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[RP] Tournoiement et moult prousesses de Raoul & Mahaud

Raoulleglabre
[un jour avant la bataille - Aube sur la mine]

Paffff ! Son cartujano frappe le sol en cadence. la poussière monte au dessus de ses sabots. Robe claire, crinière sombre, tressée pour la fête, aujourd'hui. Raoul lace le cuir de ses espalières. C'est toujours délicat. Le gorgerin gène vite, si on ne s'applique pas. Grand ch'val piaffe et vient donner du nez contre le visage du spadassin agenouillé.

Va ! Bourricot ! Écarte-toi, laisse moi seul jusqu'à l'aube.


Prime, le soleil se lève au dessus de la mine. Plus loin, on lui a dit que c'était Lausanne. Le temps est au grand calme. Raoul est recueilli.

J'aime ces moments là. On est là, tous ensemble, les boucliers sur le sol. Les regards qui se croisent.
C'est toujours les mêmes gestes. D'abord la jambe gauche ! Toujours... chausses de cuir, jambière ! Puis la jambe droite. Et puis une gorgée de d'eau de Volvic.
Toujours.

Parce qu'elle vous transmet plus que des oligoéléments et les forces du volcan, l'eau de Volvic est une chance. Et mon Raoul en avait bien besoin, nomdidiouuuuu. Il n'avait pas fermé l'œil de la nuit. Pas même le temps de compter quatre mains.

Mahaud, c'est la dernière fois que j'essaye de dormir à coté de toi.

Déjà, on se rassemble à l'autre bout du grand pré, La grande mêlée s'annonce.

Bon, tu peux me la rendre maintenant, ma claymore, la Teigne ? Mahaud ! Oui, je sais, je sais, t'arrives pas à dormir sans mon gros truc...

Presque cinq coudées de bonne ferraille écossaise, forgée en Artois, trois ans passés. Quand même. Je précise, des fois que certains auraient l'esprit mal placé.
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Raoulleglabre
[Nyon-la-bataille, 4 novembre 1460]

Ouaaaaaaaaaaaaaaai ! Ce jour, j’arrive dans la lice en mode châââcal ! Ce jour dans la lice, ça va êt’bestial ! J’te ripère au milieu d’la lice ! Comment t’es maguenifique ! Salut beauté, moi c’est Raoul !

Mon lecteur complaisant n’ignore pas que Raoul dit le glabre, parce que soi-disant qu’il n’aurait pas un poil sur le menton, est plus puceau depuis longtemps ! Maître es-poudre et capitaine d’escarmouche dans l’armée royale en Provence et dans l'armée suisse en Catalogne, mon héros est voltigeur ! En matière de Guerre comme en matière de Femme.


Blang ! Blang ! Blang ! Blang !

Mahaud au pavois, Raoul à la Claymore ! Les corps s’enlacent en sueur et le Cerbère mord ! Et de deux !

Citation:
04/11/1460 04:04 : un groupe de preux tournoyeurs composé de Antoine. et de Attyla a tenté de vous mettre en pièce. Vous lui avez infligé une bonne correction, et ils sont partis démontés en boitant, après s'être excusés à genoux.


Tu danses bébé ? ça va êt’chaud ! Tu sais qu’t’es bien roulée dans ton p’tit cul […]

Bong ! Clang ! Clang ! Bong !

Citation:
04/11/1460 04:04 : Vous vous êtes battu avec un groupe composé de Le_g. et de Semrehymh qui essayait de vous résister. Vous avez triomphé et réduit à mercie.


Le souffle est rauque. L’un des deux là était immense. Genoux à terre, le poing serré dans la glèbe, mon spadassin reprend sa respiration. Et de quatre ! Au dessus de lui, Mahaud, bottée comme un calice, égide de cuir et résilles de fer, lui glisse un regard coulant. La Femme faite écu fait résonner les tambours de guerre.

J’aime trop ton boule ! j’te préviens j’suis un grand romantique !

Raoul se relève et dresse son glaive ! Les siamois reprennent leur danse brutale.


Citation:
04/11/1460 04:04 : un groupe composé de Voncarstein et de Zyvelyne a tenté de vous abattre. Vous lui avez infligé une bonne correction et ils sont partis en boitant, après s'être excusés à genoux. Faut pas déranger Raoul quand Mahaud se cambre contre lui.


Une goutte de sang perle dans le cou de mon routier. Fine morsure et sourire brulant de sa déesse de la Guerre. Et de six ! Ses longs doigts se crispent et repoussent son visage en arrière. La succube pose doucement sa langue et boit d’un coup le rubis.
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Mahaud
[Le Noeud de l'affaire, 4 novembre 1460]

Et que j'aime Ô Raoul que j'aime tes rumeurs
Le vent et la forêt qui pleurent
Le choc sourd de nos lames à l'unisson de nos jumelles carotides
Et l'éclair sonore de ton oeil qui caresse l'écu



CLONGggGGG !

La lice avec le Glabre est exaltante. Jubilatoire même.
Ils furent six à mordre la poussière. Deux y laissèrent leur provende. Les quatre autres s'en sortirent avec de la boue aux genoux et l' amour-propre à détacher au savon.

Souvent lors de la valse Mahaud admire de son compagnon le délié des écarts, l'ardeur du phrasé. Plusieurs fois son esprit vagabonde le long de son grand torse viril et elle entrevoit dans les zébrures d'un ciel qui se déchire, des enchevêtrements de corps.

HAN !

Tu danses bébé ? T'es bien roulée dans ton p'tit cul ...

- Oh oui ! Je danse ! Tu n'es pas mal non plus ...

J'te préviens je suis un grand romantique.

- Je sais. C'est vif et soudain comme un coup d'trique.


Ces deux-là n'ont pas besoin de mots intelligibles et hauts. Tout est tellement clair, n'est-ce pas ?

La bâtarde virevolte. A mon commandement, tu déchaîneras la foudre.

Sous les lèvres de Mahaud la gorge de l'homme ourlée de sueur palpite.
Quand elle relève vers lui son regard éperdu, il reste un peu de vermillon aux commissures et le démon l'habite.
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Mahaud
Dans les campagnes, souvent la Misère est criante.

En l'occurrence ici c'est Luc qui hurle de derrière les fourrés. Là-bas, rigoureusement en face de Raoul et Mahaud mais à l'autre bout de la lice, une vénitienne blonde et le lionceau rugissant bondissent comme montés sur ressorts. Luc ponctue chaque coup comme à son habitude, par le verbe !

VIENT TE BATTRE SCÉLÉRATE ....
LES HAUMES ET ECUS PORTERONS LES ARMES DES TOURNOIEURS...
JE TE DEFIE.....
UNE LANCE ET UNE EPEE COURTOISE SONT LES ARMES DE TOURNOI....
DEOS RECONNAITRA LES SIENS.....


Mahaud revoit très nettement cette fameuse soirée en taverne où Musard, Luc et elle escaladèrent des sommets jusqu'à l'Infini, au moins deux fois et à l'envers. Elle en aurait presque encore mal aux côtes, tiens.

"Sirjeff est notre dieu.
Non, Sirjeff ne pue pas des pieds ! Il dégage juste.
Sirjeff est partout : en toute chose, en tout être. Et dans vos femmes la plupart du temps."

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Raoulleglabre
[Ici, ailleurs, ou était-ce quelque part ?]

Aures habent et non audient. Ils ont des oreilles et ils n’entendent point.

Au premier temps de la valse
Toute seule tu souris déjà
Au premier temps de la valse
Je suis seul, mais je t´aperçois


Citation:
05/11/1460 04:05 : Luc_la_misere et de Musartine ont tenté de vous dépouiller. Vous leur avez infligé une bonne correction…


Au deuxième temps de la valse
On est deux, tu es dans mes bras
Au deuxième temps de la valse
Nous comptons tous les deux : une deux trois


Citation:
05/11/1460 04:05 : Vous vous êtes battu avec Istanga et de Oberthur Vous avez triomphé.


Et Genève qui bat la mesure
Genève qui mesure notre émoi
Et Genève qui bat la mesure
Laisse enfin éclater sa joie !

Oculos habent et non videbunt. Le Cyclope et la Succube dansent et dansent et dansent. Encore...

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Mahaud
"Vous lui avez infligé une bonne correction" sonne presque aussi beau à l'oreille de Mahaud que "Vous avez triomphé!"
Pour vous donner une idée de l'intensité de ce plaisir sur son Echelle Personnelle de la Récompense il faudrait comparer avec le

"BaOOuM!!"

de la couleuvrine qui retentit à l'autre bout d'un champ de batailles et annonce sans ambigüité que l'on va se foutre sur la gueule avec entrain.

Il est une seule chose cependant qui fait bondir le coeur de Mahaud comme lapin au collet.

Raoul a une façon de se pencher vers elle parfois, son sourire de faune barbu si près qu'elle sent son souffle cuivré glisser sur ses paupières, mais les yeux du routier se font tendres - du moins cela lui semble - et quoi qu'il lui dise en ces moments-là ( " T'as du crottin à tes bottes", "Oui, je sais, je sais, t'arrives pas à dormir sans mon gros truc...", " J' vais m' marier avec la Reine !!" ) Mahaud n'entend que cohorte de séraphins et grelots au cou de l'agneau. Oui, quand Mahaud aime elle devient niaiseuse. A un point que vous ne pouvez même pas imaginer.

Au premier temps de la valse, Raoul la regarde si fort qu'elle devient sourde au monde.

Instant précis que Luc et Musartine choisissent pour tenter de les dépouiller, minute de vérité où Istanga et Oberthur ont voulu jouer les malines.
Mahaud est diminuée par les fléchettes du petit dieu cul nu mais a encore de beaux restes ( la dure vie de routier, l'entraînement massif, les réflexes aiguisés, l'oeil prompt et la main ferme, tout ça tout ça).
Raoul resserre les rangs en quelques enjambées.

Au deuxième temps de la valse
nous comptons tous les deux : une deux trois.
Nous corrigeons les bestiaux, les délestons de leur bourse.
Ils s'excusent à genoux et repartent en clopinant.

Fichtre ! Il y aura forcément un beau jour - ou peut-être une nuit - dans toute cette vie où ils ne seront qu'eux.
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Raoulleglabre
[là]

un, deux, trois, quatre...

Glaber, assis en tailleur dans l'herbe du pré de la joute, comptait ses écus.


Cinq, six [...] C'est quoi ça ? une pièce de "ein thaler" ? c'est de la monnaie de teuton, ça, non ? Mahaud ! Regarde, tu connais ? Au revers, y'a un joli oiseau. Une sorte de gros hibou, non ?

Raoul croque. Ça se tord, c'est lourd, c'est pas de l'or. Il la tient plein soleil. L'observe, la soupèse.

Le titre me semble pas correct. Trop d'plomb. Et c'est pas la grosse poule impériale, c'est une chouette, je jette. [...] Deux cent soixante et un, deux cent soixante deux [...] soixante trois ! Mahaud ! Deux cent soixante trois écus, trois deniers ! La Belle affaire ! [...] et deux échelles et deux cailloux.
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Raoulleglabre
Citation:
Quelque part, au bord du lac de Genève, le 12 décembre 1460.

Chère Mahaud,

Comme promis, je t'écris ce matin pour te dire que nous sommes bien partis avec le capitaine Cromwell. Il n'a pas l'air commode mais il a dit qu'on aurait à manger à notre faim et peut-être même un cadeau pour la Noël. Le chariot est confortable même s'il fait un peu froid ce matin. J'ai fait comme tu as dit, j'ai mis ma grosse fourrure autour de mes petits pieds. C'est vrai que c'est mieux mais ça sent un peu. Je crois que c'est la lieutenant Mariposa qui a dormi dedans la nuit dernière. On voyage ensemble avec Cyanure, la petite camelote, Nicbur et deux, trois autres que je connais pas. Un petit Calban je crois. Il est timide. On va se faire une bataille de boules de neige pour le dépuceler et le décoincer un peu. Je crois que l'autre lieutenant, Leamance, elle a déjà commencé à faire ses provisions. Elle a la sacoche qui est trempée. Le capitaine a dit qu'on allait chercher un troisième chariot à Fribourg et un autre à Soleure. Il a neigé mais la route est bonne, on est toujours sur le territoire de Genève. C'est quand on aura passé la Sarine que ça va devenir slocheux. Je me réjouis tout de même. Qu'est-ce qu'on va s'amuser en haut des pistes au Gothard ! D'ici-là, j'espère ne pas avoir le mal de la route. Tu sais que dès que ça tourne un peu, moi, j'ai toujours envie de vomir. Bon, je te laisse et je t'embrasse parce que là, la pause pipi est finie et le capitaine gueule comme un franc comtois qu'on va pas assez vite. Je la ramène pas mais quand même, avoir arnaché les chariots qu'avec une vache mauve chacun, parce que soi-disant, elles sont genevoise et elles en valent deux du Tessin milanais, je sens qu'on va devoir pousser dans les montées. Bisous.

Ton Raoul qui t'aime très fort

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Mahaud
Citation:
Genève, le 12 janvier 1461


Mon Raoul,


J'ai été bien joisse de lire les nouvelles que tu me fais parvenir. Ma réponse sent un peu le moisi ( d'un mois plein jour pour jour, dis donc! Que j'aurais voulu le faire exeuprès que j'aurais pas pu ! ) mais je me sens un peu blette moi-même. Toute flasque comme une vessie de porc crevée. J'ai pensé à un moment que le séjour en Savoie chez les Saintes Mères d'Abondance me requinquerait mais queue de chique ! Tu as bien de la chance de te réjouir en armée. Au moins, tu vois du pays et tu roules ta bosse. Si tu as un petit projet en vue dis moi. Je suis prête à tout prendre plutôt que m'user le fond des braies sur l'escabelle devant le feu de cheminée. Et puis je m'ennuie sans toi.

Mahaud

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Raoulleglabre
Raoul, nu comme un ver, camelot ambuleur, genevois, capitaine d'armée, maître-es-poudre dans les armées helvète à Pontarlier, Royale en Berry, Armoriaque en Provence, plume en main, le corps de la femme en pupitre.

Citation:
Ma Mahaud,


Mahaud ! Dis, y'a la peine que j't'écrives où tu sors le nez de dessous l'édredon ?

P'tite claque sur la fesse droite.

Alors comme ça, ça va être la guerre ? Tu crois ? Il est trop mou le vieux, il se fait marcher sur les pieds par les flipettes. Il a fait son temps, je te dis. Alors ça sera la guerre.

Raoul médite. Sa langue compte toutes ses dents. Elle est habile sa langue, à mon héros. Hein, Mahaud ! Et en cunnilinguiste averti, Raoul le Glabre maîtrise l'idiome. L'appel du roi de France à rejoindre son panache blanc et détruire le royaume romain de Lotharingie, l'appel en retour de la petite spartiote, chancelière et sœur du roi Hadrien, qui fronce son sourcil épilé à terroriser un helvète, la misérable lâcheté de Soleure pour deux tapis, le silence coupable de Fribourg devant Rouxe & Roquets, le hululement de la sedunoise qu'en veut à Fatum parce que Fatum lui a emporté son homme entre les cuisses d'une fateuse, la trahison d'une soi-disant sœur genevoise plus Mister que Loyale, etc. Mon Raoul compte.

La.guerre pour Tous ! Je te dis, Mahaud. Faut pas déconner. Esclandres Avoyer !
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