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[RP] Venez là que je vous baise... la main!

Naelhy
Elle est là, toujours. Elle est souvent là où elle se trouvait, d'ailleurs. La logique voulait que son corps, en tout cas, y soit, mais l'esprit était ailleurs il songeait, lui, à ce fait inexplicable, cette soudaine impulsion qui lui avait prit comme une terrible envie de pisser. Alors elle se trouvait là, forcement. Elle avait mit un temps fou à trouver, parce qu'hormis des lettres cela faisait bien une année ou plus qu'elle n'avait pas vu cette personne à laquelle elle songeait tant depuis des jours. Son coeur était peut-être emplit de joie, mais tous ses neurones qui composait son petit cerveau, du lobe pariétal à l’occipital en passant par le cortex et tout le reste (c'est une image!) tendait à se soumettre à son image ou ce qu'il en restait, à ses mots, cette signature et cette rhétorique, à tout ça quoi.
Le nain avait été abandonné dans une auberge et surement qu'il était affairé en ce moment même avec diverses puturelles. Elle avait bien comprit qu'il ne fallait même pas chercher à comprendre l’être minuscule.

Ce n'était pas tant un nombre incalculable d'interrogations, c'était cette envie plus que subite (d'où la comparaison avec le phénomène qui signifie que c'est l'heure d'aller aux latrines là) de le voir, de le toucher, de vérifier qu'elle ne s'était pas gouré aussi et qu'aucune calvitie, ou paralysie, ou strabysme sait-on jamais aurait pu venir aussi vite que l'envie de pisser (encore) toucher le gentilhomme mais bien par réel soucis de renouer avec celui qui serait peut-être son époux bien que l'épreuve qu'elle allait amorcée avait des chances de le faire revenir sur cet accord.

Elle devait savoir ce qui l'amenait ici, vraiment? Elle conclut sa réflexion en concluant que non, on n'avait pas à se justifier quand on venait retrouver de manière totalement romantique et en terrain tourangeaux son promis. Saugrenue idée quand tu nous prends!


« Ton regard & ton sourire me manquait horriblament! »

...

« Je me languissais d'un jour retrouver ton image et je ne pouvais supporter de rester encore une fois vachement loin de toi! »

...

« Je vais finir vieille filleeeeeuh ! »

L'entrainement ne servait à rien, et déjà elle le sentait ce petit poids qui l'a prenait au bas ventre. Non, ce n'était pas un foetus de 3 mois qui essayait de survivre dans un utérus plus que... a t-on vraiment besoin de le savoir? La belle Tartine, qui pour l'occasion s'était habillée d'une robe, une belle, chopé à Marzina la princesse de la Breizh à son insu lors d'une beuverie avec un ours et réajusté parce que niveau poitrine Zizi l'a battait nettement, se contenta seulement de garder la tête haute pour un minimum d'estime.
Et le torse bombé, ou autant qu'on peut l'imaginer, elle s'avança à grand renforts de parades anti-stress (les exercices de respirations indou, les idées positives spécial coatching...) jusqu'au domaine de Maillé. Heureusement elle trouva bien assez vite.


« Son excellence Naeva Lisbeth Wolback. »
Elle ne pu s’empêcher devant le regard suspicieux de l'homme d'ajouter:
« Je viens m'entretenir avec le seigneur de Maillé. »
« C'est que... »
« Dites lui de venir me trouver ! »
« ... »
« Je suis sa fiancée alors faite gaffe ! »
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Anthoyne
C’est que… c’était l’heure de l’une des activités favorites d’Anthoyne. C’est le genre dont il ne se vante guère. Seuls les plus proches personnes de Maillé connaissaient le penchant d’Anthoyne pour cet acte tant répugné. En France et dans de nombreuses contrées, il est considéré comme occulte notamment pour une personne de son rang. Il est pour beaucoup un laisser-aller, un excès d’un des sept péchés capitaux qui n’est point le plus apprécié contrairement à la gourmandise ou encore la luxure. En effet, parait-il que la paresse n’a pas sa place dans ce monde où chacun doit fournir effort pour vivre. Cette phrase pourrait faire sourire n’importe quel serf ou paysan s’il devait l’entendre. Quant à Anthoyne, cette activité n’est, pour lui, pas un moyen de se laisser grassement aller à sa vie de noble mais plus de profiter d’un peu de repos lorsqu’on dispose d’une activité nocturne. C’est que… c’était l’heure de la sieste.

La pauvre femme savait bien qu’il était considéré comme sacrilège de réveiller le Maillé lors d’une de ses siestes et que si elle le faisait, le courroux de son maître pourrait s’abattre sur elle telle la foudre. Pourquoi allait-elle le faire alors ? Quel avait été l’élément déclencheur ? Qu’est-ce qui était si important pour enfreindre cette règle ô combien divine ? Il ne suffit que d’un mot pour que les synapses de la bonne doublent d’activité et entrainent rapidement de nombreuses réactions électro-chimiques (ou un truc dans le genre) qui la mena à sa propre réflexion.
« Fiancée. » En aucun cas, le Seigneur de ces terres tourangelles aurait accepté que l'on renvoie sa fiancée ou même qu'elle puisse attendre le réveil de son promis. Le sortir de sa sieste était un péché bien moins grand.

Même si elle était certaine d’avoir fait le bon choix, la femme d'un âge mûr appréhendait l'instant où elle aurait à se présenter à la porte de la chambre d’Anthoyne. Puis quand vint le grand moment, elle hésita un instant avant de se résigner. Deux petits coups se firent entendre dans la pièce. Toutefois, il restait difficile pour le tourangeau de s’extirper de son monde onirique. N’entendant pas le moindre bruit, elle recommença en insistant plus sur chaque coup. Ce furent les bruits de trop, Anthoyne était en furie. Il se précipita vers la porte et l’ouvrit avec force.


« Vous le savez que vous ne devez pas me réveiller lors de mes siestes ! Vous le faites exprès ?! Vous faites ça pour…
- Votre fiancée est arrivée. »


Stoppé net dans son élan. Son regard se décomposa et ses yeux s’écarquillèrent. Il avait l’air d’un bel idiot.

« Pardon ? Vous dites ?
- Votre fiancée est arrivée. »


Il se frotta le visage avec l’aide de sa main comme si cela pouvait l’aider à comprendre. Son regard était sérieux mais à la fois empli de doutes ne comprenant pas ce qu’il se passait. Il était dur pour lui d’émerger

« Ma fiancée ? Elle n’était pas sensée venir… Quelle est cette histoire ? C’est sûrement une boutade.
- Votre fiancée , son Excellence Naeva Lisbeth Wolback est arrivée.
- De l’eau… Il me faut de l’eau pour me rincer la figure. Allez me chercher de l’eau ! Vite ! »


Tandis que la femme exécuta son ordre, Anthoyne se dépêcha pour enfiler vêtements plus adéquats pour recevoir sa promise. Alors qu’il enfilait le dernier habit, la servante revint avec le précieux liquide et de quoi s’essuyer. Il se rinça rapidement le visage puis se tamponna la peau avec le tissu présenté à sa disposition.

« Il faut que je me dépêche, je l’ai déjà trop fait attendre. »

Alors qu’il descendit les seules marches de sa modeste demeure, Anthoyne se demanda quelles étaient les raisons de cette visite surprise. Pourquoi ne l’avait-elle pas prévenu ? L’échange épistolaire était jusque là leur moyen de communication préféré donc aucune raison de ne pas passer de nouveau par cette méthode.

Lorsqu’il la vit, attendant dans le hall, il effaça de son visage tout trait d’inquiétude pour laisser place à un large sourire.


« Venez là que je vous baise la main. Aussi bonne soit-elle, c’est une immense surprise ! Je suis extrêmement ravi de vous voir. Il avait fort longtemps que je ne vous avais vues. »

Anthoyne ne put s’empêcher de jeter un regard indiscret sur la tenue qu’elle portait et les formes qu’elle mettait en valeur. Il s’attarda enfin sur ce visage qu’il contempla de longs instants.

« Vous êtes encore plus ravissante que dans mes souvenirs. Vous êtes à présent une femme épanouie. Votre visite me comble le cœur. Mais que me vaut ce plaisir ? Et pourquoi cette surprise ? »

A la suite, d’un énième sourire, il l’invita à saisir son bras.

« Venez, nous allons discuter dans le salon, nous serons plus à nos aises. »
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Naelhy
« Sa seigneurie est en balade? »

Il fallait la voir, à se tortiller dans tout les sens à sa manière discrète mais incertaine. Elle était dans tous ces états, de le revoir après autant de temps.

« - Il est entrain de licher? Pourquoi il met autant de temps? Il a peur de me voir peut-être?
- En même temps t'arrives comme aussi propre qu'un de ces représentants de la gueusaille...
- Arrêtes de critiquer notre capuche !
- Ha nan, moi je dénigre toute responsabilité, j'ai jamais voulu qu'on choisisse ce truc qui part en lambeau là...
- Zy va tu critiques pas la capuche !
- *Ouiiiin*
- Tu l'as fais pleurer !
- Shab comment tu l'as fait chialé pelo !
- Qu'on rentre se prendre une cuite ! Par toutes les puturelles qui sont passés sous Edmond !
- Notre mère !
- Je pense qu'on devrait tous s'unir, nous sommes tous les enfants de Christos et je ne tolérais aucuns débordements en ce saint jour où notre enveloppe charnelle s'est dirigé avec ses p'tites pattes jusqu'à son promis !
- & mon intégrité ! »

Le stress, ça lui prend au ventre, ça lui retournait le tout et au final il y avait cette drôle d'impression prédominante qu'on était trop lourd, que tout partait à vau-l'eau. Le pas incertain elle s'avance d'un, de deux pas, comme pour prendre possession des lieux et fait de son mieux pour rassurer car au fond qu'avait-elle à craindre en réalité du tourain qui avait fini après de si longues négociations et hors oeuvre par la demander en épousailles? Ça la démangeait de le voir descendre de sa tour d'ivoire jusqu'à elle, de vérifier que ce n'était pas qu'un mauvais rêve, que c'était bien inscrit dans sa tête et qu'elle pouvait mettre un visage sur tout ces faits, ne plus s'en tenir qu'à cette correspondance qui les tenait loin de l'autre. Retourner ces étranges relations codifiés par leurs soins et que sais-je?

Et quand elle le vu déboulé avec ses cheveux en pétard, outre qu'elle le dévisagea à cause de sa tignasse qui éveillait ses soupçons les plus fou concernant l'activité qu'elle semblait avoir dérangée.
Elle se laissa baisser la main, en se soumettant à un élan de bisounourserie. Et toute candide qu'elle était alors elle oublierait presque que la situation prêtait toujours à un léger retournement du ventre.


« Vous me voyez ravie par votre enchantement. Je me rends en Bretagne pour y visiter mes terres, et j'avais donc naturellement pensé à en profiter pour vous rendre visite. »

Parce que cette terre sera aussi la sienne un beau jour, qu'il fallait la visiter. En profiter pour faire le tour du propriétaire ce qui incluait aussi le futur. Evidemment.
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Anthoyne
Un sourire se dessina sur le visage d’Anthoyne. Ses yeux observaient les traits féminins de la blonde. Ils avaient mûris et à présent, elle ressemblait plus à une jeune femme et non à une enfant. Cela la rendait encore plus charmante et augmentait le désir d’Anthoyne de la posséder. Il se remémorait les évènements qu’ils avaient vécus en commun. De la scène du bain à la dernière demande en mariage, ils ne s’étaient vus que très peu de fois et pourtant un étrange lien s’était créé dès le début. Ils étaient vraiment attirés l’un par l’autre. Toutefois, le reconnaître était, pour eux, bien trop difficile. Leur égo suffisant ne laissait pas de place à la défaite. C’est d’ailleurs ce trait de caractère qui entraînait les luttes ou plutôt chamailleries où ils essayaient à tour de rôle de prendre le dessus l’un sur l’autre. Anthoyne était persuadé de l’avoir à ce moment précis mais il savait que cela pouvait changer. C’est ce qui le passionnait chez cette femme. L’une des rares qui lui avaient tenu tête jusqu’ici. Et à cet instant tandis qu’il la contemplait, il ressentait un sentiment de satisfaction.

Associé à son invitation verbale, Anthoyne présenta son bras à Naeva. Le sourire aux lèvres, il attendit le moment où elle accepta avant de l’entraîner dans la pièce.


« Installez-vous où vous le désirez. Ma domestique devrait apporter quelques douceurs. »

Maillé attendit qu’elle prenne place pour s’asseoir à son tour. Il lui attribua un large sourire avant de reprendre la parole.

« Je vais me répéter mais je suis extrêmement ravi que vous soyez là. Pour le moment, avez-vous fait bonne route ? Je suppose que vous venez de Castille, je me trompe ? Pardonnez ma curiosité, c’est dû à l’élan de joie ! D’ailleurs, combien de temps comptez-vous rester ? J’espère quelques temps. Ne vous inquiétez pas, j’ai de quoi assurer votre confort durant plusieurs jours. »

De nouveau, son regard se posa sur la femme. Son visage était angélique. Le contraste avec son caractère en était édifiant. Derrière ce visage d’ange se cachait une peste. Elle n’en restait pas moins attirante et cela convenait au tourangeau. Dans ce mariage, il ne chercha pas l’idéal féminin mais la femme qui pouvait lui apporter satisfaction et descendance. Rien de plus. C’est ainsi qu’il avait vu les choses au départ mais au fur et à mesure de leurs échanges, sa certitude avait été bousculée. Comment la voyait-il à cet instant ? Lui-même avait été incapable de le décrire.
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Naelhy
L'égo oui. C'était lui et Naelhy en était certaine qui les avait entraîné jusque là. Sinon pourquoi ce serait-elle autant attachée à cet homme? Pourquoi s'en serait-elle éprise après l'épisode du bain quelques temps avant leur rencontre qui avait provoqué la mise à nue de la blonde à cause d'un accident de bain devant le beau brun à l'allure des plus charmante. Oh! Rien de salace je vous vois venir, mais un accident gênant d'après la Tartine qui fut stupéfaite de le voir passer dans la salle de bain juste au moment ou elle se cassait la gueule, un moment humiliant qui n'y était certainement pas pour rien. Ils en riront un jour. Oui, mais quand?

Il y avait aussi cette histoire de Castille...


« J'ai un peu honte d'ailleurs. Vous savez, Anthoyne, je me suis sauvée comme à mon habitude de ce pays, j'y ai laissé une nouvelle fois le devoir que j'avais envers Blanche, seulement celui de ne pas la planté encore. »

Son sourire se crispe, elle est nerveuse à l'instant. Bien sur qu'elle s'en veut, mais bien que son sentiment soit des plus sincères il ne la touche pas davantage, juste assez pour l'évoquer et culpabiliser le temps qu'il lui traverse l'esprit. La Tartine est comme ça et c'est pourtant une sincère affection qui la lie à la Marquise dont elle est dame de compagnie, celle qui lui a par deux fois tendue des perches pour qu'elle puisse se rattraper.
Une fuite de plus, l'élément nouveau c'était le nain au contraire de la belladone ou de l'Opium. Cet art de fumer l'avait toujours fasciner... tout autant que ces drôles de baies!

La Wolback se tenait droite, elle s'efforçait de paraître belle sans vraiment y croire, ainsi était sa nature mais tout laisser à penser qu'elle était confiante. Dans cette relation, le plus dur était passé.


« Maillé? » Comme pour se donner de l'importance elle le nomme par son titre. « Je crois qu'il serait approprié de boire dignement à nos retrouvailles, et que vous me racontiez vos dernières nouvelles. »

Ainsi était-elle. Elle se réjouissait de le retrouver, de le voir en chair et en os, une image qu'elle n'avait pas souvent eut l'occasion de savourer et qu'elle pouvait aujourd'hui se permettre. Et il fallait boire, parce qu'elle aimait ça. Quand même.
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Anthoyne
Ses doutes étaient confirmés. La jeune femme n’avait pas obtenu l’accord de la Marquise pour son escapade en terre bretonne. Et que dire du détour par Maillé ?! Vu le désarroi que laissait paraître la bretonne en évoquant cette fuite, Anthoyne tenta de dissimuler la grande satisfaction qu’il ressentait. Il appréciait la trahison de Naelhy envers l’expatriée comme une vengeance qu’il prenait sur la castillane. Il lui adressa un sourire qu’il voulait compatissant.

Il n’eut pas besoin de détendre l’atmosphère. Neva s’occupa elle-même de ramener la discussion à un sujet plus enjoué : leurs retrouvailles. Et quoi d’autres que le vin pour fêter ceci ?


Ma chère Naeva… Soyez patiente, ma servante ne devrait pas tarder. Il est bien évident que je compte fêter nos retrouvailles. Et dignement. Je lui ai demandé de ramener les meilleurs vins de ma modeste cave. Bien évidemment, elle est remplie majoritairement de vins tourangeaux mais elle contient quelques délices champenois. Mais peut-être devrions ouvrir que deux ou trois bouteilles ? Cela dépendra de votre capacité. Je ne veux en aucun cas vous enivrer jusqu’à que vous ne puissiez aligner deux pas. Dans ce cas là, notre choix devra être précis… Elle devrait apporter un vin blanc, moelleux. Il vient des terres de ma cousine. Un Vouvray.

Ou ce qu’on appelle plus communément le « parler pour ne rien dire ». Tous les détails n’étaient que ceux d’un amateur qui avait une culture du vin assez médiocre. Ses affirmations n’étaient pas fausses en soi mais venant d’un novice comme lui, ses paroles n’avaient qu’une faible valeur. Il ne faisait qu’imiter le langage de l’initié que son oreille avait pu percevoir lors d’une soirée entre noble. Mais tout ce jeu n’était que pour impressionner la belle. Et marquer son territoire. Il était l’Homme, il était chez lui, il était le maître. Et étaler sa faible connaissance pour faire briller les yeux de son invitée, était une méthode comme une autre. Une fois qu’il eut fini son baratin, il adressa un large sourire à son vis-à-vis.

Entre réunions en salle des Feudataires de Touraine et quelques tournois quand il m’en prend l’envie, je n’ai pas grand-chose à vous raconter. Je vis ma petite vie tout en essayant de laisser ma trace. Non, par orgueil mais pour améliorer les choses et dans le désir de redonner au Royaume de France, toute sa splendeur d’antan. Vaste programme en prévision, si je puis dire.

Son sourire s’accentua. Une pierre, deux coups. Il essayait d’impressionner sa fiancée en exhibant une irréelle importance au sein de la Touraine. Même méthode que précédemment. A cela, il ajoutait une petite touche personnelle mais qui cette fois-ci est bien réelle. Il dévoilait légèrement son avis politique, son sentiment sur ce qu’il se passait en France. Rallier son épouse à sa cause est primordiale alors autant commencer dès le début.

A cet instant, coupant l’élan du maître des lieux, la servante vint avec un plateau où trônait deux verres et une bouteille de vin blanc débouchonnée. Anthoyne ordonna à la femme de déposer sa charge sur la table qui séparait le noble, de l’invitée. Maillé remercia sa domestique et se leva pour servir un verre à la Wolback. Il lui tendit le récipient avant de se servir à son tour. D’un gracieux sourire, il reprit.


J’espère qu’il vous plaira. Sinon qu’est-ce que je disais ? Ah oui… politique… Mais soit, ne parlons pas de ceci car je doute que ça soit un sujet qui vous intéresse particulièrement, surtout pour une femme comme vous, si… raffinée. Tiens ! Racontez-moi votre vie en Castille ! Comment est-ce cette contrée ? Je n’ai point eu la chance de m’y rendre. Racontez-moi tout. Je veux connaître le moindre détail. Le paysage, les mœurs et autres coutumes. Parlez-vous le castillan ?

Mais avant tout… Trinquons à nos retrouvailles, ma bien aimée !


Anthoyne leva son verre et offrit à Naelhy son sourire le plus charmeur.
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Naelhy
« Vouvray... » Murmura t'elle, énigmatique.

Ça sonnait un peu comme Clairet (une rime sur-pauvre!) ce qui la mit en confiance. Pas qu'elle était intimidée devant cet homme qu'elle avait pu découvrir sous des angles peu probables ce qui rendait chacun de leur échange passé privilégié. Elle les avait eut seulement pour elle et pourrait presque se moquer de cela mais rien qu'en omettant les démonstrations de force, de sagesse, que dis-je... il ne restait plus énormément de chose. Elle remarquait que l'intérieur d'Anthoyne était particulièrement agréable et soigné et qu'elle se fendait d'un sourire en songeant que ça ne l'étonnait guère que celui-ci l'interrompt.

La Tartine jamais n'eut pu douter de la témérité et de la domination qu'exerçait Anthoyne au sein de la Touraine, il n'aurait pu en être autrement. C'était un homme fort, vaillant même. Soigné et charmant, surtout charmant. Naelhy avait toujours rêvé de se trouver un charmant, ce n'était pas l'ambition qui lui manquait pourtant et sa soif de tendres amours et de cette passion qui ne s'éteint jamais. Elle était toujours une enfant qui rêvait d'un grand château et d'un confort dernier cri. Pas faute de n'avoir jamais essayé, comme lorsque sa cousine lui promis la fortune alors qu'elle fuguait du domicile familial, ou quand elle vendait ses petites drogues desséchées, comme la fois ou elle s'était déguisée en hispanique. Il y avait aussi sa conquête féodal en Bretagne plutôt hardi et infructueuse. Mais aujourd'hui tout cela s'offrait à elle et la blonde effleurait du doigt ce pourquoi elle avait bataillé sans relâche.
Pour une fois que tout était facile, entre-eux.

Naeva lui répondit d'un timide sourire, avec cette gêne de la jeune amoureuse pré-pubère en général, mais il s’avérait que l'age parfois n'y faisait rien, ou était-ce son manque d'expérience avec les hommes qui lui donnait l'impression qu'elle pouvait faillir la maintenant? Assise sur un chaise et avant d'avoir bu du pinard?

Sur ce elle trinqua.
Et encore.
Et puis encore.
Allez, jamais deux sans trois... quatre?

Elle n'avait jamais été réputée pour ses capacités à tenir à l'alcool et cela faisait longtemps qu'elle avait abandonné maintenant ses vieilles habitudes. Pour rien au monde elle voudrait voir son visage vieillir et rougir plus vite, gâcher cette terrible beauté qu'elle était pour céder à son penchant pour les larmes d'opium ou quelque chose d'autre. C'était décidé, elle vivrait ici, et ne bougerait pas souvent d'ailleurs, sauf pour faire son entrée dans le grand monde peut-être.


« Qu'en penses la famille de la Louveterie, d'ailleurs? » Plaça t'elle pour casser le ton en toute inconscience au détour d'une phrase « Je ne voudrais surtout pas faire mauvaise impression. »
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Anthoyne
La discussion avançait aimablement tandis que les verres s’enchaînaient sans ralentissement. Anthoyne n’était pas saoul mais assez enivré pour faire sauter le verrou de son inhibition personnelle. Il parlait avec plaisir et écoutait attentivement. De temps en temps, ses yeux se glissaient sur le corps de la blonde. L’alcool ne brisait pas que le verrou de la parole. Il avait le don également de libérer l’homme ou la femme de ses entraves pour assouvir ses envies. La bienséance n’était plus de rigueur après plusieurs verres de vin. Son désir pour la Wolback prenait le dessus. Mais il n’avait pas encore assez bu pour que son éducation soit également mise de coté. Il savait se tenir, plus ou moins et ce n’étaient que quelques regards discrets ou du moins qu’il croyait discret.

« Ma famille… Vous savez, je n’ai de contacts privilégiés qu’avec ma cousine qui est ma suzeraine également. C’est une femme très charmante, droite. Et puis, je sais que vous saurez être digne de ce nom. Si j’avais eu le moindre doute, nous ne parlerions pas de ça en ce moment. Il n’y aucun risque, tout se passera très bien ! Et votre famille alors ?»

Si seulement... Mais toutefois convaincu de ses paroles, il lui adressa un léger sourire. Avant qu’elle ne put prononcer une phrase, Anthoyne se leva et vint s’asseoir aux cotés de la blonde. L’alcool, l’alcool ! Il souhaitait plus de proximité. Il désirait entendre son souffle, observait chaque détail de ce corps féminin. Il désirait ce corps.

« J’y ai réfléchi, il n’y a pas si longtemps et cela fait bientôt deux ans que nous nous connaissons. Vous avez beaucoup changé depuis notre première rencontre. Vous n’êtes plus une petite enfant. »

Sa main partit à la rencontre de sa joue qu’il caressa délicatement. Ses doigts effectuaient des aller-retours sur le doux visage de la blonde. Un léger sourire s’affirma sur les lèvres du brun.

« Vous avez mûri… Définitivement, vous n’êtes plus la jeune fille qui a chuté du bac au bain. A présent, vous êtes devenue une jeune femme. Très ravissante d’ailleurs. Un plaisir pour les yeux… Et peut-être plus… »

Maillé glissa une mèche de cheveux derrière l’oreille de sa promise. Puis son visage s’avança doucement du sien. Il sentait à présent le souffle de Na contre lui. Ses lèvres finirent contre celles de la blonde dans un fougueux baiser.
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Naelhy
Les caresses sur la joue. C'était bien connu que ce n'était que des attrapes nigaudes. Mais Naeva défaille, sous l'emprise de l'alcool peut-être. Elle avait mal fait, de ne pas emmener avec elle sa pipe à vin. C'était une vie pleine de regret comme celui-là qu'elle avait enchaîné. Elle tourne le vin dans sa bouche alors qu'elle réfléchit aux mots d'Anthoyne. La Tartine n'était pas qu'à moitié ivre, elle était bien plus que ça, et à ce stade de sa réflexion se laisser faire sous les mains du seigneur semblait une solution des appréciables. Elle soupesa le pour et le contre comme ça encore assez longtemps, il lui semblait évident que c'était bien de tester la marchandise avant de s'engager pour toujours, qu'en plus Maillé était devait autre aussi beau comme ça que nu, voir plus, et aussi qu'il n'y avait rien de mal, aucune offense, mais ses principes religieux prirent le dessus. Aristote ne serait pas offensé qu'elle cède aussi facilement à ce penchant, à vingt centimètres à peine d'elle. Blanche aussi, serait fâchée.

Ne vivait-elle pas pour elle-même? N'était-elle pas l’intrépide enfant qui avait fuit le nid familial pour se lancer corps et âme perdu dans la grande aventure de la vie?

Naeva se mordille la lèvre inférieur, elle sent la pression monter, l'attente de son amant, ce souffle chaud sur sa peau qui la presse un peu plus.
Pourquoi toujours ce besoin d'essayer de se modérer? A quoi bon s'en tenir à cet élan mettre du bien-fondé dans ses actes? Il fallait mieux se laisser aller, ne pas refuser les bienfaits de la vinasse, et ceux du corps qui lui était presque devenu étranger. Jamais elle n'avait eut vraiment d’expérience avec la gente masculine, avec le palefrenier du domaine où elle habitait en Poitou peut-être, mais elle ne savait pas vraiment si elle devait le compter.
Anthoyne était l'épaule chaleureuse qui lui fallait, l'homme tout de muscles fait qui la protégerait, qui la guiderait sur ce chemin méconnu de l'amour au lit. Dans des bras comme ça, elle aurait toute la confiance qu'il lui faudrait.

Elle lui adresse un regard inquisiteur. Une dernière vérification avant de se jeter à l'eau.


-« Vous pesez combien? »*

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* Pour ceux qui connaissent petits meurtres à l'anglaise.
Anthoyne
Il mettait ses débordements sur le dos du vin mais après tout, inconsciemment ou même peut-être consciemment, il avait fait sortir autant de bouteille pour se fournir cette excuse qui le disculpera à ses yeux mais surtout aux yeux de la fiancée.

A y repenser, la vie d’Anthoyne s’apparentait à une chasse. Une chasse aux rousses, une chasse aux hérétiques, une chasse aux ponantais, une chasse aux prétendantes… Cette soirée n’échappait pas à la règle. Cette fois-ci, sa proie était Naelhy et Anthoyne était la meute à lui tout seul. La proie était venue à lui, elle s’était clairement jetée dans la gueule du loup. La véritable première étape fut le vin. C’était une sorte d’appât. Il fallait se faire discret, discret sur ses intentions. Et ce n’était pas l’esprit peu éclairé de la blonde qui allait lui mettre la puce à l’oreille. La seconde fut le rapprochement physique. L’acte correspondait littéralement à la métaphore. La proie était encerclée. Ensuite vint la caresse qui peut correspondre à un avertissement, la signalisation de sa présence et de ses intentions. En trois mots : « Je te veux ! ». Résumé applicable pour la métaphore ainsi que pour l’action réelle. Le baiser, ultime étape avant le festin, symbolisait le harcèlement du chasseur face à sa proie qui cèderait face au destin. Tout était parfait, elle craquait.

Mais…


-« Vous pesez combien? »

Whaaaaaaaaaaat ?!!!* Alors là ! Elle l’avait toujours surpris… Mais là ! Non mais… Non mais… NON !

« Plaît-il ? Qu’est-ce que cette question ? Si je suis trop lourd, vous me repoussez, c’est ça ?! Non mais oh ! Vous ne voulez pas connaître la taille de mon sexe, non plus ?! Pour voir si ça vous convient ou non ! »

Anthoyne se recula un peu plus dans le siège jusqu’à que l’accoudoir lui bloque son geste. Sourcil arqué, ses yeux se fixèrent dans les siens puis il la contempla de haut en bas comme pour jauger le potentiel de la blonde –et Dieu sait que malgré une absence quasi-totale de poitrine, elle en avait du potentiel –. La Louveterie ne comprenait pas le sens de la question. Mais pourquoi avait-elle sorti ça ? Quel était son but ? Une tentative de refus ?

Vexé et frustré, il ne savait quoi dire. Il était tenté de revenir sur la question sur la famille à laquelle il ne lui avait pas laissé de temps pour répondre. Puis il décida de se taire. Il n’avait plus rien à dire. Lui, touché dans son orgueil, c’était à elle de rattraper - ou pas - la situation.


[HRP] * Quoi ?!!![/HRP]
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