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[RP] Une histoire de froufrous

Elektra.
Elendra semble mal à l'aise. Est-ce le fait de se trouver devant une personne inconnue ? Pourtant, elle n'a jamais eu la langue dans sa poche et est loin d'être du genre timide.
Puis soudain révélation par la blonde amie qui, bien qu'étant la plus âgée, ne vaut guère mieux que la jeune fille en face d'elle.

Le summum de l'absurde de la situation fut l'arrivée de la domestique avec sa louche ! Elektra suivait la scène d'un air hébété, se demandant si les trois autres personnes présentes ne lui jouaient pas une pièce de théâtre.

Le commandeur, qui commence à avoir les crocs, faut dire qu'elles voyagent depuis un moment et n'ont rien avalé depuis tôt le matin, acquiesce aux dires de la servante. *Aller ! Aller ! Direction le buffet ... Cuisines ? On mange dans les cuisines ?* Même à Forbach, Elektra n'avait jamais mangé dans les cuisines ! Son regard interrogateur se repose sur Eli alors que celle-ci se lance dans un long monologue.


… mais je crois que je vais payer une robe pour ta nièce …

Les yeux émeraudes se dirigent alors sur l'objet du délit. Ah oui ... Les robes. De toute façon Elendra était bien décidée à aller chez un, voir plusieurs, couturiers, cela ne changeait rien, ou pas grand chose, à leur programme. De une, au lieu d'aller à Paris comme prévu initialement ... Parce que les d'Acoma s'habillaient principalement à Paris, trop la classe ! ... elles s'arrêteraient en Bourgogne. De deux, il devenait inutile de chercher un plan pour kidnapper la blonde, elle se proposait d'elle-même pour accompagner.

Elektra afficha un grand sourire jusqu'à ce qu'elle renchérisse ...


Vous m’excuserez de vous faire manger dans les cuisines mais … c’est une petite habitude que j’ai prise. Je mange dans les cuisines quand je ne reçois pas de visiteurs et vu que je ne savais pas vraiment quand vous viendriez … surtout toi mon amie, je n’ai rien préparé …

Puis qu'elle tente subtilement de changer de sujet.

… D’ailleurs, quand nous partirons demain, dans quel atelier préféreriez-vous aller ?

Hum .. Comment cela nous dinons dans les cuisines ? Ta grand'salle est en travaux ? Tu as peur qu'on vole les couverts en argent ?

Elektra prend un faux air fâché.

J'espere que l'on ne dort pas sur la paille des écuries au moins ! Y a pas une auberge dans le coin ?

Puis se tournant vers sa nièce et lui faisant un clin d'œil très discret.

Tu te rends compte Elendra comment la noblesse est considérée ici ? Et revenant à la question de sa nièce. Oui, j'avais choisi un atelier à Paris, un des plus grands ateliers où toute la noblesse s'habille ! Mais vu que l'on mange en cuisine avec les domestiques et que l'on risque de dormir avec les chevaux, on peut bien se contenter d'un atelier en province !

Tirant fermement sur son uniforme, histoire d'appuyer ses mots, Elektra lance un regard de défi à la blonde hôtesse. *Alors ? Tu vas le donner cet ordre de dresser le couvert dans la salle à manger ?*
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Elisabeth_courden
Rha bah crotte ! Décidément, je les enchaîne les conn… euh, je veux dire les bêtises, les gaffes. Il y a des oreilles chastes qui trainent alors, on surveille son langage ! Adrianna ? Où est-ce qu’elle est, cette gourde ! Ahh, te voilà ! Amène la jeune demoiselle dans l’une des chambres à coucher … La blonde regarda son amie qui lui avait balancé quelques instants avant des « piques » et lui fit bien comprendre sans un mot « Tu vois, tu n’iras pas dormir avec les chevaux dans la paille dégueulasse ! » … qui sont prêêêêêêtes à recevoir leur future occupante ! Et aide s’il le faut la jeune fille à se déééé…barrasser ! Débarrasser de la saleté. Elendra, je te laisse avec Adrianna qui t’aidera, si tu le souhaites. Et si tu as besoin ou … envie de quelque chose, n’hésite surtout pas !

La blonde balafrée fit signe à sa camériste d’emmener la jeune fille à l’étage. Une fois seule avec son amie, elle lâcha, les mains sur les hanches et les sourcils froncés :

Alors de un : je sais que c’est une mauvaise habitude de manger aux cuisines mais que veux-tu ? Pour ma part, je n’ai nullement envie de jouer les nobliotes orgueilleuses qui mangent dans leur coin tout en snobant ses gens. Ça c’est fait … de deux : ça fait des semaines que je n’ai reçu alors, tu t’imagines bien que je commençais à devenir une vraie petite sauvage et donc, c’est un peu la panique ! De trois, pas la peine de chercher une auberge, MES lits sont très confortables ! Et de quatre : viens, on va attendre dans le salon que la salle à manger soit prête pour qu’on puisse se restaurer !

Prenant son amie par le bras, elle l’emmena dans le salon rouge … pourquoi rouge ? Parce que, déjà de un, le rouge est l’une des couleurs préférées de la blonde et puis, un salon rouge, ça fait super classe ! L’invitant à s’asseoir, elle s’approcha de son petit buffet, sortit une bouteille et deux verres puis revint auprès de son amie, lui tendant les verres pour qu’elle les prenne.

De la mirabelle, ça te va ? De toute façon … je n’ai rien d’autre sous la main. Il faudrait que j’aille chercher une bouteille d’autre chose dans la réserve.

Réserve alias la cave. Bah non, c’est comme si vous demandez à un drogué où il cache ce qu’il consomme. Donc on ne dit rien, pour ne pas se faire taper sur les doigts ou même pire … Elle versa le liquide dans les verres, posa la bouteille sur la petite table en face d’elles, prit son verre et but une gorgée, se retenant malgré tout de commencer le premier verre en le buvant cul sec.

Je suis contente que tu sois venue, vraiment. Tu disais vouloir aller dans un atelier parisien ? Alors nous irons dans un atelier parisien … mais Paris, ce n’est pas la porte à côté. Il nous faudra des jours et des jours de voyage. Par contre, je ne sais pas ce qui est mieux ; le carrosse ou les chevaux ? J’aurai une nette préférence pour les chevaux mais je crois que ta nièce a quelques petits soucis avec ces bêtes.

Elle sourit en coin, amusée. C’était absolument tordant de voir quelqu’un se battre avec un animal qui finalement, avouons-le, n’a pas fait grand-chose, si ? Elle termina d’un trait son verre et le posa juste à côté de la bouteille. Elle regarda son amie et lui sourit gentiment : Voilà ce que je peux te proposer. On va à … Paris ? À Paris dans l’atelier que tu voulais aller … c’est lequel ? Parce que … la noblesse, excuse-moi mais elle s’habille un peu partout, la noblesse … enfin je dis ça, je ne dis rien, hein ! Donnnnc, on va dans ton atelier à Paris … en carrosse, dit-elle avec une légère grimace, et ensuite, on revient à Mesnay là où tu séjourneras quelques jours mais je ne voudrais suuuurtout pas te forcer puisqu’apparemment, je n’ai aucune confiance en toi.

Rancunière ? Nooooooooooooooon ! Juste un peu, alors … Séjourner … oh et puis, on pourra aller en Bourgogne ! J’ai envie de m’acheter quelques robes, là ! Enfin … je vais voir cela.

Je vous explique tout ça : la blonde balafrée est parfois un peu radine sur les bords mais ! – un peu radine ne veut pas dire qu’elle a un trésor gigantesque quelque part dans son domaine ! – n’hésitera quand même pas à les sortir, ses écus. D’ailleurs, les seules personnes qui ont réussies à jouer aux cartes avec elle risquent d’être les seules. Non seulement elle était nulle en cartes mais parier de l’argent … ce n’est pas totalement sa passion ! Elle se leva et tendit sa main vers son amie.

En attendant votre nièce et le repas, si mademoiselle veut bien se donner la peine de m’accompagner pour que je puisse effectuer ladite visite tant attendue ?

Un sourire étira ses lèvres puis, quand son amie se leva, elle lui montra quelques pièces mais pas le domaine en entier parce que, non seulement la nièce avait finie de se changer – ou quelque chose comme ça, en fait, tout c’était passé telllllllllllement vite ! – mais en plus, le repas était prêt et dans la salle à manger avec des couverts en argent – vous voyez ? On n’est pas si bête que ça ! Mais la suite …

    [ Quelques jours plus tard, dans le carrosse aux armoiries de Mesnay, plus près de Paris qu’ailleurs ! ]

J’aime pas les carrosses ! En plus, l’hiver ne va pas tarder à arriver, on va geler et crever dans le carrosse ! Imagine, Elektra, si des brigands viennent nous attaquer, hein ? Moi en robe, je serai privée de mes mouvements, tiens ! Heureusement que j’en ai caché, des armes, dans cette maudite boîte-roulante-péniblement-infernale !

Pauvre de nous. Non, Élisabeth n’avait pas assez râlé, c’est comme ça. Mais le pire, c’est que même en râlant, elle réussit à être un véritable moulin à paroles … pour faire passer le temps, pardi !

Qu’est-ce que je vous disais … ah oui ! Mon frère, que j’ai retrouvé cet été, m’a rappelé deux trois trucs qu’on faisait quand on était petits. Surtout des chansons, mon Dieu ! En y repensant, je me demande comment nos parents ont pu nous supporter !

Elle sourit mais ce sourire était un peu crispé. Se remémorer le passé était parfois douloureux mais ce qui était douloureux, surtout, c’était quand le carrosse passait dans des trous et qu’on secouait dans tous les sens. Et son dos qui lui rappelait que certes, elle pouvait faire ce qu’elle voulait mais ne pouvait pas vraiment se laisser secouer ainsi. Rhalala, les côtes sont vicieuses … bande d’abrutis de bousilleurs de côtés, tiens ! Vils soldats trop méchants pas beaux, quoi !

WOOHHH COCHER ! ALLEZ-Y MOLO !! … Elenkdra, ça va ? Humppff.. pardon, je voulais vous appeler toutes les deux … Bref, ça va vous deux ? Au fait, Ele…ktra ! Puisque tu connais par cœur Paris, elle regarda Elendra qui ne devait pas totalement aimée cette ville. Tout comme son frère tiens !, tu pourrais peut-être indiquer au cocher où on va s’arrêter ? Dans quelle auberge où on va pouvoir s'arrêter .. pour dormir, tu vois ?
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Elendra
Secouée de tous les côtés, j'ai les deux mains posées sur ma tête, tentant de boucher mes oreilles avec discrétion.

Mais faites la taire... Par pitié, faites la taire...

Ça fais quoi... Trois jours qu'elle parle et parle et parle et parle et parle et pour se plaindre la plus part du temps. Faites la taire...

Je ferme donc les yeux, faisant semblant de dormir et avec un peu de chance, peut-être que je vais réellement m'endormir! Mais non! Le Très-Haut est trop bon avec moi... Le Très-Haut! Et me voilà qui part dans une litanie apprise par coeur :

Je-confesse-à-Dieu-Tout-puissant-à-tous-les-saints,et-à-vous-aussi, mes-Amis,parce-que-j'ai-beaucoup-péché,en pensée,en parole,en action.Je-supplie-tous-les-Saints,et-vous,mes-Amis,de-prier-le-Créateur-pour-moi.
Que le Très haut nous accorde le pardon,
et qu'Il la fasse taire, nom d'une mirabelle! Faites la taire!

Amen!


Certes, au début du voyage ce qu'elle avait à dire m'avait un peu intéressée et j'avais pris part aux discussions, me laissant mener où l'ont m'amenait sans trop poser de question. Or, un petit mot vient réveillée mes oreilles endolories par tant de mots.


Pardon? Vous... Vous venez de dire Paris là? que je demande en la regardant avec le plus grand sérieux du monde.

On va à Paris...? que je demande en regardant tantine Elektra.

C'est... C'est...

La ville du Sans-Nom! Il y a que des fous qui y habitent! On va se faire attaquer! Se faire voler! Si ça se trouve, ils vont nous kidnapper nous vendre même! Comment un atelier peut-il se trouver dans une ville si abominable?! Et surtout qui donc a eu l'idée d'aller là-bas!

Moi c'est hors de question que j'entre dans cette ville! Vous m'entendez?! Hors de question! Je préfère me faire enterrer vivante!

Ça, c'est ce que j'aurais voulu dire! Mais au moment où j'ouvre la bouche, je regarde l'amie de tantine, qui s'est plainte tout le voyage... Je veux pas ressemble à ça... En plus j'ai treize ans, il va rien m'arriver de mal... Et puis je me ferai pas attaquer par une noble, j'aurai pas l'air d'une gueuse avec elle... Et pour ne pas se faire attaquer par deux gueuses... Suffit de pas trop avoir l'air noble... Facile!


C'est... Gé...nial... Ça fait... très longtemps que je suis pas venue, ça a sûrement beaucoup changé depuis le temps!

Et j'espère que ça a changé! Mais, juste au cas, je remonte le capuchon sur ma tête et tente de me cacher le plus possible, si je croise quelqu'un que j'ai déjà rencontré, au moins, il me reconnaitra pas!

Et le reste du trajet? Je le passe à prier, mais pas pour que Madame se taise, non! Pour que tous les gueux et les nobles m'ignorent et me laisser acheter ma robe tranquille et partir sans arrachage de cheveux ou déchirage de jupons!

En haut... Je sais que tu m'aimes pas beaucoup, mais je te demande jamais rien... M'enfin, je t'ai rien demandé... depuis 10 minutes, peux-tu donc, s'il te plait... Faire en sorte que tout se passe bien? Je te jure que si tout va bien, je vais aller passer une journée à l'église pour aider les moines... Deux jours même! Plus si tout se passe merveilleusement bien! Je te le jure... Je mens presque jamais, tu peux me croire...


[L'arrêt fatidique]

Allez, Elendra... Faut descendre maintenant. Fais pas ta poule mouillée, personne va te manger...

C'est vrai que personne a jamais essayé de me manger quand je suis venue à Paris, et c'est probablement la seule atrocité que j'ai pas encore souffert dans cette ville habitée par tous les disciples du Sans-Nom!

BON! T'as treize ans Elendra, t'es une femme une vraie de vraie! Et bientôt tu seras une Dame avec un grand D et une belle couronne, et ça te prend une robe qui est pas trop petite! Alors, tu vas prendre sur toi et descendre de ce carrosse et commander cette robe!

Je prend donc une grande respiration et je descend, regardant tout de suite à droite et à gauche, pas de noble en colère, pas de gueux à la recherche de nobliotte à taper. Mais il faudrait quand même pas trainer... Au cas où...


Bon! On est déjà plusieurs jours en retard! Alors on entre!

Et me voilà à les pousser dans le dos, ce que c'est pas pressées des adultes! Moi je vieillie tous les jours et je vais avoir quatorze ans bientôt, ça me prend une robe!

[Derrière une pile de catalogue]

Je tourne et tourne et retourne toutes ces pages avec attention. Il faut bien choisir. Choisir la bonne robe. Et pour ça j'ai besoin de ma tantine et de son amie aussi, parce que même si elle parle trop, elle a quand même une jolie garde-robe! M'enfin, de ce que j'ai vu.

À moins que je prenne celle-là en bleue!

Ouuu oh! Non celle là, juste ici! Elle est déjà bleue... Vous la trouvez pas ravissante?!

Hm... J'aimais celle là, mais c'est un modèle pour enfant... Et bientôt je serai une Dame... Donc je crois pas que ça va aller, vous en dites quoi vous?
Que je demande en levant le nez du catalogue.

Et sans leur laisser placer un mot, je souris et je me lève avec le catalogue serré contre moi.

Vous avez raison! J'ai choisi! Ne vous levez pas, je reviens tout de suite! Je veux que la robe soit une surprise! que je dis avec un grand sourire, avant de jeter un coup d'oeil à l'amie de tantine. Vaut mieux la laisser ici pour qu'elle jase avec tantine et qu'elle retarde pas ma commande de robe en parlant trop!

Et me voilà, en route pour la pièce des commandes où on me reçu comme une vraie petite princesse! Si, si! Avec une morceau de tarte tellement énorme que tantine m'aurait interdit de le manger!

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Elektra.
Nuit au domaine de la Mesnay.

Hé hé ! Finalement la blonde Eli avait prit la mouche, et contrairement à ce que l'on pourrait imaginer dans ce genre de cas, au lieu de se mettre à hurler, trépigner et jeter sur Elektra tout ce qui lui passe par la tête ... enfin surtout des mots ... l'hôtesse redressa sa frimousse et bien que les mains plantées sur les hanches avaient envie de faire rire l'invitée, celle-ci soutint le regard et laissa la vindicte sortir à son gré.

Se laissant entrainer dans le salon "rouge", qui effectivement était bien rouge, Elektra se dit que son amie devait avoir soif à parler autant. Et effectivement, elle leur servit une mirabelle que le commandeur sirota tranquillement ... toujours sans avoir sortit un seul mot.
Eli ne se souvenait pas mais Elektra, depuis son installation en Savoie, vivait dans une auberge, mangeait en taverne, sans serviteurs, sans luxe, et bien que noble, elle n'avait jamais fait étal de sa situation. Quant aux ateliers ... Elektra ne les connaissait pas plus que cela, elle et la mode vivaient dans des mondes éloignés, elle ne portait une robe qu'en cas d'extrême urgence, se contentant la majeur partie du temps de ses uniformes militaires ou de tenues masculines qui lui permettaient de monter à cheval sans contrainte.


En attendant votre nièce et le repas, si mademoiselle veut bien se donner la peine de m’accompagner pour que je puisse effectuer ladite visite tant attendue ?

Elektra vida le reste de son verre, le reposa et s'approcha d'Eli. Glissant son bras sous le sien et se penchant vers son visage, elle lui colla un énorme baiser sur la joue en souriant.
N'ajoutant simplement que quelques mots, sans répondre à aucune de ses questions. Après tout, elles étaient en vacances, et des planifications dignes d'un sénéchal, Elektra n'en avait que faire.


Je suis vraiment heureuse de te revoir ma belle.

Quelques jours plus tard, sur son cheval à cote du carrosse, quelque part sur une route.

Misère ... La jeune femme n'aurait jamais cru trouver la route si longue ! Entre sa nièce et son amie, elle se demandait parfois laquelle elle ficellerait ou bâillonnerait la première. Elle avait donc décidé dès le départ de faire suivre son cheval Moonlight, et dès que sa période de concentration diminuait et que la position inconfortable et ennuyante à souhait dans le-dit carrosse devenait insupportable, elle sautait sur son cheval. Inutile de vous dire que les périodes à l'intérieur du carrosse devenaient de plus en plus rares.

Elle avait donné les consignes au cocher, façon commandeur et l'autre n'avait pas pipé. Elles arriveraient par la porte Sainte Geneviève et à ce moment là elle lui indiquerait où se trouvait l'auberge du Lion d'Or, réputée pour sa cuisine fine et distinguée. Tant qu'à aller à Paris, autant en profiter ! Et puis le plus grand atelier de couture était proche du pont de l'Ile de Notre Dame, facilement repérable. Elle n'avait jamais eu de problème pour se diriger dans la grande citée.

Se sacrifiant à un dernier moment de pause dans le carrosse, elle sonda sa nièce.


Ainsi tu as déjà été à Paris ? Avec tes parents je suppose ? Vous étiez venus pour une raison particulière ?

Mais la jeune demoiselle ne semblait guère loquace sur le sujet et sa tante abandonna rapidement le sujet, Eli reprenant en litanie presque continue et ses souvenirs, et ses "raleries", et blablabla et blablabla. Elektra fut soulagée de voir la ville se dresser devant eux. Enfin, elles allaient pouvoir passer à autre chose. Dieu que les voyages étaient contraignants, surtout dans ces conditions !

Faites place ! C'est une urgence ! Direction l'atelier !

Elendra ne leur avait pas laissé le choix, elle les avait entrainé à l'intérieur de l'atelier à peine avaient elles posé un pied au sol. Mais que croyait-elle ? Il lui faudrait plusieurs jours de patience, des tas d'essayages, des heures d'attente parce que les couturières étaient débordées. Sa robe, elle ne l'aurait pas d'un claquement de doigts !

La fillette est nerveuse, elle feuillète les revues où sont dessinés les modèles de vêtements. Les pages tournent à une telle vitesse qu'Elektra n'a rien le temps de voir. Bleue lui semble tout de même un excellent choix, elle espère juste que la jeune fille n'a pas choisit une robe au décolleté extravagant, avec des tonnes de frou-frous et des jupons à n'en plus finir, sa tantine à franchement horreur de cela ! Alors que dira son père quand il ...

Elektra pose la main sur sa bouche. Quelques jurons lui viennent en tête mais elle ne dira rien devant sa nièce. C'est après tous ces jours qu'elle se souvient ne pas avoir averti son frère de son départ avec la jeune fille ! Il faut juste espérer que les domestiques de Forback auront eu la langue toujours aussi bien pendue.


Vous avez raison! J'ai choisi! Ne vous levez pas, je reviens tout de suite! Je veux que la robe soit une surprise!

Les deux jeunes femmes n'ont le temps de rien dire qu'Elendra se precipite vers la salle des essayages. Elektra tourne la tête vers Eli, interrogation dans le regard, puis soupire.

Elendra, ma chérie, je veux quand même avoir un aperçu de la robe avant que tu ne l'achètes !!!! lui crie-t-elle à travers la porte.

Puis se retournant vers son amie qui s'est déjà enlisée dans les catalogues.


Non mais les enfants de nos jours ... Dis ... Tu vas pas t'y mettre aussi ? Tes armoires ne sont pas assez fournies ?

Et de commencer à faire les cent pas dans la pièce. Non, la patience n'était toujours pas son fort à la lorraine, loin de là, et elle imagine déjà quelque chose pour échapper à la corvée d'attente.
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Elendra
Elendra, ma chérie, je veux quand même avoir un aperçu de la robe avant que tu ne l'achètes !!!! qu'elle me crie la tantine.

Pfff! Mais elle a pas compris! Alors je me retourne, serrant le catalogue contre moi et cri à la porte.

Non! C'est une surprise j'ai dit! Et on dévoile pas les surprises avant de les avoir achetées!

Rha lala, les adultes, ça croit tout savoir, mais ça sait même pas qu'une surprise c'est une surprise. C'est pas difficile pourtant! Ça le dit dans le mot!

Je secoue donc la tête en souriant, par chance que je l'aime ma tantine!


[Quand faut y aller, faut y aller!]

Je fais moins la fine, alors que je me tiens là, avec mon catalogue à regarder un peu partout, ne sachant pas vraiment quel est le protocole pour commander une robe… Je m'approche donc timidement, regrettant soudainement d'avoir interdit à ma tantine et son amie de venir avec moi, mais d'un autre côté,quand je leur montrerai la robe, hop! Surprise et elle seront trop émerveillée par ma beauté! (Oui c'est bon j'ai le droit de rêver un peu non?)

Alors, c'est partie! J'ai treize ans, je suis capable! Et puis, ça doit pas être bien compliqué pas vrai?


Bonjour...?

Je voudrais commander une robe. C'est du catalogue de Dame Annaïg si c'est possible.


Je serre donc le dit catalogue contre moi, ouvert à la page choisie, dans l'attente de la suite des choses.

Bien vite, une petite dame assez âgée pointe le bout de son nez et tout de suite je tombe sous le charme! La voilà qui me tapote la joue en commençant par me dire
 « Ohhhhh bonjour jolie damoiselle* »

Je souris!

Et comment! Quand les premiers mots qui sortent de la bouche de la personne qu'on rencontre pour la première fois sont : « jolie demoiselle » y a pas autre chose à faire que de sourire!

Et comme si c'était pas assez, je vais expliquer ce que je voudrais comme robe, autour d'un lait chaud et d'une tarte! Si, si! C'est elle qui l'a dit!

J'aime déjà cet atelier! que je me dis en prenant place autour de la table, serrant toujours le catalogue contre moi.

Et là, à sa demande, je lui dis tout sur la robe qui me fait rêver.


C'est celle là que je voudrais! Mais en bleu! Parce que j'adore le bleu vous savez. Je sais pas ce que vous en pensez, mais je voudrais peut-être ce qui est blanc, juste là un bleu tout pâle. Et ce qui est vert, j'aimerais que ce soit bleu plus foncé!

Vous croyez que ce sera joli? Et si on peut la faire un peu plus longue parce que je vais grandir vous savez... Et elle est tellement jolie que je voudrais pouvoir la mettre toute ma vie! Là mes robes elles sont trop courtes et ça me fait trop de la peine de plus pouvoir les mettre...

Et puis je vais la lever la robe pour pas marcher dessus, vous en faites pas! Mais faudrait peut-être pas la faire trop longue non plus pour pas que je marche dessus et que je la déchire! Parce que je grandis un peu, mais ma mère elle est toute petite alors voilà... Je voudrais pas que je doive encore la lever pour marcher quand je vais avoir 20 ans vous comprenez?


Et hop! Une énorme bouchée de tarte, parce que parler, ben, ça donne faim! Et pendant que je mâche tout à fait élégamment, (la bouche fermée quand même, mais avec des grosses bajoues) La vieille me propose un ourlet, proposition pour laquelle je hoche la tête et elle me propose aussi d'élargir le haut, parce que je vais supposément prendre rapidement des formes à mon âge.

Je m'arrête donc de hocher la tête pour réfléchir un moment. C'est vrai que je vais grandir du haut aussi... Peut-être même que je vais prendre du ventre comme maman un jour, même si c'est que temporaire je suppose que il faut prévoir ça aussi, si je veux pouvoir porter ma robe encore à vingt ans... Surtout que la robe est tellement jolie!

C'est décidé!


Si c'est possible on peut prévoir le haut aussi, oui!

Et voilà! C'était aussi simple que ça! La vieille avait tout noté et moi je me retrouve toute seule à terminer mon énorme part de tarte, m'essuyant du revers de la manche pour ne surtout pas que tantine sache que j'ai mangé quoi que ce soit et que j'en ai pas gardé pour partager à son amie et elle!

Je me lève donc le sourire aux lèvres, sûr que ma robe sera la plus belle de toute et que pour mon quatorzième anniversaire je serai aussi jolie que pour mon douzième! Ça oui! Avec le bleu on se trompe pas je vous dit.

De retour avec tantine et son amie, mon sourire ne s'efface toujours pas, même il est encore plus souriant! C'est que moi je sais à quoi elle ressemble et pas elles!


Et voilà! Je l'ai commandé, elles vont me prévenir quand ce sera prêt! On fait quoi en attendant?

C'est vrai ça… On va pas retourner en Lorraine, le temps d'y arriver la robe sera sûrement toute prête et il va falloir revenir. Et je crois pas que ni tantine, ni moi on survive à un autre voyage Parilorrain de si tôt. Du coup… Entre deux horreurs : Paris et la route Parilorraine, il faut choisir la moins pire et il semblerait que ce soit Paris, à mon grand désarroi!

Mais c'est pour une bonne cause! Pour une belle robe surtout, qu'on fait tout ça, alors suffira que je pense à ma robe tout le temps et ce sera réglé, ça va passer vite, vite, vite et en moins de deux on resera en route pour je sais pas où et je m'ennuierai sûrement de l'atrocité de Paris.


* Paroles de La vieille, tiré du rp au manoir des artistes

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Elisabeth_courden
Qui a dit que c’était facile de se promener avec deux jeunettes en pleine croissance, hein ? Pas moi, c’est certain ! La jeune femme avait le choix entre une jeune fille de dix-huit ans tout cassé – si elle ne se trompait pas, évidemment ! – qui hurle après sa nièce parce que cette dernière fait n’im-por-te-quoââ ! Et une jeune fille de treize ans et demi – bientôt quatorze, si elle a bien tout compris ! – qui s’excite comme une puce rien qu’à l’idée d’avoir une robe plus grande – ‘suffit de regarder ses pieds pour voir que la robe actuelle est trop petite ! Alors la jeune femme, entre son manque de chanvre et de génépi – comment ça, elle est accro ? Mais pas du tout !... juste un peu alors mais chuuuuut ! – et subir la situation, elle n’a pas trop le choix : elle doit supporter ! Enfin en même temps, elle s’est laissée entraîner dans cette aventure de froufrous ! Qu’elle assume, bon Dieu ! Installée dans un fauteuil, elle n’intervint pas – mais alors pas du tout ! – dans les affaires qui concernent bien tante et nièce. Elle regarda son amie et se mordit les lèvres à la question de cette dernière : « Dis ... Tu vas pas t'y mettre aussi ? Tes armoires ne sont pas assez fournies ? »

Bah euh… on est un peu venue pour acheter des tenues, non ? Aller dans les ateliers pour se faire faire des robes ? devant l’air désemparé de sa petite sœur de cœur, elle retint bien un soupir et finit par lâcher, sourire aux lèvres :
Noooooon ! Non, rassure-toi. J’ai tout ce qu’il faut comme robes. Tenues, robes … je n’ai besoin de rien … rien de rien !

Tant pis, elle attendra un moment avant d’aller dans un des fameux ateliers… Crotte de bique ! Elle patienta ou plutôt, elle patientèrent, le temps que la jeune fille – Elendra ! – fasse le choix du modèle de sa future robe, qu’elle parle, parle et parle et reparle, encore et encore ! Par le Très-Haut, que c’est long ! Si elle avait sue, elle s’rait pas venue ! Na ! Et puis, la tantine qui perd patience … tout comme Elisabeth qui se leva d’un bond – avec élégance, of course* ! –, s’apprête à ouvrir la bouche pour dire qu’elle en a très beaucoup marre mais de la mort qui tue grave, quoi !... Quand Elendra sortit de là où elle se trouvait. Parfait ! Elles allaient pouvoir faire … humm … c’était une bonne question ! D’ailleurs, la gamine pose la question muette de la jeune femme : « On fait quoi en attendant? »

Bah euhh … Bonne question, petite ! Elle se mordit la lèvre inférieure puis reprit : Je ne sais pas vous mais moi, je serai pour qu’on reste quelques jours à Paris … le temps … que la tenue d’Elendra soit prête, pour commencer. Mais ensuite, on pourrait en profiter pour humm … faiiiiiiiire … un pèlerinage à Notre-Dame !

Cela était dit avec beaucoup de conviction mais vous, chers lecteurs, vous devinerez bien que pendant qu’elle parlait, elle cherchait à dire quelque chose … ce qu’elles allaient faire « en attendant ! » Non mais genre, on fait des pélerinages dans les cathédrales ! Ah bah si, en fait. Rhoo la cruchette ! Elle les regarda, commença à mettre sa cape bien chaude et attendit leur avis tout en lâchant : Enfin moi je dis ça … ce n’est qu’une proposition ! Comme vous voulez !

Ce qui veut dire : « Faites ce que vous voulez, j’vous suis ! » Enfin …



Traduction : *of course : bien sûr

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Elendra
Quelques jours plus tôt, je finissais une délicieuse tarte.

Puis on a couru tout Paris! Notre-Dame pour l'amie de tantine et d'autres petits endroits comme ça pour passer le temps. On a loué une chambre dans une petite auberge et tout le tralala.

Puis, quelques jours plus tard, un coursier venait me voir pour me dire que ma robe était prête - oui. J'ai ouvert la porte à un inconnu, c'est pas la fin du monde!


Déjà?! Je vous suis, je vous suis Messire! Attendez juste un moment!

Et bang! Toujours aussi polie, je lui ferme la porte au nez afin de mentir à ma tantine. (Mais c'est pour son biiiieeen!)

Tantiiine! Je vais cueillir des fleurs! Je reviens ce sera pas bien loooong!

J'attrape ma bourse, l'amie de tantine me paiera une robe une autre fois! Maintenant, suffit de partir et de suivre le coursier avant que tantine ait le temps de réaliser que des fleurs, à cette période, ça court pas les rues! Puis, il faudra aussi que je me souvienne du chemin pour revenir, et ça c'est tout de suite moins évident...

[De retour au Manoir]

Énervée comme pas possible, je patiente jusqu'à ce que la Vieille me présente la robe.

Bleuuuuue!!

Timidement, mais rapidement, je m'empresse d'aller toucher la jolie couleur.


Je peux l'essayer dites?!

Je sautille presque! Ma robe pour quand je vais être une vraie de vraie Dame! Parce que oui, oui c'est pour ça que je suis venue jusqu'ici pour avoir une robe! Parce que dans quelques mois je serai une vraie de vraie Dame et je veux être aussi jolie que maman!

Rapidement, la Vieille m'indique le paravant et je m'y précipite avec une excitation retenue, parce qu'il faut quand même que je me conduise bien! Et courir dans un atelier de couture ça fait pas très noble et pas très Dame non plus!

Je retire ma vieille robe trop petite et enfile la nouvelle toute neuve toute de la bonne grandeur! Je tire sur les lacets, un peu mélangée, mais finis par sortir en espérant ne pas faire honte à la mode en ayant mal lacé ceux-ci.


Et puis? De quoi j'ai l'air? D'une vraie Dame j'espère!

Je lisse les plis de la robe, souris, baisse la tête pour regarder le devant de la robe, me tort le cou pour voir l'arrière, étire les bras devant moi pour en admirer les manches et replace les lacets droit, droit, droit.

C'est exactement ce que je voulais en tout cas! Maitre Annaïg est très, très talentueuse! Vous lui direz pour moi, n'est-ce pas?

Flattant les plis de la robe je souris. Ce qu'elle est belle et douce et bleue!

Oh! J'allais presque oublier! que je m'exclame en filant derrière le paravant pour récupérer ma petite bourse et la tendre à la dame.

C'est bien comme ça? Et heum... Je pourrais avoir une petite boîte pour la ranger, c'est que j'ai de la longue route à faire et je voudrais pas l'abimer ou la salir avant de devoir la porter. C'est pour mon anniversaire vous voyez.

Après je m'en vais promis que je me dis dans ma tête, parce qu'elle doit quand même avoir autre chose à faire et d'autre cliente à s'occuper!

Rires, facture, boîte, adieu mes z'écus! Boonjouuur ma robe! Je remercie la vieille dame et quitte sur le champ, histoire que le trajet ne s'envole pas de mon esprit et que tantine ne me crie pas trop après parce que je suis partie toute seule. Et si je me dépêche son temps d'inquiétude sera réduit de même que la force de sa voix quand elle va me gronder, parce que oui, elle va gronder la d'Acoma! C'est une militaire comme papa… Elle va se faire gronder l'Elendra. Ouch!

Passons la route parce qu'il y a pas grand chose à dire, me voilà de retour, je pousse la porte, prudente tout à coup que les tasses de thé et les assiettes se soient mises à voler en mon absence et cri :


TaaanAaan-tiiiineee?

MaaaaAaaa-dammeee?


J'entre, pas de danger à l'horizon. Je file l'enfiler, elle me grondera pas si je suis jolie! C'est certain! Une fois vêtue je cours (ça va! J'ai menti!) Je marche avec toutes les précautions du monde, levant les jupes, rejoindre ma tante et son amie.

Une fois devant celles-ci, j'écarte les bras et tourne sur moi même.


Vous pouvez m'appeler votre splendeur! que je dis un sourire aux lèvres en me penchant vers l'avant dans une révérence aussi ridicule que la phrase qui venait de passer mes lèvres, agitant les bras de manière extravagante. Ah! Ce qu'on se sent bien dans une robe neuve! Nouvelle robe, nouvelle fille comme on dit!

Et pour ajouter au jeu, parce que j'aime bien jouer, je fais semblant d'agiter un éventail et ajoute avec une petite voix pincée.


Croyez vous que cela plaisera à Monsieur mon père votre frère, le Sieur d'Acoma?

Je bats des cils et pince les lèvres, le menton levé dans l'attente de leur réponse. Ridicule? À souhait!
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Elektra.
Finalement, de tourner en rond dans la pièce n'a pas creusé de canal dans le sol. Elektra avait tout de même passé son impatience à découdre, bien malgré elle, c'était ses doigts hein, l'accoudoir du fauteuil sur lequel elle avait, en fin de compte, décidé de s'asseoir.

Son regard allait sans arrêt de la porte à la fenêtre, soit Elendra revenait, soit elle tentait une fugue ! Long soupir pour la énième fois ... Lorsque la porte s'ouvrit enfin, sur une enfant souriant comme jamais.

Bonne nouvelle, la commande était passée ! Mauvaise nouvelle, il fallait rester là pour l'attendre !


Hein ? Non mais quoi ?? Rester là ? Pffff

Les prunelles émeraudes fixèrent la nièce d'un air de reproche. La prochaine fois, elle fera venir une couturière au domaine !! Non mais je vous jure, c'est quoi ces lubies d'atelier à douze ans ... ou treize ... enfin bref !

Mais ensuite, on pourrait en profiter pour humm … faiiiiiiiire … un pèlerinage à Notre-Dame !

Elektra sauta littéralement de son fauteuil émietté.

Mais ca va pas !! Un pèlerinage à Notre-Dame ?? Je préfère encore visiter la Cour des Miracles, au moins il y aura de l'action en plus des morts !

Enfin ... Elle avait eu beau râler, le tour parisien fut fait, plus ou moins de bonne grâce, mais fort heureusement l'auberge avait été bien choisie. Jusqu'à ce qu'un matin ...

Tantiiine! Je vais cueillir des fleurs! Je reviens ce sera pas bien loooong!

La tantine en question releva le nez, un vide passa dans son regard avant qu'elle ne bondisse à nouveau ! Cette enfant allait la tuer, c'était certain !

ELENDRAAAAAAAAAA !!! Y A PAS DE ... fleurs à ramasser ... en hiver ...

Long soupir désespéré. Si son frère savait tout ca, il la tuerait sur place. Cette chipie voulait sa peau c'était sur ! Ou est-elle allée ? Et pourquoi ne prévenir personne ? Qu'est-ce qu'elle mijote comme bêtise encore ?

Le militaire en elle ne dort jamais, et les cents pas, les mains dans le dos, commencent à user le tapis de qualité médiocre de la chambre d'auberge. Les marmonnements se font parfois à voix haute et étrangement, Eli se tient à carreau. Où elle est celle-la aussi ?? On se demande si elle n'est pas aussi jeune que la nièce finalement !

Un courant d'air, un cri, plusieurs même, et voila la tornade qui file dans sa chambre.


Mademoiselle d'Acoma !!! Venez ici !! TOUT DE SUITE !!!

Le pied botté tape sur le sol, les bras sont serrés sur la poitrine. Non mais ! Elle commande des soldats, elle va pas se laisser faire par une demi-portion !
Retour de cette dernière qui expose une robe toute neuve, toute bleue, tout droit sortie des ateliers.


Croyez vous que cela plaisera à Monsieur mon père votre frère, le Sieur d'Acoma?

Alors c'est ca !! C'est là-bas que tu étais partie !! Et nous demander de t'accompagner, non, ca ne t'est pas passé par l'esprit ?? Tu sais ce qu'il pourrait t'arriver dans une ville comme ca ?? Vraiment ! Tu as quel age, Elendra ?!

Les poings sur les hanches, Elektra la regarde se pavaner et se figer en un instant.

Tu sais ce qu'il dira le Sieur d'Acoma si il apprend que tu te sauves seule dans les rues de Paris ? Je pense que tu n'as pas envie de le savoir ....

Puis jetant un œil à la dite robe, elle marmonne : très jolie ...
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Elisabeth_courden
C’est bon ! On l’avait bien compris que l’idée d’un pèlerinage à Notre-Dame ne plaisait en aucun cas Elektra et c’était assez flagrant. Au grand dam de la pauvre Élisabeth qui, pour une fois qu’elle propose quelque chose de … religieux ! Oui oui, religieux, elle se fait rabrouer parce que l’idée ne convient pas ! Tant pis, le pèlerinage fut fait ou plutôt, leur tour parisien fut effectué. Et heureusement car cela aurait valu un sacré boudage de la part d’Élisabeth. Soit, un beau jour, nous voilà pas … dans le caca ?

Tantiiine! Je vais cueillir des fleurs! Je reviens ce sera pas bien loooong!

Comment ça, elle va cueillir des fleurs ? Surtout à Paris ? Paris, ça pue à cette époque, c’est tellement moche vilain tout plein ! Et voilà qu’il y a des fleurs à Paris ? Depuis quand ? Mais surtout, nous prendrait-elle pour des billes, cette petite ? Toujours est-il que la jeune femme, se demandant quand même s’il n’y avait pas un grand foutage de gue.. humm … s’il n’y avait pas de moquerie dans l’air – oui oui, je m’améliore, je ne dis plus de gros mots ! Enfin … –, allait donner son point de vu à la « Tantine » mais cette dernière avait déjà remarqué la supercherie. Nous voilà définitivement dans la me… dans le caca !

ELENDRAAAAAAAAAA !!! Y A PAS DE ... fleurs à ramasser ...

Élisabeth n’entendit pas vraiment la suite. Puisque la supercherie avait déjà été repéré, mieux valait ne pas faire de commentaire. Si la gamine disparait, les deux femmes – enfin, Elektra un peu plus qu’Élisabeth ! – allaient se faire arracher la figure par le paternel de la gosse – surtout que la blonde le connaissait bien, le père d’Elektra ! Le mieux, pour l’instant, était de se faire aussi petite qu’une souris, voire même une fourmi – en évitant de se faire écraser, hein ! – et d’attendre le retour – enfin, si retour il y a – de la gamine. Et voilà comment la jeune femme allait s’occuper pendant l’« attente ».

On attend … en tournant les pouces. Tourner les pouces, ça va cinq minutes mais ensuite, non seulement c’est chiant mais en plus, ça l’énerve !
On attend … en lisant un bouquin embarqué pour le voyage ! Bonne idée, ça ! Elle alla chercher le dit livre et alla s’installer dans le fauteuil près du feu. Elle l’ouvrit le livre et découvrit bien rapidement que l’histoire était tellement …commun ! C’était l’histoire d’un chevalier sans cœur qui tombe amoureux d’une femme … qui est déjà six pieds sous terre. Pfff ! Pathétique ! Manquait plus que ça ! Elle laissa échapper un soupir mécontent et s’enfonça dans le fauteuil. Mon Dieuuu ! Il allait falloir remédier à faire du ménage dans la bibliothèque et puis, à quoi bon se briser le cœur pour une histoire inventée par un crétin qui ne savait pas quoi faire de ses journée ? Il n’a pas dû faire un best-seller, celui-là !
Bref, reprenons : on attend … en chantant ? Un nouveau soupir avant de chanter à voix basse … très doucement :
« Aux marches du palais, aux marches du palais. Y a une tant belle fille, lonla. Y a une tant belle filleeeeuh … » Pfff ! Non, ça va pas !
On attend … en réfléchissant au futur ! Ouai tu parles ! Elle roula des yeux, se traitant d’idiote écervelée ! Un troisième soupir – jamais deux sans trois ! Ou jamais deux cent trois ; ou encore jamais deux sang trois ? – toujours mécontent. On n’arrivera jamais à faire passer le temps, en continuant comme ça !
On attend … en fumant du chanvre ! mais ça risque d’être un chouïa difficile d’en fumer quand il n’y en a plus en stock ! D’ailleurs, il va falloir remédier à cela aussi !
Alors, on va attendre encore un peu … en mangeant ! Un grand sourire illumina son visage puis, elle se leva, abandonnant le livre sur la table et se dirigea vers un placard où elle ouvrit la porte pour prendre une boîte. Dans cette boîte se trouvait des … des … des … BISCUIIIIIIIIITS !!! Automatiquement, pour toute personne normalement constituée dans sa tête, vous pensez immédiatement au « P’tit Biscuit », l’un des « amis » d’un ogre vert* pas si méchant moche tout plein que ça, finalement ! Elle commença à en manger un morceau, un deuxième puis un troisième quand un retentissant «
MaaaaAaaa-dammeee? » se fit entendre. Ahh bah dis-donc, elle en a mit du temps, celle-là, à revenir ! Encore un peu et Élisabeth l’avait complètement oublié ! Pauvre gosse ! La jeune femme rejoignit donc les deux d’Acoma, boîte de gâteaux toujours dans une main ou plus précisément, toujours en train de manger quand la Tantine ne tarda guère à disputer Elendra. Plus aucun gâteau dans la bouche, elle s’apprêta à regarder la scène mais ! Mais avant cela …

Croyez vous que cela plaisera à Monsieur mon père votre frère, le Sieur d'Acoma?

Élisabeth, qui d’habitude réussissait à rester sérieuse, ne put contenir son envie de rire mais malheureusement pour elle, elle ne réussit pas à se calmer à temps. Son fou rire se prolongea quand la tantine « sermonna » la nièce. Mon Dieu que c’est drôle, ahahahh ! Toussotant, il fallait qu’elle réussisse à tout prix à se calmer parce que bon, elle ne voulait pas non plus s’attirer les foudres du Commandeur, non plus ! Elle regarda les deux blondinettes avant de lâcher à leur intention : Vous voulez un biscuit ?

Sinon, très jolie robe, ma chérie !
, dit-elle accompagné d’un clin d’œil.




*Référence à Shrek ! Évidemment !

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Elendra
Ouille, ouille, ouille!

Même si j'ignore les cris de tantine (parce que je suis beaucoup trop contente de ma robe pour porter attention à ce que je peux - encore - avoir fait de mal), je dois avouer que sa voix casse les oreilles! Pas de doute, c'est une grande commandeur ou je sais même pas quoi, mais moi je suis pas un soldat quand même! Je suis une nièce. Une toute petite nièce toute heureuse d'exhiber sa nouvelle tenue!

Et puis avouez! Il m'est rien arrivée de mal… C'est sûr qu'elle a quand même un peu raison que c'était pas prudent, mais il m'est rien arrivée donc ça sert à rien de me gronder! S'il m'était arrivée un truc là ça aurait été logique… Mais là? Va falloir que je lui enseigne à être maman, parce qu'il lui manque quelques crédits pour compléter son cours à mon avis! Et qui de mieux qu'une nièce de treize ans pour ce poste?!


Alors c'est ca !! C'est là-bas que tu étais partie !! Et nous demander de t'accompagner, non, ca ne t'est pas passé par l'esprit ?? Tu sais ce qu'il pourrait t'arriver dans une ville comme ca ?? Vraiment ! Tu as quel age, Elendra ?!

Et c'est partie! Être maman, leçon numéro une : Écouter ce que raconte les petits, des fois ça peut être utile en cas de disparition, crise, colère, fugue et ça vous évite d'avoir l'air inculte.

Mais je te l'ai dis! Je voulais que ce soit une surprise! On dit pas quand on va chercher la surprise tantine! Sinon c'est plus une surpriseuh!

Nan, mais je l'ai dis ça ou pas y a pas longtemps?

Et puis j'ai treize ans, bon! Et bientôt quatorze même, c'est pour ça que je suis allée chercher la robe, pour quand on va célébrer mon entrée dans le monde des Dames.

Ai-je vraiment besoin de vous dire à quel point c'est ringard de pas savoir l'âge de ses enfants et de devoir le demander?

Tu sais ce qu'il dira le Sieur d'Acoma si il apprend que tu te sauves seule dans les rues de Paris ? Je pense que tu n'as pas envie de le savoir ....

Leçon deuse (deux au féminin pour les incultes) : Ne pas sous-estimer un enfant, presque adulte qui plus est!

Un rire franc de la part de l'amie de tantine me donne une petite dose de courage pour continuer d'affronter mon abominable tante des neiges!


Bah, il dira rien. On va pas lui dire. Il m'est rien arrivée.

Et puis, tu vois, ton amie la trouve très jolie ma robe et elle me gronde pas, elle me donne même un biscuit!
que je termine, attendant une réponse de ma tantine pour plonger ma main dans la boîte de gâteaux.

Sourire charmeur. Regard convainquant. Victoire! Malgré tout ça, tantine la trouve jolie ma robe! Et en prime j'ai droit à un biscuit! Que je dévore tranquillement pour pas mettre de graines sur ma nouvelle robe, ce serait vraiment une catastrophe s'il lui arrivait quelque chose!

D'ailleurs, une fois le biscuits rondement avalé, je file retirer ma robe pour la ranger bien confortablement dans sa petite boîte.

Me voilà toute prête pour mes quatorze ans qui approchent à grand pas! Et pour le retour en Lorraine, puis en Anjou, où je vous donne rendez-vous!


                    ~ Fin ~

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