Alix_ann
Comme un doigt pointé sur moi pour me dire : « Tu es incomplet ». *
Clouée dans son lit, à attendre que l'os se ressoude. Alix regarde l'extérieur, il lui donne une de ces envies. Mais impossible pour elle de l'atteindre. Impossible de ses hisser sur ses deux jambes en dehors du lit, de retrouver sa mobilité d'y à quelques semaines, juste avant ce curieux accident survenue en face de la Chapelle d'Hildegarde de Biden. Alors elle se contentait de l'effleurer du regard jusqu'à ce que ça lui fasse mal aux yeux. Elle avait été poussée au fond de ce puits par une colère insatiable que Dieu aurait alors libéré, lors de la messe. Mais Dieu n'existait pas, c'était comme lui avoir fait croire qu'il y avait une justice en ce monde. La gosse désabusée croise les bras, elle juge à quoi ressemble la vue du jardin par cette fenêtre cette saison là, pour l'avoir vécue pourtant deux années de suite jamais elle n'avait jamais accordé un examen aussi précis. Yolanda est là, aussi. Yolanda restait du matin jusqu'au soir pour veiller.
Elle tourne la tête, elle repli correctement les couvertures sur elle, elle les lisse, et elle elle hausse le menton pour s'adresser à la femme de chambre. On dirait une poupée, avec ses cheveux de lin et sa peau si claire, mais les poupées n'ont pas la jambe cassée, ni cet air inquiet.
La Fadette sourit, ce n'était pas vraiment sa tendance, les zygomatiques rechutant souvent en grève.
-« J'aimerais des madeleines. »
Celles au citron préparées par Linien que tout le monde s'arrache à Château-Gontier. Un prétexte poli pour la faire s'en aller, pour en prime manger. Elle n'avait aucune envie de se confier avec impudeur à Yolanda devant elle.
Sauvée par Ankou, le dogue de Yolanda quelques semaines plus tôt elle attendait depuis de pouvoir se tenir sur ses jambes, ou de pouvoir commencer par plier ses genoux. Elle avait prit du poids, une méthode universel pour combler le manque, pour réparer le deuil, une sorte de gros pansement qui vous prenait aux hanches. Mais Alix continuait tant qu'elle pouvait, défiant les lois de la satiété, des valeurs énergétique et de l'apport nutritionnel recommandé. Pour panser la douleur que faisait un gros trou béant dans la poitrine qu'Alesius avait laissé. Qu'on arrive dans la vie à deux, qu'on commence à se traîner main dans la main sur ce long et sinueux chemin de lexistence pour finalement finir tout seul. A quoi bon les avoir largué par paire si il faut finir dépossédé de cette partie d'elle même? Elle répondait bêtement : Ah quoi bon. Seulement une occasion peut-être d'en vouloir de nouveau à un prétendu Dieu pour ce choix discutable.
-« J'ai mal quand je fais mes eaux. »
On ne pouvait lui retirer ce sens du concis, à la gamine.
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* Au sud de la frontière à l'ouest du soleil de Haruki murakami
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Clouée dans son lit, à attendre que l'os se ressoude. Alix regarde l'extérieur, il lui donne une de ces envies. Mais impossible pour elle de l'atteindre. Impossible de ses hisser sur ses deux jambes en dehors du lit, de retrouver sa mobilité d'y à quelques semaines, juste avant ce curieux accident survenue en face de la Chapelle d'Hildegarde de Biden. Alors elle se contentait de l'effleurer du regard jusqu'à ce que ça lui fasse mal aux yeux. Elle avait été poussée au fond de ce puits par une colère insatiable que Dieu aurait alors libéré, lors de la messe. Mais Dieu n'existait pas, c'était comme lui avoir fait croire qu'il y avait une justice en ce monde. La gosse désabusée croise les bras, elle juge à quoi ressemble la vue du jardin par cette fenêtre cette saison là, pour l'avoir vécue pourtant deux années de suite jamais elle n'avait jamais accordé un examen aussi précis. Yolanda est là, aussi. Yolanda restait du matin jusqu'au soir pour veiller.
Elle tourne la tête, elle repli correctement les couvertures sur elle, elle les lisse, et elle elle hausse le menton pour s'adresser à la femme de chambre. On dirait une poupée, avec ses cheveux de lin et sa peau si claire, mais les poupées n'ont pas la jambe cassée, ni cet air inquiet.
La Fadette sourit, ce n'était pas vraiment sa tendance, les zygomatiques rechutant souvent en grève.
-« J'aimerais des madeleines. »
Celles au citron préparées par Linien que tout le monde s'arrache à Château-Gontier. Un prétexte poli pour la faire s'en aller, pour en prime manger. Elle n'avait aucune envie de se confier avec impudeur à Yolanda devant elle.
Sauvée par Ankou, le dogue de Yolanda quelques semaines plus tôt elle attendait depuis de pouvoir se tenir sur ses jambes, ou de pouvoir commencer par plier ses genoux. Elle avait prit du poids, une méthode universel pour combler le manque, pour réparer le deuil, une sorte de gros pansement qui vous prenait aux hanches. Mais Alix continuait tant qu'elle pouvait, défiant les lois de la satiété, des valeurs énergétique et de l'apport nutritionnel recommandé. Pour panser la douleur que faisait un gros trou béant dans la poitrine qu'Alesius avait laissé. Qu'on arrive dans la vie à deux, qu'on commence à se traîner main dans la main sur ce long et sinueux chemin de lexistence pour finalement finir tout seul. A quoi bon les avoir largué par paire si il faut finir dépossédé de cette partie d'elle même? Elle répondait bêtement : Ah quoi bon. Seulement une occasion peut-être d'en vouloir de nouveau à un prétendu Dieu pour ce choix discutable.
-« J'ai mal quand je fais mes eaux. »
On ne pouvait lui retirer ce sens du concis, à la gamine.
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* Au sud de la frontière à l'ouest du soleil de Haruki murakami
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