Johanara
Chez la Comtesse de la Souche.
Comme toute jeune fille noble, Johanara passait une bonne partie de son temps en visite chez dautres couronnées. Cétait son côté femme du monde, respectée et respectable. Lautre facette se pintait la trogne tous les soirs dans les bouges insalubres de Limoges et jouait avec des cadavres de poisson.
Cet après-midi, la rousse prenait le thé avec cette courge perruquée de comtesse de la Souche. Celle qui avait tapissé ses murs des broderies infâmes de la Baronne.
Elles palabraient. Des ragots, des rumeurs, dont semblait tant friande la De la Souche. Johanara écoutait les jérémiades de la Comtesse avec peu dintérêt jusquà ce quil fut questions de ses récentes fiançailles .
Ma chère Baronne, on ma conté une drôle dhistoire Je nai bien sûr pas prêté foi à ses fabulations ne visant quà ternir votre réputation. Cest comme votre penchant pour la bouteille je suis certaine que cest exagéré ! Nest-ce pas ?
Mais bref. Figurez-vous quil se dit que votre promis vous porte si peu en son cur, quil na pas daigné vous offrir une bague de fiançailles. Jose espérer que tout ceci nest que vils racontars et je gage que la si fière Baronne de Lignières ne souffrirait un mariage sans diamant !
La garce jubilait ! Johanara lui offrit un sourire de façade, tout en dissimulant aux yeux inquisiteurs les mains liliales où ne brillait nul anneau prénuptial !
Et bien Baronne ? Vous ne me montrez pas le joyau qui vous fut offert par votre futur époux ? Dois-je croire aux billevesées qui crachent quil vous déteste ?
La dame de Saint Lys releva fièrement le menton et assassina la perfide de son regard prasin.
Ne dites pas de sottise, votre Grandeur. Mon fiancé ma fait présent dune bague merveilleuse au diapason avec les sentiments quil nourrit à mon égard. Cependant lanneau étant trop large, mon Seigneur la rapporté chez lorfèvre afin que je ne le perde pas. Vous ne connaissez pas ce genre de soucis avec vos palmes bouffies et vos doigts boudinés.
Et paf ! Non mais ! Un biscuit, quelques politesses, et la Baronne décampait, furieuse.
Cest que la vieille pie avait raison ! Depuis des semaines, elle attendait sa bague de fiançailles, en vain.
Il était grand temps de souffler dans les bronches de ce fichu goujon, prince de la goujaterie !
Mais la belle désirait plus. Un simple caillou ne la satisferait pas. Elle voulait piquer son intérêt qui semblait sémousser ces derniers temps. Balian passait le plus clair de son temps enfermé dans son office de juge et lorsquil lhonorait de sa présence, le brun seigneur était froid et prompt aux réprimandes.
A lécouter elle ne ferait ni une bonne mère, ni une bonne épouse, ni une bonne amante.
Alors quelle faisait de son mieux pour élever ses enfants. Quant aux restes, il sobstinait à ériger un mur entre eux.
Il était grand temps de le fissurer Dégratigner un peu le loup solitaire
Comme toute jeune fille noble, Johanara passait une bonne partie de son temps en visite chez dautres couronnées. Cétait son côté femme du monde, respectée et respectable. Lautre facette se pintait la trogne tous les soirs dans les bouges insalubres de Limoges et jouait avec des cadavres de poisson.
Cet après-midi, la rousse prenait le thé avec cette courge perruquée de comtesse de la Souche. Celle qui avait tapissé ses murs des broderies infâmes de la Baronne.
Elles palabraient. Des ragots, des rumeurs, dont semblait tant friande la De la Souche. Johanara écoutait les jérémiades de la Comtesse avec peu dintérêt jusquà ce quil fut questions de ses récentes fiançailles .
Ma chère Baronne, on ma conté une drôle dhistoire Je nai bien sûr pas prêté foi à ses fabulations ne visant quà ternir votre réputation. Cest comme votre penchant pour la bouteille je suis certaine que cest exagéré ! Nest-ce pas ?
Mais bref. Figurez-vous quil se dit que votre promis vous porte si peu en son cur, quil na pas daigné vous offrir une bague de fiançailles. Jose espérer que tout ceci nest que vils racontars et je gage que la si fière Baronne de Lignières ne souffrirait un mariage sans diamant !
La garce jubilait ! Johanara lui offrit un sourire de façade, tout en dissimulant aux yeux inquisiteurs les mains liliales où ne brillait nul anneau prénuptial !
Et bien Baronne ? Vous ne me montrez pas le joyau qui vous fut offert par votre futur époux ? Dois-je croire aux billevesées qui crachent quil vous déteste ?
La dame de Saint Lys releva fièrement le menton et assassina la perfide de son regard prasin.
Ne dites pas de sottise, votre Grandeur. Mon fiancé ma fait présent dune bague merveilleuse au diapason avec les sentiments quil nourrit à mon égard. Cependant lanneau étant trop large, mon Seigneur la rapporté chez lorfèvre afin que je ne le perde pas. Vous ne connaissez pas ce genre de soucis avec vos palmes bouffies et vos doigts boudinés.
Et paf ! Non mais ! Un biscuit, quelques politesses, et la Baronne décampait, furieuse.
Cest que la vieille pie avait raison ! Depuis des semaines, elle attendait sa bague de fiançailles, en vain.
Il était grand temps de souffler dans les bronches de ce fichu goujon, prince de la goujaterie !
Mais la belle désirait plus. Un simple caillou ne la satisferait pas. Elle voulait piquer son intérêt qui semblait sémousser ces derniers temps. Balian passait le plus clair de son temps enfermé dans son office de juge et lorsquil lhonorait de sa présence, le brun seigneur était froid et prompt aux réprimandes.
A lécouter elle ne ferait ni une bonne mère, ni une bonne épouse, ni une bonne amante.
Alors quelle faisait de son mieux pour élever ses enfants. Quant aux restes, il sobstinait à ériger un mur entre eux.
Il était grand temps de le fissurer Dégratigner un peu le loup solitaire
Citation:
A Balian de Montbazon-Navet, seigneur des Lilas,
De Johanara Bérénice dAmbroise, votre promise.
Salutations.
Jose espérer que vous vous portez pour le mieux. Vous ne sortez guère de votre tribunal et lorsque vous vous montrez, vous êtes bien maussade.
Aussi suis-je hésitante à vous demander ce qui me paraît pourtant nécessaire à tout bon mariage.
Quand allez-vous, vous décider à moffrir une bague de fiançailles ?
Connaissant bien lanimal, je gage quil me sera difficile de vous faire desserrer les cordons de la bourse pour mon simple plaisir. Jai déjà eu à quémander hier, une marque daffection de votre part, et après votre refus public de me pendre dans vos bras, jai retenu la leçon.
Dorénavant cest donnant-donnant.
Un diamant contre quelque chose que vous me réclamiez naguère
Vous en aurez pour votre argent.
Jattends donc que vous mameniez chez lorfèvre, à moins que vous ne vous en chargiez seul
*Votre* raturé La Baronne.
De Johanara Bérénice dAmbroise, votre promise.
Salutations.
Jose espérer que vous vous portez pour le mieux. Vous ne sortez guère de votre tribunal et lorsque vous vous montrez, vous êtes bien maussade.
Aussi suis-je hésitante à vous demander ce qui me paraît pourtant nécessaire à tout bon mariage.
Quand allez-vous, vous décider à moffrir une bague de fiançailles ?
Connaissant bien lanimal, je gage quil me sera difficile de vous faire desserrer les cordons de la bourse pour mon simple plaisir. Jai déjà eu à quémander hier, une marque daffection de votre part, et après votre refus public de me pendre dans vos bras, jai retenu la leçon.
Dorénavant cest donnant-donnant.
Un diamant contre quelque chose que vous me réclamiez naguère
Vous en aurez pour votre argent.
Jattends donc que vous mameniez chez lorfèvre, à moins que vous ne vous en chargiez seul
*Votre* raturé La Baronne.