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[RP] Un grand pas pour moi, un petit pas pour l'éducation

Elendra
Ça y est! J'avais reçu la réponse à ma lettre… Ça y est j'allais pouvoir m'éduquer comme il faut! Ça y est! C'en est fini des moqueries et des insultes! Ça y est! Je vais être une vrai noble et maman sera fière de moi! Ça y est! Luisa sera jalouse de moi parce que elle, elle se fera pas éduquée par une Duchesse! Parce que j'ai bien faillit tomber en bas de ma chaise quand j'ai vu que la Dame à qui j'écrivais était Duchesse… Avoir su, j'aurais pas écrit! C'est beaucoup trop intimidant les Duchesses…. Mais là c'est trop tard et elle a dit oui!

M'enfin, presque oui. Il faut qu'on se rencontre et que « nous parlions » qu'elle a dit. Et même peut-être que ça va me prendre une autorisation de papa. Et là, ça risque d'être un peu plus long et compliqué… Parce que vous savez ce que papa il en pense des nobles…

Non?

Ben pas que du bien! Et peut-être même pas du bien en fait…

Et ce serait trop terrible que la Duchesse veule pas m'éduquer juste parce que papa il déteste les nobles! Et s'il refuse c'est clair et certain que je vais retourner en Lorraine lui pourrir la vie et l'empêcher de se remarier pour tout jamais!

Moui… Mais j'ai pas du tout envie de rentrer en Lorraine, mis à part pour la confiture de mirabelle, peut-être… Mais certainement pas pour voir la blondinette se pavaner devant mon papa, han han! Ça non de non!

D'ailleurs, ça fait trooooooop longtemps que j'ai pas écrit à Papa! J'espère qu'il pense pas que je suis morte… Ou peut-être que lui est mort! Il m'a pas écrit non plus! Nom d'une mirabelle! Mon père est mort! Ça y est je suis orpheline! Oh! Quelle horreur!

Je dois rentrer à la maison! Si ça se trouve il est sur son lit de mort et il m'attend et il a pas la force de m'écrire ou alors son pigeon s'est fait manger! Oui! Je dois rentrer, c'est comme ça! Et puis tant pis pour la Duchesse et de toute façon, j'avais peur de la rencontrer et puis les autres filles sont peut-être méchantes, et puis je vais peut-être rencontrer la fille de Paris folle! Et ça il faut pas, parce que sinon elle va raconter à tout le monde que je suis une gueuse et j'aurai pas d'amies et… et… et…

NON! Ressaisie-toi Elendra! Elle va pas te manger. Si elle t'as écris c'est qu'elle est d'accord. Et puis elle a dit qu'il fallait que discuter… Et si ça fonctionne pas, elle va juste te dire non et tu as mis une toute jolie robe, suffit de pas trop te tenir droite pour pas que ça paraisse que tu as pas reçu ta nouvelle robe et que celle-là est un tantinet trop petite et ça va aller…

Et puis, qu'est-ce que ça fait que je sache pas c'est où Château-Gontier hein? Parce que c'est sûr et certain que quelqu'un dans ce village sait où ça se trouve. Et si ça se trouve, je peux le trouver!


Je reprend donc une grande respiration et j'arrête de reculer de trois pas pour n'en avancer que de deux. Les gens vont commencer à croire que je suis folle à me voir serrer la lettre et faire du sur place. Et avoir l'air d'une folle c'est bien la dernière chose dont j'ai besoin aujourd'hui!

Et si je survie, j'écris à papa pour lui demander la permission et lui raconter tout ça et puis j'écris à Luisa et Elfry aussi pour me venter, euh… leur raconter mes exploits! Parce que ça fait trop longtemps qu'on s'est pas écrite la CHARLIE.

Jouant avec la lettre de manière un tantinet compulsive, je me promène dans la ville à la recherche de quelqu'un, n'importe qui qui pourra me dire, où ça se trouve.


[Ce qui se passe sur la route, reste sur la route]

    [Château-Gontier]

Étape 1 : Me rendre et me convaincre de me rendre là - Accomplie

Étape 2 : Se présenter comme il faut - C'est pas gagné.

De nouveau, je prend une grande respiration et surtout, j'époussette mes jupes, parce qu'avoir l'air poussiéreuse ce serait bien le comble du comble.

Et je reste plantée là. Et je ré-époussette mes jupes, parce que la poussière ne dors jamais!

Et je souffle. Et je serre la lettre dans mes mains, la roulant et la déroulant sans arrêt.

D'accord, à trois, j'y vais.

Uuun… Deuuux… Trois!


Je lève les yeux et regarde le château.


Uuun…. Deuuux… Trois!

Même pas le courage de bouger un orteil. Et je me demande ce que Luisa ferait dans pareille situation, parce que bien que Luisa soit plus jeune que moi (et de beaucoup! J'ai treize ans quand même), elle a toujours été mon modèle, parce que Luisa c'est la plus noble de nous deux quand même. Et je me rappelle alors quand on est allée rencontrer son cousin! Comme elle avait l'air confiante quand elle envoyait ses cheveux en arrière! Ah oui! Je vais faire ça moi aussi!

Je suis Luisa, je suis Luisa, je suis Luisa!

Un, je suis Luisa.


Deux, j'envoie mes cheveux en arrière et les laisse voler au vent, un sourire aux lèvres, parce que je me rappelle que j'ai déjà fait ça, pour imiter Luisa, mais surtout pour me moquer d'elle!

Trois, je me tiens droite! (Mais pas trop, la robe vous vous souvenez…) et je me lance!

J'avance tranquillement, un pas à la fois et je déplie la lettre que j'ai complètement rendu imprésentable! Je suis Luisa, je ne recule pas!


Heum… Bonjour je suis L… Heum, je suis pour rencontrer la Duchesse s'il vous plait. Je me nomme Elendra d'Acoma et j'ai une lettre avec moi qui m'invite à venir la voir ici.

Un petit doute s'empare de moi, alors que je tend la lettre.

C'est Château-Gontier, ici, non?
_________________
Yolanda_isabel
Ils sont beaux, ils sont noirs, ils sont sagement couchés à ses pieds. Braves bêtes que ses chiens qui profitent de la chaleur dans l’âtre tandis qu’elle, elle se prend copieusement la tronche avec des banalités*, parce que les paysans ont toujours une bonne raison pour venir lui prendre le chou alors qu’elle voudrait pouvoir se remettre tranquillement de sa petite maladie automnale qu’on appellera plus tard un rhume.

-« Donc.. Si j’ai bien compris, vous êtes entrain de me casser la tête parce que vous trouvez que la taxe sur l’utilisation du moulin est trop élevée mais vous ne voulez pas que je baisse celle sur le four parce que vous vous contrefoutez du fait que les boulangers vont devoir faire banquer plein pot ceux qui veulent manger à leur faim. »

Le meunier en face d’elle peut bien avoir la quarantaine passée, il n’en est pas moins dans ses petits souliers, lui qui pensait que faire affaire avec une adolescente de quatorze ans serait aisé, trouve soudain la chose moins simple que prévu.

-« C’est bien ça que j’vous dis ma dame.. Mais .. »
-« Dites voir.. Vous vous paieriez pas un peu ma fiole là ? Non parce que si vous vous voulez me prendre pour la dernière des billes, va falloir vous lever plus tôt. Donc si vous voulez mon avis, ce qu’on.. »
-« Je .. »
-« Hop ! On arrête tout. On va reprendre du début, hein, vous allez voir, c’est très simple. L’avantage d’être duchesse, c’est que je me moque de votre avis, et que si vous continuez à m’échauffer les oreilles, je vais devoir, à un moment, demander à mes gardes de vous foutre dans des geôles tout ça, et je vous raconte même pas comme avec le froid qui vient, l’appétit des rats. Après .. Effectivement, si vous tenez absolument à me le donner, c’est vous qui voyez. »
-« .. »
-« Voilà. Donc, ce qu’on va faire, c’est que je vais baisser les banalités sur le four et le moulin, hein, parce que je suis pas mauvaise comme personne et vous, vous allez me lâcher la grappe. C’est entendu. Allez ! C’est toujours un plaisir de vous voir ! »


Une affaire rondement menée, et une invitation à dégager du cabinet de travail fissa, voilà. La porte se referme sur le meunier, et la Lune quitte son siège pour rejoindre les chiens près de la cheminée, profitant quelques instants elle aussi de la chaleur.

-« Y commencent doucement à me lourder ces pécores. »

La porte s’ouvre sans qu’elle ne l’entende, le regard perdu dans les flammes.

-« Ma dame. »
-« MAIS VOUS ALLEZ ME LACHER AVEC VOTRE MOULIN POURRI ! Ah ce n’est que vous.. Ahem. Pardon. »
-« Y a une jeune fille qui dit qu’elle doit vous voir et qu’elle s’appelle Elendra d’A.. »
-« D’Acoma ! Elle est donc arrivée. Allons la rejoindre la pauvre, elle doit être transie, il fait si froid ces derniers temps ! »


Adieu feu, flammes et chaleur ! Suivie par ses chiens, elle gagne l’entrée du logis où on a fait rentrer entre temps la jeune fille, pour ce que la maîtresse des lieux a ordonné qu’avec le froid qui arrive, personne ne saurait être laissé à la porte.

-« Bonjour demoiselle d’Acoma ! Avez-vous fait bonne route ? Désirez-vous manger quelque chose ? J’ai moi-même un peu faim. » Pour changer ! « Tenez, allons aux cuisines, cela vous réchauffera un peu et nous y trouverons de quoi nous restaurer. »

Et d'y aller d'un bon pas d'ailleurs, non sans questions.

-« Ainsi vous voulez apprendre ? Vous n'êtes pourtant pas si jeune, vous avez du avoir une instruction, non ? »
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[* Les redevances banales ou banalités sont variées : obligation, pour les paysans, d'utiliser, en payant, le moulin banal, le four banal, le pressoir banal que le seigneur est dans l'obligation d'entretenir et de mettre à disposition de tout habitant de la seigneurie. La contrepartie en est que les habitants de cette seigneurie ne peuvent utiliser que ces installations seigneuriales, payantes. ; "corvée", c'est-à-dire réquisition des paysans pour l'entretien du château, des routes, l'abattage des forêts, etc.]
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    « Un pépito à celui qui me fait une bannière. »
Elendra
C'est Château-Gontier ici! C'est confirmé! Il me reste plus qu'à attendre que la Duchesse arrive! Je lisse donc les plis de ma robe et la tapote encore un peu pour enlever la poussière de la route, on tapote jamais trop une robe pour en enlever la poussière!

Je sautille d'un pied à l'autre pour me réchauffer un peu, frotte mes mains l'une contre l'autre, pince mes joues pour me donner un peu de couleurs, comme maman fait parfois, quoiqu'avec la température, elles doivent être bien roses!

Et j'attend la Duchesse qui doit arriver!

D'une minute à l'autre! Ce n'est qu'une question de temps!

Et moi pendant ce temps, je me demande... À quoi peut-elle bien ressembler cette Duchesse... D'ailleurs! Je sais toujours pas son nom! Ce serait peut-être bien que je le sache tout de même! Tout à coup qu'elle se présente pas! Et si jamais elle me demande de l'appeler par son nom et que je le sais pas et qu'elle me refuse à cause de ça?!

Nom d'un mirabelle! Elle est où ma lettre!?


Monsieur! J'ai perdu ma lettre! Vous l'auriez pas...

Dans mes mains... Sotte... Je regarde derrière moi. Pas de témoin. Et heureusement le garde était loin. Il faut vraiment que je me calme... Je prend donc une grande respiration et déroule la lettre, posant les yeux sur la signature, parce que c'est toujours là qu'on y signe notre nom que je sache!

Or, à ma grande horreur! Tout le monde signe son nom! Sauf celle dont je ne sais pas le nom!


MOI?! Mais qui signe « Moi » dans une lettre?!

Frappée de panique, je cherche et cherche encore. Moi, moi, moi.... C'est peut-être ses initiales! Marie! Odette! Isabeau! Mirabelle! Ortense! Ignace! Maman Osecours Ilmefautsonnom!

Et il est trop tard pour m'enfuir! Quelle vie de misère! Et en plus je commence à avoir faim! J'ai un peu froid et ma robe est trop petite! Et je suis sure qu'un chien affamé voudrait même pas de moi tellement je suis maigrichonne!

Ça y est! C'est dit! Je suis maigrichonne! Un pique! Un poireau! Une échalote! Ça fait des mois que je refuse de l'avouer. Des mois que je me regarde dans le miroir en respirant le plus possible d'air pour me donner du volume. Des mois que je me dis, mais non Elendra t'as pas maigri, t'as grandi et pas grossi! Mais quand on est sur le point de rencontrer la Grande Duchesse M.O.I, forcément, on se remet en question!

D'ailleurs, là voilà qui approche et je n'ai toujours pas réussit à décoder son nom de code! Vite vite vite vite! Je parcours la lettre du regard, une fois, deux fois, trois fois! Trou-vé!

EN HAUT!

« De nous, Yolanda Isabel de Josselinière, Duchesse de Château-Gontier.  »
« De nous, Yolanda Isabel de Josselinière, Duchesse de Château-Gontier.  »
« De nous, Yolanda Isabel de Josselinière, Duchesse de Château-Gontier.  »
« De nous, Yolanda Isabel de Josselinière, Duchesse de Château-Gontier.  »
« De nous, Yolanda Isabel de Josselinière, Duchesse de Château-Gontier.  »
« De nous, Yolanda Isabel de Josselinière, Duchesse de Château-Gontier.  »


C'est l'heure! Je prend quatre grosses respirations pour me remplir d'air, lisse les plis de ma jupe, me tient droite, mais pas trop (la robe, faut pas oublier...) et souris de toutes mes dents en répétant sans cesse : Yolanda Isabel de Josselinière, Yolanda Isabel de Josselinière, Yolanda Isabel de Josselinière, Yolanda Isabel de Josselinière, je répète et répète encore jusqu'à ce qu'elle s'arrête en face de moi.


« Bonjour demoiselle d’Acoma ! »

HA! HA! Moi aussi je sais son nom! (Et quelle chance... Je pensais pas qu'elle saurait le mien, sinon j'aurais été encore plus nerveuse!)

Bonjour ma dame la Duchesse Yolanda.

Bon... Pour le protocole c'est sûrement pas ça, mais c'est pour ça que je suis ici... Si j'ai l'air de tout savoir elle va me refuser c'est certain! Peut-être que je devrais me forcer pour faire des fautes en parlant tiens... Ça pourrait peut-être aider à ma cause...

J'ai fait bonne route, je vous remercie. J'accepte bien votre invitation pour manger, c'est gentil.

Et sans un mot de plus, je la suis, répondant du mieux que je peux à toute ses questions, bien que la première me laisse un peu bouche bée... Pourquoi est-ce que je dois toujours inventer des choses quand on me pose des questions?! Pas que je n'ai pas reçu d'instruction mais quand même, c'était assez rudimentaire... Ainsi je me lance...

Oui, j'ai entendu dire que vous éduquiez des jeunes filles et j'ai tout essayé pour approfondir mon éducation, mais ça n'a pas très bien fonctionné...

A-ppro-fon-dir! Bravo Elendra! Un beau mot de un! De deux ça indique que tu as déjà une éducation! Excellent! Excellent! que je me félicite avant de continuer.

Je sais lire et écrire aussi. Et si je suis pas si jeune et que je n'ai pas fini mon éducation c'est à cause du délais de toutes les inscriptions et les préparations pour les cours, mais qui n'ont jamais eu lieu...

Ah! Et je sais aussi compter un peu, parce que j'accompagnais ma mère qui comptait les écus et les miches de pain, le lait, le maïs et tout ça pour le Duché. Elle était CaC avant.

Je sais aussi peindre un peu... Parce que ma mère c'est une artiste et je l'ai regardé faire, donc je sais comment faire, comme je l'ai regardé souvent.


Réfléchis, réfléchis...

Hm... Tiens donc, c'est drôlement joli ici! J'étais trop occupée à jaser je n'avais même pas pris le temps de regarder le décor. La danse!


La danse! J'ai eu un cours de danse aussi une fois. C'est tout je crois bien...

Mais, j'aimerais beaucoup apprendre plusieurs autres choses, comme... Comment on doit se comporter surtout. Et parler aussi. Parce que...


Je baisse la voix un peu timide, mais elle a l'air gentille et en plus elle porte une robe bleue. J'adore le bleu! Vous comprendrez donc qu'elle ne peut qu'être gentille!

C'est arrivé quelques fois qu'on me traite de gueuse et je voudrais plus que ça arrive encore...

Voilà! C'est dit! Je me sens déjà beaucoup mieux, parce qu'après tout, c'est à cause du blond du Languedoc et de la blonde de Paris que je suis ici. Et il faut bien que ça serve à quelque chose, pas vrai?
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Yolanda_isabel
En temps normal et vu l’heure avancée de la journée, elles auraient pu manger des fruits secs et quelques confiseries de même acabit, pourtant d’un coup d’œil averti, elle jauge l’état général de la jeune fille, et alors que d’une oreille, elle prête attention aux mots prononcés par la nouvelle venue, la main s’élève dans les cuisines qu’elles ont rejoint en devisant, pour désigner qui un fromage, qui du pain, et du jambon, et aussi un peu du ragout qui reste de la veille. Il faut la nourrir avant de lui apprendre quoique ce soit, la conclusion est triste : Elendra est maigre comme un coucou, et encore que Yolanda est convaincue d’avoir vu des coucous plus grassouillets que la petite lorraine. A-t-elle réellement treize ans ? Elle, si grande, ne peut servir de comparaison, mais pourtant, il lui semble que la demoiselle d’Acoma n’est pas plus épaisse, ni plus haute que Linien qui est pourtant une référence en terme de croissance arrêtée.

Elle digère les informations données par la jeune fille, tandis que devant elles, viennent s’ajouter tranchoirs et godets, et alors qu’une domestique s’attache à garnir le tout, un coup d’œil éloquent est jeté, une autre cuillerée est ajoutée dans le tranchoir de la lorraine.


-« Mangez donc, vous devez être affamée.. La route me donne toujours très faim. »

Faux. Tout lui donne faim, mais si cela peut servir de prétexte à ravitailler Elendra, qu’à cela ne tienne, sa réputation de gourmande ne saurait en souffrir plus que d’ordinaire. Les dents blanches de la Josselinière viennent arracher un bout de viande, lui laissant ainsi le bénéfice du doute quant aux mots à ajouter à l’exposé du passé de la lorraine. Blanches, oui, les dents, car quand on mange autant, on prend soin de son outil de travail, et les siennes sont blanches et solides, et viennent tuer dans l’œuf toute tentative de résistance d’un petit os, lequel est posé avec soin sur le bord de l’épaisse tranche de pain après en avoir aspiré toute trace de moelle.

-« Vous savez.. Je ne trouve pas cela si grave qu’on vous ait traité de gueuse. Je connais des gens du commun qui valent mieux que certains nobles, mais je ne pense pas que ce soit cela que vous voulez entendre, n’est-ce pas ? »

Non, on ne brise pas les rêves des jeunes filles nobles qui s’estiment de naissance plus élevées que le reste des gens alors qu’en vérité, sans les gueux, pas de récoltes et sans récoltes, pas de repas. Les gueux, c’est bien aussi. Mais chut, n’allez pas le dire aux enfants ! Idéaliste Yolanda ou réaliste, allez savoir.

-« Quant à la lenteur administrative, vous ne m’apprenez rien, demoiselle. Cela ira certainement plus vite ici. C’est une chance que vous sachiez lire et écrire, cela facilitera les leçons, pour ce qui est des chiffres, belle invention des Maures.. Oui, rendons à Gerbert d'Aurillac, ce qui est à Gerbert d'Aurillac, sans lui, nous n’aurions jamais pu connaître cette belle science mauresque, non ? » Non.. Au vu des regards vides d’expressions des commis de cuisine. « Baah.. Les chiffres vous seront utiles pour la gestion d’un domaine si vous devez un jour gérer une terre, soyez bien avisée de vous concentrer sur ces leçons-ci. »

Ô combien cela peut-être utile de savoir compter, de n’avoir à s’appuyer sur personne pour vérifier que tout est dans l’ordre et que personne ne manquera de rien quand viendra l’heure de l’hiver. Un sourire doux qu’elle lui offre, espérant la voir manger de bon cœur.

-« La danse, c’est bien facile à apprendre si tant est qu’on a l’oreille musicale, nous essaierons de voir si vous avez quelques affinités avec cette discipline. La peinture, vous n’aurez pas besoin de moi, je présume, je penserai à vous faire parvenir des pigments et des toiles pour laisser libre court à votre talent. » On déconne pas avec l’Art. « Pour ce qui est de bien savoir se comporter en société.. Aimez-vous jouer demoiselle ? Car ce n’est rien de plus qu’un jeu. Il faut en connaître les règles et être meilleure que les autres à les appliquer. Pensez-vous pouvoir jouer avec moi ? »

Un coup de vin aux épices pour le plaisir et pour réhydrater cette gorge qui a laissé passer plus d’air et de mots que de mets et de liquides.
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    « Un pépito à celui qui me fait une bannière. »
Elendra
-« Vous savez.. Je ne trouve pas cela si grave qu’on vous ait traité de gueuse. Je connais des gens du commun qui valent mieux que certains nobles, mais je ne pense pas que ce soit cela que vous voulez entendre, n’est-ce pas ? »

Un morceau de pain dans la main droite et un de fromage dans la gauche, je fronce les sourcils suite à cette déclaration et termine ma bouchée de jambon. Pas que je sois une goinfre! Au contraire, je mange tranquillement pour pas m'étouffer, mais quand on vient d'une famille de cinq enfants on a vite appris à « réserver » ce qui nous fait saliver avant que quelqu'un d'autre le bouffe! Et croyez-moi ces habitudes là, c'est pas facile de s'en défaire!

Mais revenons à mon froncement de sourcil parce qu'il pourrait bien être mal interprété. La duchesse pourrait bien croire que je trouve les gueux odieux! Or... Ce n'est pas totalement le cas! En fait... ma mère m'a dit que j'étais une gueuse... avant. Et mon père il dit exactement la même chose que la Duchesse... C'est pour ça que je fronce les sourcils, c'est de la surpriiiiise! De la surprise qu'une grande (et pour être grande, elle est vraiment grande!) Duchesse dise ça. En tout cas, c'est certain que j'aurai pas de mal à convaincre papa de rester ici! Il faut bien fêter ça! Je hoche donc la tête sans vraiment oser parler et gobe le morceau de fromage que je gardais précieusement dans ma main.

Et elle continue de parler et moi je la laisse parler volontiers, pigeant ici et là dans cette délicieuse nourriture, souriant à un moment et à un autre. Des pigments de couleur et des toiles pour moi! Décidément, j'aime déjà cet endroit! Et je continue de grignoter et elle continue de parler et moi de l'écouter.


« Pour ce qui est de bien savoir se comporter en société.. Aimez-vous jouer demoiselle ? »

Nouveau froncement de sourcil.

Jouer? que je demande. Puis s'en suit une explication qui me fascine encore plus que l'histoire des gueux mieux que les nobles. Décidément, en me rendant ici je ne pensais pas apprendre autant si rapidement!

Je m'empresse donc de hocher la tête. Être noble c'est encore mieux que je pensais si on fait que jouer constamment! Néanmoins, une question persiste.


Alors tous les nobles font semblant et jouent tout le temps?

Parce que j'en ai vu du noble et ils avaient vraiment pas l'air de jouer quand ils m'insultaient! À moins que... ce soit un jeu de savoir qui est le meilleur pour trouver des insultes? Donc... au fond... tout ce qu'ils m'ont dit c'était de la comédie?! Je suis pas une pissoute finie et autres trucs?! Il va falloir que je dise ça à Luisa!

Que de bonnes nouvelles en cette journée! Mais me voilà qui me perd dans mes pensées oubliant presque la Duchesse, la pauvre. Je lui souris donc et décide de quand même placer quelques mots pour pas qu'elle croit que je suis muette!


J'ai déjà hâte de vous montrer ce que je sais faire en peinture! J'espère que vous serez pas déçue! Mais je sais pas tout encore, parce que je fais qu'observer ma mère et utiliser ses pinceaux en cachette parce qu'elle voulait pas que je m'en serve... Elle dit que je suis trop petite pour ça et que je vais les abimer.

Et la danse... On m'a jamais dit que j'étais douée alors j'en ai aucune idée si j'ai l'oreille musicale ou non... Il va falloir essayer... Et sinon vous donnez d'autres cours?


C'est que, il faut bien que je me prépare à ce qui m'attend... D'ailleurs…

Et… Quand est-ce qu'on peut commencer? Dans votre lettre j'avais lu que vous deviez avoir la permission de mon père avant… Mais le temps qu'il reçoive la lettre et que je reçoive sa réponse... je vais déjà avoir 14 ans ou presque! Et je lui avais promis d'être rentrée pour mon anniversaire il me semble…

Mais je suis sûre et certaine déjà qu'il est d'accord! Parce que mon père il voulait pas que j'aille au Collège Saint-Louis pour que des nobles m'apprennent à cracher sur les gueux… Et vous vous avez l'air de penser que c'est des gens gentils aussi. Non?


Et surtout! Surtout! Je mettrais pas ma main au feu que mon père accepte avec joie! Et j'ai trop peur qu'il refuse, même si ce que j'ai dit à la Duchesse est vraiment vraiment vrai! Mon père pense vraiment comme elle. Mais qui sait ce qui peut se passer dans la tête d'un papa quand sa fille est partie depuis elle sait plus combien de temps et qu'elle parle de s'installer ailleurs pour son éducation! Non mais c'est vrai, je suis pas un papa moi, qu'est-ce que j'en sais!?
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Yolanda_isabel
Autant que manger, Yolanda aime les gens qui mangent avec plaisir et même si savoir que la jeune fille en face d’elle à peu ou prou son âge et qu’elle est maigre comme un coucou, la voir manger avec plaisir la fait sourire tout simplement, puisqu’elle ne se sent plus seule à aimer la bonne chère et comme dit la femme d'Alambix l'Arverne à Obélix "Cha fait plaijir de préparer la potée pour un homme qui chemble appréchier la bonne chère !" alors Yolanda de profiter de l’instant de parole de la lorraine pour prendre une cuillerée de ragout tant qu’il est encore chaud dans le tranchoir. Et elle ne sait si se sont les propos de la jeune fille qui lui reste en travers de la gorge ou bien la chaleur de la viande qui vient la brûler, toujours est-il que la cuillère vide reste en suspens dans l’air tandis qu’elle fixe son interlocutrice en silence. La bouchée est avalée dans une déglutition difficile et la cuillère en bois est reposée, les mains essuyées sur un bout de la nappe vulgaire posée sur la table de la cuisine et la réponse à toutes les questions vient d’une voix claire.

-« Maintenant. Nous commençons maintenant demoiselle. »

Un morceau de pain est saisi et un morceau de fromage, de tailles relativement identiques.

-« Vous pouvez cracher sur les gueux si cela vous intéresse, mais votre père aurait bien raison de vous trouver sotte de faire cela, et on aurait bien tort de vous intimer de le faire, même au Collège Saint-Louis. Car nous avons besoin de nos gens, comme ils ont besoin de nous, et il convient de ne jamais oublier cela. Nos gens sont là pour faire fructifier la terre que nous mettons à leur disposition, et nous sommes là, nous pour les préserver des attaques de brigands ou de la famine. Nous sommes égaux, Elendra. Nous sommes des hommes comme eux, et le Destin ou Dieu comme vous voulez, a voulu que nous soyons les dépositaires d’un pouvoir qui fait de nous ceux que nous sommes, mais cela ne nous autorise pas à ne pas reconnaître la valeur de ces personnes qui travaillent pour nous et paient les taxes que nous levons. »

Et d’associer le pain au fromage et de le déposer devant la lorraine.

-« Un morceau de pain sans rien n’est qu’un morceau de pain, un morceau de pain avec du fromage est une réussite. Si vous prenez conscience que vous avez besoin d’eux et que vous leur donnez une raison, une seule bonne raison, pour travailler pour vous sans vouloir jamais se révolter et remettre en cause votre position, alors ce sera une réussite. Quant à jouer.. Tout le monde joue, mais il y a ceux qui se prennent au sérieux, généralement ce sont ceux qui ne maîtrisent pas toutes les règles. »

Elle pourrait rire mais ce n’est pas drôle, c’est Marraine qui avait deux facettes, une pour le public, une pour le privé, c’est elle qui met un masque quand elle n’est plus à Château-Gontier auprès de ses filles et de ceux qu’elle aime. C’est le jeu de la noblesse, le jeu des fourbes et des traîtresses, ceux qui mentent aux autres et se mentent parfois.

-« C’est un rôle demoiselle, puisque c’est ce que vous êtes, vous êtes de famille noble, mais vous n’avez pas de titre, de terre ou même de mari. Quant à moi, vous m’appellerez ma Dame ou Yolanda quand nous serons dans le privé, pas autre chose, laissons aux fats les appellations stupides, toutes les duchesses ne sont pas gracieuses et tous les comtes ne sont pas grands. Quant au Monseigneur, adressez-le à un évêque ou un cardinal, pas un quelconque prêtre, que vous appellerez mon Père. Préférez les titres de Duc, de Vicomte ou de Baron à toute autre flagornerie, même si vous pouvez aussi les appeler Mon Seigneur quand vous vous adressez à eux. N’usez que du nécessaire, c’est le jeu des masques, des faux semblants, pas forcément de la flatterie. Nous jouons un rôle, celui que notre naissance nous a assigné. A partir de maintenant, vous serez noble, et vous vous comporterez en noble, prenez exemple sur les trouvères qui changent de facette à chaque scénette. »

Et pour lui laisser le temps de comprendre toute l’importance de l’introduction de la leçon, elle profite du passage d’un commis pour se faire verser à boire dans le godet, et avaler une gorgée salvatrice pour atténuer la sécheresse de sa bouche après une telle litanie.

-« Voulez-vous toujours jouer avec moi demoiselle ? »

Ce n’est pas un jeu si drôle mais c’est un jeu qui le devient si on sait y jouer.
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    « Un pépito à celui qui me fait une bannière. »
Elendra
Maintenant?! Dans le genre, tout de suite?! En même temps de manger?!

En même temps, je vois pas pourquoi je m'étonne, c'est que j'ai du retard dans mon éducation! Et même elle elle doit le remarquer c'est certain! Il y a pas une minute à perdre! Et tant qu'à passer le repas ou la collation, je sais plus trop, à discuter de futileries aussi bien le passer à discuter de vraies choses qui importent vraiment! C'est de mon éducation dont il est question nom d'une mirabelle!

Je me redresse donc sur ma chaise pour écouter plus attentivement, dépose ma cuillère après avoir goutté au ragoût, pas si mauvais que ça et frotte mes mains ensemble pour faire tomber les petites graines de pain agaçantes. Puis, j'ouvre grandes mes oreilles à défaut d'avoir une plume et du parchemin, c'est que la mémoire c'est pas mon fort et je préfère écrire pour m'en souvenir ou pour pouvoir m'y référer plus tard. Mais bon, elle va pas tout m'apprendre aujourd'hui! Je vais prendre le nécessaire demain! Suffit juste d'être plus attentive aujourd'hui.

Leçon numéro un : Les gueux

- Cracher sur les gueux c'est pour les sots
- On a besoin d'eux et eux de nous
- Nous sommes égaux Elendra.

J'aime bien qu'on finisse une phrase avec mon nom! Il est tellement joli! Vous trouvez pas? C'est ma mère qui l'a choisi et il s'agence bien dans toutes sortes de phrases vous savez! Nous sommes égaux Elendra, Mange ta soupe Elendra, Fait pas ça Elendra, Tu es ravissante Elendra, Touche pas à ça Elendra, Ne me mens pas Elendra, Comme tu ressemble à ta mère Elendra, Tu est une fille insolente Elendra, etc., etc.

Ah tient! Un pain et un fromage! C'est pour moi vous croyez? Jet le prend délicatement au cas où et le regarde avec attention tandis que ma préceptrice, car il semblerait qu'elle le soit, ajoute :


« Un morceau de pain sans rien n’est qu’un morceau de pain, un morceau de pain avec du fromage est une réussite. »

On parlait pas des gueux? Non parce que... je sais que je mange mon pain seul et mon fromage seul depuis le début, mais quand même... Est-ce si important que ça que je combine les deux? Ça fera de moi une meilleure noble ça vous croyez?

Et pendant que je me questionne et légitimement quand même avouez! La Duchesse continue de parler, jusqu'à ce que mon cerveau s'illumine! Aaaah! C'est un exempleee! Moi je suis le pain et les gueux le fromage! Et si on travaille chacun de notre côté ça fonctionne pas! Et avec raison... Des fois ça prend un pain pour adoucir un fromage et avec raison!

Je repose donc l'exemple sur la table et tente de reporter mon attention sur ses paroles.

(Un quoi? Un problème d'attent... quoi? Pff vous dites n'importe quoi! C'est que j'ai peut-être un peu plus faim que je pensais et j'arrive pas à me concentrer l'estomac vide! C'est un problème alimentaire rien de plus! Je vais vous le prouver!)

[Longue tirade sur la façon d'appeler les nobles]

Je cligne des yeux m'avouant vaincue dès qu'elle me dit de préférer les Ducs aux Vicomtes ou aux Barons et à toute leur fratrie. Mais est-ce vraiment objectif... Après tout, c'est une Duchesse... Normal qu'elle me dise de préférer les Duc...

Pause boisson pour ma préceptrice et pause assimilation pour moi, je me répète tout son discours et en arrive à la conclusion : Les femmes Ma Dame, les hommes Mon Seigneur, mais aux Duc d'abord après tous les autres, mon Père c'est le prêtre et les autres... Le Seigneur. Je suis pas si mauvaise que ça après tout!


« Voulez-vous toujours jouer avec moi demoiselle ? »

Ah! Un examen déjà! Elle va voir que j'ai bien compris! Je me re-redresse sur ma chaise et lève un peu le menton. Je parle lentement et articule de mon mieux.

Absolument, Ma Dame. Ce serait un réel plaisir de jouer avec vous, si vous voulez bien m'apprendre les règles du jeu.

Et Bim! 20/20!

Mais après la confiance, l'hésitation. Je me penche donc vers la Duchesse et demande tout bas, troquant ma voix de demoiselle noble pour celle de juste Elendra :


Euh... Y a pas une histoire de révérence aussi avec ça, Yolanda?
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Yolanda_isabel
Avez-vous déjà ressenti l’impression insupportable que votre interlocuteur de ne vous écoute absolument pas. Yolanda, oui. Mais a contrario du reste des personnes, Yolanda ne hurlera pas, ne criera pas, elle se contente de soupirer et finalement de sourire en se promettant de revoir cela plus en détail une autre fois, jusqu’à être sûre que ça rentre dans le petit cerveau étourdi de la lorraine. Et là, le coup de grâce quand elle vient lui souffler une question à l’oreille. La main vient s’aplatir sur la table puis voler entre elles comme pour chasser l’idée stupide.

-« Mais on s’en fout d’ça ! Enfin.. Bon si vous insistez ! Allez en piste l’artiste ! »

Et Yolanda de se mettre debout et de remonter ses jupes pour dévoiler de solides chevilles et des mollets épanouis voire bien larges gainés dans des bas de laine épaisse et de bonnes poulaines fourrés de laine brute parce qu’il faut ce qu’il faut en hiver. Un regard mauvais aux commis pour qu’ils détournent les yeux.

-« Regardez bien mes pieds. Vous vouliez une révérence, en voici une, celle que vous réaliserez le plus souvent, pour ce que vous êtes aussi noble que n’importe qui. Bien des barons ont plus de soldats dans leurs armée que des ducs, et bien des seigneurs ont des terres plus fertiles que certains comtes. Vous n’avez rien à leur envier et pas à vous plier en quatre pour eux. Vous m’écoutez Elendra ? Vous garderez bien vos bras le long du corps, seuls les jambes et la tête bougent pour un mouvement gracieux et pas servile. » Le pied droit se place derrière le pied gauche, genoux légèrement fléchis, en dépit de l'humidité, elle retient une grimace de douleur. Le pied est ramené et les jupes relâchées. « En somme, cela ressemble à ça. »

Comme dit, les bras restent le long du corps, le visage qui de poupin vire doucement au sensuellement plein s’incline tandis que plus bas, le pied droit vient retrouver sa place à l’arrière du gauche et que les genoux se fléchissent légèrement. Et Yolanda de reprendre sa place face à Elendra mais pas que, on ne s’arrête pas de battre le fer alors qu’il est chaud, et tant qu’à répéter plusieurs fois les choses, autant les répéter dans leur intégralité.

-« Pour la révérence d’apparat, celle que vous réaliserez devant un Roi ou des Princes, les gestes des jambes sont les mêmes, et ce sont surtout les bras qui vont avoir un rôle important, puisqu’ils vont donner plus de grâce à l’ensemble, d’ailleurs, elle est souvent utilisée pour ouvrir la basse danse, même si elle est bien encombrante dans une salle où il y aurait plusieurs danseurs. Regardez-bien. »

Les mains se retournent pour s’embrasser et dessiner un geste en forme de cœur devant la poitrine. C’est l’entame que ce cœur, puis l’ouverture, les bras même s’ils sont épais de s’élever, gracieux, mus par une vie propre acquise au fil des années d’apprentissage, et les mains saisissent les pans de la robe pour la relever sans dévoiler plus que la bienséance n’admet, pied droit, derrière le pied gauche, et les genoux se fléchissent à la limite de l’accroupissement, à la limite du craquement qu’on entend comme un fond sonore, la tête est baissée, dévoilant la naissance de la nuque, cet endroit intime bien souvent délaissé. La tête se relève et c’est un clin d’œil qu’elle offre à Elendra.

-« Cela vous suffit-il ? A vous. Et nous recommencerons jusqu’à ce que vous les maîtrisiez. »

Fallait pas réclamer, c’est moche de réclamer Elendra. Et Yolanda d’attendre qu’elle se mette en place et de saisir un bout de fromage qu’elle croque du bout des dents. Et alors qu’Elendra essaie, cela sort tout seul.

-« Si vos serfs ont engrangé deux centaines de sacs de blé pour leur utilité dans vos granges en plus de ceux qu'ils ont récolté pour vous, et qu’il leur faut en garder une trentaine pour ensemencer les champs de l’année prochaine. Et que le reste servira à réaliser de la farine, et que vous prélevez une ban..Taxe de quatre écus sur chaque sac destiné à être moulu pour devenir farine, et deux écus sur l’utilisation du four banal pour réaliser dix miches de pain. Sachant qu’il faut douze sacs de farine pour réaliser trente-six pains, et que vous ne fournissez pas le bois aux serfs. Combien rentrerez-vous de banalités .. De taxes dans vos caisses ? Continuez à vous entraîner, ne vous arrêtez pas. Répondez Elendra. »

Et béh ? On t'a jamais dit qu'il fallait pas réclamer ?
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    « Un pépito à celui qui me fait une bannière. »
Elendra
Je sursaute! On sait jamais à quoi s'attendre avec Yolanda! Un moment elle vous demande si vous voulez jouer avec elle et l'autre BANG! Je suis forcée d'écarquiller les yeux et de reculer parce qu'elle frappe la table!

D'accord! On s'en moque des révérences!


Enfin.. Bon si vous insistez !

Petit coup d'oeil à droite. Petit coup d'oeil à gauche. Je sais pas qui a insisté... Mais c'est pas moi en tout cas! Pas de révérence, ça m'évitera tout simplement d'exhiber plus en détail mes jupes un tantinet trop courtes parce que grandir hors du nid familial a forcément des conséquences, dont une maigre garde robe, sans compter le maigre ventre...

Allez en piste l’artiste !

En piste! D'accord! Oui! (Quand je vous disais qu'on sait jamais à quoi s'attendre avec Yolanda...)

Après délibérations intérieures avec moi-même à savoir où me placer (en face, à côté, en diagonale... derrière? Ça peut paraître bête sur le coup, mais ça fait tout la différence!), j'opte donc pour en face, me tiens bien droite, les mains dans le dos, le tête levée parce qu'elle est grande la Duchesse et que si je veux la regarder, j'ai pas d'autre choix que de lever le menton!

S'en suit une explication que j'écoute avec attention, l'imitant discrètement pour le moment, sans vraiment faire les mouvements en entier, parce que moi je fais plus rien sans qu'on me dise de le faire hein! Je hoche la tête quand elle me demande si j'écoute bien, retire mes bras de derrière mon dos et les place les long de mon corps. Je regarde la démonstration, puis la deuxième (nettement plus compliquée celle là...) Bref, pas de de quoi en faire un plat, j'écoute pour une fois!

À moi maintenant! Ayayaye.

Je me place, relève un petit peu mes jupes, Ayayaye, je me racle la gorge, baisse les yeux vers mes orteils pour surveiller que mon pied droit se rende bien derrière mon pied gauche sans embuches et que mes genoux plient sans insulter le moindre Baron.

Han! Mais je suis pas si mal! Je teste une deuxième fois, toujours tête baissée pour veiller au bon déroulement des choses. Mais oui! C'est bien ça! Droit derrière, pli, remonte, pieds côte à côte. Hop hop hop! Je pourrais faire ça toute la journée!


Mon Bon Baron! Ravie de vous rencontrer! Que je murmure à mon pied droit avant qu'il aille se cacher derrière le gauche!

Aah! Non en fait il fait dire : Mon seigneur! Ravie de vous rencontrer! Pas vrai Yol...

Pas le temps de finir ma phrase et de me faire valoriser pour mon apprentissage si rapide qu'elle se remet à parler ou plutôt à me bombarder par une question qui devait faire auuu moiiins 6 lignes de longueur!

Au début tout allait bien!

Mes gens ont produit deux centaines de blé et il en ont gardé une trentaine pour semer les champs. Fastoche!


Cent-soixa... que je commence, mais rapidement je me fais couper par la suite de la question! Je me re-concentre

Quatre écus de taxe sur chaque sac qui seront moulus... Je roule les yeux pour commencer à calculer, mais ce n'est pas encore tout! S'ajoute à cela des chiffres, des mots, plus de chiffres et encore plus de mots! Tant et si bien que je me demande quand elle va finir! Et surtout quelles chiffres sont importants, lesquels le sont pas? Lesquels additionner, lesquels soustraire!? Elle pourrait pas en venir avec sa question là?! Parce qu'elle pourrait tout aussi bien me demander de quelle couleur est le cheval blanc d'Eusaias à la suite de sa longue tirade, au point où j'en suis!


« Continuez à vous entraîner, ne vous arrêtez pas. Répondez Elendra. »

Jupes en main, je la regarde pendant deux longues secondes. Je me rend soudain compte que j'avais arrêté les révérences de un. Et de deux que j'ai complètement oublié la moitié de la question, ce qui est nettement plus grave!

Je... Oui je... continue tout de suite.

Rond de braaas, cent soixante-dix, relèvement de jupe, 4 écus multiplié par 170, je me penche vers l'avant, quatre cent... Ah mince les pieds! Pied droit derrière le gauche. Quatre cent vingt-huit écus. Je pli les genoux, écarte les bras pour re-relever mes jupes au cas où je l'ai pas fait tout à l'heure, réfléchit au reste de la question... Il y avait bien une autre taxe il me semble... Je souffle à plusieurs reprise sur la mèche de cheveux qui me tombe sur les yeux et fini avec un clin d'oeil et ces quelques paroles :

Vous pouvez répéter la question mais à l'envers? À partir de la fin,

Et pour l'amadouer, je place mon pied droit derrière le gauche, plis les genoux et penche légèrement la tête, avant de ramener mon pied droit à côté du gauche.

ma Dame?

De un! Je vais avoir les infos qu'il me manque rapidement! De deux pendant qu'elle réfléchit je vais pouvoir maitriser cette révérence danssereuse avant qu'elle ait le temps de réfléchir à sa question, parce que vous savez quoi?! Je vous parie qu'elle a tout inventé et qu'elle s'en souviendra même pas! Elle croyait me piéger hein?! Mais je suis intelligente moi aussi!

Douzesacsdefarinepourtrentesixmichesdepainetdeuxécuspourfaire10miches.Sachantquej'aiquatrecentvingthuitsacsdefarine,combienjepeuxfairedemichedepain?Quatrecentvinghthuitdivisépardouze....

Pause!

Rectification : Je suis intelligente, mais pas autant que Yolanda.


Quatre cent divisé par 10 ça donne 40. Vingt huit divisé par deux... pfff... quatorze. Quarante moins quatorze, trente six. Donc avec ma farine je peux faire trente-six miches. Mais je fais payer que pour fabriquer 10 miches et je demande deux écus... Donc ....

Han! La révérence! Pli! Genoux! Tête! Épaules, genoux orteils, genoux orteils, tête, épaules, genoux, orteils, clin d'oeil!

Donc trois dizaines complète pour.

Pause.

Quatre cent vingt-huit ça c'était pas mon nombre de sac de farine pas vrai? Bon attendez! que je dis en sortant de ma bulle de marmonnement.

Vous avez vraiment pas un parchemin hein? Non.. D'accord.

Donc, 170 sacs de farine, divisé par douze... Ils peuvent pas se serrer la ceinture et faire un pain avec dix sacs par hasard? Non? D'accord...

170 divisé par 10... 17. 170 divisé par deux. 17 divisé par deux, 16 ça fait 8, donc 8 et demi. Hm... 170... disons... 17, mais un peu moins, donc. Deux de moins peut-être. Donc 15 miches. Environ.

Donc! Ah oui ça fait 15 fois, 36 miches ça pas que 15 miches, parce que 15 miches pour 170 sacs de farine quand même, je vais fermer boutique!


Révérence.

Pfffffffff, que je dis en gonflant les joues.

30 fois 10 donne 300. 5 fois 6, 30. 330... Bon je sais qu'on multiplie pas comme ça, ni que c'est comme ça qu'on divise, mais vite comme ça sans parchemin ça devient un peu complexe!

Donc 330 miches divisé par 10 pour le four donc 30. Multiplié par deux pour la taxe. 60. Plus l'autre taxe! Je pouvais pas les laisser utiliser le four gratuitement et augmenter la taxe sur le blé destiné à devenir du pain? Non parce que... Moui... Heum...

Froncement de sourcils.

C'est vrai, c'était quatre cent vingt-huit plus 60 donc quatre cent quatre-vingt-huit! Quatre cent quatre-vingt-huit! Réponse finale!

Je place le pied droit derrière le gauche, fait un rond de bras, récupère mes jupes, les lèves un peu, plis les genoux, penche la tête et hop, clin d'oeil. Si je suis pas une future Dame à tout faire!
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Yolanda_isabel
Ah la bonne blague que celle-ci ! Elle s’en réjouit à l’avance et le sourire sur son visage s’il n’est pas moqueur est au moins amusé. Elle s’amuse, et c’est si dur de s’amuser en ce moment. Bien sûr qu’elle ne fera pas subir une pareille épreuve aux petites pour la bonne raison qu’elles apprennent à compter pour la plupart, mais Elendra doit d’après ce qu’elle a appris, gérer une terre sous peu, alors autant vérifier qu’elle sera capable de la gérer et quelle merveilleuse façon n’est-ce pas ? Yolanda sait pour l’avoir vérifié qu’il faut être capable de faire plusieurs choses à la fois. Manger et compter ce que l’on mange, compter les robes que l’on a et s’habiller en même temps, manger et compter ses robes, compter ce que l’on mange et s’habiller, manger et s’habiller, et tellement d’autres déclinaisons franchement moins appétissantes. Alors cela semble évident qu’il faut qu’elle soit capable de faire la révérence et répondre à une question aussi simple.

Simple ? Mais pas pour tout le monde, alors elle répète patiemment et hallucine au fur et à mesure des propos tenus par la lorraine. Les révérences sont bien exécutées pour quelqu’un qui n’en a jamais fait avant mais quand même. Le banc est tapoté pour qu’Elendra la rejoigne et sans s’énerver la voilà qui la reprend.


-« Ce n’est pas ça demoiselle. Reprenons depuis le début voulez-vous ? »

Tu n’as pas vraiment le choix.

-« Vos serfs ont engrangé deux cents sacs de blé et ils doivent en garder trente pour les semis de l’année prochaine. Vous avez donc bien trouvé cent soixante-dix sacs de blé. » Et de lui sourire parce que c’est bien qu’elle ne se soit pas plantée dès le début. « Ces cent soixante-dix sacs de blé vont devenir farine, et nous sommes d’accord qu’il paraît évident qu’un sac de blé moulu donne un sac de farine. Ils devront donc amener au moulin cent soixante-dix sacs de blé destiné à être moulu, et sur chaque sac, vous prélevez une banalité, c'est-à-dire une taxe sur une installation banale, de tous les jours.. Comme le moulin ou le four. Cette banalité est de quatre écus par sac. »

Elle attend de vérifier que dans le regard en face, il y a une réception de l’information, et la voilà qui poursuit.

-« Donc quatre écus pour cent sacs, cela donne quatre cents écus. Quatre écus pour soixante-dix sacs, il vous suffit de le faire pour sept et de rajouter un zéro à la fin. » Yolanda aime le zéro et aime les chiffres, pour tout dire, elle a fait venir d’Orient des manuscrits traitant des chiffres des Maures tant le sujet la passionne. « Cela fait deux cents quatre-vingts auxquels on ajoute les quatre cents écus d’avant. Vous voilà avec six cents quatre-vingts écus de banalités pour l’utilisation du moulin. »

Une pause, toujours pour être sûre qu’en face, son interlocutrice comprend, et cela la rassure de voir que c’était la surprise qui aurait pu la paralyser. Appréciation toute personnelle pour elle qui considère que les chiffres sont simples à maîtriser.

-« Donc, il faut douze sacs de farine pour faire une fournée de trente-six pains. Il vous faut donc savoir combien de fournées ils feront en utilisant le four. De la farine. »

Et d’attraper une poignée dans la jatte qu’on lui tend pour la balancer sur la table et tracer des traits du doigt dans la poudre blanche. Des traits et des chiffres.

-« Pour savoir ça, il faut savoir combien de fois, on pourra retirer douze sacs pour faire une fournée à nos soixante-dix sacs. Voyez, dix-sept auquel j’ôte douze une fois, on soustrait ici.. Ne me demandez pas comment ça se fait, c’est ainsi que je l’ai vu sur les manuscrits, estimez-vous heureuse, nous pourrions le faire avec un boulier et ce serait plus laborieux. Vous inscrivez le résultat ici au fur et à mesure, donc un. Combien de fois peut-on multiplier douze pour l’ôter à cinquante ? »

A la réponse juste qui est donnée, elle sourit, conquise. Et note.

-« Ils pourront donc réaliser quatorze fournées de trente-six pains, donc dix fournées de trente-six pains, cela fait trois cents soixante pains, et quatre fournées de trente six, cela en fait cent quarante-quatre. Ils auront donc cinq cents quatre pains. Nous sommes bien d’accord ? » De toute façon, c’est comme ça. « Nous avons dit que nous les taxerons de deux écus pour chaque dizaine de pains, dans cinq cents, puisque les quatre miches ne compteront pas dans les banalités, il y a cinquante dizaines. Cinquante dizaines à deux écus l’une ? Cela fait cent écus de banalités pour le four. » On touche au but. « Vous n’avez pas oublié les six cents quatre-vingts écus pour le moulin ? Vous voilà avec sept cents quatre-vingts écus et .. Quatre miches de pain Elendra. »

Et voilà ! C’est aussi simple que cela ! Un sourire doux sur le visage de la Laie qui est offert à la Mirabelle. La main vient tapoter le bras maigrelet.

-« Cela viendra, mais vous avez déjà compris les bases de la révérence, il faudra vous y entraîner, comme pour les chiffres du reste, c’est important pour éviter que vos écus ne partent sans que vous sachiez pour quelle raison. » Oui, c’est important. Et Yolanda en sait quelque chose. « Puisque nous avons peu de temps pour vous apprendre ce que vous devez savoir, nous allons passer beaucoup de temps ensemble, et lorsque je donnerai leurs leçons aux autres demoiselles, vous vous emploierez à travailler la révérence ou les chiffres, ou ce que nous avons vu plus avant, à moins que vous ne préfériez peindre ou vous promener nous avons un beau jardin. On va vous montrer votre chambre, reposez-vous, la route a du être longue. Nous nous reverrons ce soir au souper, vous y rencontrerez les autres habitants du château, vous allez les aimer, je n’en doute pas. »

Qui ne les aimerait pas ? Et voilà comme on donne congé de façon gentille et surtout comme on la laisse méditer tout cela et accepter l’idée de recevoir des leçons par quelqu’un qui a peu ou prou son âge. Le soir vient et avec lui, le repas promis et les présentations aux autres personnes : Anaon et sa gravidité, Armelle et sa vénalité, Alix Ann et sa légèreté, Linien et sa gravité, Jenifael et sa rêverie, Aliénor et ses cris, Alix et sa malice. Les animaux aussi, tant les molosses que les lapins, un peu moins les chats pour ce que depuis l’arrivée des jeunes mâtins à Château-Gontier, ceux-ci ont décidé de garder la chambre ou les cuisines pour n’être jamais en leur présence. Oui, Château-Gontier, c’est tout cela, tout un brouhaha à table, toute une famille recomposée constituée d’âmes en souffrance et de bouts d’enfance.

[Le lendemain matin, avant tierce.]

La porte s’ouvre dans la nouvelle chambre de la lorraine et un ouragan blond d’y entrer pour tirer les courtines du lit et laisser entrer le soleil.

-« Debout demoiselle ! Nous avons une grande journée qui nous attend. Passez une tenue de monte et rejoignez-moi dans la cour. »

Et la voilà qui repart, laissant passer deux servantes chargées d’un baquet rempli d’eau. Au bain, Elendra ! Et que ça saute ! Yolanda pendant ce temps-là ? Elle a déjà rejoint les écuries et ordonné de faire seller Madone et une haquenée lambda pour la Mirabelle.
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    « Un pépito à celui qui me fait une bannière. »
Elendra
Yolanda a quand même une différente technique pour compter, à savoir si elle est meilleure que la mienne, j'en sais trop rien, elle a refusé que je calcul sur un parchemin, mais elle elle met de la farine partout pour pouvoir calculer, fait ce que je dis et pas ce que je fais hein! Néanmoins, au final, j'ai plus d'écus qu'avec ma méthode! J'ai vraiment bien fait d'écouter comme il faut et de comprendre comme ça je serai plus riche un jour si jamais je suis riche.

C'est tout de même rassurant de savoir que je suis pas ici pour rien et que je vais vraiment apprendre quelque chose! Juste aujourd'hui, j'ai l'impression que je peux plus rien apprendre de plus et que ma tête va me sortir par les oreilles.

D'ailleurs, me voilà étendue dans mon nouveau lit à regarder le plafond, réfléchissant à tous les gens que j'ai rencontrés, incapable de répéter leur nom… Quelle honte. Vraiment.

Demain, je vais les noter sur un parchemin et comme ça je vais pouvoir l'étudier ça aussi. Et aussi je vais noter son gros problème complexe de pain et de farine pour me pratiquer et l'avoir correctement la prochaine fois. Surtout qu'elle a dit que je devrais m'entraîner pendant qu'elle donnait des cours aux autres filles. Même que je pourrai peindre! Ou faire la révérence ou me balader dans les jardins il me semble qu'elle a dit!

Je vais être bien ici… Hein? que je tente de me convaincre en me tournant d'un bord puis de l'autre. Pour sûr, elle est gentille Yolanda et les autres filles ont l'air gentilles aussi, mais dormir dans un endroit que je connais pas, toute seule… Enfin, non pas toute seule. Mais avec des gens que je connais pas, ça me rend un peu nerveuse que je me rend compte.

Et si ça brûle cette nuit?! Et si tous ses animaux viennent me sauter dessus cette nuit?! J'ai fermé la porte avant de me coucher? D'une main incertaine, je déplace les courtines pour jeter un coup d'oeil. Oui, ça va… Je soupire et me tourne dos à la-dite porte.


J'espère que t'es fière de moi maman. Tu vas voir, avec ça, je vais bien pouvoir m'occuper de Clémery et je vais pouvoir rentrer voir papa bientôt. En échange… peux-tu demander au Très-Haut qu'il se passe rien cette nuit? Sinon, je vais pas arriver à dormir… que je murmure m'étant tortillée pour regarder le plafond.

Et malgré la quasi-certitude que rien ne se passera cette nuit, j'ai la terrible impression d'avoir passée la nuit à essayer de m'endormir. Ainsi, lorsque la voix de Yolanda débarque et ouvre les rideaux pour m'agresser de cette lumière si soudaine je ne peux que recouvrir mes yeux de mon bras et murmurer :
Pas déjà…

Et ben si déjà! Me frottant les yeux, je me tire de peine et de misère du lit, regarde les deux femmes, le baquet d'eau, les deux femmes, le baquet, les femmes qui me regardent. La conclusion est inévitable.

Heum… Vous pouvez juste vous… je fais un petit rond avec mon doigt pour leur mimer de se tourner un peu gênée de leur demander voyant qu'elle restait là à me regarder. Je les regarde, elles sont tournées, mais moi je suis pas plus à l'aise! Mais bon, comme ça me permet de garder un oeil sur elles et de m'assurer qu'elles aillent voir Yolanda pour me dénoncer! « Elle veut pas qu'on la regarde la p'tite Lorraine! C'qui sont bizarre ces Mirabelleux! » Je me passerais bien de ce genre de rumeurs, oui, oui.

Ainsi je retire ma robe de nuit et plonge dans l'eau plus vite que mon ombre, me calant dedans jusqu'aux épaules.

Entendre la clapotement de l'eau et tout ce silence me rappelle dans quelle position embarrassante je me trouve et pour remédier au silence il y a qu'une seule solution que je connaisse! Le chant!

Noooon! C'est pas vrai! Je vais pas me mettre à chanter devant des inconnues, surtout quand elles peuvent se retourner et me voir dans la plus gênante des situations! Non, non, je vais juste parler.


Moi c'est Elendra, je sais pas si Yolanda vous l'a dit…

Silence…

Au fait… C'est quoi une tenue de monte? que je demande en sortant du bain, parce qu'il y a toujours bien des limites à ratatiner.

La réponse m'horrifie. Noon! Pas encore! Pas des chevauuuux! Je me retiens de toute mes forces pour ne pas me jeter sur le lit et battre des pieds comme un enfant. Pas de chevaux!

En plus, je crois même pas avoir de tenue de monte! Étonnant pour quelqu'un qui ne s'approche pas des chevaux à moins de se faire tordre un bras, je vous l'accorde.

Dans un soupire, je décide d'enfiler des braies, au moins comme ça, quand je vais tomber, je briserai pas le peu de robe que j'ai. Puis, comme si on m'envoyait à l'abattoir, je me traine les pieds pour aller rejoindre la Duchesse tortionnaire dans la cour.

La voyant tout près de ces deux horribles bêtes du sans-nom, je fais ma petite révérence, la tête baissée.


Ma Dame…

Pitié! Me faites pas subiiir çaaa! que j'ai envie de crier. Mais pour une deuxième journée à suivre ses cours, je me sens pas tout à fait à l'aise de lui avouer ma phobie.

Je… Vous croyez pas que pour parler ce serait plus préférable de marcher? que je tente désespérément, raide comme une barre, ne m'approchant surtout pas de la chose. Que dis-je! Des choses!

C'est que vous voyez, j'adore la marche! Et vos…

Trucs! Bestioles! Horreurs! Monstres!

Chevaux… doivent être fatigués de si tôt matin! Il ne faudrait pas les épuiser…

Mais qu'est-ce que je raconte?!

Je…

Je cligne des yeux et me mets à tousser.

Les chevaux me donnent la toux! Voyez comme je tousse! que j'ajoute en toussant de plus belle, une main sur la gorge, actant la toux jusqu'à m'en étouffer carrément.

Mon étouffement me plonge les yeux dans l'eau et je me félicite, ce sera encore plus crédible comme ça!


Voyez! Vaut mieux marcher… Ces bêtes me font éternuer!

Trop tard, je me rend compte de ma bêtise… Tousser, Elendra! Tousser! T'avais dit tousser enfin! Que t'es bête! Reste plus qu'à espérer qu'elle le remarque pas!

Tête de linotte.

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Yolanda_isabel
Et tandis que la Lorraine se récure timidement, Yolanda fait le pied de grue dans la grand cour où on a amené les deux chevaux sellés et elle tapote la terre de la cour du bout de ses bottes, savourant le plaisir de ne pas avoir froid, couverte qu’elle est d’un manteau fourré, mais aussi d’une paire de braies dissimulée sous une jupe assez ample pour dissimuler d’impudiques chevilles alors qu’elle sera à cheval. En dépit de son embonpoint considérable, Yolanda déteste rester inactive et adore courir la campagne à cheval, aussi espère-t-elle avec impatience qu’Elendra se dépêchera de la rejoindre pour procéder à la leçon du jour à savoir rencontrer les serfs et vérifier la bonne marche des terres. Elle attend et s’impatiente, n’ayant pour seule distraction que les jeux des chiens autour d’elle, les mains gantées viennent se frotter l’une contre l’autre avec une hâte non dissimulée.

Viendra-t-elle enfin !

La voilà qui arrive et exécute la leçon de la veille avec brio, de quoi commencer une journée sous de bonnes augures. Mais c’est sans compter sur Elendra qui part dans une diatribe sans queue ni tête sur l’épuisement des chevaux et son incapacité à les cotoyer. Le sourcil se hausse et elle s’interroge.


-« Tousser et éternuer ? Mais vous n’éternuez pas à l’heure actuelle, c’est donc que c’est moins grave que cela en a l’air. Elles ne seront pas fatiguées, elles n’attendent que cela de pouvoir se dégourdir les pattes. Et la leçon du jour consiste à aller à la rencontre de mes gens, nous n’allons pas courir la campagne à pied. »

M’enfin..

La pauvre enfant semble au plus mal quand même, mais n’est pas têtu qui veut et Yolanda veut aller chevaucher.


-« Il vous faudra faire avec Demoiselle, un noble doit être à cheval, c’est une des prérogatives de notre rang, et vous en aurez besoin si vous devez vous enquérir de la bonne santé de vos serfs mais aussi de vos terres. Nous demanderons à Ann de vous préparer quelque décoction ce soir pour empêcher cela. »

Pas d’excuse. Aucune.

-« Allons.. Montez ! Montrez-moi ce que vous savez faire à cheval. »

Bah si tu savais Yolanda..
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    « Un pépito à celui qui me fait une bannière. »
Elendra
-« Allons.. Montez ! Montrez-moi ce que vous savez faire à cheval. »

Ha. Haha. Hahaha.

Je sais tomber de cheval. Je sais me sauver en courant quand un cheval me poursuit (c'est jamais arrivé, mais j'pourrais le faire j'suis sûre.) Je sais épeler cheval : c'est hache eh vé à aile. Je sais le mettre au pluriel : un cheval, des chevaux. Et il faut pas confondre avec cheveux quand on l'écrit. Je sais donner une pomme à un cheval, j'ai déjà même essayé d'en amadouer un avec ce fruit là. Résultat? Sur le cul l'Elendra!

Oui! Les chevaux ça me rend vulgaire! Et encore, vous savez pas ce qui défile comme enfilade de gros mots dans ma tête alors que je m'approche du cheval! Que nenni! De la chevale! Si, si, c'est une femme chevale. Si c'est pas top. On va pouvoir causer garçons et bouts de tissus. Yeah…

Et ben voilà! C'est fait! Me voici maintenant 6 pas plus près du cheval que j'étais 2 minutes plus tôt! Quel exploit! On peut rentrer maintenant? J'ai mal aux jambes?

Je me racle la gorge et lève les yeux vers la Duchesse, consciente qu'elle a pas toute la journée et que bientôt là, très bientôt sans doute même, elle va commencer à s'impatienter.


Je monte, je monte…

C'est qu'une question de secondes. À trois… Unan… Dow… J'approche la main de la bête pour m'appuyer et la retire aussitôt. Unan… Dow… Nouvelle tentative, nouvel échec. Pouvez-vous croire que j'ai un père soldat et une mère à la poigne de fer? Moi pas, je suis sans doute adoptée et je le sais pas. Bon à trois en Ibérique cette fois, pour me donner du courage! Uno, dos… C'est quoi trois déjà?

Je… Ça s'en vient. Ça fait longtemps c'est pour ça que… Il faut que… je me réhabitue à l'odeur pour pas éternuer ou tousser toute la randonnée, je pourrais, effrayer vos serfs, ils croiront peut-être, que j'ai la mort… C'est pour ça que…

Tousse tousse tousse, parce que j'avais oublié de le faire depuis un moment.

Je mets ma main sur le cheval. Victoire!


… je prend mon temps. Mais une fois embarquée…

Ce sera pire.

… ça ira, je crois.

Et parce qu'il y a toujours bien des limites à faire patienter une Duchesse (et parce que je pourrais continuer pendant des heures encore) et parce qu'à ce stade, j'ai fini par me résigner, elle me dira pas : « C'est bon Elendra, nous irons à pied », non non, nous irons à cheval. Je mets donc mon pied dans l'étrier et je prie le bon Dieu. Je m'accroche comme pour monter, sans doute pas très élégamment, sur la scelle.

Ooooh, mon Dieu! Ça y est! J'y suis! Ooooh, mon Dieu… que je répète alors que la chevale avance d'un pas. Oooh mon Dieu je vais tomber! que je rajoute mentalement en m'accrochant à son cou, couchée, accrochée à son cou donc… Pas très glamour… Et Yolanda me regarde, je le sens.


Mais… oui… on va faire une jolie balade toi et moi… que je parviens à dire pour amadouer Yolanda et expliquer ce câlin subit à la-dite bête qui me fait soi-disant éternuer.

Une fois l'émotion passée, je me relève, aussi dignement que faire se peu et pose mes mains sur mes joues rouges, de stress. Non de froid! De froid c'est mieux.


C'est bon… Je suis prête! Que j'ajoute, droite comme un i, regardant droit devant sans me tourner vers Yolanda. Et j'espère qu'elle va pas s'en vexer parce que sinon, je vais pas me gêner pour lui exposer l'équation : Elendra sur cheval + mouvement = chute. Équation tout de suite suivit du rapport logique : chute = cri et Chute
Vous voulez jouer, Yolanda? On va éviter les trous, éviter les arbres, éviter les branches, éviter les oiseaux et les papillons. On va pas rigoler de moi, aussi adroite à cheval qu'un… écureuil … au tir à l'arc, aussi à l'aise qu'un poisson sur le comptoir du poissonnier. On va pas rigoler.

Jamais.

Je vous suis, mais on rigole pas.

Soupire.

Si seulement elle pouvait lire dans mes pensées.

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Yolanda_isabel
Le cheval tout le monde en raffole et il n’est pas question ici de lasagnes.

Alors l’idée qu’Elendra puisse avoir peur de ces majestueuses bêtes ne lui vient même pas à l’esprit, ce n’est pas faute d’avoir connu Naelhy et sa hantise des équidés. Non, Yolanda ne se dit pas que peut-être l’Acoma a tout simplement peur d’eux. Tout juste conçoit-elle qu’à bientôt quatorze ans, la lorraine ne sait pas monter à cheval et ne veut pas se ridiculiser en l’avouant. Qu’à cela ne tienne, la Laie est tolérante et ne s’offusque pas d’une pareille lacune. Elle se prêterait même au jeu, et fait mine de n’avoir pas remarqué les hésitations. Quant à elle ? La voilà qui d’une main s’accroche à sa jument tandis que l’autre retient le grand manteau de monte, du même ton turquin que la robe faite de laine épaisse et solide, et une fois en selle, le manteau est lâché tandis que les valets s’appliquent à le faire tomber correctement, à savoir pour qu’on n’aperçoive pas de bouts de jambe ducale, car Yolanda ne saurait se résoudre à porter des braies même pour monter à cheval. Et ainsi, hissée sur le shire imposant dépassant la haquenée, elle considère la lorraine avec un sourire.


-« Puisque vous êtes prête, nous pouvons y aller, nous avons beaucoup à faire aujourd’hui. Laissez-vous porter, elle sait ce qu’elle fait. »

Et en effet, la haquenée que monte la Mirabelle a été dressée à marcher l’amble, une façon comme une autre de rendre la monte agréable pour une novice. Et les voilà qui quittent la cour du château, passent les portes du châtelet avant de s’avancer sur le chemin qui mène au bourg.

-« Tenez-vous droite, s’il vous plaît demoiselle. »

Histoire qu’on se tape pas trop la honte quand même. Pendant les minutes qui suivent, quand bien même, l’escorte ducale et la duchesse surveillent du coin de l’œil la progression dans les rues de la lorraine, l’attention est ailleurs. Des mots de-ci, de-là, des réponses à des questions posées par des bourgeois croisés sur la route. Des sourires certaines fois, des froncements de sourcils, plus rarement peut-être, mais les voilà enfin qui rejoignent la porte Olivet et la route de Sablé.

-« Savez-vous où nous allons ? »

Comment le pourrait-elle ?

-« Laissez-vous aller Elendra. La jument fait tout d’elle-même. »

C’est même pas compliqué d’apprendre à faire du cheval sur une haquenée qui marche l’amble ! Même pas de balancier, même pas de tape-cul. Alors flûte hein ?!
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    « Un pépito à celui qui me fait une bannière. »
Elendra
Consignes à satisfaire avant de lire ce rp :

1- Je suis seul(e)?
a) Oui -> Passez à l'étape 2
b) Non -> Revenez plus tard
c) Maintenant si! -> Bien! Passez à l'étape suivante

2- Ouvrez le lien suivant, puis dépêchez-vous de revenir au Rp
http://www.youtube.com/watch?v=VGeRW75mkLo

3- Vous avez bien ouvert le lien hein?

4- Chantez maintenant! (Plus fort que Serge Lama, c'est plus marrant!)

5- Répétez l'expérience autant de fois que vous le souhaitez (j'dois être rendue à 10 au moins…)


      Je ne parle plus, je ne bouge plus
      Je n´ai même plus d´histoire à raconter
      Je suis fade c'est ça je suis gueuse c'est ça
      Je suis l'Elendra sur un cheval

      Je n'ai plus envie de marcher l'amble
      Ma vie cesse quand tu fais un pas
      Je n'ai plus de vie et même dans mon lit
      j'te transforme en cauchemar
      Quand je pense à toi

      Je suis malade complètement malade
      Comme quand Yolanda m'faisait monter à cheval
      Et qu'elle me laissait seule avec mon désespoir

      Je suis malade parfaitement malade
      Cheval on ne sait jamais quand
      Tu pars, on ne sait jamais où
      Et ça va faire bientôt quatorze ans
      Que tu m'fou les boules

      Comme à un rocher comme à un péché
      Je suis accrochée à toi
      Je suis fatiguée, je suis épuisée
      De faire semblant d'être heureuse quand tu es là

      Je prie toutes les nuits mais tous les chevaux
      Aidez-moi, sont encooooore là
      Et même les bateaux, les portent sur les eaux
      Je ne sais plus où aller, ils sont partout

      Je suis maladeuh complètement mala-deuh
      Tu verses le sang de mon corps
      Et je suis comme un oiseau mort quand tu m'jette par-dessus-bord!

      Je suis malade parfaitement malade
      Tu m'as renversée dans tous les champs
      Tu m'as causée tant de ces maux
      Pourtant moi j'passais du bon temps avant ton trot

      Ce parcours me tue, si ça continue
      Je crèverai seule à cause de toi
      Près de ma Yo-Yo comme une gosse idiote
      Écoutant ma propre voix qui râlera :

      Je suis mala-de complètement mala…de
      Comme quand Yolanda me faisait monter à cheval
      Et qu'elle me laissait seule avec mon désespoir

      Je suis malade c´est çaaaaa! je suis malade
      Je l'ai monté contre mon gré
      Tu m'as forcée de tous tes mots
      Et j'ai le cœur complètement maLAAAAdeuuuh!
      Cernée de ces Bourriiiiiiqueuuuuhs t'entends je suis malaaaaaaahaaaaadeuuuuuuuh


        Tulululululu tu lululuuuuuuuuuuuuuuuuuuuu…


Silence.

Dans ma tête c'est le calme après la tempête.

Le calme après m'être calmée et m'être rendue compte que finalement cette chevale, elle était vraiment moins démoniaque que toutes ces autres bêtes du Sans-Nom. Le paradis céleste ne lui serait peut-être pas refusé à celle là.

Pourtant, même si je suis plus calme et que je me surprend même à observer un peu le paysage et les gens (pour surveiller que la chevale en écrase aucun, entres-autres), je ne parle pas vraiment, ce qui doit soulager la Duchesse qui devait se demander si je la fermais cette grande trappe une fois de temps en temps. La réponse c'est oui, en de quelques rares circonstances. Quand je dors tout d'abord. Et puis quand j'ai peur que le cheval en ait marre de m'entendre jacasser et que comme un oiseau mort, il ne me jette par dessus bord….

Je suis maladeuuuh, parfaitement maladeuuuuuh!

Je suis… raide comme une barre, tout sauf à l'aise malgré mon début d'aisance mommentanée sur cette monture qui ne houle pas trop.


« Savez-vous où nous allons ? »

Vers la mort! que je me dis en m'aggripant à la crinière de la bête voyant un énoooorme rocher approcher sur la route.

« Laissez-vous aller Elendra. La jument fait tout d’elle-même. »

Et elle va l'éviter ce caillou?! que je me demande en serrant les paupières, le temps qu'elle passe l'obstacle tout à fait monumental! (Ou pas)

Je n'ai aucune idée d'où on va, en effet… Et j'ai très hâte de le savoir… Tellement que j'espère qu'on arrive bientôt.

Pitié… Je veux retourner sur le plancher des vaches moi!
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