Charlyelle
Les ourlées s'enivrent du fameux nectar. Le malt en est tourbé, aux puissants arômes fumés et médicinaux comme seule, sait le distiller l'Ecossaise. Quelques notes franches d'épices tel ce poivre noir et des fragrances de miel et de bruyère dont elle a le secret. Et une touche d'ode iodée de son crû qu'elle y rajoute.
Les embruns ne quittent pas le brun du regard alors que le breuvage s'épanche dans ses veines, distillant une douce et bienfaisante chaleur. La crinière brune est secouée, agrafe presque arrachée comme si soudain devenue bien gênante. C'est qu'il a mis le doigt là où ça fait mal. Malin le brun. Ah il a belle mine de venir lui parler de sa déchirure à elle, alors que lui en porte une belle également. De la même trempe que celle du Nordique. Et M.rde. Fais chier ! Pourquoi faut-il que ça tombe toujours sur elle, ce genre de choses.
Si tu n'étais femme, je dirai que tu a séjourné dans l' un de ces monastères où l'on apprends aux novices l'art de la sémantique, manier les mots afin d' obtenir ce que l'on veut sans alerter son interlocuteur. Je te sais femme habile, forte, intrépide, je te revois encore escalader les haubans du kraken, chevaucher des nuits sans te plaindre, ou combattre, quand nous étions avec la bande hydrique. Mais il y a une déchirure en toi, ancienne surement, je ne veux pas la savoir c'est ton jardin ..... est il de ronces et d'épines ou de fleurs et de miel ? cela est ton jardin et s'il le doit il peut rester secret.
On inspire une bonne goulée d'air, que l'on recrache presqu'aussitôt alors qu'il continue sur sa lancée. Ainsi, c'est de cette manière qu'il la voit. C'est qu'elle a bien su cacher ses faiblesses alors s'il n'a rien décelé.
Le verre tourne entre les doigts agiles de la brune. Et elle sourit doucement en l'écoutant. Ses paroles lui rappellent quelques épopées vécues alors que lui-même n'était pas encore arrivé parmi eux.
Elle se souvient de la Guyenne et de son fameux procès, c'est d'ailleurs là que son aventure Hydrique à elle avait commencé il y a déja quelques années de cela.
Puis ce fut l'épopée, l'alliance avec le Jargor. Là aussi, que de souvenirs, des sourires, des fous rires et la déchirure. LA fameuse déchirure qui se fit à cette époque là. Et c'est dans le même temps qu'elle avait appris la vérité sur son paternel, et qu'elle avait alors entamé cette fuite éperdue qui se continuait encore à ce jour. Même si elle apprenait depuis à le connaitre, ce père tellement détesté et honni.
"- Oh tu n'es pas bien loin Mach. Non, à défaut de monastère, j'ai été élevée par un druide, sans doute est-ce lui qui m'a inculqué l'amour des mots et de la sémantique, parmi bien d'autres choses. Mon grand-père m'a gardé près de lui lorsque ma mère, qui était druidesse en Ecosse est décédée. Protégée de ce père qui me pourrit la vie aujourd'hui. Et si beaucoup adorerait qu'on leur pourrisse la vie comme il le fait, je ne fais pas partie de ce lot là."
Foutu séjour en Catalogne et la surprise de se retrouver nez à nez avec son père. Bien sûr, qu'elle n'en avait rien dit, puisque personne n'était au courant dans la maison à l'époque. Jamais elle n'en avait pipé mot. Cela ne regardait qu'elle après tout. Et un soupir qui lui échappe. Elle finit par lui souffler.
"- La noblesse ne fait pas tout. Tu sais bien ce que j'en pense mais..."
Elle se tait un instant. Peut-elle le lui révéler à lui ? Le faire auprès d'un quasi-inconnu ne lui a pas posé souçis, oui mais Judas Gabryel lui, n'en a pris que ce qu'il a bien voulu en entendre de sa révélation ce jour là. Puis lui c'est différent, c'est un noble. Alors que Mach lui. Bien elle a peur de sa réaction. Parce qu'après tout, il hait cette partie de la société autant qu'elle peut elle aussi en détester.
Un moment d'hésitation, et puis le verre toujours en main elle s'en lève de son fauteuil, châle glissant sur les épaules, trainant un large coussin qu'elle vient placer aux pieds du brun et la voilà qui prend place. Là. S'agenouillant sur la soierie.
"- Je t'ai déjà parlé de mon père je crois. Vite fait. Mais Mach...tu en dirais quoi si je t'annonce que mon père fait partie de cette noblesse que tu hais tant ? pas la petite, pas la moyenne mais la haute. Etrangère. Pas d'ici. Mais haute noblesse quand même. Tu ferais quoi ? Tu me tournerais le dos ? Tu m'ignorerais ? Ou bien tu continuerais à être toi-même avec moi ?"
Question débile, Charlye tu en as d'autres des comme ça à lui sortir ? Comme si tu ne connaissais pas déjà la réponse. Si tu lui en parles, c'est bien que tu as assez confiance en lui pour cela. Et qu'au fond de toi tu as l'infime espoir qu'il comprenne et ne change en rien sa manière d'être avec toi.
"- Mon jardin, c'est tout un parterre de ronces, d'épines, de fleurs et de miel mais tu peux y rajouter d'abruptes aiguilles de glaces."
Et puis il n'y va pas par quatre chemins. Lui aussi il balance. Elle doit répondre quoi à tout cela.
Non ce qui m'intrigue c'est pourquoi tu m'a demandé de venir te rejoindre, je ne suis pas assez fat pour penser que c'est mon charme seul qui te manquai a ce point, tu n'est pas femme a quémander de l'aide sans une bonne raison, a tu besoin de mon bras pour quelques expéditions périlleuses aux confins du pays ? a tu un trésor a transporter et rien de tel qu'un voleur pour qu'il soit en sureté ? a tu un ennemi redoutable a occire ? où a tu simplement besoin de mon épaule pour y appuyer ta jolie tête ?
"- Même si ta protection m'a quelquefois fait défaut, je ne t'en veux plus, tu étais sous l'emprise du jeu et de tes gueules de bois, je sais que ton épaule est solide. Et oui. J'ai peut-être l'envie de m'y reposer un peu dessus. Tant qu'elle me supporte. Mon trésor je le transporte tous les jours et le seul qui a osé me le dérober, je suis allée en personne le récupérer ! Quant aux ennemis, j'en ai sans doute autant que toi, sinon plus encore. Le plus redoutable je dirais qu'il s'agit de mon père..."
Mais comment lui avouer l'idée qui a germé en elle ces dernières semaines ? Parce que l'engeance paternelle a toujours en tête ce funeste projet pour elle et qu'il n'a pas changé d'avis quand à ses desseins. Et que pour les contourner tout en ne faisant pas la folie de se mettre définitivement son paternel à dos, la brune a semble t'il eu l'idée du siècle. Le truc, c'est qu'elle a besoin de Machette pour cela. Mais doit-elle lui faire part de ce qu'elle veut ou bien doit elle le lui prendre par un moyen détourné ?
Si elle lui en fait part, elle va devoir lui dévoiler nombre de choses, alors que si elle se fait rusée, elle pourra avoir ce qu'elle veut sans besoin de dévoiler un pan de sa vie.
Mais voilà, le brun a pris au fil du temps une place un peu à part dans la caboche écossaise. La joue vient s'appuyer contre le genou du brun et les perlées grises se teintent d'un voile d'inquiétude.
Comment va t'il réagir déjà à ce qu'elle vient de lui révéler sous couvert de quelques mots bien placés ? Et comment va t'il prendre la suite des évènements une fois qu'elle sera allé plus loin dans son récit ?
Car après bien des réflexions, elle a décidé l'Ecossaise, que l'homme de la situation, ce pourrait bien être lui.
Qui sait. Peut-être même que le paternel l'apprécierait...ou pas.
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Les embruns ne quittent pas le brun du regard alors que le breuvage s'épanche dans ses veines, distillant une douce et bienfaisante chaleur. La crinière brune est secouée, agrafe presque arrachée comme si soudain devenue bien gênante. C'est qu'il a mis le doigt là où ça fait mal. Malin le brun. Ah il a belle mine de venir lui parler de sa déchirure à elle, alors que lui en porte une belle également. De la même trempe que celle du Nordique. Et M.rde. Fais chier ! Pourquoi faut-il que ça tombe toujours sur elle, ce genre de choses.
Si tu n'étais femme, je dirai que tu a séjourné dans l' un de ces monastères où l'on apprends aux novices l'art de la sémantique, manier les mots afin d' obtenir ce que l'on veut sans alerter son interlocuteur. Je te sais femme habile, forte, intrépide, je te revois encore escalader les haubans du kraken, chevaucher des nuits sans te plaindre, ou combattre, quand nous étions avec la bande hydrique. Mais il y a une déchirure en toi, ancienne surement, je ne veux pas la savoir c'est ton jardin ..... est il de ronces et d'épines ou de fleurs et de miel ? cela est ton jardin et s'il le doit il peut rester secret.
On inspire une bonne goulée d'air, que l'on recrache presqu'aussitôt alors qu'il continue sur sa lancée. Ainsi, c'est de cette manière qu'il la voit. C'est qu'elle a bien su cacher ses faiblesses alors s'il n'a rien décelé.
Le verre tourne entre les doigts agiles de la brune. Et elle sourit doucement en l'écoutant. Ses paroles lui rappellent quelques épopées vécues alors que lui-même n'était pas encore arrivé parmi eux.
Elle se souvient de la Guyenne et de son fameux procès, c'est d'ailleurs là que son aventure Hydrique à elle avait commencé il y a déja quelques années de cela.
Puis ce fut l'épopée, l'alliance avec le Jargor. Là aussi, que de souvenirs, des sourires, des fous rires et la déchirure. LA fameuse déchirure qui se fit à cette époque là. Et c'est dans le même temps qu'elle avait appris la vérité sur son paternel, et qu'elle avait alors entamé cette fuite éperdue qui se continuait encore à ce jour. Même si elle apprenait depuis à le connaitre, ce père tellement détesté et honni.
"- Oh tu n'es pas bien loin Mach. Non, à défaut de monastère, j'ai été élevée par un druide, sans doute est-ce lui qui m'a inculqué l'amour des mots et de la sémantique, parmi bien d'autres choses. Mon grand-père m'a gardé près de lui lorsque ma mère, qui était druidesse en Ecosse est décédée. Protégée de ce père qui me pourrit la vie aujourd'hui. Et si beaucoup adorerait qu'on leur pourrisse la vie comme il le fait, je ne fais pas partie de ce lot là."
Foutu séjour en Catalogne et la surprise de se retrouver nez à nez avec son père. Bien sûr, qu'elle n'en avait rien dit, puisque personne n'était au courant dans la maison à l'époque. Jamais elle n'en avait pipé mot. Cela ne regardait qu'elle après tout. Et un soupir qui lui échappe. Elle finit par lui souffler.
"- La noblesse ne fait pas tout. Tu sais bien ce que j'en pense mais..."
Elle se tait un instant. Peut-elle le lui révéler à lui ? Le faire auprès d'un quasi-inconnu ne lui a pas posé souçis, oui mais Judas Gabryel lui, n'en a pris que ce qu'il a bien voulu en entendre de sa révélation ce jour là. Puis lui c'est différent, c'est un noble. Alors que Mach lui. Bien elle a peur de sa réaction. Parce qu'après tout, il hait cette partie de la société autant qu'elle peut elle aussi en détester.
Un moment d'hésitation, et puis le verre toujours en main elle s'en lève de son fauteuil, châle glissant sur les épaules, trainant un large coussin qu'elle vient placer aux pieds du brun et la voilà qui prend place. Là. S'agenouillant sur la soierie.
"- Je t'ai déjà parlé de mon père je crois. Vite fait. Mais Mach...tu en dirais quoi si je t'annonce que mon père fait partie de cette noblesse que tu hais tant ? pas la petite, pas la moyenne mais la haute. Etrangère. Pas d'ici. Mais haute noblesse quand même. Tu ferais quoi ? Tu me tournerais le dos ? Tu m'ignorerais ? Ou bien tu continuerais à être toi-même avec moi ?"
Question débile, Charlye tu en as d'autres des comme ça à lui sortir ? Comme si tu ne connaissais pas déjà la réponse. Si tu lui en parles, c'est bien que tu as assez confiance en lui pour cela. Et qu'au fond de toi tu as l'infime espoir qu'il comprenne et ne change en rien sa manière d'être avec toi.
"- Mon jardin, c'est tout un parterre de ronces, d'épines, de fleurs et de miel mais tu peux y rajouter d'abruptes aiguilles de glaces."
Et puis il n'y va pas par quatre chemins. Lui aussi il balance. Elle doit répondre quoi à tout cela.
Non ce qui m'intrigue c'est pourquoi tu m'a demandé de venir te rejoindre, je ne suis pas assez fat pour penser que c'est mon charme seul qui te manquai a ce point, tu n'est pas femme a quémander de l'aide sans une bonne raison, a tu besoin de mon bras pour quelques expéditions périlleuses aux confins du pays ? a tu un trésor a transporter et rien de tel qu'un voleur pour qu'il soit en sureté ? a tu un ennemi redoutable a occire ? où a tu simplement besoin de mon épaule pour y appuyer ta jolie tête ?
"- Même si ta protection m'a quelquefois fait défaut, je ne t'en veux plus, tu étais sous l'emprise du jeu et de tes gueules de bois, je sais que ton épaule est solide. Et oui. J'ai peut-être l'envie de m'y reposer un peu dessus. Tant qu'elle me supporte. Mon trésor je le transporte tous les jours et le seul qui a osé me le dérober, je suis allée en personne le récupérer ! Quant aux ennemis, j'en ai sans doute autant que toi, sinon plus encore. Le plus redoutable je dirais qu'il s'agit de mon père..."
Mais comment lui avouer l'idée qui a germé en elle ces dernières semaines ? Parce que l'engeance paternelle a toujours en tête ce funeste projet pour elle et qu'il n'a pas changé d'avis quand à ses desseins. Et que pour les contourner tout en ne faisant pas la folie de se mettre définitivement son paternel à dos, la brune a semble t'il eu l'idée du siècle. Le truc, c'est qu'elle a besoin de Machette pour cela. Mais doit-elle lui faire part de ce qu'elle veut ou bien doit elle le lui prendre par un moyen détourné ?
Si elle lui en fait part, elle va devoir lui dévoiler nombre de choses, alors que si elle se fait rusée, elle pourra avoir ce qu'elle veut sans besoin de dévoiler un pan de sa vie.
Mais voilà, le brun a pris au fil du temps une place un peu à part dans la caboche écossaise. La joue vient s'appuyer contre le genou du brun et les perlées grises se teintent d'un voile d'inquiétude.
Comment va t'il réagir déjà à ce qu'elle vient de lui révéler sous couvert de quelques mots bien placés ? Et comment va t'il prendre la suite des évènements une fois qu'elle sera allé plus loin dans son récit ?
Car après bien des réflexions, elle a décidé l'Ecossaise, que l'homme de la situation, ce pourrait bien être lui.
Qui sait. Peut-être même que le paternel l'apprécierait...ou pas.
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