une rouquine qui tombe…

NOOONNNNNN


La rouquine se redresse d’un bond, réveillée en sursaut, le souffle court et rapide, le regard un peu perdu autour d’elle.

un cauchemar….

Une main dans sa tignasse emmêlée pour tentée de se réveiller vraiment. Même encore alcoolisée de la veille, même avec un mal de crane à vous faire regretter d’avoir abusé, Isleen sait bien qu’il n’en s’agit pas vraiment d’un, non plutôt une triste réalité, il ne fallait pas être Grand Druide, érudit pour savoir d’ou il sortait celui là. Aud’ lui avait a peut près tenu les paroles prononcées dans son cauchemar la veille au soir…la première fois qu’elle le revoyait depuis….depuis il lui semblait un siècle, et les mots qu’ils avaient échangés…par tous les Dieux…ça lui faisait mal...il n’avait pas eu confiance en elle…elle lui disait, lui écrivait ce qu’elle faisait et lui…non, la laissant dans le flou total…et c’était sa faute…comment avait-il pu croire qu’elle ne le respecte pas assez pour avoir succombé…comment ? La bouteille vide, cadavre de la vieille eu le malheur de se trouver là et fut projeté avec violence contre le mur suivi d’un chapelet de jurons irlandais interrompu par d’étranges croassements!

Craaa craaaa


Fichu corbeaux, encore dans mon potager !

L’irlandaise avait franchi la porte, son bâton en main, prête à fracasser du corbac, à se défouler sur d’innocentes victimes de sa rage, sa frustration, sa détresse, de se sentiment d’avoir tout gâcher, d’être encore une fois rejeter…quand ses yeux se posèrent sur un corbeau, et pas n’importe lequel, un corbeau muni d’un parchemin, le soleil est déjà haut dans le ciel, l’après midi est bien entamée, la rouquine s’était couché au petit matin très imbibée.

Soupire. Elle n’allait pas se faire du corbeau, surtout celui là. Loki libérée de son fardeau la rouquine rentre de nouveau chez elle, s’installe sur une chaise pour lire le message, laissant ouverte la porte pour le messager. Son mal de crane empire, mais au moins ça détourne l’attention sur une autre douleur.


Premiers mots lus et esquisse d’un très léger sourire, espérer qu’elle soit en forme quand elle recevra son mot. Ben tiens, avec ce qui se passait pas dans sa vie, l’inquiétude qu’elle avait eu pour Audoin de ne pas savoir, ne pas avoir de nouvelles depuis des lustres, et la soirée d’hier, sur que son mot n’allait pas la trouver en forme.

Heureusement que tu m’vois pas l’danois…

La lecture se poursuit. Les sourcils se froncent sur la suite…il ne sait pas....tu devrais pas Osfrid, non tu devrais pas te soucier de moi ainsi, surtout si tu ne sais pas pourquoi…soupire…elle ne comprendra jamais les hommes et c’est décidé aujourd’hui elle arrête d’essayer.

Et…mer.de…mer.de…c’est quoi ces goutes qui tombent…les mains de l’irlandaise se portent à son visage, pour y chasser les larmes amères….me.rde…t’aurais pas du écrire la suite…même pour plaisanter…et même si t’avais été sérieux, je n’aurais rien eu à comparer, nous n’avons jamais été jusque là…


Franchement oui tu la mérite la chope sur la tête ! Et…je fais ce que je veux d’abord !

Aux yeux du corbeau entré réclamer pitance, l’irlandaise doit avoir tout l’air d’une folle à causer toute seule, les cheveux en bataille, une folle qui ne se soucie pas de le nourrir d’ou le « Craaa » retentissant qui se fait entendre, la distrayant un moment. Soupire résigné de la rouquine, et assiette encore pleine des restes de la veille qu’elle dépose au sol.

Tiens mange, j’ai pas faim d’façon.

Ca c’est clair, elle peut rien avaler, rien boire, son estomac hésite même à se retourner, alors que son crane menace d’exploser. Mais tant qu’elle est à peut prêt apte, répondre pour pas qu’il s’inquiète.

Citation:
Bonsoir Osfrid,

Loki, m’a trouvé, et là il se régale des restes de mon repas. Comme tu vois ma main blessée va mieux, ça tire et pique encore un peu, mais je peu répondre.

Prend notre colis lorsque tu rentreras, si jamais elle n’est pas déjà arrivée jusqu’ici, ça tiendra compagnie à ta cousine, si elle est toujours avec toi, lorsque tu reviendras, et ta route sera surement moins silencieuse ainsi.

Je vais bien, je te rassure je vais très bien, ne t’inquiète donc pas pour moi sur le chemin, et… je ne chercherais donc pas à savoir pourquoi ça t’es important que j’aille bien.
Fait attention aussi à toi pour le reste de ta route que je ne m’inquiète pas, je …bref fait gaffe c’est tout ce que je te demande et ne commet pas la bêtise de tuer une de tes cousines, même si tu en as envie.

Oui je suis la meilleur lanceuse de chope, et tu en mérites une sur le crane pour avoir écrit ce que tu as écris, même pour plaisanter.

Quand à me faire du mal…sache Osfrid, que je fais bien ce que je veux et que tout étant relatif, ce qui mal pour toi ne l’est peu être pas pour moi, alors le « gare à tes fesses si tu te fais mal » ça vaut une chope pour ton crane à ton retour. Du coup ça fait deux, si je compte bien. *esquisse d’un léger sourire*

Je transmettrais le message à Gabrielle pour la peau de loup, et le bonjour à Enzo, mais ça dépendra si je suis d’humeur tout autant que lui.

Je t’envoie Bàn, pour la réponse elle voyage mieux de nuit, je garde Loki avec moi pour le moment.

Toi aussi tu me manques.

Isleen


Elle avait omis l’essentiel, mentis un peu, bon beaucoup en disant qu’elle allait bien, mais il n’avait pas à s’inquiéter pour elle, non, et il avait ses soucis avec sa propre famille. Elle n’avait pas à se reposer sur lui, à se confier ainsi. Elle envoya sa chouette vers lui, referma la porte et retourna se remettre en boule dans le fond de son armoire pour y finir sa nuit, et souffrir en silence d’avoir commis un beau gachis, d’y avoir cru, pour qu’au final, ils en arrivent là…


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Isleen
Réveil difficile, La rouquine s’était extirpée de chez elle dans la nuit, direction la taverne. Bonjour, oui, non, une tournée de payée pour éviter de répondre à la question "tu vas bien ?", non elle n'allait pas bien et non là elle n'avait aucune, mais vraiment aucune intention d'en parler, pas beaucoup de mots échangés, sauf pour transmettre le message d’Osfrid à Gabrielle, qui s’en était réjouit, et un bonjour à Enzo de sa part. Elle aurait été dans un autre état, qu’elle aurait mieux apprécié la surprise du Grand lorsqu’elle lui passa le bonjour du danois, sauf que là, elle s’en était moquée.

Et puis au départ de Gabrielle, à qui elle avait répondu d’un simple signe de tête que non ça n’allait pas, lorsque celle-ci lui avait tout bas demandé si ça allait, enfin bref au départ de celle-ci la soirée avait viré étrange un peu plus...Une tape amicale dans le dos donné par le Grand qui était venu remplacer Gab à ses cotés, une proposition d’un verre d’armagnac à la taverne de Mordric. Elle ne savait plus trop ce qu’elle avait du dire, surement "oui ", en y repensant elle n’avait même pas salué les autres personnes présentes en sortant. Bah tant pis.

Et ce n’est pas un verre qu’il lui offrit, non rien que quatre ! Généreux, jusqu’à ce qu’elle sorte sa bouteille de poteen, qu’elle s’en serve un verre et qu’il lui retire parce que "ça cogne trop" soit disant même pour elle, et qu’elle risque de mourir de trop boire si elle continue. Mince, sur le moment, elle en était restée sur le cul, la rouquine. Il lui faisait quoi là le Enzo. Il était malade, c’est d’être père qui le transformait au point de se soucier de sa mort ? Et puis, l’alcool aidant, elle avait lâché quelques mots, sur la difficulté de comprendre les hommes, sur le fait que ça serait plus simple, ça ferait moins mal de se comprendre mutuellement. Et la bang, le coup derrière la tête, virtuel, le coup, mais il avait suffit au Grand de prononcer quelques mots " vous cherchez surement trop à ce qu’on vous aime ... blablabla ... je vois bien que vous repoussez les autres en espérant qu’ils restent "

Oui il avait du lui dire un truc comme ça et là, là la rouquine avait eu du mal à encaisser les mots, elle le connaissait assez pour savoir que ce n’était pas méchant de sa part, non que l’idée partait d’un bon sentiment, mais mer.de non, elle n’avait rien chercher, rien demandé. Et lorsqu’elle lui avait demandé qui elle avait repoussé en espérant qu’il reste, il n’avait émis que son fameux "Ehm". Elle était parti, c’était ça ou lui fracasser sa chope sur le crane, Gab lui en aurait voulu, même avec de bonnes raisons, Gab n’aurait pas aimé. Mer.de. Elle n’avait jamais rien demandé, jamais, et le seul dont elle avait espérer un geste, quelques mots pour lui dire… "ça va s’arranger rouquine, on va passer du temps ensemble. J’ai confiance en toi… " ou n’importe quoi d’autre pour la rassurer, lui dire que oui il tenait a elle, qu’il n’avait pas pensé à lui dire ce qu’il faisait, pour elle, pour eux, bref lui parler et la prendre dans ses bras, l’enfermer dans ce cocon protecteur. Et bien non, elle n’avait rien eu de lui, non juste….le fait qu'il avait un manque total de confiance en elle, aucune confiance tout simplement.

Alors oui la rouquine était rentrée chez elle, plutôt que de fracasser une chope sur la tête d’Enzo. Elle était rentrée, et voulait tout mettre en l’air chez elle, c’est en ouvrant en grand l’armoire, qu’elle vit la lettre de Charly’ restée sans réponse. La seule réponse reçue à ses derniers courriers. Soupire. Pour certains loin des yeux....Peut être n’était ce pas le bon moment pour répondre, mais tans pis, l’écossaise méritait une réponse, et elle avait que trop tardé à la donner.


Citation:
Charly’,

J’ai tardé à répondre. Désolée. La colère, oui j’en ai éprouvé, j’en éprouve toujours un peu même, mais là ce qui domine c’est la déception, l’impression d’avoir gâché quelque chose, d’avoir mis à mal une amitié qui n’aurait jamais du évoluer vers quelque chose d’autre, et ne rester qu’une amitié. J’avais confiance en lui, mais après notre dernière rencontre, il semblerait que lui non, qu’il n’ait pas eu suffisamment confiance en moi, pour croire que j’allais tomber dans les bras du premier venu, et pourtant j’ai eu l’occasion plus d’une fois !

On se remet de tout Charly’, je me remettrais de ça aussi. Et quand je dis qu’on se remet de tout, ça ne veut pas dire qu’on oublie, que rien n’a existé, je dis simplement qu’on reprend un jour le dessus pour avancer à nouveau.
Tu te remettras toi aussi, pour avancer, parce que sans s’en rendre compte on avance.

Oui le petit est né, et Gabrielle m’a broyé la main pendant tout le temps qu’à duré la naissance. Et depuis, elle oscille entre les sentiments, un coup elle va, l’autre pas. Il semblerait que même maintenant qu’il est né , elle ne veuille toujours pas de lui, pas s’en occuper. Après, je ne lui dirais pas quoi faire ou non, je ne peut savoir ce qu’elle ressent. Je suis là c’est tout, si elle veut, je ne peut faire mieux.

Prend soin de toi quand même, et toi non plus ne perd pas espoir.

Isleen.


Maintenant envoyer la lettre. Ha mince pas de Bàn, juste Loki et elle n’allait pas envoyer le corbeau à la place. Pas question et pour plus d’une raison que même alcoolisée, elle était encore capable de comprendre...allez dormir et demain elle renverrait ce morfale de corbeau vers son maître qui lui renverrait sa chouette en retour.
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Isleen
« O douleur ! O douleur ! Le Temps mange la vie, Et l’obscur Ennemi qui nous ronge le coeur Du sang que nous perdons croît et se fortifie ! »
Les Fleurs du mal. Charles Baudelaire

[Le lendemain matin au réveil]

Et le lendemain matin, au réveil dans un état un peu mieux que la veille, c’est à dire avec quelques verres de moins sous le ciboulot, Isleen remercia que très légèrement Enzo de lui avoir piquer sa dernière bouteille de poteen, c’est qu’à force de boire, elle en avait oublier de distiller ! Du coup ce matin, ça cognait moins, voir pas. Pour autant, elle ne se sentait pas mieux que la veille, juste un mal de tête en moins.
Un regard vers Loki bectant le maïs qu’elle avait laissé là, un glouton ce corbeau !


Mais fais comme chez toi Loki ! Serts toi donc ! Prend tout !
Craaa craaa c’est c’que j’fais tu vois
D’façon ce matin, tu retournes voir ton maître


Il paraît que les grands esprits se rencontrent dans la réalisation de petites choses, surement là veille au soir, celui de l’irlandaise et du danois avaient été connectés, car la première chose qu’elle vit fondre sur elle en sortant prendre l’air vivifiant du matin, fut sa chouette Bàn. Esquisse d’un sourire. Elle y tenait à cette petite jeunette, elle l’avait trouvé un soir blessée, l’avait soigné et rendu à la liberté, mais fallait croire que l’animal avait apprécié le gite et le couvert, depuis elle était restée à ses cotés.

Tu m’apportes des nouvelles déjà…j’espère rien de grave.

Il avait fait vite le danois pour lui répondre, elle ne s’était pas attendu à avoir réponse si rapide. Laissant sa chouette prendre du repos, la rouquine rentra se mettre à l’abri pour lire puis peut être répondre.

Citation:
Hé la rouquine,


Ta chouette m’a apporté ton courrier et je l’ai lu avec attention. Elle est sympa ta bestiole, pas aussi causante que Loki mais je pense que je m’y habituerai rapidement, pour peu que tu veuilles bien répondre à mes courriers !


Bah bien sur idiot, pourquoi je voudrais pas te répondre… bon apparemment, t’es rien arrivé depuis la dernière lettre.

Citation:
Sache une chose l’Irlandaise,


Ha tiens, elle aussi elle doit savoir un truc. Et c’est qui dis moi le danois ? Voyons la suite…

Citation:
c’est que je fais ce que je veux moi aussi et que si j’ai envie de m’inquiéter pour toi, je le ferais. Non mais tu crois quoi toi aussi, qu’il suffit de me dire que tu vas bien même très bien pour que je te fasse confiance ?


Oui t’as raison de pas me faire confiance…t’es pas le premier à me le faire savoir le danois…purée ça fait mal…continue de lire…pense à autre chose…

Citation:
Arrête un peu de te leurrer sur moi la rousse ! J’ai vu l’état dans lequel tu étais l’autre soir à cause de ton… comment pourrais-je appeler un homme qui n’a pas les tripes de prendre de tes nouvelles ? Un bastard peut être… oui je trouve que ça lui va bien à celui-là donc reprenons, j’ai vu l’état dans lequel tu étais à cause de l’autre bastard alors à d’autre la rouquine. Je sais que tu te morfonds et que ton poteen te permet d’oublier mais nom de dieu Isleen, un homme ne mérite pas qu’on se laisse tomber au fond du gouffre… surtout celui-là. Apparemment, il a jugé depuis longtemps que de te faire attendre serait bon pour toi et ton moral… et tu veux l’épouser… je te souhaite bien du courage la rouquine, ça serait moi je préférerais le tuer !




Mais c’est pas vrai, tu vas pas t’y mettre aussi ! Tu as de la chance de pas être là, je…je… j'ai mal Osfrid, tu peux le comprendre non ? Je suis blessée qu'il n'ait pas eu suffisament confiance en moi, qu'il...tu dis vrai, pour parti, tu le connais pas...

Citation:
En parlant de tuer. C’est pas l’envie qui me manque de faire passer l’arme à gauche d’une de mes cousines mais comme tu me l’as si judicieusement fait remarquer, c’est la mère de Briana et je ne peux pas lui ôter la vie, du moins pas maintenant. Cette petite fille a encore besoin de sa mère même si de mère elle n’a que le nom jusqu’à maintenant. La gosse a grandi presque huit années durant sans savoir ce que c’était qu’une mère alors que ce sont les années les plus importantes dans la vie d’un enfant ! For Helvede !* qu’est-ce qui m’a foutu une famille pareille ! Remarque, je pourrais toujours t’adopter. Oui ? Non ? ahhh lort* ! ça n’irait plus, tu ne pourrais plus profiter de mon corps si gentiment offert !. Hééé veux-tu lâcher la chope que tu tiens dans ta main là !. Tu les comptes bien hein, t’en oublies aucune, promis ?



Sourire amusé. Oui je les comptes Osfrid, tu en es à 4 maintenant. Faudra les éviter par contre, ça me défoule de les envoyer, pour autant j’aime pas faire mal.

Citation:
Bon je cesse de plaisanter, je ne voudrais pas chahuter de trop ta pruderie et puis entre amis ça ne se fait pas de telles provocations… y parait qu’il faut se ménager et bien se tenir, y parait seulement ! Mais sérieusement, dommage que tu n’aies pas eu envie de lâcher un peu le jeune seigneur qu’Enzo représente et que face à ses suppliques, tu aies décidé de rester à Montpellier. J’aime bien voyager avec toi et qui sait ce qu’on aurait pu encore apprendre l’un sur l’autre ! Je te laisse méditer sur cette phrase l’Irlandaise. Et prie les dieux que mon retour se fasse sans encombre, je suis grincheux quand je me prends des malotrus sur le coin de la truffe.


A bientôt la rouquine. Tu me manques déjà !


O.


Loki, tu vas attendre que j’réponde...fichu glouton t’as tout grailler !

Soupire. Vélin, encre et plume pour une réponse envoyée dans la foulée. Tachons de garder un peu de gaité pour la réponse...mouai pas gagné ça.

Citation:
Hey le danois !
T’as intérêt à t’y faire à ma chouette et à être gentil avec elle, tu risques de la voir souvent ! Par contre, ton corbeau est un morfale, il vient de m’éventrer la fin d’un sac de maïs moi qui pourtant lui avait donné mon assiette.

Je ne doute pas que tu fasses ce que tu veux toi aussi. De toute façon, j’aurais pas la force de t’en empêcher. Tu ne me crois pas, je pouvais toujours essayer.

Tu ne me fais pas confiance. Tu n’es pas le seul dans ce cas là, tu n’es pas même le premier à me le dire.

Il n’y aura pas de mariage.

M’adopter ! Profiter de ton corps de rêve…Osfrid, je les comptes les chopes oui, je les comptes. Je t’assommerais avec, et après pour te remettre je te ferais boire du poteen ! Faut que j’en distille d’ailleurs, je n’en ai plus, et tu vas rire mais Enzo m’a piquer ma dernière bouteille, soit disant pour m’éviter la mort par boisson ! J’aurais tout entendu en l’espace de peu de temps et je crois que je m’en serais bien passé !

Sache que je ne suis pas restée sur Montpellier pour Enzo, mais pour Gabrielle ! Je n’allais pas la laisser ainsi, alors qu’elle se trouvait dans cet état…et je devais aussi…aussi attendre de le voir lui.

Moi aussi, j’ai bien aimé le précédent voyage, mais on apprend aussi en écrivant tu sais.

Je vais prier les Dieux, qu’il ne t’arrive rien, plus pour qu’il ne t’arrive rien que par soucis de te savoir grincheux. J’ai connu pire je pense que toi grincheux, mon père a des ires qui font que tout tremble autour, alors un danois grincheux, je pense que je survivrais.

A bientôt surement. Reviens vite, je te manquerais plus, moi et mes chopes.

Toi aussi.
I.


Et voilà, les courriers furent attachés à leur porteurs. La lettre à Charly’ partirait plus tard, sa chouette allait prendre un peu de repos et partir toute seule, vers l’écossaise. La rouquine regarda un moment, le corbeau s’envoler au loin, puis s’en alla vers le marché. Elle avait du poteen a distiller et donc des achats à faire.

(*dans l‘ordre : par l’enfer / mer.de
Avec accord de JD Osfrid pour la publication de la lettre)

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Genseric
Une maison isolée, non loin de la forêt ... il se souvenait de cette adresse gravée dans son esprit comme dans son coeur. Accepté tel qu'il était ... la belle Etoile l'avait accepté tel qu'il était.

Non pas que cela fit chavirer son coeur à la façon d'un amoureux, ça non. Non non, bien sur que non, mais il touchait du bout du doigt un nouveau type de relation. Pas de dégoût, ou plus de dégoût car il y en avait sans doute eu au début. Donc pas de dégoût, mais une acceptation de son image hideuse et l'envie de voir ce qu'il y avait derrière.

Ca oui, la belle Etoile semblait avoir envie de le découvrir lui Genséric et ne rejetait pas le bossu. Pouvait-on appeler cela de l'amitié ? Le Bossu n'en avait aucune idée. Il avait entendu parler de l'amitié. D'ailleurs ses parents étaient censés être de grands amis alors qu'ils étaient amants et c'est de cela que ses bosses avaient découlé ... Bref, oublions un instant les bosses et revenons à notre Bossu, mais comment oublier les bosses d'un Bossu ?heu ... (voilà que je m'égare) ...

Donc notre Bossu voulant tester cette nouvelle relation avait décidé de rendre visite à l'Etoile Rousse et le voilà en chemin ... au final, la maison isolée n'était pas loin de la sienne, tout aussi isolée ... des isolés en pleine isolation tentaient de se retrouver ainsi. Bref, notre bossu avançait de son pas hésitant vers la maison où la rousse étoile distillait ... et sa surprise fut grande en voyant l'étoile filante filer ver lui ...
Isleen
Elle file oui, dans sa direction, oui, vers lui, oui mais c’est bien involontaire, faut pas exagérer non plus, comment pourrait-elle savoir que le Bossu qu’elle a rencontré quelques semaines, mois ? Peut être oui, quelques mois, le temps s’emblait lui échapper, la notion même de celui semblait être devenue très aléatoire pour elle…bref comment pouvait-elle savoir qu’il se déciderait à répondre à son invitation au moment pile ou elle allait au marché, au moment pile ou sa vie était un vrai bazar ou elle n’était tout simplement pas bien du tout, mais alors franchement pas et surtout au moment pile ou elle était en rupture de poteen, elle qui l’avait invité à en boire un verre un jour.

Forcément la rouquine en reconnaissant les bosses du bossu et par là même le bossu, s’arrêta à sa hauteur, prit soin de prendre un visage souriant, même si au dedans, elle n’était pas loin des chutes du niagara.


Bonjour Genseric ! Tu venais me voir ? Tu venais gouter du poteen ! Tu n’as pas de chance, j’allais au marché….et je n’ai plus de poteen non plus.

Un regard sur les bosses, il lui avait dit la première fois, que sa bosse portait bonheur. Peut être qu’un jour, elle lui demanderait, avant qu’il reparte faire son tour des cathédrales si elle peut toucher sa bosse. Aujourd’hui, non, elle ne veut pas du bonheur, aujourd’hui, demain et pendant quelques jours nombreux ou pas, elle se complairait dans son chagrin, sa solitude, sa tristesse, oui être traversée de part en part, s’effondrer, vouloir mourir et…revenir enfin à la vie. Pour cela, il lui faut boire plus que de raison, pour lâcher ce contrôle qu’elle a d’elle, lâcher tout, évacuer tout, pour pouvoir surmonter et continuer. Elle n’a jamais eu d’autres moyen d’y arriver jusque là, lorsque l’on a été seule pendant longtemps, sans personne pour vous botter les fesses, vous dires vos vérités, vous forcer à bouger, on se trouve des moyens particuliers pour y arriver.

L’irlandaise esquisse un léger sourire, tout le contraire de ce qu’elle ressent et continue d’un ton qui se veut enjoué.


Je vais acheter ce qu’il faut pour le distiller justement. Tu veux venir avec moi, quitte à ne pas pouvoir le gouter tout de suite, au moins savoir ce qu’il y a dedans ça t’intéresse peut être ?

Et la rouquine de prendre doucement la direction de la ville et du marché, d’un pas de Comtesse saluant la foule, pour permettre à Genseric de la suivre.

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Genseric
Il avait bien cru que l'étoile filante qui filait allait le percuter. Et même si le visage de la belle Etoile s'était transformé en le reconnaissant, il avait bien vu l'immense tristesse au fond de ses yeux.

Mais notre bossu n'en dirait rien, ça non ... il n'irait pas chercher au fond de l'âme ce qu'elle voulait cacher. Chacun ses malheurs, et seule Isleen déciderait d'en parler ... ou pas.

Voilà donc que le fameux poiquelque chose n'est plus. Tant pis ce serait pour ... ah non ... une proposition d'une ballade jusque au marché pour voir les ingrédients et la fabrication ! Didiou ! la fabrication ! c'est qu'un fabricateur d'alcool révèle rarement ses secrets ! pas qu'il veuille lui faire concurrence le bossu ! Non non loin de là, pas du tout ... Il jeta un regard vers la maison qui n'était pas si loin que ça et se demanda où elle cachait son alambic ... oh bel alambic producteur de douces saveur et ... rah ben mince ! l'étoile avait encore filé !

Cette triste constatation tira notre curieux bossu de ses pensées bosselées pour le faire filer vers l'étoile qui ne filait plus vraiment. Filer la laine ? non filer en chemin voyons !

Voilà donc notre bossu bosselé qui file de son pas dandinant d'éclopé vers l'Etoile filante qui file au marché. (Vous suivez ?) Arrivé à la hauteur de la Comtesse qui salue heu de l'Etoile qui ne file plus il prend enfin la parole.


Je veux bien venir belle Etoile, je veux bien ça oui !

S'appuyant sur son bâton il accorde son pas à celui de l'Etoile en question, où serait-ce l'inverse ? Quoiqu'il en soit, il cherchait le moyen de distraire sa compagne de solitude. Brisant le silence des deux solitaires il farfouilla dans sa mémoire et se lança timidement d'abord ...

Il y a très longtemps, une belle princesse Aragonaise fut invitée par Jean de Bruyères, seigneur de Puivert à séjourner dans son magnifique château. Elle aimait contempler le paysage des collines avoisinantes et surtout méditer au bord du lac, assise sur un rocher en forme de fauteuil sculpté comme par magie.

Puis comme la belle Etoile semblait écouter, il poursuivit

Mais les soirs d'orages, les rivières gonflaient et les eaux du lac recouvraient son banc.
 
  Notre seigneur, très prévenant s'approcha doucement de la belle et lui dit :
Je vous vois triste ma dame.
- Non, point Monseigneur. 
Mais si princesse, je sais lire dans vos yeux d'habitude si bleus qu'ils en font pâlir le ciel. 
- Ho, une simple poussière dans l'oeil .
Je vais ordonner de construire un mur arrêtant toute poussière fit le seigneur en hélant ces gens.
- N'en faite rien Monseigneur, la vérité est autre fit la princesse comprenant que ce seigneur  était prêt à tout pour elle. 
Dites moi princesse, je veux revoir votre sourire.
- La pluie a recouvert mon banc, et je ne peux plus entendre les oiseaux, et le souffle léger du vent près de ce lieu.
 Voyant la tristesse de la Belle, le seigneur décida d'engager des travaux pour réguler le niveau du lac et ainsi faire retrouver à ce blanc visage l'éclat d'un sourire et le soleil dans ses yeux si bleus.
    Et durant de nombreuses semaines, tout rayonnait. La belle et le soleil. Parfois, une petite pluie gonflait la rivière, mais le barrage régulait le niveau à merveille, et dès les gouttes disparues, la belle retournait dans son lieu de bonheur.
  Mais "dame nature" est plus forte qu'un amour platonique. Un soir de juin 1289, la pluie se fit plus violente, le niveau de la rivière enflait et les eaux tumultueuses emportèrent les digues du lac, engloutissant toute la vallée et noyant les habitants du petit village en contre bas nommé Mirepoix.

La princesse, voulant voir la gravité des pluies s'approcha trop près et elle fut aussi emporter dans le torrent.

Depuis ce triste soir, dans les veillées, à voix basse, on prétend que les soirs de pluie, une dame blanche erre près du château pour prévenir les promeneurs d'un danger."
*

Et notre bossu de se taire après s'être rendu compte que son triste conte n'avait peut-être pas remonté le moral de l'Etoile aux pas de comtesse ...

*Tiré de la légende de "la dame Blanche du Château de Puivert" que j'ai glané ici
Edition pour mise en page ...
Isleen
Le bossu et ses bosses la rattrapent, oh l’étoile n’a pas filé bien loin, puisqu’elle l’attend en marchant doucement, la présence du bossu la distraira peut être. Elle esquisse un très léger sourire. Belle étoile, elle ne savait trop ou il voyait la ressemblance entre son prénom et une étoile, tout simplement entre elle et une étoile, mais bon, c’était agréable à entendre et puis il lui semble que la comparaison c’est faite spontanée, innocemment, alors va pour "Belle étoile " après tout elle avait eu le droit à nettement plus rigolo ou pire comme petit nom…"crevette" avait été en haut de la liste des très énervants pendant un moment.

Ils marchent donc vers la ville, doucement, ils prennent la direction du marché en silence d’abord, et puis quelques mots qu’elle a du mal à entendre, une histoire, elle prête l’oreille, hoche la tête. Il poursuit plus fort la suite. Elle écoute donc attentive à la suite à la fin. Peut être n’aurait-elle pas du, oui peut-être n’aurait-elle pas du écouter, trop tard. Elle continue d’avancer sans un mot, le visage fermé, il lui faut un temps pour reprendre pied, et afficher un masque serein. Il lui semble que c’est de plus en plus dur, elle se connaît bientôt viendra le temps ou elle craquera vraiment, mais pour ça il lui faut du poteen, et il faut que son fournisseur ait ce qu’il faut pour qu’elle puisse en distiller !

Une esquisse de sourire au Bossu, et le regard se fixe vers les étales des marchands, ils arrivent au marché.


Cette princesse a été stupide, égoïste d’avantage je pense, mais le plus stupide fut son seigneur…-légère pauseoui, il n’aurait jamais du faire cela pour lui redonner le sourire…le banc ne disparaissait que pendant les orages, il revenait après. Il faut savoir être triste parfois, vivre avec, s’approprier cette tristesse pour pouvoir apprécier les surprises, les petits bonheurs que la vie réserve, les voir et les accepter dans sa vie. Continuer de vivre, d’être heureux, même si l’on garde toujours cette tristesse en nous. Voilà ce qu’il aurait du lui dire le Seigneur, en plus de la prendre dans ses bras pour lui faire oublier son fichu banc…

Elle avait fini sur cette petite touche ironique pour atténuer les paroles prononcées d'un ton un peu sec et dur, elle venait de se rendre compte, que les mots qu’elle venait de prononcer s’appliquaient très bien à elle même, mais ça le Bossu était loin de le savoir. Et là elle ne voulait pas y réfléchir, un moment à oublier ce qui lui arrivait, oui oublier.

Nous y voilà, le marchand qui me fournit ce dont j’ai besoin est par là.


Et la rouquine prenant la direction indiquée, accompagnée du Bossu, de voir lui arriver dessus un pigeon messager. Qui donc pouvait lui écrire ? Un courrier de propagande encore ? Pourtant les élections étaient passées…L’irlandaise de récupérer le message, et de s’excuser auprès de Genseric pour le lire.

Citation:

L’Irlandaise,

Non je ne te fais pas confiance pour me dire la vérité, celle qui te blesse, celle qui te met dans cet état-là. Pour le reste, n’interprète pas ma façon de voir ou de penser, tu te foutrais de doigt dans l’oeil jusqu’au coude.

Tu sais que mes mots ne voulaient pas te blesser en disant cela.

Je sais que tu te caches de moi comme des autres. Je te tends la main, tu la refuses! Je voudrais t’aider à te sortir de cette mélancolie qui te ronge et tu me tournes le dos, tu m’ignores, tu me forces à m’en aller !

Isleen, tu sais que je tiens à toi, je te l’ai déjà dit. Si malheureusement il n’y a plus de mariage entre toi et l’autre bastard, dis-toi que c’est mieux ainsi, dis-toi qu’il ne te méritait pas, dis-toi qu’ailleurs, il y a un homme qui n’attend que toi et arrête de te morfondre, arrête de boire au point de ne plus savoir où tu vis, ni comment tu t’appelles. Tu crois que j’ai apprécié de devoir partir en te voyant ainsi déchirée après avoir passé une semaine avec toi à parler de nous, de nos vies, petites confidences entre amis qui nous ont permis de nous voir autrement, de nous apprendre qu’on n’était pas si différent !

Et je me doute bien que c’est pour Gabrielle que tu es resté. Elle a besoin de quelqu’un à ses côté, mais entre nous, entre toi qui déprime et elle qui ne va pas bien depuis que son fils est né, je me demande laquelle des deux va entraîner l’autre au fond du gouffre. Et quand je vois ça, je n’ai pas envie de revenir, je n’ai pas envie de me confronter à ce mal qui te ronge et qui ronge les autres. J’ai déjà bien assez de mes souffrances sans en rajouter d’autres. Pourtant…pourtant je te tends à nouveau la main parce que tu es toi, Isleen l’Irlandaise et que je n’ai pas envie de te laisser sur le carreau alors que je continue à avancer. Je mets de côtés mes peines pour te foutre un bon coup de pieds au cul la rouquine mais même ça, ça n’y fait plus rien.

Compte les coups ma belle Irlandaise, compte les coups que tu me donneras, je te les rendrais avec intérêt si ça peut te faire réagir. Frappe-moi et je serais de marbre face à la main levée que tu auras mais ne vient pas pleurer sur ton sort si j’en fais autant pour te faire comprendre qu’il faut laisser certaines choses de côté pour continuer à avancer et à voir les autres.
Si cette méthode peut te faire sortir de tes gonds, si tu peux reprendre pied et arrêtez de te détruire pour rien alors je le ferais ! tu sais que je le ferais !

Je vais m’arrêter là, le reste est vraiment sans importance. Les plaisanteries, les vérités à moitié cachées ou à moitié dites… je crois qu’on a dépassé ce stade et je me contenterais de te dire d’avancer ! continue à avancer droit devant toi jusqu’à la prochaine étape, jusqu’au prochain mâle que tu trouveras à ton goût. Ne t’arrête pas de vivre mais fais plutôt ta vie en étant un peu égoïste ! pense à toi au lieu de penser aux autres !

Sache que tu ne me manques plus, c'est illusoire que de croire le contraire...
Loki restera près de moi... A trop vouloir tendre la main, je préfère me mettre en retrait et attendre de revenir... si je reviens....

O


Un pigeon, il lui avait répondu avec un pigeon, et...elle...elle gâchait ça aussi. Pendant un moment la tristesse la submergea, la douleur avec, la douleur des mots écris, elle pouvait presque l’entendre lui dire ces mots d’un ton sec et froid. Le masque de sérénité sur le visage de la rouquine se fissura un temps, avant de reprendre contenance, elle ne craquerait pas ici, pas en plein marché, pas devant tout le monde ! Hors de question !


Je répondrais ...plus tard…allons voir mon marchand d’abord.


Et de plier puis ranger la lettre dans sa poche, tout à l’heure, dans pas longtemps elle répondrait, oui elle ne pouvait laisser le gâchis se faire, mais peut être était-il trop tard…

Le marchand et les difficultés de livraison, le marchand et ses difficultés d’approvisionnement, une toute petite quantité d’orge, à peine de quoi faire trois bouteilles. Transaction, discussions, il lui livrerait le tout en fin d’après midi, et la suite dès que les produits lui arriveront. Depuis, son idée de distiller, elle ne fonctionnait qu’avec lui, il était efficace et compétent, même si un peu cher, mais pour le moment ça lui allait très bien ainsi.


Alors Genseric, comment trouves-tu la ville ?

S'occuper des autres un moment pour ne pas penser à soi....

(avec l'accord de JD Osfrid pour la publication)
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Genseric
Le Bossu s'en voulu l'espace d'un instant et se demanda si finalement, la colère exprimée ne fit pas du bien à sa belle Etoile. Elle était vraiment sa belle Etoile l'Irlandaise ça oui. Grâce à elle, il n'eut pas trop de regards de travers où alors il n'y fit pas attention. Cela devait être ça, oui, il ne fit pas attention à ces regards lancés, à ces injures lancées ... Le bossu en haussa ses bosses lorsqu'un pigeon non bosselé arriva droit sur l'Etoile.

Et les pensées bosselées du bossu s'envolèrent vers le pigeon, les pigeons pour être plus précis et la manie de ces volatile : c'est à dire que les pigeons avaient pour manie de tomber direct sur le proie ... enfin le destinataire de leur message plus exactement. Il regarda l'Etoile s'éloigner en espérant qu'elle ne filerait pas et l'observa attentivement alors qu'elle lisait. Malgré le masque qu'elle voulait afficher il vit une flopée d'émotions passer furtivement sur le visage et dans le regard de la demoiselle. Il la vit ranger son parchemin et la suivit docilement vers le marchant indiqué avant la volatile interruption.

Il observa les tractations sans tout comprend, ou n'essaya pas de comprendre, oui c'était plus juste ainsi. Un sac de grains en main, la belle Etoile lui adressa la parole. Elle voulait savoir comment il trouvait la ville. Ca alors, non seulement elle acceptait sa compagnie mais en plus elle lui demandait son avis sur la ville. A moins que ... ce ne soit qu'une diversion ... oui une simple diversion pour éviter de tourner le couteau dans la plaie de la tristesse ...

Cette ville est grande ... bien trop grande pour moi. Mais l'hiver m'a fait prendre racine là. Y'a beaucoup de monde ça oui ... mais je ne connais que toi ... les autres me font peur et ont sans doute peur de moi. Quoique non j'ai croisé une drôle de bestiole au cas d'astre. Une demoiselle apeurée mais sympathique qui m'a trouvé la maison qu'il fallait.

Là n'était pas la question de la rouquine autant poursuivre

Je crois que j'ai pas assez visité cette ville pour donner un vrai avis ... je crois pas que j'en ais envie ... c'est à dire que ... depuis que j'ai ma petite maison je m'occupe du petit champ à côté. Je gratte la terre pour y mettre mes graines de printemps. Il est un peu tard pour avoir ce qu'il faut pour cet hivers, mais sous la friche j'ai trouvé des trésors. Il reste une ou deux citrouilles, j'en ai fait une bonne soupe et récupéré les graines et ... Le bossu se tut et sourit de son sourire édenté ... ... et ce n'était pas la question hein ? N'est ce pas ?

Le bossu laissa ses pensées bosselées se remettre en ordre un moment avant de proposer

Si ça te dis sous la friche j'ai trouvé plein de trésors dont des simples pour soigner mais ... il y a peut être des graines dont tu as besoin pour distiller. Je ne sais pas ce que tu veux exactement, mais il y a plein de choses. Ah oui ... elle voulait qu'il parle de la ville ben tant pis il n'en pensait pas grand chose de la ville il ne l'avait pas assez explorée.
Isleen
Ce n’est pas la question effectivement…

L’irlandaise esquisse un léger sourire en regardant le bossu, ce n’est pas la réponse à la question mais ca n’a que peu d’importance, parfois une question anodine amène à beaucoup plus et puis comme disait elle ne sait plus qui « vous venez avec vos questions, je viens avec mes réponses »*, après on s’adapte mutuellement aux autres.

..mais ce n’est pas grave. La personne que tu as rencontré au cadastre est Coccinelle et oui tu as raison elle est très sympathique, vraiment gentille…et timide aussi.

Esquisse d’un léger sourire, oui la petite bête porte bonheur avait ce quelque chose d’attachant, aussi discrète qu’une vraie, même si il fallait l’avouer la rouquine n’avait jamais eu trop la possibilité de discuter, d’en apprendre plus sur elle, l’opportunité surtout. Elle laisse le bossu à nouveau continuer et l’écoute avec attention. Il lui est sympathique aussi ce bossu, la vie n’a pas du être simple pour lui, pourtant il lui semble déborder de gentillesse, et d’attente…oui, il lui donne l’impression d’attendre la place qui sera faite pour lui.

Si tu n’as pas envie de visi’ter la ville, alors tu as eu rai’son de ne pas le faire. Si tu as la po’ssibilité de faire ce que tu veux alors fais le toujours Gense’ric. Je veux bien venir voir si les graines que tu as trouvé peuvent me servir…je te les achèterais si c’est le cas.

Elle glissa la main dans sa poche, la lettre qui s’y trouvait, la brulait, lui rappelant qu’elle ne pouvait laisser les choses aller ainsi, qu’elle ne pouvait gâcher ça aussi. Peut être est-il trop tard…peut être avait-elle perdu un autre ami là encore, tuant ce qui avait commencé à se créer entre eux. Un éclat de tristesse passa dans le regard de l’irlandaise, un éclat qu’elle ne put réprimer. Elle devait lui répondre, lui expliquer, essayer au moins, elle qui avait du mal avec les mots, à dire les choses, les plus importantes, à s’ouvrir tout simplement, elle devait au moins essayer de…. Genseric, revenir au bossu, et stopper les pensées, revenir à l’instant.

J’ai le temps là si tu veux, on peut aller chez toi voir, comme ça je saurais quel joli coin Coccinelle t’as trouvé. Par contre…je dois donner une réponse à ma lettre. Donc soit, je t’offre un verre, à la taverne du coin, le temps que je réponde, soit tu me dis ou se trouve ta maison et je t’y retrouve ensuite.

Un léger sourire, devant un tel choix, elle savait lequel elle ferrait assurément, surtout en ce moment, mais le bossu et ses bosses, n’est pas une irlandaise et ses tracas, alors…


(*célébre phrase de Georges Marchais)

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Genseric
Grand dilemme pour notre bossu : rouler sa bosse seul jusque chez lui ou filer boire un verre avec la belle Etoile filante en taverne. Tout d'abord il aurait voulu l'excuse du "je sais pas comment vous dire où qu'elle est ma maison"... mais ça semblait peu crédible n'est ce pas ?

Et quoi de plus tentant que boire un verre en taverne en bonne compagnie ? Vous y résisteriez vous ? D'autant plus que ... depuis le dernier verre bu avec Isleen, il n'était pas allé en taverne. D'abord parce qu'il avait du aménager sa maison, défricher le potager ... et puis et surtout il n'avait pas osé.


Va pour la taverne, mais c'est moi qui t'invite ! ça oui ! et pas de non qui tienne !

Voilà ça c'est dit ! la dernière fois c'est elle qui avait offert le verre, c'était son tour.

Je t'aurais bien dit de venir écrire chez moi mais j'sais pas écrire alors j'ai rien d'tout ça chez moi. _ léger haussement d'épaules du bossu _ j'suis pas malheureux parce que j'sais pas t'sais et le bossu de rire doucement avant de demander Où qu'on va boire ?

L'espace d'un instant, le bossu aurait voulu enchaîner sur une nouvelle histoire, parce que la lueur de tristesse, il l'a vue passer dans le regard de la jolie rousse. Mais de peur de faire une nouvelle boulette, notre bossu retint sa langue, même si celle-ci lui démangeait. Il haussa les épaules grimaça un sourire et ... aurait bien prit la demoiselle par le bras, mais il ne fallait pas non plus pousser l'Etoile dans les orties ... elle acceptait sa compagnie c'était déjà ça.
Isleen
Oui il y avait une lueur de tristesse chez la rouquine, il lui semblait gâcher pas mal de chose dans sa vie, surtout en ce moment, pour autant, on avance on avance c’est une évidence, surtout chez elle, on se raccroche aux branches, on met un mouchoir pour arrêter l’hémorragie et on continue.

Et l’irlandaise de sourire au bossu, qui lui interdit de dire non. Ha mon bossu, si tu savais combien je déteste obéir aux ordres, si tu savais combien j’adore faire tout le contraire de ce qu’on me dit, c’est viscérale, c’est une faculté développé très tôt chez moi, fallait au moins ça pour que mon père remarque ma présence. Ha bossu, si tu savais, pour autant aujourd’hui, je ne vais pas m’opposer, tout simplement parce qu’on ne refuse pas un verre gentiment offert, et réponse donnée dans un petit sourire amusé.


Je ne dis pas non alors.

Ecrire, lire…connaissance qu’elle avait en irlandais, qu’elle avait acquis seule dans cette langue, et vu les lettres qu’elle écrivait au danois, elle se trouvait pas trop mécontente de son apprentissage. A un moment, Enzo avait demandé à Gabrielle de lui apprendre, il avait été question qu’elle ait un poste d’intendante, mais les choses en avaient été autrement, et Gabrielle ne lui avait pas appris, et Enzo ne lui avait plus fait confiance. Il lui avait fallu alors continuer seule.

On n’peut pas savoir tout d’façon. Moi j’ai appris a écrire et lire en irlandais quand j’étais plus jeune, j’ai appris seule dans ta langue. J’dois pas être très douée, mais j’pense que j’me débrouille pas trop mal. Viens allons y.

Et la rouquine d’emmener le Bossu avec elle au Relais de la Capitale, taverne ou elle a ses habitudes .

Quelques temps plus tard, une réponse volait vers son destinataire :


Citation:
Osfrid,

Oui tu as raison, je me cache derrière les mots, derrières les apparences, j’ai toujours fait ainsi, pour ne pas donner prise aux autres sur moi, sur mes faiblesses. C’est difficile de changer la façon dont on a du se construire pour éviter de souffrir.

Sache que…

Oui tu as raison, j’ai mal, et ce mal me ronge, j’ai eu mal d’attendre après lui, de m’inquiéter pour lui, de ne pas savoir et là ou il m’a fait le plus mal, c’est le lendemain de ton départ , lorsqu’il m’a clairement fait comprendre qu’il ne pouvait être sur que je n’avais pas été voir ailleurs que j’étais partis, et qu’il s’était fait une raison à mon départ. Tu veux savoir, il semblerait que je sois trop indépendante pour me soumettre à un mari. Mer.de Osfrid, je te l’écris et ça me fait mal. Je n’ai jamais eu confiance en beaucoup de monde, tu le sais je te l’ai dis, mais j’avais confiance en lui. Faut croire que lui non. Et pourtant, j’ai eu je pense plus d’une fois l’occasion de le trahir, de devenir celle qu’il a cru que je suis devenue. Contrôles tu ce que tu ressens ? Contrôles tu ton chagrin, tes souffrances ? Non, je ne pense pas. Sentiments, chagrin, souffrances, doutes, espoir, amours, amitiés, on ne contrôle pas ce qu’on ressent, j’ai essayé, c’est illusoire, c’est là et c’est ainsi, ça évolue au fil du temps, j’ai fini par l’apprendre en me permettant d’avoir des amis, en voulant croire à ce qui se passait entre lui et moi, en m’ouvrant doucement aux autres, à toi.

Nous avons chacun nos manières de remonter la pente. Je l’écrivais à Charly’, on surmonte tout, je surmonterais ça aussi, pour avancer. Laisse moi le temps, donne moi le temps d’aller à mon rythme. Je vais surmonter, je le sais, et tu n’as pas à en douter. N’en doute surtout pas ! J’ai plus de ressources que tu ne sembles le penser, le danois. Tu verras un matin je me réveillerais, et je serais passé à autre chose. Je n’oublierais pas, mais ça ne me ferra plus aussi mal que maintenant. Et qui sait comme tu le dis, un jour je tomberais sur le bon, si un tant soi peu il existe et que je le fasse pas fuir.

Je sais bien que tes mots ne voulaient pas me blesser, je le sais bien mais ils sont venus après tous les autres, et c’est sur toi que c’est tombé, alors que ça n’aurait pas du. Excuse moi.

Osfrid, pourquoi crois tu que j’ai voulu te faire croire que j’allais bien ? Pas pour ne pas te dire ou te mentir pour te mentir, non tu as vu mon état, tu sais ce qui me bouleversais, me bouleverse encore, j’ai voulu pour que tu ne t’en fasses pas pour moi, tu as déjà bien assez de tes propres souffrances, pour rajouter des miennes, je le sais, j’ai compris par certain cotés les tiennes. Sur la route qui te mène à ta cousine, il vaut mieux que tes pensées soient claires, sans inquiétudes pour y affronter les éventuels dangers, voilà ce que je voulais. Je préfère te voir sourire et rire, que l’inverse et je me souviens de ce que tu m’as dit avant de prendre la route à ce sujet.

Tu me dis d’avancer, fais le toi aussi, à ton rythme, mais fait le. Tu es quelqu’un de bien le danois, même si là tu viens de me donner un sacré coup là.

C’est peut être illusoire pour moi de croire que je te manque, mais ça ne l’est pas si je te dis que toi tu me manques, ainsi que nos taquineries, nos discussions et les chopes qui volent sans te toucher, sans que je veuille vraiment aussi qu’elles te touchent.

Reviens.
I.

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Isleen
La lettre suivante, la rouquine l’avait reçu en revenant de sa journée de course, de sa journée passée avec le bossu. Loki, l’attendait là, un vélin à la patte, l’air de dire "j’attend depuis longtemps ! J’ai faim ! C’est quand que je mange ? ". Elle ne pensait pas avoir une réponse, et encore moins aussi vite, ni revoir ce corbeau tout simplement, elle pensait avoir gâché aussi cette amitié naissante entre lui et elle, comme elle avait gâché beaucoup d’autres choses jusqu’à présent. Avec appréhension elle avait prit la lettre, distraitement elle avait donné à manger au corbeau, posée ses affaires, et s’était assise près du feu qu’elle avait ravivé avant.

Comment, comment avait il été possible qu’elle pleure , qu’elle sanglote comme une gamine pour ces mots couchés sur le vélin, ces mots qui la touchent, lui serrent le cœur, les mots à la fois forts, doux, vrais et parfois si durs ? Comment était il possible, qu’elle ait eu cette impression que s’il avait été là, il l’aurait malmener mais aussi prise dans ses bras, pour la consoler, éloigner sa tristesse, son chagrin…elle pleurait, lâchait prise et tout ça par de simples mots, sans besoin de l’ivresse, sans besoin de poteen pour briser le contrôle qu’elle exerce sur ses émotions, sur ses sentiments.

Comment ? Encore aujourd’hui, malgré les jours passés, les lettres échangées, le retour du danois, elle ne comprenait pas comment il avait réussi ce tour de force, la faire lâcher prise ainsi, tout ça sans être là, juste avec de simples mots sur un vélin. Elle ne comprenait pas mais elle avait un début de réponse, et l’amitié qui était née entre eux, continuait, se renforçait jour après jour au fil des courriers d’abord puis encore avec son retour. Elle était là pour lui, tout autant que lui était là pour elle, l’un et l’autre ne lâchaient pas prise facilement, mais parfois, par petites touches, ils laissaient échappés des ressentis, des sentiments, leur tristesse, désarrois, chagrin, leur joie aussi…et petit à petit, ils apprenaient à vraiment se connaître. La dernière des lettres avait été un moment dans sa poche, avant de rejoindre les autres dans le petit coffre en bois se trouvant dans son armoire, ce petit coffre dans lequel, elle avait également mis tout en dessous, le seul trésor qu’elle avait à ses yeux, pourtant sans grande valeur marchande, un petit médaillon aux motifs celtes entrelacés, la seule chose qu’elle avait de sa mère, et dans laquelle elle tenait plus que tout.

Et puis le temps passe…

Il y eu cette magnifique et mémorable bataille de boules de neige, de vrais gamins, et par tous les Dieux, ça avait fait du bien de lâcher prise de cette manière aussi, d’avoir l’air totalement folle et d’y prendre plaisir. Ce qui avait suivi l’était moins, le froid insidieux qui s’était glissé en elle, un rhume, une fièvre, dans son corps fatigué par les nuits trop courtes de ces derniers temps, une rouquine malade, à renifler, moucher, éternuer…. Mais ce serait à refaire, qu’elle ne changerait rien à l’histoire, elle le provoquerait encore le danois, elle la ferrait encore cette bataille. Pourtant là allongée sur le matelas dans son armoire sous une montagne de couvertures, le lit dans sa petite maison n’étant que pour faire comme tout le monde ou en donner l’apparence, l’irlandaise n’est franchement pas bien, tantôt elle grelotte, tantôt elle a trop chaud. Elle déteste être malade ! Dire que le matin même et la veille elle avait assurée aux autres que ça allait mieux, et elle le pensait, mais là c’était revenu et il lui semblait que c’était pire encore.

Sans compter qu’elle broie du noir en plus. L’esprit et le corps ne sont jamais très éloignés dans la maladie comme dans le reste, et il y a des sentiments qui vous pourrissent de l’intérieur, la jalousie, l’envie sont de ceux là, et particulièrement en ce moment, ils l’assaillent, en traitres, profitent de sa faiblesse pour se glisser dans son esprit et murmurer. Fatiguée, épuisée, de ce rhume, de cette fièvre, des cauchemars qui ne la quittent vraiment jamais, Isleen les ressent avec plus de force, et elle se déteste de les ressentir. Elle se déteste d’éprouver cela.

Fichues fêtes de fin d’année, tous ces bons sentiments qui dégoulinent, toutes ces embrassades, ces cadeaux, ces retrouvailles en famille, ces moments passés ensemble, tous cela rappelle à l’irlandaise ce qu’elle n’a plus, ce qu’elle n’a jamais eu vraiment au demeurant. D’habitude, les gestes affectueux que certains couples peuvent avoir en taverne ne lui font rien, pas plus que ceux d’une mère ou d’un père pour ses rejetons, elle détourne le regard, par pudeur, pour laisser de l’intimité, mais en ce moment, ça lui fait mal, ça la blesse de ce qu’elle n’a pas, de ce qu’elle ne pense jamais avoir un jour. Pas qu’elle veuille un mari, mais serait ce trop demandé d’avoir au moins un petit quelque chose qui marche dans sa foutue vie et pas que sur du coup terme ? Et pourtant elle est heureuse pour ses amis, qu’ils passent simplement du temps en famille, ou qu’ils aient trouvé ‘leur moitié’, bref que tout ailles on va dire plus ou moins bien pour eux, elle est contente de ce qu’ils ont, sincèrement en plus, mais elle éprouve l’envie d’avoir elle aussi et peut être bien une pointe de jalousie par-dessus ça. Elle déteste ressentir cela, elle ne devrait pas les ressentir ces sentiments, elle en oublie tout ce qui marche déjà dans sa vie.

Fichue fièvre, fichue rhume qui lui font voir tout en noir, fichues fêtes de fin d’année qu’elle déteste, fichu mariage auquel elle va aller... fichus gens heureux tout simplement…. La rouquine fait une malade épouvantable, mais vu qu’elle est seule, au moins personne ne subit ça.


Aaaatchoummm ! Y en bare…mare….bare…aaatttchouuummm….

Qu’elle meurt une bonne fois pour toute et qu’on en parle plus, on ferme les yeux et on se laisse emporter, de toute façon, là elle est pas trop en état de faire quoique ce soit, il lui semble qu’il y a des Grani qui cavalent pleins sa tête…. oui un rhume, une petite fièvre et c’est tout de suite la fin des haricots pour la rouquine.
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Isleen
Si je pouvais te revoir…

Je m’arrêterais un moment au loin, sans que tu me vois, sans rien dire, pour de mes prunelles, retenir chaque détails de ta silhouette, de ton visage, et avec eux le souvenir de ces moments passés, des sentiments qui ont évolués, des sentiments qui se sont crées, des sentiments que je ne pensais pas un jour ressentir, et qui me font mal, qui me tuent de l’intérieur de ce qui s’est terminé entre nous.

Si je pouvais te revoir …

Qu’arriverais je à te dire ? Que me laisserais tu te dire, faire ? Peut être, sans le savoir ou parfaitement conscient de ce que tu dis, m’assassinerais tu alors à nouveau de tes mots froids. Peut être me tournerais tu tout simplement le dos. Peut être tout cela encore ferrais-tu...

Pourtant, si je pouvais te revoir…

Je ferrais fi de tout cela, de ma peur de voir s’enfoncer un peu plus les lames gelées en mon cœur, de ma peur de voir dans ton regard l’indifférence, de ma peur encore d’être rejeté par toi, d’entendre encore ce mot cruel…"adieu", ce mot que tu étais venu me dire avant même que tu ne reçoives la baffe qui déclencha tout tel un effet papillon. Ma baffe, petit déclencheur pour que ta mauvaise humeur, que tout ce qui s’agitent en toi, explosent. J’aurais du le savoir que ça n’arrangerais pas les choses, que ton humeur ne s’améliorerait pas, et la mienne avec, mais j’ai été incapable de la retenir. Il m’arrive d’avoir autant envie de t’embrasser que de te sauter au cou pour te bousculer, te faire réagir, te faire sortir tout ce qui te bouffe de l’intérieur, même si c’est moi qui ai prit pour tout le monde. J’ai peu être ma part dans ton humeur, mais je sais ne pas être responsable de tout, et cela a été bien plus loin que je ne le voulais.

Je ferrais fi et une fois encore je viendrais vers toi. Une fois encore, une dernière fois je ferrais ce pas vers toi, quittes à perdre définitivement ce cœur qui s’est remis à battre.

Je te dirais combien je souhaite retrouver la complicité qui nous a liée, les rires, les taquineries, les discussions, nos caresses et nos baisers, nos défis, nos petites disputes, les chopes qui volent sans venir te toucher et plus encore.

Je ne te demanderais pas comment tout cela a disparu, je t’ai bien senti te refermer, te replier sur toi même, t’éloigner, et ne rien me dire. J’ai pensé en connaître la raison, mais aujourd’hui je ne suis plus sure de rien. Comme tu me l’as lâché ce soir là, me suis je illusionnée toute seule ? Ais je vraiment voulu voir ce que je voulais dans tes gestes et tes mots qu’ils soient écrits ou dits ? Pourtant, tu ne joues pas, tu ne fais pas semblant, c’est bien une chose sur toi dont je suis certaine, c’est cela. Alors tes bras autour de moi en réconfort, ton attention pour moi, des baisers…qu’est ce que c’était ?

Je suis perdue et triste, et pourtant si je pouvais te revoir…

Je te dirais que tu as raison, que je ne sais pas ce que tu penses, ce que tu ressens, que je ne sais rien, toi seul sais, toi seul peut me dire, pour peut que tu le veuilles. Que je ne ferrais plus l’erreur de penser savoir à ta place, autant que je suis capable de m’y tenir. Et même si je pense savoir, deviner ce qui s’agite en toi, vraiment, je ne te dirais pas, ne te dirais plus.

Pourtant si je pouvais te revoir…

Je te dirais que tu n’as jamais perdu ma confiance, les sentiments, l’attirance que j’ai de toi, que je t’….

Une petite bête optimiste comme tout, m’a dit un jour « vas le voir quand tu seras capable de lui dire « je t’aime » ». Je sais ce que je ressens pour toi, ce que je continue de ressentir pour toi, ce qui s’agite en moi. Mais, te dire ces mots là, non. Pas que je ne puisse pas les ressentir ou que je ne les ressente pas, mais toi tu te les interdits, tu ne les diras pas. Mais accepterais tu de les entendre sans rejeter celle qui te les dits, celle qui n’est pas déjà un membre de ta famille ? Là, je n’en sais rien, vraiment.

Si je pouvais te revoir ...

Arriverais je à te dire tout ça ?

Alors si je pouvais te revoir…

Je ne te dirais rien, je te montrerais combien je tiens à toi tout simplement.

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