Salvaire_d_irissarri
Melisende_ a écrit:
J'accepte avec plaisir, je pensais justement me rendre à la taverne pour me rafraîchir. Tous les participants semblent être arrivés, je ne sais ce que mon père attend de moi maintenant.
Elle lui parle, elle le regarde, elle est si tendre, si douce, si belle. Le jeune Salvaire voudrait rester demeurer là, près d'elle, toute la journée, toute une éternité. Il aimerait s'asseoir, ici même et que rien d'autre n'existe, et passer le reste de sa vie à la contempler, à la choyer,à lui apporter tout ce qui ne serait pour elle que douceurs et plaisirs. Aucune autre fois il n'a jamais ressenti ce qui s'approche d'une totale dévotion pour une demoiselle. Plan segur, il y eût Béatritz, celle que jamais, ô grand jamais, il l'avait juré, nulle ne remplacerait en son coeur.
Et puis voila ! Grand Patatras ! ... Ce qui n'aurait jamais dû se produire était survenu ! A l'aube de ses épousailles avec la malingre et souffreteuse comtesse du Guévaudan, qui plus était ! Avec la fille du senher d'Euphor, encore mieux ! Mais... jeunesse de ses 20 ans... Le jeune homme pensait qu'il ne devait sa vie, sa survie même qu'à la douce demoiselle. Rien d'autre ne comptait, rien d'autre n'existait. Plan segur qu'il n'avait que trop souventes fois écouté les récits de fin amor qu'on lui lisait en Tolosa. il se souvenait même de l'homme qui les lui racontait. Un trobadòr charmant, charmeur qui lui avait appris que rien de plus noble qu'un sentiment amoureux ne pouvait guider la vie des hommes.
Buvant des yeux la ligne de son ovale si parfait, plongeant dans son regard si lumineux, il était là, comme la langue pendue jusqu'au sol, perdu en sa contemplation du bonheur. Un ange passa ... qu'ils aperçurent tous les deux, éblouis qu'ils étaient l'un de l'autre et de ce qui les liait désormais.
Mais des sons se faisaient entendre. Les bruits de chevaux, les cris des hommes, il se tourna enfin et aperçut son mestre pintor à quelques pas de lui. Il revint à la réalité du monde.
Votre... père. Plan segur ! Hmm... Je ne sais moi non plus ce qu'il souhaite pour vos !
Ces mots à double sens le mettaient au supplice mais il enchaina d'un sourire, toute rougeur envolée par ces instants de muette contemplation.
Mais je gage qu'il ne souhaite que votre bonheur le plus absolu et... en tant que satisfaction immédiate, si vous avez terminé votre tâche icelieu, peut-être pourrais-je vous inviter en ma tente ? Voyez donc ...
Il montra du doigt, un peu plus au loin :
C'est celle-ci, là-bas, qui porte les couleurs de ... hmm ... la comtessa Magalona. Il la regarde, pas très certain... Vous le savez peut-être ? Dona Boulga vous l'a dit, nenni ? Je vais combattre pour les défendre demain ou le jorn d'après.
Et la voyant blémir...
Mais je serai prudent, je vous le promets. Je me suis entrainé bien long de temps, ne vous inquiètez point ! Voulez-vous que mestre Lahire demeure près de vos afin de me faire savoir ce qu'il en sera ? Je dois à présent veiller à la bonne installation de mes gensses et terminer les préparations.
Il s'adressa au petit homme qui le veillait avec tant d'attention et très sans doute qui observait là tout et tant pour une prochaine oeuvre encore en devenir :
Voulez bien, mestre Lahire, demeurer près de la damiselà ? Et la faire conduire en notre tente, si par la suite, elle le souhaite ?
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Se ne vos pas sentir la fret, te cal minjar un caçolet