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[RP] - Si vous ne vous aimez pas, aimez-moi !

Yolanda_isabel
Nous sommes à la fin de l’année 1460 et cette année marque un tournant dans l’Histoire, la guerre a fait rage entre les deux camps, et alors que le calme est revenu, les deux parties s’apprêtent à convenir d’un accord : Le traité de Nemours.

La Seconde Guerre Fraternelle est un conflit armé à l'échelle française qui dura du 30 septembre au 26 octobre et c’est déjà bien suffisant. Ce conflit national opposa schématiquement deux camps — l’Aîné et la Puinée. Il prit fin sur le théâtre d'opérations angevin le 26 octobre 1460 par la capitulation sans condition du Sanglier Josselinière. Provoquée par le règlement insatisfaisant de la Première Guerre Fraternelle survenue quelques dix ans auparavant et par les ambitions amoureuses et libertaires de la cadette de la fratrie Josselinière, elle consista en la convergence, à partir du 30 septembre, d’un ensemble de conflits fraternels respectivement amorcés lors des joutes de la Saint Michel au Lavardin, puis à la suite de deux demandes en mariage, qui à Paris, qui en Anjou, pour se finir dans une chambre angevine à Château-Gontier.
La Seconde Guerre Fraternelle constitue le conflit armé le plus vaste que la famille ait connu, mobilisant plus de sang froid que peuvent en contenir une armée de généraux aguerris, déployant les hostilités sur plusieurs lieues, et tuant environ 62 millions d’objets innocents, dont une majorité de pots en terre cuite. N’opposant pas seulement des frères et soeurs, la Seconde Guerre Fraternelle fut la première grande guerre idéologique de l’Histoire, ce qui explique les moyens mis à dispositions par l’Aîné des Josselinière pour avoir gain de cause, ou qu’une résistance ait pu exister jusqu’en plein cœur de sa propre chambre sans souci de braver le feu ennemi.

Enfin ce dernier conflit d'ampleur sur le territoire angevin marquera par sa fin le début dans la vie du camp vainqueur d’une période de prospérité sans précédent, dans la foulée de la reconstruction d’une relation fraternelle, et l'émergence progressive d'un projet d'unification politique pacifique et d’une union maritale.

Et c’est en ce sens que Yolanda Isabel de Josselinière et Clotaire de Mauléon-Penthièvre ont quitté l’Anjou pour gagner le marquisat de Nemours pour y trouver l’Aîné, qui tel un castor, a bâti sa richesse et sa demeure avec sa queue. Et alors qu’ils traversaient les champs de Nemours, Yolanda de déplorer que l’été soit passé et que les coquelicots soient récoltés, elle ne les aura pas vu, seul bénéfice selon elle de Nemours, si l’on exclue sa condition de marquisat, car enfin, les armes de Nemours sont sinoples. Vertes comme des brocolis, et cela suffit à les rendre antipathiques aux yeux de la Lune, elle ne s’en plaint pas toutefois, préférant de loin, dévorer des yeux son presque-officiellement-fiancé en face d’elle. Pour une fois, elle s’est gardée de lui prendre la main, de peur de l’inquiéter avant le grand moment, la demeure est aperçue et ils descendent, laissant la batterie de domestiques faire leur devoir tandis qu’ils se dirigent vers le logis où doit se trouver Aimbaud à n’en pas douter. Aimbaud qui a quitté l’Anjou depuis leur dispute et leur réconciliation. Sur eux, ils n’ont rien que leurs vêtements de voyage et les maigres affaires qu’ils ont pris dans le coche pour s’occuper durant le voyage qui a duré de longs jours et de longues nuits, qu’ils ont passé, comme il se doit, chacun dans une chambre différente. Pour l’occasion, elle s’est séparée de ses demoiselles de compagnie, et dans le couloir froid qui les mène à l’antre du Sanglier, elle s’arrête soudainement, et les mains viennent se saisir de leurs homologues.


-« Vous souvenez-vous mon Âme de ce que vous devez lui dire ? Soyez fort. »

Soyez un homme, car mon frère en est un, et des plus durs quand il le veut. Les mots sont fébriles, comme les cordes d’une harpe qu’on pincerait maladroitement, et mélomane, Yolanda Isabel se ressaisit, les notes sont plus harmonieuses, la voix se fait plus douce, complice.

-« Je vous aime. »

Les mains sont lâchées dans un sourire tendre, et elle ouvre la porte pour mieux le pousser à l’intérieur, et des fois qu’il voudrait changer d’avis, refermer la porte derrière lui. Dans le couloir, elle attend, le palpitant s’agite. Si Aimbaud dit oui, ce « Oui » sera un ticket pour le paradis. S’il dit non, Yolanda fera sans son accord, et ce sera la porte ouverte à toutes les fenêtres. L’enfer.

-« Nous étions si heureux au Val Joyeux.. »

Un soupir qui meurt doucement alors que l’esgourde se plaque contre le bois massif de la porte, espérant percevoir des mots et ce « Oui ».
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Anaon
    Au dehors le froid se fait mordant. L'hiver semble bien décidé à imposer sévèrement les prémices de son règne. Et si la neige et le gel ne se sont pas déjà fais despotes, on entend encore craquer quelques grêlons de la veille sous le pied des chevaux. Les souffles se meuvent déjà en buée et les doigts de la mère ont retrouvé la chaleur tendre du cuir.

    Les pas du cheval calqués sur les roues du coche, quelques œillades se perdent sur les rideaux qui en obstruent les fenêtres quand elle n'y voit pas poindre la tête de sa protégée. De chaperon, la femme n'en a quasiment plus que le nom, et pourtant, elle avait tenu ardemment à accompagner Yolanda pour ce dernier voyage. Bientôt ses mois de grossesses seront de trop pour chevaucher et la mercenaire ne sera plus qu'un poids à nourrir pour les lunes à venir. Alors tant qu'elle pourra tirer un encore peu avec prudence, malgré cette boule au ventre, l'Anaon le fera. Et les dieux savent pourtant que l'appréhension est grande. Derrière l'habile masque d'impassibilité, chaque bas-côté est regardé avec tension, chaque bordure de rivière savamment évitées. Hors de question de reproduire l'erreur de janvier qui a arraché la vie dans ses entrailles.

    Pourtant, il faut encore le dire, il aurait fallut séquestrer le chaperon pour l'empêcher de suivre le couple de tourtereaux. Sans doute, d'ailleurs, se serait-elle bien plus ronger les doigts à tourner en rond dans Château-Gontier sans aucune nouvelle de la Josselinière plutôt qu'en jouant les intrépides à vouloir voyager dans son état. Mais comment louper la suite cette histoire de cœur aujourd'hui portée - et enfin portée ! - à son climax? Si l'Anaon n'avait été que spectatrice – ou peut être même un peu complice – de cette romance, elle avait suivit chacune de ses étapes avec le plus vifs intérêts : le bien être de Yolanda en dépendait. Aujourd'hui, le doigt enfin sur le nœud du problème, elle n'allait pas rester en retrait alors que la concernée n'en a pas ordonner autrement.

    Sur l'horizon taché de gris, se découpe enfin les couleurs de Nemours, détaillées avec amertume par les azurites de l'implacable. Puisque Nemours veut dire Clémence, puisque Clémence veut dire Decize et que Decize rime avec Lui, Anaon avait décrété qu'elle répugnerait tous ce qui touchait de près ou de loin à cette bonne femme. Y compris Aimbaud. Mais pas Yolanda. Faut pas déconner non plus. Mais malheureusement le monde est petit et c'est de la saloperie.

    Le pied est mis à terre et le chaperon se mêle un instant aux domestiques pour dispenser quelques consignes puis, avant que les silhouettes de Clotaire et de Yolanda ne disparaissent, l'Anaon s'engage à leur suite.

    La balafrée s'immobilise à bonne distance du petit couple quand leur pas s'arrêtent. Instant d'intimité et de soutient qui se joue sous ses yeux et qu'elle n'oserait violer. Et c'est avec une appréhension sincère, qu'elle observe le jeune homme pénétrer dans la salle. L'attention se porte sur la blonde et la balafrée s'approche doucement pour se glisser dans le dos de la jeune fille. Les mains se posent sur ses épaules et les lèvres se penchent.

    _ Tout ira bien.

    Du moins, faut s'en convaincre.

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Images originales: Victoria Francès, concept art Diablo III -Anaon dit Anaonne[Clik]
Clotaire.
Dire qu'il trainait les pieds était peu dire. Non pas qu'il n'ait pas envie. Loin de là en fait. Mais il avait merdé, quelque part dans la chronologie, il ne savait pas pourquoi au juste, enfin si, mais il ne le dirait pas, et du coup, il assumait moyennement la situation actuelle.

Clotaire connait assez peu le protocole, faute de l'avoir appris. Il faut bien l'avouer, ce n'est pas le plus futé des Penthièvre, et surement pas le plus doué. Il se contente d'arriver à se gérer, et pour l'instant ça lui suffit bien. Il s'occupe de ses terres, il gère ses gens, et s'en sort plutot pas mal. Pour le reste... Il découvre.

Et voulait faire les choses bien. Il l'avait pensé, l'avait même dit. Mais Yolanda avait un don pour lui faire perdre le cours de son agenda, de ses rendez-vous, et même de ses pensées. Il avait voulu demander sa main à son frère. Parce que le père était démissionnaire, parce qu'Aimbaud était sa figure masculine, qu'elle lui en parlait, parce que lui-même l'avait rencontré et que le doute n'était pas permis et la bienséance de mise. La main se demandait au mâle avant de se réclamer à la demoiselle. Clotaire avait été bien décidé à procéder de la sorte.

Mais le regard de la belle avait eu raison de sa volonté, et il avait cédé à la fougue de la jeunesse, à l'ardeur de l'amour, à la déraison du sentiment... Il avait osé demander à Yolanda de l'épouser avant de le quémander à Aimbaud... Honte sur lui. Il le porte sur son front constellé, sur ses joues rougies, sur son oeil suppliant. C'est sur ? Il faut ?


Vous souvenez-vous mon Âme de ce que vous devez lui dire ? Soyez fort.

"euh"


Pour l'avoir répété et répété encore, oui, il sait par coeur tout ce qu'il a à dire, ce qui au final ne représente pas plus de deux phrases... Pas si compliqué au premier abord. Mais il se doute qu'Isabel a édulcoré leur dispute en la lui racontant, et qu'Aimbaud n'est pas dans de très bonnes dispositions. Or il n'a rien de plus que ces deux phrases là...

Je vous aime.

"euh.. moi.. au... ssi"

Si, il l'aime. Plus qu'il ne saurait le dire. Plus qu'il ne saurait l'expliquer, même à lui-même. N'empêche, ça rend pas la tache plus facile pour autant. Sous le regard qu'il s'imagine bienveillant d'une chaperonne qui ne l'a jusque là pas tué, ni même frappé, bien qu'ayant effectué le trajet à leurs côtés, il franchit la porte, aidé par une poussée de sa gracile aimée. Vache, elle est forte quand même. Anaon, help.


De l'autre côté....
Il flippe.
Il tousse.
Il avance.
Ne distingue pas grand chose.
Lance, au débotté.


"Bonjour ... Aimbaud !"
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Aimbaud
Une heure plus tôt, Aymon et Gervais avaient traîné, à bout de bras et de colonne vertébrale tordue, la souche d'un hêtre dans la cheminée de la salle des banquets. Un feu vif avait rougit les tapis et les tentures autour, ainsi que les têtes de gibiers pensivement clouées dans la pierre, à intervalles réguliers. Les voûtes de grès peintes répercutaient le son des pétouilles de pommes-de-pin dans la braise, et le chuintement de la sève bouillonnante tels des escargots de Bourgogne dans leur jus.
Autrement, c'était le silence.

Le pas discret d'un serviteur se faisait à peine entendre, de-ci de-là, tandis qu'on ôtait l'écuelle d'un repas de soupe maigre sur une grosse table à tréteaux montée là pour l'encas du marquis. Ce dernier avait vite délaissé son repas, trouvant aux légumes qu'on lui avait prescrit, bien trop peu de piquant. En vérité, c'était à sa femme, qu'on les avait recommandé, afin d'arranger sa fertilité car enfin, au bout d'un an et demi de mariage, l'héritier Josselinière ne montrait toujours pas le bout de son doigt-de-pied, et cela commençait à en empêcher plus d'un de fermer l'oeil.

Quoi qu'à midi, Clémence de l'Épine, elle, n'était toujours pas levée. Elle jouissait d'un parfait repos, quand son époux avait quitté la couche avant l'aube pour prier puis ouïr les doléances. Il était d'ailleurs tout pensif en y songeant, les bras croisés sur la tête d'une chaise, debout et silencieux à s'abîmer dans le petit théâtre des flammes, à cette drôle de nuit qu'il avait passée dans les bras de sa marquise, nuit de retour sur ses terres, et nuit au combien agréable au demeurant, puisqu'au sein de la maison, désormais et sans plus de délais, tous deux semblaient s'accorder sur le coeur qu'ils fallait donner à concevoir un fils. Leur point d'accord était devenu tel, qu'Aimbaud n'avait, pour la première fois, pas jugé nécessaire de regagner son lit leur devoir fait, afin de mieux s'en rester dormir ensemble. L'hiver habitait aussi le château, et n'était peut-être pas étranger à son choix.

L'oeil encore embué par les fumées d'encens et l'envie de sieste, Aimbaud avait donc écouté son banneret lui annoncer l'arrivée de la troupe de Château-Gonthiers, puis attendu l'entrée des visiteurs dans ses murs. Laissant à ses dix-sept ans le soin de s'exprimer, lorsqu'il était seul, il rota une bouffée d'air dans son poing, d'avance ennuyé par la discussion qui allait suivre. Il tenait la tête rentrée dans les épaules, et sur son dos rendu bossu par cet instant de flemme, s'étiraient des motifs de soie noire et ocre, sans guère de plis, d'un habit de ceux que l'on choisit pour se parer le dimanche (ou tous les jours, avec un change pour le soir, si on s'appelle Nemours).
Et il gardait la tête tombante, fatigué car... Oui... Sa petite soeur unique, jadis adorée tant qu'adorable, était devenue une jeune-fillette sans foi ni loi qui le menait violemment par le bout du nez.

Le rendez-vous du jour avait pour but de lui accorder sa dernière lubie, sur la liste des caprices à plus de 1000 écus : un époux qu'elle choisirait.

Quant il songeait la faire Princesse du Nivernais, pour souder dans l'hymen une alliance d'autant plus solide avec son suzerain Charlemagne, et rallier à sa maison les hommes et l'or d'une principauté bourguignonne, la damoiselle, elle, préférait racheter les terres en friche de leur tante, et devenir la femme de leur cousin bègue.
Le motif ? L'amour.

Avait-il eut le choix, lui, d'épouser où son coeur le poussait ? N'avait-il pas su faire le choix le plus arrangeant pour sa famille, à l'heure où on lui avait désigné l'Épine ? Avait-il menacé bêtement de s'ouvrir les veines en piaillant des injonctions dramatiques ? Il n'avait, certes, pas adopté le comportement le plus docile dans un premier temps... Mais... Il avait plié, pour plaire à son père. Yolanda, elle, s'en contre-foutait. Elle aimait, et en toute logique, l'aimant aussi, Aimbaud devait accéder à sa requête. Puisqu'elle était la cadette, qu'elle quitterait le nom des Josselinière en s'agenouillant devant l'autel, elle n'était pas contrainte comme lui, qui devait faire suivre la lignée... Elle était libre. Mais ça, à notre frangin, ça lui faisait malgré tout bien mal au cul !


"Bonjour ... Aimbaud !"

Et puis... un bègue, quoi... Un bercé trop près du mur... Quelle honte. Il se morigéna tout de même intérieurement de penser si peu de bien du fils de Kilia... Mais il fallait avouer que ça n'était pas le plus réussi de la fratrie... Dire que Tithieu le balafré était sorti du même ventre... Bref. Aimbaud laissa tomber un bras ballant à son côté en se tournant vers Clotaire. Après avoir attendu quelques secondes, pour voir si ce salut avait une suite, il dit simplement.

Vous étiez bien jeune quand votre mère nous a quittés. Mais tout de même, c'est à quatre ans qu'on apprend la révérence.

Aimable.
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Clotaire.
La révérence ? C'est pas un truc de nana ça ? Genre un truc qu'on fait qu'on a une robe à écarter devant soi, un truc mignon et joli, qui rend vraiment bien quand c'est gracieusement effectué - par exemple par Yolanda ?

En tout cas pas un truc que Clotaire a appris à faire, surement pas. Et encore moins devant un homme. Et même s'il savait la faire -c'te blague- comment pourrait-deviner qu'il lui faudrait la faire devant Aimbaud ? Le Penthièvre n'y connait goutte en hérauderie, pour ne pas dire que dalle. Alors que marquis est au dessus de Duc... et même là... encore fallut-il qu'il eut écouté quand Yolanda lui parlait de son frère, de sa famille... En l'occurrence, à part l'admirer, et retenir des détails futiles comme le fait qu'elle préférait les fleurs non écrasées, il n'avait pas retenu grand chose, faut bien l'avouer.

Il s'attendait à tout, et rien, de la part de ce frère, son cousin, dont il ne connaissait que peu de choses, et surtout qu'il aimait savonner le crâne des plus jeunes. Il avait beau craindre la sentence de l'ainé, l'entrée en matière lui avait fait perdre cette angoisse qui lui chatouillait la tripe. Ne se réflétait dans ses mirettes apeurées que l'étonnement. Et un terrible constat.

Il avait foiré.
Et pas qu'un peu.
Merde !
Putain de chiottes mais comment peut on foirer dès le "bonjour" ?
L'exploit quoi ! Enfin... pas de quoi porter une médaille, plutot se prendre un gnon, mais quand même, ça mérite d'être salué...

En parlant de salut, Clo doit-il reprendre du début ? Entamer la révérence qui lui a fait défaut y'a quoi, cinq secondes ? Il aurait pas l'air con à se plier à la première remarque ? Pis à contretemps, est-ce que ça reste respectueux, une révérence ?

Crotte de flûte, il est paumé.
Même pas une minute qu'il est là, et déjà les deux phrases qui lui paraissait le salut ne sont plus que fumée s'envolant au loin, aussi loin que ses espoirs de se voir exaucé après un tel accueil.

Un instant, le jeune duc se voit faire demi-tour. Same player play again, insert coins.

Vas-y, on la refait. Juste pour cette fois. Non ? pas possible ? Faich' !

Bon bah y'a plus qu'à... mais quoi ? Cherche, Clotaire, cherche... tu finiras bien par trouver quelque chose à dire... Réfléchis... que dirait Yoli tiens ? Yoli... ses beaux yeux... son si joli visage... ce nez... ce maintien... Non, arrête de penser à elle... Purée son frère... Aimbaud. Voilà, fixe le. Réponds maintenant. Dépêche putain... MAINTENANT !


"euh..."

Well done mec... ça, bordel, il s'y attendait pas le frangin, à coup sur... rien de moins expressif ?

"Je... je venais pas pour la révérence, mais pour Yolanda."

Une de ses répliques les plus fines, c'est certain.
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Aimbaud
Mais bien sûr, vas-y mon petit poulet, envoie-moi chier dans les orties ! Pensait Aimbaud de Josselinière en remontant la voûte d'un sourcil noir pour laisser, sous cette coupole, plus d'espace à son oeil désabusé.
Quelle déception, mais quelle déception, de savoir ce clampin malpoli, malnoble, malcoiffé, malembouché, malmenapris, être l'élu de sa soeur... C'était comme de laisser un ami très cher choisir l'épée qu'il voulait dans son armurerie personnelle, et de le voir revenir vers vous, sourire aux lèvres, pour vous tendre un coupe-papier et dire "C'est ça que je veux !". Mais quel choix... de merde !... Enfin. Aimbaud exagérait-il un chouilla ? C'est probable.

Qu'y pouvait-il faire ? Coller un revers de baffe à ce cousin, et lui octroyer les services d'un précepteur qui reprendrait son apprentissage de la politesse au niveau 1 ? Non, bien sûr. Le mal était fait, le ver était dans le fruit, Clotaire allait coucher avec Yolanda, c'était inévitable.

Cessant de soupirer, le jeune marquis changea soudainement d'attitude, se redressant comme si on lui avait piqué le derrière, et agitant devant lui deux mains presque encourageantes, pour scander sa phrase. En vérité, il perdait patience.


Je vous écoute, mon cousin. Lancez-vous !

On eut dit qu'il voulait lui apprendre à marcher. Un vrai papa, en un peu plus cynique...
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Clotaire.
"Je trouve votre soeur très très belle, et très gentille, et terriblement bien-séante aussi ! Je la trouve tellement tout ça, que je voudrais l'épouser. C'est pourquoi, Cher Cousin, j'ai l'honneur de vous demander sa main ce jour, en espérant du fin fond de mon âme que vous accèderez à ma requête, même si j'ai bien conscience de ne pas valoir le quart de ce qu'elle mérite."

Une inspiration, une expiration, une graaaande inspiration... Putain, il l'a fait ! Il a sorti son petit laïus, même pas il s'est trompé, c'est tout en ordre, c'est juste PARFAIT, il faut bien l'avouer ! Ah il est content de lui, Clotaire. Tellement content que toute l'angoisse et la pression qui pesaient jusqu'ici sur ses épaules et son estomac retombent subitement, lui tordant la tripe comme un drap mal essoré, manquant provoquer un haut-le-coeur pour le moins inapproprié.

Mais il l'a fait !

Il va quand même pas gâcher ça avec une grosse galette quand même ?

Non, on tient son abdominal, on se concentre, et tout est joué, pas de relachement, pas de vomi, la classe intégrale. D'autant que s'il a réussi à balancer son petit discours sans bafouiller ni cafouiller, pour autant il n'a pas eu de réponse encore. Et bam, paie ta chape de plomb qui se recale gentiment à sa place initiale. Parce qu'il sent bien, le Penthièvre, que même si officieusement Yolanda a déjà donné son accord, la frère est bien moins amoureux, et bien moins commode. Ne parlons même pas de cette manie qu'il a de frotter durement les cheveux... au moins Clo aura-t-il échappé au savon cette fois-ci...

Glups...

Bon, on redresse les épaules, on essaie de montrer qu'on est trop un duc classe et tout, et on donne l'illusion qu'on se porte comme un charme histoire de tuer dans l'oeuf une éventuelle remarque désobligeante. Pour se donner du courage, on peut même envisager d'appeler devant la rétine l'image rayonnante d'une jolie blonde qu'on aime d'amour... mais pas trop, sinon on va sourire niaisement. Voilà... juste un peu...

Bon, il dit oui, le Grand Frère ?

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Aimbaud
Le jeune Nemours écouta le quémandeur, sans ciller. Il n'était pas franchement ému par ce plaid. Cela coulait de source, que sa soeur était belle, gentille et bien-séante. Tout comme il était évident qu'il ne la valait pas. L'humilité était certes une qualité aux yeux d'Aimbaud, elle ne pouvait pas être la seule qualité de l'homme qui déflorerait sa précieuse cadette.

D'un geste lent, il leva le plat de la main pour désigner son cousin, penchant la tête pour le jauger.


Qu'avez-vous à offrir qui la rendrait heureuse ?

Intérieurement, il espérait que Clotaire éviterait de lui resservir une louche du récit de ses bons-sentiments coulants de miel (dont il n'avait que faire), mais qu'il parviendrait plutôt à le convaincre de ses aptitudes et de sa noblesse. En continuant à articuler en bon français, de préférence.
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Clotaire.
Il aurait du se douter que cette question finirait par échoir sur le tapis. C'était couru d'avance. Pourquoi diantre en avait-il fait son impasse dans cette révision folle des répliques les plus intelligentes à sortir à un marquis imbu en plus d'être Aimbaud ?

S'il savait que ce ne serait pas simple, il n'avait pourtant pas auguré d'une telle difficulté. Ne pouvait-il donc pas donner sa réponse, ce frère terrible, ce bourguignon, ce demi-Penthièvre qui avait préféré l'alcool d'un père à la toxicomanie d'une buse ?

Non pas que Clotaire soit impatient, il est plutot mal à son aise. A court d'idées. Il a appris par coeur une simple demande, naivement il avait espéré qu'on en finisse là : un oui qui le ferait s'évanouir de bonheur, un non qui le foudroierait sur place. Voire un peut-être qui le ferait se languir dans l'espoir qu'un jour il finirait par épouser sa belle.

Con comme un balai, le Penthièvre (oui, pléonasme, on sait) avait fait l'impasse sur ce qui pourtant semblait le plus probable : un interrogatoire en bonne et due forme. Le Josselinière ne faisait preuve d'absolument aucune originalité avec sa question bateau. Tous les pères, grands frères ou cousins de la Création avaient du à un moment ou un autre poser cette même question à tout prétendant à la main de la chair de leur chair.

Et sans préparation aucune, il jette entre eux sa réponse, comme d'autres jetteraient l'éponge, sûr qu'elle ne conviendra pas, mais ne disposant d'aucune autre.


" Je la rends déjà heureuse. S'il venait à ce qu'elle le soit un peu moins, alors je lui offrirai un voyage vers vos terres, là je serai certain qu'elle ne pourra l'être plus."

Le pire ? c'est qu'il est sincère. Le bougre.
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Aimbaud
Bien.

Non pas bien. Mauvais. Franchement nul. Mais c'était une formule pour fermer le débat, arrêter les frais, et délivrer le verdict. Notre bon marquis était las de tendre des perches à cet irrattrapable qui parlait "coeur battant" quand il voulait entendre "beau-frère vaillant". À quoi bon chercher la perle rare, dans ce gaillard creux et mou du slip. C'était perdre son temps.

Il passa une main sur son front, où il tenta d'assouplir les froncements. Son coude avait regagné le sommet de sa chaise, car il avait bien besoin d'un appui, dans cette affaire... Il médita longuement sur la façon de tourner les mots qu'il avait à dire. Un silence s'installa, et puis, en redressant la tête :


Voici donc ma réponse.

Vous savez...


Il alla à rebrousse-poils sous son menton, du dos de la main, observant un instant le plafond.

Je n'ai pas de droit sur ma soeur, seulement des devoirs. Le plus important de ces devoirs, est celui de la marier à un homme qui m'égalera ou me surpassera dans la tâche de pourvoir à ses besoins. Un homme qui sera mon allié dans les batailles et les difficultés. Un homme qui fera passer les intérêts de notre famille avant les siens propres, avant sa peur et ses hésitations. Je ne vois pas cet homme en vous.

Je ne vois qu'un garçonnet tremblant.


Il le regardait calmement en énonçant sa critique, nous dirons même : pédagogiquement. Et c'est avec quelques mouvements de la main qu'il poursuivit l'énoncé de sa situation, schématisant de droite et de gauche, les pours et les contres. Y avait-il des pours ?

En vous laissant épouser ma soeur, je la laisse seule, sans protection, sans allié d'esprit, sans assurance d'amitié entre vous et moi. Je la laisse seule, avec vos terres. Vous, vous ne comptez pas. C'est un choix dont le risque m'effraie.

Mais je l'ai déjà fait. Je choisis de laisser parler la détermination de ma soeur, car je sais qu'elle possède tous les atouts que vous n'avez pas, et que, lorsque le jour sera venu, elle saura se défendre seule, munie ou pas d'un époux faible comme vous le serez.

Vous pouvez épouser ma soeur. Rendez-la heureuse, oui, c'est tout ce que je peux attendre de vous. Et si un jour, vous manquiez cruellement de répondre à cette attente, inutile de fatiguer Yolanda à la faire voyager, je viendrai moi-même vous ôter la vie pour arranger l'affaire.


Oh, un peu d'esbroufe... C'était facile, se disait Aimbaud, mais ça faisait toujours son petit effet pour sceller un accord. Il se mit à sourire froidement, du bout des fossettes.
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Clotaire.
Le môme est crétin, un peu niais, mal dégrossi, et franchement pas doué en société. Il ne connait aucun des usages à respecter, ne fréquentant que peu de gens à vrai dire, à part Yolanda, qui bien qu'elle soit très douée, ne pouvait pas pallier l'absence de tout un tas de personnes qui auraient du entourer Clotaire. A commencer part sa mère, cette lâcheuse.

N'empêche que le môme est légèrement susceptible. Et que s'il est aussi impressionné par le marquis, c'est certes parce que ce dernier a beaucoup de ce qu'aimerait posséder Clotaire -à savoir l'élocution et l'assurance- mais aussi et surtout parce qu'il a le pouvoir de s'opposer à l'unique bonheur de la vie du Penthièvre : son mariage avec Yolanda.

L'accord est cependant donné. Et donné c'est donné. On ne reprend pas sa parole. Encore moins lorsqu'on est bien élevé, et manifestement c'est là le cas d'Aimbaud.


"Je me dois de vous remercier... vous me faites là la plus grande joie que je pouvais espérer dans toute mon existence, et je ne rêvais que de cela depuis que j'ai rencontré Yolanda.

Clotaire se retient d'ailleurs de sauter de joie et de pisser dans les coins pour marquer sa joie tel le cabot moyen, se contentant d'un sourire jusqu'aux oreilles, qui s'affadit légèrement tandis que les épaules se redressent et que la bouche d'apprête à continuer, alors même qu'il devrait sans doute se taire.

Cependant... Que vous me preniez pour un nase... j'en ai l'habitude, et j'en suis sans doute un. Que vous considériez que votre soeur mérite mieux... je n'en doute pas moi-même et m'étonne encore de ce qu'elle veuille de moi.

En revanche, que vous pensiez qu'elle aura à se débrouiller seule en cas de difficulté me fait vous répondre que vous n'y connaissez rien, Aimbaud. Je ne suis peut être pas l'ombre de vous même à 15 ans, mais si je ne m'abuse, vous aviez une famille à cet âge, même si vous leur avez tourné le dos allègrement.

Je suis encore jeune, et j'ai encore des tas de choses à apprendre. Si vous voulez vous la raconter sur votre trône et enfoncer le gamin maladroit que je suis encore, faites, mais alors il y a un point dans votre discours que je peux éclaircir immédiatement...

Ce n'est pas sans assurance d'amitié entre nous que je vous quitte au bras de votre soeur, mais avec la certitude qu'entre vous et l'adulte méritant que je deviendrai grâce à elle, il n'y en aura pas. "


Un peu bravache, l'héritier, mais entre l'Architruc, les angevins en général, et maintenant le frère ainé, il commence à en avoir ras le pompon qu'on lui parle comme à un attardé. Peut-être qu'il est un peu "différent"... mais il est surtout jeune, et laissé en jachère par tous ceux qui auraient pu et dû le prendre sous leur aile.

Et dans quelques secondes, quand il réalisera ce qu'il vient de rétorquer au marquis, il luttera fort fort fort pour ne pas vomir.

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Aimbaud
Ceci étant dit... Nous feindrons.

Le jeune marquis fit signe aux portiers en haussant deux doigts, avant de venir se placer à la gauche de son cousin pour jeter sur son épaule une main amicale... En apparence. Quel parfait tableau de famille... Ainsi Yolanda pourrait voir, à son entrée, les visages souriants de ces beaux-frères ravis, assez semblables dans les traits du visage, qui venaient de sceller le contrat de sa vie.

Faites venir ma soeur.

La main d'Aimbaud se serra brièvement sur l'épaule de Clotaire. Il avait détesté son arrogance, et les allusions à son bannissement de l'Anjou. Il aurait beaucoup aimé lui faire baisser les yeux... Le forcer à prononcer des excuses devant Yolanda... Mais faute de pouvoir se laisser aller à ce caprice puérile, il murmura simplement, en surveillant l'arrivée de sa soeur.

Vous aurez toujours une dette envers moi.
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Yolanda_isabel
Ces portes sont foutrement trop épaisses !

C'est bien ce qu'elle pense alors qu'elle a l'esgourde collée contre l'huis où derrière se joue son présent, son avenir et son amour. A Anaon qui est derrière elle et qui tente de la rassurer, Yolanda broie plus ou moins quelques articulations, l'angoisse adolescente, la terreur amoureuse, ce que ça fait pas faire quand même. De derrière le bois trop large, elle n'entend que des bribes de mots, les critiques d'Aimbaud lui arrivent saccadées, pas entières, elle espère y entendre un petit compliment, met cela sur le compte de la porte. Les mots de Clotaire aussi, par trop épars, peut-être en a-t-il dit plus que ce que ce foutu bois veut bien laisser passer.

Mais finalement, elle les connaît, et elle sait que ce qu'elle n'a pas entendu, n'a certainement pas été dit, et il n'y a pas eu ce « Oui » tant attendu. Et soit, elle ne l'a pas entendu, soit il n'a pas été dit. Oui, c'est le cas, puisqu'Aimbaud lui a préféré de grands discours pour expliquer les conditions, mais elle ne le sait pas. Alors quand on ouvre les portes et qu'elle se décale vivement en arrière, genre « Moi, j'ai rien fait ! Ecoutez aux portes c'est grave malpoli, c'est trop pas mon truc. », elle hésite à entrer, un court instant, certes mais elle hésite quand même.

Voilà, quelques pas, on met le pied gauche devant le pied droit, et inversement, jusqu'à avancer au milieu de la pièce et .. Les regarder qui se tiennent comme larrons en foire. Vous avez dit bizarre ? Yolanda ne voit pas la bizarrerie de la chose, elle voit son frère qui tient son amoureux par l'épaule, elle les voit côte à côte, serait-ce le cas s'il avait dit non ? Ce serait bien trop cruel ! Alors de livide, elle devient rose de joie, et la moue tremblante se mue en un sourire timide qui ne demande qu'à s'élargir.


- « Oh .. 'Baud .. Dis moi que tu as dit oui ! »

S'il te plaaaaaaît !
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