Della
Le roi exigeait de rencontrer Kéridil.
Pour un autre, le Vicomte de Montpipeau aurait répondu : "Venez à Montpipeau".
Pour le roi, ça ne le faisait pas trop et le Vicomte s'était plié aux exigences royales.
Pour cela, il avait fallu quitter le Languedoc et Cousin Actarius presque comme des voleurs, à la fin des festivités du Tournel, puisque le délai laissé entre les deux "réjouissances" était plutôt serré.
Lorsque la question de se loger à Paris arriva, Della répondit : "Charlemagne !"
Si autrefois, lorsque la Cour était encore synonyme de quelque chose de beau, de grand, de fastueux, d'envié, les époux Amahir avaient leurs appartement au Louvre, aujourd'hui, hélas, il leur fallait trouver à se loger comme n'importe quel voyageur ! Si ce n'était pas malheureux...Un Vicomte est sommé de se rendre au-devant du roi et celui-ci ne lui offre même pas le toit...tout se perd, tout se perd...
Quelques missives avaient été échangées entre le Prince Charlemagne et le Vicomte et arrangement avait été pris, le fils de Béatrice les hébergerait. Serait-ce avec plaisir ? Pas certain. Le ton des lettres était plutôt distant, presque froid. C'est à la lecture d'une des lettres que Della se sentit à nouveau submergée par les remords. Elle chercha même à faire chavirer le projet des Amahir chez le Prince tant elle redoutait de rencontrer ce dernier dans un endroit presque intime. Lorsqu'ils se rencontraient, dans des cérémonies, il lui était facile de le saluer, même de lui adresser quelques mots anodins, sans jamais entrer dans une réelle conversation. Tout au plus pouvait-elle s'apercevoir comme il grandissait et comme plus il grandissait, plus il ressemblait à Béatrice.
Mais là...entre ses murs, cachés aux yeux du monde, serait-il encore possible de rester aussi en retrait ? Les émotions ne risquaient-elles pas de prendre le dessus et la tutrice saurait-elle encore garder cette distance de sécurité qu'elle s'obligeait à garder ?
Tant de questions dont elle ne s'ouvrait à personne.
[Hôtel Castelmaure]
Ils avaient passé les portes de Paris, tôt dans la matinée.
Le voyage avait été, comme tous les voyages, long et pénible.
Pas question de ralentir le carrosse, le temps était compté, on ne se présentait pas en retard devant le roi.
Pas question non plus de s'arrêter toutes les demis heures pour une pause pipi ou pour grignoter un peu.
Juste l'étroitesse du carrosse où Della et Isandre bavardaient, dormaient, rouspétaient (surtout Della), admiraient le paysage ou au contraire, le trouvaient vraiment moche !
Cette fois, enfin, ils étaient arrivés !
Ouf !
Della fut hors du carrosse avant qu'on lui ouvre la porte. Elle respira un grand coup et...fronça le nez... Paris, ça pue !
Des années qu'elle répétait ça.
Nous sommes enfin rendus !
Pourvu que son Altesse ne nous ait pas oubliés. Dit-elle en époussetant sa robe, admirant la beauté architecturale de l'Hôtel Castelmaure, en attendant que son époux la rejoigne, sur le pas de la porte, si l'on peut parler ainsi.
EDIT : ortho
_________________
- Et vot'blason, Duchesse ?
- On s'en occupe, à la Hérauderie ! Encore un peu de patience.
*Parait que je dois être en deuil, on disait que je l'étais.*
Pour un autre, le Vicomte de Montpipeau aurait répondu : "Venez à Montpipeau".
Pour le roi, ça ne le faisait pas trop et le Vicomte s'était plié aux exigences royales.
Pour cela, il avait fallu quitter le Languedoc et Cousin Actarius presque comme des voleurs, à la fin des festivités du Tournel, puisque le délai laissé entre les deux "réjouissances" était plutôt serré.
Lorsque la question de se loger à Paris arriva, Della répondit : "Charlemagne !"
Si autrefois, lorsque la Cour était encore synonyme de quelque chose de beau, de grand, de fastueux, d'envié, les époux Amahir avaient leurs appartement au Louvre, aujourd'hui, hélas, il leur fallait trouver à se loger comme n'importe quel voyageur ! Si ce n'était pas malheureux...Un Vicomte est sommé de se rendre au-devant du roi et celui-ci ne lui offre même pas le toit...tout se perd, tout se perd...
Quelques missives avaient été échangées entre le Prince Charlemagne et le Vicomte et arrangement avait été pris, le fils de Béatrice les hébergerait. Serait-ce avec plaisir ? Pas certain. Le ton des lettres était plutôt distant, presque froid. C'est à la lecture d'une des lettres que Della se sentit à nouveau submergée par les remords. Elle chercha même à faire chavirer le projet des Amahir chez le Prince tant elle redoutait de rencontrer ce dernier dans un endroit presque intime. Lorsqu'ils se rencontraient, dans des cérémonies, il lui était facile de le saluer, même de lui adresser quelques mots anodins, sans jamais entrer dans une réelle conversation. Tout au plus pouvait-elle s'apercevoir comme il grandissait et comme plus il grandissait, plus il ressemblait à Béatrice.
Mais là...entre ses murs, cachés aux yeux du monde, serait-il encore possible de rester aussi en retrait ? Les émotions ne risquaient-elles pas de prendre le dessus et la tutrice saurait-elle encore garder cette distance de sécurité qu'elle s'obligeait à garder ?
Tant de questions dont elle ne s'ouvrait à personne.
[Hôtel Castelmaure]
Ils avaient passé les portes de Paris, tôt dans la matinée.
Le voyage avait été, comme tous les voyages, long et pénible.
Pas question de ralentir le carrosse, le temps était compté, on ne se présentait pas en retard devant le roi.
Pas question non plus de s'arrêter toutes les demis heures pour une pause pipi ou pour grignoter un peu.
Juste l'étroitesse du carrosse où Della et Isandre bavardaient, dormaient, rouspétaient (surtout Della), admiraient le paysage ou au contraire, le trouvaient vraiment moche !
Cette fois, enfin, ils étaient arrivés !
Ouf !
Della fut hors du carrosse avant qu'on lui ouvre la porte. Elle respira un grand coup et...fronça le nez... Paris, ça pue !
Des années qu'elle répétait ça.
Nous sommes enfin rendus !
Pourvu que son Altesse ne nous ait pas oubliés. Dit-elle en époussetant sa robe, admirant la beauté architecturale de l'Hôtel Castelmaure, en attendant que son époux la rejoigne, sur le pas de la porte, si l'on peut parler ainsi.
EDIT : ortho
_________________
- Et vot'blason, Duchesse ?
- On s'en occupe, à la Hérauderie ! Encore un peu de patience.
*Parait que je dois être en deuil, on disait que je l'étais.*