Fitzounette
[Préambule]
Erikdejosseliniere a écrit:
[Où la fin ne l'est pas totalement, mais sans être bien certain que cela puisse être un commencement, pas plus le commencement du début que la fin du commencement voire le commencement de la fin... Et si vous vous y retrouvez, bravo : moi, pas !]
Erik s'était laissé totalement guidé par son amie bourguignonne, tandis qu'il l'avait tenue par la taille. Mais d'énergie, il n'en avait plus, en dehors de celle du corps. Ses pensées n'allaient nulle part. Pas plus vers cette liberté tant souhaitée que vers la Bourgogne ni que vers le chateau de la Duchesse Kilia. Erik n'avait plus rien au fond de l'âme et son coeur était meurtri à un point à peine imaginable. Il n'avait qu'une seule envie, incontrolable, inutile, vaine et peut etre même mauvaise : boire, boire et encore boire, à ne plus savoir qui il était, comment il se nommait, pour quelle raison il se trouvait là...
Dehors, les fameux 45 attendaient leur princesse, ne lui pretant, mais c'etait somme toute fort logique ne se connaissant guère, pas plus attention que cela. Corbigny écouta d'une oreille tout à fait distraite les recommandations de son amie et c'est tout aussi distraitement qu'il se dirigea vers une tente, récupérant au passage son mantel, ayant soin de s'assurer qu'Armoria fut aussitot recouverte d'un vetement en meilleur forme que le sien, la saluant d'un air totalement absent. Là, il fit mander un peu de savon, un baume quelconque pour cet oeil toujours souffreteux, ce visage bouffi par les nombreux coups, de même qu'un calame, de l'encre, du vélin et un tonnelet de n'importe quel vin, pourvu qu'il fut fort...
Mouarf... Et ils appellent cela du vin !
Fit-il, buvant cul sec un premier gobelet de ce que l'on venait de lui apporter et dont il se servit à ras bord, regrettant les crus immémoriaux de sa Bourgogne lointaine. Enfin, c'était tout de même du raisin fermenté et cela ferait bien l'affaire... Un second gobelet... Un troisième... La plume toujours en main, le parchemin aplani devant lui, posé sur une mauvaise table... Quelques mots : il ne s'agissait pourtant que de quelques mots !
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Arrivé là, il se retrouva une fois de plus dans l'oubli de tout, reprenant du vin, se laissant aller à la noirceur de ces instants, ayant tant envie que les lignes coulent à nouveau comme il n'y avait finalement pas si longtemps. Les amants véritables sont en dehors des heures. Ils se font leur propre éternité... Or, il se sentait tout aussi sec que cette bouche qui n'en finissait plus de chercher à se déshaltérer. Tant pis pour le vélin ! Les 45 se feraient bien rembourser de la peine, et son fief de Corbigny n'était point pauvre. Reprenons :
Premier vélin. Un second, envoyé au chef de la Police de Saumur :
Le Pair se reposa un instant -quelques chopines bues ne seraient pas de trop-, ficela les deux courriers séparement, à défaut de scellé et confia le tout au premier cavalier venu. L'espace d'un instant, il retrouva un peu de sa superbe, ne laissant à l'homme d'autre solution que de lui obéir dans l'instant. Le plus compliqué était à venir : aller rejoindre la Princesse et prendre bouche, quelques instants, avec elle... Ce qu"il fit apres... Quelques nombreuses nouvelles chopines.
Erik s'était laissé totalement guidé par son amie bourguignonne, tandis qu'il l'avait tenue par la taille. Mais d'énergie, il n'en avait plus, en dehors de celle du corps. Ses pensées n'allaient nulle part. Pas plus vers cette liberté tant souhaitée que vers la Bourgogne ni que vers le chateau de la Duchesse Kilia. Erik n'avait plus rien au fond de l'âme et son coeur était meurtri à un point à peine imaginable. Il n'avait qu'une seule envie, incontrolable, inutile, vaine et peut etre même mauvaise : boire, boire et encore boire, à ne plus savoir qui il était, comment il se nommait, pour quelle raison il se trouvait là...
Dehors, les fameux 45 attendaient leur princesse, ne lui pretant, mais c'etait somme toute fort logique ne se connaissant guère, pas plus attention que cela. Corbigny écouta d'une oreille tout à fait distraite les recommandations de son amie et c'est tout aussi distraitement qu'il se dirigea vers une tente, récupérant au passage son mantel, ayant soin de s'assurer qu'Armoria fut aussitot recouverte d'un vetement en meilleur forme que le sien, la saluant d'un air totalement absent. Là, il fit mander un peu de savon, un baume quelconque pour cet oeil toujours souffreteux, ce visage bouffi par les nombreux coups, de même qu'un calame, de l'encre, du vélin et un tonnelet de n'importe quel vin, pourvu qu'il fut fort...
Mouarf... Et ils appellent cela du vin !
Fit-il, buvant cul sec un premier gobelet de ce que l'on venait de lui apporter et dont il se servit à ras bord, regrettant les crus immémoriaux de sa Bourgogne lointaine. Enfin, c'était tout de même du raisin fermenté et cela ferait bien l'affaire... Un second gobelet... Un troisième... La plume toujours en main, le parchemin aplani devant lui, posé sur une mauvaise table... Quelques mots : il ne s'agissait pourtant que de quelques mots !
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Citation:
Ma Douce,
Ma Grâce,
Mon Aimée,
Mon Amour,
Ma petite Reyne sans laquelle...
Ma Grâce,
Mon Aimée,
Mon Amour,
Ma petite Reyne sans laquelle...
Arrivé là, il se retrouva une fois de plus dans l'oubli de tout, reprenant du vin, se laissant aller à la noirceur de ces instants, ayant tant envie que les lignes coulent à nouveau comme il n'y avait finalement pas si longtemps. Les amants véritables sont en dehors des heures. Ils se font leur propre éternité... Or, il se sentait tout aussi sec que cette bouche qui n'en finissait plus de chercher à se déshaltérer. Tant pis pour le vélin ! Les 45 se feraient bien rembourser de la peine, et son fief de Corbigny n'était point pauvre. Reprenons :
Citation:
Ma blonde beauté,
Ma petite Grâce,
Mon Aimée,
Mon Amour.
Je suis, pour quelques heures encore, sous une mauvaise toile de tente installée à la va-vite par les fidèles gardes de Son Altesse Armoria, mon amie. Celle-ci, sans doute au contact de la fraicheur de l'air ambiant tout autant que de la vision de ceux qui la connaissent ainsi que des soins prodigués par votre tante, semble récupérer de ses malheurs récents. Vous savez comme je l'aime, amicalement, et rien ne me fait plus plaisir que cela... Hors le fait de vous revoir enfin en pleine santé et toute aussi repose et belle qu'au premier jour de notre encontre.
Mais ces derniers jours furent de toute violence. Pire : Je crains que certains faits ne m'auront à tout jamais éloigné du diamant auquel j'ai voué ma vie, depuis plusieurs mois... Je ne suis point doué en contes amoureux, je le sais. Je suis, encore et pour toujours, ce paysan bourguignon, lourdaud et orgueilleux, sans doute, mais qui n'aime point courber l'échine devant qui que ce soit... fut-ce un Duc... fut-ce une princesse... Qui ne sait pas forcement ce qui plait aux dames... Qui laisse par trop ses mots devancer ses pensées... Qui, l'age venant peu à peu, est moins malléable que lorsqu'il découvrait les joies de l'existence.
Aussi, et sans souhaiter paraitre désagreable à votre tante, je ne puis la suivre en son castel ce jour, ni répondre favorablement à sa cordiale invite mais, même si je suis mandé d'urgence en mon Domaine, je ne puis quitter l'Anjou tel un maraud qui aurait honte de s'être trouvé en un lieu inconnu, un lendemain de trop grande festoillance.
Si vous le voulez bien, mon petit diamant, retrouvons-nous là où vous le désirerez, pourvu que cela soit en un lieu totalement neutre et sans le poids d'une famille que je ne connais point mais qui n'a rien à entendre de mes mots, du moins, ceux que je vous adresse ce présent, pas plus que ceux que nous aurons à nous échanger.
Je vous aime,
Quoi qu'il puisse advenir,
Votre vieux Pair,
Erik.
¨
PS : Pardonnez l'absence de scel, mais il appert que je les ai perdu, comme trop de choses ces derniers temps...
Ma petite Grâce,
Mon Aimée,
Mon Amour.
Je suis, pour quelques heures encore, sous une mauvaise toile de tente installée à la va-vite par les fidèles gardes de Son Altesse Armoria, mon amie. Celle-ci, sans doute au contact de la fraicheur de l'air ambiant tout autant que de la vision de ceux qui la connaissent ainsi que des soins prodigués par votre tante, semble récupérer de ses malheurs récents. Vous savez comme je l'aime, amicalement, et rien ne me fait plus plaisir que cela... Hors le fait de vous revoir enfin en pleine santé et toute aussi repose et belle qu'au premier jour de notre encontre.
Mais ces derniers jours furent de toute violence. Pire : Je crains que certains faits ne m'auront à tout jamais éloigné du diamant auquel j'ai voué ma vie, depuis plusieurs mois... Je ne suis point doué en contes amoureux, je le sais. Je suis, encore et pour toujours, ce paysan bourguignon, lourdaud et orgueilleux, sans doute, mais qui n'aime point courber l'échine devant qui que ce soit... fut-ce un Duc... fut-ce une princesse... Qui ne sait pas forcement ce qui plait aux dames... Qui laisse par trop ses mots devancer ses pensées... Qui, l'age venant peu à peu, est moins malléable que lorsqu'il découvrait les joies de l'existence.
Aussi, et sans souhaiter paraitre désagreable à votre tante, je ne puis la suivre en son castel ce jour, ni répondre favorablement à sa cordiale invite mais, même si je suis mandé d'urgence en mon Domaine, je ne puis quitter l'Anjou tel un maraud qui aurait honte de s'être trouvé en un lieu inconnu, un lendemain de trop grande festoillance.
Si vous le voulez bien, mon petit diamant, retrouvons-nous là où vous le désirerez, pourvu que cela soit en un lieu totalement neutre et sans le poids d'une famille que je ne connais point mais qui n'a rien à entendre de mes mots, du moins, ceux que je vous adresse ce présent, pas plus que ceux que nous aurons à nous échanger.
Je vous aime,
Quoi qu'il puisse advenir,
Votre vieux Pair,
Erik.
¨
PS : Pardonnez l'absence de scel, mais il appert que je les ai perdu, comme trop de choses ces derniers temps...
Premier vélin. Un second, envoyé au chef de la Police de Saumur :
Citation:
Messire ou dame Responsable de la prevôté locale de la néammoins bonne ville de Saumur,
Il semble que de pauvres hères n'écoutant que leur courage de même que leur devoir d'honnêtes gens ont passé beaucoup de leur temps à nous chercher par le pays.
Je ne connais leurs noms, ni ne les connais tout court pour vous dire vrai. Cependant, ne sachant comment ni où les contacter, je m'adresse à vous pour qu'ils se mettent, dès que vous aurez mis une mains aussi ferme que paternelle sur leurs épaules pouilleuses, en contact avec ma personne.
Par avance, je vous en remercie.
Erik de Josseliniere,
Duc de Corbigny,
Pair de France.
PS : l'on me dit qu'ils savent parler aux carpes... Cela me semblait assez incroyable pour vous le mettre en lumiere à la parfin de faciliter vos recherches.
Il semble que de pauvres hères n'écoutant que leur courage de même que leur devoir d'honnêtes gens ont passé beaucoup de leur temps à nous chercher par le pays.
Je ne connais leurs noms, ni ne les connais tout court pour vous dire vrai. Cependant, ne sachant comment ni où les contacter, je m'adresse à vous pour qu'ils se mettent, dès que vous aurez mis une mains aussi ferme que paternelle sur leurs épaules pouilleuses, en contact avec ma personne.
Par avance, je vous en remercie.
Erik de Josseliniere,
Duc de Corbigny,
Pair de France.
PS : l'on me dit qu'ils savent parler aux carpes... Cela me semblait assez incroyable pour vous le mettre en lumiere à la parfin de faciliter vos recherches.
Le Pair se reposa un instant -quelques chopines bues ne seraient pas de trop-, ficela les deux courriers séparement, à défaut de scellé et confia le tout au premier cavalier venu. L'espace d'un instant, il retrouva un peu de sa superbe, ne laissant à l'homme d'autre solution que de lui obéir dans l'instant. Le plus compliqué était à venir : aller rejoindre la Princesse et prendre bouche, quelques instants, avec elle... Ce qu"il fit apres... Quelques nombreuses nouvelles chopines.