Trixolas
Et le joinvillois de prendre un air chagriné avant de répondre au prince.
Votre altesse, votre position me navre, je me dois de vous le confesser.
Vous êtes actuellement juge de Bourgogne, de ce fait je vous imagine féru de justice et garant de la probité.
Comment dès lors ne rien trouver à redire concernant le fonctionnement même du Collège propice aux conflits d'intérêt?
Le passé a démontré à maintes reprises, mais peut-être êtes-vous trop jeune pour en avoir souvenir, que la noblesse n'était pas toujours infaillible ni même digne de confiance.
Le passé a démontré à maintes reprises que les verdicts du Collège n'étaient pas justes.
La Pairie, dont les membres n'ont aucun parti pris dans la politique de notre duché, contrairement aux membres du Collège, a à plusieurs reprises déboutés les avis dudit Collège. Pourtant, bien souvent ce Collège s'est entêté dans ses verdicts, se défiant ainsi même du royaume.
La bourgogne, pour n'être pas intégrée dans le domaine royal, n'en reste pas moins partie intégrante du royaume de France.
Que le pouvoir d'invalidation du Collège soit coutumier, je le concède bien volontiers. Cela ne garantit pourtant en rien son bien-fondé, les erreurs passées sont là pour le confirmer.
A ce propos d'ailleurs, la charte du conseil ducal serait à revoir, qui donne pouvoir au collège d'invalider une liste et non pas un individu. Ce qui est contraire à l'édit d'Azincourt relatif à l'éligibilité provinciale.
Et pour en revenir à cet édit justement, il stipule qu'il revient à chaque province de définir des critères pour être élu.
En quoi le Collège de la noblesse est-il représentatif de notre province?
Ne serait-il pas plutôt aux conseillers ducaux de tenir ce rôle, légitimés qu'ils sont par la confiance que leur ont accordé les bourguignons?
Le conseil ducal donc, mais aussi le Clergé qui viendrait moraliser les décisions de ce nouveau comité d'invalidation. Les membres du Collège viendraient y faire part également de leur avis, légitimé par leur expérience même si certains en possèdent bien peu...
Vous me dîtes que le Collège ne s'élève pas d'un bond.
Pourtant son président, cherchant à justifier le bien fondé de ses décisions, m'a affirmé qu'en règle générale les avis de ses membres étaient unanimes!
Admettez que ces deux affirmations contradictoires puissent laisser perplexe à tout le moins.
Vous dîtes que cette commission tripartite proposée par Burgundia Nostra ne serait pas moins sujette à précaution que le collège de la noblesse. Je le concède. Un tel pouvoir doit réellement être entouré de précautions et son usage ne doit souffrir aucun reproche.
Pourquoi donc, en ce cas, le Collège n'est-il soumis à aucune précaution?
Le Clergé serait donc incapable de différencier les intérêts de la Bourgogne de ceux du Lyonnais-Dauphiné ou du Berry mais en revanche, les membres du collège seraient, tous sans exception, capables de différencier leurs intérêts propres de ceux de la Bourgogne?
Allons votre altesse, qui donc serait susceptible d'avaler de telles couleuvres?
Noblesse, Clergé, Roture, personne n'est infaillible.
Mais c'est en travaillant ensemble, en harmonie, que nous parviendrons à palier aux faiblesses de chacun et certainement pas en réservant un pouvoir aussi grand et dangereux, celui de décider qui peut prétendre à être élu du peuple, à une seule classe de personnes qui a déjà démontré qu'elle était tout autant faillible qu'une autre.
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Votre altesse, votre position me navre, je me dois de vous le confesser.
Vous êtes actuellement juge de Bourgogne, de ce fait je vous imagine féru de justice et garant de la probité.
Comment dès lors ne rien trouver à redire concernant le fonctionnement même du Collège propice aux conflits d'intérêt?
Le passé a démontré à maintes reprises, mais peut-être êtes-vous trop jeune pour en avoir souvenir, que la noblesse n'était pas toujours infaillible ni même digne de confiance.
Le passé a démontré à maintes reprises que les verdicts du Collège n'étaient pas justes.
La Pairie, dont les membres n'ont aucun parti pris dans la politique de notre duché, contrairement aux membres du Collège, a à plusieurs reprises déboutés les avis dudit Collège. Pourtant, bien souvent ce Collège s'est entêté dans ses verdicts, se défiant ainsi même du royaume.
La bourgogne, pour n'être pas intégrée dans le domaine royal, n'en reste pas moins partie intégrante du royaume de France.
Que le pouvoir d'invalidation du Collège soit coutumier, je le concède bien volontiers. Cela ne garantit pourtant en rien son bien-fondé, les erreurs passées sont là pour le confirmer.
A ce propos d'ailleurs, la charte du conseil ducal serait à revoir, qui donne pouvoir au collège d'invalider une liste et non pas un individu. Ce qui est contraire à l'édit d'Azincourt relatif à l'éligibilité provinciale.
Et pour en revenir à cet édit justement, il stipule qu'il revient à chaque province de définir des critères pour être élu.
En quoi le Collège de la noblesse est-il représentatif de notre province?
Ne serait-il pas plutôt aux conseillers ducaux de tenir ce rôle, légitimés qu'ils sont par la confiance que leur ont accordé les bourguignons?
Le conseil ducal donc, mais aussi le Clergé qui viendrait moraliser les décisions de ce nouveau comité d'invalidation. Les membres du Collège viendraient y faire part également de leur avis, légitimé par leur expérience même si certains en possèdent bien peu...
Vous me dîtes que le Collège ne s'élève pas d'un bond.
Pourtant son président, cherchant à justifier le bien fondé de ses décisions, m'a affirmé qu'en règle générale les avis de ses membres étaient unanimes!
Admettez que ces deux affirmations contradictoires puissent laisser perplexe à tout le moins.
Vous dîtes que cette commission tripartite proposée par Burgundia Nostra ne serait pas moins sujette à précaution que le collège de la noblesse. Je le concède. Un tel pouvoir doit réellement être entouré de précautions et son usage ne doit souffrir aucun reproche.
Pourquoi donc, en ce cas, le Collège n'est-il soumis à aucune précaution?
Le Clergé serait donc incapable de différencier les intérêts de la Bourgogne de ceux du Lyonnais-Dauphiné ou du Berry mais en revanche, les membres du collège seraient, tous sans exception, capables de différencier leurs intérêts propres de ceux de la Bourgogne?
Allons votre altesse, qui donc serait susceptible d'avaler de telles couleuvres?
Noblesse, Clergé, Roture, personne n'est infaillible.
Mais c'est en travaillant ensemble, en harmonie, que nous parviendrons à palier aux faiblesses de chacun et certainement pas en réservant un pouvoir aussi grand et dangereux, celui de décider qui peut prétendre à être élu du peuple, à une seule classe de personnes qui a déjà démontré qu'elle était tout autant faillible qu'une autre.
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