Lazlo.
Lazlo avait été libéré de prison. Ses dettes seraient sans doute très rapidement supprimées. Il retrouvait la liberté et ce goût si sucré de la vie. Vivant. On avait voulu lui nuire. Par mégarde, ils s'étaient nuis entre eux. La fatalité fut du côté du diacre cette fois-ci. Et non des méchants. Et en tête, une promesse. Faite à demoiselle Ondine. Une lettre s'engagea alors dans l'air encore chaud de cet automne dans le sud de la France.
Citation:
Chère et douce Ondine,
Retrouvez-moi, ce jour d'hui, dans les prés ensoleillés berçant l'aval du verger. Je vous y attendrai, et nous pourrons ainsi débuter votre pastorale, sans nous presser, en prenant tout notre temps.
Dieu vous garde,
Frère Lazlo.
Chère et douce Ondine,
Retrouvez-moi, ce jour d'hui, dans les prés ensoleillés berçant l'aval du verger. Je vous y attendrai, et nous pourrons ainsi débuter votre pastorale, sans nous presser, en prenant tout notre temps.
Dieu vous garde,
Frère Lazlo.
Après une matinée de prières en toute genre, Lazlo rentra dans le presbytère et prit les quatre ou cinq parchemins dont il avait besoin pour enseigner à Ondine. Il les enroula, et les attacha par plusieurs noeuds de ficelle légère. Puis direction les prés. Dans le Sud Ouest, l'été ne s'était pas encore achevé. C'était juste dans les fraîches soirées qu'on s'apercevait qu'on n'était plus tout à fait dans la saison chaude mais dans la saison morte.
Haut dans le ciel, le soleil accompagnait Lazlo, vêtu non pas en habit liturgique, mais tout simplement. Sa médaille de diacre pendait à son cou, entremêlée à celle de Secrétaire d'Etat, et disparaissait le long de son torse.
Il arriva alors, dans le pré. Il se coucha alors sur le long de son corps, la tête appuyée sur sa main, le coude planté dans l'herbe. Il avait retiré sa sacoche où reposaient les parchemins. Et en attendant Ondine, il machouilla de l'herbe. Son regard se voulait rêveur. Sa position, libérée. Son col ouvert sur sa poitrine, une tranquillité, et une sérénité, gagnées peut-être dans les froides geôles, ou peut-être par le bien être qu'il éprouvait à l'idée de revoir Ondine.
Il sourit, pensif.
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