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[RP] Carolus Magnus

Anthoyne
Carolus Magnus : Traduction latine de Charlemagne et signifie Charles le Grand.

La nuit dernière, une taverne nivernaise avait été témoin d’un échange entre le Prince et le garde. Charlemagne avait gratifié Anthoyne d’un entretien intime. Durant celui-ci, le Castelmaure avait assuré sa confiance à Maillé après que ce dernier ait promis sa fidélité. Un autre sujet avait été abordé. Un sujet qui pourrait devenir très épineux : la relation entre Anthoyne et Jehan. L’enfant avait entamé la discussion sans la moindre hésitation. Le Loup avait répondu avec la plus grande franchise. Les choses étaient claires et il n’y avait rien à y ajouter.

Lorsqu’ils furent rentrés tous les deux au château, Charlemagne, avant de disparaître dans sa chambre, avait ordonné à Anthoyne de se présenter à lui après le déjeuner. Le garde hocha la tête pour montrer qu’il avait compris et aussitôt, la porte se ferma devant lui. Il resta interdit quelques instants puis s’éclipsa.

Le reste de la nuit, le seigneur avait pris la relève de Jehan pour la garde. Il allait y être jusqu’à l’aube. Dieu seul savait à quel point elle allait être longue. Rassuré par le ducaillon lors de leur entretien privé, Anthoyne se demandait ce qu’il pouvait bien lui vouloir de plus. Serait-il seul ou accompagné de Jehan ? Etait-ce pour lui demander d’être son maître d’armes ? En effet, il était bientôt temps pour l’enfant d’apprendre les rudiments du combat armé. C’était sûrement ça. Oui mais Jehan, dans tout ça ? Il avait également sa place.

Durant toute la nuit, son esprit avait cogité à cette réunion qui se déroulerait en début d’après-midi. Elle le hanta jusque dans son sommeil. Après avoir été relevé à l’aube, Anthoyne s’était allongé pour se reposer quelques heures. Ce fut durant ce repos qu’il cauchemarda à propos de l’entretien. Le sommeil ne fut pas très réparateur. Lorsqu’il se réveilla, des gouttes de sueur perlaient sur son front. Dans son rêve, Charlemagne avait ordonné son exécution, après bien évidemment, séance de torture. Rien de plus, rien de moins. Encore embrumé, la Louveterie posa les pieds à terre et resta assis sur le lit. Après s’être essuyé le front avec le drap, il se frotta son visage à l’aide de ses mains comme pour l’aider à émerger. Rapidement, son esprit refit surface. Quelle heure était-il ? L’homme sortit se renseigner. Il croisa rapidement un valet qui lui signifia que le Prince était actuellement en train de manger. Il avait dormi toute la matinée et à cet instant, il ne disposait de temps que pour se changer.

Anthoyne arriva au bureau du Prince. On lui avait assuré que ce dernier s’y était retiré après son repas. Quelques coups sur la porte et après l’accord princier, il pénétra dans la pièce en prenant soin de refermer la porte derrière lui. La pièce était sombre. Les nuages cachant le Soleil n’aidaient pas à éclairer le bureau. Quelques bougies trainaient sur le bureau afin d’y apporter quelques agréables lueurs. Jehan n’était pas présent. Un autre entretien privé ? Il verrait bien assez tôt.

Maillé s’inclina devant Charlemagne.


Votre Altesse, me voici comme vous me l’aviez demandé.

Il n’avait pas besoin de dire plus. Le bourguignon allait lui-même aborder le sujet dont il désirait s’entretenir avec son garde.
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Charlemagne_vf
Un grand héritage est peut-être un privilège : d'aucuns l'envient, d'autres le tournent à dérision. C'est toutefois tant de tares, de pathologies et de responsabilités que de plaisirs, de préséances, et de déférence.
Un Prince peut-il se vanter de posséder de sincères amis ? Un entourage désintéressé ? Une connivence particulière ? Pas Charlemagne de Castelmaure.
Être l'aîné de l'Implacable et de la première Reine élue de France est un apanage, un sacerdoce aussi. Ce n'est pas le dernier des gueux que l'on ferait fuir du Louvre de peur d'un assassinat. Ce n'est pas de l'idiot du village dont on attend une tenue exemplaire, et le respect de la mémoire passée. Un poids porté par l'Infant depuis ses cinq ans. Que lui chaut, lors, les railleries et les idées ? Au dessus du monde, il trône, et tous sont les esclaves de leur crétinerie.
Tous des crétins : comment trouver un alter ego dans ce monde si bas et terrien ? Même son frère est un dégénéré. Franc Claude : un nain. La honte. Sancte : un bâtard. La corruption.
Il y a quelques Elus, mais aucun n'est égal.
Comment survivre entouré de potentiels assassins ? Tout homme est un cannibale en puissance. Alors il faut une Garde sûre : deux créatures pour mener la meute armée et armurée du Nivernais. A l'avant de la cohorte inhumaine, et aux visages flous, deux sénéchaux particuliers : Jehan Fervac ; Anthoyne de la Louveterie.
Âmes damnées, ombres, chien, loup. Ils suivent, ils sentent, ils obéissent au Grand, au Prince. Esclaves soumis, mais esclaves estimés. Esclaves élus. Ils ont, entre leurs mains, la vie de l'Altesse Royale. Charlemagne le sait, et dans ses silences, il sait être reconnaissant.

Fervac : nivernais de naissance, au service des Castelmaure depuis longtemps, serf affranchi mais fidèle, chien, ours, rêve de l'Aiglon, amant dissimulé, péché cruel.
Louveterie : garde royal déchu, témoin impuissant de la mort de Béatrice, lame offerte, fidèle partisan, loup, influence, éminence grise de la grise éminence.

Ce dernier, s'il sut gagner la pleine confiance de son Maître est le moins connu des deux. Il est la pièce ajoutée, le mystérieux Seigneur tourangeau. Un noble, dont l'allégeance ne va pas en lige au Castelmaure. Sûr, il faut tout de même le dresser. Le loup, aussi loyal soit-il, est un animal sauvage : il est temps de l'apprivoiser.
L'Infant a voulu un entretien dans l'huis de son bureau, seul à seul. Jehan congédié a grogné. Les frères forcés se haïssent, et amusent l'enfant. Jalousie, conflit d'intérêt. Le Fils de France est un jouet pour eux, un jouet consentant.

Entre Anthoyne. Assis derrière une massive table de chêne, l'Aiglon observe, et d'un geste du doigt, l'invite à s'asseoir. D'une main pâle et ornée de quelques anneaux, il repousse un ouvrage in 12° : un recueil de textes latins. Une cruche ouvragée et gravées de cygnes d'or est pleine d'un vin rouge sanguin. Cru 1430.
Deux hanaps brillants et frappés d'aigles bicéphales attendent d'être remplis. Le discret valet assis à une tablette, non loin, galérant avec un boulier se lève, et sait d'un regard qu'il est congédié. Il quitte l'austérité du bureau aux tentures sombres. Et le Prince parle, alors.


Bien. Anthoyne. Pourquoi êtes-vous ici ? Qu'est-ce qui vous attache à moi ?
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That's a hair flip !
Anthoyne
Docile, Anthoyne exécuta l’ordre de Charlemagne et prit place. Son regard tomba sur les différents objets posés sur le bureau princier. Ce qu’il le frappa le plus fut la présence du cru de 1430. Charlemagne possédait-il un palais si raffiné ? Ou cette bouteille était-elle présente que pour le paraître ? Sans douter, il opta pour la deuxième solution. Le second détail qui troubla Maillé fut les deux récipients trônant à coté. Étaient-ils destinés pour la réunion ? Convaincu que oui, le congédiement du valet insinua un sacré doute dans l’esprit d’Anthoyne. Par la suite, aucune proposition ne fut offerte au garde. Peut-être était-ce la récompense dans le cas où le Loup aurait satisfait la curiosité de l’Infant. Pour l’instant, la boisson n’était pas incluse dans le programme.

Charlemagne rentra aussitôt dans le vif du sujet. Le laquais avait-il à peine fermé la porte que le Castelmaure lâcha ces questions qui devaient lui tarauder l’esprit depuis quelques temps. Le brun lui jeta un regard essayant de capter dans ses yeux quelconques sentiments telle l’impatience ou encore la curiosité. A ce moment, il s’aperçut qu’il n’appréciait pas la position dans laquelle il se trouvait. Il était assis face au Prince. De plus du caractère officiel qui offrait au Castelmaure une position agréable, l’enfant menait le jeu car lui ne serait logiquement obligé d’aucune confidence. Seul Anthoyne avait l’obligation de se mettre à nu et malheur à lui s’il devait dévoiler quelque chose qui ne siérait pas à son maître. S’il avait été debout, cela lui aurait laissé une certaine assurance, une aisance. Il aurait été de surplomb par rapport au Prince, il dominerait sur ce point. Dans la position actuelle, il était vulnérable, à la merci de son vis-à-vis. Mais il ne pouvait pas échapper à cette situation et puis il fallait avouer que ses confidences avaient une chance sur deux de faire mouche sur l’orgueil du Prince. Il ne pouvait renoncer à celles-ci rien que pour son intérêt. Il prit une grande inspiration, se redressa et se lança, les yeux rivés dans celui de son protégé.


Votre Altesse, vous savez que lorsque feue votre Mère fut Reine, j’étais garde royal. Je le suis devenu pour protéger mon idéal. Celui d’un Royaume de France fort et uni où le Roi et la Reine en sont le symbole et le joyau. Malheureusement, notre Reine nous a été enlevée… J’étais présent lors de l’attaque… Cette cicatrice que j’ai sur la joue est la marque de la honte que je porterai à jamais.

Léger silence.

Je suis entré dans la garde alors que Lévan était toujours notre monarque mais ce lâche a préféré laisser les pouvoirs et de ce fait, a renoncé au nom de ses descendants au titre de Roi. A ce moment là, votre mère a été élue. Elle a redonné au Royaume une gloire qui lui échappait. Elle a légitimé votre famille… Depuis la venue de l’autre cruche et de l’incapable, le Royaume de France est décadent et les volontés d’indépendance ont été multipliées ! Ils ne sont pas dignes de la Couronne. Le système ne fonctionne pas. Cela prouve qu’une seule et unique chose : VOUS êtes l’héritier au trône ! Ce ne sont pas ses imposteurs de Malemort ou encore cet incapable.

Son dur regard s’effaça le temps d’un instant et un léger sourire prit place.

Pourquoi suis-je ici ? Pourquoi auprès de vous ? Vous êtes l’héritier légitime au trône. Vous êtes celui qui redonnera la gloire du Royaume de France et la fierté à son peuple de se réclamer français ! Vous êtes celui capable d’unir le Royaume de France ! Vous êtes l’espoir du Royaume… Et quand je parle du Royaume, je ne parle pas seulement de réunir les comtés et duchés dissidents… J’englobe également les provinces francophones du Saint Empire… Ils sont francophones, ils font partis du peuple français. La preuve en est le nombre de mariage entre des personnes du Royaume de France et du Saint Empire. Vous êtes vous-même le fruit d’un de ces mariages. Vous êtes légitime pour unir ces provinces à la France. La véritable France ! C’est votre destinée ! Rien que votre nom en est la preuve. Charlemagne… Carolus Magnus ! Charles le Grand ! Le nom du célèbre empereur. Si je suis ici, c’est pour que vous accomplissiez votre destinée !

A cet instant, Anthoyne prit une grande inspiration. Il s’était emballé sans même sans apercevoir. Le ton qu’il reprit fut beaucoup plus calme comme si le poids de la culpabilité l’assaillait encore.

Et j’ai une dette envers votre famille, envers vous. Je me dois de la respecter. J’ai failli une fois, cela n’arrivera pas une seconde fois.

Son regard s’éternisa sur le visage du jeune garçon, essayant de deviner les pensées qui lui occupaient l’esprit à cet instant. Avait-il lui-même réfléchi à cette possibilité ? Anthoyne se demandait si Charlemagne se rendait compte des conséquences que pouvait entraîner sa position. Il devait être irréprochable –du moins tant qu’aucune rumeur ne sortait des murs du château– et il devait songer rapidement à prendre des dispositions comme le mariage par exemple. Une ancienne phrase qu’avait prononcé Charlemagne avant la cuisante défaite de Jehan revint à l’esprit de Maillé. Elle concernait les femmes et l’avait particulièrement choquée. Il se risqua alors de lancer le sujet.

Vous savez… Si vous vous engagez dans cette voie… Ce sont énormément de responsabilités qui vont vous être délivrées. La première sera de trouver une épouse digne de ce nom. Le bon parti du Royaume. Cela affirmera votre position et votre force. Les femmes sont très importantes… Et accessoirement, elles peuvent être très plaisantes… Il ne faut pas les négliger. Je suppose que cela ne posera aucun problème, n’est-ce pas Votre Altesse ?
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Charlemagne_vf
Assurément, si Fervac et Louveterie étaient les deux faces d'une même pièce aux yeux d'un Aiglon qui en était la valeur, Anthoyne venait de marquer la différence. Outre la fonction, il n'avait rien de son alter ego barbare et chéri. Là où le Chien était laconique et taciturne, le Loup était prolixe et presque enthousiaste.
Le monologue durant, le Prince avait fait état d'une attention toute particulière. A le voir, l'on eut dit qu'en les mots de son garde se jouait l'issue d'une guerre interminable. Littéralement, il en avait bu les paroles.
Souvent, Charlemagne avait été frustré des réponses d'interlocuteurs peu loquaces, ou trop effrayés pour lui tenir la harangue. La déception de l'Infant se mesurait souvent à l'incapacité de ses homologues à tenir la conversation qu'il n'avait pas l'envie de soutenir. Il aimait que l'on parle, pour écouter.
Économe en paroles, il était avide de les ouïr, même si elles devaient être creuses. Toujours, elles portaient un enseignement, ou alimentaient un jugement qu'il se faisait in petto. Le Tribunal siégeant dans son esprit était une intransigeante institution. Souvent, le Juge abaissait son marteau par défaut de défense. Anthoyne de la Louveterie venait de livrer une plaidoirie d'anthologie. Il avait fait naître, sur la bouche pâle de son Maître, un fin sourire. Pas un rictus, un sourire.
Dans l'oeil saphir, un reflet signifia tout l'intérêt du Castelmaure. Le Loup avait offert la meilleure des allégeances qu'il soit donnée d'entendre, et flatté, l'Infant narcissique ne put y voir que le Vrai. L'idéal intrinsèque de sa vie et l'éclaircissement de son rôle dans le monde s'ouvraient à ses yeux.
Toujours, le Fils de France s'était su le légataire d'une Couronne décadente. Nebisa de Malemort et Vonafred Salmo Salar étaient à ses yeux les piètres et mauvais intendant d'un Royaume envieux de voir l'avènement de la dynastie Castelmaure prendre fait et forme.
De droit, Charlemagne était Roi. Lévan instituant la Monarchie élective avait ouvert la voie à une nouvelle dynastie, proclamée par le peuple, et non pas à une immensité de Rois impuissants et sans légitimité. Le corps du Monarque devait être consacré dans son sang. Le premier légitime héritier du Trône, selon des règles ancestrales, ne pouvait être que l'Aiglon.


Il s'était laissé porter par l'emballement de son serviteur. Un serviteur fidèle entre tous, qui venait en peu de mot de s'aliéner l'esprit du Prince. Le raisonnement d'Anthoyne était implacable et précieux. Anthoyne devenait, de facto, précieux. Il serait l'instigateur de tout un projet. Le propagandiste de toute une politique. L'Infant se voyait déjà rendre à sa Maison le lustre d'antan. Les lézardes de l'Hôtel Castelmaure seraient comblées par le ciment du Louvre.

Le discours retomba néanmoins, l'idéal tendit alors vers le matériel.
Charlemagne savait que, Roi ou pas, il avait une lignée à honorer, un héritage à léguer. Il lui fallait un héritier aussi, et il faudrait une femme et tous les efforts du monde pour la maculer d'une semence princière. La perspective pratique importunait profondément l'Altesse. Misogyne, il ne trouvait pas aux femmes l'attrait de son Ours.
Son front se rida. Puis il prit un air plus grave, s'accoudant à son bureau.

Anthoyne.
Vous êtes intelligent. Vos perspectives sont dignes de grands stratèges. Je ne vous blâme pas d'avoir échoué à sauver ma Mère. Si le Très Haut dans son indulgence lui a proposé le retour sur terre, et qu'elle l'a refusé, alors elle est seule fautive de mon abandon.

Et il ne s'agissait pas de soulager le Seigneur tourangeau. La rancune de l'Héritier envers sa Mère était tenace. Elle l'avait laissé seul. Elle avait laissé Franc, seul. Et s'il admirait son héritage, et si elle avait été la seule aimée du Fils de France, c'était à la mesure de sa vexation présente.
Reprenant, Charlemagne était grave, et son visage semblait plus pâle encore. Placide néanmoins, aucun trémolo ne troubla sa prose.

Nul ne doit jamais savoir ce qui se dit ici. D'autres se sont crus Rois : ils furent déclarés parias. Cette vérité que vous énoncez est pour certains une félonie. Cela ne fait pas de vous un menteur.
Mon Père était le plus grand stratège qui fut. Une éminence grise. L'Implacable, le Duc des Ducs a assis son pouvoir par un réseau souterrain. Mère n'aurait jamais été élue sans cela.
Il ne s'agit pas ici d'être élu. Il s'agit d'être proclamé. Nous devrons oeuvrer dans les ténèbres et le silence.

Un jeu d'enfant pour le Prince, muré dans un mutisme et un deuil interminables.

Quant aux responsabilités. J'ai été élevé en Prince de France, en héritier de Béatrice de Castelmaure et de Guise von Frayner. Il ne vous échoit pas de me les faire connaître. Je sais mon sacerdoce. Je sais mon devoir. Il a toujours été entendu qu'une Maison se lie à la mienne par un mariage et une descendance.
Que ce soit un problème ou non n'a pas à être considéré. J'abhorre ces choses fardées. Mais il ne s'agit, après tout, que de leur faire pondre un bébé.

Charlemagne avait trois ans lorsqu'il apprit pour la première fois ce qu'était le mariage : l'alliance terrienne et financière de deux maisons puissantes, pour la postérité du nom. Il n'était question ni d'amour ni d'amitié. Ces deux passions, quoi qu'il les exerçait derrière quelques murs épais, l'Infant les tenaient pour vulgaires et apanages de la roture. Aussi se garda-t-il d'en faire mention. Mariage n'avait rien à faire accolé à Amour. Moins encore à Plaisir.
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That's a hair flip !
Anthoyne
Anthoyne avait frappé juste. Peu de personnes cracheraient sur cette chance de devenir Roi de France. Et en effet, Charlemagne ne faisait pas parti de ceux-là. Le Prince avait été séduit par ce discours, cela s’était vu dans son regard. Au fond de sa tête d’adolescent qui disposait de toute la vie devant lui, cette perspective était des plus alléchantes.

Charlemagne semblait fier des paroles qu’avait tenues son garde et peut-être même fier de l’attachement d’Anthoyne pour sa personne. Œil pour œil, dent pour dent, le Castelmaure appliqua ce principe en complimentant son vis-à-vis : Maillé était à présent le flatteur flatté. L’enfant alla même jusqu’à lui pardonner sa faiblesse lors du meurtre de sa mère. Faiblesse qu’Anthoyne n’arrivait pas lui-même à se pardonner. A l’instant où le fautif entendit cette phrase, il ne savait si elle allait l’aider à faire son propre Pardon. Sûrement pas car la Louveterie nota un détachement du fils par rapport à celle qui l’avait mis au monde. Ce détail faisait perdre toute illusion de sincérité dans les paroles. Paroles qui reflétaient également un certain mal-être sur ce sujet. Le gosse semblait vouloir garder de sa mère que le statut officiel qui lui revenait. Anthoyne se souvint alors du discours qu’il avait tenu à sa cousine. Il avait dénigré son père sans le moindre remord arguant de l’absence de son géniteur qu’il ne tenait de lui que son nom. La différence entre le garde et le maître, entre Anthoyne et Charlemagne est que le premier refusait le statut offert par le parent tandis que le second l’acceptait avec la plus grande sympathie.

Divagation terminée. Le Prince revenait aux choses sérieuses. Fini les frivolités et les compliments. Place aux recommandations et aux ordres. Le véritable Infant revenait. Chasser le naturel, il revient au galop. Encore une fois, cette expression venait de se vérifier. Anthoyne observa Charlemagne sans montrer quelconque sentiment, ne faisant qu’acquiescer les propos d’un geste de la tête, signe de sa compréhension. Cette situation l’amusait beaucoup. Ce ne fut pas le fait que son maître le prenait pour un idiot car Maillé était bien conscient de tous les faits que le môme lui débitait mais plutôt le désir du pouvoir qui refaisait surface aussitôt après. Il sentait que le Grand Charles –ou qui le sera bien assez tôt- était fait pour ça. Cette soif de pouvoir lui coulait dans les veines et lui avait empoisonné le cœur depuis bien longtemps. Ce qu’il désirait par-dessus tout ? Là où d’autres aimaient recevoir de fourbes attentions ou encore cajoler les femmes, l’ « Héritier de France » ne souhaitait que le pouvoir et tout contrôler. Cela avait l’avantage d’être assuré qu’il ne se laisserait pas corrompre par la gente féminine ou encore des hommes d’influence mais également l’inconvénient qu’il serait également difficile de se faire accepter comme conseiller.

Non, aucune femme ne contrôlerait un jour, ce Charlemagne si fier. Ceci était une évidence pour le quasi-trentenaire. Mais ce dégoût pour les femmes devenait plus un problème qu’une qualité. Les propos tenus par le Duc du Nivernais étaient clairement hostiles aux femmes et Anthoyne ne savait pas comment tourner la discussion car pour ce dernier, l’avis était tout autre : elles pouvaient être la clé de voute d’une course vers le trône.


Bien loin de moi l’idée de vous faire connaître vos devoirs et vos responsabilités. Je me doute que vous les connaissez parfaitement. Vous êtes une personne douée, d’une grande intelligence et d’une grande ambition ce qui est une qualité rare. Cependant, sans vouloir vous manquer de respect, le mariage n’est pas, à mon avis et ce n’est qu’un humble avis, que l’union de deux Maisons pour divers intérêts que purement pécuniaires. Dans votre cas, il peut être bien plus. C’est une question de stratégie. Il est synonyme de puissance et de pouvoir. Si vous vous assurez un mariage respectable avec une femme puissante, vous aurez le respect de vos pairs et là c’est le plus important. Mais le mariage n’est pas la fin. Une femme peut être une véritable alliée comme elle peut être également une ennemie implacable. Il ne faut pas négliger leurs influences auprès des femmes et également des hommes. Soyez-en sûr. C’est mon expérience qui parle, votre Altesse. Rien de plus.

A présent, il fallait se taire et attendre que le courroux du Prince s’abatte –peut-être– sur soi pour avoir osé donner un avis opposé.
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Charlemagne_vf
Chez tout autre, Charlemagne aurait décelé une impudence, un outrage qu'il se serait empressé de punir d'un regard, d'abord, puis de faits : son silence, la perte de son estime. Si l'offense avait été jugée excessive, l'Infant aurait même ourdi une vengeance plus ou moins sévère.
Livré à lui-même trop tôt, le Prince avait été le Maître de ses précepteurs. S'ils avaient professés leurs matières, c'était sur son ordre, et non celui de parents supérieurs. De fait, il ne laissait nul homme jouer de son esprit, et tenter d'y insérer une quelconque notion ou connaissance qu'il n'ait demandée. Anthoyne se montrait cavalier. L'on pouvait partager son expérience sans faire ombrage à l'Aiglon, en revanche, la faire passer pour une leçon était téméraire. Fort heureusement pour lui, le Loup avait usé de mots pesés. Fin, il s'était approprié l'oreille ouverte de son maître, il en avait fait un élève à l'écoute. L'art des grands orateurs ne prend-t-il pas toute essence dans celui de captiver ?
Hostile d'abord à l'idée d'être guidé par une quelconque idéologie, fusse-t-elle en sa faveur, le Prince se laissa flatter, jusqu'à afficher une docilité parfaite. L'Aiglon n'était pas encore prêt à s'effacer devant l'Aigle que l'Infant devait devenir.
L'âge n'y ferait rien, il était ennemi de lui-même, et Charlemagne devrait subir un entourage, une cohorte alentour, toute encline à le faire devenir l'être tout puissant qu'il prétend déjà être, à tord.

Le sacrement du mariage n'est-il pas, en soi, une initiation ? Rite ancestral d'union d'âmes, à défaut d'une union de corps païenne, qui, déjà a fait de l'enfant un adolescent, un adulte en puissance à défaut de l'être en fait.
Qu'ajoutait donc Louveterie à sa définition ? Un contrat. Qu'importaient les motifs. Que la femme soit puissante, qu'elle soit respectable ? Cela n'en faisait pas un être à aimer. Elle resterait profondément utile. A défaut d'être un sac à bébé, elle serait peut-être un pion sur une carte d'Europe. En faire une alliée, en faire une ennemie ?


Votre vocabulaire est martial. Nous abondons dans le même sens. S'aliéner une épouse d'un sang sans souillure, riche, dotée et d'une Maison qui nous puisse être un soutien n'est qu'affaire de stratégie.
En faire une alliée est accessoire. En faire une ennemie : certes non. Je ne saurai tolérer d'ennemi sous mon toit. En faire une amie toutefois...n'y comptez pas trop, Anthoyne. Je ne saurai m'égarer en ces affects bas. Je n'ai pas d'amis.


Arutha, malgré tous ses privilèges, malgré tout l'émoi qu'il pouvait causer au Castelmaure qui, pourtant, le gratifiait du titre d'Ami, n'avait été qu'un élu réfléchi. Objet d'une stratégie, choix par commodité. L'Infant avait pris le plus ancien de ses alliés, il l'avait érigé au titre supérieur. C'était tout. Il aurait pu en faire un certificat aussi glacial de son coeur. Après tout, il avait bien cru que l'amitié se demandait.
Au constat de sa solitude, Charlemagne se sentit trouble. Jamais il n'avait rejeté sa sociopathie : c'était une banalité. Il en avait toujours été ainsi, et jamais le Fils de France n'avait ressenti le besoin d'un entourage affectif, après le trépas de ses parents. Dieu que cet enfant avait manqué d'amour ; et tous ceux qui s'étaient risqués à lui en prodiguer s'étaient heurtés au marbre qu'il avait bâti devant sa face.
Toutefois, le Duc du Nivernais est vulnérable. Qu'est-ce qu'un réseau de fidèles quand ils sont tous des traîtres en puissance.
Il observe son serviteur.


Même toi, tu pourrais me trahir.

Le tutoiement. Rare dans cette bouche rose. Une sorte de connivence qui ne veut rien dire. Un tragique essai de proximité à sens unique. Le maillon d'une chaîne vouée à se rompre, en somme.
Un soupir s'échappa des lèvres de l'Impérial, avant que ses yeux ne se relèvent jusqu'à ceux du Garde. Un sourire mélancolique ponctua la phrase qui allait suivre.


Et toi. Pourquoi n'as-tu ni femme, ni amis qui ne t'appellent loin de moi ?
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That's a hair flip !
Anthoyne
La tournure de la conversation commençait à agacer Anthoyne. Il se demandait comment Charlemagne pouvait être aussi entêté. Ce dernier ne connaissait rien aux femmes et pourtant il trouvait à reprendre son garde et n’en faire qu’à sa tête. Anthoyne s’était douté que ce petit prince serait un têtu de première. Il imaginait que puisque l’héritier devait être chouchouté, il en serait un enfant égoïste, égocentrique et sûr de lui. Il l’était mais la raison qu’avait imaginée Anthoyne n’était pas la bonne. Le premier élément de réponse fut cet aveu caché en ce qui concernait sa mère. Elle l’avait délaissé pour la France. A présent, il avouait ne pas avoir d’amis. Maillé comprenait à présent. Charlemagne était seul dans ce monde. Il ne faisait réellement confiance qu’à sa propre personne.

« Votre Altesse, jamais je ne vous trahirai. Je n’ai qu’une parole. »

Anthoyne le regarda droit dans les yeux. Il essaya de dissimuler le sentiment de pitié qu’il éprouvait pour le Castelmaure. Il le comprenait. Lui-même se sentait seul. Sa fiancée n’était pour lui –même si cela évoluait-, que celle qui lui offrirait une descendance. Même Charlemagne n’était qu’un pion qu’il voulait placer sur le trône pour redonner la gloire passée à sa France. Il ne s’était pas mis à son service pour le personnage mais seulement pour le statut et les chances que le Prince offrait pour que lui, Anthoyne revoit briller cette France, ce Royaume qui l’a vu naître. Charlemagne n’était qu’un intermédiaire aux désirs du seigneur tourangeau. Il se demanda même si la dette qu’il désirait payer auprès du môme n’était pas qu’un prétexte, qu’une façade qu’il s’était créé pour masquer ses ambitions égoïstes. Mais le tableau n’était pas intégralement noir. Anthoyne avait des sentiments. Il avait apprécié des personnes, autrefois. La coquille n’était pas vide. Il avait juste du mal à faire confiance, à aimer. Il lui arrivait encore d’échapper à la solitude. Ces moments-là étaient ceux partagés avec sa cousine. Il avait grande pitié pour Charlemagne. Car la solitude de ce dernier était bien plus profonde que la sienne. Charlemagne vivait dans un abysse. Il ne verrait peut-être jamais la lumière alors qu’Anthoyne l’avait vu et il espérait la revoir un jour.

Maintenant, que cherchait Charlemagne avec cette dernière question ? Finalement, ne cherchait-il pas à s’enfuir de cette solitude? Désirait-il qu’il ne soit pas le seul dans son état ? Anthoyne sourit très légèrement. Sa pensée précédente refit surface. Sa fiancée. Sa cousine… Surtout sa cousine.


« J’ai une fiancée, votre Altesse. Elle se nomme Naeva Lisbeth Wolback. Elle viendra me rejoindre en Bourgogne en temps voulu ».

Son regard se fixa sur les yeux de l’Infant. Que pensait-il ?

« Sinon, je n’ai guère d’amis non plus. Je n’ai d’attention que pour une seule personne qui m’est très importante. Cependant, j’ai fait un choix, un sacrifice. Vous le connaissez. J’ai désiré de vous suivre et cela ne changera pas. J’ai pris engagement, je vous ai juré fidélité. Je vous resterai fidèle. Ce sacrifice est la preuve de mon attachement pour votre personne. »

Il mentait. Non, jamais il ne trahirait Charlemagne car le trahir revenait à renoncer de voir sa propre cause prendre vie. Mais en aucun cas, il était réellement attaché au Prince. Ce mensonge le servait, il devait le faire. Cependant, il était conscient que chaque dénie de la vérité l’éloignerait de la lumière.
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Ne jamais trahir. C'était peut-être la promesse la plus entendue au monde, que celle de la fidélité et de la loyauté. La plus trahie, aussi. Charlemagne lui-même ne s'y risquait pas sans y être contraint : une allégeance. Le geste le plus symbolique de son monde nobiliaire était aussi le plus surfait et le moins parfait. L'usage le forçait à jurer une fidélité de convenance à un suzerain qui changeait tous les deux mois, à un suzerain qu'il pouvait méconnaître ou mépriser, parfois haïr. Il lui jurait fidélité le temps de son ouvrage, puis au lendemain de sa mandature, il pouvait en faire un ennemi mortel, sans risquer la moindre des représailles. Aussi, l'Infant se méfie de ses loyaux serviteurs plus que de tout autres, car comme il avait déjà du le dire, ici ou ailleurs : la traîtrise vient de ces fidélités déçues.
Et ces êtres, jurant leurs grands dieux qu'ils n'ont qu'une parole, l'emploient souvent auprès de bien des maîtres. Certes, le Prince a confiance à cet instant, mais c'est sans être dupe, aussi opine-t-il sans grande conviction à cette promesse de ne jamais être trahi. On verra, quand viendra le temps de voir.
S'il savait les hommes faillibles, l'Infant, trop sensible aux flatteries pour être parfaitement incrédule, n'observait leurs défauts qu'à posteriori, quand le mal était fait. Il faudrait alors attendre la faute du Loup avant de le condamner, et ne rien présager de bon ni de mauvais, que cela soit accompli. En attendant, l'Aiglon serait emmitouflé dans la certitude d'être bien servi, d'être un objet d'admiration pour son garde, d'être, aussi, l'ambition d'une couronne et le moyen d'atteindre un rêve. Un rêve murmuré à mi-mots, celui pour Charlemagne de retrouver ce trône, et pour Anthoyne d'y voir consacré son maître. Le marché convenait au Fils de France, et c'était bien suffisant.

Mais il fallait qu'une femelle vienne troubler, in absentia, cette atmosphère de confidences masculines, et ce moment particulier où deux hommes se livrent leurs visions du monde. Encore que, cette fois, le Castelmaure avait poussé au vice, demandant pourquoi son obligé n'avait aucune femme, quand il semblait en avoir une.
La nouvelle ne surprit pas le jeune Duc. Tel avait été leur contrat, d'emblée : Anthoyne étant Seigneur, il jouit d'une liberté que n'ont pas tous les serviteurs du Nivernais, et loin s'en faut. Il peut aller et venir, tant qu'il a soin de prévenir, il peut avoir lui-même sa suite, réduite, il peut convoler. Charlemagne n'est pas son suzerain. Il n'est que son maître. Et en Seigneur, il parle.


Wolback. Bien.

Si le nom indique à l'Aiglon la noblesse, s'il a des échos bretons, le Prince ne se risque pas au commentaire. Il ne connaît pas ces gens. Il s'abstient de remarquer, quoique l'exercice soit son préféré.

Votre sacrifice est louable, et flatteur. J'ai appris à ne pas croire à toutes les flatteries. Quant à la nature de votre geste, elle ne mérite pas ma reconnaissance. Celui qui se sacrifie le fait par volonté. Je pense que les gens doivent assumer les choix qui leur sont propres sans s'en faire plaindre ni en mander reconnaissance. Après tout, je ne vous ai rien demandé. Peut-être, maintenant que nous nous connaissons, oserai-je vous demander de ne plus me quitter. Mais le choix de venir fut pleinement votre. Je n'ai nul remerciement à vous faire, ni nulle gratitude à vous communiquer.

Telle était la froideur de l'héritier. Pourtant, quand il prenait l'instant d'y réfléchir, pensant au confort de cette situation et à la sûreté de cette garde, ainsi qu'à sa qualité. Pensant que lui-même n'avait à se plaindre de rien, il trouvait une certaine gratitude envers Maillé. Une gratitude certaine qu'il tairait ou ferait taire, comme il le faisait pour toute émotion, car les émotions sont perverses et dangereuses.
Enfin, le corps noir et blanc se lève, un soupir sur les lèvres.


Il est tard, désormais.

Qu'il le soit vraiment ou pas importait peu. L'Aiglon estimait avoir assez parlé, quoi qu'il eut pu chercher à en savoir plus, mais sa curiosité ne s'assouvissait jamais en conversations. Il leur préférait des rapports secs et durs, venus de partout par quelques envoyés cagoulés.

A moins qu'il y ait un autre sujet que vous vouliez aborder, auquel cas je resterai. J'ai à faire.
Quant à votre mariage. Soyez assuré que je saurai me montrer généreux.


Pas tant par gentillesse que par usage. Un usage tout Béatricien, le cadeau. Bonne mère, dont Charlemagne peine à avoir le caractère. Il a tant préféré son père...
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That's a hair flip !
Anthoyne
Si Anthoyne devait se fier à tout ce que son maître lui avait dit, il aurait facilement conclu que la diplomatie ne semblait pas être un point fort de Charlemagne. Avec ses paroles, le Prince en aurait vexé et frustré plus d’un. Mais cela n’était-il pas fait exprès ? L’Infant ne voulait-il pas éloigné les arrivistes et tous les hypocrites du genre ? L’espoir d’un gain de retour à de bons services, voilà ce que fait courir beaucoup de personnes. Ou alors, Charlemagne n’était pas du tout diplomate dans ce cas, ces premières lignes n’auront été qu’inutiles ! En tout cas, les intentions d’Anthoyne étaient autres. Certes, il ne crachait pas sur les récompenses matérielles ou les honneurs mais sa cause avait un sens bien plus profond, elle était dénuée de tout désir pécuniaire. Sauver la France n’est-il pas un acte charitable ? Charitable pour le peuple français ? Pour lui, assurément.

« Votre Altesse, je ne vous demande rien en retour. Comme vous l’avez dit clairement, je me suis engagé de mon propre gré, j’assume mes actes. Et en rien, je ne regrette mon geste ce jour-là.»

Un petit mensonge n’est pas très important. De plus, la confiance ne sera pas trahie car le mensonge ne sera jamais avoué ! Car Anthoyne demandait beaucoup en retour. Il voulait que Charlemagne devienne Roi de France et qu’il unisse le peuple français même si cela doit passer par les armes. Et si jamais, le Prince se détournait pour une raison ou une autre de ce destin, Maillé prendrait cet abandon comme une trahison et agirait en conséquence. Le serviteur servi. Cela ressemble au principe du « Tel est pris qui croyait prendre ». La version est légèrement différente et transformée en « Tel est le serviteur, celui qui croyait être servi ».

A peine sa phrase finie que l’adolescent se leva. C’était le signal que la conversation était close. La prise de parole suivante le confirma. Anthoyne s’inclina avant de reculer de quelques pas faisant toujours face au Prince.


« Je n’ai pas d’autres sujets à vous faire part votre Altesse. Et je vous remercie pour votre gentillesse concernant mon futur mariage. »

Quelques pas de plus et il se retrouve adossé à la porte.

« Votre Altesse, je vous souhaite une bonne soirée. Si besoin est, je reste à votre disposition. »

Dernière inclinaison de la tête et Anthoyne disparût derrière la porte qu’il refermait.
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