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[RP] Cerdanne, viens te battre !

Enjoy
HRP : Ouvert à ceux qui veulent. Des passants, des témoins, des spectateurs, des victimes, hinhin.

    [Saumur, le début du drame...]

    L'action se déroule dans une taverne miteuse pour changer. Les protagonistes sont au nombre de quatre. La furette et trois gueux qui picolent comme des trous. Et elle les suit dans leur beuverie. Seulement, l'alcool a de ses effets néfastes sur l'esprit des gens, si bien que le choses s'enveniment et que des éclats de voix apparaissent. Jouant les dures comme à son habitude, elle blesse dans son estime, un éclopé aux dents jaunâtres. Un crachat est aussitôt lancé vers la donzelle se levant brusquement en jurant. Les trois gars se prennent à rêver à la même idée et affichent un à un des sourires plus lubriques les uns que les autres.

    Bande d'chiens !

    Et là, la colère pointe se mesurant à l'oeil torve d'un des badauds. Ce dernier tente de la tripoter, elle dévie ses mains baladeuses et de la paume vient percuter le nez de l'impudent. Ainsi s'achève une journée normale pour Enjoy. Elle va devoir encore se servir de ses poings. Seulement, n'étant pas en l'état, elle a beaucoup bu et n'ayant pas l'avantage du nombre, elle fait pâle figure. Surtout lorsque devant l'affront fait à leurs amis, ils s'élancent en choeur sur elle. S'en suit un désordre dans une salle bien trop étroite, au sol glissant et aux marges de manoeuvres limitées. Les chaises volent, les chopes aussi. Leurs gorges déployées hurlent moult injures à l'encontre de la mustélide qui tient tête, corps et âme. Comme à son habitude, position "miroir", une droite est parée. Sa technique se veut offensive et défensive, pour chaque coup, une réponse. Aussi, elle ne se fait pas prier pour rétorquer du tranchant de la main sur la carotide. Ceci fait reculer l'imbibé, lui laissant un peu de champ pour s'occuper des autres. Dextre, senestre, genoux, coudes, tout y passent. Et de tous les côtés, les torches servent d'armes de circonstances. Et la furette se saisit alors d'une chaise. Ils s'observent un instant, le sang s'écoulant de leurs nez ou de leurs lèvres. Elle tient encore bon. Makto pouvait le faire alors pourquoi pas elle ? De nouveau, un assaut commun sur la pauvrette qui se défend comme elle peut, faisant briller son Art malgré sa sobriété manifeste. Ses enchaînements se font de moins en moins rapides et brouillons. C'est un véritable chaos, un concert de cris et de bruits.

    Puis après la lumière vient le noir...

    De l'extérieur, nous ne pouvant entendre que de lourds fracas. Des meubles qui claquent, des hurlements de douleur lorsqu'un os craque. Mais nous ne pouvons imaginer ce qu'il se passe à l'intérieur. Quand soudain le bruit des affrontements cesse et la porte de la taverne s'ouvre lentement, tenue par une main ensanglantée. On ouït un souffle court, et le son d'un toussotement sanglant. On voit alors apparaître une silhouette, celle du vainqueur. Le gabarit ne laisse que peu de doutes, il s'agit d'Enjoy, qui se tient le bras gauche où s'écoule tout le long un filet écarlate. La lèvre coupée, le nez ouvert, elle titube dans la ruelle, fait deux mètres puis s'écroule. Elle pousse alors un grognement sourd, se relève, de nouveau quelques pas et tombe. Se laissant le temps de reprendre ses esprits, elle serre les dents et se dirige vers le coin de la ville où elle pourra la trouver. Elle. Elle, qu'elle ne peut supporter pour ses manières suffisantes et sa façon de l'ignorer. Soit disant amie de la famille, mais qui ne mérite pas de l'être selon la Furette. La considérant comme une espionne, une indésirable qui ne mérite pas son respect. Puis qu'a-t-elle eu à tenir tête à la mustélide lors de leur première rencontre ? Sans compter ses échanges brefs et piquants entre elles, aux saucisses conquérantes. - Hahin le nom casse le mythe. -


    Cerdanne ! Cerdaaaaaannnneeeee !!!

    Elle gueule dans toutes les ruelles du patelin. Boitant, enivrée par les nombreuses boissons ingurgitées, faible de par les coups encaissés. Elle croise alors un vieillard tirant une charrette de légumes. Le bougre n'a rien demandé et quand il la voit s'approcher, il accélère le pas. Seulement, elle est plus rapide et le saisit par le col.

    Toi ! Dis-moi où est Cerdanne !

    C'est comme "où est Charlie ?" Huhu ! Le vieux tremble devant la vision d'une femme blessée, pissant le sang, bavant quand elle s'adresse à lui comme une furie. Ivre aussi de colère.

    J'n'sais pas Mam'zelle...

    Folle de rage devant cette réponse qui ne lui convient guère, elle assène de coups cet homme qui n'avait rien demandé. Elle est dans un état second, prête à se battre contre la terre entière. Et sa terre, c'est Cerdanne alors... Continuant sa route, elle laisse sa victime gisant dans une mare de sang, inerte, presque mort. La Furette furieuse redevient l'écossaise sauvage d'antan.

    Sa démarche est saccadée, elle poursuit son chemin, espérant croiser son ennemie de l'instant...

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Enjoy Corleone MacDouggal
Cerdanne
Depuis quelques jours, elle multiplie les sorties.
Pour mieux s’engouffrer dans les tavernes de Saumur. Au hasard des pas, la première venue fait toujours l’affaire.
Jusqu’à hier, elle était plutôt contente d’avoir franchi les portes des bouges de la ville. Des retrouvailles, des sourires et même des rires.
Jusqu’à hier….

Cette brunette qu’elle ne connaissait pas une seconde avant avait, à elle seule planté au garde à vous tous les piquants de la Provençale…
Tous.

D’humeur encore conciliante et avare de ses gestes, elle avait simplement répondu. Gentiment même.
Toute souriante, elle avait refermé la porte de la taverne avec une seule envie.
Oublier.
La migraine lui vrillait les tempes et elle du tremper ses lèvres à plusieurs reprises dans certains flacons aux nectars moirés pour retrouver enfin un brin de sérénité.
Tain! Elle avait vieilli.

Elle aurait dû lui mettre la rouste de sa vie à cette pécore..
Comment avait-elle pu la laisser baver comme ça.


Parceque t’es vieille…vieille et vieille et vieille..

M’raouhh…

Le chat n’y était pour rien…mais la brune apprécia la diversion. ..
La ruelle était sombre et machinalement, Cerdanne reprit d’un bon pas sa balade réparatrice.
Elle retrouvait à peine la foule plus dense qui indiquait la proximité des tavernes lorsqu’elle l’entendit.

Elle stoppa net et ferma les yeux.
Elle les rouvrit après avoir profondément inspiré.
Les liqueurs qu’elle avait méticuleusement lapées lui procuraient une sérénité à toute épreuve. Du moins elle l’espérait…

Devant elle, la silhouette titubante d’une certaine brune…


Je suis là…
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Enjoy
    [Duel au sommet et aux monts enneigés ! *chantonne*]


    Les enfants cessent de jouer devant cette vision d'horreur. Et tous ses prétendants auraient sans doute des sueurs froides à la voir ainsi. Dégoulinant de sang de par le nez, des lèvres, du bras gauche à l'entaille plus ou moins impressionnante. Elle pestait, jurait, grognait. Une vraie teigne, elle avait réveillé tout le quartier. Les gens se pressaient à leur fenêtre pour voir la semeuse de trouble s'avancer dans les ruelles. Jusqu'à entendre ce son particulier, source de ses ires. Une voix féminine. Un "Je suis là..." qu'elle considère comme un énième affront. Il était question d'honneur et de respect. Si Cerdanne voulait passer dans le même établissement qu'elle, sans se prendre une pique, elle allait devoir en découdre. La furette continue d'avancer faisant des écarts impressionnants sur la place. Un lieu parfait pour une entrevue personnelle, un affrontement en toute animosité. Les quelques passants fuient le coin ou se cachent au coin des rues jouxtant l'endroit. A quelque pas de la Belle, elle crache au sol aux pieds de son adversaire. Une tache de sang mêlée à de la salive. Et histoire d'entretenir le feu, elle l'attise avec quelques bûchettes d'injures.


    En garde, catin d'Saumur !

    Serrant les doigts, elle rapproche dans un effort hors du commun, vu son état, ses deux jambes. Puis d'une main, elle lâche son épaule douloureuse, redressant ses menottes ensanglantées aux phalanges meurtries. Dextre, au poing fermé, senestre la paume ouverte. L'un part, dévie les coups, l'autre sert à frapper. Et vice-versa, selon la position de son adversaire. La sienne est prise, en "miroir" qui aurait été brisé contre un mur et subit une lapidation en place publique. Se battre, c'était son gagne-pain. Alors, elle en avait l'habitude mais la plupart de ses concurrents étaient soit des alcooliques chroniques, soit des mégères aux griffes acérées mais aux déplacements désordonnés. Si bien qu'elle n'a jamais été inquiétée. Les seules craintes qu'elle avait, c'était de retrouver une bande de trois ou plus, qui iraient la molester voire la violer. Sa seule hantise. Alors au commencement de ce duel, elle se pose des questions. Mais ne laisse rien transparaître, affichant un sourire moqueur à sa bouche baveuse d'un fil écarlate. Puis des crampes d'estomac se font sentir, elle hoquette alors que des remontées acides picotent le fond de sa gorge. Pour ce conclure par un vomie la faisant tituber. Ses yeux sont fiévreux, son allure générale laisse à désirer.

    Mais...

    Ceci ne l'empêche pas de s'élancer sans plus de cérémonie sur Cerdanne, projetant sa droite en direction de la face de la bougresse, puis plaque sa main gauche sur la pliure intérieur - logique, hahin - de son coude droit, pour lancer un assaut appuyé vers le nez de la brune. On pourrait dire la vieille aussi, hinhin. Pour l'instant ce ne sont que des "tentatives", après tout, elle n'y voit plus très clair et ne sait pas, ne sent pas si elle touche ou s'il s'épuise dans le vent. Son bras droit, toujours le même, se déplie de nouveau pour porter le tranchant de sa main direction la carotide de la brunette. Ou de la viocque, huhu ! Puis son pied dextre marche dans quelque chose. Visiblement des excréments de cheval, ce qui la fait glisser, elle perd l'équilibre. Offrant une parfaite ouverture, puisqu'ayant baissée sa garde pour tenter de se rattraper. Grognement sourd. Elle est sûre que la Cerdanne la fait exprès.

    L'issue importe peu. Enfin si. Soit, la furette gagne et la Cerdanne devra lui lécher les bottes jusqu'à la fin de sa vie. Vouai ! Croooo bien ! Soit, elle perd, si possible lors d'une grosse raclée, ce qui sans doute lui fera prendre plus de recul sur certaines choses. Déjà, cela risque de faire des vacances à Laell, hinhin. Et aux autres aussi, par extension car elle n'osera plus se battre contre ceux qui peuvent se défendre. Elle était forte, douée dans son Art mais encore jeune et avait tant à apprendre. Sans compter du fait de son ébriété, ses coups rapides se faisaient lents, sa respiration saccadée jusqu'à l’essoufflement. Et n'étant pas célèbre pour la force de ses coups, ce qui restait son défaut majeur comme lui rappelait souvent son Maître, lors de leurs entraînements. Au fond, y avait peu de chance, qu'elle remporte quoique ce soit. Seulement...


    Buaidh no bas !*

    Lance-t-elle avec rage en se jetant corps et âmes dans la mêlée. Donnant toute marge de manoeuvre pour un autre plus ordonné qu'elle. Déplacements chaotiques. On dirait les mégères qu'elle lutte de coutume. Comme quoi, la roue tourne...


HRP : *Victoire ou mort.
Pour donner une idée du style qu'elle utilise sans verser dans le grobill, hanhan. C'est ici.

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Enjoy Corleone MacDouggal
Laell


Cerdanne ! Cerdaaaaaannnneeeee !!!

Un voix connue. A l'accent d'ivrogne mais connue quand même. Depuis peu, certes mais Laell l'avait reconnu instantanément.
La jeune Corleone battait tous les caractères pourris de la famille. Enaell réussissait neuf fois sur dix à énerver sa frangine, Elwenn savait faire râler sa cousine mieux que personne, mais Enjoy, c'était un feu d'artifice. Elle arrivait à gonfler et faire râler Laell en une seule phrase. Du coup, elle avait décrété que sa jeune cousine était purement et simplement insupportable et ce en moins de trois jours mais aussi que ça ne pouvait pas durer et qu'elle devait se faire remettre en place. Laell avait commencé l'apprentissage par des tartes derrière la tête chaque fois que nécessaire et Enjoy semblait bien les accepter de sa part.

Par moment, Enjoy lui rappelait ce qu'elles étaient avec Elwenn, quelques années plus tôt. Pleines d'espoir, pleines d'envie de réussite, pleines de fougue mais elles au moins, avaient toujours eu le respect de leurs ainées. Puis elles avaient apprit en participant à des coups ratés qu'il ne fallait pas trop se faire connaitre, ne pas crier sur tout les toits qu'on était brigand. Le vol, le brigandage et même la violence c'était facile à apprendre. Il suffisait d'un peu d'agilité et de persévérance. Mais l'attitude, la discrétion, le savoir faire, ça s'apprenait en observant et en écoutant ceux qui avait l'expérience.

Le bruit de la rue changeait peu à peu, l'excitation montait dans la foule. Il restait quelques rues à parcourir à la gamine pour faire face au "spectacle". Son pas s'accéléra inconsciemment, non pas qu'elle s'inquiétait vraiment de la suite. Si Cerd entendait la Corleone, l'issu serait sanglant mais pas mortel. Les badauts s'amassaient en rond autour de la lice improvisée. Une bagarre telle que celle ci plaisait. La garde risquait d'arriver, les piloris se rempliraient. La brunette donna des coudes pour arriver au premier rang. Laell se retrouva devant une scène qu'elle n'aurai jamais pu imaginer. Une Corleone se battant avec Cerdanne. Sad devait s'en retourner dans sa tombe.

Enjoy était déjà bien amochée, saignant d'un peu partout. Etait-ce Cerd qui lui avait déjà asséner quelques coups bien servit ? Laell regarda le combat sans mot dire.
Elle n'avait aucun doute sur ce qui allait arriver et après tout, ça ne ferait pas de mal à Enjoy de se prendre un vrai raclée.

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Cerdanne

Son mal de crâne rodait encore par intermittence autour d’elle.
Elle s’arrimait de toutes ses forces à la houle du nectar qui lui permettait de flotter plutôt que de marcher.
Sa propre voix résonna longuement à ses oreilles et la Provençale écarquilla les yeux devant l’agitation qui régnait devant elle.
Sa grimace s’acheva sur un grognement.
De gerbes sanglantes en vomissures la gamine brune, n’en finissait pas de glapir. Teigneuse, celle-ci l’invitait à la danse sans préambule.

La danse, elle aime la provençale.
Celle à deux temps qui débute les yeux dans les yeux...

La migraine insidieuse revenait s’inviter à la fête.
Cerdanne a juste le temps de se reculer pour éviter le poing rageur de l’ivrognesse. Les doigts meurtries et ensanglantés l’effleurent juste assez pour finir de mélanger les vapeurs opiacés qui trainent encore en elle.
Un peu plus et cette morveuse l’envoi boulé au sol.

Et la jeunette l’invite encore à faire quelques pas.
Danser, elle aime. À quatre temps c’est pas mal non plus.
Serait-ce les liqueurs avalées plutôt ?
Cerdanne recule encore, évite encore le pire et révérence pour les quelques spectateurs présent à sa gauche avant de faire un tour sur elle-même.


Tu veux que je te dise....
Tes caprices d’enfants gâtés me donnent la nausée.



La Provençale a du mal à entendre la musique.
Et tout ce qu’elle voit c’est un corps affalé sur les pavés nauséabonds.
Les bras ballants, elle regarde avec dédain celle qui depuis qu’elle est arrivée en ville n’a de cesse de l’insulter et de la provoquer.


Va te laver…tu pues.

Et là tout à coup, elle l’entend la chansonnette.
Les clochettes aigrelettes qui tintinnabulent dans sa tête l’agacent.
Mais moins que la poupée qui se démène à nouveau devant elle.
La migraine qui avait reculé revient en force et le regard de la Provençale brillent d’un éclat mauvais quand elle entre dans la danse. Pourtant elle n’est pas friande des bagarres de pochtrons.
Elle n’est pas vraiment taillée pour d’ailleurs.
Si la bagarre est inévitable, elle s’applique à compenser par l’agilité et la ruse et se défend plutôt qu’elle n’attaque.
Mais tout ce vent que la gamine agite lui enlève tout envie de négociations.

Danser, elle aime la Provençale.
Celle à mille temps est une de ses préférées.
Si les jambes ne restent pas en place, sa marche vers Enjoy est sans détour.


Sad..toutes mes excuses, mais cette Corleone là, elle me tape sur les nerfs..

Les quelques moulinets de la teigneuse sont esquivés et comme on corrige une môme, Cerdanne riposte par une gifle qui elle devrait atteindre son but.
Toujours en mouvement, elle observe et tend une main vers elle.


T’en veux encore ?
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Enjoy
    Les badauds s'amassent, faut dire que les gens aiment le spectacle. Mais pour une fois, la Furette fait une piètre représentation. Elle se bat contre le vent, dans le Néant. Aucun de ses coups ne touchent et alors qu'elle perd l'équilibre tenant debout on ne sait comment, elle s'en mange une sur son visage tuméfié de son précédent combat. La gifle la fait reculer de trois pas, prise par l'inertie, elle tombe sur les fesses. Cerdanne la provoque gentiment. Fiévreuse, rageuse, elle serre les dents et tente dans un ultime effort de se remettre de debout. Seulement ses jambes ne veulent plus et se mettant à genoux, puis à quatre pattes, elle vomit de nouveau. Du liquide. Un mélange d'alcool et du sang provenant de ses lèvres coupées. En un instant, une légère brise se lève et vient caresser ses cheveux crasseux. La foule se fait silencieuse, il ne se passe plus rien. Elle sent son nez saigner à grosse goutte, le goût cuivré du sang dans sa bouche, une ou deux côtes douloureuses. Sans doute fêlées et son entaille sur l'épaule gauche. Sa respiration se fait difficile et alors qu'elle se redresse en grognant pour s'agenouiller. Elle regarde vers son adversaire. Sa vision est trouble. Se mettant à ricaner en toussant bruyamment...

    La viocque, tu te bats...comme une fille...

    Ces quelques mots ont été une torture à sortir. Faut dire qu'il n'est plus l'heure des palabres, ni même de fanfaronner. Etant dans un mauvais état, elle veut quand même encore se battre. Seulement, elle ne le peut plus. Elle tousse de nouveau, se racle la gorge d'un bruit sourd. Elle souffre.

    Mais je te dois le...

    Ne pouvant terminer sa phrase, la furette porte sa main gauche sur ses côtes. Une inspiration. Ses yeux se révulsent lentement et son corps s'écroule doucement sur le pavé. Inerte. Elle allait sans doute lui dire que même si ce n'était pas vraiment un affrontement. Cerdanne avait eu le courage de se présenter, de lui tenir tête et de vouloir lutter. Au péril de sa vie et que pour cela, elle la respectait. Sans doute qu'une bonne raclée aurait été aussi du meilleur effet. Mais visiblement, elle était déjà bien amochée. Évanouie, elle se remémore son apprentissage auprès de son Maître. Tout est blanc, tout est noir comme perdue.


    [La mémoire se souvient]


    Tu te bats comme une fille !
    C'est p'tête parce que j'en suis une...
    Hum, tu es butée, arrogante et tu n'écoutes rien !

    Dit-il en portant un coup de trique sur les jambes de son élève. Makto était un vieillard patient, qui avait vécu de mauvais jours. Il avait dû quitter sa terre natale à regret. Voyageant à travers toute l'Europe pour finalement se retrouver bête de foire à la cour des miracles, exploité par des gens sans scrupules. La mustélide vacant dans les ruelles, avait épié les gestes et les talents remarquables de l'asiatique. Grâce à elle, il avait pu retrouver sa liberté. Grâce à lui, elle avait pu apprendre à survivre en cette époque troublée.

    Son enseignement avait été rude. Levée aux aurores, entraînement jusqu'à tard le soir. Durcir ses poings en frappant contre les pierres, apprendre les mouvements de bases contre le montant d'une porte, un bout de bois ou encore une poutre. Répéter inlassablement les techniques. Faire des exercices d'assouplissement ou plutôt des séances de tortures. Porter des seaux d'eau durant des heures sans bouger. Sentir son corps se raidir. Et peu à peu, après avoir été décapée de l'intérieur comme de l'extérieur, on réapprend à marcher. Le processus est long et comme un nouveau né, l'éducation se fait à la base. Les corrections de jadis deviennent alors des échanges de passes plus ordonnées, les coups encaissés se font coutume d'un passé lointain. Et quand on croit tout savoir, on recommence depuis le début. On frappe dans le roc jusqu'à ce que les phalanges saignent, on écarte les jambes jusqu'à faire un grand écart complet. Et on apprend en se taisant ou presque...


    Tu n'arriveras jamais à rien ! Tu es insolente et capricieuse !

    Chaque jour, c'était la même chose.

    Ta garde ! Ta garde ! On pare et on riposte. [...] Tiens-toi toujours en parallèle de ton adversaire, tu es sotte ou quoi ? Tu aimes te faire cogner ? [...] Écoutes-moi au lieu de penser tout savoir car au fond, tu ne sais rien ! [...] Je me demande encore pourquoi je t'enseigne tout cela. Tu es comme un chien fou, personne n'arrivera jamais à te dresser. J'abandonne !

    Et chaque jour, il abandonnait pour mieux reprendre le lendemain. Ils passaient leurs journées à se jauger, à se confronter physiquement mais aussi mentalement. Et lorsque la nuit, il l'entendait pleurer. Ses oreilles se bouchaient jusqu'au petit matin. Au fond, il ne voulait que la prendre sous son aile pour qu'elle n'ait plus jamais peur, qu'elle sache se défendre et que l'oiseau puisse voler sans se soucier des autres. Seulement, c'était une vraie teigne. Et leurs rapports étaient d'une complexité affligeante. Allant de l'amour père/fille à la haine. Mais les rancoeurs s'estompaient toujours puisque prise d'un enthousiasme hors norme, elle le relançait sans cesse pour de nouveau apprendre. Apprendre, la furette ne fait que cela.

    ...

    Cerdanne se tenait là. A ses pieds se trouvait une gamine immobile, dans les vapes. Et autour d'elles, le bas peuple. Qu'allait faire la Provençale ? L'abandonner à son triste sort ou appeler à l'aide un médecin ? Elle seule le sait, puisque Dieu les a abandonné...

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Enjoy Corleone MacDouggal
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