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[RP] Mais où est ma plume ?

Severin_de_volvent
Citation:
A Della

Ma cousine,

Je te remercie pour tes mots. Ils me sont toujours un baume.

Nous ne nous reverrons pas tout de suite, mais mes pensées t’accompagnent. Puisse la route t’être bonne jusqu’en Lorraine. Peut être au printemps nous retrouverons nous à Beaumont ?

Je me réjouis de savoir que cette terre est à présent libre de tout vassal. La décision que tu avais prise de l’octroyer m’avait alors quelque peu affecté, je ne t’en avais rien dit. Quel droit en avais-je ? Cette terre est encore celle des renarts uniquement de par tes efforts, et tu es seule à en disposer à ta convenance.

C’est avec joie que j’y séjournerai. Sans doute lorsque les conflits qui accaparent nos âmes auront trouvé fin. Je trouve un soulagement à savoir Davia , Gabriel et Kéridil ensemble. Ils trouveront ainsi la force de faire face à leurs devoirs. Quand la paix sera revenue, j’emmènerai Davia et les enfants à Beaumont.

Sois tranquille quant à tes fils. Ta confiance m’est chère et je prendrai soin de tes fils comme miens. Clément doit avoir bien grandi, quant à Dorante, si petit qu’il soit, tu n’as à t’inquiéter de rien, il sera traité avec le plus grand soin. Charles sera je crois le plus heureux, il s’ennuie tant depuis le départ de Gabriel.

Je n’entends rien à la politique des souverains qui se succèdent sur le trône, mais j’entends ton inquiétude, pour le royaume, tes amis, ta famille...

Je prierai alors, pour toi, pour le royaume, pour Keridil et Davia, pour le retour de la paix. Aristote nous gardera et guidera nos cœurs dans la tourmente.

Que la paix t’accompagne.

Severin.

_________________
Keridil
Citation:
    Votre Grâce,


Mon...amie.

La Bourgogne n'a jamais su choisir ses Ducs. Pouvait-il en être autrement avec celle-ci ? Allons. Ne vous blâmez pas d'avoir cru en elle. Mais l'on m'avait prévenu, moi, que les cul-terreux devaient le rester.
Partez, partez. Pourquoi devoir le justifier ainsi ? Est-ce que je vous ai souvent retenue ? Je l'aurais du faire, mais maintenant, que puis-je bien tenter pour que vous ne partiez pas. Venez au Mans, personne ne s'y bat. Accompagnez vos enfants. Mais non, tout cela, vous ne le voulez pas.
Entrez dans les rangs, battez-vous. Défendez Dieu. Que faire d'autre ?
Mais si je suis convaincu d'une chose à vous lire, c'est que Clément et Dorante seront en plus sûre condition derrière les murs de Montpipeau. Orléans est immuablement enracinée dans ses coutumes. Savez-vous sa devise ? Fidèle à son Roi, l'Orléanais vaincra. Bien sûr, le Domaine Royal ne se soulèvera pas contre Eusaias. Pas plus que la Pairie, je crois. Les âmes, elles... Elles sont pour la plupart déjà perdues depuis longtemps. L'Orléans n'a pas eu de prêcheur pendant ce qui m'a paru des siècles. Mon avis est que l'Eglise a sonné son propre glas. Qui la suivra ? La noblesse est trop matérielle, et l'avarice des titres gagnera les armées au Roi. Nul ne voit plus l'au-delà. Rome a oublié de nous en rappeler les promesses.

Moi, je ne pense plus. Qui suis-je donc, après tout, pour le faire ? Il me suffira d'acquiescer à chacun. Je vais me battre contre l'Anjou, je ne lèverai pas l'épée contre un religieux. Voilà tout ce que je puis vous dire. Je ne lèverai pas le glaive contre notre Souverain. Si je devais le faire, alors je m'en voudrais de n'avoir pas assassiné Vonafred.
Et vous vous trompez. Je n'ai pas l'envie paresseuse de m'enfermer derrière des murs. Je veux un pèlerinage. Et si à l'issue de cette guerre, je n'ai pas encore rencontré Christos aux portes du Soleil, alors je prendrais une route lointaine.
Rome, peut-être. Il est dit qu'il faut la voir. Mais Jerusalem, Alexandrie, et par dessus tout, Athènes et Lacédémone.
Dois-je vous demander de venir ? Je le souhaite de tout mon coeur, et peut-être autant que vous, vous le craignez. Non, je ne vous ôterais plus à votre vie, à vos proches. Car parfois, j'ai le sentiment que je vous ai poussée au sacrifice. Regrettez-vous, des fois ? Oh, moi non, car je fus heureux avec vous, infiniment. Et Della. Dieu que vous me manquez.
Vous manquez à mes sens : à ma vue, qui réclame la blondeur de vos boucles, à mon toucher, qui ne s'est jamais lassé de la douceur de votre peau. Votre voix, même en réprobation à des tons charmants. Plus que tout, vos tendresses. Car après tout, qu'est-ce qu'une "Tendresse" couchée en fin de missive. Rien. De l'encre. Vos baisers, et notre éveil à ce que nous étions naguère me sont des souvenirs divins, qui me font rougir autant que sourire. Vous me manquez encore et chaque nuit, et bien que j'abhorre notre situation, et ce que nous sommes désormais, je n'ai rien d'autre à la pensée que vous. Que pourrais-je bien avoir à l'esprit, d'ailleurs ? C'est que tout est vain, en réalité, car je ne trouve rien à quoi m'accrocher, et vous, vous n'êtes plus qu'un endroit de ma mémoire.

Je vous ennuie, non ? Si, je sais que je vous ennuie. Je le sais car j'imagine que ces mots, si vous les avez voulus entendre, c'était avant, avant que l'usure nous gagne, ou plutôt qu'elle nous perde. Je suis toujours en retard, Della. Si je l'avais été le jour de notre mariage, peut-être auriez-vous eu la clairvoyance de fuir, comme Aranelle. Mais je fus à l'heure, parce que je savais quel présent vous étiez. Vous, vous avez eu de l'éphémère, et gagez que ma conduite ne me sied pas. Je me regarde, je me lis vous écrire, et ces mots devraient brûler, car ils nous blessent. Le silence serait plus simple. Me résigner, et suivre les soldats qui vont s'ébranler dans les bras de jeunes impures. C'est pitié, et ce serait trop définitif. Alors, il ne nous resterait plus rien. Car après tout, nous pouvons au moins nous enorgueillir de la confiance qui nous lie.

Della, je vous remercie de m'être toujours une épouse.

Enfin, oui. Nos enfants, j'en prendrais soin comme je ne sais plus prendre soin de vous, et peut-être alors trouverais-je la voie du retour. Ô Dieu, je le souhaite.

Je vous embrasse bien fort, mon hirondelle. Revenez-moi tout de même avant le printemps.

Keridil.

_________________
Della
Citation:
    Kéridil,
    Mon époux.

    Depuis quand écrivez-vous à la Duchesse ?
    Ai-je donc perdu le statut d'épouse ?
    Me mésestimez-vous donc autant que vous renonciez à même écrire ce mot : épouse ?
    Je passerais sur cela, misant sur le fait que vous êtes désemparé et que vous m'en voulez, même si vous prétendez le contraire, parce que je ne viens pas vers vous mais vers Lui. Je suis et je resterai votre épouse.

    Notre Foi, la Vraie Foi, est menacée par quelques fous qui préfèrent sauvegarder leurs titres et leurs terres plutôt que leur âme. Lorsque j'entends des menaces envers des clercs, que je lis l'annonce royale dans laquelle Eusaias cède à Falco le droit de tuer des hommes d'Eglise, je crains pour notre survie, à tous. Car si le Roi tue Dieu, qu'il se met au-dessus de Lui, qui craindra-t-il, ce Roi ? La crainte de Dieu, c'est l'Amour que l'on porte à nos frères, et si l'on n'aime plus, si l'on tue même l'Amour, que restera-t-il sinon l'ignorance et la haine ?
    Oui, je veux me battre pour empêcher le meurtre de Dieu, parce que je veux que nos enfants puissent encore aimer et être aimés, comme ils le méritent, comme enfants du Très Haut, comme vous et moi. Et tant pis si nous ne sommes qu'une poignée à tenir tête au Sans Nom ! C'est que telle était la volonté de Dieu. Il n'y a aucun mal dont il ne sorte du bien, j'en suis convaincue. La patience est de mise cependant. Le Sans Nom n'en a pas.

    Si je regrette notre mariage ? C'est bien cela que vous demandez en paroles déguisées ?
    Non. Je ne l'ai jamais regretté. Je regrette que nous n'ayons pu franchir le pas de la trahison à notre terre, ni vous ni moi. Oui, ça je le regrette vraiment. Peut-être aurions-nous du partir ailleurs. Un ailleurs qui n'aurait été ni chez vous ni chez moi. Une terre neutre où nous aurions enfoncé nos racines. Mais il n'est pas trop tard. Qui sait de quoi demain sera fait ? La mer, j'ai toujours aimé le bord de mer...Vous souvenez-vous, la Normandie ?
    Je n'arrive pas à savoir si vous me manquez. Pas comme vous le décrivez en tout cas. Non, c'est différent. La complicité me manque, oui. L'assurance d'avoir quelqu'un qui m'écoute, qui me conseille, qui me fasse rire aussi. Cela me manque. Mais si je ne suis plus qu'un petit endroit dans votre mémoire, comment croire encore que nous puissions jamais retrouver cela ? On ne vit pas de souvenirs. On vit de l'avenir à construire. Et quand il n'y a plus rien à construire, qu'arrive-t-il alors ? Un pèlerinage...Est-ce cet autre demain que vous espérez ? Je ne peux répondre encore. Il est trop tôt.

    Ne dites pas que je vous juge. Je ne le fais pas. Je suis triste de vous savoir aussi las. Je m'inquiète pour vous, de votre santé et de votre âme fragile, proie facile pour la tentation quelle qu'elle soit.

    Rentrez vite à Montpipeau.
    Rejoignez nos enfants qui y seront bientôt.
    Je vous en conjure, puisez en eux toute la tendresse dont vous parlez et rendez-leur dix fois plus ! Ils seront votre guérison.

    Je vous embrasse, mon époux, tendrement et je vous confie au Très Haut.

    Della.

_________________
Della
Citation:
    Flavien,
    Tendre Ami.


    Bonjour.


    Voici que les jours deviennent longs avant le départ annoncé et bientôt organisé, que les heures semblent sans fin malgré que je tente de les remplir au mieux.
    Je dois avoir répété au moins vingt fois les mêmes consignes et recommandations aux gens de Seignelay qui sans doute me pensent désormais folle.
    Fort heureusement, mon suzerain, le Prince Charlemagne m'a fait mandé auprès de lui, suite à une visite qu'il recevait d'une copiste à l’Académie Royale de France désirant écrire la biographie de feue la Reyne Béatrice. Et le temps pris à se remémorer Béatrice me parut moins long. Le Prince Charlemagne m'a fait part d'un courrier qu'il vous a adressé, évoquant notre visite à Strasbourg, et le désir qu'il a de vous prêter allégeance rapidement. N'est-ce pas un heureux concours de circonstances ? Je fus troublée lorsqu'il m'a parlé de vous, puisse-t-il n'y avoir vu rien d'autre que mon étonnement. Mais il m'a aussi partagé le fait que vous ne lui aviez pas encore répondu. Je lui ai assuré que vous deviez avoir moult courriers attendant réponse et que vous lui adresseriez bientôt celle qu'il attend. Ne me le fâchez pas, de grâce, que je fasse un voyage agréable et non la route en compagnie d'un Prince ronchon !

    Il me faut vous apprendre que j'ai été révoquée par la duchesse, de mon poste de Chambellan. Elle prétend que j'ai outrepassé mes droits en demandant aux provinces du Royaume qu'elle était leur façon de réagir vis à vis des annonces du roi et de l'Eglise et que ainsi, je nuisais à la Bourgogne. Sincèrement, je n'ai commis aucun impair et n'ai agi que comme je l'ai toujours fait, comme mon cher Grand Père Vaxilart me l'a appris. La vérité se trouve dans le fait que depuis le début de son mandat, je mets la duchesse en garde contre ses actions et ses camaraderies un peu trop poussées envers des hérétiques et qui auront de graves répercussions dans l'avenir, pour la Bourgogne. Cela et ma présence sur une liste adverse, menée par un homme qui ne reniera jamais son baptême font que je suis donc remerciée.
    N'est-ce pas encore une heureuse coïncidence ? Cela me permet de m'en aller, le coeur plus léger, sans regret de laisser une charge que j'aimais. Pourtant, je suis blessée d'être remerciée sur fond de mauvaise fois et mensonge. Mais il parait que le crachat du crapaud n'atteint pas la blanche colombe. Encore faudrait-il que je sois convaincue d'être une colombe !

    Mais j'écris et j'écris et je vous prends un temps précieux. Pardonnez-moi. C'est que chaque mot me rapproche un peu de vous. Vous me manquez tant.


    Je ne vous en voudrais pas cette fois, si vous ne me répondez pas. Mais je serais heureuse si vous le faites.

    Je vous embrasse.

    Que le Très Haut vous bénisse.

    Della.


_________________
Della
Citation:
    Kéridil,
    Mon cher époux.


    Bonjour.


    Point n'ai reçu réponse à ma missive aussi je m'inquiète et j'en viens à imaginer que peut-être vous êtes malade et affaibli ou pire, que vous ne désirez plus m'écrire !

    Peut-être me fais-je trop de soucis.
    Peu importe, me revoici.

    J'ai été révoquée par Maud, de ma charge de Chambellan.
    J'ai nui à la Bourgogne, dit-elle, dans son annonce et par delà à la couronne.
    Je vous passe les détails, cela est vraiment trop ridicule, je préfère ne plus y songer pour le moment. Je vous expliquerai cela plus tard.
    Vous savez combien cela me blesse parce que vous savez avec quelle rigueur j'ai toujours exercé cette responsabilité et que vous savez mieux que quiconque les sacrifices que je fis tout au long de ma vie, pour la Bourgogne.

    Aujourd'hui, j'en viens à craindre que l'on essaye de me salir plus encore et par conséquent vous et nos enfants. Je crois que rien n'arrêterait cette femme.
    Je pense à faire quelques modifications auprès de la Hérauderie, mais de cela aussi, je vous entretiendrai plus tard, lorsque j'y verrai plus clair, moi-même.

    Nos fils sont très certainement arrivés à Montpipeau, j'attends de leurs nouvelles.
    Lorsque vous rentrerez là-bas, votre cadeau de la saint Noël vous y attendra : un chien, un épagnol, magnifique, jeune encore que vous éduquerez comme vous l'entendrez et que vous nommerez de la même manière.
    En effet, votre souhait, à peine soufflé l'autre fois, dans votre lettre, a été entendu. L'occasion était belle, de vous faire ce cadeau.

    Je ne puis m'attarder à écrire, il me faut organiser le voyage prochain qui déjà se profile.
    Je vous embrasse et vous conjure de prendre soin de vous.

    Que le Très Haut vous protège.

    Tendresse.

    Della.

_________________
Keridil
Citation:
    Della,


Si je ne vous ai répondu plus tôt, c'est pour deux raisons : la première est que je n'avais guère le coeur à disserter du Roi, de Dieu, de la raison divine ni de la raison d'état. Quant à ce qui fait que vous et moi soyons un nous, un eux, et bien je n'ai pas eu l'esprit à poser des mots dessus, car je n'ai fait que penser à vos paroles, et qu'à trop penser, l'on se répète tant et tant ce que l'on dirait si ..., mais que l'on ne dit pas. Ce que l'on aurait du dire, là, mais que l'on n'a pas dit. Ce que l'on aurait du faire, et que l'on ne fait toujours pas. Alors je n'allais pas mieux, et je ne savais que vous dire.
La seconde est que l'occasion fit le larron : nos armées ont enfin quitter le Mans, et nous voici en Anjou, à La Flêche. Si j'en crois les racontars de soldats - parce que je ne suis guère au fait du commandement - des armées au pavillon royal encerclent l'Anjou, et aucune de leur ville ne peut se trouver d'échappatoire. Ne crions pas victoire : il est trop tôt. Mais faire trembler ces créatures impies me réjouit. Le frisson d'une gloire martiale, d'une vengeance contre l'engeance m'a parcouru. Ce fut éphémère, mais ce fut, au moins.

Davia est venue me parler. Que lui avez-vous donc dit pour qu'elle me conseille un Ordre Royal, ou la religion ? Je ne suis pas grabataire. Je me sens peut-être vieilli, mais pas au point d'envisager une retraite ou un dévouement à une cause semi-mortelle. Et je les trouve fades, moi, ces chevaliers qui de mille corps n'en font qu'un. Des frères forcés, j'en ai déjà. Merci.

Enfin, vous.
Être salie par une malpropre, c'est une chose à laquelle on s'attend. Être sali par cela, c'est une chose qui n'atteint personne. Laissez la donc crever dans son vomi. Jamais au monde je n'ai entendu parler de vassale plus indigne et ingrate. Même Sindbad, laconique, ou Liloute, disparue, m'honorent plus que cette femme ne vous salue.
Ne vous avais-je pas dit, oui, que Liloute est introuvable depuis des mois ? Que Sindbad est en Normandie et que son épouse ne me répondis jamais ? Alors maintenant, vous savez.
Vous étiez, mon épouse, la plus grande des diplomates de notre occident. Vous étiez un mentor pour bien des ambassadeurs, mais certains Ducs n'ont pour rempart contre le reflet de leur incapacité que l'illusion d'être tous puissants. Dieu merci, j'y ai échappé, mais à quel prix ?
N'ayez crainte. Nos enfants, moi, nous sommes intouchables, et si vous me le demandiez, demain, cette pie trouverait de la belladone dans son plat du matin.
Mais j'imagine que vous avez encore des soutiens et des protecteurs : c'est pour cela, aussi, que vous n'avez plus besoin de moi.

Votre cadeau est merveilleusement bien pensé. Je vais réfléchir à un nom. Vous savez comme j'aime ces bêtes. Elles ont une tendresse et une intelligence qui fait défaut à bien des humains.

Je vous embrasse, moi aussi.

Keridil.

PS : Si je devais être envoyé au Très Haut, au moment de revenir, je crains d'avoir la faiblesse d'avancer à son côté. Pardonnez-moi.

_________________
Fenthick
Citation:
    Strasbourg,

    Della,
    Perle de France,


    Votre lettre me met en joie. Ainsi, visiterez vous Strasbourg ? Que voilà une bonne nouvelle.
    C'est une ville que j'ai appris à aimer, toujours agitée, toujours pleine de courtisans, de froufrous, source des dernières tendances impériales, auxquelles j'adhère bien peu, mais dont les femmes de mon entourage semblent particulièrement réceptives.

    Je vous sais très pieuse. Allez donc voir notre Cathédrale. C'est un bijou.

    La ville me rappelle Paris, en plus sobre, sans doute. Je m'y sens bien.

    Les nouvelles que vous me donnez ne sont pas pour m'enchanter, bien au contraire, si ce n'est que je crois que peut-être vous avez ouvert les yeux concernant mon homologue à la tête de France. J'ai ouï dire de terribles rumeurs, concernant sa volonté de faire émerger nouvelle religion, la gallicanisme, ou je ne sais quelle nouvelle hérésie.
    Je ne souhaite qu'une chose, qu'il soit manipulé par quelque malin de son entourage, ainsi, son âme sera encore secourable, et les portes du paradis solaire ne lui seront pas hermétiquement clause.
    Quand à votre Duchesse ... Je ne sais trop que dire, tant mon avis se perd dans la tristesse des constations que je me vois forcer de dresser. La France semble belle et bien divisée.
    C'est chose étrange pour nous autres impériaux, qui, si nous ne devions avoir qu'un dernier point commun, aurions la Foi pour nous unir.

    Je gage que les airs de l'Empire vous feront du bien.

    J'ai pris le temps, avant de répondre à votre suzerain, car les allégeances sont un sujet des plus délicats, en ce moment, et je gage que l'Aiglon le sait fort bien, et qu'il aura cherché à créer une brèche dans mon raisonnement.
    Ou alors, sa jeunesse peut être gage de son ingénuité, mais pour avoir croisé le verbe ça et là avec lui, j'en doute. Homme d'honneur, mais conservateur, que votre Prince.

    Enfin, ma missive l'atteindra sous peu, et j'espère ne point vous l'avoir fâcher.

    Entacher votre journée d'une pensée noire resterait pour moi la pire des hérésies.


    A jamais votre, je le crois tristement,

    L'Empereur,

    Flavien.

_________________


[Avec toutes mes excuses à la meilleures des blasonneuses pour le retard d'affichage]
Charlemagne_vf
Citation:
    A la duchesse de Chartres.


Ma vassale,

Ce court billet, qui sera suivi bientôt d'un plus complet, pour vous informer d'un contretemps : nous viendrons en Lorraine, mais pas avant d'avoir caressé de nos bottes les terres angevines, rendues au Roi bientôt.
J'espère que vous appréciez Bolchen. Régnez-y en maîtresse le temps que son maître y revienne, ainsi qu'à Baudricourt & Thuillières si d'aventure vous aviez l'extravagance de les visiter.


_________________
Della
Citation:
    Mon époux,

    Bonjour.


    Comment allez-vous ?
    Je suis inquiète, savez-vous ! Trois missives sont parties vers vous et aucune n'a reçu de réponse. Etes-vous souffrant ? Blessé peut-être ? Dites-moi, je vous en prie. Ou alors, vous n'avez pour moi, plus aucune considération et vous préférez même ignorer mes courriers. Mais non, je n'y crois pas. Non, je pressens que vous allez mal et cela m'inquiète.

    La Lorraine est belle, en hiver.
    J'y ai passé quelques jours et m'y suis beaucoup plu. J'y ai acheté une demeure, à Nancy, que je fais meublé de façon à ce que nous puissions nous y rendre à chaque fois que l'envie sera là.

    Strasbourg est magnifique, merveilleuse même.
    Cette ville est joyeuse et animée, les gens y sont chaleureux et les commerces nombreux.
    Clarinha y trouve son bonheur, si vous saviez toutes les boutiques qu'elle visite afin de nous acheter les plus belles étoffes et des fourrures somptueuses !
    Nous séjournons non loin de la cathédrale qui est elle aussi un pur bijou architectural. J'y ai passé une journée entière à admirer chaque détail de la construction. C'est fabuleux. Dieu est là, on Le sent dès que l'on y entre. J'y vais prier chaque jour, pour vous, pour nos enfants, pour que le royaume ne s'effondre pas et que la paix règne.

    Je n'ai guère de nouvelles de Montpipeau, à part que les enfants sont bien arrivés et sont en bonne santé. J'ai toute confiance en Séverin, je sais qu'il sera aux petits soins pour eux, comme il l'est pour son fils.
    Comment va Davia ? Supporte-t-elle cette séparation ?

    Je forme le voeu que cette fois, ma lettre recevra réponse.

    Je vous confie au Très Haut.

    Prenez soin de vous.

    Tendrement.

    Della.

_________________
Della
Citation:
    Strasbourg, janvier 1461.


    Ambroise, mon ami.


    Rassurez-moi et annoncez-moi vite que ce qu'un courrier vient de m'apprendre est erroné, je vous en conjure !
    Vous seriez malade ? Gravement !
    Prenez de votre miel, mon ami, c'est un excellent remède qui vous apportera en plus de l'énergie.
    Je prie, Ambroise, pour votre rétablissement et tantôt, une douzaine de cierges brûleront en la cathédrale de Strasbourg, pour votre santé. Elle est magnifique, cette cathédrale, mon ami ! Un jour, il faudra que vous veniez la voir. L'on y ressent tellement la foi des bâtisseurs, dans chaque pierre, dans chaque sculpture, c'est un plaisir pour l'âme, Dieu est là.

    Rétablissez-vous, je ne supporterai pas le contraire !
    Dès que vous le pourrez, écrivez-moi, faites parvenir votre lettre à Strasbourg, à l'hôtel Borringer, c'est là que je séjourne.

    Je vous confie au Très Haut qui a rudement intérêt à prendre soin de vous !

    Amitiés sincères.

    Della.



_________________
Ambroise.
Citation:

    Autun, en Januaris de l’an de grasce MCDLXI.


    Très Chère Duchesse Della,

    Comme cela me fait plaisir de recevoir une lettre de vous, surtout en ces moments où la Bourgogne est touchée par une épidémie. Si je puis me permettre de vous donner un conseil d’ami, ne rentrez pas en Bourgogne de suite. A Strasbourg, vous êtes encore à l’abri des miasmes. Du moins je l’espère de tout cœur pour vous.

    Je suis hélas touché moi-même par la maladie comme vous avez dû l’apprendre. Je suis ému par votre promptitude à prendre de mes nouvelles. Pour tout vous dire, je pense avoir attrapé l’Influenza di Freddo. J’ai des douleurs musculaires et de la fièvre qui irradient tout mon organisme. Bien que je doive être alité, je tente de gérer au mieux ma ville à la Mairie. J’y ai d’ailleurs installé une couche de fortune pour me reposer quand je ne tiens plus.

    Il est impossible pour moi d’abandonner les habitants dans un moment aussi dur. Notre seul médecin est tombé malade, et notre curé aussi. J’ai tenté au mieux de rassurer les habitants et leur donner quelques consignes afin d’éviter encore plus la propagation de la maladie. J’ai également écrit au Duc Alexandre mais il ne m'a pas encore répondu. J’avoue que cela m’inquiète. Peut-être, il est fort occupé où il n’a pas le temps ? Je prie très fort notre Seigneur pour qu’il ne lui soit rien arrivé de fâcheux.

    Enfin, j’ai une nouvelle à vous annoncer. Angeline et moi, nous nous sommes inscrits à la faculté de l’Ostel-Dieu de Paris pour y suivre les cours de médecine. Angeline m’a dit que c’était la meilleure école pour apprendre la médecine. J'ai tellement soif de savoir. Même que je vous fais la confidence que j’ai écoutée aux portes de l’Université de Bourgogne pour suivre l’évolution des découvertes en médecine. J’ai plein d’idée mais je n’ose pas les déranger. Je suis bien trop timide. Et puis que vont-ils dire d’un jouvenceau qui n’a pas encore commencé ses études.

    Je prends du miel mais cela ne semble pas trop faire d'effet. Et cela ne me goûte plus beaucoup. J'ai perdu l'appétit. Sans doute est-ce à cause de la maladie. Et les potions hélas, elles ne sont qu’efficace qu’une seule journée. Et les médecins en sont toujours à rechercher comment préparer une potion qui agisse correctement sur l’organisme. Enfin à Autun, notre seule médecin, le Vicomte Maathis, n’a pas encore ouvert son cabinet. Me reste donc qu’à prier le Très -Haut et prendre mon mal en patience.

    J’espère qu’un jour je pourrai visiter la cathédrale de Strasbourg. Il est vrai que les bâtisseurs ont donné tout leur âme, tout leur cœur et tout leur talent à l’ouvrage. Peut-être un jour m’y emmènerai-vous ? Mais à l’heure où je vous écris de nouvelles élections municipales ont débutées depuis quelques jours et il n’y a aucun candidat. Gabrielle Siagnole m’a dit être fière de mont travail à la mairie et m’encourage à me présenter à nouveau. Je pense donc que je vais me porter candidat. L’adage ne dit-il pas que le travail c’est la santé ?

    De tout coeur, j’espère que ma lettre envoyée à l’hostel Borringer vous trouvera en excellente santé.

    Très chaleureusement,

    Votre ami dévoué,

    Ambroise.



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Keridil
Keridil, rendu paranoïaque par la guerre, l'acédie, le mal du siècle et une jalousie naissante, avait trouvé un péquin illettré, auquel il avait dicté un lettre sommaire et sans beaucoup de sens.
Après avoir appris de la bouche de son beau-frère que Della ne l'aimait plus parce qu'il était, parait-il, parti en Castille de trop nombreuses fois, après avoir constaté que le Prince que son épouse avait prétendu accompagner en Empire n'y était pas - et pour cause, il était en Anjou, non loin de lui - il s'était mis à douter au point de perdre un peu de bon sens, et plus pitoyable que pathétique, l'Amahir se laissait aller à une duperie sévère et sadique : se faire passer pour demi-mort, et faire culpabiliser son épouse, quoiqu'elle fasse dans ces terres étrangères.
C'était sans compter le garde du corps, homme à tout faire, qu'il lui avait envoyé : un espion plus qu'autre chose.

On disait en le voyant que le jeune et fougueux Montpipeau avait perdu en sagesse à mesure que ses cheveux s'étaient blanchis. Il avait le visage bouffi, sous sa tente, et les yeux rouges. Il affichait une mine païenne, et crachait plus qu'il ne parlait.
Enfin qu'importait, le courrier partit.


Citation:
Mais aux mages à la duchece de Chartes.

Vautre grasse,

je suis l'ède de caen de Mon ségneur qui est le duque de Chartes.
On a eu vos couriés, mais on les a pas lu, car votre marie a été soné par une armé d'anges 20.
Il dore mais caen il ouvre les ieus, il vous demande en pleran.

Il faux que vous venillez le souanier.

La Flechette, ède de caen de le duk.

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Severin_de_volvent
Citation:
Ma très chère Della,

A l’ instant où je t’écris, Clément et Dorante dorment d’un juste sommeil. Tes fils se portent bien et sont traités avec tous les égards.
Clément fait montre d’une grande curiosité et je découvre un enfant espiègle et taquin. Ils apportent un peu de vie et de chaleur au château.
Tu as de beaux enfants Della, sois bénie ainsi que tes petits. Que le ciel les couvre de ses grâces et les tienne à l’abri de tous maux.

As-tu fais bon voyage jusqu’en Lorraine ? Ton séjour se passe t’il bien ?
J’ai reçu tantôt une missive de ton époux Kéridil. J’ai peur que la guerre ne plonge son âme dans le désarroi et le doute et je m’inquiète pour lui comme pour Davia dont les écrits sont similaires.

J’ai peur que l’éloignement et les horreurs des champs de bataille ne commencent à peser sur leurs coeurs. Aujourd’hui plus que jamais, ils ont besoin de notre soutien et de l’expression de notre affection. Je prie jour et nuit afin qu’ils nous soient tous deux rendus saufs et sains d’esprit.

L’absence est chose bien étrange Della. Davia me manque de jours en jours.
Il ne s’agit pas là de sa première absence et si j’ai toujours réussi à rationnaliser en la soutenant dans son devoir de blanche et de lame, je me trouve cette fois fort démuni et confus. Je souhaite son retour aussi ardemment que je pense que son seul et unique devoir est celui d’être auprès des siens, auprès de son fils et de son époux… Mais n’est ce pas la plus égoïste des pensées ?

J’admire le couple remarquable que vous formez avec Kéridil. Son attachement et son amour pour toi sont un exemple que je souhaite suivre. Je prie le ciel de nous accorder à Davia et moi, la même grâce que celle qui vous fut accordée.
Nulle épreuve autre que cette longue absence, n’est encore venue assombrir le chemin inconnu que nous parcourons, mais je ne doute pas que dans l’adversité nous puissions nous inspirer de Kéridil et de toi et compter sur votre soutien et votre aide, comme j’aimerai t’assurer que tu pourras toujours compter sur moi, aussi piètre que sois mon expérience en la matière.

Je souhaite par ailleurs t’informer de la décision de Kéridil de faire de moi son Vassal. Ton époux a prouvé à de maintes reprises sa bonté, jusqu’à cet ultime honneur. Je n’ai rien encore répondu, mais il m’est interdit de refuser. Aussi pensais-je me soumettre à sa volonté, à moins que tu ne t’y opposes pour une raison quelconque. Je n’oublie pas que cette grâce je te la dois autant qu’à lui.

J’espère te lire bientôt.

D’ici là, que le très haut te garde.

Severin.






_________________
Della
Strasbourg, soirée tranquille dans un hôtel quatre étoiles.

Votre Grâce ?

Hmm ?

Un courrier est arrivé ce matin, pour vous.

De qui ?

Un denommé La Flechette qui se dit aide de camp de votre époux.

Ah...Donnez-moi ça.

...

Hum. Bon, pas la peine que je réponde puisqu'il ne lit pas mes courriers.
Merci, Elijah.

_________________
Della
Citation:
    Séverin,
    Mon cousin,
    Mon frère.


    Bonjour.

      Ô Séverin, si tu savais
      Tout le mal qu'il me fait
      Ô Séverin, si je pouvais
      Dans tes bras
      Me serrer.

      Evanouie mon espérance
      Il ne veut pas tenter sa chance
      Peu à peu il se laisse aller
      Malgré mes efforts désespérés.(*)


    Kéridil devient fou !
    J'ai reçu une lettre écrite par son aide de camp qui me dit que Kéridil ne lit pas les courriers que je lui envoie. Il parait qu'il est blessé mais je ne sais si cela est grave ou pas ou même si cela est vrai. Je pense que ce n'est qu'un mensonge et qu'il tente désespérément de se trouver des excuses pour se plaindre.
    Jamais je n'aurais imaginé qu'il en vienne à cela.
    Peut-être, comme tu me le dis toi-même, est-ce là le résultat de la guerre et de ses horreurs.
    C'est pour cela que j'ai quitté la France, pour ne pas vivre cela. C'était au-dessus de mes forces, je ne pouvais plus. Chaque fois que j'entends parler combat, je me revois mourir en Anjou, je ne peux plus connaître cela.
    Ici, à Strasbourg où je réside pour le sacre de l'Empereur, je suis heureuse. Est-ce difficile à comprendre ? Malgré l'éloignement d'avec mes enfants, je revis, je souris, je ris même ! Je n'avais plus ri depuis si longtemps. Je n'arrive pas à plaindre Kéridil, est-ce un péché ? Je prie pour lui, sais-tu. Je prie beaucoup et je supplie le Seigneur de le sauver de la folie autant que des épées.
    Pardon d'ainsi m'épancher, Séverin, mais tu es le seul qui puisse me comprendre, aujourd'hui.

    De toutes mes forces, j'espère que Davia ne partage pas la folie de mon époux !
    Mais elle est forte, elle. Et elle est croyante, bien plus que Kéridil.
    Je crains cependant qu'ils ne luttent du mauvais côté. Le roi est déclaré anathème, il veut faire assassiner des Cardinaux ! Mais quelle folie gagne donc le Royaume ?

    Tu as sans doute appris que l'Empereur offre d'accueillir tous sujets du Royaume qui serait en danger à cause de sa foi. En Bourgogne, par exemple, le Conseil élu a été renversé par les amies d'Eusaias.

    Embrasse mes fils, s'il te plait et dis-leur que leur mère prie pour eux et qu'elle les aime.

    Que le Très Haut te bénisse.

    Della.


(*)J.Hallyday. "Marie"

EDIT pour cohérence, toutes mes excuses à JD Kéridil
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