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[RP] Messe d'ouverture & bénédiction - 21 août

Gorborenne
La messe... L'Aveugle s'y était rendu d'un pas d'interrogations, suivant le mouvement de foule et les éclats de voix, il n'eut aucun mal à se tâtonner un passage jusqu'à la tribune. Interrogations, oui. L'éternelle question du gouffre entre Foi et Religion, du choix d'apprendre d'un enseignement, ou celui de le suivre aveuglément.

"De quoi doutes-tu doutes mon enfant? Aristote a su tirer une certaine sagesse des facettes de l'Éternel qui lui ont été données à contempler." Petite voix en lui, lui arrachant une de ces expressions d'absence. "Je sais Petite Mère, mais il n'a contemplé qu'avec ses yeux d'Homme, non de Vivant... et l'Homme, combien encore d'erreur, d'incompréhensions, combien de Lumière noircie de perversion? Regarde-les, ils fuient à la facilité en implorant le pardon du Très Haut, chose qu'il est supposé accorder sans réserve et sans condition... À quoi bon? Sont-ils faibles pour à ce point duper leurs consciences? Demander pardon plutôt à celui qu'on a blessé... se pardonner soi-même aussi. Combien seulement en sont capable? Combien sont d'une humilité sincère?" - "Que t'arrive-t-il Orion? Je te sens tellement amer..." - "Et toi? Tu serais capable de sourire face à ça?" - "Face à cela non, il est vrai, mais il est d'autres choses qui m'en donnent la force et l'envie. Et toi aussi. Oublies-tu déjà la dernière missive de ta fille? Ne vois-tu pas comme la Vie souffle en elle contre larmes et marées? Pour elle, pour ton enfant encore à naître… Ne cherche pas à leur offrir le Monde, ton chemin n’est que de leur apprendre à vivre…" Toujours perdu dans le silence de ses réflexions, tête opinant doucement la dénégation. "Peut-être tu as raison Aelyce, peut-être oui… surement, en fait, comme toujours…"

À peine avait-il suivi le déroulement de la cérémonie entre les méandres distractionnels de sa pensée enfuie… Il n’appréhendait guère les tenants et aboutissants de ce qui se tramait autour de l’autel, ignorant qui pourrait être les propriétaires des voix, ne s’y intéressant peut être finalement pas… Les mouvements des gens attirés par l’envie ou le besoin de communier fut comme un signal l’invitant à s’éclipser. Haussement d’épaules alors qu’il se faufile hors des tribunes, sans chercher ni à se faire discret, non plus remarquer, toute à la pensée étrange qu’il n’a sans doute jamais vu d’office religieux prêchant non plus la nature de l’Homme, mais enfin la véritable essence de Dieu. Lui demander pardon, oui, de la dévote hypocrisie…

Quelque pas, hors de la zone consacrée, à l’orée des fidèles agglutinés. Comme un bol d’air, au parfum d’intangible éphémère… Impression d'une énigme, sous la brise en légèreté. Vrai, l'Immuable se cache plus souvent entre le vent qu'en rhétorique de curé...

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Charlemagne_vf
Charlemagne avait donc dit "Amen", et ce fut tout.
Les offices religieux, s'ils arrivaient à ne pas l'ennuyer, le fascinaient. C'était un déballage de faste sacré sans autre sujet que le vide. Un obscurantisme bien placé et une dose de folklore.
Il souscrivait tout à fait à l'idée que l'Être Divin est tout puissant. En revanche, il doutait de l'efficacité des artifices, pourtant mis en oeuvre et répétés corps et âmes par les prélats, et qui prétendaient attirer une quelconque bienveillance suprême et supérieure.
Les encensoirs et autres ostensoirs le laissait de marbre. Il n'accordait nul pouvoir aux objets. D'ailleurs, il avait souri à l'idée que l'on consacre une chapelle éphémère : c'était donc que l'on pouvait prétendre n'importe quoi, n'importe où. Si cette église de fortune valait spirituellement Notre-Dame, à quoi bon les Cathédrales ?
Tout cela n'avait que l'art d'en imposer, et rien d'autre. Une superbe fumisterie, dont il se serait bien gardé de parler, optant religieusement pour la bienséance et le respect des rites. Il serait bientôt baptisé. L'important n'était, de toutes façons, que de faire illusion. Aux yeux de Rome, il ne fallait pas se distinguer, il fallait être conformiste et bien pensant, généreux avec l'Evêque. L'on mourrait absout.

L'intérêt de l'Infant fut toutefois vivement ravivé par l'appel du prélat. La Comtesse du Gévaudan et le Baron de Randon, son cousin, réunis, ce ne pouvait être pour rien d'autre que leurs fiançailles, établies du fait de sa mère, et respectées sur son ordre.
Le Prince aurait pu se réjouir de l'annonce, après tout, c'était l'un de ses voeux que l'on réalisait, et même s'il tenait son parent en grand mépris, et la languedocienne en parfaite indifférence, voir s'unir la Maison de Castelmaure à celle d'Alanha aurait pu lui tirer un air satisfait. Il n'en fut rien.
L'oeil guiséen se réfracta. Le sourcil sombre s'abaissa, et les mains pâles du Fils de France furent jointes dans un geste de dépit.
D'abord, si l'Aiglon avait relancé l'idée du mariage, il n'avait pas été tenu au courant des fiançailles et de leur avancée. Pire, il n'avait pas signé de contrat. Comptaient-ils être les vulgaires acteurs d'un mariage sans gage ni clause ? A la mode roturière ? L'idée tira une grimace à l'Altesse.
Ensuite, les joutes du Tournel n'étaient pas le lieu propice. Même si le Vicomte n'avait pas eu l'air d'exprimer une désapprobation publique, et zappée allègrement par l'opportuniste, le Prince réprouvait que l'on défie les règles de l'hospitalité. Les fiançailles auraient dû être annoncées lors d'une cérémonie idoine, avec des invités choisis, et non pas comme l'on annonce le rabais sur le poisson au marché des Halles.
De fait, Charlemagne se vexa.

S'il en était un qui avait déjà perdu toute l'estime de l'Aiglon, l'autre commençait à le rendre circonspect.
Il allait falloir songer à la rédaction du contrat, un contrat qui ne laisse pas place à l'imprévu, un contrat qui rappellera au devoir les égarés, si toutefois ils devaient se piquer de sentiments vulgaires.

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Alienor_vastel
Du monde... Trop de monde pour qu'Aliénor arrive à se recueillir vraiment, elle qui préférait l'intimité des petites églises et des chapelles pour ses têtes à têtes avec le Très Haut. Alors elle suivait distraitement la messe, récitant silencieusement les prières avec l'assemblée, laissant errer ses pervenches sur la foule rassemblée.
Un sourire amusé lorsque Célénya vint glisser ses bras sous celui d'Aimelin ; il en avait de la chance, son beau brun, d'être entouré des deux blondes, non ? Et surtout, que les dites blondes ne se liguent pas contre lui pour le taquiner, pour une fois. Cela viendrait surement, plus tard, mais ni le lieu ni le moment ne s'y prêtait pour l'heure.

Pour l'heure en revanche, ses doigts jouaient distraitement avec ceux du jeune homme mêlés aux siens, alors que ses pensées vagabondaient indifférentes à ce qui visiblement venait de troubler le déroulement bien huilé de la célébration, vers des souvenirs ravivés par son retour en terres languedociennes. Son départ de Montpellier alors que l'année 1459 entamait ses premiers pas, son installation en Champagne dans ce qui avait été la chaumière de ses parents, les amitiés qui n'avaient été que des feuilles que le vent emporte et fait disparaître, celles en revanche qui s'étaient installées et enracinées en elle, la guerre et les blessures, ses charges qu'elle avait laissées pour ne pas qu'elles l'empêchent de profiter de la vie et de ceux qu'elle aimait comme celles de son père l'avaient faites pour lui, les désillusions, les joies, les peines... Et le hasard qui parfois se montrait bien malicieux, et Aliénor ne put s'empêcher à cet instant de sa rêverie d'adresser un regard à Célénya, bien involontairement à l'origine de sa rencontre avec Aimelin.

Ses yeux s'attachèrent un instant sur le rayon de soleil qui jouait sur les mains entrelacées avant de s'élever vers le ciel du Languedoc et qu'une voix douce et à l'accent chantant de ce pays de soleil ne vienne murmurer à son oreille *"Je te souhaite tout le bonheur que tu mérites. Vis, avec honneur et courage, fais tes propres choix, apprends de tes erreurs, et sois heureuse. Voici mes seules consignes."* Derniers mots couchés sur le vélin d'une mère qui sait qu'elle va partir, à sa fille qui ne les découvrira que bien des années plus tard.

Et un sourire vint alors éclairer son visage.

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Chlodwig_von_frayner
Il y a des péchés qui… Sans doute ces quelque mots voulurent franchir ses lèvres mais sa gorge elle-même ne parvint pas à les laisser échapper. Oui il y avait des péchés impardonnables, des péchés pour lesquels même toutes les donations pieuses possibles et imaginables, même toutes les absolutions achetées à des prêtres corrompus, même tous les repentirs sincères ou non ne pouvaient suffire. Un Chlo avait une façon étrange de jauger les choses. Certains évènements pouvaient paraître absolument ignobles pour certains, besogner ignoblement son épouse après l’avoir rouée de coups par exemple, et le laisser totalement de marbre. D’autres par contre, comme lui manquer de respect en public, lui semblaient atteindre la notion de sacrilège. Certes, ce n’était pas pour une simple parole déplacée qu’il s’en voulait, pour ce genre de détails il avait appris depuis longtemps à faire avec son caractère emporté. Mais il avait jeté sur sa vie un regard rétrospectif et s’était aperçu que bon nombre de ses actions étaient entachées du sceau du Sans Nom. Et la seule personne qui aurait été capable de l’aider à ce niveau là n’était plus en mesure de le faire.

Plus les années passaient et plus il s’interrogeait sur le sens de la vie. Il avait toujours eu une haute idée de la raison de sa présence sur terre. Il était né pour tenir sa place, son rang, faire de grandes choses. Voler dans le ciel, étincelant comme une comète, pour dans sa gloire… périr sans jamais ternir. Et pour cela il s’était dépensé sans compter agissant toujours avec un seul mot d’ordre, celui que tous ceux qu’il avait ridiculisé n’auraient jamais, celui que ceux qui le haïssaient ne lui enlèverait jamais : son panache. Car il en avait eu… et sporadiquement pouvait à nouveau en avoir. Car même si il ne lui restait plus que cela, il continuerait à porter sur le monde son éternel regard ironique et son sourire moqueur. Il continuerait à ne voir dans les mouvements des hommes et des femmes qu’une vaste blague, une gigantesque mascarade où chacun semblait jouer un rôle tellement prédéfinit à l’avance qu’il lui suffisait de tirer quelque leviers ou ficelles pour les pousser à agir ainsi qu’il le désirait.

Tout cela en vain.

Car sitôt le temps qui lui était impartit sur cette terre écoulé… il rejoindrait les enfers. Nulle pitié pour les êtres comme lui. Nul rachat aux innombrables fautes, aux meurtres, aux viols et aux souffrances qu’il laissait invariablement dans son sillage. Il savait ce qu’il désirait plus que tout au monde : fonder sur ses terres un monastère où il pourrait se retirer une fois la vieillesse venue. Seule la prière et le sincère repentir pourraient à la longue lui mériter une place au soleil. Seulement voilà. De certains péchés on peut n’éprouver nul regret, voir pire… s’en réjouir. Et de détails sans importance, on peut éprouver une culpabilité tellement grande qu’aucun des actes fait pour les réparer n’apportait le repos de l’âme.

L’absolution… seules deux personnes encore vivantes sur cette terre pouvaient la lui donner. Et une seule pourrait peut être le faire.

Un souffle, un seul


Il y a certains péchés mon aimée…

Avait elle entendu ? Il ne le savait. Cela avait il une importance ? Non pas vraiment. Elle le détestait de toute son âme et elle avait raison. Il avait tout fait pour lui paraître haïssable. Mais ce n’était pas elle qui provoquait cette réaction, juste ce qu’elle signifiait pour lui… et avec le temps cela s’estompait.

Ce qu’il se passait autour de lui… en cet instant… les actions qui se déroulaient dans cette chapelle. Il s’en carrait royalement.

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Bender.b.rodriguez
Le partage prenait fin alors que nombreux avaient été celles et ceux à venir chercher un morceau de pain et boire une gorgée de vin. Les visages s'étaient succédé les uns aux autres sans que le padré ne puisse réellement prêter attention à qui lui faisait face. Un sourire fermement accroché à sa mine, les yeux brillant, l'air dynamique, le religieux distribua avec soin pour que chacun puisse en profiter. Enfin, lorsque les fidèles eurent terminé de défiler, le prêtre put reprendre son souffle.

Observant l'assistance se réinstaller dans les tribunes, il prit le temps de respirer. Ensuite, il récupéra un goupillon rempli d'eau bénite puis s'avança dans le champ-clos. Bender leva la main qui tenait l'engin tout en l'agitant avec frénésie d'un air totalement inspiré. D'une voix forte et claire, il psalmodia.


-"Très Haut, tout puissant créateur, j'en appelle aujourd'hui à Ta gloire et à celle de Tes prophètes. Que les Saints et Bienheureux unis à toi dans l'éternité intercède en notre faveur afin que ce lieu soit béni par Ta quintessence. Que ta bénédiction permette à celles et ceux qui vont fouler cette terre de rendre hommage à Ta Grandeur. Puisse ta gloire resplendir sur ce lieu comme sur ceux qui sont ici présents."

Enfin, le padré se dirigea vers Son Altesse Actarius et, le regardant fixement, il reprit, psalmodiant toujours avec ferveur.


-"Par la volonté du Seigneur, vous avez été choisi. Vous avez entre vos mains la responsabilité de gouverner ces terre : faites-le dans la magnanimité, dans la justice et dans la foi aristotélicienne. Je vous bénis ici, devant Dieu et devant toute l'assistance. Que le Très-Haut vous guide et vous protège. Au nom de Dieu, des prophètes et de la communion des saints, j'en appelle à la quintessence divine afin que vos pas soient sous les auspices de la lumière divine."


Aspergeant les invités qu'il pouvait, il continua ainsi :


-"Par ce geste et par l’aspersion de l'eau pure, j'appelle l'Amour et la Gloire du Très Haut à bénir celles et ceux qui se sont réunis ici dans l'amitié. Que les prophètes, les apôtres et tous les saints fasse resplendir l'amitié et l'amour sur vous chers frères et chères soeurs. Amen."
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Jason_maccord
MacCord s'etait fait une petite place à la messe. Suite au Credo, il prononça une prière silencieuse au Très-Haut pour que ses amis ne se blessent pas.

Manquerait plus que Deedee rejoigne les enfants bléssée, tiens. Je ne vois pas comment leur expliquer ça...
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Alice_liddell
Alice avait suivit MarieAlice jusqu'aux joutes. Quand elle lui avait lui proposé de venir avec elle, la gamine aurait presque sauté de joie. La mort d'Eilinn était un peu passée. Bien que son cœur se sert à chaque fois qu'elle pensé à elle, elle arrivé à ne plus le faire à longueur de journée. Elle était sûre qu'elle lui avait déplu. Elle ne savait pas comment, mais c'était sûr. Sinon, elle aurait fait des choses avec elle et elle l'aurait pas donné à la chevalier. Elle devait savoir ce qui allait arriver.

Mais c'était un peu passé, maintenant. Et le tournoi, ça serait parfait pour se changer les idées ! Et pis elle pourrait sûrement rencontré des enfants, là bas. Ça faisait longtemps qu'elle avait pas joué avec quelqu'un. Comme Eilinn l'emmenait jamais nul part... Mais fallait pas penser à Eilinn. En plus, le campement s'était révélé décevant là-dessus. Il y avait personne qu'elle connaissait. Et elle avait pas peur d'aller vers les autres adultes. Alors elle était restée proche de Marie Alice.

C'était comme ça qu'elle s'était retrouvée à la messe. Assise au côté de sa tutrice, la gamine regardait un peu autour d'elle, à la recherche de la moindre tête connue. Et la prière commença. Eilinn lui avait bien appris à être rigoureuse dans ses prières. Alors, comme elle lui avait montré, elle récita le Credo en latin, pis continua d'écouter le reste de la messe. Non pas sans continuer sa recherche. Parce que les prêtres, ils étaient quand même ennuyeux, des fois...

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Della
Actarius ne passait pas pour un être l'homme des demis-mesures et l'on s'en rendit compte une fois de plus lorsqu'il vint remettre de l'ordre dans la célébration. Même si Della n'entendit pas tout ce qu'il se dit entre Bender et son cousin, elle devina aisément que le second n'avait pas l'intention de s'en laisser conter par le premier, ce qui la fit sourire.

La messe reprit donc, Bender retomba sur ses pieds et...le sourcil gauche de la Vicomtesse se leva à l'écoute de l'annonce faite par Magalona.
Certes, elle avait été autrefois au courant de ce désir qu'avait sa Chère Béatrice mais elle n'avait jamais imaginé que Magalona aurait fait cette annonce, ici et aujourd'hui. D'ailleurs, n'aurait-il pas été plus galant que ce fut le fiancé qui annonce cela ? Et pourquoi ne pas attendre la fin de la messe, pour le faire ?

Della se sentit mal à l'aise, elle appréciait vraiment beaucoup la Comtesse, d'ailleurs, elles avaient un projet en commun, toutes les deux, et cette démarche la troubla, elle trouvait que Magalona venait de se donner en spectacle et que cela ne se faisait pas, pas ainsi en tout cas.
Oh, il n'y avait rien de bien grave, et le très Haut devait sourire de la voir aussi prompte à annoncer ses fiançailles qui du coup, se trouvaient bénies.
Elle finit par soupirer, doucement, repensant à l'annonce de ses fiançailles avec Kéridil, à son mariage aussi et enfin à l'enfant qu'elle portait, encore bien caché en son sein. Elle était heureuse, comme cela lui arrivait souvent, et elle en remercia le Ciel dans une prière muette.

La messe continuait, Bender bénit cousin Actarius.

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- Et vot'blason, Duchesse ?
- On s'en occupe, à la Hérauderie ! Encore un peu de patience.
*Parait que je dois être en deuil, on disait que je l'étais.*
Actarius
Le Comte dut trouver les ressources pour contrôler son irritation, qui redoubla lorsque la Comtesse prit la parole. Ce moment se grava dans sa mémoire, jusque dans ses moindres détails. Il ne réagit pas même aux paroles de son voisin, soucieux visiblement de ne pas ternir plus avant le culte. Dans cette scène surréaliste, il avait comme été projeté hors de lui. Toujours incrédule, l’Euphor se prêta de mauvaise grâce mais avec le sourire au rite de la communion. Il bouillonnait en son for intérieur où se bousculaient nombre de sentiments contradictoires. Puis, à cette sourde et profonde contrariété se mêlait une incompréhension totale. De cela, cependant, il ne laissait rien paraître. Le temps des explications viendrait et peut-être même assez vite, mais la chose qui lui importait le plus en ce moment était d'en finir avec cette cérémonie.

Lorsque l'Archevêque approcha pour le bénir, il se refusa là encore à trahir son ressenti. Il se mura en un faciès fermé, solennel alors que de multiples pensées foisonnaient en son esprit. Son regard ne vacilla pas face à celui du clerc. Les phrases prononcées par le Padre l’apaisèrent de manière inexplicable. Elles trouvèrent un écho favorable sans toutefois effacer ce qui venait de se dérouler. Ses yeux s’adoucirent et on put même déceler un léger sourire sur ce minois travaillé par les années. Ce moment inopportun se perdrait bientôt dans les rires et le plaisir que les gens prendraient. Car bientôt le culte s'achèverait, la taverne ouvrirait. Le coeur des jouteurs s'emballeraient et celui des participants à la course également. Oui, les réjouissances seraient belles, il ne pouvait en aller autrement.

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Boulga
Le moment d'émoi était passé. Boulga respirait à nouveau. Elle avait brièvement croisé le regard du baron d'Apcher et Randon, fermé et inexpressif après l'annonce.
Oh ! plan segur, tant qu'elle resterait avec son senher et surtout qu'elle conserverait les si tendres sentiments nourris à son égard, il y en aurait d'autres, de ces moments où tout semble vaciller... mais aussi, tant que les moments de joie partagée restaient son lot quasiment quotidien, elle n'aurait pas la force de briser ce lien. A quoi bon se donner davantage de peine ?
Et puis, la jeune fille n'était peut-être pas vaniteuse par nature, n'empêche, elle était bien persuadée que son senher avait et aurait encore besoin d'elle d'une manière ou d'une autre, donc pas question de flancher.

Elle accueillit avec le sourire le pain que vint lui présenter Lahire

Ah ! Mestre Lahire, grand mercé à vous et heu... trinqu... partageons donc ce pain de l'amitié, pardine !

Elle ajouta plus bas, en rompant un morceau de pain qu'elle passa à Isora

Vous ne trouvez pas que ça a un petit air de taverne ? Vous croyez qu'il y en a dans le Paradis solaire et que sainte Boulasse vient y faire un tour ?

Et c'est là qu'un nouveau petit miracle eut lieu : la petite intendante se sentit brusquement remplie d'Amour pour ses prochains et prochaines et afficha un sourire béat en balayant la foule du regard. Foin de l'animosité et des pensées condescendantes, méprisantes ou dépitées ! Elle était bien certaine que dans Son infinie Bonté, le Très Haut chérissait tous ses enfants sans exceptions, m^me ceux auxquels on aurait bien collé une ou deux baffes.
Té, d'ailleurs, pour être sûre de ne pas mériter ces baffes-là, elle irait voir l'archevêque, la cérémonie achevée, pour voir s'il n'accepterait pas de l'entendre en confession.
C'est que tout de même, elle avait quelques péchés sur la conscience et que rien ne valait d'être au clair avec le Très Haut et soi même avant de continuer à bâtir son avenir.

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Magalona_eufrasia
Une annonce. Une simple annonce. Voilà ce que cela se voulait.

Je soupirais alors que la communion avait lieu et que l'apaisement semblait de mise pour certains. Que ma demande se soit finalement résolue autrement que je l'avais pensé n'était, après tout, que volonté du Très Haut. Je m'y pliais de bonne grâce, ou pas. Qui pouvait le savoir quand moi-même je n'étais pas au clair sur ce point là ? Il semblait finalement que, sur le chemin menant à cette union, il y ait plus d'écueils que prévu. Telle était Sa volonté, et la leur.

La lassitude commençait à me gagner alors même que le soleil cognait plus fort. Il me fallait gagner l'ombre au plus vite si je ne voulais pas me donner en spectacle avec une crise de faiblesse ou pire, une crise de ce mal qui me rongeait. Je murmurais alors quelques mots au baron, lui demandant aimablement de m'aider à gagner un coin de ténèbres comme je les aimais. Malgré mes vingt ans à peine passés, j'avais besoin de beaucoup de repos. Portant à mes narines le mouchoir camphré qui ne me quittait jamais, je laissais mes lèvres sourire alors que mes pensées s'assombrissaient. Je me demandais où étaient mes sœurs, qu'elles soient de sang, de lait ou de cœur. J'eus une pensée pour Margarida Dulcia, ma lumière. C'est elle qui aurait du se trouver ici. Après tout, c'est elle qui avait été promise à Aymeric de Saunhac, elle qui était destinée à se marier. Pas moi. Pas la souffreteuse que j'étais. Et alors que des pensées, plus noires encore que ma chevelure, s'égrenaient dans ma tête, je faisais bonne figure, ou du moins le tentais-je.

La main au mouchoir vint se poser sur ma poitrine inexistante, ressentant les tressaillements de mon cœur incertain. Plus pâle que la mort, un comble pour une Languedocienne de naissance malgré la noblesse qui m'éloignait des champs, je m'éloignais donc de la lumière pour regagner l'ombre si apaisante et si bienfaitrice.

Dans les jours à venir, je constaterai les dégâts de ces joutes sur ma vie et sur mes possessions.

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Ingeburge
— Et?
Malicieuse, la duchesse d'Auxerre regardait à nouveau le prince de Pontoise qui semblait à son tour frappé de léthargie et de mutisme. Elle ne pouvait donc que lui retourner l'interrogation qu'il lui avait servie quelques minutes plus tôt quand elle-même s'était plongée dans ses pensées. Non loin, les fidèles assemblés dans les tribunes partageaient le pain, célébrant ainsi l'amitié aristotélicienne. Comme depuis des mois maintenant, Ingeburge refusa de communier, non sans éprouver quelque difficulté, mais elle estimait que c'était mieux ainsi.

Et quand vint le moment de la bénédiction, son refus s'étendit à sa présence même. Elle glissa à Namaycush :

— Il est temps que je me retire. Nous nous verrons plus tard.

Elle se détourna donc puis s'éloigna. Dans son dos, la grâce divine était appelée sur le comte du Languedoc, ses terres et ses invités, comme Actarius et elle l'avaient souhaité et l'eau bénite touchait chacun d'eux, en symbole de cet appel vers le Très-Haut.
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[Indispo pas prévue, rattrapage en cours.]
Bender.b.rodriguez
La messe d'ouverture se clôturait enfin, pensa Bender. Quelle mouche avait donc piqué Sa Majesté pour venir s'opposer à une simple bénédiction, le padré n'en savait rien. Probablement avait-il quelques griefs à l'intention du dit couple. L'archevêque avait décidé de n'en faire qu'à sa tête, malgré le rang de ses hôtes. Il aurait bien le temps de s'en expliquer ultérieurement avec Actarius. Les convives qui l'avait souhaité avaient pu étancher leur soif d'une gorgée de vin et combler leur faim d'un petit morceau de pain. Le padré, par pudeur, n'avait pas souhaité terminer le calice tel le poivrot du coin, il avait tout de même grignoté un bout de pain.

Attendant que chacun regagne sa place, le prêtre observait cette assemblée hétérogène. Que n'aurait-il pas donné pour que chaque dimanche il ait autant de monde et une lice était finalement un bien bel endroit pour officier. Les joutes ne l'intéressait guère mais la démarche d'Actarius l'avait touchée. Ainsi, il décida de conclure l'office. Sa voix reprit le dessus de quelques "chut" savamment dispensés, et son air sérieux donna le signal à celles et ceux qui s'affairaient encore dans les travées.


-"Chers amis, chers frères, chères soeurs ! C'est avec émotion que je tiens à vous saluer. Votre Majesté, je vous remercie parce que, par cette messe, vous avez placé cet évènement sous les auspices du Très Haut. Que les joutes soient belles, qu'elles soient festives et qu'elles soient à l'image de l'amitié aristotélicienne. Soyez en paix, bénis parmi les aristotéliciens."

Levant ses bras, les mains en direction de la foule, le padré fit signe de se lever, donnant ainsi le signal à tous que l'office était achevé. Il se retira humblement, sans mot dire pour rejoindre les appartements qui lui avaient été alloués.


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