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[RP] La petite masure (maison aux écureuils)

Catterine


L'obscurité de plus en plus importante plongeait irrémédiablement la maison dans la pénombre.
Seuls quelques bruits de pas, un marmonnement du brun qu'elle n'arrivait pas à comprendre et qui l'inquiétèrent puis encore des pas et un feu ravivé avant qu'il n'apparaisse de nouveau dans l'encadrement de la porte, apparemment tranquille, une lanterne en main.

Allons, Catterine... Entrez donc !
Elle soupira légèrement d'un certain soulagement quand celui-ci l'enjoignit à entrer.
Elle acquiesça et entra doucement, avec une certaine prudence.

Vous… n'avez rien vu ? Question idiote, évidemment qu'il n'avait rien vu, il était dans le noir, mais la question fut tout de même posée.

Toujours prudente malgré l'air détaché de son ami, elle restait juste derrière lui pour avancer dans sa maison. Curieusement, le calme habituellement paisible avait prit une dimension angoissante

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Adess
Alors qu'il était en train d'élaborer, en pensée, le programme de la soirée, la brune sembla se détendre légèrement. Elle poussa même un petit soupir de soulagement. Le jeune homme fit une petite moue amusée et se tourna pour faire face à l'intérieur de l'habitation. Il s'étira brièvement mais énergiquement, signe de son impatience grandissante... Armée de rats ou pas ?
Il s'ébranla en direction du milieu de la pièce principale, là où devait se trouver la table, la jeune femme lui emboitant le pas. Toutefois, alors qu'ils n'avaient parcouru que deux coudées à peine, Catterine lui demanda :

Vous… n'avez rien vu ?

Elle lui demandait s'il avait vu quelque chose ? Dans cette obscurité ? Quelle drôle d'idée !
Même si, quelques secondes auparavant, elle avait semblé se détendre, Adess comprenait désormais qu'elle était véritablement fébrile, agitée, à l'idée d'accueillir chez elle, une nuée de ces vilains rongeurs. Il s'arrêta et se retourna lentement vers son amie. Il porta la lanterne à hauteur de son visage, pour illuminer ses traits, puis il lui sourit gentiment et répondit d'une voix se voulant apaisante :


Je n'ai rien vu, Catterine. Pour le moment, aucune trace de rongeurs.

Petit raclement de gorge. Il posa la lanterne sur la tablée et se dirigea vers l'âtre dormant.

Tâchons déjà d'allumer un feu pour nous éclairer davantage... Ensuite, j'inspecterais votre demeure.
Catterine


Restant toujours derrière lui pour avancer avec prudence dans sa propre maison, le tableau aurait pu paraître drôle.
Cependant Adess s'arrêta un instant alors qu'elle manquait lui rentrer dedans et se retourna, lanterne relevée, pour la regarder et tenter de la rassurer.
Ce qui eut tout de même son effet, du moins temporairement puisqu'il finit par dire qu'il avait encore à réellement inspecter la maison, ils n'étaient donc pas à l'abri d'une mauvaise surprise.
Allumer un feu, oui, bonne idée. Après tout les animaux avaient généralement peur du feu.
Bonne idée oui ! Je m'en occupe tout de suite ! s'exclama-t-elle un peu trop fortement, poussée par la volonté de faire fuir les éventuelles bestioles clandestines.
Allant de ce fait chercher quelques petites bûches rester près du poêle à l'entrée, en profita pour refermer la porte restée encore ouverte pour une éventuelle retraite du danger puis elle s'affaira, plus rapidement qu'il n'en était réellement nécessaire pour faire un vrai feu de joie.
Petit bois bien disposé et quelques braises récupérées du poêle, le feu prit assez rapidement sous la volonté de la propriétaire des lieux experte pour ça.
Du coup, la lumière bientôt devenue aveuglante du bon feu illumina bien meiux les lieux dont les ombres dansaient au gré du vacillement des flammes et la chaleur eut tôt fait de réchauffer vraiment la petite masure.
Cela devrait aller comme ça ? Qu'en pensez-vous ?
Le reghardant un instant elle put s'empêcher de lancer un regard inquisiteur autour d'elle, en quête de… "rien du tout" serait encore le mieux.

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Adess
À peine eût-il fait deux pas en direction de l'âtre, avec la ferme intention d'illuminer l'intérieur de la masure, que son amie était déjà affairée à ce faire. Avec rapidité et grande dextérité, celle-ci réussit à faire crépiter un feu vigoureux qui projeta alors une lumière bienfaitrice sur les lieux.
Les yeux du jeune homme mirent quelques secondes à se faire à cette soudaine et puissante source de lumière. Néanmoins quand ses yeux perçurent les détails de la pièce, du coin de l’œil, il saisit un mouvement, non loin du buffet qui abritait la jarre de miel.


Cela devrait aller comme ça ? Qu'en pensez-vous ?


Il reporta alors vivement son attention sur la brune, puis, essayant de faire comme s'il n'avait rien vu, lui sourit et lui répondit :

C'est parfait !

Petit coup d’œil discret en direction du buffet. Retour à la brune.

Dites, Catterine, vous auriez de quoi faire une tisane ?

Surtout, détourner son attention afin de pouvoir agir sans risquer une crise d'hystérie !
Catterine


Se relevant en se frottant les mains, elle regardait de nouveau le feu, assez contente d'elle quand Adess lui posa une question assez inattendue pour cet instant.

Dites, Catterine, vous auriez de quoi faire une tisane ?

Une tisane ? Euh oui… oui bien sure, je vais tout de suite en préparer.
Alors qu'elle se dirigeait donc vers le coin cuisine pour en préparer, elle lui demanda en même temps. Vous pensez que les rats n'aiment pas ça ? Comment ça elle fait un obsession ? Mais non mais non.

Elle se dirigea donc vers le petit poêle pour raviver un peu les braises, remit du petit bois et ouvrit le buffet où se trouvait quasiment tout son nécessaire de cuisine et garde-manger.
Faisant les gestes par un certain automatisme, elle prit deux tasses dans le haut du meuble sans même apercevoir le museau qui pointait moustachu et frétillant avant qu'elle n'en referme vaguement la porte restée entrebâillée.
Elle posa les deux tasses sur la table puis retourna au buffet mais avant même d'ouvrir la porte du bas, elle pensa au fait du manque d'eau et arrêta son geste.

Je vais d'abord aller chercher de l'eau, je n'en ai plus assez, dit-elle déjà affairée à passer un châle sur ses épaules. Elle prit son seau puis sortit quérir le nécessaire au puits.

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Adess
Alors même qu'il venait d'achever sa phrase, il se rendit compte de son erreur. Elle n'avait qu'un buffet et son nécessaire à tisane devait forcément s'y trouver... Quel imbécile !
C'est avec un regard craintif qu'il observa donc la jeune femme. Catterine se dirigea d'abord vers le poêle afin de raviver les braises puis, au ralentit, elle se mut en direction du fameux buffet. Suspens... Allait-elle s'apercevoir que cela s'agitait à l'intérieur ? Les secondes semblèrent s'étirer pour ne laisser qu'une chose : la peur de ne pas pouvoir gérer une crise d'hystérie.

Elle amorça un mouvement et se saisit de deux tasses. Le brun s'arrêta de respirer, se préparant à la distraire si jamais un rongeur venait à pointer le bout de son petit museau. Son amie se retourna finalement. Elle semblait calme. Le brun soupira discrètement. Toutefois, lorsqu'elle eut déposé les tasses sur la table, elle se retourna face au buffet et s'en approcha de nouveau. Puis...


Je vais d'abord aller chercher de l'eau, je n'en ai plus assez.

Et elle sortit. Cette fois, Adess poussa un long soupir de soulagement et se hâta vers la desserte. Coup d’œil rapide en-dessous... Rien. Ouverture du placard du bas... Petit cri de surprise.

Cateriiiiiiiine ?
Catterine


Cateriiiiiiiine ?

Alors qu'elle était en train de récupérer le seau du puits pour en verser le contenu dans son autre seau, elle entendit soudainement un appel d'Adess qui la fit sursauter.
Surprise, elle renversa une partie de son seau qui était sur la margelle, s'éclaboussant par la même occasion de l'eau glaciale qu'elle venait de quérir en poussant un "Hooouuuuuu" des plus expressifs.
Le seau finalement retombé par terre dans la surprise, elle le laissa à son sort pour trottiner, à moitié trempée jusqu'à la porte de la maison qu'elle ouvrit vivement.

Adess ?! ça va ?? Que se passe-t-il ?? Vous avez trouvé les rats ??

Légèrement essoufflée, elle le regardait avec surprise et frayeur mêlée, restant dans l'encadrement de la porte, juste au cas-où…

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Adess
Alors qu'il s'était accroupi devant le buffet, scrutant ce qui se trouvait à l'intérieur avec un vif intérêt, la brune fit brusquement irruption dans la pièce.

Adess ?! ça va ?? Que se passe-t-il ?? Vous avez trouvé les rats ??

Le brun sursauta et se tourna subitement. Il dévisagea Catterine, le regard hagard, l'air effrayé puis balbutia quelques mots.


Grand Dieu... Catterine... peur bleue...


Une main sur le cœur, le souffle coupé, il tâcha de reprendre contenance. Son palpitant bondissait fort dans sa poitrine et une suée froide parsemait la peau de son front. La surprise avait été totale !
Après quelques instants, le calme presque retrouvé, il secoua la tête en guise de réponse à la question de la brune.


Ce ne... sont pas des rats... Des écureuils ! Catterine, votre ami... il a eu des petits.

Affichant un sourire encore un peu timide, il fit un signe de la tête en direction du buffet, incitant la brune à approcher. Il s'accroupit lentement, posa une main sur l'une des portes situées en bas du meuble et l'ouvrit avec délicatesse. Puis, passant un œil par l’entrebâillement, il souffla à l'intention de son amie :

Ils sont encore là, nous avons de la chance. Regardez...


Et il s'effaça, la laissant espionner la petite famille qui avait élu domicile au fond du placard.
Catterine


Encore dans l'expectative, elle regardait Adess, n'en croyant pas ses oreilles.
Des écureuils ? Dans son placard ? Et elle était passé à côté sans même les remarquer avant !
Malgré tout prudente, elle entra d'avantage dans la maisonnée et referma la porte derrière elle, grelottant déjà de l'eau glaciale dont elle s'était maladroitement arrosée.
Adess lui fit signe d'approcher et malgré la confiance qu'elle pouvait apportée à son ami, elle le savait aussi un peu farceur alors elle s'approcha à pas de loup et le regardant, il ne lui semblait pas qu'il plaisantait cette fois.
Elle tordit le cou, évitant de trop s'approcher tout de même pour voir dans l'entrebâillement de la porte mais il y faisait tellement noir qu'elle fut bien obligée d'approcher d'avantage.
Elle s'accroupit donc à hauteur du buffet et là, ce fut la stupéfaction de ce doux spectacle qui prit la place de la précédente frayeur.
Des petits rongeurs, encore tous rosés par leur manque de poils étaient gentiment blottis dans une sorte de nid de paille et de morceaux de tissus.
Elle n'en croyait pas ses yeux et son regard alla vers Adess qui déjà s'était relevé, ayant fini sa "mission de dératisation".
Elle les regarda encore, ne pouvant détacher ses yeux de ce spectacle des plus rares puis, la position peut confortable se rappelant à elle, elle se releva, les jambes engourdies, avant de rejoindre son ami.

Adess… mais… mais qu'est-ce que je vais faire d'eux ?
Si je dois prendre mes pots du fond ils vont s'enfuir et si je les laisse… je… je vais avoir une maison d'écureuils


Réfléchissant un peu à la situation, elle soupira un peu avant de s'adresser de nouveau à lui.
En tout les cas Adess, je vous remercie d'être venu vérifier la maison. Si il y avait eu des rats… je n'ose imaginer…

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Adess
La regardant s'approcher, craintivement, Adess ne put s'empêcher de sourire. Elle devait sûrement penser qu'il lui faisait une mauvaise farce. Elle doutait sûrement du sérieux du brun. Et pourtant, l'écureuil était bien là, avec sa petite famille. Bon, ce n'était probablement pas le même écureuil que celui qu'ils avaient observé en taverne mais si ce n'était pas lui, c'était une coïncidence des plus singulières !

S'étant quelque peu éloigné afin de laisser Catterine profiter de l'attendrissant spectacle, il l'observa ce faisant. Sa robe semblait mouillée. Fait étrange, il voulut donc lui demander le pourquoi de la chose mais, avant qu'il ait pu ouvrir la bouche, elle se redressa, se tourna vers lui et demanda :


Adess… mais… mais qu'est-ce que je vais faire d'eux ?
Si je dois prendre mes pots du fond ils vont s'enfuir et si je les laisse… je… je vais avoir une maison d'écureuils


Le jeune homme se fendit d'un large sourire. Une maison d'écureuils...


... Quelle délicieuse perspective ! N'aimez-vous point les écureuils, Catterine ?

Oui, oui, il était taquin sur ce coup... Arborant un air plus sérieux, il tâcha tout de même de rassurer la brune.

Ceci dit, je n'ai jamais entendu parler d'invasion d'écureuils... Cela doit sûrement venir de leur mode de reproduction. J'ai entendu dire que le problème avec les rats, c'est qu'ils font sans cesse des petits. Les écureuils doivent être plus sages... j'imagine.

'J'imagine"... Toujours le mot pour instiller le doute, pour titiller les craintes de la jeune femme. Il ne put réprimer un nouveau sourire. Elle n'était certainement pas aussi amusée que lui et risquait de mal le prendre, mais il n'y pouvait rien, c'était plus fort que lui.

Vous n'aurez donc pas de "maisons d'écureuils". En revanche, votre placard... Et bien, votre placard est devenu le leur... Enfin, dans quelques semaines, ils partiront sans doute.

Il gratta sa barbe naissante devant ce simple constat. Il n'y avait rien à faire. Les faire fuir, c'était les condamner à mort... Ils devaient donc rester, au chaud, pendant quelques semaines puis, au printemps, ils s'en iraient probablement d'eux-même.


En tous les cas Adess, je vous remercie d'être venu vérifier la maison. S'il y avait eu des rats… je n'ose imaginer…


Tiré de sa réflexion par la brune, le jeune homme leva un sourcil interrogateur. L'invitait-elle implicitement à se retirer ? Ou bien n'était-ce là que politesse ? Ne sachant point quoi faire, il s'inclina maladroitement et déclara :

Ce fût un plaisir, Catterine. Maintenant, je crois que je vais prendre congé.


Petit raclement de gorge.

La bonne soirée à vous !


Et il tourna les talons, ouvrit la porte et s'enfonça dans la nuit.
Catterine
Quelque temps plus tard…


Craon la calme était soudainement devenue le centre d'agitations armées et qui plus est avait même changée de province d'attache.
Pire encore, Adess, son ami et maire avait été éjecté manu militari de son siège, remplacé par un usurpateur militaire royaliste.
Après quelques heures et jours de recherches, la brune avait finalement retrouvé le brun grâce à son ami de patrouille qui l'avait emmené se faire soigner.
Le brun était pour le moment entre de bonnes mains mais la situation ne pouvait en rester là.
Bertin, l'ami d'Adess, avait suggéré de le faire quitter Craon est c'est donc naturellement qu'elle accepta de participer à cette fuite du village, pour le bien de son ami.
Si les royalistes le trouvaient, disait Bertin, "ils le tortureront pour obtenir les clefs manquantes à l'accession des écus et vivres mis en sûreté".
Ainsi, petit à petit sa maison était devenu de plus en plus vide, même si elle n'était déjà pas très garnie et les écureuils découverts plus tôt avaient gardé leur quartier général au fond du placard.
Elle avait même agrémenté leur petit nid de quelques étoffes supplémentaires qui ne lui serviraient plus.
Deux jours avant, elle avait fait la commande auprès d'un ébéniste d'un panneau de bois sur lequel était à présent gravé "la maison des écureuils", lequel panneau fut accroché au dessus de la porte d'entrée de la maison à l'extérieur.
Ainsi accroché, le panneau lui avait soutiré un sourire à l'idée de la petite famille de rongeurs qui avait établi domicile ici, malgré les jours difficiles vécus et à venir sans doute aussi.
Cette fois-ci c'était bel et bien le moment de dire définitivement au revoir à Craon et à la masure qu'elle avait occupée pour un temps.
Ce soir-là elle se couvrit bien, besace remplie de vivres et elle avait remis une petite bûche pour donner l'illusion qu'il restait encore quelqu'un dans la maisonnée ; de plus les écureuils auraient froid moins tôt.
Faisant un dernier tour des lieux, vérifiant qu'elle n'avait rien oublier de nécessaire, les braises dans le petit poêle furent laissées à leur consumation, déjà presque éteintes.
La maison avait l'air triste et grise, de ces jours qui ne voient jamais de lumière qu'à travers un rideau de pluie mais peut-être était-ce simplement son moral qui lui donnait cette impression.
Seule restait la douce lumière du fond du placard. Non pas une lumière visible mais ressentie.
Elle leur jeta un dernier regard avant de se diriger vers la porte et de l'ouvrir, fin prête pour le départ. Le soir allait bientôt tomber et la brume s'élevait déjà doucement dans l'air. Elle referma la porte derrière elle mais pas à clef, celle-ci étant restée sur la table avec un seul mot :
"si vous trouver une famille d'écureuils dans le fond du placard, je vous remercierai de les laisser y vivre tant qu'ils voudront, pour le reste, je laisse cette maison et ses meubles au prochain qui souhaitera l'occuper."
Ainsi, tout était réglé, la route serait froide cette nuit…

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