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[RP] La parole entraîne, l'exemple enseigne. *

Briana.
    [ Le Maine - Sa Capitale - Mi-octobre 1460]


Libre… C’est-ce qu’elle était. Libre d’aller et de venir, d’agir comme bon lui semblait, dans la limite du raisonnable. Elle vivait ainsi la Mini de Courcy, au gré de ses désirs, de ses envies.
Jamais sa Marraine, sous le toit de laquelle elle avait été placée, n’était là de lui instaurer quelconques barrières. Elle la laissait se découvrir, s’épanouir pleinement, tirer apprentissage de la vie, découvrir ses erreurs.
C’était ça grandir !

Aujourd’hui encore, elle irait vaquer à ses occupations, répondant à ses envies du moment. Et ce jour, elle s’était précipitée dehors, sans que la pluie fine qui tombait ne trouve bon de la dissuader de sortir.

Elles s’étaient données rendez-vous, sur la grande place publique, avec la Rouquine.
Marine Blanche : de quelques années plus âgée. Elle était tellement plus « tout » en fait.
Plus vieille, plus renseignée et surtout, surtout… beaucoup plus dévergondée, et ça, Briana n’avait pas manqué l’apercevoir et comptait bien en tirer profit. Quelque chose au fond d’elle lui laissait croire qu’elle lui ferait découvrir tout un tas de choses sur lesquelles elle ne s’était encore jamais penchées… et peu importe qu’elles soient bonnes ou mauvaises. Tout avait un intérêt aux yeux de la toute jeune fille, tant sa curiosité était sans limite.

Leur rencontre avait eu lieu quelques jours auparavant. Une fois déjà, elle avait pu la voir aux épousailles de son Cracheur de fumée préféré et de Mae, mais jamais, jusque là, elles n’avaient vraiment eu le temps de faire connaissance. Jusqu’à ce jour où elles s’étaient finalement retrouvées au même endroit, au même moment.
Le  « Joli Mans » , taverne que beaucoup fréquentaient habituellement. La conversation s’était alors engagée tout naturellement entre les deux enfants et elles s’étaient promises de profiter de la présence de l’une et de l’autre lorsque l’occasion pour chacune se présenterait.
Et l’occasion serait demain ! Enfin aujourd’hui donc !

Beaumont derrière elle, elle s’était faufilée dans les venelles mancelles qu’elle commençait à connaître comme sa poche, et ce grâce aux Marmules qui n’avaient eu de cesse de lui faire découvrir les moindres recoins de la cité. Rejoignant l’enceinte fortifiée de la Capitale, elle avait traversé la place de la Mairie en courant, se hâtant d‘aller se mettre à l‘abri. Ce fut sous un vieil encorbellement qu’elle trouva refuge, basculant à l’arrière la capuche de la mante qui la couvrait et dégageant de devant son visage, quelques mèches, blondes et rebelles, venues se plaquer tout contre son minois mouillé.

Son épaule trouvant appui contre un pilier gravé de clefs, elle attendait de voir venir la Rousse, là où il était convenu qu’elles se retrouvent. Tout juste devant la Maison aux clefs s’étaient-elles dit.
A son autre bras, pendait un panier rempli de quelques miches de pain frais dont elle s’étaient acquittée d’un prix raisonnable et qu’elle s’en irait distribuer au Diocèse du Mans, afin qu’elles soient distribuées aux plus démunis.

Ainsi donc, elle proposerait à son acolyte du jour de l’accompagner.
Et pensant à elle justement… Que pouvait-elle bien faire pendant qu’elle, impatiente, l’attendait ?



* de Joseph Joubert
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      Parce que ma vie à moi est faites de rêves, j'ai décidé de faire de tous mes rêves une réalité.
      " Ne rêves pas ta vie, mais vis tes rêves "... avec une pensée pour Lui
Marineblanche
Marine Blanche avait décidé d'aller rendre visite à Guillaume et Maélia. Le Mans n'était pas loin d'où elle habitait et ils lui manquaient beaucoup, c'est qu'elle les adorait, la mioche. Elle alla chez eux, comme elle alla en taverne tôt dans la soirée et c'est là, qu'elle rencontra une Grande-pas-trop grande-comme-les vrais-grands comme elle ! La Blonde est différente d'elle et ça, la rouquine l'avait remarqué. Plus sage et plus... Quelque chose que l'enfant n'arrivait pas à mettre de mots dessus ! Noble, sans aucun doute. Chose que la rouquine n'est pas. C'est une gueuse à l'étât pur avec très peu d'éducation mais cela n'a pas empêché que les deux enfants s'entendirent à merveille et qu'elles avaient convenus d'un rendez-vous.

Tout juste devant la maison aux clés, elles s'étaient dis !

Marine avait trop hâte d'y aller ; elle a trouvé une nouvellle amie.

Pis ça change des grands.
Car les grands, c'est pas toujours très rigolo.
Des fois, ils parlent de trucs ennuyeux que la mioche ne comprend pas toujours.
Et pis, ça ne joue pas à la poupée en chiffon ou aux osselets, les grands !

Cette nuit-là, l'enfant avait dormi à Sablé, chez Guillaume et Maélia mais elle était repartie le matin pour aller au rendez-vous.
Seulement, la vie de la mioche n'est pas facile.
Elle boite.
Alors elle va doucement.
Pas du tout contente, la mioche. Surtout qu'elle n'aime pô du tout la pluie et ça, c'est vraiment pas du tout de chance. Ce n'est pas pour autant qu'elle va renoncer à accompagner Briana, trop contente d'avoir une nouvelle amie !

Qu'est-ce qu'elles allaient faire ? Marine n'en avait aucune idée mais elle comptait bien profiter de la présence de Briana pour lui demander si les nobles faisaient " glouglou " ! Bah oui, hein ! Ca doit beaucoup se laver les nobles pour avoir la peau si blanche... Alors la mioche veut savoir ! Sa curiosité est insatiable, tout comme ses lubies parce qu'elle compte bien un de ses jours faire goûter à Briana son fameux alcool de vers de terre ! Guillaume n'avait pas aimé mais bon, "c'est peut-être parce que c'est un garçon" qu'elle se dit la Marine. Les garçons, ça comprend pas toujours !

Tout juste devant la Maison aux clefs, elles avaient dis.
La fillette sait qu'elle n'est plus très loin, car elle connaît les ruelles du Mans par coeur et elle ne tarde pas à apercevoir Briana !


'lut !

Parce que oui, c'est trop fatiguant de dire " salut " en entier.
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Briana.
L'attente ne dura plus très longtemps au grand bonheur de Briana, qui, apercevant au loin la silhouette de Marine effectua de grands gestes, son bras balayant l'air au dessus de sa tête pour lui faire voir qu'elle était là. Parmi cents, elle aurait pu la reconnaître, elle, la môme à la démarche claudiquante. Aussi, se promit-elle, au cours de la journée, de lui demander ce qui avait bien pu lui arriver pour qu'elle en soit là, de devoir traîner la jambe ainsi.

Arrivée à sa presque hauteur, la jeune de Courcy fit un pas de l'avant, sa main saisissant le bras de Marine pour l'entraîner un peu plus vite sous l'abri du vieil encorbellement de la Maison aux Clefs.


"Bonjour Marine ! Je suis contente que tu sois là !"



Derrière elles, quelques passants, qui eux aussi cherchant à marcher en se protégeant de la pluie, n'avaient pas de peine à les bousculer, les poussant de sur leur chemin. Aussi se retrouvant sous la pluie, et constatant que Marine n'avait rien passé qui puisse la protéger assez, Briana s'empressa de dénouer le lien qui faisait que sa mante tienne sur ses épaules et ses bras tenus en l'air, elle vint se caler contre la Rousse, toutes deux désormais cachées sous l'épais vêtements qui leur permettrait d'être un peu au sec avant qu'elles ne se précipitent en face pour se mettre de nouveau à l'abri.

Certains auraient sans doute regardé par deux fois avant de proposer de leur aide, de leur confort à quelqu'un comme Marine, mais Briana se fichait bien de savoir si cette dernière était noble ou pas. Les enfants avaient ça de différents qu'il ne prêtaient que peu d'attention au statut des autres. Et pour Briana, la noblesse, avant d'être de sang, était celle qu'elle disait être "de coeur".
Combien de son entourage, lui avait appris à ne pas faire de différence entre les êtres humains, lui demandant d'aspirer à la bonté, de faire que son parcours cohabite avec la volonté de faire le bien, le beau, le grand ?... De mettre en avant ces notions oubliées ou enfouies qui sont courage, générosité et respect.

Respecter la vie, sous toute ses formes, c'est ce qu'elle faisait et c'est ce à quoi Briana allait entraîner Marine pour débuter leur journée. Elle avait décidé, ce jour, de se rendre au Diocèse et d'aller remettre à qui de droit un panier plein de victuailles qu'elle avait elle même acheté avec ces quelques écus et deniers précieusement économisés.



" Allons-y maintenant ! J'ai quelque chose à faire d'important ! Passer au Diocèse... Tu vas bien m'accompagner ? "



La pluie s'était soudainement arrêtée de tomber et Briana profita de l'occasion pour s'élancer dans la ruelle, marquant un temps d'arrêt se retournant vers Marine, pour s'assurer qu'elle la suive.


" Après, on fera tout c'que tu voudras ! J'ai envie de m'amuser et je suis certaine que tu as plein d'idées..."


Direction du Diocèse était empruntée... et l'escapade journalière ne faisait que commencer.
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      Parce que ma vie à moi est faites de rêves, j'ai décidé de faire de tous mes rêves une réalité.
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Marineblanche
Marine Blanche fût entrainée par Briana pour se mettre à l'abri de la pluie fine sous l'abri du viel encorbellement de la Maison aux Clés et elle sourit, parce qu'il faut bien le dire : C'est bien mieux d'être protégée de la pluie ! Briana est contente qu'elle soit là ? Marine est tout aussi contente que la blonde soit présente !

J'suis aussi contente que t'sois là !

Les passants n'hésitaient pas à les bousculer et la petite rouquine fit du mieux qu'elle put pour rester camper sur ses jambes, à la même place mais ils étaient plus grands. Seulement les voyaient-ils ? Pas sûr ou faisaient-ils exprès de les ignorer ? Marine s'en fiche, elle en a l'habitude. Elle se retrouva alors, avec Briana, sous la pluie. La blonde fit un geste qui étonna, intrigua et toucha la petite rouquine, celui de dénouer le lien de sa mante avant de caler l'épais tissus au dessus d'elles. Ce n'est pas tellement que Marine Blanche avait plus l'habitude des coups des pieds aux fesses que de la bonté des gens mais il faut dire que ce n'était pas tout les jours que ça lui arrivait ! Certes, il y'avait des grands qui l'aimaient beaucoup mais il y'avait aussi des grands qui se méfaient beaucoup d'elle.

Le nez de l'enfant se plissa quand Briana lui dit qu'elle avait quelque chose d'important à faire. La rouquine se demandait ce qui était la chose importate à faire et déjà, elle s'imaginait mille aventure comme aller chasser les trésors, faire une tarte aux vers de terre ou encore mieux, faire des blagues !

Et c'est là que le drame arriva.
Passer au diocèse !
Elle déglutit tellement que cette nouvelle avait dû mal à passer parce que dans sa tête : Diocèse équivaut au vieux. Minlawa. Si elle n'avait pas connu Falco, elle pourrait dire que c'est son pire cauchemar ! En effet, Minlawa s'était chargé de son éducation et elle en avait tellement bavé qu'elle a fini par devenir plus obéissante. La phrase " Mange tes légumes ou sinon je t'amène voir Minlawa " est la menace ultime pour faire obéir la mioche !

Elle allait crier non mais Briana lui dit qu'elles feront ce qu'elle veut après... C'est chouette ça, quand même !


Euuuh... D'accord ! Je t'accompagne mais on reste pô longtemps, hein ? Parce que bé euh... La mioche réfléchit à un mensonge à raconter et continua Y'a pleins d'rats ! Y s'cachent mais y sont trop moches !

Elle fait un grand sourire ; c'est qu'elle croit qu'elle a réussi à raconter le bobard du siècle ! Mouarf, c'est qu'elle ne peut pas s'empêcher de penser au vieux... Elle se frotte le nez. Briana connaît le chemin pour aller au diocèse et plus, elles avançaient, plus Marine avait envie de prendre les jambes à son cou !

L'est nul c'chemin... J'connais un raccourci ! C'est par là.

Menteuse.
Elle connaît que des ruelles qui rallongent le trajet et elle pointe du doigt une petite ruelle. Enfin, les petites ruelles rallongent le trajet que de quelques minutes pour ne pas dire secondes mais ça rassurait Marine.


On y va ?

Déjà, elle prenait le chemin de la ruelle. Elle ne pouvait s'empêcher de penser à quelque chose qui la turpilupiner depuis quelques temps et il fallait bien qu'elle demande à sa copine.

Diiis ? T'sais pourquoi les prêtres, ça fait jamais des bébés ?

Parce que oui, les bébés et ce que faisaient les gens après qu'ils soient mariés, étaient LES questions existentielles qu'elles se sont poser en taverne et forcément, ça a intrigué, la mioche !
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Briana.
Elles arpentaient tranquillement les ruelles de la bourgade, poussant un peu leur marche à la course, histoire de réchauffer leurs corps que l'humidité ambiante avait lamentablement ramollis et refroidis. Les mains rougies par le froid venu s'abattre sur la ville sous le coup d'un vent frais, savaient se rejoindre, se frottant l'une contre l'autre pour éviter l'engourdissement, et là encore, profiter d'un semblant de chaleur.
Le Diocèse vers lequel elles se dirigeaient n'était somme toute plus très loin et Briana avait grande hâte d'arriver.
Pour un peu, une fois qu'elles y auraient mis les pieds, elles se verraient invitée à prendre une bonne tasse de thé qui, assurément, serait là de les réchauffer.

Et lorsque Marine lui annonça qu'elle connaissait un raccourci, elle ne chercha nullement à comprendre s'empressant de la suivre. Après tout, même si elle commençait à connaître les parages comme sa poche, il se pouvait facilement que Marine en connaisse davantage sur les lieux. Plus grande, elle avait donc forcément plus d'expérience. C'est encore ce que Briana pensait. Les plus grands, bien souvent, connaissaient plus de choses que les plus petits.



" Je te suis ! Plus vite on sera arrivée et mieux se sera. On pourra se mettre un peu à l'abri."



Les mots étaient sortis, loin de se douter que le trajet serait quelque peu rallongé. Confiance aveugle... S'en est parée, qu'elle lui emboita le pas.
Et sur le nouveau chemin qu'elles empruntaient, les deux jeunes filles s'embarquèrent dans une conversation telle que Marine en vint à poser une question que jamais Briana ne s'était posée :

Pourquoi donc, les prêtres ne faisaient-ils jamais de bébés ?

Les yeux rivés sur la Rouquine, elle répondit de plusieurs possibilités.


"Je sais pas moi ! Peut-être parce qu'ils ont pas le temps d'en avoir. Ou parce qu'ils en ont déjà trop d'enfants avec ceux des autres. Tu les as déjà entendu toi ? Pour tout le monde ils disent... Faites ci ma fille, faites ça mon fils... Donc, c'est parce qu'ils doivent en avoir de trop qu'ils en font pas. "



Et puisqu'elles en étaient là à devoir parler de bébés, et que la dernière fois en taverne, la relation homme/femme avait été un sujet sur lequel elles avaient voulu en savoir plus, posant moult questions auxquelles les adultes présents n'avaient pour ainsi dire pas su répondre, ou alors tournant de trop autour du pot en leur livrant d'incompréhensibles explications, Briana profita de poser une question à son tour :


" Alors Marine ? Est ce que quelqu'un t'as dis comment on les faisait les bébés ? J'ai pas pensé à demander à Karyaan. Mais j'aurai du ! Parce qu'elle est douée pour expliquer. Même que lorsque je comprends pas, et bien elle me fait un dessin tu sais.

Et la graine ? Comment est ce qu'il fait l'homme pour y mettre la graine ?

J'me demande si c'est comme une fleur qu'on plante dans le jardin ? Mais sauf qu'au lieu de la mettre dans la terre et ben on doit l'avaler et après boire, boire, boire jusqu'à avoir le ventre tout gonflé ? "


Ah ! Les fameuses questions existentielles que les enfants se posaient...

Et alors qu'elle reportait son attention sur les alentours, jetant un coup d'oeil par derrière et par devant, elle eut la vague impression qu'elles tardaient à arriver.
Son regard de nouveau posé sur Marine, elle voulu s'assurer que le chemin qu'elle leur avait fait prendre mènerait bien au Diocèse :



" Dis ? T'es sûr que tu t'es pas trompée de chemin ? Si on était passée de l'autre côté, je suis certaine qu'on serait déjà arrivée... "
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Marineblanche
Plus vite, on sera arrivé et mieux se sera ?

Presque la rouquine culpabiliserait de son mensonge ! Enfin, pour elle, c'est pour la bonne cause, parce qu'elle le connait le vieux. Beaucoup diront qu'il l'a remis dans le droit chemin et c'est vrai mais comme la gamine est assez ingrate, elle dira combien il est méchant mais une sorte de justice divine semblait être du côté de Minlawa, l'enfant regretta un peu d'avoir pris un raccourci car plus, elle marche, plus elle a mal à jambe. Vie de m'rde.

Pourquoi les prêtres, ça ne fait jamais d'enfants ? Briana avait réfléchi à plusieurs possibilités et trouvèrent échos chez Marine. Bah oui, c'était logique finalement ce qu'elle disait la blonde ! Les prêtres ont trop d'enfants...


Vrai que ça doit pô être facile pour eux...

Bah ouais, imaginez que tout les fidèles dans une Eglise se mettent à faire des bêtises... La vieille bigote qui ferait des tourniquets avec sa canne, les autres qui joueraient à saute-mouton et tout... L'papa du Très-Haut, il ne serait pas sorti de l'auberge ! En parlant d'enfants, la question existentielle est mise sur le tapis. Comment on fait les bébés ? Marine avait demandé à plusieurs grands et plusieurs lui avaient donnés des versions différentes et d'ailleurs, pour certains trucs, elle avait compris de travers. Et la graine ? Comment l'homme fait pour mettre la graine ? Ah ça, c'est le grand mystère pour la mioche car si elle savait où sortait les bébés, elle ne savait pas comment la graine entrait dans le ventre. Avaler la graine, l'avaler et boire beaucoup pour avoir le ventre tout gonflé ? Marine se gratta la tête, se disant que c'était possible après tout.

Les grands y disent jamais pareil !

L'enfant fait une moue montrant sa déception et continua sur sa lancée :

J'crois que bé l'papa y met la graine dans l'nombril d'la maman pendant qu'y fait un câlin parce que bé une fois... On m'a dit que bé... Fallait faire un gros câlin pour avoir un bébé... Et pis après... Y doit mettre de l'eau pour l'ventre gonfle ! J'crois que c'est comme la cuisine, t'vois ? Pour faire des trucs, y faut euh... remuer et pis après mettre de l'eau, bé c'est peut-être pareil pour les bébés ! Sina bé...

Oups...
Alerte.
A la gaaaarde !
Briana demande si la rouquine ne serait pas trompée de chemin.


Euh na ! T'inquiète pô ! C'est bien là !

Menteuse.
Les yeux se plissent et s'ouvrent d'un coup, en grand. Marine a une idée et une bonne. La mioche avait complêtement oublié ce qu'elles devaient faire et elle attrapa la main de Briana.


J'ai une idée ! Les mouton, ça sait comment on fait les bébés ! T'viens ?

Non, Marine n'avait jamais entendu un mouton essayer de lui dire comment on fait les bébés ! Elle n'est pas folle mais elle avait rencontré un orphelin comme elle et ils avaient partagés leurs pains car les temps étaient durs. L'orphelin appelé " Mains lestes " avait pointé du doigt les moutons en lui disant " Regarde, ils font des bébés ! ". La rouquine n'avait pas trop compris car il eut un autre mouton qui tomba à l'eau et qu'il fallu sauver !

J'sais où il y'a une bergerie ! C'est pô loin du diocèse, j'te jure...!

Menteuse.
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Briana.
A son tour, elle avait écouté les explications de Marine. Plausibles elles aussi, toutes les deux concluant sur le fait qu'il fallait impérativement qu'il y ait combinaison des bons ingrédients pour donner vie à un bébé.

Elle avait donc raison la Rouquine. Faire des bébés, c'était un peu comme cuisiner. Tant qu'on y mettait un soupçon d'homme et de femme, le tout assaisonné d'une pointe de... ?
De quoi au juste ?
Marine avait parlé de câlin. Et les câlins, ça se faisait bien que quand on s'aimait bien, ou un peu tout du moins.
Alors sûrement fallait-il ajouter à cela un peu d'amour, secouer le tout et le tour était joué.
Voilà qui ne devait pas être bien compliqué. Suffisait de suive la recette.
Seulement, elle se rappela un jour que les cuisinières de Beaumont s/ Sarthe lui avait confié que pour toutes recettes, il y avait un secret. Alors quel pouvait bien être celui de cette recette là ? Avait-il un lien avec la façon qu'on avait d'associer les ingrédients ? A moins que ça ne soit la façon de mélanger le tout ou bien encore une question de temps ?
Et d'ailleurs, c'est vrai ça... Comment procédait-on au mélange d'un homme et d'une femme ?
Peut-être que Marine savait ? Elle qui semblait savoir bien des choses sur le sujet.


Discussion menant bon train, elle en avait oublié l'entourloupe de la Rousse qui sans rien dire, avait commencé à les faire dévier de leur chemin. Ne pas s'inquiéter ! Et d'inquiétude il n'y en avait aucune, car elle faisait confiance à sa nouvelle amie qui semblait parfaitement savoir où aller.
Mais cela, avant qu'elle ne soit prise d'une idée soudaine venue tout bouleverser.

Plus question d'aller au Diocèse, mais d'aller dans une bergerie, sous prétexte que les moutons savait comment on faisait les bébés.
Quelle drôle d'idée ? Qu'est ce qu'elles allaient pouvoir en tirer ? Depuis quand les moutons faisait autre chose que bêler pour s'exprimer ?
Fallait-elle qu'elle le lui rappelle ? Peut-être pas, mais elle le ferait quand même !



" Marine ! "



Son prénom s'échappa dans un cri poussé entre deux prise d'air, alors que toutes les deux courraient dans le sens que la Rousse voulait bien donner à leur course, Briana portant bien plus d'attention au contenu de son panier qui ne manquait pas d'être secoué, plutôt qu'à faire attention aux endroits dans lesquels elle marchait.
Et les flaques d'eau, elle ne manquait pas d'y plonger les pieds, éclaboussant au passage les passants qu'elle rencontrait. Et ça valait aussi pour Marine.

Et à leurs rires soudains, d'étouffer les cris des villageois qui se retournaient pour leur passer sermons.


" Mais qu'est ce que tu racontes ? Faut que tu m'expliques hein ! Parce que je sais ce que c'est que des moutons et j'en ai jamais vu des qui parles moi ! Alors comment tu sais que les moutons ça sait comment on fait les bébés ? Ca serait juste pas plus simple de demander a des grands. En taverne on pourrait en trouver pleins qui nous expliquerait... "


Mais non, Marine était belle et bien lancée. Et pour le Diocèse, et bien, elle verrait plus tard, sur le retour. Après tout, elles avaient devant elles toute la journée.

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Marineblanche
" Marine ! "

Oups.
Ce n'est pas bon signe, ça.
Les grands avaient toujours cette intonation pour rappeler à l'ordre la gamine quand elle faisait une bêtise, et Très-Haut, elle en faisait ! Marine n'était jamais à court d'imagination pour ce qui est de faire des bêtises et le pire, c'est que ça l'amuse les grands qui lui font les grands yeux et qui l'engueulent.

Sauf que là, c'est différent.
C'est une copine. Est-ce que Briana a peur des moutons ? Ou pire, est-ce qu'elle s'est rendue compte que Marine a menti ? Voilà les questions que se posent la mioche mais elle se disait que c'était trop important que sa copine et elle, aillent voir les moutons et savoir comment on fait les bébés ! Alors la rouquine continua à tituber ou du moins, essayer de courir en boitant, éclaboussant les passants qui râlaient et la mioche riait ! C'était aussi le cas de Briana, ce qui ravissait Marine.

Des moutons qui parlent ? La mioche ouvrit de gros yeux. Ah non, ça n'existe pas. Du moins, elle en a jamais vu aussi. Demander à des grands comment on fait des bébés ? Ce serait une idée mais la fillette a remarqué qu'ils n'avaient jamais la même version. Certains disaient que les enfants, ça nait dans les choux ou dans les roses, que le papa porte des graines, les offre à la maman qui fait grandir la graine dans son ventre et hop, ça fait un bébé ! Les versions ne manquaient pas et les dire toutes seraient longs et fastidieux. On lui avait même dit une fois qu'elle perdrait du sang et là, elle n'eut jamais la suite, car elle avait pâli, la mioche ! Et puis, il y'avait eu la version de Tibère avec sa carotte et son verre. Elle n'avait rien compris et Briana n'aimait pas les carottes ! Elles n'eurent jamais vraiment la suite car Tibère s'était disputé avec Maltea ! C'est là, que les gamines décidèrent de sortir ensemble pour se rejoindre à la boutique des clés.


Humpf, na ! Les grands bé ils veulent jamais nous dire et pis ils nous disent jamais pareil, d'abord ! Elle aurait pu dire que les grands ne savent pas comment faisait les bébés mais ils le savent puisqu'ils ont des bébés. Ils veulent pô nous l'dire, j'parie ! C'est un secret des grands, j'crois...

Pour la mioche, ça ne peut être que ça et donc, il ne restait qu'une seule solution pour elle. Voir les moutons où il y'a un bélier et une chèvre. Pour l'instant. Elle continue à tituber en essayant d'aller plus vite, poussant quelques passants, parfois.

Pis j'sais que les moutons, ça parlent pô ! Mais y savent faire des bébés parce que bé une fois... Main Leste bé il m'a dit " Regarde, ils font des bébés ! " Elle se frotte le nez en plissant les yeux, comme si elle essayait de se souvenir de quelque chose. J'ai pô vu parce que bé un n'autre mouton, l'est tombé dans l'eau !

Elles sortirent du village et Marine savait exactement où aller, parce qu'elle avait remarqué une bergerie un jour mais elle ne s'était jamais vraiment approchée. Les gardes les regardaient mais ils ne firent pas plus attention à elles que ça, ce n'était que des enfants après tout. Elles traversèrent le pont d'eau où la Loire semblait passer. La bergerie ne devait plus être très loin et leurs pieds foulaient le sol terreux des chemins. La rouquine pointa du doigt la bergerie.

Regarde, c'est làààà !

Est-ce qu'elles allaient voir des moutons se donner une graine qu'ils avalent et boivent beaucoup ensuite jusqu'à avoir un gros ventre, comme les plantes ? Ou est-ce qu'ils allaient se faire un gros câlin pour avoir le bébé dans le ventre et ensuite, mettre de l'eau comme dans la cuisine ? Ou alors...

Oh !

Marine écarquille les yeux comme si elle a une illumination tout à coup, elle s'arrête net et lance un regard vers Briana.

Les moutons, ça mangent de l'herbe, na ? Bé j'crois que les grands y mangent pleins d'trucs et pis l'papa y mange une graine... Pis après, il fait bisou à bouche 'vec la langue à la maman pour lui donner la graine !

Elle grimace.
Sans doute pour ça que les grands s'embrassent tout le temps.
Beurk !

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Briana.
Sans réfléchir davantage, Briana s'était mise à suivre Marine, toutes deux laissant derrière elle la bourgade, abandonnant les pavés de la Cité pour un sentier recouvert d'un sable poussiéreux que leurs pas soulevait en plus du vent qui les accompagnait.
A ses côtés une Marine qui causait, mais dont les paroles étaient avalées, étouffées par des pensées qui rendaient Briana bien moins attentive qu'elle n'avait pu l'être au début de leur conversation.
C'est que les yeux baissés, parfois rivés sur sa jambe qui allait de l'avant, Briana pensait déjà les futures remontrances qu'elle subirait pour avoir osée rentrer dans pareil état. Le blanc de ses bas n'était plus que souvenir, souillés du marron de la terre venu s'y coller et ses chausses, allaient se recouvrant peu à peu d'une couche de sable boueux.
Elle entendait déjà siffler dans ses esgourdes les brimades de Solange :


" Ah ben mon cochon ! On voit que c'est pas vos petites mains de princesse qui vont devoir nettoyer tout ça ! Z'avez bien de la chance d'être vous, parce que sinon, j'vous y collerait bien moi au baquet à devoir frotter ... R'commencez un peu pour voir et vous verrez !"


Et comme toujours, Briana prendrait la sauvette, pendant que cette dernière en train de maugréer aurait le dos tourné. C'était d'après elle, la meilleure chose à faire.

Et alors que ses songes s'évaporaient doucement la ramenant à leur réalité, elle releva le nez lorsque Marine lui signifia d'un doigt tendu qu'elles étaient arrivées. Devant elle, une longue et large bâtisse faite de vieilles pierres qui semblait avoir déjà bien vécue et à la toiture souffrant visiblement, elle aussi, des affres du temps.

De nouvelles explications sur les moutons lui firent porter son attention sur un troupeau qui non loin, s'éparpillait dans un pré, quelques signes de tête approuvant les dires de la Rouquine. Pour sur les moutons se nourrissaient bien d'herbes, preuve s'en faisait sous leur yeux. Le rapport qui s'en suivi avec les adultes laissa Briana perplexe, la petite Blonde n'y comprenant plus grand chose sur l'instant.
On leur en avait tant dis ! Parlé de graine, de carottes, de verre même... Puis l'idée du baiser qui venait s'y ajouter et qui soudain, alors que les deux bras de Briana venaient trouver place sur de longs bastaings de bois qui servaient de clôture, y posant ensuite le menton , la fit réagir son regard se tournant, de biais sur Marine qui venait de se positionner à ses côtés :


" Le bisou là ? Tu crois que c'est ça toi l'"amour" ? Par ce que j'me souviens qu'un jour, Karyaan, elle m'a expliqué une chose. Et y avait pas d'histoire de graine et toussa. Mais un oeuf... "


Encore une histoire d'ingrédient qu'on trouvait facilement dans toutes les bonnes cuisines se respectant...


"... Que c'était la Maman qui l'avait sur elle et qu'avec ça, il fallait ajouter tout plein d'amour du Papa. Seul'ment, j'vois pas très bien comment. Alors peut-être que c'est comme ça finalement. Un bisou, un oeuf, et on a un bébé. Tu crois pas qu'on aurait mieux fait d'aller voir les poules pour voir comment elles faisaient ? "


Et alors que son regard se détournait sur quelques mouvements fait par un mouton, Briana s'exclama vivement, bras en avant :


" Mais ?! Qu'est ce qu'il fiche celui-là ? Il fait quoi ? Regardes ! Il monte sur l'autre là. "



Les yeux plissés de voir les deux animaux s'apprêter à copuler.


" Tu crois qu'il vont faire un bébé là ?"

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      " Ne rêves pas ta vie, mais vis tes rêves "... avec une pensée pour Lui
Marineblanche
Le bisou ? L'amour ? Marine Blanche ne pouvait pas s'empêcher de penser à Minah et elle, lorsqu'elles étaient en taverne et qu'elles avaient vu les couples s'embrasser. Elles avaient trouvé ça trop dégueu, forcément mais Minah s'était penché vers elle pour lui demander si l'amour n'était pas dans la salive. La rousse n'en avait aucune idée mais sûrement que c'était vrai vu comment les grands, ils semblaient être contents de le faire tout le temps. La petite rouquine l'avait donc dit à Guillaume et il lui avait dit que ce n'était pas bien de s'embrasser devant tout le monde. Pourquoi ? La mioche l'avait peut-être demandé ou pas. Pour la fillette, l'amour, c'était comme dans les histoires quand le prince il est toujours gentil avec elle, qu'elle lui offre un foulard lorsqu'elle le voit dans les joutes et qu'il la sauve des méchants après ! Elle avait souvent entendu ce genre d'histoires racontés par les "chanteurs de rue" ou encore les marionnettistes. Enfin, la fillette n'en a jamais vu des comme ça, mine de rien mais elle croyait au Prince ! Une petite pensée vers Elouan qui l'avait sauvé du méchant garde qui était avec la noble, dont elle avait volé la bourse. Elle cligna les yeux, rêveuse et se frotta le nez gelé par le temps pour écouter ce lui disait Briana.

Un œuf ? La fillette ouvrit de gros yeux pour regarder son ventre et essaya de se souvenir à quoi ressemblait un bébé. Elle déglutit fortement en écoutant l'explication. Il fallait vraiment qu'il soit gros l'œuf ! Elle imagina alors que l'œuf se cassa dans le ventre de la main et que le bébé sortit mais elle plissa le nez, et la coquille, on en fait quoi ? Elle secoua la tête et imagina la chose autrement, l'œuf sort du ventre de la maman par le nombril et elle casse l'œuf pour avoir le bébé ! Voir les poules, la mioche prit un temps de réflexion, elle ouvrit la bouche pour répondre mais Briana prit la parole en montrant les moutons.


Hein ?

Les prunelles azuréennes se tournèrent vers les moutons et les paupières s'écarquillèrent de surprise, la bouche bée. Qu'est-ce qu'ils font ? C'est trop bizarre, en tout cas. Est-ce qu'elle croit qu'ils font des bébés ? Elle ne savait pas et elle se recula d'un pas, comme si elle avait découvert quelque chose mais qu'elle avait un peu peur.

Oui, j'suis sûre qu'ils font des bébés, d'abord !

Pourquoi ?

Parce que bé moi bé, j'ai jamais vu des moutons faire des bisous à bouche 'vec la langue, d'abord ! t'être qu'ils s'font des bisous comme ça mais mais... s'pô comme ça qu'ils font des bébés ...

Elle déglutit, elle n'était pas sûre d'elle. C'est qu'elle espérait qu’on n’avait pas d'bébés, juste en faisant des bisous sur la joue, la mioche, sinon elle serait dans la mouise !

Alors j'parie que c'est comme ça qu'on fait des bébés !

Elle voulait en être certaine !

Un tas de question lui vient en tête, soudainement. Mais alors le bisou à bouche, ça sert à quoi ? Les animaux, ça peut tomber amoureux ? Pourtant, les garçons moutons ne sauvaient pas les filles moutonnes ? Tant de mystère à résoudre encore...


T’en pense quoi, toi ?
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Briana.
Elle écoute sans même la regarder, ses azurites étant bien trop attirées par ce qui se joue devant elles. Dans sa contemplation d'une union à venir, son menton, de nouveau, est venu prendre appui à son bras, la tête allant s'inclinant, tantôt de droite, tantôt de gauche, paupières se plissant légèrement.
S'ils étaient là de s'apprêter à faire des bébés... De quelle manière allaient-ils procéder ?
Jugeant être bien trop loin, tandis que la dernière parole de Marine venaient s'insinuer à son oreille, elle tourna les yeux vers elle tout en se redressant.


" C'que j'en pense ? "


Déjà le corps filiforme se voûte, les mains prenant appui sur le rondin formant clôture prête à l'enjamber.


" Qu'on aille voir de plus près ! Tu viens ? "


Les yeux plongés dans les siens poussaient la Rousse à répondre favorablement à l'invitation d'aller s'enfoncer dans la pâture.


" Si tu veux rester là, attends-moi, parce que moi j'y vais."


La seconde jambe avait suivi la première, et c'est les deux pieds dans un bourbier boueux que Briana progressait doucement vers les animaux, se retournant de temps en temps pour vérifier que Marine avait, oui ou non, décidée de la suivre.
Attendant d'être rejointe, elle avait vu le plus fort des deux se défaire de ce qui semblait être la femelle. N'étant plus très loin, elle marqua un temps d'arrêt, non sans rater voir quelques autres moutons en train de prendre sa direction. Mais là encore, à force de curiosité, elle observait le mâle en train de renifler le cou de sa partenaire, rentrant et sortant sa langue à tout va avant de venir se replacer derrière la brebis lui donnant quelques coups d'épaules et lui mordillant la laine. Puis un nouvel assaut, lorsque celui-ci grimpa de nouveau sur le dos de la femelle.


Sitôt Briana se retourne cherchant des yeux son acolyte du jour.


" Marine ! T'as vu ça un peu ? "


Et de se retourner, pour terminer de regarder le spectacle, complètement dépitée, les bras levés au ciel avant de retomber lourdement tout du long de son corps.
Quoi ? C'était déjà terminé ?



" Mais ! J'ai rien vu moi ! T'as vu quelque chose toi ! Dis moi que t'as vu Marine et que je suis pas là, les pieds dans le boue, pour rien !"
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      Parce que ma vie à moi est faites de rêves, j'ai décidé de faire de tous mes rêves une réalité.
      " Ne rêves pas ta vie, mais vis tes rêves "... avec une pensée pour Lui
Marineblanche
Aller voir de plus près ? Bonne idée ça ! De toute façon, elle n'allait pas laisser son amie d'aventure allait dans la pâture toute seule, parce que la rouquine voulait aussi savoir comment les moutons faisaient les bébés. Hors de question d'attendre. La fillette était bien trop curieuse pour ça. Seulement, il y'avait un problème. Il fallait qu'elle enjambe la clôture et Marine déglutit, parce qu'elle avait peur de tomber à cause de sa cuisse qui lui faisait mal. Qui dit tomber, dit trop la honte devant son amie. Que faire ? La mioche plissa le nez, évaluant la situation et serra ses petits poings pour se donner un peu de courage avant de prendre appui avec ses mains pour pouvoir enjamber le rondin de la première jambe et ensuite l'autre, doucement.

Peu sûre d'elle, les jambes atteignirent le sol avec délicatesse et elle lança un regard vers le spectacle curieux que leur offraient les moutons. Qu'est-ce qu'ils étaient en train de faire ? Elle s'approcha petit à petit, pour se mettre non plus de son amie, intriguée par le mâle qui était en train de renifler le cou de sa partenaire et les drôles de choses qu'il faisait avec sa langue avant de placer derrière la brebis.

Briana se retourne pour lui demander si elle avait vu. Le rouquine lui lança un regard pour lui dire que oui.


Oui, j'ai vu ! T'crois qu'ils vont faire quoi après ?

Seulement, tout se passa très vite. C'était déjà terminé et Marine plissa le nez, pas contente car elle n'avait pas pu tout voir aussi. Et puis...

" Mais ! J'ai rien vu moi ! T'as vu quelque chose toi ! Dis moi que t'as vu Marine et que je suis pas là, les pieds dans le boue, pour rien !"

Est-ce qu'elle a vu ? Un peu. Pas tout mais un peu.

Euh bé euh... ! J'ai vu l'mouton monter sur la moutonne... Pis après, j'ai pô vu !

Est-ce qu'ils allaient recommencer ? Elle ne savait pas mais elle fronça les sourcils, ayant une idée.

Les vaches aussi, ça fait des bébés ! 'vec les taureaux, même...

Elle se frotta le nez, poursuivant ses pensées qui défilaient vite dans sa tête et c'est tout naturellement qu'elle rajouta :

J'parie que les moutons bé z'ont vite fait, parce qu'ils sont p'bread puis comme les vaches bé elles sont grandes, ça va durer plus longtemps, j'suis sûre...

C'est alors que son regard fût capté par deux moutons qui recommençaient le même schéma, le mouton essayant de monter la femelle qui bêle et la rouquine pointa du doigt le spectacle en disant un " Là ! Regarde ! "
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Briana.
Déception d'une Môme dont la curiosité n'avait su être assouvie. Avec elle, le soupir est là, profond, l'air prenant de plus en plus marque de dépit en entendant une Marine encore bien moins informé qu'elle.
A quoi bon avoir deux paires d'yeux si pas une n'avait su s'en servir ?
Certaine de ne rien pouvoir tirer de plus de la part des moutons dont la vitesse d'action restait déconcertante, ses pas la reconduisait déjà vers la Rouquine, le cuir de ses chausses s'enfonçant dans quelques flaques boueuses, sans plus se soucier de l'état dans lequel elles en ressortiraient. Souillées pour souillées autant qu'elle le soient pour de bon, et pour le coup le savon qu'elle se prendrait ne lui serait pas donné pour rien.

Arrivée à hauteur de Marine, une main l'empoignant alors qu'elle venait manquer de perdre l'équilibre et de s'étaler dans l'infâme bouillasse, elle laissa s'échapper un cri, mêlant peur et agacement. Doucement et aussi peu agréable qu'elle soit, la pluie s'était remise à tomber accompagnée cette fois de quelques bourrasques de vent venues balayer la plaine. Rien qui ne donnait plus à Briana l'envie de rester. Et l'idée de Marine d'aller s'attarder à l'étable fut la bienvenue. En plus de quoi, elle pourrait s'y faufiler et s'y mettre à l'abri, le temps que le ciel se décide à se montrer un peu plus clément avec eux.

Désintéressée, la main attire déjà la Rousse en dehors du clos, se retournant brièvement pour voir deux moutons réitérer, mais simplement pour répondre à Marine de regarder plus que par la curiosité qui l'a désormais quittée.



" Laisse tomber les moutons ! Tu m'as parlé des vaches... On a qu'à aller voir. En plus, dans l'étable, on sera à l'abri. "



Aux doigts de lâcher prise sur le bras pour pendre contact avec le bois humide de la clôture, de la traverser, une jambe, puis l'autre avant de tendre une main amicale à la Rousse qu'elle sait en peine, alors qu'un sourire vient barrer son visage.



" Allez viens ! "



D'un geste, sa main ayant su trouver la sienne, elle l'attira à elle, l'aidant à franchir l'obstacle. Passées de l'autre côté de la barrière, Briana avait repris possession du panier qu'elle avait abandonné, jetant un coup d'oeil en l'intérieur, rabattant le linge qui bien qu'épais avait commencé à prendre la pluie, risquant de ne plus protéger pour longtemps les vivres qu'il renfermait.
D'un pas pressé, elle avait ouvert la marche vers l'étable qui se situait non loin sur leur droite. Quelques minutes d'une marche à faire attention où elles mettaient les pieds, recevant sur leurs têtes une pluie devenue diluvienne.
Cheveux dégoulinants, peau ruisselante, elles arrivèrent soulagées, poussant sans bruit une porte qui étaient déjà légèrement entrouverte. S'offrait à elle le grand espace d'une grange, l'odeur du foin s'invitant à leur narine. Tête relevée pour Briana, première entrée, elle découvrit en hauteur ce qui semblait être une gigantesque niche... Un toit de grange en ciel de lit... Et de la haut, un bruit, quelques légers chuchotis.


Index plaqué sur les lèvres, elle fit signe à Marine d'entrer sans bruit ne laissant s'échapper qu'un faible murmure, pointant du doigt l'étage avant de s'engouffrer plus en avant une main l'invitant d'un signe à la suivre.


" On dirait bien qu'il y a quelqu'un... la-haut... "


Autour d'elle des vaches qui beuglant légèrement et remuant couvriraient aisément leur intrusion.

Droit devant, deux échelles, une menant directement vers l'endroit qui attisait à nouveau curiosité tandis que l'autre, sur leur gauche, offrait de rejoindre un coin, plus étroit, mais où elles sauraient sans mal rester cachées. Sans attendre, Briana avait débuté son ascension, Marine faisant le guet. Le lieu rejoint, elle tendis une main sur les derniers efforts de Marine qui déjà la rejoignait, le coeur de la petite blonde cognant à tout va sous le coup de l'excitation.
Toutes deux allongées dans les foins, elle posèrent en même temps regard sur quelques bottes qui se dressaient devant elles, tel un mur, et de s'approcher en rampant pour aller regarder ce qui se passait de l'autre côté, tandis que rires et autres bruits s'élevaient. A n'en pas douter ceux qui étaient là devaient bien s'amuser... Mais à quel jeu étaient-ils en train de jouer ?

Yeux rivés sur ces derniers, de leurs silhouettes se devinaient aisément homme et femme, celle-ci jupons retroussés jusque sur le haut des cuisses, tandis que l'homme, entre, se faisait prisonnier...

Chasteté azuréenne envolée, c'est bouche entrouverte et statufiée que la jeune de Courcy découvrait...

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      Parce que ma vie à moi est faites de rêves, j'ai décidé de faire de tous mes rêves une réalité.
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