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[RP] Tout mariage sans amour est la prostitution consacrée.*

Seleys
Avancer, un pas après l'autre... Qu'elle n'aimait pas ça !

Remonter l'allée menant à l'église derrière sa soeur et ses deux témoins, engoncée dans une robe bien différente de ses mises habituellement plus simples. Et du violet... Quelle idée ! L'azur lui allait bien mieux... Un bref coup d'oeil à sa droite vers son autre soeur que finalement elle ne connaissait pas, pour ne l'avoir encore jamais croisée, lui permit de se rendre compte qu'elle n'était pas la plus à plaindre. Le blond vénitien de sa chevelure jurait bien moins que le roux flamboyant des cheveux d'Amaelle, et intérieurement Séléys eût un élan d'empathie envers son aînée à l'air renfrogné.

Elle suivit les autres à l'intérieur du bâtiment, présence discrète parmi les frous-frous, et tenta bien de retenir Jo alors qu'elle voulait aller espionner les invités en train d'arriver. C'était sans compter sur la volonté de fer de la rousse baronne, et sur ses coups de coude dévastateurs dont l'un coupa le souffle de la jeunette, lui faisant lâcher prise et regarder sa soeur s'éloigner, impuissante.

Elle finit tout de même par la rejoindre, l'écoutant pérorer sur les gens mal mis, ceux qui crottaient le pavé, les robes de mauvais goût et finit par reprendre le bras de l'impétueuse rouquine :


- Peut-être pourriez vous cesser de vous rendre malade et revenir avec nous dans la sacristie ? Nous sommes toutes là pour vous et je pense qu'un peu de calme ne vous ferait pas de mal...

Misant sur un argument qu'elle pensait que Jo ne pourrait ignorer elle ajouta :

- Toute cette agitation vous brouille le teint ma soeur...
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Darria

La douce Daria ne comprenait pas. Pourquoi le bel oncle s’était-il mis à hurler au lieu de lui donner l’accolade ? Et puis Gael qui avait posé ses grandes mains sur ses frêles épaules, imprimant sa peau de sa rudesse peu commune mais surtout la transperçant d’un regard bien trop solennel pour ne pas l’effrayer.

Elle avait reculé, craintive, manquant trébucher sur les jupes d’une dame.

Qu’est ce qui se tramait ? Nathan gesticulait et… Gael courbait l’échine devant lui.

Pourquoi ? Et qu’avait déblatéré le blond avant qu’elle soit mise à l’écart ? Il avait l’air de connaître Gael…

Nathan avait eu l’air choqué. Peut-être de la voir avec un garçon… C’est vrai qu’elle était encore jeune mais les sentiments qu’elle éprouvait pour Gael allaient bien au-delà d’une toquade d’enfant.

Il lui lança un regard à fendre l’âme. Qu’avait-il son grand gaillard que rien ne déstabilisait ?

Daria frémit, hantée par une mauvais pressentiment. Elle voulait sa mère, loin de tout ce monde en tenue d’apparat. Et surtout elle voulait Gael. Maintenant. Auourd’hui . Demain.

A jamais.

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Danae
Jour J, après beaucoup d'agitation.

Le rouge au joues et le museau bas, Danaé s'était rendue jusqu'aux appartements de Johanara apprêtée et coiffée comme elle ne l'était jamais au quotidien.
Elle s'était jeté un bref regard dans un miroir avant de quitter la chambre qui lui avait été allouée et ne s'était pas reconnue, même s'il avait bien fallu admettre que tout cela lui allait plutôt bien.

Pour faire plaisir à Jo, elle avait accepté de porter une robe, elle en avait donc choisi une d'un vert anis rappelant la couleur de ses prunelles claires. Elle avait sans doute une des toilettes les moins extravagantes, mais sa simplicité n'ôtait en rien l'effet féminin qu'elle avait sur le chaton roux et mettait en valeur sa stature délicate et son teint pâle.
Pour les cheveux, elle avait laissé Maelle exprimer ses envies, adorant que celle-ci la coiffe et joue avec sa crinière de feu. Elle arborait donc des cheveux relevés, dons les boucles retombaient en cascade sur sa nuque, dissimulant jusque ce qui devait l'être.

Si d'ordinaire Danaé se montrait espiègle et vive d'esprit avec sa baronne d'amie, elle s'était contentée de raser les murs pour cette fois, retrouvant la même attitude chez l'une des soeurs cadettes qu'elle ne connaissait pas, ce qui la fit sourire. Johanara était dans un état d'agitation extrême et tyrannique avec ses gens, aux petits soins pour elle, et le jeune féline préféra se tenir éloignée du verbe acerbe qu'elle semblait déployer avec force.

Quand vint enfin le moment de partir pour l'église et que la tornade rousse en robe de mariée eut l'air un peu plus calme, la gamine s'approcha enfin et vint effleurer sa joue de ses lèvres avant de lui offrir son bras :


- Je suis là pour toi aujourd'hui...

Elle serra un peu l'avant bras entre ses petites mains, lui exprimant ainsi tout ce qu'elle ne voulait pas dire à haute voix, puis elle l'escorta sagement jusqu'au lieu de culte, faisant un effort sur elle-même pour ne pas se hérisser en en passant le seuil. C'était la journée de Johanara, c'était tout ce qui comptait et elle mit plus ou moins de côté son aversion pour Aristote, temporairement.

Luttant contre une légère gueule de bois, due à l'enterrement de vie de jeune fille improvisé la veille et qui avait presque viré au grand n'importe quoi, elle ne pu retenir Jo quand celle-ci se sauva pour regarder et critiquer ses invités et se contenta de soupirer en se massant légèrement les tempes.

Dire qu'elle était témoin... et devant Aristote... Pouvait-il y avoir pour elle une plus grande concession que celle-là ?

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Suzane
[Au lever du soleil, Limoges, Rue des Violettes.]

Je venais de me lever. J’allais pour éveiller ma Mistra mais Miette fut plus rapide que moi. Cherchait-elle à me prendre ma place ? Parce que, dans le fond, c’était mon privilège de tirer la Blonde des bras de Morphée. Mais plus depuis quelques temps. Je ne pouvais décemment pas la priver de son trop peu de sommeil et venir plus tôt encore juste pour satisfaire mes caprices face à la nouvelle ! Si ?
Rageusement, j’entrai dans la pièce avec un grand sourire. Sauver les apparences, toujours.


Bonjour Mam’zelle. Bien dormi ?

Évidemment que les rideaux étaient déjà tirés. C’est la première chose qu’il fallait faire. Encore qu’aujourd’hui, il avait neigé. La neige, décidément, ralentissait tout. Ce n’était pas une bonne chose, il nous faudrait partir au plus vite si l’on voulait arriver à l’heure.

V’nez Mam’zelle. Vot’robe est prête.

Elle me regarda, l’air hagard. Je m’approchai d’elle, faisant fi de Miette qui, sûrement, dévorait la scène des yeux.

Vous v’lez une tisane de valériane, Mam’zelle ?

Elle allait protester.

J’sais ben. C’pas r’commandé au bout d’cinq jours. C’est qu’le sixième. Ça vous détendra, Mam’zelle.

Je ne savais pas trop ce que je disais. J’essayais juste d’attirer son attention. Les quelques heures où elle avait dormi ne lui avaient pas laissé de répit, visiblement. De quoi avait-elle bien pu rêver ? Peut-être que, plus tard, elle me raconterait. Peut-être.

Mam’zelle… ?

Elle me regardait. Elle se contentait de me regarder. Il fallait la tirer de sa torpeur, sinon la journée allait mal se passer. Pour elle, et pour nous.
Mais que faire ? Comment étais-je supposée gérer cela ? Bon sang, Suzane. Ce n’était pas la première fois, pourtant. Mais généralement, elle répliquait. J’arrivais à tirer son esprit de là où il était. Aujourd’hui, rien. Que pensait-elle ?
Je pris une profonde inspiration, je me tournais vers Miette.


Reste pas plantée là, va m’chercher d’la tisane à la valériane pour elle ! lui lancé-je avec agressivité.

Jusqu’à preuve du contraire, j’étais toujours la gouvernante. Sans vérifier ce que faisait Miette –mais il valait mieux qu’elle fasse ce que j’avais demandé–, je m’approchai de la fenêtre et l’ouvrit. Le vent froid s’engouffra dedans et vint jouer avec mes cheveux détachés.


Z’avez vu ? Il a neigé.

Je me figeai volontairement. Toujours rien ?

Mam’zelle, va falloir qu’on s’dépêche. Sinon, on va être en r’tard. Avec la neige… Mam’zelle… ?

Baphomet
Par Dieu ! Mais faites-la taire, aurait pu lancer le cousin en voyant la baronne s'offusquer de sa présence inopportune. L'hospitalité se perdait chez les Ambroise. Quoique. Lorsque ses yeux croisèrent ceux magnifiques de Johanara, il oublia ses mauvaises pensées et accepta son baiser avant de le lui rendre comme il se devait. Son discours si impulsive, quasiment naturel, arrivait à soutirer au visage impassible qu'il offrait d'habitude des sourires d'amusement. Elle avait un vocabulaire très rire et imagé qui ne le laissait pas de marbre. Ce marbre sur lequel leurs bottes s'oubliaient depuis tout à l'heure. Sous l'effet du temps, sa petite compagnie passait pour une vulgaire troupe de routiers qui se serait perdu dans le Berry. Une déroute qui les aurait conduit dans un palais à piller. Mais la maîtresse des lieux leur offrait le gîte et le couvert, un nouveau château à assiéger et à prendre. Offre que le capitaine ne pouvait refuser. Il lui donna le baiser de paix avant de disparaître avec ses brigands, précédé par le valet de la baronne qui devait les conduire à Plaix, une de ses terres qu'elle n'occupait point pour la disposer de la sorte.

Sur les rives de l'Arnon qui baigne la baronnie, entre Lignières et Saint-Hilaire, un manoir dressait ses tours fortifiées, menaçant le voyageur plein de mauvaises intentions ou le vilain qui ne payerait pas la taille. Un ponton de bois offrait une passerelle de fortune pour passer les douves. Léopold ouvrit les lourdes portes du donjon qui barrait l'accès à la cour encadrée des corps de logis. Le château fut investi. Et déjà, la bannière des Ambroise flottait au sommet de la tour principale pour être vue de tous. Plaix était désormais sa seigneurie et il s'y installa. Pons n'allait pas y rester longtemps. Attendant que son bain soit chaud, il avait réuni ses gens dans la salle principale. Il se rendrait au mariage sous l'escorte de deux gens d'armes tandis que les autres devraient revoir la défense du château. Le chevalier avait toujours fait en sorte de s'entourer de spécialistes. Si le métier des armes était toute leur vie, ils savaient aussi donner un avantage substantiel à sa compagnie pour une bataille quelconque. Charpentiers, forgerons, maçons, terrassiers... Ici, le capitaine préparait un siège si sa cousine souhaitait le déloger.
    – Si le donjon est fort, commença-t-il. Il ne pourra supporter une attaque surprise par l'accès que donne la passerelle. Il tomberait sans coup frémir. A défaut de herse pour renforcer la porte, un pont-levis isolera le château. Le bois ne manque pas dans ces contrées. Renforcez aussi les murs par des hourds !
Les travaux avaient déjà commencé, la forêt s'éclaircissait sous les coups sauvages pour fournir à ses projets militaires et approvisionner la bâtisse en bois de chauffage pour l'hiver. Juché sur son destrier, il observait un peu avant de partir pour Lignières. Il se sentait propre, et son escorte l'était aussi. Les deux cavaliers qui l'accompagnaient pour l'occasion tenaient chacun une bannière et portaient une livrée à ses couleurs. Éperonnant sa bête, il chevaucha avec panache vers la chapelle. Étonnamment, le chevalier dédaigna la grande porte où se massait la foule d'invités. Il se présenta devant le presbytère et envoya un de ses gens pour prévenir la baronne de son arrivée, souhaitant lui parler au plutôt de son avenir, de leur avenir... Pons d’Ambroise était vêtu d’un large mantel garance, semé de roses cousues de fil d’argent, et doublé d’hermine, ainsi que d'une armure de parade.
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L'Hiver vient !
Lanceline
Ce fut Miette qui la tira de son cauchemar en amenant la lumière dans la chambre.
Elle sursauta et se redressa immédiatement. Puis Suzane fit son entrée avec un grand sourire.
La Balafrée se contenta de regarder droit devant elle. Barbarian était là. Il était là, devant elle, et la suppliait. Et elle, elle lui riait au nez. Et plus l’homme l’appelait au secours, plus elle riait. Avant que Gastar ne s’approche. La suite était trop horrible, mais le drame se rejouait devant ses yeux.
La voix de Suzane lui parut lointaine, trop lointaine. Elle ne bougea pas. Sa tête lui semblait lourde, elle n’osait pas la secouer de droite à gauche. Et si jamais elle tombait de son cou, et se mettait à rouler sur le sol ?
Était-ce le froid qui venait de s’engouffrer dans la maison de la rue des Violettes ou la vision qui la fit frissonner ?
Enfin, Lanceline eut une réaction.
Elle regarda sa servante qui ne bougeait plus.


- Chercherais-tu à me tuer ?

Sa voix était un mélange de stupéfaction et d’incompréhension. La servante allait protester. La Blonde ne lui en laissa pas le temps et se leva.

- Tu sais autant que moi quels ravages cela peut causer si j’en abuse.

Toujours figée, la servante acquiesça.

- Si tu désires être libre, je ne t’ai jamais retenue et tu le sais. Simplement, je pensais que…
Mam’zelle, ça a jamais été mon intention. Vous l’savez. Arrêtez de dire des idioties, vous d’vez vous habiller. Vous allez être en retard sinon.

La Blonde acquiesça, se laissa faire. Pensive, elle ajouta :

- Ce serait pourtant un moyen de rejoindre Bar… Hmpf !

La servante venait de trop serrer les lacets du corset, ce qui eut pour conséquence de faire taire la Valdesti.
Elle n’ajouta plus rien.
Mit simplement une cape sur ses épaules –la neige, c’était joli, mais froid– , et s’apprêta à partir.

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Ambre..
Descendant de leur calèche, les deux filles du futur marié s'approchèrent main dans la main de l'église, suivie par leur demoiselle de compagnie. Vêtue chacune d'une robe semblable, l'une couleur prune pour Ambre, l'autre d'un rouge très doux, pour Rose. Toutes les deux se faufilèrent parmi les invités pour se placer le plus près possible de l'autel, et elles ne se gênèrent pas pour s'installer en plein milieu du banc de devant. C'est que c'était le mariage de leur papa, et il était hors de question de rater ça ! Toujours fâchée cependant, Ambre guettait l'apparition de son frère ou de son père... Et, avec un petit pincement au coeur, elle se demanda si leur maman viendrait aussi.
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Johanara
Frétillante, Johanara virevoltait ci et là , exaspérant sa suivance qui cédait volontiers à ses caprices en ce jour béni.

Les demoiselles autour d’elle l’exhortaient au calme, la priant de laisser son poste d’espionnage. Danae usait même d’arguments majeurs !


Mais , triple buses! A-t-on jamais vu une future mariée assise! Je trépigne moi Mes dames !! J’exulte! Je n’en puis plus! Duchesse laissez mon bras vous me l’engourdissez !! Lâchez où je pourfends la porte de la sacristie !

Mimant un geste ample du bras vers la porte d’une épée imaginaire , on la houspilla tant ; de peur qu’elle ne déchire sa robe, qu’elle arrêta ses pitreries non sans renâcler avec ardeur.

Cette couronne glisse et bon dieu qu’elle est lourde. Mais voyez ces boucles!! Yzie!! Mes peignes d’ivoires ne tiennent pas!

Elle jugea sa coiffure disgracieuse à force de contempler son reflet dans le grand miroir de Venise ornant la petite porte basse à châssis dorés.

Il faut absolument arranger ça! Je ne me montrerai pas en l’Eglise avec pareille tignasse. Comment ça pas le temps? J’exige et j’ordonne qu’on m’arrange cette débâcle sur le champ! Mathildeeeeee !!!

On retira les épingles à sa lourde crinière de peur de subir les foudres d’une ire incommensurable, on la repeigna en maugréant que si la cérémonie débutait sans qu’elle n’ait mise présentable, elle aurait l’air peu fin, et qu’un retard pour cause de coquetterie mal placée ce serait un affront pour le Curé, le promis et tous les invités.

N’y voulant rien entendre , Johanara insista , trépignant devant le miroir, la lèvre boudeuse jusqu’à ce que ses amples boucles rousses nimbe à nouveau de clartés rubescentes son doux minois aux traits fins et réguliers.

Mais la demoiselle ne s’arrêta pas là. Rongée par une furieuse impatience, elle changea moult fois de parures, gignant tantôt ses rubis tantôt ses diamants , si bien qu’au bout d’une heure , laquais et chambrières agonisaient, haletants et essoufflées , la mine rougeaude à force de faire maintes allers retours entre le Castel et la petite Chapelle perdue au milieu des grands chênes et qu’un certain Jocelyn novice en la maison d’Ambroise, rendit son tablier, pestant contre une maîtresse aussi exigeante que tyrannique et que Johanata manqua d’assommer à coups de croix aristotélicienne, cette dernière ornant le mur de la sacristie.

Retournant à son poste d’observation, elle pesta à nouveau.


Que fait le Cureton ? Et Balian ? Va-t-il arriver en bon dernier le bougre ? Mes filles sont seules comme des perdues, n’est til pas venu avec elles ?

Regard bienveillant sur les jumelles Rose et Ambre. Cette dernière aurait certainement moins souffert de l’absence de sa génitrice si elle avait pu croiser les grands yeux débordants d’amour qui la couvaient.

Ou sont mes enfants? Alexander ?Et Jade ? Ou est-elle ? Sa nourrice est-elle arrivée ? Oh je ne vois rien avec cet énergumène gigantesque qui est debout ! Oh c’est le valet de Nathan. Mais ??!!! Il tient la main de ma fille Daria ??? Oh ! Ah !!! L’infâme !!!!!

Elle n’eut que le temps de passer une boucle rousse en dehors de la tenture en hurlant :

Nathan pourfendez le !

Que ses amies la prirent par la taille pour l’éloigner de l’autel et la ramener à la raison.

Mais ce pourceau de Gael !!! Que fait-il avec ma fille… ??? Elle était dans ses bras !!!!

Un verre il me faut un verre ! Ce lombric malfaisant ! Ce rat nauséabond ! Ce miasme des marais, ce…


Cet adorable garçon… Que n’avaient-ils pas flirté ensemble du temps où la belle Johanara avait encore l’insouciance d’une jeune pucelle et qu’elle passait ses après-midi à guetter le retour de son cousin pour faire les 400 coups.
Que n’avait-elle pas fait sonner maintes et maintes fois la clochette de cuivre pour voir apparaître le valet, jeune homme timide et pataud à la carrure colossale…
Osait il flirter avec sa fille aînée à présent ?

L’orgueuil lui piqua. Daria était encore bien jeune mais sa beauté promettait d’être exceptionnelle une fois la fleur éclose.

Il se pouvait que dans quelques années, lorsqu’on parlerait de la Divine Ambroise, il ne s’agisse plus d’elle. Un coup d’œil au miroir la rassura. Ses yeux de jade ourlé de miel, cette bouche charnue au creux de cupidon en forme de cœur, cette chevelure massive et brillante d’un roux cuivré et profond…

Oui dans ce conte ci, la marâtre, ou la Madrastra comme l’appelait Euzen, resterait la plus belle.

Et d’ailleurs elle allait s’en assurer :


Oh je vais la tondre ! Parader comme cela à 13 ans ! Au bras d’un domestique ! Je vais la tondre, l’enfermer dans une tour, la faire garder par 7 nains !
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Vera.
[Quelques semaines avant le Jour J à Limoges]

Taverne les FrAmboize chez la Baronne & la Jade.


Parce que l'amitié qui se soude avec quelques bouteilles, puis des délires éthyliques que seule la baronne de Lignières peut provoquer c'est sacré.
Peu importe que je sois une gueuse de la cambrousse de Tulle, anciennement ermite, cette noble rouquine a réussi à me sortir de ma torpeur. Si bien, qu'en quelques mois l'idée de fuir le Limousin avait totalement disparu de ma caboche, laissant place à une joie de vivre que je ne connaissais pas. C'est que la rousse avait le chic d'animer la bonne capitale qu'est Limoges, et j'avoue que son alliance avec la famille des Navets (un peu plus simples que dire Monbazont Navailles faut le dire, merci à la rousse créatrice de surnom) était parfaite. Dans un premier temps, elle m'a proposé de la servir en tant que nourrice, j'ai pu rencontrer ses enfants, les grands, puis la petite dernière qui m'a quelque peu chamboulé l'esprit, Jade Lucie, petite chevalier en devenir, rempli de malice. Très rapidement, j'ai brillé par mon absence et par mes longues périodes de "coma éthylique ou décuve", et malgré ce défaut de ma personne, la baronne me réservait une surprise. Ce jour dans cette taverne, elle me tend un paquet. Je le déballe à la hâte, un cadeau , bon c'est loin d'avoir la forme d'une bouteille, mais je suis sûre que la baronne a bon goût! Je déballe rapidement le paquet, puis en sort une magnifique robe, tissus de couleur violet.

Idée tout aussi délirante que de me retrouver complètement bourrée à 7 heure du matin!


- le 7 décembre Véra, vous n'avez pas oublié vous êtes une de mes demoiselle d'honneur! C'est votre robe, n'allez pas la tâcher.

- han marci! L'est magnifique hé!

Oui! Lorsque Balian verra la facture des robes!!!


J'hésitais à l'enfiler toute de suite, le rappel concernant le prix du présent me fait réfléchir.


-humpf, je suis persuadée que le mariage est fait à crédit, le Balian attendrait que votre fameux héritage soit débloqué pour payer toutes les notes.

L'idée me fait bien marrer. C'était crédible n'empêche, depuis le temps qu'elle nous causait de cette richesse scellée par la volonté de sa vielles tante de la voir remarier pour pouvoir accéder au Jackpot. Bientôt cette prophétie allait se réaliser. La rousse allait épouser le moustachu et on pourra dire "ils se marièrent et eurent plein d'enfants", quoique leur mariage allait être le début d'autres aventures c'était sûr.


Cela ne m'étonnerait pas!

-Au pire baronne, on pourrait utiliser les robes, puis par la suite les rendre à la couturière en nous plaignant qu'elles n'étaient pas à nos tailles tout ça. On demanderait le remboursement.

Dans ce cas, ne la tâchez pas!

-voui hein. Pour éviter toutes tentations, je la remballe, puis vous me la garder au chaud, en sécurité, dans la propreté, loin des bouteilles, chez vous, je la récupère le jour du mariage picétout hé!

A l'approche du mariage, petite piqure de rappel par la baronne, je me devais d'être présente pour le top départ, toute la smala et les convives devaient se rendre au Berry. J'avais fait une promesse, être présente, ne pas me défiler, pour la tenir je devais rester plus ou moins sobre.

En route pour Lignières, coche 2? 3? euh 7?
Les damoiselles d'honneur dans un coin, les bonhommes dans l'autre, les témoins dans l'une, les valets et autres plus loin, ça en faisait un drôle de convoi. On peut dire que ça bouchonne sur les routes du Berry!



[Jour J à Lignières il s'en est passé des choses, il s'en passera encore!]

Dans les couloirs du castel ça se bouscule, le monde est en effervescence.
Je suis un peu larguée, puis je me laisse entrainer par le cortège des suivantes et valets, passage oblige par la cuisine, je fais la pique assiette, oui la journée s'annonce joyeuse et longue. Le monde s'applique à tout préparer, tandis que les messes basses fusent, entre quelques levée de coude du matin, je laisse mes esgourdes grappiller quelques rumeurs , d'ici et là, je manque à m'étouffer en apprenant que la baronne a tenté de mettre fin à sa vie la veille. J'abandonne mon poste de commère, pour partir à la recherche de la Reine du jour, qu'a voulu jouer à la "baronne trépassée" , il s'agissait de mettre la main dessus, puis sur Jade, qui devait sans doute être pas loin de la nourrice Kerry.

Une minute! Je n'étais pas encore prête! J'étais sortie robe de chambre, comme si j'étais toujours en mode chômeuse du jour. Je longe les murs me faisant toute petite, puis me retrouve rapidement dans ma chambre, à tenter d'enfiler correctement la robe si précieusement gardée. En ce qui concerne la coiffure, ça pouvait bien attendre d'être à l'église non... seule j'allais pas m'en sortir avec ma tignasse.

Je suis les gens, l'air toujours égaré, je n'avais qu'à rester grouper avec les autres au lieu de me disperser la veille, pour tout dire, je n'avais pas pu passer la soirée avec la baronne, sans doute que j'ai participé au début de la beuverie, mais j'ai pas tenu le coup, la route, la fatigue, j'avais une tonne de sommeil à récupérer , pour être bien éveillée aujourd'hui.

Profiter du départ de quelques personnes pour la chapelle, pour taper l'incruste et éviter par la même occasion de me perdre à nouveau.
La neige boueuse aura eu raison du jupon de la robe, faudrait que je donne de dos à la baronne afin de ne pas l'agacer, quant aux invités, je verrais bien comment m'adapter à la situation, si j'arrache le morceau crasseux de la robe, on y verra que du feu?
Enfin, le son de la voix de la baronne se fait entendre, parait-il qu'elle râle ? C'est excellent, c'est bon signe! Elle est en vie!
J'oublie rapidement l'état de la robe et salut l'assemblée, d'une révérence maladroite, la robe était classe, j'devais être classe aussi...pour se faire fallait-il que je ne n'ouvre point le bec?


- Baronneuh, le *hips* bonjour vous êtes magnifique! Resplendissante , parfaiteuh! Voyez , je suis point en retard, j'ai tenu parole*hips*!

Je regarde autour de moi, ayant loupé la raison de la montée de nerf de la mariée. Je cherche à soulager ma curiosité.


Oh je vais la tondre ! Parader comme cela à 13 ans ! Au bras d’un domestique ! Je vais la tondre, l’enfermer dans une tour, la faire garder par 7 nains !

- Quoique vous vouliez tondre baronne, cela attendra la fin de la cérémonie qui commencera sous peu!*hips* Détendez-vous!

M'éloigne un peu, pour revenir avec un verre à la main. On pourrait bien penser que c'est du lait, m'enfin la baronne avait besoin d'un remontant!

- Tenez, une seule gorgée baronne, le reste je le termine*hips* s'agirait point de vous rendre minable tout de suite.

Je me tourne vers Elea que je cherche depuis quelques heures aussi, la salue d'un sourire niais.

- damoiselle Elea! Parait-il qu'on sera côte à côte vous et moi, ma première fois, en donzelle d'honneur hé, si j'puis m'accrocher à vous pour ne pas flancher... c'est que j'ai un léger coup dans le nez, mais ça passera.
Azrael.
[Jour J, Quand il faut y aller... ]




Il semblerait qu'Azraël ne soit pas " sociable", au grand damne de son entourage.
Sa capacité d'écoute et son empathie en ont très rapidement fait une jeune homme à part.

La solitude, son refuge.

Où comment une gamin, à la base très sociable devient solitaire.
A l'heure où ses nuits ne devraient être peuplées que de jeunes femmes, il n'entrevoit que des ombres. Quand sa principale préoccupation devrait être le choix de sa prochaine conquête, son esprit vagabonde. Loin. Loin de tout ces gens qui disent oui en pensant non, de ceux qui sourient à l'extérieur en hurlant de douleur intérieurement. Loin de toute civilisation. Seul. Pour ne plus ressentir.

Les gens se rendent-ils comptent qu'ils dégueulent leurs ressentis rien qu'en l'approchant ? Certes non, il se plait à croire que dans le cas contraire, ils le protégeraient. Mais peut-on ne plus penser ?

Pensées malsaines d'un mari qui trompe sa femme.
Colère d'un enfant abandonné.
Epouse éplorée d'un mari absent.
Mensonges. Toujours. Les gens se mentent et Azraël se gorge à contre coeur de leurs émotions.

Rapidement il lui a fallu comprendre que la vie en société serait compliquée. Les années lui ont appris à garder ses distances, mentalement. Mais ce " don" ne le quitte pas, et son poids commence à se faire sentir. Le visage presque adulte accuse la charge de ce fardeau. Pourtant il est décidé à faire un pied de nez au destin, à ne plus subir, à se prendre en main.

Aujourd'hui, c'est décidé, est le premier jour du reste de sa vie. Aujourd'hui ses cheveux verront la lumière, son visage sera visible de tous.
Aujourd'hui, le farouche apparaît en homme ordinaire et non plus en hermite.


Les premiers pas au levé du soleil ont été les plus aisés, la fraîcheur l'enveloppait et le contenait dans ce monde " à part". Sa bulle était en place.
Puis vint l'heure du marché, les artisans tels des fourmis remplissaient leurs étals. Heureux, impatients, fatigués, tristes. Le regard se faufilait des uns aux autres sans jamais trop s'attarder et pourtant... il ressentait.


Sa respiration se fait lente, son allure mesurée.

Aujourd'hui, c'était son premier défi, il devrait parler à quelqu'un, sans s'imprégner de ses émotions, parler. Seulement parler. Et l'accompagner à un mariage.


Sans trop penser à ce qui suivra, le jeune homme frappe à la porte.
Matouminou


A LA GUERRE COMME A LA GUERRE OU ON S'DEBROUILLE COMME ON PEUT!!

Bon, ben voilà, ils étaient comme deux idiots près de la carriole, dans le parc du domaine de la Baronne. Pourquoi, mais pourquoi n'avait-elle pas demandé à lire cette invitation? A tous les coups, il y aurait eu le nom de l'église où se déroulait le mariage.
Et elle n'était pas habillée, en plus, du moins pas convenablement. Alors, elle dit à Stromb en fouillant dans une malle:


- Bon...pas le choix chéri, tu vas surveiller en me cachant, je vais devoir m'habiller dehors!!

Et elle lui tendit une couverture, lui expliquant qu'il devait la tenir devant elle, de façon à faire paravent. Elle ouvrit plusieurs malles, fouilla en râlant tout ce qu'elle savait, pour finalement arrêter son choix sur une magnifique houppelande confectionnée par son amie et couturière Alienor.

Elle se déshabilla, c'est à dire qu'elle enleva tout, jusqu'à ne plus être qu'en corsage et jupon. Elle fit vite car il faisait froid tout de même, rappelant de temps en temps Stromb à l'ordre:


- Tends bien la couverture, et au lieu de me regarder, surveille que personne ne vient...arffff...je crois que je vais tomber raide morte de froid.
Je te retiens avec tes plans..je suis sûre qu'on va être en retard en plus...haaaannn...chéri?? aide moi...


Se tortillant, se contorsionnant et sautillant sur place, elle enfila sa houppelande, ce qui n'était pas chose aisée, d'abord parce que la toilette était un poil sophistiquée, parce que les dentelles s'étaient, exprès pour la contrarier, emmêlées, et parce que les lacets qui constituaient le devant de la houppelande avaient pris un malin plaisir à ne pas être de longueur égale. Et surtout, elle avait toujours eu l'aide de sa fidèle servante Suzon, mais dans la précipitation du départ, et l'organisation de la smala restant à la maison, il avait fallu s'en passer. Tout comme Stromb avait décidé que c'est lui qui ménerait la carriole, expliquant qu'il conduisait cent fois mieux que Clément, le cocher,...orgueil du mâle tenant les rênes...

Elle n'avait rien dit, il y avait belle lurette qu'elle avait cessé de tenter d'expliquer à son volcan, qu'elle était noble, et qu'en tant que telle, elle avait du personnel. De toute façon, il n'en faisait qu'à sa tête. Et, elle devait l'avouer, elle aimait cette fantaisie...en même temps, elle aimait tout chez lui, donc, inutile d'esssayer de trouver en elle une quelconque objectvité.

Elle fut enfin prête et pas peu fière d'avoir réussi à être présentable. En plus, à force de se bouger, elle avait à peine ressenti le froid.
Restait à voir quelle tête elle avait. Elle sortit un miroir, et le tendit à Stromb:


- Chéri? tu tiens bien droit ce miroir devant mon visage, tu ne trembles pas hein??


Et c'est ce qu'il fit, et là...le drame..elle poussa un hurlement:

- HAAAAAAAAANNNNN, tu as vu la tête que j'ai??? AHHHHHHHHHHH...


Elle lui lança un regard noir, oubliant qu'en y réfléchissant, il n'y était pas vraiment pour quelque chose, quoique...si, c'était de sa faute!!

Elle attrapa son nécessaire à ravalement de façade et entreprit de rectifier quelques bricoles..une poudre blanche pour atténuer la rougeur écarlate qui avait envahie ses joues, rougeur sans doute due au froid et aux efforts. Et elle râlait, parce qu'elle n'était pas vraiment adepte de ce genre d'artifices. Elle se mordit les lèvres jusqu'au sang pour les faire paraitre plus rouges. Une petite touche par ci par là...un mince trait de mascara sous les yeux pour en faire ressortir l'éclat et le tour fut joué.

Aux cheveux maintenant, il lui fallait de l'aide, elle regarda Stromb, plissa des yeux et lui tendit la brosse:

- A toi de jouer...150 coups de brosse...pour que mes cheveux retrouvent leur brillance...

Puis, en faisant une petite grimace, elle ajouta:

- Et j'entends par coups de brosse...brosser les cheveux...hein? au cas où tu aurais eu une autre idée...

La précision s'imposait, son volcan étant facétieux même dans les situations les plus sérieuses, d'ailleurs il n'avait plus ce mot à son vocabulaire depuis un moment.
Elle se tourna donc, lui présentant sa longue et lourde chevelure qui tombait en cascade jusqu'en bas de son dos.
Axel2fersen
Le mariage de Balian , round2...

La dernière fois , la dauphinoise n'avait pas compris ce qu'il s'était passé, tout semblait pourtant aller de soi , être dans l'ordre des choses, depuis le temps qu'elle attendait ce jour, et elle s'était bien douté ne pas avoir été la seule. Puis la cérémonie avait commencé et tout était parti à volo. Les invités étaient demeurés le bec dans l'eau et les fiancés n'avaient jamais échangé leurs consentements...
Cette fois , Axel espérait que Balian avait fait son choix et le bon, elle ne connaissait la baronne de Lignière que pour l'avoir croisée à maintes reprises en Bourgogne à l'atelier des doigts d'or, mais ce point là était en lui seul un excellent point pour la future épousée. Au moins, il allait etre hors de question de subir une mariée à la robe horrible. Celle-ci serait belle et raffinée . Si la cérémonie était assommante , la blonde pourrait passer son temps à détailler la vesture majestueuse et tenter d'en découvrir l'auteur .


Pour l'heure , il lui fallait se préparer, Thibérian lui avait promis de la rejoindre mais elle n'avait pas de nouvelles de son cher et tendre , contraints et forcés de mener le navire ducal . Il serait , s'il avait pu se libérer probablement en retard, et pour l'heure ce n'était pas son cas à elle!! Oh miracle!

Suzanne l'aidait à s'apprêter , sans oublier de bien faire comprendre à sa maîtresse qu'elle avait dû se laisser aller dernièrement car , la tenue choisie était bien plus juste que l'hiver précédent. La baronne avait répliqué par une phrase cinglante , qui impliquait des gages de fin de contrat et un retour à la fange, pour la vipère à la langue crochue. Ce qui lui avait voulu un resserrage de corset sans ménagement de la part de son habilleuse , qui bien que risquant le bâton pour pareil outrage , avait satisfait ainsi son envie de vengeance suite aux menaces à peine masquées de la Irissarri.

Le résultat après quelques heures était plus que convenable , la robe confectionnée par Clarinha sur un modèle de la noblesse portugaise était toujours aussi splendide , l'or et le pourpre était merveilleusement mêlé. Le délicat filet d'or enserrait sa tête sur des cheveux laissés pour l'heure lâchés dans son dos .



La femme de chambre se mua alors en camériste pour brosser longuement la chevelure soyeuse et la discipliner puis , alors qu'elle allait enserrer les boucles dorées dans un carcan d'épingles , elle suggéra à sa patronne de ne porter que sa toque pour couvrir sa tête tout en laissant la longueur flotter sur son dos. La dauphinoise acquiesça sans mal, d'autant que si Suzanne parvenait à faire des miracles avec les cheveux, ce n'était pas sans mal, la délicatesse n'étant pas son fort! Elle enfila son manteau bordé d'hermine et d'or , glissa ses mains dans son manchon de fourrure et s'inclina pour laisser à la servante le soin de fixer la toque immaculée sur sa tête. Le soleil des Irissarri ornait la tenue entière , et c'est plus que satisfaite de sa mise qu'Axel se dirigea vers le lieu de la cérémonie.



[Cheffe Aldraien
Retrait des images car celles-ci dépassent la taille autorisée sur les Arpenteurs, Cf Règles d'Or. Merci de les relire & bon jeu.]

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Béanours forever!
Sirbalian
Veille du mariage...

Des minutes... des heures.. qu'il chevauchait sur Tonerre sans trop savoir ou il allait. Non seulement il ne connaissait pas le Berry mais en plus il faisait un temps pourri à ne pas mettre un chien dehors ! Du brouillard, une pluie glacée ou plutot de la neige fondante, randant les routes de campagne boueuses et glissantes à souhait.

Il dégoulinait déjà et le froid se faufillait à travès ses habits pour venir lui geler les os. Si la fuite lui avait permis de laisser sortir toute cette rage qui l'habitait.. à présent, le temps semblait vouloir lui glacer le sang.

Alors que Tonerre passait du grand galop au petit galop pour finir au trot, Balian lui, additionnait les raisons de faire demi-tour pour retrouver les siens. Evidement qu'il n'avait pas réfléchit, si son fils était grand et venait de se marier.. il ne pouvait abandonner ses filles.. ses prunelles.. Elles que leur mère avait déjà abandonné.
Et puis, il y a des tas d'autres raisons.. Les plus terre à terre.. il est Juge du Limousin & Marche et ne peut partir ainsi sans prévenir, Il a ses cochons et sa boucherie à faire tourner aussi. Et puis.. la famille, la sienne et celle de Joh.. et Jo..

Alors que sa monture est au pas à présent, il pense à elle..
A tous les préparatifs dont elle s'est occupée, aux bijoux, aux robes, à la décoration, au banquet.. aux invitations.. Il ne peut pas fuir.. l'abandonner ainsi..

Mais surtout il n'a pas envie de lui faire cette humiliation, c'est trop tard.. le mal est fait.. Il faudra bien le lui avouer tot ou tard.. Il l'aime !
Et là à nouveau il peste de rage. Descandant de sa monture pour l'attacher à un arbre, il sort ensuite son épée de son fourreau et commence à s'en prendre à un autre arbre, lui donnant des coups de lames, essayant de le fendre, y allant à coeur joie.
Le brun y met toute sa rage, et chaque coup est une dépense d'énergie énorme, il ne calcule rien.. il s'épuise...

Il s'arrête le souffle court, après avoir balancé son épée un peu plus loin. Les mains sur ses cuisses, il relève la tête, et là ses cheveux mouillés forment un rideau qui l'exaspère un peu plus. Ni une ni deux, il attrape le poignard que sa promise lui a offert et s'en sert pour couper ses nattes lourdes de pluie, les attrapant une à une, tranchant dedans n'importe ou. Et à chaque coup de lame.. il se sent un peu allégé, alors il continue et coupe tous ses cheveux, mèches par mèches qui forment à présent des boucles...

Son oeuvre est finie.. sans vraiment savoir pourquoi il se sent mieux. Assis par terre dans la boue, contre l'arbre, son corps se met à trembler. La nuit est venue sans qu'il ne s'en rende compte, heureusement la lune est là pour éclairer la campagne.


Mais quel imbécile ! Bougre d'idiot !! Triple buse !!
Espèce d'andouille ! Qu'est ce que tu fais là ???


Pas question de rester ici une minute de plus, il lui faut faire demi-tour au plus vite et espérer ne pas se perdre en chemin pour arriver à temps au mariage !
Et vu son état.. il lui faudra se laver completement pour enfiler une tenue convenable.
Heureusement tonnerre, lui, a profité de l'enervement de son maître pour se reposer un peu et arracher quelques herbes, espérons qu'il soit enclin à galoper sans s'arrêter jusqu'à Lignières...


Allez mon bon ! Taioo ! En route pour Lignières !
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Stromboli
Mais qui est-ce qui m'a fichu une femme pareille ??

Stromb râlait en tenant la couverture autour de Matou.

Tu pouvais pas te changer au phare ?? Regarde moi c'est déjà fait, ça va plus vite et pas besoin de se mettre à poil au milieu de nulle part pommés en plein Berry, y'a pas à tortiller du cul !

Et vas-y qu'elle s’emmêlait dans sa houppelande de luxe, entre les dentelles, les lacets et tout les machins qu'il n'y a bien que les femmes pour porter et s'empêtrer dedans. Il aurait bien aimé lui donner un coup de main, mais pas sûr qu'elle ait bien apprécié qu'il lâche la couverture...

Ben non je peux pas t'aider ! J'ai les mains prises ! Pfffff

Il cala un bout de couverture entre ses dents et l'aida de sa main libérée, manquant au passage de tout faire tomber...

Humfff... 'Oila ché bon là !

Puis se fut au tour du miroir qu'il fallut tenir. Il soupira et obtempéra, se demandant toujours comment il avait fait son compte pour tomber amoureux de la plus chiante. Mais voila, là maintenant c'était trop tard, il l'avait dans la peau. Rhaaa !!

Citation:
- HAAAAAAAAANNNNN, tu as vu la tête que j'ai??? AHHHHHHHHHHH..


Et en plus, elle osa lui lancer un vieux regard de reproche ! Il ouvrit de grands yeux, voulant rétorquer, se révolter ! Mais tellement soufflé par autant de culot, les mots s'étranglèrent dans sa gorge. Il réussi quand même à articuler, au bout d'un moment :

Arff ! Ben j'y peux rien Jinette si tu as pris la flotte et si t'as la tronche du réveil du lendemain de soirée ! Regarde moi, je suis frais ! Et pourtant j'ai conduis la charrette pendant un bout de temps ! D'ailleurs heureusement parsque si je t'aurai laissé faire on serait à Montpellier ou encastrés dans quelques tronc d'arbres !!

Immédiatement, une petite voix dans sa tête lui rappela qu'il finirait par le payer tout au tard, et qu'il ferait mieux de se tenir sur ses gardes avant qu'elle ne lui tombe dessus...

Et comme toute bonne femme n'ait jamais prête sans un bon coup de peigne, et que la tignasse de Matou était très impressionnante quand ses cheveux n'étaient pas relevés, l'étape fatidique de la brosse arriva.


Citation:
- A toi de jouer...150 coups de brosse...pour que mes cheveux retrouvent leur brillance... Et j'entends par coups de brosse...brosser les cheveux...hein? au cas où tu aurais eu une autre idée..


Pendant un moment, l'image fugitive de finir Matou à coup de brosse passa devant ses yeux... Il s'empressa de secouer la tête pour chasser cette image. Ah non ! Elle était peut-être parfois UN PEU chiante, mais tout de même. Hors de question de l’abîmer.

Il la regarda tout de même en fronçant les sourcils.


Non mais euh ça va hein ! Je suis pas ta boniche ! Et puis je te ferai remarquer que si c'est moi qui le fait, je vais t'arracher la tête et la touffe toute entière !!

Et comme elle s'était tournée, il attrapa la cascade de cheveux et en fit un noeud, que dis-je une boule, qu'il posa sur son crâne et noua, puis piqua le tout de pinces ci et là. Il la fit se tourner et regarda le résultat, explosant littéralement de rire.

Hahahaha !! Un poulpe !! Excellent !!!

Et de se tordre de rire, plié en deux.
Zelgius
Il était une fois en Berry un jeune berrichon qui dormait en taverne. Oui, bon ça commence mal, mais c'est comme ça que la rencontre entre le Champlecy ducal et la Baronne rousse sa Joh chérie avait eu lieu ! Bref, je recommence. Donc, quelques jours avant le mariage l'un de ses "aide-mémoire" lui avait rappelé le mariage de son amie -et soit dit en passant la cousine de son Blond-, il avait donc décidé de mettre sa plus belle couronne et ses plus beaux atours, il devait faire honneur au berrichonnisme de la rousse ! Mais... Rien ne se passa comme prévu ! Aucune de ses tenues ne lui allaient, aucune des couronnes toutes plus lourdes les unes que les autres ne lui convenaient !

Tu vas arrêter de m'enterrer sous toutes tes affaires !?

En effet, en tournant la tête vers la fouine, le Duc Berrichon remarqua que son animal de compagnie avait disparu sous les "décombres" de ses affaires. Mais peut importe, autant continuer ! Et ainsi durant plusieurs heures même... Une fois qu'il eut vidé entièrement la chambre qui lui servait de garde-robe, il n'eut plus qu'une solution.


Violyn, c'est décidé, on sort la tenue spéciale !

Ni une, ni deux le Champlecy ouvrit un tiroir de cette commode qu'il évitait d'habitude soigneusement, tel un caniot évitant comme la peste le bureau de son père. Même si en soit, le Champlecy n'avait jamais fait cette expérience. Où est-ce qu'on en est ? Ah oui, la tenue ! Cette tenue si particulière donc était constitué de fourrure ! Oui, oui, tout à fait de fourrure, en grande partie en tout cas, et avec sa couronne ducale fétiche, son bonnet de Nowel, il ressemblait alors presque à ce vieil homme légendaire... Enfin, il se tourna vers le lit une fois complètement habillé.

Alors, qu'en penses-tu ?

Et non... Il ne parlait pas à sa fouine !
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