Violette.
-
~ Epinal ~
- - Aïe !
Les pieds de la jeune fille étaient douloureux, épuisés par de longues heures de marche. La petite brune avait lhabitude des tâches difficiles et ingrates, mais ne se faisait jamais aux voyages qui lui étaient pénibles. Mais enfin, Violette était arrivée à destination, Epinal.
Frêle, la chevelure longue et sombre, de petite taille, la paysanne semblait fragile. Pourtant, elle était résistante, ses longues journées de labeur à la ferme de son père layant endurcie. Ses yeux marrons transpiraient le calme, ainsi quune pointe de naïveté, et se faisaient parfois dociles. Rare étaient les fois où Violette haussait la voix. La brunette devait avoir entre seize et dix-sept ans. Les formes féminines étaient effacées par sa maigreur liée à sa pauvreté. Une paysanne presque sans un sous, désuvrée et à la découverte dune nouvelle ville.
Ses affaires étaient maigres, une centaine décus destinée à son installation, une robe en bon état pour être présentable si une occasion exceptionnelle se présentait, et une miche de pain desséchée, presque immangeable. La faim dailleurs la tiraillait, elle qui avait économisé pour déménager. Son père était mort depuis deux semaines maintenant et Violette avait délaissé la ferme familiale. Ses douze frères et surs étaient déjà partis depuis longtemps : morts, disparus, chassés pour certains dentre eux. Le père avait donc fait en sorte doffrir un peu déducation à la cadette pour quelle puisse sen sortir après sa mort. Mais cruellement en manque dargent, rien ne retenait la brune à la ferme qui préféra partir vers la ville la plus proche afin de trouver un travail.
Il était aux alentours de midi lorsque Violette reçut la clé de sa petite maison. Une pièce avec une paillasse, une table, une chaise et de jolis trous au toit. Dehors un petit potager lui permettrait de récupérer une poignée d'écus en revendant ses légumes. Ce nétait pas beaucoup, mais cétait déjà ça. Plus tard elle se rendit en taverne, croisa quelques personnes dont un seigneur local à qui elle proposa plus ou moins ses services. Car la néo-spinalienne devait trouver une occupation de longue durée si elle voulait vivre de façon décente et ne plus avoir faim chaque matin. Mais en dehors des tâches basiques de la ferme et de la maison, elle savait faire peu de choses. Tous deux décidèrent donc de sentretenir plus tard à ce sujet avant que Violette ne quitte les lieux pour faire le tour de la ville et passer au marché.
La ville semblait agréable, les habitants gentils, et le marché plutôt bien fourni. Peut-être trop car tout la tentait mais rien ne lui était accessible maintenant quelle navait plus que deux écus en poche. Violette passait détal en étal, se promettant de revenir plus tard pour sacheter quelques petites choses une fois quelle aurait plus dargent. En attendant elle continuait à parcourir le marché, souriant aux gens quelle croisait, prenant son temps, absolument pas pressée de retourner dans sa bicoque miteuse.