Isandre.watelse
Triste et rude était le chemin du retour. A l'inconfort d'une mauvaise voiture de louage s'ajoutait l'amertume de sa visite à Paris
Elle s'était échappée quelques jours, histoire d'aller prendre des nouvelles de son père, mais l'entrevue ne s'était pas déroulée comme prévu.
Perdue dans ses pensées, elle ressassait instant après instant le drame de quelques instants qui avaient peut être fait basculer sa vie.
Pour un peu, elle aurait pu penser à un mauvais rêve, mais hélas...
Hélas, plusieurs éléments l'empêchaient d'oublier ce cauchemar.
Son bras et ses mains tout d'abord, marqués par l'incendie. Son bras guérirait, mais sa main resterait marquée. Ironie du sort, dans la fournaise elle avait sans doute posé sa paume sur un élément de décors. Un curieux motif s'était gravé dans sa chair. En y regardant de plus près on y voyait un demi cercle orné à l'intérieur de cercles plus petits. Une queue de paon déployée...
Et puis surtout, il y avait l'enfant. Couché en travers de la dure banquette, il semblait somnoler, envelopper dans une épaisse couverture.
Elle revoyait l'homme qui le lui avait collé dans les bras en lui disant juste :
- T'nez, c'est à vous. L'homme là bas m'a dit de vous l'donner...
Suivant la direction indiquée, elle avait aperçu, de loin dans la foule, le chapeau de son père qui s'éloignait. Où était il à présent ?
Un chaos de la voiture la ramena à la réalité.
Jetant un regard par la fenêtre, elle reconnut un paysage familier. Ils approchaient du chateau.
Inquiète, elle se demandait quel serait l'accueil de Dame Della. Elle avait quitté le domaine sans la prévenir, profitant de sa retraite estivale et elle revenait avec une bouche de plus à nourrir.
Mais déjà, la voiture pénétrait dans la cour. Le bruit des roues sur les pavés réveilla l'enfant qui ouvrit les yeux et la regarda d'un air interrogatif. Elle lui sourit pour le rassurer et descendit en le serrant dans ses bras.
Le froid vif du petit matin la saisit. L'automne arrivait. Elle rajusta la couverture autour du petit corps frêle et après avoir donné congé au cocher elle se dirigea rapidement vers le petit salon.
Une domestique ne tarda guère à venir la voir.
- Bonjour Marthe. Veuillez prévenir Dame Della de mon retour, dès qu'elle sera réveillée. Pourriez vous aussi, s'il vous plait, me faire porter un grand bol de lait bien chaud et du miel pour réchauffer le petit.
La jeune servante partie, elle installa le petit Juste aussi confortablement que possible.
- Voilà petit Frère. Nous sommes arriver à présent. Nous allons attendre ici que ta Maman donne de ses nouvelles.
En disant ces mots, elle pensait surtout à son oncle, parti à la recherche de l'épouse de son père, la mère de l'enfant. Allait il pouvoir la trouver et lui donner des réponses.
S'installant dans un fauteuil, elle se laissa doucement envahir par la chaleur de la pièce, attendant que Dame Della accepte de la voir. [/url]
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Elle s'était échappée quelques jours, histoire d'aller prendre des nouvelles de son père, mais l'entrevue ne s'était pas déroulée comme prévu.
Perdue dans ses pensées, elle ressassait instant après instant le drame de quelques instants qui avaient peut être fait basculer sa vie.
Pour un peu, elle aurait pu penser à un mauvais rêve, mais hélas...
Hélas, plusieurs éléments l'empêchaient d'oublier ce cauchemar.
Son bras et ses mains tout d'abord, marqués par l'incendie. Son bras guérirait, mais sa main resterait marquée. Ironie du sort, dans la fournaise elle avait sans doute posé sa paume sur un élément de décors. Un curieux motif s'était gravé dans sa chair. En y regardant de plus près on y voyait un demi cercle orné à l'intérieur de cercles plus petits. Une queue de paon déployée...
Et puis surtout, il y avait l'enfant. Couché en travers de la dure banquette, il semblait somnoler, envelopper dans une épaisse couverture.
Elle revoyait l'homme qui le lui avait collé dans les bras en lui disant juste :
- T'nez, c'est à vous. L'homme là bas m'a dit de vous l'donner...
Suivant la direction indiquée, elle avait aperçu, de loin dans la foule, le chapeau de son père qui s'éloignait. Où était il à présent ?
Un chaos de la voiture la ramena à la réalité.
Jetant un regard par la fenêtre, elle reconnut un paysage familier. Ils approchaient du chateau.
Inquiète, elle se demandait quel serait l'accueil de Dame Della. Elle avait quitté le domaine sans la prévenir, profitant de sa retraite estivale et elle revenait avec une bouche de plus à nourrir.
Mais déjà, la voiture pénétrait dans la cour. Le bruit des roues sur les pavés réveilla l'enfant qui ouvrit les yeux et la regarda d'un air interrogatif. Elle lui sourit pour le rassurer et descendit en le serrant dans ses bras.
Le froid vif du petit matin la saisit. L'automne arrivait. Elle rajusta la couverture autour du petit corps frêle et après avoir donné congé au cocher elle se dirigea rapidement vers le petit salon.
Une domestique ne tarda guère à venir la voir.
- Bonjour Marthe. Veuillez prévenir Dame Della de mon retour, dès qu'elle sera réveillée. Pourriez vous aussi, s'il vous plait, me faire porter un grand bol de lait bien chaud et du miel pour réchauffer le petit.
La jeune servante partie, elle installa le petit Juste aussi confortablement que possible.
- Voilà petit Frère. Nous sommes arriver à présent. Nous allons attendre ici que ta Maman donne de ses nouvelles.
En disant ces mots, elle pensait surtout à son oncle, parti à la recherche de l'épouse de son père, la mère de l'enfant. Allait il pouvoir la trouver et lui donner des réponses.
S'installant dans un fauteuil, elle se laissa doucement envahir par la chaleur de la pièce, attendant que Dame Della accepte de la voir. [/url]
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