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[RP fermé] Diplo - Berry par-ci, Berry par-là

Della
[Ce RP est fermé et privé.
Tout ce qui se dira au cours de ce RP ne sera connu que des personnages participants.
Merci de respecter ceci.]


    Basilique Saint André - Bureau du Chambellan


Le feu crépitait joyeusement dans la cheminée du bureau de la Diplomate et le regard de celle-ci suivait la danse des flammes, son esprit vagabondant dans un ailleurs qu'elle seule aurait pu décrire.

Ce fut un coup donné à l'intérieur de son ventre arrondi qui la ramena au présent.

Elle tenait une lettre en main.
Une lettre venant du Berry.

Elle la relut, presque machinalement, car elle en connaissait chaque mot, à présent.

Citation:
A Son Excellence la Duchesse Della de la Mirandole d'Amahir-Euphor,

Au nom de Son Excellence June Sidjéno, Chancelier du Berry.

En tant que Consul du Berry auprès de votre Duché, je vous adresse mes plus sincères félicitations pour votre récente nomination au poste de Chambellan du Duché de Bourgogne. Voyez en cette missive et en la joie que me procure cette nouvelle ma volonté de marcher, avec votre autorité diplomatique, dans les pas de nos Ducs respectifs qui ont tant oeuvrés pour la paix et le maintien d'une amitié sincère entre nos Duchés.

L'ensemble du Palais Jacques Coeur, siège diplomatique berrichon, serait honoré de recevoir votre visite prochainement afin de travailler, dans l'amitié et la confiance, au développement des relations diplomatiques reliant nos provinces.

Je vous prie d'agréer, Votre Excellence, l'expression de mon profond respect.

Piercy Endelwen, Consul du Berry auprès du Duché de Bourgogne.


Elle ? Aller en Berry ?
Rien que l'idée la faisait grimacer.
Vu son état, elle aurait bien facile de décliner l'offre, cela ne serait pas un souci.

Della n'aimait pas les Berrichons, elle les haïssait même.
Elle estimait que tout bon Bourguignon se devait de maudire ce peuple barbare et poilu qui avait autrefois mener la vie dure à la Bourgogne.
Cependant, les temps changeant, les vieux s'en allant rencontrer Dieu - elle pensa à Armoria - et les jeunes ne connaissant pas toujours les détails de ces passages de l'Histoire de Bourgogne, les courants de pensée évoluaient et même sa Mère avait une tendresse particulière pour les saletés de Poilus ! C'est dire...

Diplomate avant tout, Della voulait discuter du Berry avec la Duchesse.
Elle voulait connaître sa position et savoir si elle abondait dans le sens des anciens ou celui des jeunots dont elle était.
Penser ainsi filait toujours un coup de vieux à Della...

Le mieux était de parler de vive-voix avec la Duchesse.

Plume courut sur le vélin qui serait porté dans l'heure à Maud.


Citation:
Votre Grâce,

Pourriez-vous, je vous prie, m'accorder un moment, à Saint André, afin que nous discutions du Berry et d'une lettre que j'ai reçue récemment.

Bien à vous.

DdlMdAE.


Et Della de s'en retourner à ses affaires diplomatiques...
_________________
Maud
Elle finissait un savoureux repas de volaille à la crème dans les appartements ducaux du Palais des ducs. Tranquillement, c'est vite dit. Alphonse filtrait les entrées de grouillots porteurs de missives. Cette première journée lui avait donné de l'appétit. S' essuyant les doigts sur un linge et non plus sur ses braies comme elle en avait l'habitude avant son mariage.
C'est de qui Alphonse?
A première vue votre Grâce.. et le pauvre de retourner le courrier dans tous les sens..
Et à la première odeur.. Et de humer le rouleau..Pour finir avec une moue désappointée.
A mon grand regret, je ne reconnais pas la personne.. Alors là, la honte pour Alphonse. Parce que si quelqu'un connaissait tous les sceaux, titres, couleurs de parchemins .. c'était bien lui.
Eh bien ouvrez-le misère!
Mais.. mais Votre Grâce.. je ne puis.. je n'ai pas le droit.
Alphonse, suis devant vous hein? Et je finis mon poulet.. Faites-moi donc la lecture..Vous en parlez hors d'ici.. vous savez ce qui vous attend?
Oui Vôtre Grâce...Le rat et la bouteille..
A la bonne heure..


Suçant rapidement les os.. et se délectant des sots qui l'y laisse, Maud écouta .. sourit.. et laissant la carcasse aussi nue qu'un nouveau né..

J'y vais Alphonse... Cette pauvre Madame Della...Grosse comme elle est.. je vais pas lui demander de venir ici hein? Et puis, ça me fera digérer avant de retourner au Conseil.

C'est donc une Duchesse repue qui se présenta à la Basilique.

Le Bureau de son Excellence Della de la Mirandole, la Duchesse Maud Saint Anthelme de Rivien est là pour le digestif berrichon.
_________________

"Mon âme est à Dieu, mon coeur est au Roy, mon corps est au Duc Consort""
Della
Une fois encore, la Duchesse fut accueillie par Vonalfred qui, une chance pour elle et lui, la reconnut !

Vonalfred qui trouvait toujours la Duchesse de Bourgogne bien jolie et à son goût, tourna autour d'elle, une fois, deux fois...pour s'assurer qu'elle ne portait pas d'arme, peut-être.
Puis, se disant qu'il valait mieux pour lui de ne pas fâcher le Chambellan, il conduisit la Duchesse chez la Duchesse.
Riant dans sa barbe de cette pensée, il frappa à la porte du bureau.




Oui ? Qui est là ?

C'est la Duchesse Grâce, 'Cellence.

Faites-la entrer, bon sang, Vona !

Ce que Vonalfred fit, se ployant en deux devant le passage de la Duchesse et reniflant son parfum au passage.

Merci, Vona, laissez-nous à présent.

La porte se referma et Della accueillit la Duchesse avec un geste d'invitation à s'asseoir devant le bureau.

Merci, votre Grâce, d'avoir accepté cette invitation.
Même si elle ne l'avouerait jamais, cela faisait bizarre de voir Maud devenue duchesse de Bourgogne.
Elle se souvint alors de la jeune fille encore un peu timide, dans les jardins du Louvre, vantant le bon boudin de Bourgogne. Puis, ce fut le voyage vers Paris qui repassa dans sa mémoire, le tragique voyage vers Paris...un non-retour de la Reyne Béatrice...l'attaque...et les deux femmes, Maud et Della, se battant comme des furies pour empêcher le drame...l'odeur du sang et la vue de Béatrice morte et pendue...Della en eut un haut le coeur qu'elle masqua tant bien que mal et qu'elle mettrait sur le compte de sa grossesse si Maud y faisait allusion.

Revenant au présent et à l'affaire qui l'avait amenée à inviter Maud ici, elle respira profondément avant de reprendre, d'une voix qu'elle voulu assurée.


Maud...Votre Grâce...pardonnez-moi...Voici, je vous ai demandé de passer me voir parce que j'ai reçu une invitation du Berry à me rendre là-bas afin de...je vais reprendre les termes exactes...Posant alors les yeux sur la lettre, elle cita : "travailler, dans l'amitié et la confiance, au développement des relations diplomatiques reliant nos provinces. "
Elle laissa quelques instants de silence afin que la Duchesse s'imprègne bien des paroles et reprit alors :

Maud...arf, votre Grâce, désolée...Je sais que ma Mère a eu cette envie folle de travailler avec le Berry. Sans doute parce qu'elle était amoureuse de Falco, je n'en sais rien...Toutefois, vous savez ma position envers ce duché, les Poilus, comme se plaisait à la dire Armoria - paix à son âme - ne sont bons qu'à être épilés !

Toutefois, s'il était de votre avis que nous devions entrer en relations..."amicales"...avec les poussins, je le ferais bien entendu.
Mais avant que vous ne me demandiez pareille chose, je veux être certaine que la Bourgogne n'aurait pas à rougir de faire ainsi volte-face. Personnellement, je verrais cela comme une faiblesse de tendre la main au Berry. Je ne ferais pas l'injure de vous rappeler tout ce que la Bourgogne doit comme attaques et pillages au Berry...


Della fixait Maud, espérant bien entendu, que la Duchesse abonde dans son sens.
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Maud
Entourée d'un nuage de vapeurs montreculsiennes, Maud fit son entrée dans le bureau de Della.
Elle se souvenait parfaitement bien de la dernière entrevue privée avec elle. Des embrassades qui s'étaient terminées en chantage, départ et remise de Beaumont.
Elle se doutait bien que cela ferait bizarre à son ancienne suzeraine de la voir aujourd'hui la sienne.
Un sourire au lapsus de la Duchesse... La laisser devenir familière ou mettre en avant son rang?


Merci Duchesse. Et si vous le permettez et pour ne pas émailler notre conversation de Vôtre Grâce ou Duchesse de part et d'autre, je vous appellerais Della et vous Maud.. Cela vous convient-il?

Et sans attendre, la chambellan se lança dans son explication..

Maud avait fait la guerre au Berry pendant de longs mois... aux côtés de la Duchesse de Charolais.. Les berrichons, fidèles à leur réputation faisaient de la résistance et sans le talent guerrier de Falco soutenu par le Duc Llyr et ensuite par Nebisa, le Berry ne serait plus qu'un champ de ruines.

Maud n'avait pas oublié.. Mais elle était en charge du duché.. Le Duc Zelgius avait assisté à son mariage invité par Niall et il semblait bien que ces deux là s'entendaient à l'heure actuelle comme des larrons en foire..

Misère Della, j'ai comme l'impression que ces poussins ont un très net penchant pour les Mirandole.. Quel bonheur qu'ils vous aient choisie hein?

La réflexion sur Falco la fit sourire:

Parlez de Falco à un berrichon et il aura tôt fait de vous pendre par les pieds au lustre d'une taverne, Della. Remarquez, j'ai entendu dire que les petits dans le ventre en étaient tellement secoués qu'ils sortaient plus vite..

Mains sur les accoudoirs du fauteuil.. elle pencha légèrement la tête:

Della, vous savez quand même que le Poilu a été grâcié par Feu Vonafred hein? Et que le Duc Zelgius a fait allégeance au Roy? Sans compter que nous avons un Traité d'entente ou d'Alliance signé entre la Bourgogne et le Berry..

En quoi ferions nous volte face? Misère!
Nous savons toutes les deux que le Poilu n'a cure de papier et de traité.
C'est un homme de relations avant tout..
Et vu votre état.. Mais quel homme ne fondrait pas devant une femme porteuse de descendance?

Elle avait bien d'autres arguments à avancer mais cela viendrait en temps et en heure..

Vous n'auriez pas un peu de poire Sancerroise au fait?
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"Mon âme est à Dieu, mon coeur est au Roy, mon corps est au Duc Consort""
Della
La question de la duchesse reçut une grimace comme réponse avant un franc sourire.

Ici, Maud...Notez que Della obéit à la duchesse en la nommant par son nom...il n'y a que du bon, du bourguignon. Du vin et des jus des pommes venant de nos vergers.
Que puis-je vous servir ?


Della se leva, sans trop de peine, et sortit de l'armoire deux hanaps, une carafe de vin et un cruchon de jus de pommes, elle déposa le tout sur la table avant de reprendre place.

Je sais ce qu'a fait le roi, hélas. Il accordait son pardon à tort et à travers, malheureusement, un peu trop facilement à qui savait le caresser dans le sens du poil ou pas. Je sais ce que je dis, mon époux y est passé aussi. Della se tut et fit le service.

Je dois vous contredire, Maud, car il y a belle lurette que nous n'avons plus aucun traité avec le Berry. Cela date du règne de Eusaias, alors que les Berrichons avaient mis sur leur trône ducal encore une fois, un homme déclaré félon à la couronne. Et depuis...plus rien, même pendant la régence. Le bureau diplomatique fut rouvert mais il ne se passa rien. Et c'est très bien.

Aujourd'hui, le Berry semble nous demander d'oublier le passé.
Vous qui avez connu ces moments, qui y avez sans doute laissé beaucoup de vous, comme pas mal de Bourguignons, pensez-vous vraiment que le moment soit venu de tendre la joue gauche ?

Je veux bien me rendre en Berry, si je ne donne pas la vie avant, je veux bien aller voir le Poilu, je veux même bien l'écouter mais ne me demandez pas d'en faire mon ami, pas plus que de lui laisser croire que nous avons tout oublié et que nous le pensons aussi pur que l'agneau qui vient de naître.


Peut-être l'enfant ressentit-il l'émotion de sa mère car il lui envoya un coup de pied, ce qui la fit tressaillir.
Oh !

Della porta une main sur son ventre qu'elle sentit s'apaiser alors.

Je vous demande pardon, Maud...Parfois, il me surprend avec ses coups.
Le regard de Della se fit tendre tandis qu'elle parlait de l'enfant qu'elle portait.
Mais elle reprit le fil de la conversation, très attachée à sa tâche.


Ce que je lis de la demande qui m'est faite, c'est de travailler justement sur les relations et cela va passer par des traités. Or, je ne peux avoir aucune confiance en les Berrichons et lier notre duché au leur ne me plait vraiment pas.

Vendons-leur nos poissons qui pourrissent sur le marché de Cosne, pourquoi pas ?
Mais n'allons pas au-delà, pas encore.

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Maud
Et Maud de se rencogner dans son fauteuil.. quelque chose la chiffonnait.. et elle prit quelques secondes avant de trouver ce que c'était et de faire la grimace devant le jus de pommes.
Misère Della! Vous n'auriez pas quelque chose de plus fort? Non mais pour tout vous dire, j'ai presqu'englouti un poulet à la crème avant de venir ici.
Et ça me laisse comme un poids sur l'estomac.. enfin, pas aussi lourd que le vôtre hein? Mais bon.. allons-y pour le jus de pomme.. vous saviez qu'à Beaumont, je m'étais essayée à la fabrication de calva? Niall m'avait rapporté la recette de Normandie quand il y était encore ambassadeur..


Et voilà ce qui gênait Maud.. Sans doute le fait de devoir boire le verre de jus que Della lui offrait..Comme un caillou dans une chausse.
Della.. vous si diplomate.. si fine..Voilà que vous laissez vos sentiments personnels prendre le dessus? Misère, mais à ce compte là Della, je serai allée à Paris égorger moi même le Roy Voynafred quand il a soutenu ce couard et félon de Delamark , hein? Remarquez, il a bien su ce que j'avais sur le coeur..me suis pas gênée.

Et sirotant son verre tout en fixant la Chambellan..
En aucun cas, je vous demande de devenir ami du Poilu.. Misère! Mais c'est un fait nié par personne au plus Haut en France, le Berry est rentré dans le giron du Royaume.
Et vous voyez j'ai encore le souvenir de Cosne envahie par une armée berrichonne pendant trois semaines.
Le Berry est un duché bien plus petit que le nôtre mais volatile dans ses humeurs et il n'est pas question pour le moment de prêter le flanc pour une guerre. Et puis...les berrichons sont de bons commerçants et nous aurions tort de nous priver de ces échanges.. Ce n'est pas parce que je vais acheter un bon morceau de viande à quelqu'un qu'il va devenir mon ami pour la vie hein?


Et sortant un parchemin de sa chemise..Bien plus pratique..
Vous qui parliez d'absence de traité avec le Berry, j'ai une question à propos de ce traité ..ou document..dont j'ai trouvé copie dans les archives du Conseil Ducal et qui parait-il a été publié sur la gargote Berrichonne..Est-il valide finalement?

Citation:
En ce vingt-huitième jour du mois d'Aoûst, en l'An de Grâsce Mil Quatre Cents Soixante,

Nous,
Mine de la Rose Noire, dict M1ne, Duc de Berry, Baron de Saint-Palais,
Angelyque de la Mirandole, Duchesse de Bourgogne, Duchesse du Charolais, Vicomtesse de Mussidan, Baronne de Cruzy le Chastel et du Fleix, Dame de Soirans,

A tous qui liront ou se feront lire, Salut et Paix.

Dans la pensée due à nos morts et nos disparus, mais aussi dans celle à nos parents, nos enfants, nos peuples présents et avenirs, nous réitérons notre volonté de tourner la page douloureuse du passé entre Berry et Bourgogne et d'avancer ensemble vers un avenir meilleur et une Paix durable. Les souvenirs les plus amers, les plus durs ne seront point oubliés, mais il est aujourd'hui temps de ne pas négliger les liens forts que bourguignons et berrichons ont noués au fil de leur existence, lors des batailles mais aussi lors de moments de joie, de paix et d'espérance.

Aujourd'hui, le regard tourné vers l'avenir, et au nom de l'amitié aristotélicienne, nous, Duc et Duchesse de nos provinces, nous engageons à montrer à nos duchés et à nos peuples le chemin de la réconciliation, du bon voisinage et de la Paix durable.

Aujourd'hui, nous veillerons à ce que cette paix s'installe sur nos terres, et fasse oublier nos frontières. Nos ressortissants respecteront les lois de l'autre duché, et n'y iront plus pour se battre, mais pour partager, pour voyager, pour vivre. Nos provinces pourront se rapprocher encore, culturellement, économiquement, militairement et diplomatiquement. Toute interdiction de circuler dans les terres dont nous avons la gestion est levée.

Aujourd'hui, l'avenir serein nous sourit, et nous tend la main. Et nous la prendrons, ensemble !










Cet engagement sur l'Honneur est conclu sous le parrainage de notre Sainte Mère l'Église Aristotélicienne en la présence de Monseigneur Bender.B.Rodriguez, archevêque métropolitain de la province ecclésiastique de Bourges.




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"Mon âme est à Dieu, mon coeur est au Roy, mon corps est au Duc Consort""
Della
Della avait eu une petite mimique désolée alors que la duchesse réclamait une boisson plus alcoolisée.

Hélas, j'ai tout rangé, histoire de ne pas succomber à la tentation !
Encore quelques semaines et je pourrais à nouveau savourer un bon verre de vin...Ah si vous saviez comme ça me manque.
Ce doit être le plus difficile quand on porte un enfant, c'est de renoncer au plaisir du vin.


Joignant le geste à la parole, Della plongea le nez dans son hanap de jus de pommes.

Je vous parle en toute franchise, Maud. Raison de l'invitation que je vous ai faite. Je veux que quoique vous me demandiez de faire, je le ferai, si bien entendu l'intérêt de la Bourgogne est en jeu, mais il est des choses que je ferais à contre coeur parce que je resterais persuadée que c'est une erreur. Il est des choses que l'on sent, que l'on devine aussi. Chez les Poilus, j'ai toujours senti la traitrise et la vilénie. Pendant très longtemps, le roi et les reines avant lui étaient du même avis puisque les ducs de Berry n'étaient jamais reconnus par le roi ou la reine.

Ceci m'amène à cela.

Della indiquait alors le parchemin.
Pour moi, ce parchemin ne vaut que pour ceux qui l'ont signé.
Je ne dis pas que cela vaut pour les duchés, uniquement pour les personnes.
La volonté de ma Mère était cette main tendue. Hélas, je pense qu'elle était aveuglée par les belles paroles du Poilu. Du coup, elle a signé un premier document, suivi d'un second, sans relevé qu'elle signait la première fois avec un félon et la seconde avec un duc non reconnu.
Elle avait très certainement envie vraiment d'une paix avec le Berry. Même si j'avoue ne pas la comprendre, je sais aussi que son intention était noble. Ma Mère n'est pas capable d'autre chose que de gestes nobles, vous la connaissez.
Seulement, aujourd'hui, outre le fait que le duc qui a signé ce document se mettait en défaut par rapport à la Hérauderie, je ne pense pas que nous puissions utiliser cet écrit pour servir de base à un travail réellement constructif.
Je pense encore que ce document aurait tout à gagner à être rangé aux archives et que s'il devait advenir que la Bourgogne et le Berry entament vraiment un processus de réconciliation, alors, il faudrait absolument oublier ce parchemin et réécrire un document qui aurait réellement une force.
Je me rappelle que lorsque ma Mère a apporté le premier document au Conseil, elle l'a imposé, sans demander à personne, au Conseil, si les conseillers étaient d'accord.
Cela ne lui ressemble pas et pourtant, ce fut ainsi. Je pense qu'elle fut manipulée par le Poilu et cela me ronge de savoir qu'il ait pu profiter de la légendaire gentillesse de ma Mère !

Della se leva, sous l'effet de la colère qui menaçait au fond de son coeur.
Elle haïssait les Berrichons et tellement que même lorsqu'elle s'efforçait de parler d'eux de façon neutre, il y avait toujours un truc pour raviver sa rage.

Voyant qu'elle venait de montrer sa faiblesse, elle lissa sa robe avant de se rasseoir, histoire de se donner un peu de contenance.


Pardon, Maud.
C'est plus fort que moi...Voyez...On ne peut faire confiance aux Poilus. C'est ainsi.

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Maud
Et Maud de hausser les sourcils
Misère Della, ma mère ne m'a jamais conseillé d'arrêter de boire du bon vin le jour où je serai grosse hein? Ca fortifie le sang, le vin de Bourgogne..

Et donc, de tremper juste ses lèvres dans le jus de pomme.. et d'écouter la Chambellan.. Traitrise et vilénie.. les deux mamelles du Royaume depuis le règne de Vonafred et certainement avant.. sauf que Maud n'était pas vraiment au coeur de tout ce qui se tramait ici et là.. Trop jeune..Mais les quatre derniers mois avaient aguerri la petite paysanne qu'elle était. Et donc, déposant le verre

Della.. vous m'étonnez.; Allons donc, je dirai si la traitrise et la vilénie étaient à vendre sur le marché, elles couteraient moins cher qu'une miche de pain et partiraient comme des petits pains.. Le Duc de Berry a été reconnu par le Roy.. C'est un fait..
Vous ne voudriez quand même pas qu'en tant que Duchesse de Bourgogne, je trahisse la Couronne de France, si?


Et de rire un bon coup.. Finalement, cet entretien amusait beaucoup Maud.. Sauf le passage sur Angélyque. Et Maud de froncer les sourcils

Della, votre mère est une femme remarquable. Et ce ne sont pas ses nombreux mandats en tant que Duchesse qui le démentiront.; Et encore moins le dernier.. Oui.. je sais, vous étiez en Orléans lors des troubles qui ont agité la Bourgogne.. Vous auriez du mal à saisir l'ampleur du désastre causé par le "petit Duc de Chalon" et ses sbires.. Tous soutenus à l'époque par Feu le Roy Vonafred..

Et donc..Se passant la langue sur les lèvres..
Votre mère a redressé le Duché , pardonné et mené à la réconciliation.. Pour vous dire, Même le Roy Vonafred l'a reconnue..
Elle est gentille mais pas sotte.. loin de là.
Que certains s'arrêtent juste à son décolleté et qu'ils y plongent tête baissée. Misère.. La "Mamelue" comme je l'appelais dans le temps est redoutable.
Je ne la vois pas imposer un accord au Conseil sans demander l'avis des conseillers vous voyez? Ce que vous dites me surprend.


Et reprenant le parchemin..
Donc, cet accord signé a été invalidé par La Hérauderie. Han!
Je ne savais pas que la Hérauderie Royale se mêlait de diplomatie moi hein?
Mais soit!

Il est évident que la main tendue par le Berry est à prendre. Et franchement.
Vous craignez les Poilus?
Tout le monde sait que LE Poilu..
et elle insista sur le "LE" est le patriarche du Berry.. sauf que une nouvelle génération comme la mienne prend le pas hein?
Demandez donc à mon époux , il est en très bons termes avec le Duc Zelgius et pourrait vous aider.
Sans compter que cela ne fera que renforcer les relations commerciales avec le Berry. Et je compte sur vous d'ailleurs pour aider notre Commissaire au Commerce à nouer des contacts partout où c'est possible.
Parlez donc avec le Consul.. Vous pouvez aussi l'inviter à la Basilique si vraiment votre état vous pose des soucis.
Je ne voudrais pas vous voir mettre bas au milieu des chemins, misère?
Nous verrons donc à élaborer ce traité si vous le voulez bien.
Et puis.. suspendre des relations diplomatiques en cas de non respect d'un traité..ce n'est pas ça qui nous arrêterait, hein?


Et de nouveau autour d'elle:
Della, je voudrai pas faire un caprice, mais j'ai vraiment une lourdeur à l'estomac et un peu de calva ou de marc serait le bienvenu..

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"Mon âme est à Dieu, mon coeur est au Roy, mon corps est au Duc Consort""
Della
Della écouta, parfois levant un sourcil, parfois souriant doucement.

Ne mélangez pas tout, s'il vous plait, Maud.
Le duc du Berry, celui-ci, le duc ami de votre époux, Zelgius, est reconnu par le roi, oui.
Pas ses prédécesseurs. Or, ce n'est pas avec le duc Zelgius que le vélin a été signé mais par un duc non reconnu par le roi. C'est en cela que je me permets de vous dire que ce vélin ne vaut pas grand chose et que si votre intention est de renouer quelque chose avec le Berry, il est préférable de ne pas mettre ce document en avant mais plutôt de faire table rase de tout et de partir de rien du tout.

Je n'ai pas dit que la Hérauderie avait ou pas invalidé ce parchemin, je n'en sais rien, la Hérauderie n'a rien à voir là-dedans à ce niveau-là.
J'ai dit que le duc qui avait apposé le sceau ducal berrichon s'était mis en défaut par rapport à la Héaruderie et que je trouve risqué de signer des accords avec un duc qui se moque des lois.


Parlant, une fois encore Della s'était levée et avait sorti de l'armoire une fiole de calva dont elle servi un verre à Maud.
Se réinstallant à nouveau, elle continuait :

Parlant de ma Mère, je n'ai jamais dit qu'elle n'avait pas été une excellente duchesse, jamais ni à personne. Ma Mère est une personne fantastique, à tous points de vue, et si la Bourgogne ne l'avait pas eue, nous ne serions peut-être plus bourguignons à cette heure. Nous lui devons tous beaucoup et jamais je ne dirais le contraire.
Par contre, pour ce que je vous dis, à propos de cet accord bancal, je vous assure qu'il est arrivé de nulle part, un beau jour, sans que rien avant ne l'ait préparé.
Elle l'a voulu ainsi, elle avait sans doute ses raisons sauf que très vite, plusieurs conseillers ont mis en avant cette affaire de duc non reconnu et de sceaux peut-être non valides. Mais ça, on s'en fiche totalement, le problème n'est pas là.

Enfin, vous parlez d'élaborer un traité avec le Berry ? Quel traité ?
il n'est pas encore question de traité. Il est juste question, comme le dit la lettre du diplomate : " de travailler au développement des relations diplomatiques reliant nos provinces."
Le temps d'un traité n'est pas encore venu.

Je rencontrerai le Consul du Berry auprès de la Bourgogne, je rencontrerai aussi s'il le désire, le Chancelier.
Nous mettrons à plat ce souci de l'accord que je dirais "préliminaire" pour ne pas le jeter directement au feu.
Nous écrirons un nouvel accord, officiel et valide, cette fois. Dans cet accord, on abordera le respect mutuel que nous nous promettrons de respecter, ceci incluant les lois, nous parlerons du commerce qui pourra être relancé...d'autres détails du même acabit, selon ce dont nous aurons pu parler avant.
Lorsque ceci sera signé, alors seulement, nous parlerons traité.
Le premier sera, comme pour toute autre province, le traité des Diplomates qui nous permettra d'envoyer un ou deux ambassadeurs en Berry afin de sentir d'où vient le vent.
C'est à ce moment-là que s'il le désire, votre époux pourra nous épauler, je le nommerai bien volontiers ambassadeur en Berry alors.

Voilà, selon moi, le chemin à suivre.
Ne pas brûler les étapes, s'assurer que chaque pas est dans la bonne direction, apaiser les tensions et doucement, tenter de construire, s'assurer que tout le monde joue dans la même partie et rester vigilent malgré tout.


Le jus de pomme fut apprécié après un tel laïus et ce ne fut que lorsqu'elle reposa son verre que Della observa Maud, la tête légèrement de côté.

Dites-moi, Maud, vous souffrez depuis longtemps de ce mal de la digestion ?
Avez-vous d'autres petits soucis ? Un peu de vertige ? Avez-vous plus faim que d'habitude ou au contraire, la nourriture vous dégoûte-t-elle ?

_________________
Maud
Enfin du calva et après avoir énoncé un "Merci!", la machine Della était en route.. Haussant les sourcils de temps en temps ou les fronçant...ou encore amusée, Maud observait la Chambellan:

Misère Della, vous me faites penser à un escadron en ordre de marche.
Et moi je saute dans le carrosse..

Je comprends mieux comment tout cela s'est déroulé.
Et je vous remercie des précisions.
Cet accord a été signé juste avant le Traité d'Avantin et avant la grâce Royale du Poilu.
Et je soulignais simplement que je n'imaginais pas une seule seconde la Duchesse Angélyque signer un accord sans en parler à quiconque et encore moins au Conseil Ducal.

Après avoir pris une goulée de calva, elle reposa le verre.

Magnifique! Entreprenez donc toutes les étapes que vous venez d'évoquer et que nous discuterons au Conseil. je vous fais confiance là dessus.
Et reprenez votre souffle. Je sais bien que vous êtes une excellente diplomate et que vous devez parfois interpréter des réflexions . Ce la fait partie de votre métier.. je suis plus directe, je l'avoue.


Perplexe devant les attentions soudaines de la Chambellan:
Eh bien pour tout vous dire, j'ai une faim d'ogre en ce moment et je me jette sur presque tout ce que je peux manger. Même sur ce qui ne me goûtait pas avant.
Pas de sucré hein? ça me donne la nausée.

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"Mon âme est à Dieu, mon coeur est au Roy, mon corps est au Duc Consort""
Della
L'odeur du calva flottait dans l'air et venait chatouiller les narines de la future mère qui lorgnait du côté de la fiole.

Ravie qu'enfin, Maud et elle soient d'accord, elle sourit et...c'était l’occasion rêvée de...


Hé bien, nous voici d'accord, fêtons cela !
Et hop, une rasade de calva dans son verre et une seconde pour la Duchesse.

A votre santé, Maud ! Et à la Bourgogne avant tout !


Verre levé, calva avalé.

Dieu que c'était bon !

Un hochement de tête aux dernières paroles de la Duchesse...un petit sourire en coin aussi et un regard amusé.

La nausée...tiens donc...Le matin, en particulier, au lever ?
Et certains odeurs vous semblent écoeurantes ?

_________________
Maud
Et Maud d'éclater de rire en voyant Della s'enfiler un verre de calva:

A la Bourgogne et à nos relations futures avec le Berry et je compte sur vous pour que cela avance vite hein?

Et Maud de se lever
Voilà une affaire rondement menée. Et une! Et ne m'offrez plus jamais de jus de pomme, misère! Ah! Et profitez-en pour demander une caisse de poire Sancerroise en échange d'une caisse de vin de Montréal au Consul. Il n'y perdra pas au change. Mon époux rapiat grondera mais pour le Duché, il fera bien un effort. Tu parles. Il hurlerait, ça oui!

Et pour répondre à l'interrogation de la Duchesse:
Eh bien des nausées ce matin oui.. je crois avoir un peu trop forcé sur la charcutaille.
Un péché mignon chez moi..Mais tout va bien..

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"Mon âme est à Dieu, mon coeur est au Roy, mon corps est au Duc Consort""
Della
Sourire en coin.
Ah oui, je suis absolument certaine que pour le Duché, votre époux sera compréhensif et qu'il offrira sans aucune réticence cette caisse de vin.

Pensive...Il en faudra peut-être deux. Vous savez, parfois, il faut savoir se montrer généreux.
Une caisse pour les Berrichons et une caisse pour la cave de la Basilique.
Hop, ça c'est fait.


Oui oui, je vais écrire très bientôt au Consul et je lui proposerais une entrevue.
Après...je mènerais cela au mieux, en vous faisant rapport régulier de l'avancée de l'affaire.


Et...avec un autre sourire...un peu plus appuyé, celui-là, elle reprit encore :
Oh oui, tout va sans doute très bien, Maud !
Prévoyez donc quelques nouvelles robes, de celles que l'on peut porter avec ou sans ceinture, lacées sur les côtés de préférence, avec de longs lacets.

Un air angélique, une main posée doucement sur son ventre tout rond.
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Maud
Ca roulait comme du papier à musique et Maud était bien sûre que la Chambellan arriverait à ficeler ça comme il le fallait.. C'est bien plutôt sa réflexion sur des robes lacées.. et la main posée su son ventre qui..

Vous voulez dire que je suis Grosse!
Misère!
Et elle qui pensait partir s'affala dans dans le fauteuil..

Della.. un autre verre de calva si vous le voulez bien..

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"Mon âme est à Dieu, mon coeur est au Roy, mon corps est au Duc Consort""
Della
Della servit un autre verre de calva à Maud, avec toujours un petit sourire. Il y avait comme une satisfaction dans son regard...Maud aussi connaîtrait les "joies" de la maternité...elle se sentait moins seule, du coup.

Hé oui, Maud, un enfant va naître.
C'est votre époux qui va être content !
Je vous passerai mes robes si vous voulez...


Della se leva et tourna doucement sur elle-même tout en parlant.

Celle-ci, je la portais le jour du mariage de ma Mère avec Flex.
Elle est sobre mais très confortable.

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