Pelotine.
" Elle priait, si deux beaux yeux,
Tantôt s'attachant à la terre,
Tantôt se levant vers les cieux,
Peuvent s'appeler la Prière. "* Alfred de Musset " Sur une morte "
[ A Vannes, avant de reprendre la route vers Rohan ]
La charrette était prête, complète et son contenu vérifié plusieurs fois.
L'envie de partir était bien plus grande que la fois précédente, non elle ne fuyait pas, elle respectait.
La douce Pelotine voulait après un après midi passé en la compagnie de son époux, se retrouver un peu seule, en tête à tête avec elle même.
Le début de soirée arrivait, la nuit allait tomber et les étoiles avec.
Parlons en de ces étoiles, qui depuis des années faisaient rêver la croque-mort, sa mère lui répétait souvent qu'il s'agissait de tout nos rêves, tout nos souhaits.
Le sien de souhait, aujourd'hui était d'oublier, effacer tout ce qui la submergeait ces derniers temps.
Cette incapacité à se rendre utile pour sa Bretagne, l'impression de n'avoir rien fait et de ne jamais pouvoir.
Cette incapacité à rendre l'amour qu'on lui donnait si bien.
Cette incapacité à gérer son instabilité sentimentale et émotionnelle.
Il faisait frais ce soir là, bien assez pour glacer ses pensées, figée qu'elle était face à lui, qui lui déversait toujours un peu plus son amour, il l'inondait d'affection, cette même affection que la jeune femme était persuadée de ne pouvoir lui rendre.
Malsaine, l'était elle ? Peut être... désespérée certainement.
L'amour lorsqu'il est éprouvé doit il être démontré ? Si tel était le cas, elle n'y parvenait pas, elle y parvenait mal.
Le ventre s'arrondissait, jour après jour, plus le temps passait, plus elle se détestait, comment pourrait elle aimer et apprivoiser cet enfant si elle ne parvenait à combler le père ?
*Que tout disparaisse, il faut se foutre de tout...*
Il fait sombre désormais, la nuit est tombée.
Elle porte sa longue robe blanche et épurée, silencieuse elle marche, elle marche jusqu'à l'étendue d'eau, la même ou quelques années plus tôt elle avait tant rit auprès de son amie.
Quelles pensées la traverse à présent ? Pays de silence et de solitude qui lui appartient, les mots n'y ont pas leur place.
Ses bottes sont retirées, c'est pieds nus alors que la silhouette s'engouffre doucement dans ce qu'elle appelle la sueur de la terre.
Ses jambes trop lourdes de l'avoir porté s'affaissent, le ventre rond disparaît emportant avec lui la poitrine et les blanches épaules, les cheveux noyés se confondent désormais avec l'eau troublées, troublante d'obscurité.
Les mains ouvertes et paumes vers le ciel, l'Ophélie s'écroule sans le chant.
"Tu hésites et tu m'attends
En te cachant la figure
Dans ta robe retroussée,
De peur que ne te défigurent
Et la honte et les regrets." * La noyée de Serge Gainsbourg
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Tantôt s'attachant à la terre,
Tantôt se levant vers les cieux,
Peuvent s'appeler la Prière. "* Alfred de Musset " Sur une morte "
[ A Vannes, avant de reprendre la route vers Rohan ]
La charrette était prête, complète et son contenu vérifié plusieurs fois.
L'envie de partir était bien plus grande que la fois précédente, non elle ne fuyait pas, elle respectait.
La douce Pelotine voulait après un après midi passé en la compagnie de son époux, se retrouver un peu seule, en tête à tête avec elle même.
Le début de soirée arrivait, la nuit allait tomber et les étoiles avec.
Parlons en de ces étoiles, qui depuis des années faisaient rêver la croque-mort, sa mère lui répétait souvent qu'il s'agissait de tout nos rêves, tout nos souhaits.
Le sien de souhait, aujourd'hui était d'oublier, effacer tout ce qui la submergeait ces derniers temps.
Cette incapacité à se rendre utile pour sa Bretagne, l'impression de n'avoir rien fait et de ne jamais pouvoir.
Cette incapacité à rendre l'amour qu'on lui donnait si bien.
Cette incapacité à gérer son instabilité sentimentale et émotionnelle.
Il faisait frais ce soir là, bien assez pour glacer ses pensées, figée qu'elle était face à lui, qui lui déversait toujours un peu plus son amour, il l'inondait d'affection, cette même affection que la jeune femme était persuadée de ne pouvoir lui rendre.
Malsaine, l'était elle ? Peut être... désespérée certainement.
L'amour lorsqu'il est éprouvé doit il être démontré ? Si tel était le cas, elle n'y parvenait pas, elle y parvenait mal.
Le ventre s'arrondissait, jour après jour, plus le temps passait, plus elle se détestait, comment pourrait elle aimer et apprivoiser cet enfant si elle ne parvenait à combler le père ?
*Que tout disparaisse, il faut se foutre de tout...*
Il fait sombre désormais, la nuit est tombée.
Elle porte sa longue robe blanche et épurée, silencieuse elle marche, elle marche jusqu'à l'étendue d'eau, la même ou quelques années plus tôt elle avait tant rit auprès de son amie.
Quelles pensées la traverse à présent ? Pays de silence et de solitude qui lui appartient, les mots n'y ont pas leur place.
Ses bottes sont retirées, c'est pieds nus alors que la silhouette s'engouffre doucement dans ce qu'elle appelle la sueur de la terre.
Ses jambes trop lourdes de l'avoir porté s'affaissent, le ventre rond disparaît emportant avec lui la poitrine et les blanches épaules, les cheveux noyés se confondent désormais avec l'eau troublées, troublante d'obscurité.
Les mains ouvertes et paumes vers le ciel, l'Ophélie s'écroule sans le chant.
"Tu hésites et tu m'attends
En te cachant la figure
Dans ta robe retroussée,
De peur que ne te défigurent
Et la honte et les regrets." * La noyée de Serge Gainsbourg
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