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[RP] "Même la peur ça s'apprivoise... ou pas !"

Isleen
« Dans ce moment de panique, je n'ai peur que de ceux qui ont peur. »
Victor Hugo


Paniquée la rouquine ? Oui complètement terrifiée, terrorisée, ça tremble de partout, les genoux, les dents, les mains, le tout font des castagnettes dans un bel et tel ensemble que vous pourriez danser dessus . Qu’est ce qui rend note mini-pouce dans un tel état ? Veut-on la tuer ? La faire bruler ? La marier de force ? L’écharper ? Lui couper les mains ? Non que nenni, mais alors pourquoi donc est-elle dans un état pareil ? Qu’est ce qui peut bien la rendre ainsi ? Cela tiens en un mot : Cheval.

Oui un cheval, des chevaux, ces énormes et grandes bêtes à quatre pattes, qui dès qu’ils vous regardent, vous vous demandez s’ils ne vont pas vous foncer dessus, vous mordre, vous piétiner, vous écraser, faire de vous de la charpie en bouillie. Oui la rouquine ne tremble pas devant grande chose, mais devant ces machines à tuer sur pattes oui. Elle tremble, elle a la trouille, une peur bleue, ou tout autre qualificatif pour chocotte, pétoche…c’est viscéral. Elle les évite le plus possible, ils ne l’aiment pas, la détestent à la moindre occasion possible, elle en est certaine, ils l’écraseraient, la tueraient.

Alors que fait-elle là devant les écuries, la pomme dérobée machinalement sur le marché, dans un état presque second, prête à entrer dans l’antre du diable, le corps entier dansant la gigue? Elle tente de dominer sa peur, de se dire qu’elle est courageuse et téméraire, et que non il ne lui arrivera rien, il y veillera. Oui parce qu’à l’intérieur, elle sait qui s’y trouve, cela même sans d'ouvrir la porte : des chevaux forcément, et Osfrid. Le danois récemment arrivé à Montpellier, ce danois qui ne veut pas se lier, mais avec qui elle a discuté au fil des rencontres en taverne, et que va savoir pourquoi elle s’est mise à apprécier. Chuttt n’allez pas lui dire, dès fois que cela se transforme en amitié, un lien est un lien et il n’en veut plus, donc chuut.

Elle s’est défilée dans un sens , dans un autre, du moins à essayer, lorsqu’en taverne, ils ont abordé le sujet, qu’il lui a proposé de l’aider à dépasser sa peur des chevaux. Et lui, il lui a laissé l’opportunité d’un simple « tu sais ou je serais si tu changes d’avis ». Brrr un frison rien que de penser à un cheval, mais alors une écurie entière. Le géant blond, son cheval soit disant calme, doux, obéissant, ben tiens, elle est presque prête à parier qu’il ne va pas l’aimer, taper du sabot, hennir et lui foncer dedans, le tout dans un bel ensemble… mais bon elle est là, elle est là parce qu’il le lui a proposer, qu’elle veut essayer quand même de se débarrasser de cette fichue peur qui lui bouffe la vie, la lui complique surtout, et puis aussi un peu beaucoup par orgueil.

Elle aurait du faire ça avec Audoin. Soupire. Pour cela il faudrait qu’elle le voit, et pas qu’un peu, plus, pour cela faudrait qu’ils puissent aborder leurs histoires, pas qu’un peu, plus, qu’ils parlent tout simplement de tout de rien. Mais voilà quand on se voit entre deux, pour discuter de tout et rien c’est compliqué, forcément on passe à la trappe tout un tas de choses, et la rouquine n’aimant pas les chevaux, elle n’aborde pas volontairement le sujet. Enfin bref, elle espère juste qu’Audoin n’est pas de ces hommes jaloux, sinon ça allait donner quand il l’apprendrait. Sourire, chose rassurante, Osfrid étant un géant, lui aussi, peu de risque qu’elle se fasse piétiner, il ne pourra pas lui dire qu’elle va au devant du danger là.

On inspire profondément, on expire doucement, la main sur la porte.


Allez rouquine, entre, essaye au moins.

Oui cesser de penser, agir. Porte qui s’ouvre, rouquine qui entre, et qui referme derrière elle, des fois qu’elle veuille prendre les jambes à son cou tout de suite, ça mettra un peu plus de temps, histoire qu’elle panique plus. Folle la rouquine ? Oui assurément pour venir là. Le tout les yeux fermés, ne pas voir ses géants sur pattes, en entrant directement, c’est mieux sinon elle aurait jouer au courant d’air. Elle s’adosse à la porte, histoire de ne pas s’écrouler, la trouille ça vous fait faire des choses stupides. La première chose à l’assaillir : les odeurs animales, les odeurs de pailles, la chaleur de l’endroit, ce n’est pas déplaisant. Puis les sons : les légers hennissements, les sabots sur le sol…
Moment de vérité, l’irlandaise ouvre les yeux. La première des choses qu’elle remarque ce n’est pas Osfrid qui se tient là, non mais les chevaux, il n’y en a pas qu’un, non ils sont plusieurs, catastrophe, elle court à la catastrophe, par tous les Dieux pourquoi est-elle entrée ? Souffle rouquine, respire, doucement, allez, ils sont grands mais c’est eux qui ont peur, pas toi, les regarde pas, focalise ailleurs, sur le géant blond, c’est mieux, plus rassurant, voilà, calme toi. Non non elle ne panique pas. La main qui tient la pomme, se lève dans un salut plus qu’incertain.


Osfrid…c’est lequel le tien ?

La voix est pas assurée, ça tremblouille aussi. Parce que oui si c’est le grand noir à coté, celui là même qui tape déjà du sabot, et la regarde d’un sal air, il peut toujours rêver pour qu’elle s’approche, elle n’essayera même pas, autant garder sa peur panique.
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Osfrid
    Il avait souri le danois quand la conversation avait tourné autour du quadrupède dont il savait que l’Irlandaise avait une trouille bleue. Il l’avait déjà entendue parler de sa peur quasi phobique à la taverne du coin, un soir tard et il n’avait rien dit. Lui il les aimait les chevaux au point d’avoir désiré monter son haras. Et s’il n’avait pas quitté précipitamment la Normandie, il aurait eu son domaine avec ses bêtes. Mais ce n’était pas pour autant qu’il ne gardait pas espoir qu’un jour, son nom soit synonyme d’élevage et de dressage.

    Donc, écoutant Isleen, il avait dans un premier temps acquiescé. Que dire à quelqu’un qui se refuse obstinément d’approcher un cheval ? L’obliger à faire face n’était pas la meilleure des solutions, Osfrid s’en doutait alors il avait aiguillé la conversation doucement mais surement là où il voulait l’amener. Et puis arriva le moment où la petite mouche s’était prise dans la toile de l’araignée. D’elle-même, Isleen avait plongé dans ce que disait le danois jusqu’au moment où il lui avait assuré qu’elle avait peur et qu’il l’avait titillée jusqu’à ce qu’elle-même désire affronter cette peur. Malgré tout, il n’était pas complètement irresponsable et lui avait donc proposé de venir avec elle pour affronter la bête. La bête qui se dénommait Grani, qui bouffait des pommes à ne plus en finir et qui était doux comme un agneau. Mais la bête faisait peur alors il serait là, pas loin et peut être que l’Irlandaise arrêterait de voir les chevaux comme des monstres sortis tout droit des enfers.

    Prenant de l’avance sur la rouquine, osfrid lui avait donné rendez-vous aux écuries de l’auberge où il avait posé ses bagages depuis qu’il avait été brigandé. Non pas qu’il tenait particulièrement à rester dans cette ville mais les conversations avec l’Irlandaise lui plaisaient et animaient ses soirées. Et puis il avait fait la connaissance de Gabrielle, alors future maire de la bourgade avec qui il s’entendait finalement très bien aussi. Moins avec son mari, Enzo, mais ça c’était juste un détail dont le danois ne s’encombrait pas au final. Il n’avait pas pour habitude de se faire des amis le Nordique, il n’en cherchait pas non plus. Les siens étaient restés au Danemark et il savait qu’un jour il les retrouverait. Mais l’Irlandaise avait su le toucher. Sa discrétion et sa façon de ne pas juger les gens lui plaisaient. Et puis elle avait su le conquérir avec un alcool frelaté pas piqué des hannetons qui lui permettait de dormir et d’oublier la douleur lancinante qui martelait constamment son cœur. Cette douleur qui portait plusieurs noms, pour la plupart morts et enterrés bien qu’un surgissait du monde des vivants. Et ces noms, chaque nuit, venaient le tourmenter, cherchant le réconfort de l’absence alors Osfrid peinait encore et toujours. Mais pour rien au monde il aurait voulu abandonner les siens. Même si certaines personnes étaient tentées de se l’imaginer comme l’écossaise qui lui avait soufflé que sa femme et son fils voudraient le voir heureux. Ce jour-là, il avait eu envie de la tuer pour avoir émis cette certitude, elle qui ne connaissait ni Sibila ni Ragnard. Et dès lors, celle qui se trouvait constamment sur son chemin l’avait agacé prodigieusement au point qu’il faisait tout pour l’éviter désormais… Donc le petit alcool que l’Irlandaise lui offrait si gentiment apaisait ses tourments journaliers mais aussi nocturnes. Et lui en retour se montrait moins mordant, moins indifférent à ce que pouvait lui raconter cette femme qui était tout comme lui une étrangère dans ce pays. Et petit à petit, quelque chose s’était créée entre eux fait de respect et de plaisir. Finalement ce n’était pas si dur que de prendre le temps pour les autres aussi Osfrid avait décidé qu’il prendrait plus que du temps pour faire de la peur d’Isleen un souvenir lointain et il l’avait donc invité à le rejoindre auprès de Grani.

    En attendant qu’elle arrive, ce dernier donnait quelques soins à son cheval. Brossant sa robe avec soin, il voyait frémir de plaisir l’animal ce qui eut pour effet de faire sourire le danois. Il connaissait bien sa monture et savait comment le gâter tout comme le brimer. Ils en avaient des lieues ensemble et ils en avaient combattus des ennemis mais jamais Osfrid ne serait séparé de Grani. Une fois sa tâche terminée, le danois vint se poster devant sa monture et d’une main sûre, il caressait l’encolure tout en lui donnant quelques friandises dont le gourmand raffolait. Jamais il n’avait vu plus gourmand, ça en devenait hallucinant. Et bien que ses poches soient vides, Grani ne l’entendait pas de cette oreille. Il poussa du bout du museau son cavalier en raclant le sol du sabot.


    - Héé mais t’as fini ! T’es qu’un gros gourmand qui ne sait pas se contenir. Je t’assure, tu me fais honte par moment Grani. T’es qu’un vaurien.

    Et la voix d’Isleen qui l’appela au même moment. Alors qu’il se penchait pour lui faire signe de venir où il se tenait, Grani en profita pour le pousser un peu plus fortement ce qui fit perdre l’équilibre à Osfrid qui se rattrapa aux branches comme il put, gardant le sourire malgré tout.

    - Isleen… heureux que tu sois venue. Tu vas pouvoir faire connaissance avec…

    Et il montra d’un signe de tête son cheval qui s’ébroua histoire de faire le malin. Un cabotin dans toute sa splendeur. Attention les yeux, ce n’était que le début de la rencontre.

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Isleen
Adossée contre la porte, la rouquine même terrifiée n’en a pas moins noté, la chaleur, la douceur, l’amusement teinté de tendresse dans la voix du danois, pour son cheval, sans compter le léger sourire. Ainsi il y a de ça quand le danois tiens à quelqu’un, même si le quelqu’un là est du genre animal. Pas le temps de se pencher plus amplement sur le sujet qui n’en est pas vraiment un, la réalité s’impose à la rouquine par les facéties dudit cheval. L’irlandaise ne voit pas cela comme un jeu, oh non, et Osfrid peut bien garder un sourire amusé, elle, elle voit un monstre prêt à lui foncer dessus, surtout lorsqu’elle remarque la facilité avec laquelle, il arrive à le déséquilibrer tout géant qu’il est. Elle se sera encore pire, elle finira à l’autre bout de l’écurie, projetée contre…ha ben non elle est déjà à l’autre bout, s’il lui fonce dessus, elle finit au travers de la porte, dehors…en pièces détachées.

"Pense pas à ça Isleen ! Respire ! Oui expire doucement, garde ton calme, arrête de retenir ta respiration au moindre mouvement des équidés. Doucement respire, pense au flux ou reflux de la mer, doucement, tout doucement, garde ton calme, tu ne vas pas partir en courant, il ne t’arrivera rien, tu peux lui faire confiance, il ne laissera rien t’arriver…"

La rouquine s’auto vilipende, s’auto calme ou du moins essaye tant bien que mal pour garder un semblant de dignité, elle vient à peine d’arriver, elle ne va pas déjà partir en criant complétement terrifiée. Léger très léger sourire pour répondre à celui d’Osfrid, elle n’en mène vraiment pas large.


Grani…si j’ai bi’en rete’nu.

Allez fièrement on quitte le confort du bois, et on fait quatre petits pas vers Osfrid et la bête, allons y doucement hein. Mais dans la voix de la rouquine les accents irlandais plus prononcés montrent bien qu’elle tient difficilement le contrôle d’elle même et si la panique gagne, à coup sur, il y aura de l’irlandais dans l’air.

J’lui ai appo’rté une po’mme…tu as dit qu’il aim’

Et ce qu’elle n’aurait jamais du faire , fut fait , elle posa ses onyx dans le regard du cheval, frisson d’épouvante, dans un dialogue muet.
"Non j’suis pas heureuse Grani, je suis certaine tu es gentil, mais non non non, toi et tes copains, vous me mettez les chocottes, et je passe pour une chochotte. En plus je suis certaine que tu sens déjà ma peur – regard vers l’étalon noir à sa droite - ton pote lui à coté s’en est rendu compte, il ne m’aime pas, et il s’avance vers moi. Non, non…"

La rouquine fait quelques pas sur le coté, pour s’éloigner de l’étalon noir, se rapprochant par là même d’un autre à la robe beige sur la gauche, qu’elle n’avait pas remarqué, attiré par la pomme, il avance lui aussi le museau. Mais dans l’esprit de l’irlandaise, ce n’est pas la pomme qui les attirent non, pour elle ils ne l’aiment pas, ils vont lui foncer dessus. "Haaa au secours". Le cri est intérieur mais il est là, la rouquine commence à paniquer, elle s’écarte, un vrai crabe entre les équidés, et instinctivement, elle se rapproche du danois, le seul qui soit à même de la protéger dans l’univers impitoyable qu’est l’écurie. Elle pourrait reculer, faire demi tour et sortir en vitesse de l’écurie, oui mais elle n’y pense même pas.


C’étai’t pas une bo’nne id’ée


Oui, la rouquine n’est absolument pas rassurée, la rouquine a la pétoche, le trouillomètre à zéro, voir même en négatif. Et tant pis pour l’orgueil, la dignité, tant pis s’il se moque d’elle, s’il la taquine par la suite, tant pis s’il n’est pas le seul à le faire, que tout le monde s’y met, tout ce qu’elle demande là maintenant, dans une prière rapide aux Dieux, c’est qu’à termes elle sorte de là vivante, et surtout, surtout de ne pas s’écrouler, de tenir vaillamment debout, sans faire comme certaines donzelles, défaillir à la moindre peur. Tout sauf ça !

Sauf qu’en se rapprochant d’Osfrid, l’irlandaise se rapproche également de Grani…

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Osfrid
    Le mot pomme avait vite ravi les oreilles de Grani qui se dressaient bien fièrement histoire de s’approprier l’espace. Et l’animal se mit à hennir, frémissant d’avance à la gâterie qu’on lui apportait. Soupir exagéré, Osfrid baissait la tête en regardant le sol, la laissant aller de gauche à droite, mimant le dépit avec brio.

    - Mais j’y crois pas… t’es vraiment irrécupérable mon vieux ! Au lieu de faire le mariole tiens-toi tranquille ou tu vas faire peur à la rouquine…

    Et il le savait pour avoir croisé dans sa pupille cette flamme vacillante qu’il ne fallait pas grand-chose pour qu’elle s’échappe à grandes enjambées l’Irlandaise alors le danois avança de quelques pas pour aller à sa rencontre. Il l’avait embarquée dans cette histoire par amusement en premier lieu et puis parce qu’il avait du mal à saisir cette peur viscérale qu’elle pouvait éprouver pour des animaux qui avaient tout autant peur des hommes. Et voilà que ces dernières paroles arrivaient aux oreilles du Nordique. Redressant le menton, il ne put s’empêcher de chahuter sa fierté.

    - Ah oui… je ne savais pas que les irlandais se laissaient dominer par leur peur au point de baisser les armes sans essayer ! Tu me déçois Isleen. J’aurais pensé que toi tu aurais du cran, que tu m’aurais montré ce que les terres d’Irlande t’avaient offert en cadeau à ta naissance… ce n’est apparemment pas le courage…

    Et il se tut quelques instants tout en observant la rouquine du coin de l’œil. Déjà elle n’était pas partie en courant comme l’envie devait le lui dicter, ce qui était bon signe au final. Au moins une qui ne se barrait pas parce qu’il avait montré les crocs puis doucement il la sentit se rapprocher de lui. Quelques pas presque imperceptibles qui firent sourire Osfrid de plus belle tout en se détendant lui aussi. Et se penchant vers l’oreille de l’Irlandaise, il lui murmura.

    - Est-ce que tu me fais confiance l’Irlandaise ?

    Se plaçant dans son dos, il attrapa une des mains de la demoiselle avec la sienne sans lui laisser le temps de répondre puis doucement, il lui fit placer la paume, ouverte vers le haut, tandis qu’elle reposait dans la sienne. C’était là des gestes doux, sans brusquerie, qui mettraient aussi bien l’animal que la jeune femme en confiance, du moins l’espérait-il. Il savait que Grani ne bougerait pas, il le connaissait trop bien pour avoir le moindre doute. Trop de temps passés ensemble, le danois connaissait sa monture sur le bout des ongles et ce n’était pas pour rien qu’Osfrid avait voulu lui faire rencontrer ce cheval là en l’occurance. Si l’Irlandaise pouvait approcher un équidé sans aucun danger, c’était bien celui-là.

    Respirant profondément, il commença à entraîner la main de la rouquine vers le museau de son compagnon à quatre pattes. Il pouvait sentir la peur qui se faisait maîtresse chez la jeune femme mais pour rien au monde, il n’aurait lâché l’affaire. Et tandis qu’il continuait à avancer leur main, Osfrid continuait à lui parler.


    - Je suis là et je ne bougerais pas. Il ne te fera rien. Et si tu sens que ça ne va pas, si tu as besoin de temps, tu me le dis et on fait une pause d’accord ?

    De toute manière, elle n’avait plus le choix. Il était derrière elle et lui tenait presque la main alors si avec ça, elle pensait fuir, elle pouvait toujours s’accrocher à ses rêves la rouquine parce qu’il lui faudrait du courage pour déloger le danois de ses positions et de ça, elle n’était pas au courant. Maintenant, il la laissait aller à son rythme, histoire qu’elle prenne enfin les choses en mains pour vaincre sa peur… ou pas !

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Isleen
En un sens il a de la chance le danois, de la chance qu’elle soit en état de faiblesse, elle ne lui jette qu’un regard noir, un noir abyssal, un noir ténébreux, alors qu’il taquine sa fierté, parce que sinon il aurait vu de quel bois se chauffe l’irlandaise, il aurait gouter à ses ires tout aussi soudaines, imprévisibles et courtes qu’une rafale de vent soufflant un froid venu du pôle. L’irlandaise est ainsi, pendant un instant elle est volcan en éruption, l’instant d’après elle est le calme d’une journée paisible d’été, et si elle vous aime bien, est d’humeur, elle vous offre même à boire après.

Pas cou’rageu’se pas cou’rageuse, j’vou’drais t’y voir toi…

Sauf que là, l’irlandaise est terrifiée par Grani et ses potes, donc sa réaction est nettement plus atténuée qu’à l’accoutumer et puis Osfrid est le seul ici qui ne lui fasse pas peur, alors forcément elle se rapproche de lui, surveillant du coin de l’œil Grani trop proche à son goût et elle ne sait pas bien comment, le voilà déjà à ses cotés, murmurant à son oreille.

- Est-ce que tu me fais confiance l’Irlandaise ?

Elle écarquille un court instant les yeux sous la question. A ton avis le danois pourquoi suis je là ? Moi ici, dans l’antre de ses tueurs, terrifiée, presque paralysée par cette peur dont j’aimerais quand même bien me débarrasser, si ce n’est parce que je te fais confiance, cela même alors que toi et moi nous nous connaissons depuis peu. Hein à ton avis ? Parfois peu suffit pour savoir. Et peu suffit pour savoir que tu vas faire quelque chose et que je ne vais pas aimer.

Oui…

A peine le temps de répondre, que déjà il est derrière elle, lui bloquant tout retrait, la voilà en quelque sorte prisonnière de ses bras, et Grani droit devant elle, qui ne bouge pas d’un sabot, parfaitement obéissant. Instant de pure panique pour l’irlandaise, elle tente bien de reculer mais non il n’y a qu’une paroi dure et infranchissable derrière elle : Osfrid. Elle savait bien qu’elle n’allait pas aimer, elle n’a plus que le cheval pour seule vision, et il est si près, si grand… instinctivement elle ferme les yeux pour ne plus voir. Il faut qu’elle se calme, elle doit absolument y arriver, ne serait ce que pour ne pas perdre le peu de dignité qu’il lui reste, respirer doucement, tout doucement, voilà comme cela, il ne bougera pas, ne va pas te foncer dessus. La rouquine tourne en boucle ces paroles, pour s’en convaincre, essayer du moins.

Et puis, doucement, surement, elle sent Osfrid tendre sa main vers le ciel, accompagner son geste, et sa menotte repose sur la paume du géant. La sensation est étrange, il lui donne l’impression d’être l’animal apeuré, l’animal sauvage qu’il faut apprivoiser et calmer, et elle peut bien se l’avouer, c’est presque voir totalement ça. Oui, elle lui fait confiance, il arrive presque a rétablir un semblant de calme en elle en la maintenant ainsi, la voilà apprivoisée, la pensée fait naître un léger sourire, si léger qu’il disparaît à la vitesse de l’éclair lorsqu’elle sent sa main avancer et comprend les paroles du géant. Ses onyx s’ouvrent à nouveau rapidement, oui il avance sa main, vers …le monstre équin.

Et là, ça tremblouille de partout chez l’irlandaise, ses prunelles ne se détachent plus de Grani, pas un battement de paupière, elle panique presque totalement, presque parce que totalement, elle serait déjà tombée au sol, passée entre les pattes du géant et sortie de l’écurie. Le petit quelque chose qui la retient de le faire? Le propre de tous les gens du nord, ou du moins des irlandais : la fierté. C’est bête, stupide, mais ça soulève des montagnes, ça renverse des armées, et là ça maintient l’irlandaise dans l’écurie. Elle doit le faire, au moins donner cette fichue pomme, que ce monstre la bouffe. Elle le décide là maintenant, elle va le faire et le fera, vaincre sa peur c’est autre chose, mais elle donnera cette pomme.


Je…oui….non…je vais le fai’re.

Ha oui, on la connu moins avare de paroles l’irlandaise, plus disserte, mais la situation est exceptionnelle et vu l’état dans lequel elle se trouve c’est ça ou de l’irlandais, que forcément le danois ne comprendra pas, elle est tellement proche d’y revenir emportée dans la panique, on en revient à ses origines.

Il y a quoi dans le regard d’un cheval ? La rouquine n’en sait rien, mais elle fixe celui de Grani, un bon moment, sans en obtenir la réponse. Elle essaye de contenir sa panique, de la laisser derrière elle, très facile en théorie mais alors en pratique, c’est la catastrophe. Pourtant, elle avance légèrement la main en tremblant, prête à reculer au moindre frémissement. Confiance, confiance confiance. Osfrid est là, et il est sur que son cheval ne lui fera rien. Grani ne bouge toujours pas. Un instant passe. La rouquine avance à nouveau la main. Confiance, confiance confiance et paroles adressées à l’équidé sans réfléchir.


nach bhfuil tú ag ithe liom… ach úll*

A quel moment, la flamme dans le regard de l’irlandaise changea, à quel moment cela se modifia en elle, elle même serait bien incapable de savoir, mais la panique fut pendant un temps contenue par la détermination, suffisamment de temps pour que la main avance carrément jusqu’à l’équidé, qu’elle fasse vraiment un pas vers lui. Détermination pour en finir de ce moment, parce que vivre la panique, ressentir la peur, la terreur que lui procure ces animaux, ça n’a rien de plaisant, et l’irlandaise n’est absolument pas masochiste !

Oui mais voilà, cela ne dure qu’un temps, chasser le naturel, et il revient au galop, et le Grani tout content d’avoir une pomme sous le nez, retrousse délicatement les lèvres pour s'en saisir , en soit que du naturel chez lui. Sauf que chez la rouquine c’est la panique qui reprend le dessus et comme au ralenti elle retire sa main surement trop vite pour que le cheval s’en saisisse, Grani loupe donc la pomme, qui roule au sol entre les jambes de l’irlandaise, tandis qu’apeurée, elle recule brusquement sur Osfrid, pour tenter de le faire reculer, comme si elle en était vraiment capable...

Pour une première, ce n’est pas gagné d’avance.




*tu ne me manges pas…juste la pomme
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Osfrid
    Il y a des jours où l’on se dit en se levant que tout va bien, qu’il fait beau, que les oiseaux chantent et que c’est la journée idéale pour se prendre une irlandaise dans les côtes, piétinant allégrement ses doigts de pieds sans compter la brutalité du contact quand cette dernière se met à reculer.

    Il y a des jours comme ça où, au lieu de se lever, on ferait mieux de rester au lit pour se caler dans le coton de douceur et de chaleur qui nous entoure plutôt que d’aller fanfaronner. Mais si tout se savait d’avance, on n’aurait moins de surprise dans la vie !

    Pourtant, tout avait si bien commencé…

    Osfrid ne fut pas déçu de voir la main d’Isleen continuer à avancer en direction de son goinfre. La jeune femme montrait que finalement elle en avait dans le ventre ce qui n’était pas pour déplaire au danois qui aimait voir les gens surmonter leur peur pour réussir quelque chose d’insurmontable. Pourtant, il aurait dû prévoir que l’appel irrésistible de la pomme allait décider à Grani à passer à l’action. Ni une, ni deux, lèvres retroussées, l’animal avait, de toute manière, perdu patience à la vue du péché de gourmandise qu’on lui servait sur un plateau. Le danois avait secoué sa tête de gauche à droite pour signaler au cheval de rester dans son coin, de faire doucement, de ne pas sauter sur l’occasion pour montrer ce dont il était capable mais non, l’animal n’avait pas pu résister et la panique n’avait pas hésité, elle, à rappliquer au triple galop chez l’Irlandaise.

    Un coup par ci, un choc par-là, le danois ne broncha pas mais grogna tandis que sa main libre venait cintrer la taille de la rouquine vivement afin de la calmer ou de la rassurer, ou un peu des deux en fait. Car encore un peu et c’était lui qui allait se retrouver les quatre fers en l’air et allègrement piétiné. Alors calant sa victime contre son corps, il lui intimait l’ordre de ne plus bouger.


    - On se calme Isleen, ne bouge surtout pas…

    Parce qu’il la voyait bien venir la catastrophe là ! La pomme, elle, avait bien suivi sa route, roulant jusque dans les pieds de l’Irlandais et Grani n’en l’avait pas perdu des yeux. Oh non et déjà le cheval avançait dans la direction des deux humains, tentant d’allonger son cou au maximum pour finir par s’ébrouer de façon nonchalante, mettant une patte devant lui, puis une seconde en replongeant dans la direction adéquate. Là, Osfrid ne put que constater l’adoration de sa monture concernant ce fruit. Qui avait pu lui en donner autant en cachette pour l’habituer ainsi à cette gourmandise ? Mais il n’était pas l’heure de chercher un coupable mais surtout de rassurer la rouquine qui, il le sentait bien venir ça aussi, allait paniquer et tenter de foutre le camp on ne sait où. Alors le danois se redressa, emplit ses poumons d’air avant de lancer d’une voix forte qui n’admettait aucune réplique.

    - GRANI STOP ... STRAKS *

    Et le cheval obéit tout en se mettant à hennir de contestation, secouant la tête montrant sa désapprobation. Ah mais c’était qu’on avait à faire à une forte tête… tout ça pour une pomme en plus. Allez savoir ce qui se tramait dans la tête de l’animal qui voyait là son désir le plus cher brimer par son cavalier. Mais ce n’était pas pour autant qu’Osfrid lâcha Isleen. Pour un peu, il aurait redouté la réaction de la jolie rousse plutôt que celle de sa monture. Et ce n’était pas peu dire.






*arrête... tout de suite

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Isleen
Toutes les peurs ont-elles une origine, une explication ? Oui assurément qu’elle soit connue ou non, chaque peur est née d’un moment, d’une situation, d’un geste, d’un mot, d’une douleur, pourtant aussi loin ou ses souvenirs remontent, l’irlandaise ne se souvient pas, ne sait pas d’ou lui vient celle des chevaux, cette terreur qu’elle ressent lorsqu’ils s’approchent d’elle, ce frisson d’épouvante, ce sentiment que la mort est là toute proche. Non l’irlandaise ne se souvient pas, et au fil du temps n’a plus cherché à savoir. Il avait fallu un danois, une ou deux piques, réflexions, propositions et taquineries pour que la fierté, l’orgueil, la volonté de dominer cette peur revienne, sans compter la compréhension de celle ci.

Mais voilà, en théorie cela se passe toujours très bien, en pratique le pire peut arriver, le pire arrive souvent. Et en matière de pire, ils n’en étaient qu’au début, et c’est bien parce que la journée est idéale pour se prendre une irlandaise dans les côtes et se faire doucement piétiner les orteils, que le pire peu arriver. Les pires des tempêtes se déchainent soudainement par beau temps, c’est bien connu, et dehors là, une belle journée d’automne.

Le danois même venu du nord, habitué au climat froid, à la rudesse des éléments, a t il la possibilité de calmer la tempête qui menace de se déchainer ? Non. Même Audoin n’y arriverait pas s’il était là, lui qui pourtant calme la rouquine rien qu’en refermant les bras doucement sur elle. La terreur de voir s’approcher Grani est telle qu’il n’y a rien qui puisse la retenir. Ce n’est pas un gentil cabotin, qu’elle voit venir vers elle, ce n’est pas même un gourmand, non c’est la mort qui vient à elle, la faucheuse ou quelque soit le nom que vous lui donniez. Au cheval, Isleen associe la mort, depuis toujours, c’est au fond de ses tripes.


Ní, ní...non....laisse moi... in iúl dom...

Et la rouquine de se débattre dans les bras du danois, attention aux côtes et aux pieds encore, à la fin de la journée, ils pourront compter qui aura le plus de bleus. L’irlandaise arrivera surement en tête, elle se fait tout aussi mal en se débâtant, mais sa panique, sa terreur sont telles qu’elle ne sent rien. Elle se débat, elle ne veut pas rester là, pas alors qu’il s’approche d’elle, NON ! Elle pousse sur ses pieds pour les faire reculer, il s’approche trop, beaucoup trop près d’elle et même lorsque le cheval obéit à son maître, elle le voit encore s’approcher.

Le danois tiens bon, un vrai roc, il peut bien dire ce qu’il veut pour la calmer, elle ne le comprend pas, plus. Il tient bon, surement pour contenir la panique, éviter qu’elle ne s’étende à l’écurie tout entière, car si Grani reste calme, les autres chevaux tapent nerveux au sol. L’irlandaise a les ires bruyantes, mais les terreurs presque silencieuses, fort heureusement pour les oreilles.


Osfrid…

C’est un murmure de terreur, il frise presque le désespoir. La rouquine n’a jamais été dans un pareil état…des images lui viennent dont ne sait ou….une fillette assise à jouer cinq années guère plus…un cheval écumant, terrorisé, emballé, fonçant sur elle…un homme qui s’interpose…il se cabre, rue …l’homme étendu au sol… sans vie…La rouquine se débat de plus en plus, la panique est totale.

Il …a…tuermharú….lâche moi….LAISSE MOI !

Et brusquement les bras du danois se détachent, la lâchent ou est-ce elle qui s’en échappe ? Mais de surprise l’irlandaise part vers l’avant, direction Grani, perd l’équilibre et tombe au sol agenouillée devant cette fichue pomme, et les pattes de l’animal qui n’a pas bougé, parfaitement dressé ou presque….Parce que si Grani ne comprend rien à ce qui se joue, sauf qu’il ne doit pas bouger, il a bien saisi qu’en baisant le cou, il attrape la pomme juste devant la rouquine, ce qu’il s’empresse de faire, avant qu’un autre ordre n’arrive. Cric, crac, croc, la pomme finit dans l’estomac et en tout bon cheval qui se respecte, un passage sur la crinière rousse pour l’humer et retenir la rouquine distributeur de pomme. Oui, il n’a pas bougé d’un sabot, il parfaitement obéit, le cabotin !

Pour Isleen, ça y est son heure est arrivée, les cascades cuivrées encadrent son visage, le dissimulent, les yeux se ferment, elle sent un souffle chaud sur le haut de sa tête, elle tremble comme une enfant terrifiée, fini le fanfaronner, fini son courage, fini son caractère bien trempé d’irlandaise, fini celle qui se révolte, combat envers et contre tout…



(*dans l'ordre : Non, non,…non…laisse moi….laisse moi….
tuer)

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Osfrid
    Ça remuait, ça chahutait, ça bougeait et ça cognait. Voilà ce qu’était d’avoir la rouquine dans ses bras. Et le danois n’était pas au bout de ses peines. Elle se défendait la donzelle, la terreur savait la faire fuir comme personne n’aurait su le faire. Alors il se tendit, la maintenant contre son torse, ne voulant pas céder d’un pouce. Trop facile que de baisser les bras mais elle finit par gagner. Osfrid avait fini par la lâcher en soupirant de douleur, de frustration, d’énervement.

    Mais voilà qu’elle en perdit l’équilibre la rouquine si bien qu’elle finit à terre, agenouillée devant Grani. Osfrid connaissait sa monture pour savoir qu’il ne bougerait pas… les pattes. Le reste ma foi… une pomme ça n’admettait aucun sacrifice dans la tête du cheval et au grand damne du grand blond, la tête vint chercher son dû. Osfrid en retint sa respiration surtout que l’odeur de pomme si subtile aux naseaux de l’animal devait s’être répandue sur l’Irlandaise car le jutland gris en profita pour la humer. Allez, allons-y gaiement, pourquoi s’arrêter en si bon chemin. Bientôt, Isleen aurait disparue tant elle devait se répandre de peur.

    Osfrid posa son regard sur la jeune femme et cette fois-ci ne demanda pas son avis. Il se laissa glisser derrière elle, refermant ses bras autour de son buste pour la rassurer. Il était l’instigateur de cette catastrophe sans nom, il était celui qui avait poussé l’Irlandaise dans ses retranchements sachant très bien que la fierté la pousserait à ne pas baisser la tête même devant l’adversité.

    Avec délicatesse, il posa une main sur la chevelure rousse et murmura quelques mots dans sa langue natale. Des mots doux, des mots enfantins, des mots qu’il chuchotait à son fils quand ce dernier ressentait une angoisse le soir. Ses bras se firent légers pour ne pas oppresser Isleen qui toute à sa terreur pouvait refuser qu’on l’approche. Mais il lui fallait la sortir de la maintenant, il lui fallait la convaincre de le suivre, une nouvelle fois.

    Grani, sentant une certaine tension dans l’écurie, se mit à gratter le sol en secouant sa crinière alors le danois dû lui faire sentir sa main, histoire de rassurer l’animal que tout allait bien, qu’il ne souffrait pas. Ce qui ne devait pas être le cas de la rousse. Qu’avait-elle pu vivre pour que sa peur la tétanise ainsi. Il avait rarement vu des gens à ce point possédés par leur terreur. Cela avait dû lui arriver une fois ou deux mais c’était avec des guerriers, des hommes qui avaient connu la guerre, les champs de bataille et qui avaient vu des horreurs dont on ne pouvait pas évoquer le souvenir sans en avoir un haut de cœur. Alors elle, la rouquine, celle pour qui finalement il se prenait d’affection sans en avoir l’air, celle qui discrète la plupart du temps se permettait de poser quelques jalons entre eux, rapprochant leur éloignement afin de les rendre solidaires et moins solitaires. Et il avait beau chercher le danois, il ne trouvait pas. Ce n’était pas là son histoire, elle ne lui avait jamais confié au final. Mais faut dire qu’elle avait le don pour jouer les anguilles et se faufiler entre les questions qu’il pouvait poser. Pour le coup, il aurait aimé que celui qui lui avait ravi le cœur soit là, il aurait pu la réconforter. Lui ne servait pas à grand-chose, ses mots seraient sans doute creux face à ceux d’Audouin mais Osfrid continua doucement, à la longue cela porterait sans doute ses fruits.


    - Tu as dit me faire confiance alors on va continuer ensemble, tu veux bien… non non, pas avec les chevaux mais toi et moi on va sortir de là… ensemble… Tu m’entends l’Irlandaise, je vais t’aider à te lever et on va se diriger vers la sortie… je continuerais à te tenir comme ça, les chevaux ne t’approcheront pas…

    Plus le choix de toute manière. Osfrid commençait déjà à se redresser afin de l’inciter à le suivre. Ils n’allaient quand même pas rester là, assis au sol, au milieu de la paille toute la journée. Pour un peu qu’ils croisent quelqu’un en sortant et ça risquait de nourrir les commérages. Osfrid se retint de sourire, ce n’était franchement pas le moment de penser à la bêtise des hommes mais il ne pouvait s’en empêcher malgré tout.

    - Allez Isleen, pense à ce que tu veux, pense à qui tu veux mais bouge-toi… si quelqu’un entre, on risque de nous poser des questions…

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Isleen
Une enfant terrorisée voilà ce qu’est devenue l’irlandaise en si peu de temps, elle est redevenue cet enfant de cinq ans à peine, pétrifiée de peur à la vue d’un cheval écumant, arrivant au triple galop sur elle, tellement grand, tellement énorme par rapport à la petite fille qu’elle était, si dangereux, tuant celui dont elle ne se souviendra jamais du nom, mais dont maintenant elle voit, se rappelle le visage tuméfié, livide, étendu mort devant elle.

Isleen traversée par cette terreur remontée de très loin, n’avait pas senti son esprit lâcher prise, ni son corps se pétrifier, elle revivait les souvenirs enfouis profondément par la petite rouquine de l’époque, elle revivait ceux qui revenaient à elle, tel un vieux film qui se déroule avec des bouts en moins sur la pellicule, mais dont vous comprenez quand même le sens, un film en noir et blanc avec sous titres, un film et toutes les émotions pendant si longtemps dissimuler au plus profond, qui vous reviennent en plein cœur, en pleine face avec autant de brutalité qu’à l’époque, avec la culpabilité d’être là encore… responsable.

A un moment le film se termine ou du moins l’épisode surgit du passé s’arrête, l’esprit revient doucement au présent, reprend place, envoie voler au loin, les parois de la salle de projection interne, le corps se meut doucement, une main se pose, sur les bras qui l’enserrent, s’accroche à la chemise, s’y agrippe dans un "ne me lâche pas " silencieux. La conscience se fait doucement de l’endroit ou elle se trouve, de qui se trouve avec elle, des mots à son oreille, dont elle ne comprend pas le sens, mais apaisants à entendre. L’irlandaise s’accrochent à tout cela, tout cela à bien plus de force que le danois peut bien le penser, ils renforcent ce lien qui doucement se créer entre eux, alors oui la rouquine s’y accroche pour tenter de vraiment revenir, de sortir de cet état dans lequel elle se trouve, état dont elle a conscience, mais que pour autant elle a bien du mal à se défaire, comme droguée, le corps, l’esprit sont lourds des émotions, des souvenirs revenus, du plomb dans les veines.

De nouveau des mots, cette fois ci elle les entends vraiment, les comprends, et un frisson incontrôlé la prend, ses yeux s’écarquillent à nouveau de terreur, lorsqu’il évoque sa volonté de continuer. "Non pas les chevaux, non Osfrid pas encore… ".

Souffle léger, infime, soulagement.

"Sortir, oui sortir, oui tiens moi, ne me lâche pas, je…je ne suis pas prête à les affronter de nouveau … un jour peut être, mais pas là, pas maintenant…"

Un jour peut être lui posera-t-il la question sur ce qui vient de se passer. Si ce jour arrive, alors elle lui répondra sans détour, sans esquive, sur ce à quoi il a assisté bien malgré lui, sur ce qu'elle vient de comprendre, de se souvenir…il est resté…elle lui dira s'il souhaite vraiment savoir. Avant, elle aurait voulu qu'elle n'aurait pas pu, pas su dire d’où pareille terreur lui venait, elle n’avait jamais été aussi loin, lâchement, elle avait toujours fuit ce sentiment et ces bêtes, sans chercher vraiment à comprendre s’il y avait plus que leur taille pour lui faire peur…mais maintenant elle sait


Seuls quatre pauvre mots sortent d'une voix pas très assurée.

Je…oui…je t’entend..

La rouquine se redresse, aidée du blond qui l’entoure de ses bras, qui la soutient, elle ne s’est jamais autant senti si faible, si vide, si véritablement « faible femme » que maintenant et elle n’aime vraiment pas cela. Oui elle se bouge, elle met un pied devant l’autre, et se dirige accrochée au danois, vers la sortie, sans comprendre vraiment pourquoi, il veut qu’elle pense à ce qu’elle veut ou, à qui elle veut. Si elle pense à plus d’une chose à la fois, elle s’arrête, et il faudra la porter pour qu’elle atteigne la sortie, oui là, elle ne peut bien faire qu’une chose à la fois. Et la chose important à faire, c’est de sortir, c’est de penser à mettre un pied devant l’autre, vers la sortie, doucement, surement, sans regarder les chevaux qu’elle sait être à coté. Non surtout ne pas les regarder, ne pas y penser, réprimer les frissons qui reviennent alors qu’ils passent, avancent vers cette porte qui lui semble si loin et que pourtant à un moment ils atteignent et franchissent.

Soupire de soulagement, son souffle se fait déjà plus léger, moins oppressé, tandis que le danois referme la porte de l’enfer. La rouquine ose alors à nouveau le regarde. Que va-t-elle lire dans son regard ? De la déception, qu’elle est réagit ainsi ? De la pitié qu’elle se soit mise dans un tel état ? De…non elle détourne le regard, le fixe sur un point au loin, elle ne veut pas lire ce genre de chose dans ses azurs.

Il faut qu’elle parle, qu’elle dise quelque chose, qu’elle se sépare de cette gêne qui s’empare d’elle maintenant, de cette honte de s’être mis dans un état pareil, qu’il ait assisté à ça. Et la première chose qui lui vient à l’esprit c’est de répondre sur ces derniers mots.


Osfrid…je me mo'que des autres…peuvent bien penser ce qu’ils veulent ça m’est complète'ment égal…il n’y a que peu de personnes dont l’opinion com'pte vraiment pour moi. Et s’ils pensent comme toutes les commères du coin, alors…


Sa voix n'a pas repris une parfaite assurance, mais déjà un peu plus que tout à l'heure et oui, elle ne dit pas la fin de sa phrase l’irlandaise. Mais le danois est intelligent, il est à même de deviner la suite… "alors il vaut mieux, que je laisse tout, que je quitte cette ville, et que je ne les revois plus. Oui, si Audoin, Gabrielle se mettaient à penser comme les commères, à croire à des rumeurs distillées par les soins de ces langues de vipères, à quoi cela servirait-il que je reste ici. Il n’y a qu’eux qui me retiennent là, et Audoin bien plus que n'importe qui d'autre, même s'il ne s'en rend pas compte "

Mais la rouquine qui l'instant d'avant a détourné le regard, le replonge dans celui du blond, il ne le sait pas, mais son avis commence aussi à compter pour elle, doucement et surement. Alors que va-t-elle lire dans son regard? Autant le savoir tout de suite...


Edit : pour corrections et petite adaptation
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Osfrid
    Ils avaient traversé les écuries silencieusement mais Isleen s’était rattrapée depuis. Evacuer la peur, il le comprenait et chacun sa méthode. Lui, il lui fallait frapper… frapper encore et encore pour chasser le monstre qui le dévorait et cela marchait… un temps. Alors oui il comprenait que la rouquine ait besoin de se rassurer, de se raccrocher à ce monde qui les entourait. Et il sourit le danois lorsqu’elle évoqua les autres, lui-même il s’en foutait comme de l’an quarante.

    Son regard se porta sur l’Irlandaise. Sans jugement, sans préjugé, sans pitié non plus. Il n’était pas du genre à en éprouver de toute manière ou du moins pas pour ces choses-là. Donc, il la regardait avec un mélange d’amusement pour avoir été aussi buté que lui en acceptant ce défi qu’il lui avait lancé et une admiration pour ce qu’elle avait réussi à faire. Le tout accompagné par un léger voile de honte de sa part pour lui avoir fait subir cette épreuve. C’était lui qui l’avait mis dans cette fâcheuse posture, lui qui l’avait poussé à accepter son offre. Alors doucement, Osfrid posa une main sur l’épaule d’Isleen.


    - L’Irlandaise, pardonne-moi. Je t’ai chahuté à propos de ta peur des chevaux. Je ne pensais pas que c’était à ce point-là…

    La lâchant soudainement, il fit quelques pas avant de se retourner, face à elle et de grogner.

    - NOM DE DIEU.... tu ne pouvais pas me le dire… « Les chevaux ne m’aiment pas… » Non mais tu parles… c’est pire que ça… tu es paralysée à leur vue et ça aurait pu très mal se finir si ça n’avait pas été Grani en face de toi… tu es une foutue dangereuse l’Irlandaise… je t’assure que si tu n’étais pas une femme je t’en foutrais une de suite…

    La colère était passagère et Osfrid avait eu besoin d’évacuer ce trop plein d’émotions qu’il avait ressenti à l’intérieur de l’écurie. Se rapprochant de la jeune femme, il passa à nouveau un bras rassurant autour de ses épaules, serrant sa main sur le haut de son bras.

    - Mais franchement, je suis fier de toi Isleen… Peut-être qu’un jour tu réussiras à grimper sur le dos d’un de ces foutus chevaux !

    Le rire dont il abreuva les oreilles de la rouquine se fit sonore comme à son accoutumée lorsque le danois riait de bon cœur. Ses yeux pétillèrent de malice et il montra d’un signe de tête à Isleen la taverne où ils avaient pris leur habitude.

    - Allez viens, je t’offre à boire pour nous remettre de nos émotions. J’ai comme une petite soif qui titille mon gosier…

    Quelque chose venait de naître entre lui et la rouquine, il s’en rendait compte. Elle avait baissé sa garde durant un instant, lui montrant ce qu’elle avait vraiment du mal à faire d’ordinaire. Elle n’était pas que cette femme froide et austère qui parlait peu, il y avait une flamme en elle qui la rendait touchante et surtout accessible. Enfin ils allaient pouvoir peut être poser les bases d’une amitié solide si chacun y mettait du sien. Parce que le danois n’était pas mieux qu’elle bien qu’il s’était épanché plus facilement que cette dernière sur sa vie, son mal de vivre et sa rancœur vis-à-vis de sa famille. Il lui avait confié l’amour qu’il détenait dans son cœur pour une petite fille qu’il sentait si fragile et abandonnée, il lui avait parlé de Briana et ce n’était pas pour rien qu’il lui avait fait confectionner un cadeau pour elle. Osfrid regarda du coin de l’œil la rouquine en hochant légèrement la tête. Finalement la vie lui réservait bien des surprises et il le comprenait… L’amitié naissait quand elle le désirait et il voyait la petite flamme qui prenait vie doucement et peut être pour longtemps…

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Isleen
Et les azurs danois rencontrent les onyx irlandais, échange muet un moment, échange que la rouquine, encore troublée par l’épisode vécu, a bien du mal a déchiffrer. Une chose s’impose à elle, cet homme, ce danois, il a réussi sans le savoir à lui permettre d’avancer dans sa peur, elle venue par fierté, par entêtement, pour répondre à ses plaisanteries, pour voir se fameux Grani, elle comprenait doucement pourquoi elle fuyait les chevaux, et elle lui devait. Ce n’est pas qu’un peu de confiance qu’elle avait en lui, là véritablement c’était une confiance pleine et entière qu’il avait réussi à avoir d’elle, de celle qu’elle a pour Audoin, pour Gabrielle. Et ce n’est pas rien lorsque l’on connait l’irlandaise. Elle sait qu’il va continuer à l’embêter avec ça, à la taquiner, mais elle devine que jamais il ne parlera à quiconque de l’état dans lequel elle s’est mise, qu’il gardera ça pour lui.

Une main sur son épaule, des excuses qui l’étonnent, pas le temps de lui répondre que pop soudainement, la main disparait, que pop le danois se met en mode colère. La rouquine laisse passer, elle a connu pire que celle là, la colère n’est pas bien grande, pas bien importante, et il n’est pas vraiment en colère après elle, elle s’en rend compte, ça l’a inquiété surtout. Elle le regarde simplement et esquisse juste un léger sourire alors qu’il revient vers elle pour passer un bras autour de ses épaules.


Je sais, t’es pas le premier à me dire que je me mets dans des situations dangereuses…mais là, j’dois dire que je savais pas moi-même….que c’était à ce point là qu’ils me…terrifiaient.

Fier d’elle ? La rouquine tourne le regard, il se moque. Non, un peu sérieux on dirait. Elle passe dessus sans le relever, les compliments la gêne toujours qu'ils soient sincères ou pas, la rouquine est à la fois sure d'elle et pas. Vive les contradictions.

Tsss Osfrid, moi monter sur un cheval… peut être un jour va savoir….et je finirais les fesses à terre à mordre la poussière.

Un éclat de rire à ses oreilles, communicatif le rire du danois, l'irlandaise s’y laisser aller, elle lâche prise et joint son rire au sien. Elle sait ce qu’il a vécu, il s’est livré à elle de brides de son passé, de son présent et elle apprécie de le voir ainsi de temps en temps, se séparer de sa mine renfrogné, pour rire, plaisanter, sourire vraiment, pas de ces faux sourires qu’elle voit parfois sur son visage, et qu’elle a fini par reconnaître.

M’offrir à boire ! Bien volontiers, pour une fois que ce n’est pas moi qui régale.

Rire léger de l’irlandaise, alors qu’elle prend la direction de la taverne, presque bras dessus, bras dessous, car si la rouquine n’est pas très tactile de nature et ne se permet que très rarement de contact avec les autres. Celui du danois ne la gêne pas, elle l’accepte simplement, parce que oui, elle l’apprécie, parce que oui elle sait qu'il ne s'agit que d'une simple accolade, qu'elle n'y voit rien d'autre et lui non plus.

Coup d’œil sur la main sur son épaule, sur eux, ca y est à coup sur ça va jaser dans la capitale, à les voir ainsi. Mais au diable les autres, les convenances, et vive les envies. Et celle du moment, c'est un verre, un danois et une discussion enjouée, animée, triste, ou envolée...mais une discussion amicale, se livrer un peu ou pas, passer un bon moment en tout cas, et mine de rien, même si elle a souvent jouer l’anguille aux questions posées, il en sait des choses sur elle. Elle en laisse passer parfois dans des conversations anodines, volontairement et pas, mais il faut être attentif pour les prendre, les comprendre. Elle se livre ainsi l’irlandaise par touche légère, discrète, par pudeur aussi. Et le danois, même s'il en a dit plus, reste tout aussi discret qu'elle, mais autour d'un verre, de plusieurs et chaque jour qu'il resterait ici, elle l'apprendra, le découvrira...elle en avait envie.

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Isleen
Plusieurs semaines plus tard, un soir quelque temps après le retour du danois, dans l’écurie

Éméchée, légèrement ivre, gaie, pompette, oui c’était le mot, les mots qui convenaient pour qualifier l’état de l’irlandaise ce soir là lorsqu’elle sorti de la taverne. La soirée avait bien commencée, elle avait rit, et même éclaté de rire plusieurs fois lorsque le couple rencontré plus tôt avait lancé qu’ils allaient l’enlever pour qu’elle leur serve de porte bonheur sur les routes. Faut dire qu’elle avait eu le malheur ou pas, de dire que sur les routes elle n’avait jamais de soucis, pas un brigand, pas une armée en manœuvre. Oui elle avait bien rit et s'était même prit au jeu de ce couple en leur faisant un plan pour venir jusqu’à chez elle. Un jour, elle les verrait peut être débarquer, va savoir. C’est en riant, croquant dans une pomme, quelques autres dans les poches, qu’elle les avait laissé, avant de voir le danois seul dans une taverne et de l’y rejoindre.

Si la soirée avait continuée a être amusante, elle avait vite viré au froid, et sans vraiment comprendre pourquoi, il l’avait planté là, lui lançant un "à plus tard" avant de disparaître dans le froid, laissant une atmosphère glacée dans la taverne. Elle n’avait même pas eu le temps de le retenir. Elle avait fracassé un verre ou deux, qu’il faudrait qu’elle paye à Mordric, causée toute seule et tournée en rond le temps d’un souffle, avant de retomber sur son fauteuil sans comprendre.

La soirée défilant, Virgile était apparu, et les verres s’étaient alignés doucement, elle n’avait pas prévu de boire autant, mais on ne refuse pas un verre gentiment offert, alors des verres encore moins. Pas dit qu’il ait compris tout ce qu’elle lui avait raconté, elle même ne comprenait pas bien la situation, ne savait pas pourquoi le départ du danois la mettait dans un état pareil, le pauvre roux était venu là pour passer un bon moment et elle était de mauvaise compagnie. Pepino, Mordric, les avait rejoints tour à tour et la soirée avait continué plus gaiement, l’irlandaise avait mis de coté ses ressentis. Une rouquine au milieu de trois hommes, discussions amusées sur les prochaines chances de Virgile au poste de maire, sur tout et rien à la fois, et des plans sur la comète va savoir…

Et puis de nouveau seule, alors qu’elle allait rentrer chez elle, ses pensées l’avaient renvoyées vers lui, et sans comprendre pourquoi la rouquine et son ivresse s’était retrouvée assise dans l’écurie, le dos contre un poteau, les onyx portées sur Grani à ses cotés, enfin à distance respectable quand même, l’imbibition fait tomber les barrières mais pas toutes non plus. Une bouteille de Calva d’un coté, des pommes de l’autre que forcément l’animal réveillé reluquait avec avidité. Et pour seule lumière, celle de la lune, pleine, éclairant tel un phare dans la nuit, de temps en temps obscurcit par le passage des nuages.


Grani…t’es l’seul a qui j’peu parler…hips…si si j’t’assure…tiens pour toi

Et l’irlandaise de lui faire rouler une des pommes vers lui et de prendre une gorgée de calvados à même la bouteille, ce soir, cette nuit ça serait la soirée "pomme" sous toutes ses formes ! Et le cheval déjà de croquer dans l’api s’en attendre.

Toi t’es là…Gab elle est avec Enzo et l’armée…Aud’…il est j’sais pas ou et c’est même pas dit qu’il voudrait enc’ore m’écouter…les autres ben…hips…quant à ton maître…ce soir il est pas d’humeur…mais alors pas du tout…alors c’est toi …et puis j’sais qu’t’iras pas répéter c’que j’te dis, ni t'moquer...tu t'en fout en fait c'que je dit....

La rouquine de prendre une nouvelle gorgée en regardant l’équidé agiter les oreilles, pencher la tête, humant l'air ambiant surement.

J’sais bien c’est pas toi…qui l’a tué…j’sais bien …hips…mais hips… j’allais quand même pas lui rappeler cette fam’euse balade sur ton dos…pas qu’j’t’aime pas…mais bon….hein même avec lui…j’suis pas pre’ssée d’la faire…

La rouquine se tait un moment, les pensées s’agitant confuses dans sa tête, venant, revenant, laissant la place à d’autres n’ayant rien à voir avec les premières, un joli bordel dans le crane .

T’sais il est a cran…j’le sen’tais…là c’est sur…j’aime pas ça, r’ssentir ça …hips…il est têtu en plus...
*de tourner le regard vers Grani qui tape du sabot au sol, de hausser un sourcil amusé * …haa toi aussi t’es d’accord avec moi….hips… j’te le dis Grani…

Et de s’interrompre, le cheval une nouvelle fois tapant du sabot au sol, de souffler dans sa direction, instinctivement la rouquine de tenter de reculer, mais voilà adossée au poteau elle peut pas. légère panique qui se ressent dan sa voix.

Bouge pas !

Puis dans un éclair de génie, si si même légèrement éméchée on peu en avoir, après avoir fait la navette entre l’animal et la direction prise par son regard

Grani…vindiou t’es qu’un morfale ! c’est les pommes qu’tu veux en’core !

Et la rouquine d’en prendre une autre , assise en tailleur de regarder l’animal un court mo’ment…

On fait un marché...si tu bou’ges pas,..j’te l’envoi et t’auras …
*regard vers les pommes qui lui restent * les deux autres…entre toi et Loki…hips …j’sais pas l’quel est l’plus gou’rmand.

Et de partir à rire légèrement, de reprendre une gorgée de calvados et de soupirer. Il s’inquiétait pour ses cousines, sa famille en général. Soupire. Ca le bouffait de l’intérieur, il gardait trop ça pour lui, elle le voyait bien, le sentait aussi surtout…d’ailleurs c’était étrange, la façon dont elle arrivait à sentir ça, c’était une première pour elle, jamais encore jusqu’à présent elle n’avait ressenti les émotions de quelqu’un à ce point là. Soupire, elle comprenait pas, et là ce soir pas dit qu’elle soit capable de le faire. Il lui parlait d’épaule sur lequel elle pouvait se confier, mais lui gardait pour lui …fallait qu’elle insiste, comme lui insistait avec elle, pour qu’il en parle. Soupire. Elle aurait préféré qu’il s’énerve vraiment, qu’il laisse éclater le tout, plutôt que ce ton froid, ce départ ainsi. Soupire.

Ca lui creuse des p’tites rides…hips… sur le haut du front…t’sais quant il y pense

HIIIIiiiiii

Sursaut alcoolisé paniqué de la rouquine à l'hennissement du cheval qui n’a pas bougé d'un sabot et qui tend le cou vers elle. Ben quoi elle lui a donné la pomme…a ben non…et de la faire rouler jusqu’à ses pattes pour éviter qu’il ne se rapproche.

Ehm…tu perds pas l’nord toi…pomme…pomme et encore pomme…c’est Api qu’il aurait du t’appeler pas Grani

Esquisse d’un sourire amusé, légère gorgée , la bouteille est vide désormais, la tête se pose contre le bois derrière elle, la main fait rouler la bouteille au sol d’avant en arrière, les pensées s’agitent toujours, voguent, enroulée dans sa cape l’irlandaise n’a pas froid, la chaleur du lieu aide aussi, l’ivresse, la fatigue la gagnent et l’emportent…
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