Della
Alors, ça y était !
Le mois de mai était là et la nature explosait partout de mille couleurs et mille senteurs toutes les plus suaves les unes que les autres !
Pour les Païens comme moi, Beltane représentait la fête de la fertilité, du renouveau, celle de la floraison de l'aubépine, une fête rituelle en lhonneur du renouveau de la lumière rayonnante.
J'avais à coeur de célébrer ce sabbat même s'il risquait fort de ne pas être vécu jusqu'au bout c'est à dire, la célébration d'un hymen défloré.
Ca, je pensais qu'il valait mieux le laisser de côté.
Bien que tous les Nancéens ne soient pas aristotruc, le pire était à craindre si la reconstitution de la traque du grand cerf était réalisée.
J'avais aussi envie de faire vivre quelque chose de réjouissant à tous mes amis après cette période où le malheur et le chagrin avait été de mise !
Du rituel de Beltane, j'avais conservé trois signes forts : le mât, les victuailles et le grand feu.
Le mât symbolisant la virilité serait l'occasion pour les participants de gagner un beau gros jambon bien juteux.
Le partage de victuailles symboliserait l'offrande pour les moissons à venir.
Le grand feu serait le signe lancé à la Déesse Mère depuis la terre pour lui demander protection et bénédiction.
J'avais réussi à obtenir un mât même si cela ne fut pas simple !
Bibou m'avait aidée, sans le vouloir, lors de sa grande crise de colère.
Elenion m'avait donné des idées et finalement, le mât de 16 pieds arrivait, porté par de solides gamins à qui j'avais allongé la pièce.
Le mât était lisse, plus étroit vers son sommet, enduit de savon et d'huile pour le rendre glissant.
Je l'avais décoré avec les rubans confectionnés de bouts d'étoffe, gentiment donné par le tisserand du coin, Thephenix.
Il était coiffé d'un splendide soleil confectionné avec de la paille et des tissus également. Une couronne de fleurs lui faisait un col embaumant qui attirait les premières mouches et abeilles solitaires.
Pour fixer ce mât, il fallut appeler les papas des gamins qui ronchonnèrent un peu, normal, ce sont des hommes, mais qui, au final, se mirent à l'ouvrage pour rapidement admirer leur travail !
Le mât de la Fête de Mai se dressait fièrement sur la place !
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Cueille, cueillons, cueillez !