Briana.
- Déjà bien des années passées à tout conserver comme une grande collectionneuse deffets en tout genre. Depuis toute petite, elle aimait à tout garder, sans jamais se résoudre à jeter quoi que se soit qui savait trouver intérêt à ses yeux.
Tout garder ! Pour pouvoir mieux se rappeler.
Il pouvait sagir de cailloux aux formes et aux couleurs diverses, ramassés ça et là sur les divers chemins quelle parcourait. Arrivait quelle ne se souvienne pas exactement du lieu où ils avaient su être cueillis par ses petits doigts fragiles, mais quimportait lendroit, les souvenirs étaient là.
Il pouvait être des fleurs cueillies, dont la senteur avait un jour su ravir les petites narines aguerries de la petite herboriste en herbe quelle était. Des fleurs quelle avait alors prit soin de presser et de faire sécher entre deux morceaux de vélin comme on constitue son herbier.
Il pouvait être aussi des lettres, mais pas nimporte lesquelles. Celles qui, en plus dêtre porteuses de nouvelles, savaient redonner du baume au cur là où il en manquait.
Et tant dautres choses qui pouvait lui avoir été offertes.
Et tout cela, soigneusement conservé, comme on garde un trésor dont on ne voudrait jamais se séparer.
Sa besace, tel un coffre, recelait de ses moult objets, si précieux quil puissent être à ses yeux. Et lorsque lenvie sen faisait ressentir, elle se plaisait à déverser le tout de son contenu, se remémorant ces instants de vie passée, se jouant alors de confidences, le plus clair de son temps, avec sa poupée.
Éléanor, lamie fidèle, qui le temps passant, se trouvait quelque peu délaissée par une Mini de Courcy qui allait grandissant.
Éléanor, interlocutrice hermétique, qui ne laissait dautre choix aux confidences quà être plongées dans loubli.
Ne disait-on pas que loral se voulait être éphémère au point de laisser lessentiel se perdre ?
Quimportait donc les oreilles quon nous prêtait, le quotidien, nétait pas toujours propice ni à écoute de qualité, ni à aborder des sujets profonds ou personnels.
Alors quoi de mieux que de faire de sa plume sa meilleure amie ? Pour raconter sa vie comme on écrirait un livre, capable de témoigner de ce que serait son parcours au travers son histoire, ses émotions, ses sentiments, ses points de vues
Tenir un journal écrit, pour collectionner les jours Voilà lidée venue germer dans lesprit Brianesque.
Se rappeler, se comprendre, se construire.
Se raconter, se découvrir
Un journal qui viendrait se substituer à ce monde que jadis elle sétait inventé, un endroit où elle pourrait rêver les yeux ouverts, où elle saurait se défouler Un lieu, comme une chambre privée, un sanctuaire de calme où dès les premiers mots tracés elle saurait se sentir chez elle.
Et il était là, entre ses mains, le vieux carnet à la couverture de cuir brun tannée, ses yeux bleus fixant les pages vierges et déjà jaunies quelle navait de cesse de faire tourner et retourner.
Un cuir venu trouver place sur le plat dune table derrière laquelle elle sétait assise dans lune des tavernes qui les recevaient lorsquen compagnie des Blanches, elle y faisait étape pour venir trouver un peu de chaleur pour se réchauffer, mais aussi de quoi pouvoir se rassasier un peu.
Sa couverture rabattue, elle en tourna la première page, faisant choix de la laisser vierge de tout écrit, sa main lissant la seconde qui soffrait à elle, prête à recevoir le flot des premiers mots quelle voudrait bien y coucher.
Plume en main, pointe maculée dencre, déjà les premières lettres, avec une grande application, avaient été tracées. Le sourire léger était là, la Môme satisfaite, lorsque la plume fut abandonnée et quelle pu relire ce quelle y avait noté :
-
De Briana,
Mon journal,
Mon havre de paix.
* Citation d'Alexis-Félix Arvers
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- Parce que ma vie à moi est faites de rêves, j'ai décidé de faire de tous mes rêves une réalité.
" Ne rêves pas ta vie, mais vis tes rêves "... avec une pensée pour Lui