Charlyelle
Elle inspire à fond l'air gelé.
Jour tout blanc de neige et de glace. Les ruisseaux dégouttent lentement sous la pellicule de glace et rêvent de ce printemps où ils se feront périlleuses rivières.
Une si belle neige. Pas seulement la glace, mais la neige. La neige de son enfance, douce au toucher, si belle quand elle la regarde tomber et qu'elle se dit qu'elle crée un paysage merveilleux. Un accord magnifique, une plénitude de vie. Revigotage de ce vieux sang qui ne manquait pas de se figer dans ses veines.
Il faut savoir aller contre le vent, accepter la bise, et l'eau, et la neige mouillée. Chez elle, les flocons sont souvent accompagnés d'un vent très violent qui fouette le visage avec une force peu commune. Paysage qu'elle saurait voir enchanteur, et empli de pureté si ce n'était qu'il s'agit des terres qu'elle hait. Contemplation du temps qui passe.
Fureur au ventre. Comme à chaque fois que son image traverse son esprit. L'air glacial et l'air doux ne se mélangent pas. Ils s'affrontent et se chevauchent de la même manière que ce Cavalier qui a su réveiller un brin d'intérêt, il y a déja un bout de temps, mais leur relation était plus que compliquée.
Sa faute à lui si elle hait ces terres de Bourgogne aujourd'hui. Parce qu'un jour le Brun l'a oubliée lors d'une soirée de jeu de dés, de cartes et de beuveries. Aurait-il oublié d'autant cette femme à laquelle il a tant tenu et qui n'est plus ? Il lui en a vaguement parlé fut un temps et il est vrai qu'elle s'était posé la question, et que dans la tourmente qu'elle subissait, elle se dit que certaines histoires sont répétitives.
Il y a quelques semaines, elle lui a écrit. Très peu, juste une ligne. Parce qu'elle n'avait aucunes nouvelles depuis son départ de Montpellier. Parce qu'elle a délaissé l'Hydrique Hyvresse quelques jours seulement après que lui en ait claqué la porte. Parce qu'un étrange lien s'est noué entre ces deux là depuis de longs mois.
Et il a fallu qu'elle tombe sur un Nordique qui avait pratiquement le même parcours. Et pourquoi a t'il donc fallu qu'elle lui envoies, au ténébreux brun, ce soir de solitude et de souffrance ces quelques mots auxquels il n'a pas été foutu de répondre l'ancien cavalier.
Et faut qu'on la convie ici, sur ces mêmes terres qui l'ont massacré il y a une année. Et forcément que le ténébreux brun s'invite lui, dans la caboche écossaise.
Kac'heri* !
Les embruns se portent sur les plantes emprisonnées dans leur charpente glacée qui relient et soudent toutes les branches et les feuilles entre elles. Sous le poids de la couche glacée, les branches d'arbres commencent à s'incliner vers la terre avant de se rompre. Les arbres surchargés, y compris les plus forts et les plus vigoureux se brisent. Cycle éternel. Végétation de cristal.
Campagne blanche.
Elle se détourne de ses pensées car, au-dela du cercle brillant des torches au haut des remparts, elle ne distingue rien d'autre qu'un ciel laiteux, sinon les lumières qui parsèment la ville comme des centaines de petits feux à la façon d'une armée de lucioles.
Sémur s'offre aux embruns de l'Ecossaise. Et elle s'étonne d'être toujours debout. Elle n'a maintenant plus qu'à attendre.
*fais chier
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Jour tout blanc de neige et de glace. Les ruisseaux dégouttent lentement sous la pellicule de glace et rêvent de ce printemps où ils se feront périlleuses rivières.
Une si belle neige. Pas seulement la glace, mais la neige. La neige de son enfance, douce au toucher, si belle quand elle la regarde tomber et qu'elle se dit qu'elle crée un paysage merveilleux. Un accord magnifique, une plénitude de vie. Revigotage de ce vieux sang qui ne manquait pas de se figer dans ses veines.
Il faut savoir aller contre le vent, accepter la bise, et l'eau, et la neige mouillée. Chez elle, les flocons sont souvent accompagnés d'un vent très violent qui fouette le visage avec une force peu commune. Paysage qu'elle saurait voir enchanteur, et empli de pureté si ce n'était qu'il s'agit des terres qu'elle hait. Contemplation du temps qui passe.
Fureur au ventre. Comme à chaque fois que son image traverse son esprit. L'air glacial et l'air doux ne se mélangent pas. Ils s'affrontent et se chevauchent de la même manière que ce Cavalier qui a su réveiller un brin d'intérêt, il y a déja un bout de temps, mais leur relation était plus que compliquée.
Sa faute à lui si elle hait ces terres de Bourgogne aujourd'hui. Parce qu'un jour le Brun l'a oubliée lors d'une soirée de jeu de dés, de cartes et de beuveries. Aurait-il oublié d'autant cette femme à laquelle il a tant tenu et qui n'est plus ? Il lui en a vaguement parlé fut un temps et il est vrai qu'elle s'était posé la question, et que dans la tourmente qu'elle subissait, elle se dit que certaines histoires sont répétitives.
Il y a quelques semaines, elle lui a écrit. Très peu, juste une ligne. Parce qu'elle n'avait aucunes nouvelles depuis son départ de Montpellier. Parce qu'elle a délaissé l'Hydrique Hyvresse quelques jours seulement après que lui en ait claqué la porte. Parce qu'un étrange lien s'est noué entre ces deux là depuis de longs mois.
Et il a fallu qu'elle tombe sur un Nordique qui avait pratiquement le même parcours. Et pourquoi a t'il donc fallu qu'elle lui envoies, au ténébreux brun, ce soir de solitude et de souffrance ces quelques mots auxquels il n'a pas été foutu de répondre l'ancien cavalier.
Et faut qu'on la convie ici, sur ces mêmes terres qui l'ont massacré il y a une année. Et forcément que le ténébreux brun s'invite lui, dans la caboche écossaise.
Kac'heri* !
Les embruns se portent sur les plantes emprisonnées dans leur charpente glacée qui relient et soudent toutes les branches et les feuilles entre elles. Sous le poids de la couche glacée, les branches d'arbres commencent à s'incliner vers la terre avant de se rompre. Les arbres surchargés, y compris les plus forts et les plus vigoureux se brisent. Cycle éternel. Végétation de cristal.
Campagne blanche.
Elle se détourne de ses pensées car, au-dela du cercle brillant des torches au haut des remparts, elle ne distingue rien d'autre qu'un ciel laiteux, sinon les lumières qui parsèment la ville comme des centaines de petits feux à la façon d'une armée de lucioles.
Sémur s'offre aux embruns de l'Ecossaise. Et elle s'étonne d'être toujours debout. Elle n'a maintenant plus qu'à attendre.
*fais chier
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