_alfred555
Un crieur, en ville :
Le Poussin Déchaîné ! Aaaachetez le Poussin Déchaîné ! Hey ! Ne vous battez pas, il y en aura pour tout le monde !
Le Poussin Déchaîné ! Aaaachetez le Poussin Déchaîné ! Hey ! Ne vous battez pas, il y en aura pour tout le monde !
Citation:
* NDLR : Basin = idiot, benêt, boulet, en berrichon.
Souvenez-vous ! Dans notre dernière édition, nous avions lors de la guerre royalo-ponanto-berrichonne vanté les époustouflantes compétences militaires du capitaine Bubul. Celui-ci s'était illustré lors de hauts faits d'arme consistant à charger au grand galop les renforts se portant à son aide, à battre en retraite devant un ours ou un putois les circonstances de cet événement n'ont d'ailleurs à ce jour toujours pas été élucidées mais surtout, lors de son plus haut fait d'arme, lorsqu'il avait monté héroïquement la garde devant les remparts de Sancerre, uniquement accompagné de la bannière de son ost, et que toute l'armée coalisée l'avait chargé.
Il semble que cette mésaventure n'ait point endommagé la vaillance, la bravoure ni peut-être la bêtise de notre cher capitaine qui a récemment décidé de récidiver en montant seul avec son oriflamme la garde sur les murs de Bourges, la capitale du duché du Berry. C'est là qu'on se demande si le baron Bubul retient les leçons, ou s'il aime seulement avoir mal. Toujours est-il qu'on a retrouvé au petit matin le fier capitaine avec une poutre en travers de la figure, signe annonciateur d'un repos forcé.
Aucune armée n'ayant pris d'assaut la ville pendant la nuit, l'enquête a conclu que Bubul se serait fait passer à tabac par les miliciens de la ville. Ceux-ci auraient déclaré qu'ils étaient désolé, qu'ils avaient seulement agi par réflexe et qu'en plus, c'était trop tentant. Et d'ajouter que, désormais, ils faisaient aussi partie de la légende poutresque bubulienne.
Le Poussin attend avec impatience le dénouement judiciaire de cette affaire et ne doute pas que Bubul continuera à faire sa Une lors de futurs déboires divers et variés.
La rumeur veut que dernier Duc en date du Berry, dont la liste a été élue par un score typiquement berrichon de 100% des suffrages exprimés, serait un grand malade. Moult personnes l'ont vu parler seul, marchant sans but, gesticulant comme un forcené, comme pris dans une conversation vive et passionnée. Pour sa défense, le Poussin demande à ses lecteurs : « Qui n'a jamais parlé seul ? »
Le Poussin défend d'autant plus le Duc de Berry, le sieur Zelgius de la Rose Noire, que celui-ci ne parle point seul. En effet, ces soit-disant excès de folie n'en sont point. Il ne converse ni avec son âme, ni avec lui-même. Mais à qui donc, alors ? La réponse est simple. Le Duc parle à sa fouine. N'avez-vous jamais parlé à votre chien, votre chat, votre poule ? « Au pied ! », ou « Petit petit petit... » Rien d'anormal.
Enfin... presque rien d'anormal. Car il semble que la fouine lui réponde. Une fouine savante, en quelque sorte. Glissée dans le col du Duc, celle-ci converse au creux de l'oreille avec son maître depuis son nids douillet, et est présente partout où va le sieur Zelgius. Que ce soit dans son lit, au conseil ducal ou même en salle du trône du Roy de France, la bestiole est présente. Voilà qui pourrait faire des jaloux ! Ou peut-être des jalouses ?
Il paraîtrait même que la fouine en question se serait très mesquinement gaussée de la récente mésaventure du capitaine Bubul, mimant comme vous pouvez le constater sur la gravure presque instantanée suivante, la défense héroïque et acharnée du militaire :
La Poussin constate que les fouines ont déjà droit de conseil auprès des dirigeant berrichons, et se demande si elle auront un jour droit de vote, et se verront récompenser de leurs bons et loyaux services par des titres de noblesses ainsi que les terres y afférent. Nul doute que le Roy sera fort enthousiaste d'apprendre l'existence de ses nouveaux sujets.
Depuis samedi matin, c'est l'effarement et la désolation à Bourges. Personne n'est en mesure d'expliquer la situation découverte au lever du soleil par des habitants encore mal réveillés. Le capitaine de l'armée de garnison, le baron Bubul, aurait été retrouvé devant la mairie, gisant au sol, son oriflamme non pas planté dans le fondement mais jeté négligemment au sol. Tout indiquerait qu'il aurait été chargé par la petite troupe des quatre miliciens municipaux. L'un des miliciens, interrogé, aurait déclaré qu'on leur aurait dit à la mairie avant le service que le capitaine était une sacrée tête à claques et que, après un début de soirée bien arrosé, ils n'avaient pu résister à la tentation de vérifier ce fait.
Par ailleurs, la mairie aurait entre temps été verrouillée, et la mairesse de Bourges, dame Sephy, serait introuvable. Un aubergiste l'aurait vue partir en chariot pendant la nuit, escortée de quelques hommes en armes arborant des couleurs Auvergnates. Cette situation, si elle est avérée, ne serait pas sans rappeler quelques sombres heures des animosités ayant longtemps perduré entre le Berry et le Bourbonnais-Auvergne. La mairie aurait-elle été pillée par sa mairesse ? La mairesse serait-elle une agente infiltrée auvergnate ? La mairie étant toujours fermée, nous ne pouvons qu'établir des suppositions. Toujours est-il que des témoins auraient vu une petite troupe avec une femme sur une carriole aux environs de la ville de Bourbon.
De plus, dans la journée de samedi, de nouveaux panneaux auraient fleuri un peu partout dans Bourges indiquant à la population que la ville était attaquée, et qu'il fallait défendre à tout prix. Quelqu'un se serait-il ému du sort du pauvre capitaine berrichon ? Ou la ville aurait-elle été infiltrée par des ennemis du Berry, anticipant une reprise de la mairie par le duché ? Nul ne le sait encore vraiment. Aujourd'hui, dimanche, la mairie est toujours close, et aucun signe des autorités ducales n'indique qu'une prise de la mairie serait en préparation. La population attend toujours dans l'angoisse de l'inconnu une déclaration du Duc Zegius, ou du porte parole ducal.
Il faut avouer que le Duc se trouve bien dans l'embarras. La mairesse de Bourges en fuite, dame Sephy, est membre du même et unique parti politique berrichon que lui. Accessoirement, dame Sephy est aussi sa tendre et douce épouse. Zelgius saura-t-il fait la part des choses ? Si pillage et trahison sont avérés, traduira-t-il sa femme en justice ? La fera-t-il brûler sur un bûcher ? Ou s'empressera-t-il d'aller la rejoindre ? Seul l'avenir nous dira si un trône vaut bien un cul. À moins que ce ne soit l'inverse.
Beaucoup, en juillet dernier, s'étaient étonnés de voir paraître sur le panneau des annonces ducales berrichonnes le parchemin suivant :
Peu en Berry ont pu oublier la fabuleuse duchesse Angélyque de la Mirandole, juge du conseil de régence et d'occupation du Berry pendant la dernière guerre, qui avait fait sensation en proposant d'offrir de sa personne pour résorber la famine qui sévissait à cette période dans le duché.
De ce fait, certains l'ont adorée et adulée comme d'autres ont pu l'abhorrer.
Pourquoi un tel rapprochement entre ces deux dirigeants, malgré les griefs passés de la guerre ?
Le Poussin a mené son enquête, et il semble que ce soit pour des raisons purement personnelles.
Depuis fort longtemps, le Duc Georgepoilu se pâmerait d'amour pour la Duchesse de la Mirandole. Et cette dernière n'aurait pas été insensible au poil du Duc. Pour preuve, des lettres fort intimes ont été retrouvées.
Des lettres ? Il est de notoriété publique que le Duc d'Aigurande a toujours froid aux mains, et porte en permanence de grosses moufles en laine de mouton de Saint-Aignan, ce qui l'empêche d'écrire correctement et proprement. De plus, le Duc dans son grand amour du royaume de France, ne communique qu'en berrichon, langage complètement incompréhensible pour qui n'est pas membre du parti politique de Georgepoilu. Vraisemblablement, le dit Duc s'est fait aider d'un copiste traducteur, pour écrire ses lettres, qui a fortement enrobé et magnifié le style. Celui-ci s'est manifestement bien amusé à écrire les lettres du Duc. L'une des lettres en question a été reproduite ici :
Le Poussin s'attend à une prochaine intégration de la Bourgogne au territoire Berrichon.
15 octobre 1457 :
On est en guerre avec la Touraine. Je vais tous les poutrer avec mon armée !
17 octobre 1457 :
J'ai été poutré. Les vilains !
20 janvier 1457:
On part en pique-nique en Allemagne avec Tonton Gépé.
25 février 1457:
J'ai été poutré en tentant de piller un château germanique.
12 juin 1458 :
On m'a dit que je voyais la paille dans l'oeil de mon voisin, mais que je ne voyais pas la poutre dans mon il. Je n'ai rien compris à cette remarque. Surtout qu'on ne m'a jamais poutré l'oeil.
32 février 1458 :
Je débute ma collection de poutres. J'espère bien l'agrandir.
29 mai 1459:
Je vais écrire mes mémoires.
Chapitre I : La théorie des poutres communicantes.
15 septembre 1459:
C'est à nouveau la guerre. Toujours contre ces vils tourangeaux. On va tous les poutrer !
29 septembre 1459 :
Je me suis fait poutrer par l'ensemble des armées ennemies. Je gardais seul la garde devant Sancerre.
Ah les lâches !
30 septembre 1459 :
Je me repose et passe mon temps à compter les poutres qui jonches le champ de bataille.
15 novembre 1459 :
Je me suis fait poutrer par des périgourdins, en plein campagne. Il paraît que ma tête avait été mise à prix. Comme un vulgaire brigand !
16 novembre 1459 :
Ma douce et tendre Pando s'est faite poutrer aussi. On aura le temps de faire plein de petites poutrelles.
13 octobre 1460 :
J'ai été poutré par les miliciens de Bourges. Alors que j'étais de leur côté ! C'est injuste ! Personne ne m'aime !
Annonces diverses
À vendre, gros maillet en bois pour calmer sans fatigue politiciens turbulents.
Grande expérience de l'oisiveté, remplacerait personne ne pouvant partir en vacances. S'adresser conseil ducal berrichon.
Étendard militaire berrichon ne supportant plus se faire malmener tous les quinze jours cherche reconversion, même pour draps de lits ou culotte courte.
Fieriste isolé dans duché peu fréquenté serait reconnaissant à tout opposant de venir créer animation.
On dit « La critique est aisée. » Parfois, on aimerait pouvoir dire « Si la critique se taisait. »
Les articles de ce journal sont absolument véridiques, ayant tous leur source auprès des rumeurs du Duc dAigurande.
La liberté dexpression ne suse que quand on ne sen sert pas.
Ce journal nest pas anti-fieriste. Ils sont juste une source dinspiration sans fin pour qui aime rire de la politique.
©1460 Le Poussin déchaîné, tous droits réservés.
* NDLR : Basin = idiot, benêt, boulet, en berrichon.
Souvenez-vous ! Dans notre dernière édition, nous avions lors de la guerre royalo-ponanto-berrichonne vanté les époustouflantes compétences militaires du capitaine Bubul. Celui-ci s'était illustré lors de hauts faits d'arme consistant à charger au grand galop les renforts se portant à son aide, à battre en retraite devant un ours ou un putois les circonstances de cet événement n'ont d'ailleurs à ce jour toujours pas été élucidées mais surtout, lors de son plus haut fait d'arme, lorsqu'il avait monté héroïquement la garde devant les remparts de Sancerre, uniquement accompagné de la bannière de son ost, et que toute l'armée coalisée l'avait chargé.
Il semble que cette mésaventure n'ait point endommagé la vaillance, la bravoure ni peut-être la bêtise de notre cher capitaine qui a récemment décidé de récidiver en montant seul avec son oriflamme la garde sur les murs de Bourges, la capitale du duché du Berry. C'est là qu'on se demande si le baron Bubul retient les leçons, ou s'il aime seulement avoir mal. Toujours est-il qu'on a retrouvé au petit matin le fier capitaine avec une poutre en travers de la figure, signe annonciateur d'un repos forcé.
Aucune armée n'ayant pris d'assaut la ville pendant la nuit, l'enquête a conclu que Bubul se serait fait passer à tabac par les miliciens de la ville. Ceux-ci auraient déclaré qu'ils étaient désolé, qu'ils avaient seulement agi par réflexe et qu'en plus, c'était trop tentant. Et d'ajouter que, désormais, ils faisaient aussi partie de la légende poutresque bubulienne.
Le Poussin attend avec impatience le dénouement judiciaire de cette affaire et ne doute pas que Bubul continuera à faire sa Une lors de futurs déboires divers et variés.
La rumeur veut que dernier Duc en date du Berry, dont la liste a été élue par un score typiquement berrichon de 100% des suffrages exprimés, serait un grand malade. Moult personnes l'ont vu parler seul, marchant sans but, gesticulant comme un forcené, comme pris dans une conversation vive et passionnée. Pour sa défense, le Poussin demande à ses lecteurs : « Qui n'a jamais parlé seul ? »
Le Poussin défend d'autant plus le Duc de Berry, le sieur Zelgius de la Rose Noire, que celui-ci ne parle point seul. En effet, ces soit-disant excès de folie n'en sont point. Il ne converse ni avec son âme, ni avec lui-même. Mais à qui donc, alors ? La réponse est simple. Le Duc parle à sa fouine. N'avez-vous jamais parlé à votre chien, votre chat, votre poule ? « Au pied ! », ou « Petit petit petit... » Rien d'anormal.
Enfin... presque rien d'anormal. Car il semble que la fouine lui réponde. Une fouine savante, en quelque sorte. Glissée dans le col du Duc, celle-ci converse au creux de l'oreille avec son maître depuis son nids douillet, et est présente partout où va le sieur Zelgius. Que ce soit dans son lit, au conseil ducal ou même en salle du trône du Roy de France, la bestiole est présente. Voilà qui pourrait faire des jaloux ! Ou peut-être des jalouses ?
Il paraîtrait même que la fouine en question se serait très mesquinement gaussée de la récente mésaventure du capitaine Bubul, mimant comme vous pouvez le constater sur la gravure presque instantanée suivante, la défense héroïque et acharnée du militaire :
La Poussin constate que les fouines ont déjà droit de conseil auprès des dirigeant berrichons, et se demande si elle auront un jour droit de vote, et se verront récompenser de leurs bons et loyaux services par des titres de noblesses ainsi que les terres y afférent. Nul doute que le Roy sera fort enthousiaste d'apprendre l'existence de ses nouveaux sujets.
Depuis samedi matin, c'est l'effarement et la désolation à Bourges. Personne n'est en mesure d'expliquer la situation découverte au lever du soleil par des habitants encore mal réveillés. Le capitaine de l'armée de garnison, le baron Bubul, aurait été retrouvé devant la mairie, gisant au sol, son oriflamme non pas planté dans le fondement mais jeté négligemment au sol. Tout indiquerait qu'il aurait été chargé par la petite troupe des quatre miliciens municipaux. L'un des miliciens, interrogé, aurait déclaré qu'on leur aurait dit à la mairie avant le service que le capitaine était une sacrée tête à claques et que, après un début de soirée bien arrosé, ils n'avaient pu résister à la tentation de vérifier ce fait.
Par ailleurs, la mairie aurait entre temps été verrouillée, et la mairesse de Bourges, dame Sephy, serait introuvable. Un aubergiste l'aurait vue partir en chariot pendant la nuit, escortée de quelques hommes en armes arborant des couleurs Auvergnates. Cette situation, si elle est avérée, ne serait pas sans rappeler quelques sombres heures des animosités ayant longtemps perduré entre le Berry et le Bourbonnais-Auvergne. La mairie aurait-elle été pillée par sa mairesse ? La mairesse serait-elle une agente infiltrée auvergnate ? La mairie étant toujours fermée, nous ne pouvons qu'établir des suppositions. Toujours est-il que des témoins auraient vu une petite troupe avec une femme sur une carriole aux environs de la ville de Bourbon.
De plus, dans la journée de samedi, de nouveaux panneaux auraient fleuri un peu partout dans Bourges indiquant à la population que la ville était attaquée, et qu'il fallait défendre à tout prix. Quelqu'un se serait-il ému du sort du pauvre capitaine berrichon ? Ou la ville aurait-elle été infiltrée par des ennemis du Berry, anticipant une reprise de la mairie par le duché ? Nul ne le sait encore vraiment. Aujourd'hui, dimanche, la mairie est toujours close, et aucun signe des autorités ducales n'indique qu'une prise de la mairie serait en préparation. La population attend toujours dans l'angoisse de l'inconnu une déclaration du Duc Zegius, ou du porte parole ducal.
Il faut avouer que le Duc se trouve bien dans l'embarras. La mairesse de Bourges en fuite, dame Sephy, est membre du même et unique parti politique berrichon que lui. Accessoirement, dame Sephy est aussi sa tendre et douce épouse. Zelgius saura-t-il fait la part des choses ? Si pillage et trahison sont avérés, traduira-t-il sa femme en justice ? La fera-t-il brûler sur un bûcher ? Ou s'empressera-t-il d'aller la rejoindre ? Seul l'avenir nous dira si un trône vaut bien un cul. À moins que ce ne soit l'inverse.
Beaucoup, en juillet dernier, s'étaient étonnés de voir paraître sur le panneau des annonces ducales berrichonnes le parchemin suivant :
Citation:
Nous,
George dit le poilu, Duc de Berry, Duc d'Aigurande, Vicomte de Saint Chartier et Baron de Noihan Vic
Et
Angelyque de la Mirandole, Duchesse de Bourgogne, Duchesse du Charolais, Vicomtesse de Mussidan, Baronne de Cruzy le Chastel et du Fleix, Dame de Soirans
Sans oublier les morts du passé, mais soucieux de l'avenir de nos enfants, nous tournons la page du passé, des événements qui ont fâché nos provinces pour regarder vers l'avenir, forts des liens noués lors des combats et difficultés, au nom de l'amitié aristotélicienne, nous engageons à amener nos provinces respectives à suivre le chemin de la réconciliation et du bon voisinage.
Nous veillerons à ce qu'une paix durable s'installe entre nos provinces, à ce que nos ressortissants respectent les lois de l'autre province lors de leur voyage
Nous levons à effet immédiat toute interdiction de circuler dans les terres dont nous avons la gestion.
Nous veillerons à ce que nos provinces se rapprochent culturellement et militairement pour un avenir serein pour que le sang de nos soldats ne coulent plus entre nous que pour nous entr'aider.
Cet engagement sur l'honneur est conclu sous le parrainage de notre sainte mère l'église en la présence du secrétaire primatial, évêque de Limoges, Monseigneur Angelo de Montemayor
Fait ce quatorze juillet de l'an mil quatre cent soixante
scel
George dit le poilu, Duc de Berry, Duc d'Aigurande, Vicomte de Saint Chartier et Baron de Noihan Vic
Et
Angelyque de la Mirandole, Duchesse de Bourgogne, Duchesse du Charolais, Vicomtesse de Mussidan, Baronne de Cruzy le Chastel et du Fleix, Dame de Soirans
Sans oublier les morts du passé, mais soucieux de l'avenir de nos enfants, nous tournons la page du passé, des événements qui ont fâché nos provinces pour regarder vers l'avenir, forts des liens noués lors des combats et difficultés, au nom de l'amitié aristotélicienne, nous engageons à amener nos provinces respectives à suivre le chemin de la réconciliation et du bon voisinage.
Nous veillerons à ce qu'une paix durable s'installe entre nos provinces, à ce que nos ressortissants respectent les lois de l'autre province lors de leur voyage
Nous levons à effet immédiat toute interdiction de circuler dans les terres dont nous avons la gestion.
Nous veillerons à ce que nos provinces se rapprochent culturellement et militairement pour un avenir serein pour que le sang de nos soldats ne coulent plus entre nous que pour nous entr'aider.
Cet engagement sur l'honneur est conclu sous le parrainage de notre sainte mère l'église en la présence du secrétaire primatial, évêque de Limoges, Monseigneur Angelo de Montemayor
Fait ce quatorze juillet de l'an mil quatre cent soixante
scel
Peu en Berry ont pu oublier la fabuleuse duchesse Angélyque de la Mirandole, juge du conseil de régence et d'occupation du Berry pendant la dernière guerre, qui avait fait sensation en proposant d'offrir de sa personne pour résorber la famine qui sévissait à cette période dans le duché.
De ce fait, certains l'ont adorée et adulée comme d'autres ont pu l'abhorrer.
Pourquoi un tel rapprochement entre ces deux dirigeants, malgré les griefs passés de la guerre ?
Le Poussin a mené son enquête, et il semble que ce soit pour des raisons purement personnelles.
Depuis fort longtemps, le Duc Georgepoilu se pâmerait d'amour pour la Duchesse de la Mirandole. Et cette dernière n'aurait pas été insensible au poil du Duc. Pour preuve, des lettres fort intimes ont été retrouvées.
Des lettres ? Il est de notoriété publique que le Duc d'Aigurande a toujours froid aux mains, et porte en permanence de grosses moufles en laine de mouton de Saint-Aignan, ce qui l'empêche d'écrire correctement et proprement. De plus, le Duc dans son grand amour du royaume de France, ne communique qu'en berrichon, langage complètement incompréhensible pour qui n'est pas membre du parti politique de Georgepoilu. Vraisemblablement, le dit Duc s'est fait aider d'un copiste traducteur, pour écrire ses lettres, qui a fortement enrobé et magnifié le style. Celui-ci s'est manifestement bien amusé à écrire les lettres du Duc. L'une des lettres en question a été reproduite ici :
Citation:
Ô belle Angélyque,
Vous ne le savez pas, mais vous me plaisez. Vous allez comprendre :
Depuis la première fois où je vous ai vue je rêve, soir après soir, de faire la formidable escalade de vos deux mamelons fameux, de dresser vos deux seins suaves à faire transcender un régiment de fantassins déliquescents, de reluquer vos deux excroissances sculpturales, de mesurer vos deux protubérances charnues, de religieusement prier vos deux éminences érigées, de faire feu de vos deux boulets incendiaires, de contempler vos deux ballons de Guebwiller, dattraper vos deux globes célestes, de moffrir votre véritable cadeau de Noël mammaire, dadmirer le must du buste de notre époque, de faire la promenade de votre gorge plus visitée que celles du Tarn et du Verdon réunies, de parcourir vos deux tétons titanesques, de dompter vos deux nénés nénéphantesques, de vivre sur votre superbe balcon en encorbellement sans géranium ni balustrade avec vue sur la mère nourricière, de me pencher sur votre avant-scène pigeonnante, de siroter votre paire de maousses pamplemousses surdéveloppés, de réserver vos deux places de corbeille garnie, de regarder du fond de mes yeux vos deux lobes orbiculaires surcalibrés, de ménivrer de vos deux flambants alambics distillants du désir en veux-tu en voilà, dencorner vos deux cornues incarnates, de téter vos mamelles jumelles, de serrer vos rotoplots plantureux, dilluminer vos deux hémisphères lunaires, de séparer vos deux coupoles polymorphes, de secouer votre paire de polochons en bataille, de me rattraper à vos bouées géantes pour béotiens ébahis, dembrasser votre double coffre à bisous, de métendre sur vos deux coussinets de belle déhoussée, dentourer vos deux révolutions sidérales, de faire trembler vos deux soulèvements de terrain, faire hoquet vos deux sursauts, faire rendre vos deux haut-le-corps, darrondir vos deux rotondités susmentionnées, de dévorer vos deux pièces montées, de prononcer vos deux tirades homériques, de jouer votre scénographie à deux pendants, de minspirer de votre répertoire à double lecture, autant dire que ce serait un bis repetita d'anthologie, dallumer vos deux feux de la rampe, de combattre vos deux monstres sacrés.
Bref. Vous me plaisez.
Georgepoilu.
scel
Ô belle Angélyque,
Vous ne le savez pas, mais vous me plaisez. Vous allez comprendre :
Depuis la première fois où je vous ai vue je rêve, soir après soir, de faire la formidable escalade de vos deux mamelons fameux, de dresser vos deux seins suaves à faire transcender un régiment de fantassins déliquescents, de reluquer vos deux excroissances sculpturales, de mesurer vos deux protubérances charnues, de religieusement prier vos deux éminences érigées, de faire feu de vos deux boulets incendiaires, de contempler vos deux ballons de Guebwiller, dattraper vos deux globes célestes, de moffrir votre véritable cadeau de Noël mammaire, dadmirer le must du buste de notre époque, de faire la promenade de votre gorge plus visitée que celles du Tarn et du Verdon réunies, de parcourir vos deux tétons titanesques, de dompter vos deux nénés nénéphantesques, de vivre sur votre superbe balcon en encorbellement sans géranium ni balustrade avec vue sur la mère nourricière, de me pencher sur votre avant-scène pigeonnante, de siroter votre paire de maousses pamplemousses surdéveloppés, de réserver vos deux places de corbeille garnie, de regarder du fond de mes yeux vos deux lobes orbiculaires surcalibrés, de ménivrer de vos deux flambants alambics distillants du désir en veux-tu en voilà, dencorner vos deux cornues incarnates, de téter vos mamelles jumelles, de serrer vos rotoplots plantureux, dilluminer vos deux hémisphères lunaires, de séparer vos deux coupoles polymorphes, de secouer votre paire de polochons en bataille, de me rattraper à vos bouées géantes pour béotiens ébahis, dembrasser votre double coffre à bisous, de métendre sur vos deux coussinets de belle déhoussée, dentourer vos deux révolutions sidérales, de faire trembler vos deux soulèvements de terrain, faire hoquet vos deux sursauts, faire rendre vos deux haut-le-corps, darrondir vos deux rotondités susmentionnées, de dévorer vos deux pièces montées, de prononcer vos deux tirades homériques, de jouer votre scénographie à deux pendants, de minspirer de votre répertoire à double lecture, autant dire que ce serait un bis repetita d'anthologie, dallumer vos deux feux de la rampe, de combattre vos deux monstres sacrés.
Bref. Vous me plaisez.
Georgepoilu.
scel
Le Poussin s'attend à une prochaine intégration de la Bourgogne au territoire Berrichon.
15 octobre 1457 :
On est en guerre avec la Touraine. Je vais tous les poutrer avec mon armée !
17 octobre 1457 :
J'ai été poutré. Les vilains !
20 janvier 1457:
On part en pique-nique en Allemagne avec Tonton Gépé.
25 février 1457:
J'ai été poutré en tentant de piller un château germanique.
12 juin 1458 :
On m'a dit que je voyais la paille dans l'oeil de mon voisin, mais que je ne voyais pas la poutre dans mon il. Je n'ai rien compris à cette remarque. Surtout qu'on ne m'a jamais poutré l'oeil.
32 février 1458 :
Je débute ma collection de poutres. J'espère bien l'agrandir.
29 mai 1459:
Je vais écrire mes mémoires.
Chapitre I : La théorie des poutres communicantes.
15 septembre 1459:
C'est à nouveau la guerre. Toujours contre ces vils tourangeaux. On va tous les poutrer !
29 septembre 1459 :
Je me suis fait poutrer par l'ensemble des armées ennemies. Je gardais seul la garde devant Sancerre.
Ah les lâches !
30 septembre 1459 :
Je me repose et passe mon temps à compter les poutres qui jonches le champ de bataille.
15 novembre 1459 :
Je me suis fait poutrer par des périgourdins, en plein campagne. Il paraît que ma tête avait été mise à prix. Comme un vulgaire brigand !
16 novembre 1459 :
Ma douce et tendre Pando s'est faite poutrer aussi. On aura le temps de faire plein de petites poutrelles.
13 octobre 1460 :
J'ai été poutré par les miliciens de Bourges. Alors que j'étais de leur côté ! C'est injuste ! Personne ne m'aime !
Annonces diverses
À vendre, gros maillet en bois pour calmer sans fatigue politiciens turbulents.
Grande expérience de l'oisiveté, remplacerait personne ne pouvant partir en vacances. S'adresser conseil ducal berrichon.
Étendard militaire berrichon ne supportant plus se faire malmener tous les quinze jours cherche reconversion, même pour draps de lits ou culotte courte.
Fieriste isolé dans duché peu fréquenté serait reconnaissant à tout opposant de venir créer animation.
On dit « La critique est aisée. » Parfois, on aimerait pouvoir dire « Si la critique se taisait. »
Les articles de ce journal sont absolument véridiques, ayant tous leur source auprès des rumeurs du Duc dAigurande.
La liberté dexpression ne suse que quand on ne sen sert pas.
Ce journal nest pas anti-fieriste. Ils sont juste une source dinspiration sans fin pour qui aime rire de la politique.
©1460 Le Poussin déchaîné, tous droits réservés.
Librement inspiré, et assaisonné à la sauce RR de, entre autres :
-
Le Canard Enchaîné,
- « Tirade des nénés » de Vincent Roca, Vincent Roca sucre les phrases, éditions Albin Michel,
-
LOs à Moëlle, Pierre Dac, éditions Omnibus.
Un autre grand merci à ma relectrice pour son inspiration encore plus délirante que la mienne.