Yolanda_isabel
Nous sommes à la fin de lannée 1460 et cette année marque un tournant dans lHistoire, la guerre a fait rage entre les deux camps, et alors que le calme est revenu, les deux parties sapprêtent à convenir dun accord : Le traité de Nemours.
La Seconde Guerre Fraternelle est un conflit armé à l'échelle française qui dura du 30 septembre au 26 octobre et cest déjà bien suffisant. Ce conflit national opposa schématiquement deux camps lAîné et la Puinée. Il prit fin sur le théâtre d'opérations angevin le 26 octobre 1460 par la capitulation sans condition du Sanglier Josselinière. Provoquée par le règlement insatisfaisant de la Première Guerre Fraternelle survenue quelques dix ans auparavant et par les ambitions amoureuses et libertaires de la cadette de la fratrie Josselinière, elle consista en la convergence, à partir du 30 septembre, dun ensemble de conflits fraternels respectivement amorcés lors des joutes de la Saint Michel au Lavardin, puis à la suite de deux demandes en mariage, qui à Paris, qui en Anjou, pour se finir dans une chambre angevine à Château-Gontier.
La Seconde Guerre Fraternelle constitue le conflit armé le plus vaste que la famille ait connu, mobilisant plus de sang froid que peuvent en contenir une armée de généraux aguerris, déployant les hostilités sur plusieurs lieues, et tuant environ 62 millions dobjets innocents, dont une majorité de pots en terre cuite. Nopposant pas seulement des frères et soeurs, la Seconde Guerre Fraternelle fut la première grande guerre idéologique de lHistoire, ce qui explique les moyens mis à dispositions par lAîné des Josselinière pour avoir gain de cause, ou quune résistance ait pu exister jusquen plein cur de sa propre chambre sans souci de braver le feu ennemi.
Enfin ce dernier conflit d'ampleur sur le territoire angevin marquera par sa fin le début dans la vie du camp vainqueur dune période de prospérité sans précédent, dans la foulée de la reconstruction dune relation fraternelle, et l'émergence progressive d'un projet d'unification politique pacifique et dune union maritale.
Et cest en ce sens que Yolanda Isabel de Josselinière et Clotaire de Mauléon-Penthièvre ont quitté lAnjou pour gagner le marquisat de Nemours pour y trouver lAîné, qui tel un castor, a bâti sa richesse et sa demeure avec sa queue. Et alors quils traversaient les champs de Nemours, Yolanda de déplorer que lété soit passé et que les coquelicots soient récoltés, elle ne les aura pas vu, seul bénéfice selon elle de Nemours, si lon exclue sa condition de marquisat, car enfin, les armes de Nemours sont sinoples. Vertes comme des brocolis, et cela suffit à les rendre antipathiques aux yeux de la Lune, elle ne sen plaint pas toutefois, préférant de loin, dévorer des yeux son presque-officiellement-fiancé en face delle. Pour une fois, elle sest gardée de lui prendre la main, de peur de linquiéter avant le grand moment, la demeure est aperçue et ils descendent, laissant la batterie de domestiques faire leur devoir tandis quils se dirigent vers le logis où doit se trouver Aimbaud à nen pas douter. Aimbaud qui a quitté lAnjou depuis leur dispute et leur réconciliation. Sur eux, ils nont rien que leurs vêtements de voyage et les maigres affaires quils ont pris dans le coche pour soccuper durant le voyage qui a duré de longs jours et de longues nuits, quils ont passé, comme il se doit, chacun dans une chambre différente. Pour loccasion, elle sest séparée de ses demoiselles de compagnie, et dans le couloir froid qui les mène à lantre du Sanglier, elle sarrête soudainement, et les mains viennent se saisir de leurs homologues.
-« Vous souvenez-vous mon Âme de ce que vous devez lui dire ? Soyez fort. »
Soyez un homme, car mon frère en est un, et des plus durs quand il le veut. Les mots sont fébriles, comme les cordes dune harpe quon pincerait maladroitement, et mélomane, Yolanda Isabel se ressaisit, les notes sont plus harmonieuses, la voix se fait plus douce, complice.
-« Je vous aime. »
Les mains sont lâchées dans un sourire tendre, et elle ouvre la porte pour mieux le pousser à lintérieur, et des fois quil voudrait changer davis, refermer la porte derrière lui. Dans le couloir, elle attend, le palpitant sagite. Si Aimbaud dit oui, ce « Oui » sera un ticket pour le paradis. Sil dit non, Yolanda fera sans son accord, et ce sera la porte ouverte à toutes les fenêtres. Lenfer.
-« Nous étions si heureux au Val Joyeux.. »
Un soupir qui meurt doucement alors que lesgourde se plaque contre le bois massif de la porte, espérant percevoir des mots et ce « Oui ».
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La Seconde Guerre Fraternelle est un conflit armé à l'échelle française qui dura du 30 septembre au 26 octobre et cest déjà bien suffisant. Ce conflit national opposa schématiquement deux camps lAîné et la Puinée. Il prit fin sur le théâtre d'opérations angevin le 26 octobre 1460 par la capitulation sans condition du Sanglier Josselinière. Provoquée par le règlement insatisfaisant de la Première Guerre Fraternelle survenue quelques dix ans auparavant et par les ambitions amoureuses et libertaires de la cadette de la fratrie Josselinière, elle consista en la convergence, à partir du 30 septembre, dun ensemble de conflits fraternels respectivement amorcés lors des joutes de la Saint Michel au Lavardin, puis à la suite de deux demandes en mariage, qui à Paris, qui en Anjou, pour se finir dans une chambre angevine à Château-Gontier.
La Seconde Guerre Fraternelle constitue le conflit armé le plus vaste que la famille ait connu, mobilisant plus de sang froid que peuvent en contenir une armée de généraux aguerris, déployant les hostilités sur plusieurs lieues, et tuant environ 62 millions dobjets innocents, dont une majorité de pots en terre cuite. Nopposant pas seulement des frères et soeurs, la Seconde Guerre Fraternelle fut la première grande guerre idéologique de lHistoire, ce qui explique les moyens mis à dispositions par lAîné des Josselinière pour avoir gain de cause, ou quune résistance ait pu exister jusquen plein cur de sa propre chambre sans souci de braver le feu ennemi.
Enfin ce dernier conflit d'ampleur sur le territoire angevin marquera par sa fin le début dans la vie du camp vainqueur dune période de prospérité sans précédent, dans la foulée de la reconstruction dune relation fraternelle, et l'émergence progressive d'un projet d'unification politique pacifique et dune union maritale.
Et cest en ce sens que Yolanda Isabel de Josselinière et Clotaire de Mauléon-Penthièvre ont quitté lAnjou pour gagner le marquisat de Nemours pour y trouver lAîné, qui tel un castor, a bâti sa richesse et sa demeure avec sa queue. Et alors quils traversaient les champs de Nemours, Yolanda de déplorer que lété soit passé et que les coquelicots soient récoltés, elle ne les aura pas vu, seul bénéfice selon elle de Nemours, si lon exclue sa condition de marquisat, car enfin, les armes de Nemours sont sinoples. Vertes comme des brocolis, et cela suffit à les rendre antipathiques aux yeux de la Lune, elle ne sen plaint pas toutefois, préférant de loin, dévorer des yeux son presque-officiellement-fiancé en face delle. Pour une fois, elle sest gardée de lui prendre la main, de peur de linquiéter avant le grand moment, la demeure est aperçue et ils descendent, laissant la batterie de domestiques faire leur devoir tandis quils se dirigent vers le logis où doit se trouver Aimbaud à nen pas douter. Aimbaud qui a quitté lAnjou depuis leur dispute et leur réconciliation. Sur eux, ils nont rien que leurs vêtements de voyage et les maigres affaires quils ont pris dans le coche pour soccuper durant le voyage qui a duré de longs jours et de longues nuits, quils ont passé, comme il se doit, chacun dans une chambre différente. Pour loccasion, elle sest séparée de ses demoiselles de compagnie, et dans le couloir froid qui les mène à lantre du Sanglier, elle sarrête soudainement, et les mains viennent se saisir de leurs homologues.
-« Vous souvenez-vous mon Âme de ce que vous devez lui dire ? Soyez fort. »
Soyez un homme, car mon frère en est un, et des plus durs quand il le veut. Les mots sont fébriles, comme les cordes dune harpe quon pincerait maladroitement, et mélomane, Yolanda Isabel se ressaisit, les notes sont plus harmonieuses, la voix se fait plus douce, complice.
-« Je vous aime. »
Les mains sont lâchées dans un sourire tendre, et elle ouvre la porte pour mieux le pousser à lintérieur, et des fois quil voudrait changer davis, refermer la porte derrière lui. Dans le couloir, elle attend, le palpitant sagite. Si Aimbaud dit oui, ce « Oui » sera un ticket pour le paradis. Sil dit non, Yolanda fera sans son accord, et ce sera la porte ouverte à toutes les fenêtres. Lenfer.
-« Nous étions si heureux au Val Joyeux.. »
Un soupir qui meurt doucement alors que lesgourde se plaque contre le bois massif de la porte, espérant percevoir des mots et ce « Oui ».
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