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[RP ouvert ] Sur une morte -

Pelotine.
" Elle priait, si deux beaux yeux,
Tantôt s'attachant à la terre,
Tantôt se levant vers les cieux,
Peuvent s'appeler la Prière. "
* Alfred de Musset " Sur une morte "

[ A Vannes, avant de reprendre la route vers Rohan ]

La charrette était prête, complète et son contenu vérifié plusieurs fois.
L'envie de partir était bien plus grande que la fois précédente, non elle ne fuyait pas, elle respectait.

La douce Pelotine voulait après un après midi passé en la compagnie de son époux, se retrouver un peu seule, en tête à tête avec elle même.
Le début de soirée arrivait, la nuit allait tomber et les étoiles avec.
Parlons en de ces étoiles, qui depuis des années faisaient rêver la croque-mort, sa mère lui répétait souvent qu'il s'agissait de tout nos rêves, tout nos souhaits.
Le sien de souhait, aujourd'hui était d'oublier, effacer tout ce qui la submergeait ces derniers temps.

Cette incapacité à se rendre utile pour sa Bretagne, l'impression de n'avoir rien fait et de ne jamais pouvoir.
Cette incapacité à rendre l'amour qu'on lui donnait si bien.
Cette incapacité à gérer son instabilité sentimentale et émotionnelle.

Il faisait frais ce soir là, bien assez pour glacer ses pensées, figée qu'elle était face à lui, qui lui déversait toujours un peu plus son amour, il l'inondait d'affection, cette même affection que la jeune femme était persuadée de ne pouvoir lui rendre.
Malsaine, l'était elle ? Peut être... désespérée certainement.

L'amour lorsqu'il est éprouvé doit il être démontré ? Si tel était le cas, elle n'y parvenait pas, elle y parvenait mal.
Le ventre s'arrondissait, jour après jour, plus le temps passait, plus elle se détestait, comment pourrait elle aimer et apprivoiser cet enfant si elle ne parvenait à combler le père ?

*Que tout disparaisse, il faut se foutre de tout...*

Il fait sombre désormais, la nuit est tombée.
Elle porte sa longue robe blanche et épurée, silencieuse elle marche, elle marche jusqu'à l'étendue d'eau, la même ou quelques années plus tôt elle avait tant rit auprès de son amie.
Quelles pensées la traverse à présent ? Pays de silence et de solitude qui lui appartient, les mots n'y ont pas leur place.
Ses bottes sont retirées, c'est pieds nus alors que la silhouette s'engouffre doucement dans ce qu'elle appelle la sueur de la terre.

Ses jambes trop lourdes de l'avoir porté s'affaissent, le ventre rond disparaît emportant avec lui la poitrine et les blanches épaules, les cheveux noyés se confondent désormais avec l'eau troublées, troublante d'obscurité.

Les mains ouvertes et paumes vers le ciel, l'Ophélie s'écroule sans le chant.



"Tu hésites et tu m'attends
En te cachant la figure
Dans ta robe retroussée,
De peur que ne te défigurent
Et la honte et les regrets."
* La noyée de Serge Gainsbourg
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Guigoux
[Vannes, avant la reprise de la route vers Rohan.]

La charrette était prête, son contenu nullement vérifié! Il faisait encore chaud. Et Gui sortait de taverne complètement éméché. Il prenait la route vers les herses de la ville, mais les gardes notant un état d'alcoolémie avancé avaient décidé de le stopper. Il fut reconduit à la taverne d'où il venait. Il n'arrivait même plus à poser correctement sa canne au sol, manquant de se vautrer à plusieurs reprises.

Il ne chantait pas encore.

Arrivé devant la taverne, le gentil portier que Gui avait éclopé d'un œil et d'un tibia plus tôt dans la journée, lui refusa l'entrée. Voilà Gui condamné à errer. Il avait décidé d'aller faire un tour à la plage, ou proche d'un lac, il ne savait pas. Mais il y allait gaiement en chantonnant:


-Quand la boiteuse s'en va au marché! Quand la boiteuse s'en va au marché! Elle n'y va jamais sans son panier! Elle n'y va jamais sans son panier... Et elle s'en va, le long de la rivière, tortillant du cul, des fesses et du derrière! Ah! Jamais on a vu, non jamais vu, un aussi beau cul que celui de la boiteuse! Ah! L'on ne verra plus ne verra plus, une boiteuse avec un si beau cul, sur l'air du tralalala, sur l'air du tralalala, sur l'air du tralalalalala!*

Puis il s'est gaufré, il s'est viandé, il s'est vautré sur le sol et a rit pendant deux longues minutes avant de finalement s'endormir, en rêvant du derrière de la boiteuse.

[Quelques heures plus tard.]

Je me suis réveillé avec un atroce mal de tête. La langue pâteuse, et les cheveux poussant dans ma calebasse. Ou alors un troupeau de vache m'était passé sur le corps, ou alors j'avais trop bu. La seconde possibilité était plus probable étant donné que les vaches ne passaient pas par là... Je me suis donc levé, et j'ai tapé mes vêtements rapidement, plein de poussières, les cheveux en pétard. Je devais avoir une haleine de cheval. J'ai récupéré ma canne qui gisait à mes côtés et j'ai repris ma marche le long de l'eau avant de trouver un point calme. C'est ainsi que pour être présentable, et comme il me restait un peu de temps avant le départ, j'ai décidé de me baigner.

-Il fait bien calme ici, et vu l'épaisseur des buissons, je doute qu'on vienne me chercher des noises.

Oui ce dialogue était inutile, mais j'avais besoin de m'entendre parler, pour chasser les bourdons de ma tête. Je me suis donc déshabillé et suis entré dans l'eau. Laissant mes effets de sur la rive. il faisait frais, et l'eau était déjà fraîche. C'est fou ce que le temps change vite. J'ai plongé et j'ai nagé un peu avant de refaire surface. Au loin sur l'eau, flottait une souche d'arbre, enfin ce que je pensais être une souche d'arbre. J'ai donc décidé de la rejoindre à la nage et de la sortir de l'eau. Mais au fur et à mesure que j'approchais, la souche prenait une forme bizarre. J'ai plongé et j'ai fais le tour de la "branche". Et je me suis alarmé. C'était trop humain.

Je suis remonté prendre une inspiration, et il fallait sortir la femme de l'eau. La tirer par les pieds ne me semblait pas être une bonne idée, la tirer par les cheveux était une solution... Tirée par les cheveux. Oubliant que j'étais nu, j'ai retourné la femme au bidon bombé. Elle devait être vraiment mal. C'est à ce moment que j'ai reconnu ce visage frêle et fin. Empli d'un mélange de colère et de d'un frisson de peur, je lui ai passé un bras autour du ventre et j'ai nagé jusqu'à la rive. Je l'ai tirée hors de l'eau et j'ai vérifié qu'elle respirait. c'était le cas. Je l'ai donc déplacée hors de portée des vagues et j'ai dit:


-Pelotine, si tu m'entends, je reviens. Je vais chercher de l'aide et de quoi me vêtir.

C'est ainsi que je suis parti en courant sur les chemins, espérant croiser quelqu'un et ne le croiser qu'une fois que je serais habillé....
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Lyveana
[ Aux portes de Vannes ]

La brunette était fin prête pour repartir sur Rohan. Elle commençait à s'habituer à ces allers retours. Le prochain voyage qui l'attendait serait long et sans étapes. Elle devait donc changer sa diète de barbaque par celle plus végétarienne en ne mangeant que maïs et que du maïs.
Ses économies ne lui permettant plus de manger de la chair animal. Elle devait se sacrifier sinon pas de voyage et il était hors de question qu'elle reste à Vannes. Lyv souhaitait connaitre la Bretagne et l'occasion se présentait à elle.
Mais c'est qu'elle en avait horreur de ce maïs dont les grains avaient une fâcheuse habitude de se coincer entre les dents. Brrrr !! Elle avait donc entassé avec mépris dans son baluchon plein d'épis ne laissant guère de place pour autre chose...
Mais bon elle n'avait rien d'autre sur elle donc le problème ne se posait pas.
Elle attendit au lieu du rendez-vous...elle commençait à s'inquiéter de ne voir personne. Elle piétinait sur place, elle faisait les cents pas ...personne...c'était-elle trompée de jour ?
Mais nonnnn elle venait tout juste de les quitter en taverne et le départ lui avait été bel et bien confirmé.
Alors ? Que faire ? Bouger de là ? Rentrer à l'auberge ?
La poitevine commençait à très mal le prendre, n'aimant pas qu'on lui pose des lapins.
Elle attendrait donc un peu..juste un peu...et...


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Famille Lautrec recrute
Violinah
Que faisais-tu là ? Tu réfléchissais, sûrement. Ah, quel beau mot, Violinah ! Réfléchir. Mais à quoi pouvais-tu bien réfléchir ? Arrivais-tu seulement à ordonner tes pensées ? Evidemment que non. Tu n’y arrivais pas, et tu enrageais de ne pas y parvenir. Tu déambulais, nerveusement, sans trop voir où tes pas te menaient. Ton esprit relisait les mots les mots envoyés par Sellig. Tu avais alors souri, amèrement. « Ne laisse pas d’autres gentils hommes tomber dans tes filets »… Tu souris à nouveau, Violinah, mais cette fois ton sourire se fit cynique. Qu’est-ce qu’un homme déchu peut être violent ! Un instant, tu crus comprendre pourquoi Guillaume s’emportait comme ça, parfois. Guillaume… Un soupir s’échappa de tes lèvres. Tes yeux quittèrent tes pieds et s’élevèrent jusque la lune. Elle est toujours là, Violinah. Elle sait tout de toi.
Ce soir, tu as enlevé tes bottes. Tes pieds nus foulaient la route sablonneuse, se recouvrant au fur et à mesure de poussière… Mais tu t’en fichais. Au contraire, tu revivais les instants glorieux des Enfants du Vent…
Toujours dans le passé, Violinah. Pour preuve, par deux fois tu as appelé ton cousin Guillaume… Mais ils se ressemblaient tellement que c’en était presque comme s’il revivait. Tu poussas à nouveau un soupir. Non, décidément, réfléchir ne te menait à rien. Si ce n’était te perdre encore plus.
Tu étais tellement absorbée, occupée à regarder la lune et rêver, que ton pied buta sur une pierre et que tu t’étalas de tout ton long. Au moins, désormais tu étais sûre d’une chose : la terre n’était pas ton mets favori. Tu laissas s’envoler quelques secondes avant de te relever péniblement. Tu étais crasseuse. Tu te regardais de haut en bas, immobile ; et soudain, comme une bulle, ton rire éclata. D’abord franc, sincère, il devint nerveux et incontrôlable. Ton rire te fit peur, Violinah. Tu ne voulais pas savoir ce qu’il impliquait. Ce qu’il soulevait. Un mot, un nom te revinrent à l’esprit. Honteuse, tu plaquas tes mains sur tes lèvres. Tu restas là, haletante, puis, avec crainte, tu retiras tes mains, lentement.
Tu te remis en route. Tu commenças à grommeler. Tu réfléchissais, mais tu trouvais que cela te mélangeait les pinceaux plus qu’autre chose.
Tes yeux fixèrent à nouveau tes pieds, balayant le sol. Tes pieds finirent par rencontrer des racines, et tu relevas les yeux. Effectivement, il faisait tout noir. (Et le premier qui me dit de la fermer, il se prend une baffe. C’est moi qui raconte.) Tu marchas un peu, tes pieds faisaient craquer le bois mort, ton esprit se vidait peu à peu. Bref, le bonheur. Enfin, le tableau aurait été parfait si un mouvement capté du coin de l’œil n’était pas venu l’entacher.
Tu regardas attentivement. Et tu regrettas aussitôt de l’avoir fait. Parce que voir ton cousin, dans son plus simple appareil, n’était pas forcément la chose que tu souhaitais le plus au monde. Tu rougis et détournas les yeux.
Il semblait chercher quelque chose, aussi ta tête ordonna à tes pieds de faire demi-tour. De le laisser tranquille. S’il était nu, c’est qu’il y avait une raison et tu n’avais certainement pas à t’en mêler. Aussi tu quittas rapidement le bois. Tes pieds parcoururent le chemin dans l’autre sens, et tu entras à nouveau dans la ville.
Et tu tombas sur…


« Lyveana ! »

Tu t’approchas d’elle.

« Prête à r’partir ? ‘Tention, parc’qu’après Rohan, c’est Brest, et à Brest, y’a des falaises ! C’est l’bout du monde ! »

Ton sourire se fit malicieux.

« Prête pour l’suicide collectif ? »
Pelotine.
[ Toujours au même endroit, mais dans la boue messieurs/dames, cette fois ci, parce que lorsqu'on porte une robe blanche c'est pour la salir ! ]

Depuis de longues minutes, plus aucune conscience, ni d'elle même, ni du monde qui l'entoure.
Absence totale de discernement, elle n'est plus qu'un corps, étendu dans la boue.

Ses yeux sont ouverts pourtant, ils regardent le néant.
Combien de temps va t'elle rester ici, seule ?
Tout ce qui la raccroche à la vie c'est cette douleur, cette terrible douleur qui brise ses tympans.

Sa tête se comble de prières, rythmées par le glas.
Petit à petit la conscience revient pourtant, le froid lui glace les entrailles et d'un geste désespéré elle tente de se redresser, peine perdue, la terre ne souhaite pas la laisser s'échapper, impuissante sous le poids de ses étoffes trempées, la jeune femme retombe et abandonne.

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Lyveana
[ Toujours aux portes de Vannes ]

Sa peau frissonnait à chaque petite brise, l'air rafraichissait l'atmosphère à mesure que le soleil déclinait teintant le ciel de couleur ambrée.
Lyveana n'y croyait plus. Elle attendait là juste pour le fait d'attendre ne sachant trop où aller.
Alors que plissant ses yeux elle aperçut une silhouette. Gui ? Non ! La démarche était bien trop féminine. Qui était-ce donc ?
Grand sourire venant illuminer son visage en voyant la belle Violinah s'approcher.


Violinah !!

Lyv s'esclaffa en entendant ses paroles. Oui elles y tenaient à faire ce saut. Une idée folle d'un soir en taverne. Pourtant elles n'avaient rien bu, la taverne avait été vidé pour fermeture.

Je suis prête et plus que prête Violinah! Je n'ai jamais été aussi determiné de ma vie !!

Aucune jugeotte dans leur jeune tête. Elles voulaient sauter du haut d'une falaise et toucher le fond de l'océan. Affronter la peur, affronter le vide. Le soucis c'est qu'elles ne connaissaient pas les falaises de Brest. De plus est, Violinah ne savait pas trop nager et Lyv doutait de ses capacités à pouvoir flotter et à garder la tête hors de l'eau.Deux jeunes sirènes débutantes et bien trop confiantes. Ca promettait.

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Famille Lautrec recrute
Ladra
[Vannes, même jour, à peu près même heure]

Il avait passé la nuit seul. Son épouse n'était pas rentrée et il était mort d'inquiétude. Il était passé au calvaire, où elle n'était pas. Puis dans chacune des tavernes vannetaises, l'une après l'autre, à l'exception de celle de sa sœur où il savait que son épouse ne pourrait jamais être.

Il s'était ensuite rendu au marché, et plus particulièrement sur les étals des tisserands, mais là encore, point de trace de son épouse.

Puis il avait erré, l'âme en peine et l'inquiétude grandissante, dans la ville, cherchant dans chaque rue, chaque ruelle, la trace de Pelotine.

Ecarter les recherches. Après la ville, les alentours. Il marchait donc d'un pas pressé sur les chemins qui bordent Vannes, la tête allant de droite à gauche, cherchant dans chaque fossé, chaque bosquet, sans jamais trouver ce qu'il cherchait.

Et au détour d'un chemin, il vit apparaître, courant sur deux jambes et une canne, nu comme au premier jour, l'homme que l'on nomme Gui, Guigoux de son vrai nom, visiblement en proie à une panique qui ne fut pas de nature à rassurer le jeune homme.

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Guigoux
Dans la panique, j'ai pris un morceau de bois pour m'aider, le genou me lançait à nouveau... Mais il fallait faire vite. Alors, j'ai commencé à partir avec mes trois jambes. Quatre serait prétentieux... J'ai marché vite, et j'ai vu un homme au loin. Homme qui, si il me connaissait, m'aurait aisément reconnu. Je commençais à n'avoir plus de souffle, mais le pire était qu'il fallait repartir vers Pelotine au rythme d'un homme valide. Et j'imaginais déjà la souffrance que cela engendrerait.

-Hep! Vous... Là bas! Y a quelqu'un qui a besoin d'aide! Allez me chercher Ladra Ap Maelweg, dites lui que sa femme a besoin de lui, que c'est urgent!

Évidemment que non, je n'avais pas reconnu l'homme. En plus j'avais mal! Une fois que j'ai eu dit ça, je suis reparti dans l'autre sens, avec pour ambition de rejoindre Pelotine, oubliant une fois de plus ma nudité. Mais... L'homme se rapprochait.

-Vous devriez aller...

Et j'ai reconnu l'homme. En fait, il n'y avait nul besoin de lui répéter, puisqu'il était là. Il m'avait largement dépassé avant que je ne dise:

-Oh! Si vous m'attendiez! Vous ne savez pas où est votre femme!

Ils m'énervaient ces gens valides là, à foncer sans réfléchir... J'allais aussi vite que je pouvais, et je m'étais engouffré au travers d'un chemin assez désagréable, les branches fouettaient l'air à notre passage, et les ronces me lacéraient la peau. C'est ça d'être nu.

-Je l'ai trouvée dans l'eau! Je vous expliquerais après. Elle respire.

Nous avons terminé de rejoindre la jeune femme. Qui était encore au sol. J'ai failli lâcher: "Voici la bête!". Mais cela serait mal venu, et je ne parlais pas comme ça de mes ami(e)s.

Évidemment, je l'ai laissé passer. Il n'y avait que cela à faire. Mais je suis resté debout à ses côtés, appuyé sur ma canne de fortune.


-Vous savez quoi faire?
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Ladra
Il va falloir qu'il lui explique, celui-là, pourquoi il court nu sur le chemin et l'amène directement à sa femme. Mais pas maintenant, pour le moment l'adrénaline coule à plein dans les veines du jeune homme aux cheveux noirs.

Ils sont énervants, ces handicapés, à marcher si peu vite alors que la situation exige, au contraire, qu'on se précipite. Il l'aurait bien planté sur place s'il avait su où courir. Le problème, c'est qu'il ne sait pas où elle est. Donc il ronge son frein en le suivant.


-Je l'ai trouvée dans l'eau! Je vous expliquerais après. Elle respire.


Il la voit...allongée sur le sol, inerte. Il se précipite à ses côtés, elle est pâle, presque livide. Une larme coule sur sa joue tandis qu'il caresse délicatement la sienne

Ca va aller maintenant, je suis là, tout va bien...

Et il se penche à son oreille et parle, parle, parle doucement, tentant de la rassurer, de la ramener parmi le monde des vivants
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Pelotine.
Ses yeux fixent toujours les étoiles, ses souhaits, son souhait.
Mais rien n'est effacer, rien n'est si simple, alors la douleur est bien plus grande encore, il faut savoir affronter ses démons, assumer ses erreurs, sans vouloir les fuir.
Mais lorsque la fuite fut entamée, ne faut il pas avoir doublement honte ?

Lentement le voile s'évapore, les pupilles se dilatent et semblent enfin chercher à capter le regard de Ladra dont la voix réchauffe le coeur de la croque, impossible malheureusement, le visage du jeune homme étant encore joint au sien.
L'unique vision qui s'offre à elle reste Gui, alors qu'elle n'aurait jamais du être perturbée par la présence de son ami, qui certes boiteux n'était en rien provoquant habituellement, la ressuscitée constate qu'il n'a rien trouvé de mieux à faire que de se balader nu devant elle pour la ramener à la vie.
Curieuse idée de la part de Gui, qui pourtant avait du décliner une émasculation gentiment proposée par le beau ap Maëlweg.
Que faisait il nu, avec elle ? Et en présence de Ladra ?
Qu'allait penser son époux ? Allait il mettre à exécution la menace proférer le même jour ? A ces pensées, qui pourtant n'avaient rien à faire dans un moment pareil, Pelotine sourit, faiblement, mais c'est un début.

Ce qui lui permet réellement de reprendre des couleurs, ce sont les caresses du corbeau, sa voix chaude et constante, son calme et son amour.
Une fois de plus il est là pour elle, alors que l'inverse devrait être évident.
Une fois de plus elle tremble de honte, dépendante qu'elle est...
Mais une fois de plus elle craque et se laisse aller, rapprochant sa main de la sienne et la serrant doucement, qu'il prenne soin d'elle, mais cette fois ci, elle le lui rendra.


La tête lui tourne, son corps tremble, la vie revient oui mais elle se manifeste brutalement, sans l'épargner.
Le premier à exprimer son mécontentement est l'enfant qu'elle porte, et qui s'agite sans retenu au beau milieu de ses entrailles, c'est la première fois qu'elle le sent vivant...
Elle se redresse, prenant appuis contre Ladra, mais ne lâche pas Gui du regard.


J'ai froid...Violinah..

Pourquoi elle ? Parce qu'elle est de la famille à Gui et très certainement à coté de la charrette, avec les autres voyageurs.
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Guigoux
Il avait royalement ignoré ma dernière question. Mais il avait ressuscité mon amie, sa femme. Un frisson me parcouru le dos. Je commençais à avoir froid. Allez savoir pourquoi. Et l'homme aux cheveux noirs restait à ses côtés. Et moi je serrais ma canne de fortune, et m'enfonçait une écharde dans la main. Je la regardais, si pâle et fébrile.

J'aurais pu lui poser la même question que celle que posera St Pierre à un certain JFK: "Mais qu'est-ce qui t'es passé par la tête?" Mais non. Je l'ai fixé, encore, et Ladra aussi. J'ai frissonné plusieurs fois. Le peur et le froid. Le froid?

Je me suis alors rendu compte que j'avais oublié mes vêtements sur la rive. "Damned" pensais-je, "Je suis fait!". Bien évidemment, je pensais à Ladra et à la discussion de taverne tournant autour de l'intégrité de mon engin, qui, avec l'eau et le froid ne pouvait plus servir de quatrième canne. Mais pourquoi je vous raconte ça? Bref...

J'ai pris conscience de ma nudité, et le rouge s'est accentué sur mes joues. J'avais récupéré mon souffle, grand bien m'en fasse. Puis elle s'est mise à me fixer DANS LES YEUX! Et là j'ai aussi réalisé que j'étais nu pour moi, pour Ladra mais aussi pour elle! Imaginez un peu le malaise! Et elle avait froid, et c'était normal, l'eau était fraiche à cette heure-ci. Mais ce n'était pas moi qui allait lui proposer mantel, hein! Et elle a demandé après Violinette. Ma chère cousine. Mais pourquoi? Je ne le savais, et ne le sais toujours pas. J'ai regardé Ladra.


-Bougez pas je reviens.

A quoi je m'attendais en disant ça? Qu'ils partent en courant en me disant: "PERDU! C'est toi le chat!"? C'était un réflexe stupide. Et au lieu d'aller vers là où nous arrivions avec Ladra, je me suis approché de l'eau et j'ai couru dedans, jusqu'à ce que je me mette à nager. J'ai pris mon mal en patience, et c'est le cas de le dire, et je me suis tapé un 100 mètres nage libre en moins d'une minute. "Oui, c'est un temps très moyen, mais mon genou me lançait et je n'ai pas pu donner mon maximum... Ce sera pour la prochaine fois!" En espérant qu'il n'y en ai pas.

Je suis sorti de l'eau, ayant perdu mon souffle à nouveau. Cela commençait à devenir une habitude. Et je me suis rhabillé en vitesse, n'oubliant rien sur la berge. Puis, avec ma canne nous avons tracé notre route jusqu'à la charrette très rapidement.

Lorsque je suis arrivé, Lyveana et Violinah étaient là. Je venais de rereperdre mon souffle et j'ai dit:


-Videz... respiration Moi...respiration Cette... respiration charrette! Déglutition!

-Y a une urgence!Multiples respirations profondes.

Je me suis alors approché de l'arrière de la charrette et j'ai dégagé tout le superflu au sol, abandonnant ma canne, qui gisait, mourante sur le sol. Nous avons remis ce qui était au sol dans la seconde charrette, mais j'avais pris la précaution de prendre deux couvertures. Je suis monté à l'avant de la charrette vidée et j'ai lâché.

-En charrette tout le monde! On doit rejoindre Ladra et Pelotine.

Puis... Fouette cocher! Direction la forêt en leur expliquant.

-Pelotine était dans l'eau, je l'ai sortie de dans cette obscure flotte, par chance j'ai croisé Ladra qui allait vers là bas aussi. Alors y a urgence.

Je n'étais pas dans leur tête mais vu leur tronche, j'étais un extra terrestre. Lyveana et Violinah étaient là, et de toutes façons, j'allais forcer le passage broussailleux que nous avions traversé avec Ladra une dizaine de minutes plus tôt.

-Pelotine a demandé à te voir Violinah.

Et, comme promis, j'ai défoncé les ronces et les branches avec la charrette pour atteindre cette plage de galets...

-ATTENTION DERRIÈRE!!! BRANCHES EN VUE!

Au moins, je n'avais pas rerereperdu mon souffle.
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Violinah
Tu ris avec elle.

« Bon alors, si on est tout’les deux prêtes, c’est bon, c’est suffisant. Enfin j’crois ben… »

Fille du Vent, tu vas faire quelque chose que tu n’as jamais fait. Pour un peu, tu verrais Guillaume te regarder d’un air réprobateur avant d’éclater de rire et de te laisser faire. Il t’aurait sûrement même poussé !
Tu ne sais pas nager, mais après tout, qu’importe ? L’essentiel est de s’amuser.


« On avait ben dit à… »

Mais tu n’as pas le temps de finir ta phrase que Gui surgit de la nuit. Il est habillé, et tu rougis.
Il vous demande de vider la charrette… Tu obtempères sans poser de question, tu l’imites.
Tu ne sais pas ce qui se passe, et cela fait monter une pointe d’angoisse en toi. Tu respires calmement pour exhorter ton cœur à ne pas s’emballer, tu l’aides à tout recharger de l’autre côté. Gui, dis à ta cousine ce qu’il se passe. Ne la laisse pas dans l’ignorance, vois comme elle est troublée.
Toutes les deux, vous montez à l’arrière de la charrette, non sans échanger un regard inquiet. Que peut-il bien se passer pour que ton cousin soit dans cet état ?
Le cheval part, et il finit par vous expliquer. Tu hésites à lui demander la raison pour laquelle il était tout nu, mais tu te dis que cela attendra. Et puis.. A le voir comme ça..
Tu le superposes à l’homme de tout à l’heure et tu rougis plus encore. Gênée. Qui ne le serait pas ?
Il se retourne vers toi, et t’annonce quelque chose qui te sonnes. Pourquoi demander à te voir toi ? Tu ne la connais qu’à peine, Pelotine. Croisée simplement parce que Gui a insisté, c’est important lors d’un voyage de connaître tous les membres du groupe.


« Pourquoi moi… ? »

Tu ne fais que demander la question que Gui & Lyveana doivent se poser, mais il fallait que tu le dises à voix haute. Toi qui n’aime pas parler quand ce n’est pas utile, là… Là, tu devais le demander. Tu réfléchis. En quoi pourrais-tu être utile, Danseuse de Feu ? En quoi toi, Violinah de Guennec, pourrais-tu aider une amie de ton cousin ?

« J’sais pas trop ben en quoi j’pourrais être utile.. M’enfin, on verra ben. »

Et vous arrivez. Tu sautes de la charrette, tes pieds nus s’entrechoquant avec les galets, mais peu importe. Tu t’avances. Tu aimerais te rouler en boule et ne plus rien voir, mais ton corps ne t’obéit pas, et tu arrives à la hauteur de Pelotine.
Lentement, tu t’abaisses, et tu affiches ton plus beau sourire, qui se veut à la fois bienveillant & rassurant.


« M’avez d’mandée… J’suis là ! »
Ela
Attachée que j'étais à mon cher Guigoux, je n'étais pas loin lorsqu'il trouva celle qui autrefois avait été mon amie.
Que lui arrivait il donc ?
Je savais, n'étant plus qu'une âme omnisciente, combien sa vie avait changé depuis lors, mais je me demandais par quel profond désespoir, elle avait elle aussi entrepris ce geste.
Mon amie d'alors m'avait toujours semblé bien plus forte que moi.....
Malgré moi, je restais avec elle sans suivre mon cher Gui, alors qu'il partait tout dévêtu, à rechercher une aide quelconque.
Je m'approchais alors de Pelotine et lui murmurais à l'oreille des mots doux :

Pel, mon amie, sois forte.
Sens cette vie en toi.....
Ne fais pas la même erreur que moi.
N'abandonne pas !
Rien ne vaut de commettre cela, crois moi.......
Je suis toujours présente quelque part pour mes amis......... Gui le sait bien. Parles lui....... Il m'entend lui aussi parfois quand il a envie d'écouter...

Je vis de nouveau accourir Gui vers nous, accompagné par quelqu'un que je ne connaissais pas. Le nouvel aotroù semblait trés inquiet. Je le vis prendre la main de mon amie lui murmurant des mots bien plus doux que les miens pour la faire revenir du bon côté.
Je souris dans mon éternité, mais restais là près de mon amie.....Un peu trop sans doute, et la voyant frissonner, je m'éloignais quelque peu.
Je me fis souffle et passais près de Gui, l'accompagnant dans sa quête de secours. Comprenant sa hâte à secourir mon amie, je me penchais à l'oreille des chevaux, leur murmurant à l'oreille des choses qu'eux seuls pouvaient comprendre, et la charrette soudain pris de la vitesse......

Ladra
Elle parle. Faiblement, certes, mais elle parle, elle a donc repris conscience. Le jeune homme sent son coeur battre à nouveau, lui qui s'était mis à l'arrêt en ayant vu son aimée allongée, inerte.

Ré nu est parti, il leur demande de ne pas bouger. Cette bonne blague ! il était évident qu'ils n'attendaient que son départ pour s'éclipser en courant.

La pauvre Pelotine est transie de froid. Son mari la frictionne énergiquement, ne cessant de lui susurrer des mots tendres et apaisants à l'oreille. Il a eu peur, si peur...

Et il peste contre Ré, qui a du partir à Lille, c'est pas possible autrement, il est lent, cet estropié, c'est inimaginable, de voir ça !

Au bout d'un moment qu'il trouve abominablement long, une voix féminine s'élève derrière lui. Il reconnaît la cousine de Ré et murmure à Pelotine :


Voilà Violinah, je vous laisse à ses bons soins mon amour...

Et s'écarte de quelques mètres, ne quittant pas des yeux celle qu'il aime plus que tout au monde.
_________________
Pelotine.


"Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie ;
J'ai chaud extrême en endurant froidure :
La vie m'est et trop molle et trop dure.
J'ai grands ennuis entremêlés de joie.

Tout à un coup je ris et je larmoie,
Et en plaisir maint grief tourment j'endure ;
Mon bien s'en va, et à jamais il dure ;
Tout en un coup je sèche et je verdoie.

Ainsi Amour inconstamment me mène ;
Et, quand je pense avoir plus de douleur,
Sans y penser je me trouve hors de peine.

Puis, quand je crois ma joie être certaine,
Et être au haut de mon désiré heur,
Il me remet en mon premier malheur.
" Louise Labé (1524-1566)


Elle vit, elle meurt.
Son coeur s'enflamme au son d'une voix, Eladora ! Oh... L'amie du lac.
Un fantôme de son passé, un de plus.
Une déception supplémentaire pour la jeune femme, celle blonde amie toujours présente auprès de Gwilherm et elle... cette blonde amie qui avait fuit... cette blonde amie qu'elle n'avait pas réussi à retenir, trop nombriliste pour voir le mal être de cette jeune femme ?
Elle n'était plus, on lui avait appris, au détour d'une conversation comme ça, sans prendre de gants, rien... et on regrette, on regrette de ne pas avoir écrit, pas assez... un courrier, un seul et plus rien. Sauf la mort.
Et le fantôme disparaît, l'abandonnant avec les vivants.

Violinah est présente, Pelotine l'attrape par les épaules avant de lui murmurer quelques mots à l'oreille, il est impossible de les comprendre aujourd'hui, mais bientôt, elle saura.
Ceci fait, elle pivote doucement en direction de son époux.


Nous allons être en retard au mariage de Trilo et Annaell...


La situation ne semblait pas la perturber, bien qu'elle soit honteuse et mal à l'aise, mais il fallait bien qu'elle puisse dire quelque chose, qu'on reporte son attention sur quelqu'un d'autre, jamais elle n'aurait pensé que Gui passerait par là et encore moins qu'il ramenerait tout le groupe de voyageurs.

Le voyage.. le voyage, il faut reprendre la route.


Les yeux de Ladra ne laissent rien paraître, il allait lui en vouloir doublement, comme elle avait honte... le visage - qui reprenait doucement des couleurs - se baisse vers le sol, non elle ne veut pas croiser une nouvelle fois son regard, elle ne veut pas y lire une nouvelle fois la déception et la colère.
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