Isleen
« Dans ce moment de panique, je n'ai peur que de ceux qui ont peur. »
Victor Hugo
Paniquée la rouquine ? Oui complètement terrifiée, terrorisée, ça tremble de partout, les genoux, les dents, les mains, le tout font des castagnettes dans un bel et tel ensemble que vous pourriez danser dessus . Quest ce qui rend note mini-pouce dans un tel état ? Veut-on la tuer ? La faire bruler ? La marier de force ? Lécharper ? Lui couper les mains ? Non que nenni, mais alors pourquoi donc est-elle dans un état pareil ? Quest ce qui peut bien la rendre ainsi ? Cela tiens en un mot : Cheval.
Oui un cheval, des chevaux, ces énormes et grandes bêtes à quatre pattes, qui dès quils vous regardent, vous vous demandez sils ne vont pas vous foncer dessus, vous mordre, vous piétiner, vous écraser, faire de vous de la charpie en bouillie. Oui la rouquine ne tremble pas devant grande chose, mais devant ces machines à tuer sur pattes oui. Elle tremble, elle a la trouille, une peur bleue, ou tout autre qualificatif pour chocotte, pétoche cest viscéral. Elle les évite le plus possible, ils ne laiment pas, la détestent à la moindre occasion possible, elle en est certaine, ils lécraseraient, la tueraient.
Alors que fait-elle là devant les écuries, la pomme dérobée machinalement sur le marché, dans un état presque second, prête à entrer dans lantre du diable, le corps entier dansant la gigue? Elle tente de dominer sa peur, de se dire quelle est courageuse et téméraire, et que non il ne lui arrivera rien, il y veillera. Oui parce quà lintérieur, elle sait qui sy trouve, cela même sans d'ouvrir la porte : des chevaux forcément, et Osfrid. Le danois récemment arrivé à Montpellier, ce danois qui ne veut pas se lier, mais avec qui elle a discuté au fil des rencontres en taverne, et que va savoir pourquoi elle sest mise à apprécier. Chuttt nallez pas lui dire, dès fois que cela se transforme en amitié, un lien est un lien et il nen veut plus, donc chuut.
Elle sest défilée dans un sens , dans un autre, du moins à essayer, lorsquen taverne, ils ont abordé le sujet, quil lui a proposé de laider à dépasser sa peur des chevaux. Et lui, il lui a laissé lopportunité dun simple « tu sais ou je serais si tu changes davis ». Brrr un frison rien que de penser à un cheval, mais alors une écurie entière. Le géant blond, son cheval soit disant calme, doux, obéissant, ben tiens, elle est presque prête à parier quil ne va pas laimer, taper du sabot, hennir et lui foncer dedans, le tout dans un bel ensemble mais bon elle est là, elle est là parce quil le lui a proposer, quelle veut essayer quand même de se débarrasser de cette fichue peur qui lui bouffe la vie, la lui complique surtout, et puis aussi un peu beaucoup par orgueil.
Elle aurait du faire ça avec Audoin. Soupire. Pour cela il faudrait quelle le voit, et pas quun peu, plus, pour cela faudrait quils puissent aborder leurs histoires, pas quun peu, plus, quils parlent tout simplement de tout de rien. Mais voilà quand on se voit entre deux, pour discuter de tout et rien cest compliqué, forcément on passe à la trappe tout un tas de choses, et la rouquine naimant pas les chevaux, elle naborde pas volontairement le sujet. Enfin bref, elle espère juste quAudoin nest pas de ces hommes jaloux, sinon ça allait donner quand il lapprendrait. Sourire, chose rassurante, Osfrid étant un géant, lui aussi, peu de risque quelle se fasse piétiner, il ne pourra pas lui dire quelle va au devant du danger là.
On inspire profondément, on expire doucement, la main sur la porte.
Allez rouquine, entre, essaye au moins.
Oui cesser de penser, agir. Porte qui souvre, rouquine qui entre, et qui referme derrière elle, des fois quelle veuille prendre les jambes à son cou tout de suite, ça mettra un peu plus de temps, histoire quelle panique plus. Folle la rouquine ? Oui assurément pour venir là. Le tout les yeux fermés, ne pas voir ses géants sur pattes, en entrant directement, cest mieux sinon elle aurait jouer au courant dair. Elle sadosse à la porte, histoire de ne pas sécrouler, la trouille ça vous fait faire des choses stupides. La première chose à lassaillir : les odeurs animales, les odeurs de pailles, la chaleur de lendroit, ce nest pas déplaisant. Puis les sons : les légers hennissements, les sabots sur le sol
Moment de vérité, lirlandaise ouvre les yeux. La première des choses quelle remarque ce nest pas Osfrid qui se tient là, non mais les chevaux, il ny en a pas quun, non ils sont plusieurs, catastrophe, elle court à la catastrophe, par tous les Dieux pourquoi est-elle entrée ? Souffle rouquine, respire, doucement, allez, ils sont grands mais cest eux qui ont peur, pas toi, les regarde pas, focalise ailleurs, sur le géant blond, cest mieux, plus rassurant, voilà, calme toi. Non non elle ne panique pas. La main qui tient la pomme, se lève dans un salut plus quincertain.
Osfrid cest lequel le tien ?
La voix est pas assurée, ça tremblouille aussi. Parce que oui si cest le grand noir à coté, celui là même qui tape déjà du sabot, et la regarde dun sal air, il peut toujours rêver pour quelle sapproche, elle nessayera même pas, autant garder sa peur panique.
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Victor Hugo
Paniquée la rouquine ? Oui complètement terrifiée, terrorisée, ça tremble de partout, les genoux, les dents, les mains, le tout font des castagnettes dans un bel et tel ensemble que vous pourriez danser dessus . Quest ce qui rend note mini-pouce dans un tel état ? Veut-on la tuer ? La faire bruler ? La marier de force ? Lécharper ? Lui couper les mains ? Non que nenni, mais alors pourquoi donc est-elle dans un état pareil ? Quest ce qui peut bien la rendre ainsi ? Cela tiens en un mot : Cheval.
Oui un cheval, des chevaux, ces énormes et grandes bêtes à quatre pattes, qui dès quils vous regardent, vous vous demandez sils ne vont pas vous foncer dessus, vous mordre, vous piétiner, vous écraser, faire de vous de la charpie en bouillie. Oui la rouquine ne tremble pas devant grande chose, mais devant ces machines à tuer sur pattes oui. Elle tremble, elle a la trouille, une peur bleue, ou tout autre qualificatif pour chocotte, pétoche cest viscéral. Elle les évite le plus possible, ils ne laiment pas, la détestent à la moindre occasion possible, elle en est certaine, ils lécraseraient, la tueraient.
Alors que fait-elle là devant les écuries, la pomme dérobée machinalement sur le marché, dans un état presque second, prête à entrer dans lantre du diable, le corps entier dansant la gigue? Elle tente de dominer sa peur, de se dire quelle est courageuse et téméraire, et que non il ne lui arrivera rien, il y veillera. Oui parce quà lintérieur, elle sait qui sy trouve, cela même sans d'ouvrir la porte : des chevaux forcément, et Osfrid. Le danois récemment arrivé à Montpellier, ce danois qui ne veut pas se lier, mais avec qui elle a discuté au fil des rencontres en taverne, et que va savoir pourquoi elle sest mise à apprécier. Chuttt nallez pas lui dire, dès fois que cela se transforme en amitié, un lien est un lien et il nen veut plus, donc chuut.
Elle sest défilée dans un sens , dans un autre, du moins à essayer, lorsquen taverne, ils ont abordé le sujet, quil lui a proposé de laider à dépasser sa peur des chevaux. Et lui, il lui a laissé lopportunité dun simple « tu sais ou je serais si tu changes davis ». Brrr un frison rien que de penser à un cheval, mais alors une écurie entière. Le géant blond, son cheval soit disant calme, doux, obéissant, ben tiens, elle est presque prête à parier quil ne va pas laimer, taper du sabot, hennir et lui foncer dedans, le tout dans un bel ensemble mais bon elle est là, elle est là parce quil le lui a proposer, quelle veut essayer quand même de se débarrasser de cette fichue peur qui lui bouffe la vie, la lui complique surtout, et puis aussi un peu beaucoup par orgueil.
Elle aurait du faire ça avec Audoin. Soupire. Pour cela il faudrait quelle le voit, et pas quun peu, plus, pour cela faudrait quils puissent aborder leurs histoires, pas quun peu, plus, quils parlent tout simplement de tout de rien. Mais voilà quand on se voit entre deux, pour discuter de tout et rien cest compliqué, forcément on passe à la trappe tout un tas de choses, et la rouquine naimant pas les chevaux, elle naborde pas volontairement le sujet. Enfin bref, elle espère juste quAudoin nest pas de ces hommes jaloux, sinon ça allait donner quand il lapprendrait. Sourire, chose rassurante, Osfrid étant un géant, lui aussi, peu de risque quelle se fasse piétiner, il ne pourra pas lui dire quelle va au devant du danger là.
On inspire profondément, on expire doucement, la main sur la porte.
Allez rouquine, entre, essaye au moins.
Oui cesser de penser, agir. Porte qui souvre, rouquine qui entre, et qui referme derrière elle, des fois quelle veuille prendre les jambes à son cou tout de suite, ça mettra un peu plus de temps, histoire quelle panique plus. Folle la rouquine ? Oui assurément pour venir là. Le tout les yeux fermés, ne pas voir ses géants sur pattes, en entrant directement, cest mieux sinon elle aurait jouer au courant dair. Elle sadosse à la porte, histoire de ne pas sécrouler, la trouille ça vous fait faire des choses stupides. La première chose à lassaillir : les odeurs animales, les odeurs de pailles, la chaleur de lendroit, ce nest pas déplaisant. Puis les sons : les légers hennissements, les sabots sur le sol
Moment de vérité, lirlandaise ouvre les yeux. La première des choses quelle remarque ce nest pas Osfrid qui se tient là, non mais les chevaux, il ny en a pas quun, non ils sont plusieurs, catastrophe, elle court à la catastrophe, par tous les Dieux pourquoi est-elle entrée ? Souffle rouquine, respire, doucement, allez, ils sont grands mais cest eux qui ont peur, pas toi, les regarde pas, focalise ailleurs, sur le géant blond, cest mieux, plus rassurant, voilà, calme toi. Non non elle ne panique pas. La main qui tient la pomme, se lève dans un salut plus quincertain.
Osfrid cest lequel le tien ?
La voix est pas assurée, ça tremblouille aussi. Parce que oui si cest le grand noir à coté, celui là même qui tape déjà du sabot, et la regarde dun sal air, il peut toujours rêver pour quelle sapproche, elle nessayera même pas, autant garder sa peur panique.
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