Actarius
Ce ne fut pas sans une certaine émotion quil posa le pied sur la passerelle. Le temps de lultime inspection avant lembarquement des passagers était venu. Au matin, le navire avait été béni et tout le jour encore il y eut du mouvement pour amener les dernières marchandises, les derniers vivres et naturellement le nécessaire de voyage de la Prinzessin, celle de chair et de sang. A chaque pas, les grincements du lien qui survivait encore entre la mer et la terre lui rappelaient que bientôt le sol se résumerait à de lourdes planches de bois soumises au mouvement des vagues. Il arriva enfin sur le pont supérieur, le tillac doù sélevait le grand mât, majestueux. Autour de lui saffairaient cinq robustes gaillards, ces derniers saluèrent respectueusement le capitaine et lun dentre eux approcha. Recruté dans la capitale languedocienne, celui-ci avait une allure farouche. Bâti comme un colosse, il nenviait rien en terme de carrure au Mendois, il le dominait même légèrement. Sa voix avait, contrairement à ce que les apparences pouvaient laisser croire, beaucoup de douceur. Elle était révérencieuse, dépourvue de la raucité suggérée par les traits grossiers de son visage. Il fit un rapide état des lieux, interrompu parfois par le roulement sonore dun tonneau deau douce, par léclat bruyant dun cordage sur lespar ou par les mugissements du rugueux « bosco » adressés aux gabiers.
Le Comte abandonna son second après une tape sur lépaule, visiblement satisfait de ce quil avait entendu. Son regard se perdit alors sur le gaillard davant qui se prolongeait vers lhorizon par le beaupré. Sur le château de la proue, régnait également une belle activité. Un audacieux sétait même risqué sur le hauban de misaine sans doute pour vérifier les vergues. Dautres portaient leur attention sur les filets extérieurs. Il sembla même au Phénix remarquer derrière la toile des cordages la silhouette svelte du maître canonnier. Un homme expérimenté et rompu à lart du combat en mer qui arborait une moue sérieuse en toute occasion sous ses longues mèches brunes. De la trappe qui ouvrait sur lescalier vers lentrepont jaillirent soudain une dizaine de Tournelois, ils se plièrent tous sans exception en direction de leur seigneur. Ces volontaires avaient suivi un entraînement sans concession depuis des mois pour faire partie de léquipage et prendre part à ce long voyage. A linstar du cuisinier, qui avait bénéficié de plusieurs mois de mise à lépreuve avant de se voir confier ce rôle dans les cuisines. Celles-ci se trouvaient sous le gaillard davant à hauteur du pont supérieur. Elles surplombaient la cambuse où avaient été entreposés les vivres et à laquelle on accédait par une échelle. Mais le Mendois avait déjà reçu lassurance et vérifier par lui-même que rien ne manquait, si bien quil prit la direction de la poupe, saluant au passage quelques matelots qui continuaient de saffairer invariablement sur le navire.
Il marcha sur le pont et grimpa par léchelle au premier niveau de la dunette. Cette partie-là était couverte, on accédait à la barre au-dessus par une trappe que lon pouvait fermer de létage supérieur. Les parois de la pièce étaient découpées en de multiples sabords, on trouvait des bombardes, des arquebuses et autres pièces dartilleries ainsi que quelques canonniers qui en prenaient visiblement grand soin. Sans sarrêter mais en distribuant des salutations au passage, le capitaine poursuivit son inspection en pénétrant dans le mess. Il consistait en une salle plutôt vaste centrée autour dune longue table et deux bancs de part et dautre. Quelques tentures étaient accrochées de ci de là pour agrémenter lune des pièces à vivre, où se retrouveraient régulièrement les passagers et le capitaine pour partager le repas. Un calme certain sétait établi dans cet espace déserté. La rumeur de lagitation ny parvenait que par bribes entremêlées au choc de lécume contre la coque. Sans quil ny eut vraiment de raison pour cela, un sourire naquit sur le visage de lEuphor qui ne sattarda pas pourtant et sengouffra derrière la porte quil venait douvrir dans la chambre de létat-major. Celle-ci bordait la poupe de la caraque et constituait le cur décisionnel de la navigation. Chaque jour, le Comte descendrait par la trappe pour se réunir avec ses officiers et prendre les décisions concernant la direction à prendre, les manuvres à accomplir, les éventuelles réparations à faire et naturellement, la stratégie à adopter en cas dattaque. Juste au-dessous se trouvait dailleurs la soute personnelle du Mendois qui y jeta un il pour sassurer que tout y était. Il ne fut pas déçu et grimpa dans ses appartements.
Etant donné lampleur de son investissement, le Cur dOc sétait octroyé un petit plaisir. Cette chambre-là, la sienne, était sans conteste la plus luxueuse du navire, cétait la seule à posséder une véritable couche, des étagères, un bureau encastrés par de véritables orfèvres de la menuiserie. La décoration demeurait sobre et se résumait à une tapisserie de grande qualité sur laquelle était figuré son Castel du Tournel. Tout le confort y semblait bien présent cependant, y compris un petit balcon où il pourrait contemplait le sillage lors de ses moments de tranquillité. Il sortit bientôt sans trop sattarder et franchit le petit couloir qui donnait directement sur la barre. A bâbord et tribord se trouvait quatre cabines, réservées aux passagers. On se trouvait bien loin de luxueux appartements, mais le confort minimal navait pas été oublié et les couches bien que plus sommaires que la sienne propre permettraient sans doute de pouvoir dormir convenablement. Son Altesse Ingeburge et Sa Grasce Keridil prendraient place dans les cabines les plus spacieuses. Miguaël, Isora et Håkon seraient répartis à tribord alors quElla, Luzerne et Matthys se partageraient les chambres à bâbord. Arrivé à lextrémité des rangées de cabine, il monta par léchelle jusquà la plateforme au sommet de la dunette. Quelques matelots procédaient à des vérifications sur le mât dartimon, ils furent salués mais lattention du Pair se porta rapidement sur le ciel, fendu par les nombreux cordages et le grand mât qui se prolongeait en un pavillon qui venait dêtre levé.
Le Phénix senvolait et déjà les cordes des lyres pincées par le vent se perdaient en une mélodie prometteuse.
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Le Comte abandonna son second après une tape sur lépaule, visiblement satisfait de ce quil avait entendu. Son regard se perdit alors sur le gaillard davant qui se prolongeait vers lhorizon par le beaupré. Sur le château de la proue, régnait également une belle activité. Un audacieux sétait même risqué sur le hauban de misaine sans doute pour vérifier les vergues. Dautres portaient leur attention sur les filets extérieurs. Il sembla même au Phénix remarquer derrière la toile des cordages la silhouette svelte du maître canonnier. Un homme expérimenté et rompu à lart du combat en mer qui arborait une moue sérieuse en toute occasion sous ses longues mèches brunes. De la trappe qui ouvrait sur lescalier vers lentrepont jaillirent soudain une dizaine de Tournelois, ils se plièrent tous sans exception en direction de leur seigneur. Ces volontaires avaient suivi un entraînement sans concession depuis des mois pour faire partie de léquipage et prendre part à ce long voyage. A linstar du cuisinier, qui avait bénéficié de plusieurs mois de mise à lépreuve avant de se voir confier ce rôle dans les cuisines. Celles-ci se trouvaient sous le gaillard davant à hauteur du pont supérieur. Elles surplombaient la cambuse où avaient été entreposés les vivres et à laquelle on accédait par une échelle. Mais le Mendois avait déjà reçu lassurance et vérifier par lui-même que rien ne manquait, si bien quil prit la direction de la poupe, saluant au passage quelques matelots qui continuaient de saffairer invariablement sur le navire.
Il marcha sur le pont et grimpa par léchelle au premier niveau de la dunette. Cette partie-là était couverte, on accédait à la barre au-dessus par une trappe que lon pouvait fermer de létage supérieur. Les parois de la pièce étaient découpées en de multiples sabords, on trouvait des bombardes, des arquebuses et autres pièces dartilleries ainsi que quelques canonniers qui en prenaient visiblement grand soin. Sans sarrêter mais en distribuant des salutations au passage, le capitaine poursuivit son inspection en pénétrant dans le mess. Il consistait en une salle plutôt vaste centrée autour dune longue table et deux bancs de part et dautre. Quelques tentures étaient accrochées de ci de là pour agrémenter lune des pièces à vivre, où se retrouveraient régulièrement les passagers et le capitaine pour partager le repas. Un calme certain sétait établi dans cet espace déserté. La rumeur de lagitation ny parvenait que par bribes entremêlées au choc de lécume contre la coque. Sans quil ny eut vraiment de raison pour cela, un sourire naquit sur le visage de lEuphor qui ne sattarda pas pourtant et sengouffra derrière la porte quil venait douvrir dans la chambre de létat-major. Celle-ci bordait la poupe de la caraque et constituait le cur décisionnel de la navigation. Chaque jour, le Comte descendrait par la trappe pour se réunir avec ses officiers et prendre les décisions concernant la direction à prendre, les manuvres à accomplir, les éventuelles réparations à faire et naturellement, la stratégie à adopter en cas dattaque. Juste au-dessous se trouvait dailleurs la soute personnelle du Mendois qui y jeta un il pour sassurer que tout y était. Il ne fut pas déçu et grimpa dans ses appartements.
Etant donné lampleur de son investissement, le Cur dOc sétait octroyé un petit plaisir. Cette chambre-là, la sienne, était sans conteste la plus luxueuse du navire, cétait la seule à posséder une véritable couche, des étagères, un bureau encastrés par de véritables orfèvres de la menuiserie. La décoration demeurait sobre et se résumait à une tapisserie de grande qualité sur laquelle était figuré son Castel du Tournel. Tout le confort y semblait bien présent cependant, y compris un petit balcon où il pourrait contemplait le sillage lors de ses moments de tranquillité. Il sortit bientôt sans trop sattarder et franchit le petit couloir qui donnait directement sur la barre. A bâbord et tribord se trouvait quatre cabines, réservées aux passagers. On se trouvait bien loin de luxueux appartements, mais le confort minimal navait pas été oublié et les couches bien que plus sommaires que la sienne propre permettraient sans doute de pouvoir dormir convenablement. Son Altesse Ingeburge et Sa Grasce Keridil prendraient place dans les cabines les plus spacieuses. Miguaël, Isora et Håkon seraient répartis à tribord alors quElla, Luzerne et Matthys se partageraient les chambres à bâbord. Arrivé à lextrémité des rangées de cabine, il monta par léchelle jusquà la plateforme au sommet de la dunette. Quelques matelots procédaient à des vérifications sur le mât dartimon, ils furent salués mais lattention du Pair se porta rapidement sur le ciel, fendu par les nombreux cordages et le grand mât qui se prolongeait en un pavillon qui venait dêtre levé.
Le Phénix senvolait et déjà les cordes des lyres pincées par le vent se perdaient en une mélodie prometteuse.
Supports visuels (cliquer pour obtenir les images à la taille d'origine) :
Nota I :
Cette image retravaillée et ce plan sont le fruit de recherches diverses. Pour autant, nous ne prétendons pas coller à l'histoire, c'est la somme de ce qui a été trouvé, de nos réflexions et de notre interprétation; et surtout, il s'agit d'une aide au RP, nous ne nous érigeons certainement pas en connaisseurs. Il s'agit avant toute chose d'un appui à un RP collectif et... au long cours, c'est le cas de le dire.^^
LJD Inge.
Nota II:
Le titre est un vers extrait du poème "Le premier regret" d'Alphonse de Lamartine.
LJD Acta.
Nota I :
Cette image retravaillée et ce plan sont le fruit de recherches diverses. Pour autant, nous ne prétendons pas coller à l'histoire, c'est la somme de ce qui a été trouvé, de nos réflexions et de notre interprétation; et surtout, il s'agit d'une aide au RP, nous ne nous érigeons certainement pas en connaisseurs. Il s'agit avant toute chose d'un appui à un RP collectif et... au long cours, c'est le cas de le dire.^^
LJD Inge.
Nota II:
Le titre est un vers extrait du poème "Le premier regret" d'Alphonse de Lamartine.
LJD Acta.
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