Guigoux
Nous voyageons déjà depuis quelques jours avec plusieurs amis et de la famille, parfois même des inconnus, nous sommes bretons et voici nos histoires:
St Pol de Léon
Je vous écris un moment important de ce voyage.
Voici quelques jours que j'enchainais les mauvaises nouvelles. Tout d'abord l'impossibilité de s'installer à Brest, et bien que cela en réjouisse certains, je n'en étais pas le plus heureux. Par la suite, avais-je appris le décès de mon amie Alix. Quelqu'un comme on en faisait plus. J'étais bien en couple, mais la relation qui se profilait allait m'étouffer, je me donnais tout de même une chance. Elle avait été comparée à une personne que j'appréciais mais avec qui je ne pourrais pas vivre à cause de sa jalousie permanente. je n'avais pas apprécié.
Aujourd'hui je suis à Kastell Paol, et elle est restée à Brest, elle a oublié de suivre. J'ai passé la matinée à marcher sur les falaises pour trouver un endroit. Que j'avais fini par trouver. J'allais enfin pouvoir le faire. Mon genou s'était calmé. Je dois remercier Anastriana à Rohan, et lui notifier que sa solution à base d'algue à un effet secondaire, celui de donner l'envie de manger des fraises.
J'ai passé quelques heures sur la charrette à vérifier que nous n'avions rien perdu. Puis j'avais passé un moment en taverne. Avant la nuit j'ai décidé de retrouver cette falaise. Je m'y suis rendu à pied, avec la canne, car elle me servait encore. Je savais qu'il fallait être prudent. Je savais que je pouvais me rater.
Nous y voilà. Le couchant, l'océan et la falaise. J'ai ôté mon lourd manteau blanc, et j'ai également enlevé ma chemise. Je n'ai gardé que mes braies. J'ai posé ma canne. J'avançais plus en avant, évitant de m'appuyer sur ma jambe droite, qui malgré tout me lançait. Je calmais ma respiration. Mes affaires resteraient là jusqu'à mon retour d'en bas... Si je remontais.
J'ai regardé au loin, puis j'ai joint mes pieds. J'ai écarté les bras, mes orteils étaient dans le vide. J'ai poussé avec autant de force que possible vers l'avant. J'étais face à la mer Océane. C'était effrayant. Au bas, l'eau fouettait la falaises, et ce que je voyais c'était du bleu. J'ai ramené les mains devant moi en flèche. j'avais oublié les soucis. Il n'y avait que l'Eau et moi. J'ai rentré ma tête entre mes épaules. J'avais oublié la peur de m'écraser sur un rocher. Le froid battait ma peau, un frisson m'a parcouru, j'étais bien.
Puis....
Les mains entrent dans l'eau, la tension est supportable, la tête passe dans le creux d'eau crée par les mains, je n'ai pas mal. Le ventre à son tour progresse dans l'eau, plus bas. Puis les jambes, les pieds. Le bruit est assourdissant dans l'eau.
Je devais vite me cambrer pour ne pas toucher le fond. Se tordre sous l'eau, à cette vitesse est compliqué, mais j'y suis parvenu. Enfin... Je pensais. J'ai frôlé un rocher, un rocher plat, par chance, je n'aurais qu'une brûlure. Mais ma main gauche a cogné. C'était douloureux. Je n'avais plus d'air dans les poumons. J'avais expiré pendant la pénétration. Je suis rapidement remonté et j'ai repris une bouffée d'air avant d'éclater d'un rire cristallin. Je repensais aux disparus, aux vivants, à ceux qui viendraient. Et j'ai nagé dans cette eau froide jusqu'à une plage. Je suis sorti et j'ai couru jusqu'à mes vêtements. J'avais à nouveau mal au genou.
Je me promets de remettre cela bientôt. En sautant à l'envers. Demain? A Tréguiers?
Voilà. Je me sens bien dans ce groupe de voyage, il me tarde de revoir ma fille et de recevoir une lettre que j'attends depuis si longtemps.
Demain, nous serons à Tréguiers, et nous commencerons à relater nos histoires tous ensemble. Que nous soyons dans le groupe ou en retard,
Nous sommes les bretons,
Nous sommes la Bretagne,
Et nous voyageons en Bretagne...
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St Pol de Léon
Je vous écris un moment important de ce voyage.
Voici quelques jours que j'enchainais les mauvaises nouvelles. Tout d'abord l'impossibilité de s'installer à Brest, et bien que cela en réjouisse certains, je n'en étais pas le plus heureux. Par la suite, avais-je appris le décès de mon amie Alix. Quelqu'un comme on en faisait plus. J'étais bien en couple, mais la relation qui se profilait allait m'étouffer, je me donnais tout de même une chance. Elle avait été comparée à une personne que j'appréciais mais avec qui je ne pourrais pas vivre à cause de sa jalousie permanente. je n'avais pas apprécié.
Aujourd'hui je suis à Kastell Paol, et elle est restée à Brest, elle a oublié de suivre. J'ai passé la matinée à marcher sur les falaises pour trouver un endroit. Que j'avais fini par trouver. J'allais enfin pouvoir le faire. Mon genou s'était calmé. Je dois remercier Anastriana à Rohan, et lui notifier que sa solution à base d'algue à un effet secondaire, celui de donner l'envie de manger des fraises.
J'ai passé quelques heures sur la charrette à vérifier que nous n'avions rien perdu. Puis j'avais passé un moment en taverne. Avant la nuit j'ai décidé de retrouver cette falaise. Je m'y suis rendu à pied, avec la canne, car elle me servait encore. Je savais qu'il fallait être prudent. Je savais que je pouvais me rater.
Nous y voilà. Le couchant, l'océan et la falaise. J'ai ôté mon lourd manteau blanc, et j'ai également enlevé ma chemise. Je n'ai gardé que mes braies. J'ai posé ma canne. J'avançais plus en avant, évitant de m'appuyer sur ma jambe droite, qui malgré tout me lançait. Je calmais ma respiration. Mes affaires resteraient là jusqu'à mon retour d'en bas... Si je remontais.
J'ai regardé au loin, puis j'ai joint mes pieds. J'ai écarté les bras, mes orteils étaient dans le vide. J'ai poussé avec autant de force que possible vers l'avant. J'étais face à la mer Océane. C'était effrayant. Au bas, l'eau fouettait la falaises, et ce que je voyais c'était du bleu. J'ai ramené les mains devant moi en flèche. j'avais oublié les soucis. Il n'y avait que l'Eau et moi. J'ai rentré ma tête entre mes épaules. J'avais oublié la peur de m'écraser sur un rocher. Le froid battait ma peau, un frisson m'a parcouru, j'étais bien.
Puis....
Les mains entrent dans l'eau, la tension est supportable, la tête passe dans le creux d'eau crée par les mains, je n'ai pas mal. Le ventre à son tour progresse dans l'eau, plus bas. Puis les jambes, les pieds. Le bruit est assourdissant dans l'eau.
Je devais vite me cambrer pour ne pas toucher le fond. Se tordre sous l'eau, à cette vitesse est compliqué, mais j'y suis parvenu. Enfin... Je pensais. J'ai frôlé un rocher, un rocher plat, par chance, je n'aurais qu'une brûlure. Mais ma main gauche a cogné. C'était douloureux. Je n'avais plus d'air dans les poumons. J'avais expiré pendant la pénétration. Je suis rapidement remonté et j'ai repris une bouffée d'air avant d'éclater d'un rire cristallin. Je repensais aux disparus, aux vivants, à ceux qui viendraient. Et j'ai nagé dans cette eau froide jusqu'à une plage. Je suis sorti et j'ai couru jusqu'à mes vêtements. J'avais à nouveau mal au genou.
Je me promets de remettre cela bientôt. En sautant à l'envers. Demain? A Tréguiers?
Voilà. Je me sens bien dans ce groupe de voyage, il me tarde de revoir ma fille et de recevoir une lettre que j'attends depuis si longtemps.
Demain, nous serons à Tréguiers, et nous commencerons à relater nos histoires tous ensemble. Que nous soyons dans le groupe ou en retard,
Nous sommes les bretons,
Nous sommes la Bretagne,
Et nous voyageons en Bretagne...
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