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[RP] Saigne-les ! Je peux ? Je peux ?

Fitz
Ce n'était pas un rhume inconnu de lui-même qui allait empêcher le prélat de prendre plume afin de répondre à sa Vicomtesse de Montpipeau favorite.. Particulièrement lorsque celle-ci évoquait dans sa missive des sujets qui éveillaient son intérêt.. Il pouvait en effet se montrer insatiable lorsqu'une discussion s'engageait sur le chemin de la religion..

Souriant encore à l'évocation de la dernière partie de la missive, l'évêque imagine déjà à quel point il sera fier de son diocèse, à l'avenir. Fier de ce qu'il y est fait, fier de ses fidèles, fier de ses clercs.

Avec quelques jours de retard - pour ne rien changer à ses habitudes -, il fit donc envoyer ce pli, scellé avec une affection certaine pour la destinataire :


Citation:
A Della,
Ma chère amie,

Affectueuses salutations.

Comme toujours, te lire me remplit d'allégresse ! Les nouvelles que tu m'amènes semblent t'emplir de joie.. Ainsi donc une autre naissance viendra compléter sous peu ta famille et faire ainsi encore davantage rayonner l'Amitié aristotélicienne en ces terres.. Sache que j'en suis particulièrement heureux pour toi.

Me concernant, la Bourgogne me plait toujours autant. Rien jusqu'à présent ne m'a fait regretter mon choix de quitter mon Alençon natal pour m'installer à Nevers. Je ne sais si la Bourgogne m'aime - ce serait à elle de me le dire, pas à moi de l'imaginer -, mais les paroissiens sont sans cesse demandeurs de mes offices, ne me laissant que très peu de temps pour me languir de quoi que ce soit.. Et si, comme tu me le rappelles, tu désires toujours ce diaconat à Cosne, tu auras certainement fort à faire, ma chère..
J'attends cependant avec une certaine hâte ta visite à Nevers. Tant pour te voir, que pour me targuer d'avoir à mes côtés une diaconesse telle que toi.

Toutefois, afin de répondre à tes derniers mots, je pense te savoir suffisamment au courant de mon caractère que pour considérer tes diverses demandes comme farfelues.. Mais sache néanmoins que mes oreilles seront toujours attentives à tes confessions, si tu le veux. Et tu connais ma compassion...
Il est dommage que nous ne nous voyions pas à la cérémonie. Mais nous nous retrouverons bien assez tôt.

Félicite pour moi ta filleule, Aranelle. Je ne suis pas encore certain d'avoir la possibilité de le faire en personne malheureusement..

Que le Très-Haut veille sur toi, comme Il l'a toujours fait.
Mes prières t'accompagnent.

Mgr Fitz.


_________________
Absent jusqu'au 27 juillet compris !
Della
Farfelues ! Pfff...farfelues...
Della marchait de long en large en lisant la lettre de l'Evêque, soulevant les épaules au rythme de ce mot qu'elle répétait : Farfelues...
Bien sûr, elle avait le sourire aux lèvres car oui, elle savait bien que Fitz ne ferait rien qui pourrait aller à l'encontre de sa mission, à l'encontre de son sacerdoce.
Bah, elle aurait essayer au moins.

Elle était rentrée d'Orléans. L'ambiance était un peu froide mais il fallait s'y attendre dès lors que l'on mariait une française et un impérial.
Ca, c'était fait.

Le séjour pour Nevers allait pouvoir être envisagé.
Mais c'était sans compter sur une autre lettre, arrivée le jour même, une lettre de Clarinha. Enfin !

Citation:
Ma dame,

Un écrivain public me sert de plume. Votre intendant vous aura peut-être dit que je suis partie à Péronne avec des lettres de change qu'il m'a donné. C'était une grande foire au drap et j'ai acheté ce qui servira à vos tenues de l'hiver. Mais je suis maintenant bien chargée de choses précieuses et c'est difficile de voyager sûrement avec de tels biens.
J'ai pu traverser la Champagne en sécurité grâce à la dame Clousca de Champinieule, une ancienne apprentie des Doigts d'Or, qui m'a fourni une escorte jusqu'à Troyes. J'y suis depuis deux jours, et je n'ose quitter la ville avec vos biens sans escorte.
J'ai l'humilité de solliciter que vous m'envoyiez des gens pour finir le trajet jusqu'à Seignelay.

Votre dévouée Clarinha


Il faudrait avant de s'en aller vers Nevers, organiser le retour de la couturière.
Plus tôt elle serait là et plutôt Della pourrait la gronder pour l'affaire des vêtements du mariage de Akane et Sindbad ! Gniark !

Citation:
30 septembre 1460.

Très chère Clarinha.

Je suis heureuse de recevoir de vos nouvelles et ainsi vous savoir en vie et sur la route du retour.
J'ai grand hâte de voir de mes yeux ces merveilles que vous me rapportez !
Clément a grandement besoin aussi de nouveaux vêtements, il grandit tellement vite.

Vous avez bien fait de demeurer à Troyes et de m'écrire.
Demain, une lance de quatre soldats partira à votre rencontre.
Ces hommes auront pour mission de vous ramener à Seignelay sous bonne garde et avec toute votre marchandise. Quoiqu'il en coûte.

Que le Très Haut vous garde.
Prenez bien soin de vous et des étoffes.





[EDIT : concordance RP]

_________________
Della
Je suis de bonne humeur, ce matin !

Y a des jours comme ça. où on ne sait pas pourquoi mais on a envie de sourire, de rire, de trouver la vie belle.
Ce matin était un matin comme ça.

Della jouait avec son fils.
Clément était dans son bain et il chantait en éclaboussant sa mère qui riait en l'éclaboussant de même et en chantant avec lui.
Anahis, la nourrice, vint chercher l'enfant qui avait les doigts tout ridés tellement il était resté dans l'eau. Della embrassa encore son rejeton et le laissa aux bons soins de la jeune fille.

Alors qu'elle se rendait aux cuisines, un valet lui apporta le courrier.
Della passa les lettres en revue et s'arrêta sur une en particulier dont le sceau ne lui disait absolument rien du tout.
Elle le brisa, déplia la lettre et...


Nom d'une burette de curé...mais qu'est-ce que c'est que ça ?!
Changeant de direction, oubliant les cuisines, elle partit en direction de son bureau dont elle tira la chevillette afin d'être certaine de rester seule et là, elle se laissa tomber dans un fauteuil, la lettre toujours en main, les yeux ne pouvant lâcher le passage clé.

Mais ils auront ma peau, tous, à la fin !
Y en a marre des vassaux !
Mortecouille !

La Duchesse se leva, arpenta la pièce de long en large, serrant les poings et les mâchoires.
La bonne humeur s'en était allée.

Rageusement, elle griffonna un mot.


Citation:
Arutha,

Venez à Seignelay.
Tout se suite.

DdlMdAE.


Elle vit venir Firmin, le brave Firmin qui prenait un peu de gris aux tempes mais qui restait tellement efficace et fidèle.
Portez ceci au Seigneur de Hauterive.
Il est peut-être à Dijon ou ailleurs, je ne sais pas, cherchez-le.
Et dites-lui qu'il a intérêt à ramener ses fesses fissa.

Firmin assura à Della que cela serait fait au plus vite.
Il saisit le vélin et disparut, laissant une Mirandole à tourner comme un fauve en cage.

_________________
Niall
Cela faisait très certainement très longtemps qu'il se retenait. Mais il s'était retenu pour une très bonne raison : assurer leurs arrières à Maud et lui. Maintenant que c'était fait et que rien ne pourrait plus l'empêcher pas même une harpie succubante telle que Della il pouvait à loisir se permettre ce petit plaisir qui lui faisait de l'oeil depuis maintenant bien longtemps.
Il prit donc une plume et commença a rédiger son courrier.


Citation:
A Della de la Mirandole d'Amahir-Euphor, Duchesse il me semble mais à tout le moins pour être sur Baronne de Seignelay,
De Niall de Rivien, Duc de Bourgogne,

Salutations,

    Peut être pensiez vous en voyant arriver le coursier à mes armes qu'il s'agissait de Maud vous écrivant afin de vous rendre Beaumont, je penses que c'est en cours, j'avoue ne pas trop me préoccuper de Beaumont, mais non!! C'est bien moi !!
    Cela fait maintenant un bon moment que ce courrier couve et pour éviter des déconvenues à Maud je me suis retenu jusqu'alors. La retenue n'a plus lieu d'être, car, si elle ne l'a pas fait elle même, je vous l'annonce : Maud et moi sommes mariés. Elle est donc Duchesse Consort de Bourgogne et de facto Vicomtesse de Montréal.

    J'aimerais pouvoir voir votre tête en ce moment à la lecture de cette lettre, votre visage passant du vert au cramoisi, ou je ne sais quelle couleur encore. Mais je tenais encore à vous dire à quel point vous aviez tenu un chantage odieux à Maud qui n'avait rien à voir entre vous et moi et vous l'y avez mêlé de force. J'aurais aimé être là le jour ou elle vous a annoncé qu'elle vous rendrait Beaumont après le mariage. Quelle déculotté ça a du être pour votre égo.

    Enfin voilà, nous voilà mariés, après un nombre important de turpitudes c'est fait, et vous ne savez pas à quel point je jubile à l'idée d'être le premier à vous l'annoncer officiellement, et j'espère que c'est le cas. Vos actions , toutes vos actions afin de saboter ce mariage, ma réputation , la sienne , tout ce que vous avez entrepris fut vain.
    Je vais donc en finir avec ce courrier en résumant avec un seul mot mais qui résumé très bien tout ceci. Je vous l'accord il est puéril mais convient parfaitement "Nananananèèèèèèreuuuuuhhhh"!!

    Excusez le tremblement de l'écriture mais je suis obligé de me tenir les côtes de rire a chaque fois que j'écris un mot, la jubilation sans doute.
    Je vous laisse donc à vos réflexions sur qui va être votre prochaine tête de turc , vous ne pouvez plus rien contre moi ou Maud.
    Mais si l'envie vous prends alors que vous passez près de Montréal, venez prendre le thé, je suis sur que ça fera plaisir à Maud !

    Que le Très Haut vous garde,





Rédigé et scellé en le Palais des Ducs de Dijon, le 4ème jour du mois d'octobre 1460

PS : Rendez moi mon coursier en un seul morceau, le pauvre bougre qui était là par hasard n'est pas responsable de ce courrier


Une fois le courrier terminé et satisfait de ses pattes de mouches, Niall chercha quelqu'un de robuste qui traînait par là pour l'envoyer donner le courrier en main propres.
Avisant un costaud il l'appella.


Toi là !! Oui toi ...euhh ... Machin ... vous vous appelez tous Machin de toutes manières!
Va demander une livrée à mes armes à l'intendance, une belle livrée propre et va à Seignelay remettre ceci en mains propres à la Duchesse Della !
A ton retour tu aura un quignon de pain blanc , un morceau de pâté et un verre de vin !


Et le grouillot s'exécuta tout content de son affaire, si seulement il savait a quoi il s'exposait il aurait dit non, mais Niall ne lui aurait pas laissé le choix de toute façon.
Et c'est donc avec sa livrée rouge et bleue frappée de la tête de lion d'or que le coursier de circonstance se présenta à Seignelay.

_________________
Della
Chaque chose à sa place et les cochons seront bien gardés, ou quelque chose comme ça.

La journée touchait à sa fin et Arutha ne s'était pas montré.
Ce serait pour demain, sans doute.
Même si dans le feu du moment Della aurai supporter qu'il soit là dans l'instant, elle comprenait parfaitement qu'il lui faille un délai pour venir jusqu'à Seignelay.
Della était beaucoup de choses mais certainement pas cruche ni obtuse.

Le reste du courrier était toujours là, qui attendait et la Duchesse s'en saisit.
Elle ouvrit une missive qui portait le sceau de Lorraine. Elle le reconnaissait car elle y avait vécu quelques années...Intriguée, elle l'ouvrit.

Citation:
De nous : Cassandre Louna de Leffe van Loos , duchesse de Lorraine Grand maitre de la garde de robe Impérial

A vous : Della de la Mirandole, Duchesse de Chartres ,Vicomtesse de Montpipeau , Baronne de Seignelay Dame de Railly et de Bréméan


Salutation

Je vous écris à ce jour non pas en tant que Duchesse mais en tant que Grand maitre de la garde de robe.
Sa majesté l'impératrice Adala ce rend dans une 15 ene de jour au couronnement du Roy d'Allemagne et souhaiterait lui offrir un cadeau .

Les Doigts d'or étant en surcharge et Attia des Julis non disponible je vous demande de bien vouloir m'accorder une demande de création à votre couturière Clarinha pour qu'elle puisse me faire le cadeau pour le Roy d'Allemagne.


En espérant une réponse positive je vous souhaites la bonne journée

Cassandre Louna de Leffe van Loos
Duchesse de Lorraine

La teneur de la lettre l'amusa.
Il faut dire qu'elle était drôlement fière, notre Della, de se payer la meilleure couturière de tout le Royaume et au-delà !
Ce cadeau que lui avait fait son tendre époux était sans aucun doute le plus merveilleux de tous. Non seulement, elle se baladait chaque jour que Dieu faisait en griffé Clacla mais en plus, l'entièreté de la Noblesse d'ici et d'ailleurs pendait la langue...Rhaaaa...la classe, quand même !

Bon, on causait Empire.
Empire rimait toujours un peu avec Flavien, même si depuis les récents évènements à Montpipeau, Della lui battait froid. Donc petit moment d'émotion.
On causait Impératrice qui voulait faire un cadeau à un Roi.
Hum...intéressant...Ca pouvait toujours être utile qu'une Impératrice vous soit redevable et qu'un Roi porte un vêtement griffé Clacla-Seignelay.
    - Oh, vous portez du Clarinha, Majesté ?
    - Oui, la Duchesse de Chartres m'a fait cet honneur de me prêter sa couturière. Une charmante femme, cette Duchesse, n'est-ce pas ?
    - Certes, votre Majesté.
    - Il faudrait songer à la remercier...Un diamant ? Qu'en pensez-vous ?
    - Excellente idée !

Oui, quoi, on peut rêver, non ?
Mais il ne fallait pas non plus que toute la Noblesse se trouve parée de vêtements confectionnés par Clarinha...Donc, il allait falloir accepter - on ne refuse rien à une Impératrice - et en même temps, freiner l'élan...Hoho...

Une compensation !
Voilà, oui, demander une compensation...en écus sonnants et trébuchants...ou...un fief...pas mal non plus, un fief en Empire...Une raison pour s'évader de temps en temps par là...C'était peut-être trop, ça, un fief...Quoique.


Citation:
    Votre Grâce,

      Le bonjour vous va.

      Permettez-moi de vous féliciter pour votre couronne ducale.
      Je me souviens de vous, il y a déjà un moment, alors que vous étiez Pupille de notre très regrettée et plus encore aimée Béatrice.
      Je suis heureuse de vous savoir à la tête de la Lorraine. Vous l'ignorez peut-être mais j'y ai vécu quelques années, quand j'étais encore bien jeune. Dès lors, je garde une tendresse particulière pour ce Duché.

      Mais j'en viens au sujet de votre missive.
      Je suis très touchée de la délicate attention que vous avez de vous adresser à moi afin d'obtenir un ouvrage de ma couturière. Sachez que tous n'ont pas, hélas, cette délicatesse et que pour ceux-là, mon courroux est grand.

      Les raisons que vous m'expliquez sont loyales et je comprends votre envie de parfaitement remplir votre tâche de Grand Maître de la Garde Robe. Lorsque l'on sert une Couronne, on le fait de façon irréprochable.
      Il est absolument naturel que l'Impératrice désire offrir un cadeau remarquable au Roi d'Allemagne. Et j'en conviens parfaitement, un vêtement tout droit sorti des mains de Maria Clarinha Brites da Cunha est un présent ne souffrant aucune comparaison.
      Je serais donc encline à vous autoriser à bénéficier du travail de Clarinha.

      Cependant, vous imaginez sans problème que pour acquérir l'exclusivité des services de cette jeune personne, mon époux a du largement ouvrir sa bourse. De même, chaque jour, il nous faut assumer cette acquisition et assurer à l'artiste qu'elle baigne dans une ambiance nourrissant sa créativité et son talent. Tout ceci est onéreux.
      Dès lors, je suis convaincue que vous comprendrez que je me permette de demander à sa Majesté Adala ou à sa cour, une compensation pour ce prêt et cette griffe sans aucune comparaison.
      Prenant en compte l'énorme talent de ma couturière, tenant compte de la rareté du présent que fera sa majesté l'Impératrice, sachant également que le temps que passera Clarinha à ce travail me privera de ses bienfaits, je gage que vous saurez convaincre sa majesté qu'une compensation intéressante à mon égard est la bienvenue.

      Permettez que je termine en vous assurant de mon profond respect.
      Que le Très Haut vous bénisse, bénisse l'Impératrice, la Lorraine et l'Empire.





Hoplà, ça, c'était fait !
A la suivante !
Hum...le sceau de Bourgogne, cette fois...
Pourtant, Della ne se souvenait pas attendre courrier du duc.

Et soliloquant :


Bon, voyons voir...

Blablabla..."Peut être pensiez vous en voyant arriver le coursier à mes armes qu'il s'agissait de Maud vous écrivant "
Quelle cruche, ce Duc...si Maud avait utiliser son sceau, elle serait coupable de trahison...
La suite...

Blablabla..."mais non!! C'est bien moi !! "
Oui, ça va, on a compris...égocentrique en plus.

Blablabla..."Maud et moi sommes mariés. Elle est donc Duchesse Consort de Bourgogne et de facto Vicomtesse de Montréal."

Et moi, Duchesse de Chartres et j'en fais pas tout un fromage...enfin si, un peu, mais là n'est pas la question...

Blablabla..."J'aimerais pouvoir voir votre tête en ce moment à la lecture de cette lettre, votre visage passant du vert au cramoisi, ou je ne sais quelle couleur encore."
Quand on ne sait pas, on se tait, gamin, ta maman aurait du te le dire !
Sourire amusé...

Blablabla...la suite n'offre pas beaucoup d'intérêt, c'est pas ses affaires ce qu'il s'est passé entre Maud et moi...

Blablabla..."Enfin voilà, nous voilà mariés, après un nombre important de turpitudes c'est fait, et vous ne savez pas à quel point je jubile à l'idée d'être le premier à vous l'annoncer officiellement"
Tu l'as déjà dit que t'étais marié, on le sait, toute la Bourgogne le sait et tu ne me l'apprends pas, Maud avait dit qu'elle t'épouserait et elle, au moins, elle est honnête et elle tient sa parole ! Prends en de la graine, bonhomme.

Blablabla...Il rit...Bon, ça, c'est acquis.

Vélin, plume, encre...
Citation:
Votre Grâce,

Le bonjour vous va.

Merci d'avoir confirmé par votre missive, ce que je pensais de vous.

Je prierai pour Maud.

Bien à vous.




Le soir venait.
Della se retira dans ses appartements.
La journée avait été bien remplie.

_________________
Cassandre_louna, incarné par Della
La beauté est sœur de la vanité et mère de la luxure.

Le matin était la et elle était déjà levée, il fallait bien avouer que sa charge de Duchesse plus sa charge de Grand maître lui donnait beaucoup de soucis à gérer. Elle attendait un courrier THE courrier même , la lettre qui la rendrait plus légère et qui lui retirerait un poids sur ses épaules.

Elle était nue dans son bain de lait se matin la, sa domestique lui frottant doucement les épaules la blonde duchesse se détendait, les yeux encore à moitié fermés elle profitait de son bain tiède avec la vue du soleil qui se levait à mi hauteur . Les yeux toujours fermés elle sentait la chaleur de se soleil, les premiers rayons , sur son visage , sur les quelques partie de son corps qui sortaient de cette eaux d’un blanc immaculé . Puis comme une aiguilles se plantant dans sa bulle la porte frappa, elle grogna avant de dire :

Je suis dans mon bain , même le Roy patientera !

Votre grasce vous avez dis de ne point vous déranger sauf pour courrier de la Duchesse Della…

Cassandre se redressa soudainement , elle regarda sa domestique en disant

Prend la lettre et referme la porte

Bien votre Grasce

Chose dites, choses faites , totalement redressé à présent la domestique en profita pour frotter doucement le dos de l’ancienne pucelle pendant que celle-ci lisait la lettre . Un sourire viens alors parcourir ses lèvres.

Bien le bain est terminé couvrez moi

Bien votre Grasce

Le corps nue de la blondissime duchesse se leva et fut presque aussitôt recouvert par un lourd peignoir en laine : ben oui les périodes froides arrivaient à grand pas ! Après cette habillé et longuement coiffé la duchesse alla dans son bureau ou le page attendait elle entra le salua de la tête avant de dire :

Écrivez

De nous : Cassandre Louna de Leffe van Loos , duchesse de Lorraine Grand maitre de la garde de robe Impérial

A vous : Della de la Mirandole, Duchesse de Chartres ,Vicomtesse de Montpipeau , Baronne de Seignelay Dame de Railly et de Bréméan



Citation:
Salutation ,

Je vous remercie pour votre réponse, bien entendu la tenue que fera votre couturière si talentueuse sera rémunérée, le nombre d'écus que vous demandez pour cela vous sera donné. Mais j’espère que la tenue sera aussi parfaite que les autres malgré le temps court que je demande pour la réaliser, vous comprendrez aisément que je ne peux donner un cadeau qui soit simplement passable en mon nom au Roy d'Allemagne .

Pour la bourse c'est moi qui gère tout cela, j'ai en effet un coffre prévu à cette effet pour faire plaisir à la cour Impériale et à sa Majestée .

Dites moi donc la sommes que vous estimez pour ce service et nous pourrons ensuite commencer à parler affaire.

Je vous remercie


Cassandre Louna de Leffe van Loos

Envoyez le meilleur coursier pour cette lettre je veux qu’elle arrive aux plus vite !

Bien madame …
_________________________
Keridil
[Même lieu, pas en même temps.]

Keri Keri, à Seignelay pour les beaux yeux de Della-chérie, ne s'ennuyait pas. Il coulait une retraite plutôt paisible, et la confiance qu'il avait mise en son intendant Orléanais et cousin était telle qu'il n'avait pas même la nécessité de s'enquérir de la tenue de ses terres.
Une oisiveté parfaite, qui l'eut été plus encore si un matin n'avait pas vu l'irruption d'un corbeau de mauvais augure aux fenêtres des Amahir. Mais le temps avait passé, et si l'on exceptait que la seule sortie du couple s'était soldée par une mise à sac en règle, Keridil se portait plutôt bien.
En main, une lettre de cousin Actarius, qui en substance l'invitait, comme convenu quelques mois plus tôt à une croisière sur les fleuves d'Europe.
Bien sur, il fallait que la blonde Volvent en soit, mais c'était sans compter sur son engagement politique bourguignon qui était équivalent à celui de son époux en Orléanais. Mais une promesse est une promesse, et celle faite au cousin valait bien celle faite à l'épouse, mais l'épouse est enceinte. Actarius : 0
Della : 1

Bigre.
Mais quand même, une croisière sur les bords de Loire et d'autres fleuves, et jusqu'aux fins fonds du Portugal, ça ne se refuse pas. Et le diplomate ressent l'appel du large, alors, inspirant...il rejoint la Mie.

Dellamour ?

Nouvelle appellation plus ou moins authentifiée et conforme à l'usage qui signifie que tout ne va pas comme il faut.

J'ai une nouvelle.

Pas bonne, pas mauvaise. En fait, tout est relatif. Trop relatif.

Notre cousin Actarius nous invite à le rejoindre pour partir en croisière. Je lui avais promis d'honorer l'invitation. Je ne saurai me défiler.
Mais...je crois que vous ne pourrez en être.

Grimace, bien sur qu'il faut grimacer dans ces moments là.

Cela dit. Il y aura Montjoie, je crois.

Argument choc ! Si avec ça, elle ne laisse pas le brun partir seul, elle ne le lâchera jamais. Quoi que, le brun ne souhaite pas être tout à fait seul.

J'aimerais bien emmener Clément, aussi.

Pas taper, pas taper on a dit !
_________________
Della
Della n'aimait pas les mots d'amour qui cachaient bien trop mal une suite désagréable.

Le "Dellamour" goûta mal. Très mal.
Non seulement il allait être suivi d'une annonce désagréable mais en plus il rappelait un souvenir lointain, pas très heureux lui non plus.

Bref, Della savait que la suite allait être rude.

Elle écouta. Sans broncher. Jusqu'au bout. Réprimant une moue à l'évocation de Ingeburge.

Elle eut un geste de la main, qui semblait donner sa bénédiction.

Allez-y.
J'espère que le voyage sera bon et qu'il vous fera du bien. Vous êtes un peu pâle.

Clément...
Elle hésitait, la Duchesse. D'un côté, elle n'imaginait pas rester sans son fils et d'un autre côté, elle pourrait se consacrer à son travail. Et puis, ça pourrait lui faire du bien au gamin de voir le monde. Et si elle devait voyager, elle aussi, au moins, l'enfant serait auprès d'un de ses parents.

Serez-vous à la hauteur, pour prendre soin de Clément ?
Anahis, sa nourrice, vous accompagnera et vous engagerez une seconde afin de prendre le relai si Anahis venait à être malade.
Et ne le laissez pas faire des bêtises.

_________________
Keridil
C'était étrange. A dire vrai, le Duc de Chartres s'était attendu à des cris, des pleurs, une moue désapprobatrice, un désaccord, un soupir, mais certainement pas à un geste dédaigneux, et à une bénédiction pas même forcée.
Cela pouvait signifier deux choses : Della n'aimait plus Keridil, ou alors, elle était malade. Où était passée la fougueuse renarde ? Celle qui voulait d'un époux à ses côtés. Il se tramait une chose, et de fait, l'Amahir sentit planer un vague malaise. Il resta coi un petit moment, et décidant de revenir à Clément un tout petit peu plus tard, il se fendit d'un sourire un peu perplexe. Malicieux, il trouverait bien de quoi il retournait.

Tiens donc...

De ses mains, il entoura les hanches généreuses de la future mère. De ses lèvres, il lui baisa le front : il faut savoir amadouer la brebis pour en tirer le meilleur lait et, à défaut d'en faire du Kiri, en faire du Salakis.

Vous ne me retenez pas ? Où est ma furie ?
Et je ne suis pas pâle. Je me sens bien ici.
Y aurait-il quelques raisons devant m'éloigner d'ici ?

En réalité, et aussi souriant était-il, le brun paniquait un peu. Pas qu'il n'ait pas confiance en son épouse : il lui donnerait le bon dieu sans confession. Il était juste un peu fébrile, inquiet. Une inquiétude d'homme qui laisse sa femme seule, et qui la voit indifférente. C'est moche, l'indifférence.
Et puisqu'il fallait revenir à Clément.

Et pensez-vous que je ne saurai pas m'occuper de la prunelle de mes yeux ? Hein ? Un petit bout de Della que je prends avec moi.

Bisou sur la joue.
Et en effet, un peu lunatique, il était peut-être temps que Montpipeau prenne le large, un temps.

_________________
Della
Un sourire, plein de tendresse en réponse au bisou...

Vous avez tenu votre promesse, vous êtes venu en Bourgogne, vous avez même pu participer aux vendanges. Et vous savez maintenant pourquoi j'aime tant cette terre.

Et de prendre sa main, délicatement, la serrer un peu avant de la porter à ses lèvres.
Vous avez promis à Cousin Actarius. Vous devez tenir votre promesse. Je sais qu'il avait envie de mieux vous connaitre. Il sera heureux de vous avoir à ses côtés.

Une main maintenant posée sur son ventre, elle continua : Vous prenez Clément et je garde notre fille. Oui, car puisque Kéridil veut une fille, ce sera forcément une fille, Della en est absolument convaincue.
Ainsi, je sais que vous me reviendrez, pour elle.

Ils n'avaient pas vraiment l'habitude de vivre ensemble et si passer du temps avec Kéridil la comblait, elle appréciait aussi de ne pas l'avoir tout le temps sur le dos. Là, c'était l'occasion.
Je sais que Clément sera bien avec vous.
_________________
Keridil
Oui, il avait tenu sa promesse.
Keridil avait quitté son Orléanais, et il semblait que ce soit pour longtemps. En Bourgogne, il avait trouvé un relatif repos, et une vie monotone. Malheureusement, si la monotonie sied à certains, il faut croire que les Amahir n'en sont pas friands. Manger, dormir, signer des papiers, et un baiser sur le front avant de sombrer n'étaient pas les ingrédients d'une vie épanouie, et il fallait bien l'admettre.
Alors, puisque le contrat était rempli, le brun estima qu'il pouvait donc partir l'esprit sûr.
Quant à aimer les terres de Della, il les avait en fait adorées. Être l'époux plutôt que le seigneur avait du bon, et loin de la politique d'Orléans, Keri Keri s'était offert une vieillesse plutôt qu'une nouvelle jeunesse.
Il était évident que la Duchesse le mettait à la porte, et il le vit. D'une manière ou d'une autre, l'un et l'autre cherchaient une issue à la routine. Actarius était peut-être le salut. Della et Keridil s'aimaient mieux en lettres que de visu. L'attrait de la nouveauté était passé avec la passion, et Montpipeau n'était du reste pas assez fou pour redonner au ménage un coup de fouet, que ce fut par la transgression ou par un quelconque regain.

Il faudrait un bateau, et Clément.
La perspective d'être le Père de son fils réjouissait, en revanche, parfaitement l'Orléanais. Il dorloterait son rejeton avec tout l'amour du monde. Dégoulinant papa gâteau, il se ferait un plaisir de croquer son blondinet de fils après l'avoir pourri de tous les bienfaits du Monde.

Toutefois, pour la forme et parce que le coeur y était, il serra son épouse contre son torse, et lèvres contre oreille, lui fit une sorte d'adieux.

Je reviendrai, c'est promis. Pour vous et pour elle. Et pour Clément qui va sans doute réclamer souvent sa Maman.

Pour le romantisme : on remet une mèche ondulée derrière les oreilles.

Pensez un peu à moi, entre deux harangues à la foule.
Je vais préparer notre départ, et vois Anahis.

Les bottes claquèrent, repartant d'où elles étaient venues. Le coeur moins embarrassé mais pas moins lourd, Keridil d'Amahir partait, sans trop savoir où, sans trop savoir pour combien de temps.
Son héritier serait le gage de son retour, car en ces temps, rien n'est moins sûr qu'une croisière.

_________________
Della
Et Clément était parti, emmené par son père...

Della n'avait pas laisser les larmes déborder devant eux. Elle était comme cela, s’interdisant de laisser les émotions marquer sa personne, préférant attendre d'être seule pour enfin pleurer ou encore briser les malheureux objets qui auraient la malchance de se trouver sous sa main.

On déplora ce soir-là la perte de plusieurs chandeliers, de quelques vases et aussi d'un miroir qui osait refléter son visage rougi de chagrin et de colère.
Bien rares étaient les personnes qui l'avaient vues dans cet état, y en avait-il seulement une ?
Il manqua aussi une bouteille de Beaumont dans la réserve.
Ce n'était pas la meilleure chose à faire dans son état que de trop boire mais elle aimait la douce ivresse, celle qui chasse les tourments de l'âme et laisse comme un goût de bonheur béat irréel.
Il lui était arrivé autrefois d'abuser du vin, aujourd'hui, il n'en était rien, juste le besoin de tarir la source des larmes versées sur la perte de son fils.


Le lendemain matin, c'est la tête lourde que la Duchesse fit ses prières, implorant alors le Très Haut de lui pardonner la faiblesse de la veille, de veiller sur son fils, sur sa fille à naître et aussi un peu sur son époux.

Après un bain, elle avait les idées plus claires et elle reprit les affaires en souffrance.
La Duchesse de Lorraine avait répondu.
Della se serait beaucoup amusée d'un refus ou d'un étonnement face à sa demande.
Elle ne put même pas s'énerver un tout petit peu sur les mots de Cassandra Louna, ce qui la brima et son regard acier chercha un objet ou une raison pour être de mauvaise humeur. Mais ce fut sur un jouet de Clément que ses yeux buttèrent. Alors, elle sentit à nouveau sa gorge se nouer et la menace des larmes lui piqua les yeux.
Sans se laisser le temps de pleurnicher encore, elle attrapa sa plume.


Citation:
    Votre Grâce,

      Le bonjour vous va.

      Votre courrier m'est bien parvenu. Je vous remercie.
      Je vous donne ma parole que le travail que fournira ma camériste sera parfait, comme chacune de ses oeuvres.

      J'ose espérer que l'on ne négligera pas de mentionner la provenance de ce vêtement et que le nom de Maria Clarinha Brites da Cunha, reconnue couturière personnelle des Ducs d'Amahir sera mis à l'honneur. J'y tiens car cette jeune personne mérite que son nom soit connu et reconnu au sein des cours royales et impériales.

      A propos de la rétribution et de la somme allouée au prêt de ma chère Clarinha, la somme de 3000 écus me paraît raisonnable. Une partie sera versée à Clarinha pour son salaire, l'autre me reviendra en guise de remerciement.

      Si toutefois cette somme vous semblait difficile de vos coffres, sachez que je ne serais pas contre une autre forme de salaire. Il doit bien exister en Lorraine ou ailleurs quelques perches de terres sans seigneur pour les faire donner le meilleur d'elles-mêmes.

      Au plaisir.


    Puisse le Très Haut vous bénir.






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Clarinha
J'étais en bien des endroits. Étonnamment, peu auprès de ma maîtresse, que j'aimais pourtant bien sincèrement. Mais j'avais en charge toute la chaîne de production : il ne fallait pas seulement coudre, il fallait acquérir les étoffes, il fallait se tenir au courant de la mode, il fallait atteindre les foires - souvent franciliennes - , parfois, pour certaines étoffes qui se commandent, il fallait attendre - et attendre auprès du fournisseurs coûte moins cher qu'un trajet, en certaines occasions.

Ayant eu, du reste, l'habitude d'une vie harassée, je prenais la revanche d'une vie qui coulait lentement, je prenais la revanche de ne, surtout, rien hâter. Seul mon travail, lorsqu'il le fallait, je le faisais sans délais, quitte à veiller. Je me payais de plusieurs jours et nuits de sommeil enchaînés. Ma maîtresse ne me surchargeait point de travail - qui eût été autant de trous à sa bourse, car elle ne revêtait que les plus précieuses étoffes, que mes doigts seuls, ou peu s'en fallait, étaient capable de travailler, dans toute la France. Dans toute l'Europe, sans doute, mais lorsqu'ainsi je pensais, c'était mon orgueil qui parlait.
Je ne me doutais pas que l'on ferait sous peu appel à moi pour le Roi d'Allemagne...

Enfin, en peu de mots, je me créais du temps libre, et je passais ce loisir à amasser un pécule, en vendant au plus offrant mes talents ; l'atelier Douceurs, Toiles et Couture, sis à la Tour Jean Sans Peur, à Paris, m'hébergeait lorsque j'y attendais la prochaine foire ou la livraison de quelques fourrures. Détenu par la jeune demoiselle Yolanda Isabel de Josselinière, ma maîtresse m'avait donné sa bénédiction pour y faire relâche. Elle savait que ma vertu y serait bien à l'abri, et elle l'était, sans doute !
Elle savait un peu moins que j'y agitais mon aiguille, à mon rythme, et certes me gardant bien d'y reproduire les travaux que je faisais pour elle. Mais d'autres, de nouveaux patrons, des demandes de passage, que je faisais payer intégralement et fort cher, sur lesquels l'atelier ne me prenait rien - ce n'était, d'une certaine façon, qu'un médium comme un autre pour mettre en relation clientèle potentielle et couturière complaisante. Quoi qu'il en fût, j'y vendais mon talent à d'autres qu'elle, et si j'avais assez de scrupules pour y coudre les armes de Seignelay en guise de griffe - cela, depuis que j'avais saisi un mot d'humeur du Duc, mon maître, se plaignant de ce que certains prétendissent que je travaillais pour un atelier, alors que je ne travaillais, égoïste, que pour eux et pour mon propre nom... comprendre, m'enrichir sans rien devoir à d'autres, et faisant grandir mon nom, faisant grandir le leur. C'était ma consolation quand je me disais que je cousais pour d'autres : qu'à semer ainsi partout l'oriflamme de Seignelay, cela ne pouvait que grandir l'image de mes maîtres dans le monde. On ne saurait m'en faire reproche.

Mais si j'avais de tels scrupules à bien faire, c'était qu'une petite voix, au fond de moi, me murmurait chaque soir : « Prie, la belle, prie qu'aucun ne croise Sa Grâce, prie que ce jour-là, ils portent une robe d'Attia, une robe d'Irma, une robe d'Aemilia ; prie qu'elle ne le sache pas ! »
Alors je priais.

Je priais à chaque veille de revenir au château, également, qu'on ne me questionnât pas. Et puis souvent, je revenais à un château vide. Les courriers qui m'indiquaient où se mouvait la mesnie, d'un mois à l'autre, souvent se perdaient, et je me présentais à Montpipeau où l'on me disait que les maîtres étaient à Seignelay. Allant à Seignelay, les maîtres viennent de partir à Lavardin, la Saint-Michel a porté son lot de festivités. Et tant d'autres imprévus, de leurs occupations et distractions couplées aux miennes, qui faisaient que, bien que les servant avec le dernier dévouement, je les voyais fort peu.
Ils me voyaient fort peu.

Un jour, cela ferait sens. Un jour, on lèverait le voile sur tout cela. Qu'adviendrait-il ? Qu'adviendrait-il...

Je revenais d'une foire artésienne, avec tout ce qu'il fallait pour coudre de chauds vêtements d'hiver. Pour eux. Je me réjouissais d'en discuter avec ma maîtresse, de ces discussions intimes et rares entre deux femmes de milieux si différents. J'avais traversé la Champagne sans encombres, aidée par une escorte que m'envoya la Dame de Champigneulles, une apprentie, une amie, une admiratrice - une femme qui me devenait chère, en somme.

La marchandise chèrement acquise fut davantage malmenée lorsque la garde de Seignelay, venue m'escorter à partir de Troyes, eut maille à partir avec des routiers. Cela abîma fort la charrette et nous retarda tous, mais ils n'eurent la présence d'esprit et la force de prélever que le peu d'or qui scintillait - une bague, une paire de pendants d'oreille, des gants de marte. Le reste était sauf...

Morose, ainsi fut le chemin du retour. Puis l'arrivée à Seignelay. J'étais épuisée de ces voyages, et je rêvais de sommeil. Mais mon chargement précieux ne pouvait souffrir une nuit dans la cour, une nuit qui ruinerait tous les efforts pour les préserver des avaries, depuis l'Artois. Alors... Le jour d'octobre déjà tombé, un crachin menaçant à tout moment, je déplaçai les deux malles jusqu'à mes quartiers, je les ouvris, un peu humides, j'étalais les laines bouillies, draps de Flandres et peaux de moutons de Molène, qui me venaient, hum, d'une excursion en Bretagne, au mariage d'une peintre officiant à la Tour Jean Sans Peur. Mais ça, je ne le dirais pas, des marchands vendent bien de cette laine à des milles de leur lieu de tonte.

M'avait-on annoncée au château ? Qui savait ? La garde était rentrée, cela avait bien dû être rapporté. Quant à ma maîtresse... Je n'avais qu'à peine songé si elle était là ou non. Elle m'avait fait escorter à Seignelay, alors sans doute pouvais-je espérer en ce sens...

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Della
Devant l'absence d'Arutha, autant devant elle qu'ailleurs, Della avait fini par s'inquiéter.
Elle connaissait son vassal, elle savait que s'il ne donnait pas signe de vie, c'est qu'il y avait une raison, peut-être grave.
Aurait-il appris que la damoiselle de Sìarr lui avait écrit et s'était-il enfui ?
Non ! C'était invraisemblable. Arutha n'était pas de ce bois-là. Il ne fuirait pas, il viendrait s'expliquer en personne et la vérité éclaterait.
Non, la raison devait venir d'ailleurs, d'une chose grave.
La mort.
Cette pensée traversa la tête de la Duchesse.
Nul ne résistait à la Faucheuse et même si parfois, certains revenaient sur terre, chassés par le Très Haut, comme cela avait été son cas, d'autres hélas trépassaient bel et bien.
Et si Arutha avait été victime d'une bande de brigands ?
Les routes étaient tellement peu sûres, en ce moment.
Demain, elle enverrait quelques hommes armés, pour s'assurer que tout allait bien.

Il advint que ce jour-là, un voyageur se présenta à Seignelay.
Il s'en venait des alentours de Hauterive où on lui avait dit que l'endroit était fermé, que l'on craignait une épidémie suite à la fièvre dont était victime le Baron Gisors Breuil. Quelques uns de ses gens auraient aussi étaient souffrants, c'est ce que disait la rumeur.
L'on fit prévenir immédiatement la Duchesse qui envoya illico un chariot rempli de vivres et de remèdes pour venir en aide comme elle le pouvait à son vassal. Son état l'empêchait de se rendre elle-même à Hauterive, cela serait bien trop risqué pour une femme enceinte.
Le Duc fut prévenu également, car au Conseil, de façon légitime, chacun s'interrogeait sur l'absence du porte parole.

Le matin s'en était allé et Della était allée prier pour la guérison rapide d'Arutha.
L'heure du repas arriva et l'on fit prévenir la Duchesse qu'elle pouvait passer à table.
C'était le repas préféré de Della, celui de la mi-journée.
Généralement, elle avait très faim et les mets que ses cuisiniers lui préparaient étaient toujours un délice.
Depuis le départ de son époux, elle préférait manger à la cuisine, en compagnie d'Isandre et de Juste et de quelques-uns de ses gens, il faisait bien plus chaud ici que dans la grande salle du haut et l'ambiance y était agréable, les enfants de la mesnie jouaient là, leurs rires lui faisaient du bien.

A table, Della s'étonna de voir un tranchoir en plus.


C'est pour damoiselle Clarinha, Dame, j'ai pensé qu'elle se joindrait à vous, aujourd'hui. L'est rentrée hier, l'était bien chargée !

Della acquiesça, la brave Paulette pensait bien faire, et elle avait raison.
Mais Della posa ensuite un regard interrogateur sur Isandre, se demandant si elle était au courant de ce retour. Peut-être.
La veille au soir, Della s'était encore enfermée dans sa chambre, avec comme compagnie, une bouteille et son inquiétude. Tant et si bien que même si on avait voulu la prévenir de quelque chose, on aurait trouvé porte close et muette. Aucun domestique ne se serait risqué à insister.


J'ai hâte de voir les merveilles que Clarinha nous aura rapportées !
Il vous faudra choisir une étoffe, Isandre, pour une robe bien chaude. Les hivers sont rigoureux en Bourgogne.

Della commença à manger, le ragoût sentait bon et son estomac criait famine, mais elle gardait un oeil sur la porte par laquelle passerait Clarinha.

Hé bien, Juste, mangez donc...il vous faut des forces, mon enfant, pour grandir !
Le rejeton Watelse avait la fâcheuse tendance à bouder la nourriture, ce qui était inquiétant vu son âge et sa corpulence.
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Isandre.watelse
La pause déjeuner... petit moment de détente avant que les activités ne reprennent. Isandre ne s'était jamais imaginé que tenir un domaine puisse demander autant de travail. Aussi était elle heureuse de partager ce moment de détente avec Dame Della.
La cuisine lui convenait bien mieux que la grande salle d'apparat. D'abord, les plats y arrivaient encore chauds sur la table, et surtout l'ambiance était bien moins guindée.

Le tranchoir de plus la fit sourire. Enfin, la jeune couturière tant attendue était arrivée. Elle avait laissé des consignes pour qu'on l'installe confortablement dans une chambre proche de son futur atelier. Elle espérait que les consignes avaient été suivies. Elle sourit à la proposition de Dame Della. Elle n'était guère coquette, mais frileuse, ça oui.


- Une robe... grand merci Dame. Effectivement, le froid commence à se faire présent, surtout le matin et à la tombée du jour. J'ai hâte de rencontrer cette fameuse couturière !
Il faudrait peut être aussi lui demander si elle peut vous ajuster quelques jupes. Ca serait plus confortable non ?


Isandre n'osait pas dire que Dame Della avait pris des formes, mais il était évident que sa grossesse mettait ses vêtements à rude épreuve et les faibles talents de couturière de sa demoiselle de compagnie ne rendaient pas l'ajustement des vêtements aisés.

Comme à l'accoutumée, Juste restait planté devant son tranchoir, sans faire un geste vers la nourriture. Avec un soupir exaspéré, Isandre entreprit de trancher sa nourriture en tous petits morceaux pour les porter un à un à la bouche de l'enfant, qui avalait docilement.


- Je suis inquiète Ma Dame. Depuis l'incendie, il ne parle plus et il semble incapable de faire quelque chose tout seul...
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