Luciedeclairvaux
Elle allait se décider à retourner chez Ali, pour le prévenir de sa découverte, quand elle tomba nez à nez avec le Cavalier Noir qui était arrivé silencieusement derrière elle. Elle grimaça et fit mine de l'ignorer en remontant à cheval pour se mettre à sa hauteur. Comme d'ordinaire, leur échange fut acéré. Le Seigneur de Lys-Lez-Lannois ne supportait guère qu'une femme, une gueuse en plus, se mêle de ses affaires. Lucie ne tolérait pas qu'on lui parle de vilaine façon. Bref, l'amour fou ...
Il lui proposa toutefois de veiller à la "protection de ses miches". Lucie crevait d'envie de lui rétorquer qu'elle pouvait très bien y pourvoir seule, mais elle savait qu'intégrer les Forces Spéciales Flamandes était pour elle la seule solution de retrouver Doudou. C'était ça ou laisser tomber. Autant dire, ça ou rien. Elle fusilla du regard le nouvellement Baron de Renaix et lui emboîta le pas.
S'ensuivit alors deux journées de stériles débats au conseil, chacun voulant donner son avis sur la manière dont le capitaine procèderait. Des votes allaient être organisés. Des votes ... Lucie se demandait à quoi qu'ça pouvait bien servir d'nommer les conseillers à des postes précis en début d'mandat si on n'leur faisait pas confiance ensuite. Elle oubliait une donnée spécifique : le conseil était issu de différents partis qui se mettaient des bâtons dans les roues quand bien même ils étaient tous d'accord sur le fond. Et même pour faire face à un ennemi commun, personne ne mettrait son orgueil de côté. Lucie était loin de s'imaginer tout cela. Elle pensait simplement qu'il fallait quelques temps pour réunir les soldats.
Elle se trouva un coin discret au château de Bruges. Par hasard ... les cuisines. Chaleur, mets délicieux, potins des cuisinières ... l'endroit idéal pour prendre des forces en attendant que ça se décide et qu'on vienne la chercher pour la traque ... Il s'y disait qu'une demande de rançon avait été envoyée. 2000 écus ... les cuisinières ricanaient en disant qu'c'était pas cher payé. Lucie se taisait et attaquait une cuisse de caille de ses petites dents blanches, impatiente de se rendre sur la lande pour retrouver le Comte et ses ravisseurs.
Ses pensées se tournèrent vers Lauda qui devait se demander où était la blondinette. Peut-être avait-elle appris ce qui retournait les Flandres. Peut-être rentrerait-elle bientôt ... Peut-être se battrait-elle à ses côtés ...
Lucie n'avait jamais suivi d'entraînements en caserne ni ne savait se servir d'une épée. Rentrer dans le rang ... voilà bien une chose qu'elle était incapable de faire. Mais, dans la rue, elle avait appris à se battre, et lançait le couteau avec agilité. Surtout quand elle était motivée ... Et pour sauver un Doudou en danger, elle ne serait pas la dernière dans la mêlée.
Elle commençait à trouver le temps long quand tomba la nouvelle qu'une autre lettre venait d'arriver avec ... un ongle. Les cuisinières se gondolaient de rire. C'était p'têtre bien par une maîtresse qu'il avait été enl'vé ...
Lucie tournait en rond.
Il lui proposa toutefois de veiller à la "protection de ses miches". Lucie crevait d'envie de lui rétorquer qu'elle pouvait très bien y pourvoir seule, mais elle savait qu'intégrer les Forces Spéciales Flamandes était pour elle la seule solution de retrouver Doudou. C'était ça ou laisser tomber. Autant dire, ça ou rien. Elle fusilla du regard le nouvellement Baron de Renaix et lui emboîta le pas.
S'ensuivit alors deux journées de stériles débats au conseil, chacun voulant donner son avis sur la manière dont le capitaine procèderait. Des votes allaient être organisés. Des votes ... Lucie se demandait à quoi qu'ça pouvait bien servir d'nommer les conseillers à des postes précis en début d'mandat si on n'leur faisait pas confiance ensuite. Elle oubliait une donnée spécifique : le conseil était issu de différents partis qui se mettaient des bâtons dans les roues quand bien même ils étaient tous d'accord sur le fond. Et même pour faire face à un ennemi commun, personne ne mettrait son orgueil de côté. Lucie était loin de s'imaginer tout cela. Elle pensait simplement qu'il fallait quelques temps pour réunir les soldats.
Elle se trouva un coin discret au château de Bruges. Par hasard ... les cuisines. Chaleur, mets délicieux, potins des cuisinières ... l'endroit idéal pour prendre des forces en attendant que ça se décide et qu'on vienne la chercher pour la traque ... Il s'y disait qu'une demande de rançon avait été envoyée. 2000 écus ... les cuisinières ricanaient en disant qu'c'était pas cher payé. Lucie se taisait et attaquait une cuisse de caille de ses petites dents blanches, impatiente de se rendre sur la lande pour retrouver le Comte et ses ravisseurs.
Ses pensées se tournèrent vers Lauda qui devait se demander où était la blondinette. Peut-être avait-elle appris ce qui retournait les Flandres. Peut-être rentrerait-elle bientôt ... Peut-être se battrait-elle à ses côtés ...
Lucie n'avait jamais suivi d'entraînements en caserne ni ne savait se servir d'une épée. Rentrer dans le rang ... voilà bien une chose qu'elle était incapable de faire. Mais, dans la rue, elle avait appris à se battre, et lançait le couteau avec agilité. Surtout quand elle était motivée ... Et pour sauver un Doudou en danger, elle ne serait pas la dernière dans la mêlée.
Elle commençait à trouver le temps long quand tomba la nouvelle qu'une autre lettre venait d'arriver avec ... un ongle. Les cuisinières se gondolaient de rire. C'était p'têtre bien par une maîtresse qu'il avait été enl'vé ...
Lucie tournait en rond.