Alix_ann, incarné par Mai
Alix ne croyait plus en Dieu. Elle en était quasiment certaine maintenant que tout ça ce n'était qu'un amas de foutaise, on s'était bien foutue d'elle en pensait-elle. Assisse là elle y songe, et à cet instant précis sa foi se perd, elle s'en va très loin. On avait cru la berner, lui faire croire qu'à force de fervente prières énoncées avec politesse elle pourrait demander des services à cet entité supérieur dont elle ne cernait pas bien la nature. On avait voulu se jouer d'elle? Elle qui allait pourtant tout les jours à la petite Chapelle de Château-Gontier même si elle avait le plus gros des rhumes. La petite Fadette y était allée chaque jour, elle avait énoncé ces prières de plus en plus longue, de plus en plus demandeuse qu'on lui rende son frère jumeau, qu'on rende sa mère heureuse et aussi oui que son père trouve du temps à lui consacrer. La pauvre fée n'y croyait plus trop, basta Aristote Christos et le Doué, pour ce qu'elle avait retenue du livre des vertus, cette liasse de pages qui laisse à penser qu'il y a un peu de justice, qu'il suffit d'un peu de foi et qu'à coups de prières on vous donnera ce que vous voulez. Alix pensait dur comme fer qu'elle méritait toutes ces choses et l'avait fait savoir à Dieu à plusieurs reprises. Pourtant Alesius pourrissait dans son couvent, Papa jouait au général et Maman... Maman était là, juste quelque part dans le coin si proche qu'elle pouvait sentir sa présence, celle de la marquise des lieux.
Finalement il n'aura suffit que d'un voyage à dos de canasson pour lui ôter sa foi.
Elle se tordait les pouces, littéralement. L'exercice n'était pas si simple qu'il en avait l'air d'ailleurs. Parfois elle levait un regarde circonspect sur sa Tante Elisabeth... Elisabeth qui toujours aussi tonique redonnait du nerf à ce château tout noir. Dans sa tête se remuait les souvenirs, celui où on lui avait raconté leur première arrivée à Cucé alors laissé aux bons soins de mère nature (qui avait fait n'importe quoi), elle ne se souvenait pas aussi mais elle avait fait ses premiers pas à quelques mètres de là où elle se trouvait aidé par son jumeau qui galopait depuis presque sa naissance alors qu'elle avait déjà trois ans, mais elle se souvenait surtout des disputes entre ses parents qui ne s'entendaient plus franchement, de Alesius qui venait la réconforter et finalement de ce départ pour la france dans les bagages de sa mère. Ce jour-là il y avait eut son père qui était resté à Cucé alors que le coché s'ébranlait déjà jusqu'à l'Anjou.
Alix n'avait pas eut beaucoup de chances jusqu'à maintenant. Et là voilà de retour une ou deux années plus tard. Il n'y avait plus taddig qui avait fait ses bagages mais bel et bien sa mère. Mamm qui avait demandé à ce qu'on ferme toutes les fenêtres, à ce que ce si fier amas de pierre, jadis plutôt en forme pourtant ne ressemble plus à rien. Elle plissait ses yeux dans la pénombre qui commençait à se dégager du fait des petites mains de la maison, elle regardait sa tante. La Fadette n'avait plus foi, elle ne voulait plus. Et cette attitude de sa part la révulsait. Après tant d'efforts pour quémander à Tatatilla un décor lugubre avait fini par avoir raison d'elle. Tout ce chemin pour rien, pour ne plus avoir le courage, pour avoir trop peur de l'image qu'elle aurait alors de sa mère.
Toujours muette à contempler cet espace qui avait été le sien, sisi. Celui où elle avait passé ses premières années, des premières années dont elle n'avait pas trop à se plaindre dans l'ensemble, et puis ça commençait à se corser et le Doué l'avait abandonné. C'était peut-être sa non connaissance du crédo qui avait précipité sa chute, c'était peut-être de sa faute tout ça. Cette simple pensée lui fit froid dans le dos. C'est ce moment que choisit sa tante pour s'adresser à elle :
-« Reste ici. Soaz va tamener à boire, et à manger. Tu seras sage, nest-ce pas ? »
Elle s'en voulu énormément. Quelle était donc cette idée folle qui lui était passée par la tête durant la visite de Elisabeth à Chateau-Gontier? D'où résultait donc sa bêtise? Cette sottise qui à peine dessinée dans son esprit s'était imposée à elle et n'en avait pas démordu. Si bien qu'elle était désormais ici. Assise. Et pas prête de se décidé à bouger voir sa mère. Ce n'était pas courageux et elle aurait bien demandé un peu de courage avec le rétablissement de toute sa famille, mais voilà ça aussi ça avait surement du être une demande foireuse qui n'avait pas atteint son but. La petite fée aux cheveux blonds comme sa mère, aux yeux bleus comme elle aussi, et finalement comme Elisabeth restait assisse et réduite à boire, à manger, et à rester sage. Elle restait dans l'ensemble assez dubitative de l'attitude qu'on lui avait indiquer de tenir, elle la tenait beaucoup trop. Pourquoi lui préciser dêtre sage? Avait-elle la tête à faire des bêtises? Elle n'était pas à l'image d'une fée? On lui avait mentit pour ça aussi hein?
Le silence s'installa bientôt et c'est du lait qu'on lui apporte. Elle ne remerciera pas le dénommé Soaz, même pas un sourire. Alix pensait revenir et retrouver le château de conte de fée de son enfance, de son conte, retrouver sa mère plus dodue et avec des joues bien roses qui respiraient la bonne santé et le moral. Au lieu de ça elle avait trop les jetons pour bouger son derrière de là. Elle respire vite, elle n'est pas tranquille. Dieu s'est quand même bien foutue d'elle.
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Mattahari
Ombre du blond, une ombre dans sa vie, elle l'a suivi depuis l'Artois pour veiller sur lui, pour profiter de sa présence, pour assouvir cette dépendance qu'elle a envers lui.
Ombre furtive elle l'a accompagné dans ses errances, et s'il fut ces derniers instants très inquiet à propos de ses cousines Bretonnes elle n'avait nul choix que de l'aider.
Pendant sa recherche, on lui dépeindra une jeune femme dénommée Marie à la réputation sulfureuse, mourante, on l'a dit tantôt en Anjou, tantôt à Saint Brieuc, le blond manchot défendant son honneur avec véhémence en taverne auprès de ses détracteurs, et devant cette noblesse de coeur, elle aimait s'assurer qu'il allait bien, qu'il parviendra à les trouver enfin.
Les jours passent, et elle le croisera en ce jour ci, sans qu'il ne la voie, demeurant à distance quand il s'engouffrera dans l'enceinte des lieux.
Une fois à l'intérieur elle se renseignera auprès des badauds jusqu'à apprendre qu'il avait trouvé le logement de sa cousine, dont la fille fut croisée en Anjou.
Sautant de selle, pied à terre, la jeune femme s'assit à au pied d'un arbre, genoux serrés entres ses bras, guettant assidûment sa sortie, ne sachant pas qu'il en reviendra bredouille de cette visite tant rêvée, tant attendue par l'Artésien, ou s'il renouera enfin avec sa famille Bretonne .
Mattahari
Une ombre ça se dissout dans le vent ! démonstration :
Dès qu'un homme d'un certain âge et d'un âge certain eut à rejoindre le blond Kermorial, la discussion engagée laissera présager même de loin à la Cambraisienne qu'il sera accueilli, mais voilà qu'il la fixe et semble même parler d'elle, alors elle s'éclipse rapidement à quatre pattes, le corps épousant le tronc, mains plaquées contre le liège du chêne, happée par le diamètre imposant.
Plouf plus de brune au regard charbonneux, mais ne me demandez pas de sortir à la place un lapin.
Alix_ann, incarné par Mai
Il y avait ce bijou autour de son cou. On en parlait pas beaucoup pour la raison toute simple que ce bijou était très discret, c'était un accessoire assez purifiée cette bague qui tenait au bout d'une chaîne autour de son cou si bien qu'on la trouvait jolie sans y apporter beaucoup de sens. Ça symbolisait cette chute de la douce famille qui avait vécue en ce lieu, qui avait même filé un bon coton avant de prendre un chemin assez sordide. C'était une bague ornée d'une discrète améthyste qui jonchait sur la poitrine d'enfant de Alix Ann ici parce que son sang le veut, quelle triste vérité. Elle joue avec ce bijou avec nervosité. C'est une ambiance palpable qui planait dans ce petit château de pierre où la nature menaçait de reprendre ses droits si personnes ne faisait rien. Toute cette poussière...
Il eut fallu qu'elle lève les yeux pour apercevoir un cousin. C'était avec la jumelle de sa mère, Elisabeth, le seul Kermorial dont elle avait connaissance (hormis son frère, bien sur) et il n'était pas des moindres. La fadette l'avait rencontré quelques semaines plus tôt en Anjou alors qu'elle traînait en taverne. C'était avant le retour de Yolanda... il fallait bien s'occuper et ce fut fructueux puisque qu'en plus d'avoir découvert un agréable cousin celui-ci lui avait confié un chaton. Gris avec des... tigrures? - elle ne savait pas dire ce mot - noir, pas un noir profond, un noir qui s'accordait bien au reste du pelage de l'animal.
-« Takanomi ! Alix est joyeuse, vraiment Mont 'ra mat ganit? »
Mais pas pour longtemps. Ca ne va pas, peu de choses vont dans ce monde qui se casse la gueule. Son frère va mourir, les Kermorial réunissent leurs derniers espoirs pour les placer dans la survie de la Madonne. Mais il y a ce nouveau visage à peine rencontré et déjà si familier. Elle l'avait dans le sang, et lui aussi, et ça suffisait à la rassurer. Ou autant que ça pouvait se faire. La très jeune Montfort avait voulu revoir sa mère, mais tout ça pour rien.
-« Mat-tre. »
Ça c'était au propos du chat, pour dire qu'il allait bien. Il devait couler d'heureux jours loin d'elle et près d'une Lune, Yolanda de Josselinière. Il devait s'amuser dans les jardins du domaine où elle vivait, lui. Sa mine déjà se grise et la si jolie et jeune fée semble plus triste. Ce n'était pas à cause du chat, elle n'y pensait déjà plus. Il fallait songé que sa famille vivait une grave épidémie de mort, une maladie qui avait déjà attaqué grand papa et qui agissait à une vitesse considérable. Il y avait une grande attention pour ne pas chialer si sottement et une autre pour ne pas passer sa colère on-ne-sait-où. Ça pouvait l'atteindre, puis pire ça pouvait lui casser son coeur encore petit comme ça. Sortez les mouchoirs, va en avoir besoin.
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