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[RP] Salle du Plaid du Palais Ducal du Duché de Bourgogne.

Aegon
Monseigneur Aegon caressa pensivement son anneau d'or, signe de sa prélature, avant d'emboîter sur les propos du mage.

Ah oui, oui... Vous voulez dire que le Très-Haut est la cause première de toute chose, et que donc, rien n'arrive sans qu'il en soit à l'origine. Oui, c'est très juste.

Déjoignant les mains, il s'appuya sur la cathèdre et avança son buste en direction du pétitionnaire, comme pour lui faire une confidence, le tout en souriant avec amusement.

Le Créateur est notamment à l'origine du libre-arbitre de Ses enfants, les humains. Il est donc la cause première de nos choix, mais il nous en laisse la responsabilité, car après tout, ce sont nos choix. Cela ne signifie pas, bien sûr, qu'il les approuve, ces choix, car alors il n'y aurait ni Enfer lunaire, ni Jugement des âmes ni, au final, de libre-arbitre.

A la suite, le prélat se passa la main sur les yeux d'un air irrité.

Allons, l'Eglise n'a pas de petites ficelles, elle n'en a pas besoin. La Vérité divine brille suffisamment pour éclairer les bonnes âmes, il n'est nul besoin d'artifice pour en augmenter l'éclat, car, mon fils, de telles tentatives seraient de fébriles ombres dissoutes dans un Océan de Lumière.

Mais, dites-moi, de quelle nature sont vos pouvoirs? Je ne vais pas vous donner 2000 écus sans savoir à quel résultat je puis raisonnablement m'attendre, n'est-ce pas? Sont-ce là des habiletés purement mécaniques, des usages d'illusions ou d'effets naturels, ou bien possédez-vous vraiment des pouvoirs magiques surnaturels?

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Letiti
Titi fit un léger mouvement de main en riant comme si Aegon avait fait une bonne blague:

Bien évidemment que l'Eglise a des petites ficelles. une lumière trop vive brule les yeux. De la même façon, un bon artifice permet plus facilement de guider ses ouailles. Comme si tout un chacun pouvait saisir le sens du Très Haut.
Vous êtes un très bon blagueur!


Quelques indices firent enfin chemin au travers les tortueux rouages du Maje. L'anneau, les yeux irrités, l’insistance sur ses pouvoirs....
Oh Titi! T'entends un peu ce que tu raconte à un homme d'Eglise depuis 5 bonnes minutes?!

Le petit bonhomme se racla un peu la gorge et pâlit légèrement. Il devait redresser la barre est vite. Mais en douceur...

Mon père, vous avez milles fois raison.
Le Libre arbitre.
J'en ai d'ailleurs un excellent exemple.
Lorsque le Très Haut vous accorde le don, vous pouvez penché vers la sorcellerie, ou vers la majie.
Je ne vous ferez pas l'insulte de vous développer la différence.


Les consciences du petit Maje se firent entendre à son propriétaire:
Titi mon ami, tu t'enfonce, tu t'enfonce. Dis que ce ne sont que des artifices et on en cause plus!
Oui mais si le pouvoir réside dans la perception, si tu te dévoile maintenant, tu ne vaut plus rien comme Maje.
Mieux vaut être un insignifiant vivant qu'un Maje mort!
Renie ce que tu es et tu es déjà mort!

Raaahh. Titi se prit un instant l'arête du nez entre ses doigts et inspira lentement.

Désolé mon père, un légère migraine.
Mécanismes, illusions, pouvoir surnaturels, voila qui est fort complexe et qui ne peut être répondu par un simple oui ou non.


Une idée, enfin! un léger sourire et une assurance retrouvée s'affichèrent sur son visage:

Mais je vous ai expliqué que la ... euh.. démonstration participerait à la rénovation de la façade d'une église. Il n'y a rien de bien surnaturels la dedans

Et d'afficher un air innocent. Il aurait bien papillonné un peu des cils comme avait l'habitude de le faire Linon en pareille circonstance, mais se dit que ce serait surement mal interprété.


Hé mon père, je vous remercie grandement!
Ajouter de votre poche 2000 écus aux 2000 écus promis par le duché, je dois dire que je suis sacrément ému.
C'est carrément la facade de la cathédrale que je vais pouvoir remettre au gout du jour avec ca.
Pour la plus grande gloire du Très Haut!


Il sourit de toute ses dents, persuadé qu'il avait réussi à se dépatouiller de ce mauvais pas.
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Aegon
Le Porte-Parole planta son regard, quelque chose entre l'indifférence et le glacial, dans celui du pétitionnaire; de quoi le convaincre, sans doute, qu'il ne blaguait point. Il conserva ce visage de marbre aux propos suivants du mage, jusqu'à ce que celui-ci, sortant de ses réflexions avec un mal de tête, n'en revienne à sa "démonstration".

Non, vous m'avez mal compris, je le crains. Il n'est pas question d'augmenter vostre subvention à cette "démonstration", mais d'évaluer si oui ou non je dois en aviser Sa Grasce la duchesse de Bourgogne...

Ainsi, vous me dites qu'il n'y aura rien de surnaturel dans celle-ci... Mais, vous m'avez dit avoir reçu le don. Celui qui vous amène à pencher soit vers la sorcellerie, soit vers la magie. Serait-ce donc à dire que vous ne voulez pas faire profiter vos employeurs de la pleine contribution de vos capacités, lors même que vous réclamez une si forte somme?

A moins, bien sûr, qu'il n'y ai rien de surnaturel à vos dons; qu'il n'y ai rien de magique dans ceux-ci, en somme, et qu'ils ne soient que savantes illusions.


Et pour délier plus encore la langue du mage, le prélat fit signe de la main aux gardes de s'approcher un peu plus.
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Assyr
Tonnerre, bureau du maire, quelques heures plus tôt.



Assyr avait reçu l'ordre du Porte-Parole d'afficher de nouvelles annonces. Comme à son habitude, il prit soin de les lire avant de les placarder sur les portes de la mairie. A la lecture de la première son sang d'Ylfan ne fit qu'un tour. Passablement remonté ses derniers temps, le bourgmestre ne put contenir sa colère. Il frappa fortement sur son bureau du plat de la main.

Par saint Bynarr !!! Ça va pas se passer comme ça ! Ventre-dieu, ils vont m'entendre ! Ah ça, s'ils ont oublié ce qu'est un Ylfan en colère, je vais leur rafraîchir la mémoire, moi !

Il afficha rageusement les deux annonces, puis se dirigea vers l'écurie où il récupéra son cheval qu'il monta plus rapidement que d'habitude. C'est fou ce que l'adrénaline peut effacer les douleurs. Il partit au galop en direction de Dijon.




Dijon, château ducal, devant la salle du plaid.



Ruminant sa colère depuis son départ de Tonnerre, Assyr arriva à grandes enjambées devant la salle du plaid. Il ouvrit avec fracas les deux battant de la lourde porte de bois massif. Il chopa un valet qui eut le malheur de passer juste à ce moment là.

Va donc me chercher quelqu'un du conseil, je te prie. Et, dis-leur qu'Assyr d'Ylfan, le maire de Tonnerre, est furieux et que quelqu'un a intérêt à rappliquer rapidement.
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Aegon
Et le valet de le conduire devant la cathèdre où se trouvait Monseigneur Aegon, en annonçant:

Le bourgmestre de Tonnerre, Son Excellence Assyr d'Ylfan!

Levant les yeux sur le bourgmestre, le Porte-Parole pâlit. C'est qu'Assyr n'avait pas l'air commode aujourd'hui.

Bonjour, Excellence. Que puis-je pour vous?
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Assyr
Assyr suivit le valet jusque devant une cathèdre où se tenait le Porte-Parole qui pâlit à la vue du Tonnerrois. Le maire sentit redescendre sa colère, légèrement. Avoir en face de lui, son ancien supérieur, qu'il appréciait, apaisa son mécontentement. Enfin, presque. Le problème était toujours présent et l'affront était difficilement pardonnable tout de même.

Ah, Excelle... euh Mess.. euh non, enfin, Mon Père. Ce que vous pouvez pour moi ? Hmmm... Puisque c'est vous, qui êtes là, je vais tâcher de ne point m'énerver. Néanmoins, vous pouvez me dire ce que c'est que cette annonce au sujet de la Prévôté, hein ? Et Tonnerre dans tout ça ??? On ne fait plus partie de la Bourgogne maintenant ?? Ah ! ça pour les impôts oui ! hein ! Tonnerre, on sait où ça se trouve ! Mais pour le reste, pffffiout, Tonnerre on ne connaît pas, hein !
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Cassian_darlezac
[A la veille d’une croisade lapinesque.]

La dernière annonce ducale avait fait l’effet d’une bombe, réduisant à néant les quelques jours de quiétude que c’était offert le jeune Prince. Et c’est ainsi que la petite mesnie du seigneur plus l’entendre brailler à s’en cracher les poumons, la crise de nerf pointait son nez.

« Ah ! Elle est belle l’amitié ! J’aurai donné mon âme pour cette femme ! Et voilà, voilà qu’elle me plante un poignard dans le dos !
Bon. Elle m’avait prévenu, mais tout de même. En faire une annonce, la folle, une annonce ! Jehanne la lira sans doute… Rha !
Que vais-je devenir ? Je n’ai plus qu’à entrer dans les ordres, à présent, comme me l’intimait ce petit ecclésiaste en taverne !
Ma vie n’est décidément qu’un champs de ruine et je me noie dans la boue du désespoir... »


Il fallut bien une heure pour requinquer la trépidante Altesse. Et ce n’est qu’une fois bien remonté qu’il décida de prendre le taureau par les cornes, en avertissant la Volpilhat par lui-même.

Citation:
Vicomtesse,
Chère Jehanne,

Je vous écris car ce jour présage d’une bien funeste nouvelle.
Je ne sais si vous avez pris connaissance du dernière amendement du conseil bourguignon ?

Ne vous laissez pas abattre belle amie, je fus également bien ébranlé, mais nous lutterons jusqu’au bout pour mettre fin à cet ignoble acharnement. Je connais la Duchesse, elle est femme de raison, mais sa grossesse fut bien mauvaise conseillère.

Je vous le jure : aucun lapin n’en partira, dussè-je finir moi-même en pâté.

Ma chère Jehanne, demain je m’en irai guerroyer ; souhaitez moi bonne chance !

Cassian.



[Le lendemain.]

C’est d’un pas décidé, que le jeune Corcelles, entré en trombe en salle du plaid, s’avança vers le porte parole. Il tenait à bout de bras cette funeste annonce qui menaçait de mettre à mal tout son projet marital. Laissant à peine le temps au Tonnerois de finir sa diatribe, il le salua ainsi : « Qu’importe les impôts mon brave ! Qu’importe Tonnerre quand la vie de milliers d’êtres innocents est en jeu ! Poussez-vous je vous prie ! »

Avant de s'adresser au porte-parole : « Où est-elle, pardieu, où est-elle ? ! »
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[Seigneur de Corcelles - 17 ans]

[Merci à JD Aymon pour la bannière. ]
Aegon
Le prélat s'apprêtait à répondre confusément au bourgmestre quand déboula dans la Salle le fils du Roy élu, visiblement prit d'une vive agitation, et qui lui hurla dessus au point de l'en faire sursauter si fort qu'il en perdit sa barrette de recteur, qui, tandis qu'il regardait avec consternation et terreur le nouveau prince, lui tomba sur les genoux.

Christos! Qu'est-ceci?

Reprenant contenance par la confiance que lui inspirait son ecclésiastique couvre-chef dument remis en place, il dit d'un ton plus calme.

Mais enfin Vostre Altesse. De qui parlez-vous donc? Et quelle est cette histoires de vies innocentes.

Attendant la réponse du Prince, il appela un varlet à lui pour qu'on aille porter au Conseil un message concernant la pétition tonnerroise qu'il lui chuchota, puis fit signe au bourgmestre d'être indulgent avec l'audacieux jouvenceau, en attendant le retour du varlet.


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Letiti
Le Maje allait répondre quand un tourbillon, non non, deux tourbillon déboulèrent. Il en resta coi, l'index levé en l'air. Il eut même une petit mimique d'admiration pour Monseigneur Aegon qui ne se démontait pas.
Enfin, il devait s'en dépatouiller. D'une voix plus calme que les autres, ce qui n'était pas si difficile somme toute:


Messires, quel bon vent!


Tourbillons, bon vent... ahaaaa, le maje en riait encore tout seul. il toussota pour reprendre contenance:

Mon père, puisque je vous dit que la duchesse Fraude est au courant.
Pas la peine donc de l'en aviser ou encore de me soumettre à un interrogatoire. la décision a déjà été prise vous dis je.


Il se tapota le menton circonspect:

Mais comment répondre à la question qui vous taraude ainsi...
Ce serait crime de le faire en fait.
Soit je vous dit que ce n'est qu'illusion, et alors la merveille retombe comme un mauvais soufflet.
Soit je vous dit que c'est pure majie, et vous me prendrez pour un charlatan bon à enfermer...

Mon père, mon art est un tout, elle s'adresse à votre pouvoir d'émerveillement.
Pensez donc que j'utilise des artifice et croyez que j'use de majie
Je ferai le contraire.
ou inversement!

En voila une bonne solution n'est il pas?


Il était tout content de sa démonstration le petit bonhomme.

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Cassian_darlezac
[Edit pour post croisé avec Letiti.]

Un timide : « Oh excusez-moi père, je voulais pas vous brusquer…’ », sortit de sa bouche quand il se rendit compte qu’il y avait peut être été un peu fort.

Et à peine s'était-il tu que ce drôle d'olibrius portant chapeau, et qu'il connaissait pour être un homme de son père, du moins le croyait-il, embraya sur un sujet auquel il n'y vit goutte. Mais il le laissa parler le temps de se calmer un peu. Une fois que l'autre une enfin fini, il le salua d'un :
« C’est ça l’ami, voilà votre solution ! Maintenant taisez-vous donc, je parle. »

Reprenant alors ardeur, il répondit à la question précédemment posé en questionnant à son tour, portant dans le même temps un œil inquisiteur sur le prélat. « Prenez-vous plaisir à trucider des lapins mon père ? Ne me mentez pas votre nom figure sur cette vilaine annonce ! Mais où est la Duchesse ? Je veux lui parler. » Et tout en disant cela il faisait naviguer l’annonce devant les yeux de son interlocuteur.

Vraiment, quel étrange individu que ce prince…

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[Seigneur de Corcelles - 17 ans]

[Merci à JD Aymon pour la bannière. ]
Assyr
Lorsque le jeune Blanc-Combaz entra en trombe dans la salle, Assyr se retourna vivement alors qu'il n'avait pas encore terminé d'incendier le Porte-Parole. Le jeune blanc-bec s'avançait vers eux un parchemin tendu devant lui. Et ce fut sans gêne qu'il interrompit l'audience du Tonnerrois. L'Ylfan en resta pantois et son caquet fut rabaissé en un rien de temps par le jouvenceau. La bouche encore ouverte, il l'observait en train de brailler des choses incompréhensibles. L'ecclésiastique Porte-parole bourguignon était également décontenancé. Néanmoins, il adressa un regard à Assyr lui signifiant de ne point trop faire attention. Le bourgmestre était sur le point de remballer vertement le béjaune lorsque le Père Aegon prononça le mot magique : « Votre Altesse ». Assyr se retint de justesse, le diplomate refaisant surface. Il s'inclina alors légèrement devant le seigneur de Corcelles bien qu'il n'eut su à cet instant à qui il avait à faire.

Au même moment, le vigneron prit conscience qu'il y avait un troisième homme affublé d'un chapeau fort étrange et dont le discours n'était pas plus clair que celui de l'Altesse. Ce dernier embraya sur une histoire de lapins que l'on voulait tuer. Un instant apaisé, le sang de l'Ylfan se remit à bouillir devant tant d'inepties et de futilités, et ne put s'empêcher de l'ouvrir.


Non mais dites donc ! C'est pour une histoire de lapin que vous interrompez les grandes personnes ? Votre père ne vous a donc pas appris la politesse à ce que je vois. Par saint Bynarr, la jeunesse n'est plus ce qu'elle était ! J'étais là avant vous alors patientez donc. Il y a des affaires plus urgentes à traiter que la chasse aux lapins, merdaille !
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Aegon
Et le mage Titi qui faisait le fin, par dessus le marché. Enfin, il avait bien raison, dans un sens, car il était dans une situation assez délicate, avec les deux gardes à trois pas de lui.

Mmm. Oui, en somme, vous ne confirmez ni n'infirmez rien.


Sentant que seul l'argument financier pourrait lui tirer des réponses supplémentaires, il décida de se montrer persévérant.


2000 écus... 2000 écus, Mage Titi! Rendez-vous compte de la somme que vous réclamez. Il y aurait bien des mairies, poursuivit-il en tendant la main vers Assyr, qui seraient aux anges de voir 2000 écus leur tomber dessus, comme cela.

Aussi, il faut m'en dire plus sur vos talents. Soit vous être un vray mage, soit vous ête un illusionniste. Soit vous pouvez agir en dehors des règles de la nature pour accomplir des prodiges, soit vous ne faite qu'en projeter l'image. Allons, expliquez-moi bien ce que feront ces 2000 écus: ferez-vous potions et sortilèges magiques, réellement magique?
Dans le cas contraire, je suggère que vous révisiez vos charges, elles sont bien trop lourdes pour des effets de carnaval.


Le Prince, brusque et insolent comme l'est la jeunesse pleine d'insouciance et d'inconscience, revint à la charge. Tandis que le prélat supportait patiemment qu'on lui fisse balancer l'annonce sous ses yeux tout en se massant les tempes, il répondit.

Je ne nie rien. J'ai en effet rédigé cette annonce pour Sa Grasce. Le parchemin est fabriqué à partir de peaux de Joinville, vous aimez?

Allons, allons, il n'est pas question que j'aille chasser le lapin, j'ai fort à faire ici et je n'ai jamais été bon veneur. Pourtant, j'en aime la viande, et d'autant plus lorsqu'elle est cuisinée. Vous ne voudriez tout de même pas que l'on mange la viande sur des lapinous encore frétillants!


Un éclair de commisération pour le lapin imaginaire qui venait d'apparaître à l'esprit de Monseigneur Aegon, dévoré par une duchesse Maud aux longues dents et aux griffes acérées, passa sur le visage du Porte-Parole.


Edit:

Et là... catastrophe. L'audience du jour au Plaid commençait à dérailler, on avait prononcé un juron: signe certain que le Porte-Parole perdait la main et qu'il fallait promptement naviguer les uns et les autres pour éviter tout débordement. Heureusement, les gardes avancés pour intimider le mage Titi le protégeraient en cas d'émeute.
Souriant mielleusement au prince, et regardant le bourgmestre d'un air qui voulait dire: "voyez ce que je dois endurer", il enchaîna.


Oui, c'est que l'affaire de Son Excellence est importante, n'est-ce pas? Cela concerne aussi une annonce d'ailleurs. Sans doute un malheureux oubli, que je n'avais pas remarqué lors de la rédaction. J'en suis fort marri, d'ailleurs, car il n'y avait là aucune volonté de blesser les sujets tonnerrois de Sa Grasce, qui les tient en haute estime.

J'ai envoyé quérir un correctif au Conseil.

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Cassian_darlezac
S’il avait déjà oublié l’homme qu’il avait interrompue en premier, celui-ci revint à la charge. Cette fois il prit un peu plus le temps de l’observer et de l’écouter. Malencontreusement le pauvre avait du mal comprendre, s’excusant au passage, il lui précisa donc quelle était sa doléance. « Excusez-moi l’ami si je fus un peu rude. Nous sommes tout deux bien d’accord, et ça me plait que quelqu’un pense comme moi. Je ne manquerai pas de vous faire signer ma pétition plus tard. Car oui, mon père, il est des affaires plus urgente à traiter que la chasse aux lapins, leur sauvegarde par exemple ! Et je suis fort déçu que la Duchesse ne le vois pas ainsi. »

Toutefois, le père Aegon, en bon diplomate, sut bien vite détourner la conversation, et il faut dire qu’avec le jeune Blanc Combaz s’était chose aisée.
« Ah ? Du cuir de Joinville ? Ma foi, ce n’est pas trop mauvais. Après je ne sais guère si je l’utiliserais pour mes correspondances privées, ça fait un peu rustique tout de même, non ? D’ailleurs un ami à moi, qui était autrefois Vicomte d’Ambert -le pauvre a aujourd’hui mal tourné et vagabonde sur les chemins- fabriquait lui aussi du papier, enfin il s’agissait de quelque chose de plus raffiné. Le fait est qu’à présent il ne lui reste plus grand-chose à espérer et si un jour il retrouve la raison, je vous le ferai porter, promis. Je ne doute pas qu’il ferait un excellent tanneur ! »

Où en était-il déjà ? Ah oui les lapins ! Mais comment justifier qu’il s’érige en grand défenseur des lapins quand dans les fait il s’en fiche éperdument ? Eh bien avec finesse, logique et une argumentation à toute épreuve, témoignant de sa grande maturité, bien entendu.
« Non point, justement je ne veux plus qu’on mange de lapins. Je trouve cette pratique bien trop méchante ! Les lapins sont des êtres trop intelligents et attachants pour qu'on puisse leur réserver un tel sort. Regardez un jour un lapin dans les yeux vous le verrez bien.
Ce ne serait pas blasphème, que j'irai jusqu'à dire qu'ils sont eux aussi dotés d'amour ! »

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[Seigneur de Corcelles - 17 ans]

[Merci à JD Aymon pour la bannière. ]
Jehanne_elissa
Le courrier de Cassian était trop alarmant, et trop peu. Il ne disait rien, il disait tout ! Il disait qu'un scandale était en cours, mais ne disait pas lequel. Il disait que des lapins étaient en péril, mais ne disait pas combien, ni comment, ni pourquoi. Il présumait trop des savoirs de Jehanne, et trop peu de sa témérité. Allait-il se battre ? Elle viendrait voir !
Mais où ?
Magalona n'était pas là. Elle était déjà peu présente lorsqu'elle n'était que secrétaire d'État, mais désormais qu'elle était au conseil... Jehanne Elissa ne savait où donner de la tête. Et d'abord, un décret scandaleux, Magalona lui en aurait parlé ! Ou bien était-il trop récent, ou bien cela datait-il de si tôt que Magalona n'avait pu encore remettre le pied Rue de Fontmorigny, à Nevers ?

Bigre, baste, non d'un lapin bleu ! Jehanne perdit toute mesure. Elle alla d'abord à la mairie de Nevers, des fois que l'annonce ducale y soit affichée... Elle y était, la scélérate ! Jehanne s'était empressée d'augmenter le panneau d'affiches d'un texte de la sorte :


Citation:
De moi, Jehanne Elissa de Volpilhat, Vicomtesse de Cauvisson, Baronne de Malpertuis, amie des lapins,

À tous qui la présente annonce liront,

Salut !

Mon alarme est grande pour la survie des lapins de Bourgogne. Ces êtres sans défense sont visés par un décret ducal inique. Que tous ceux qui, au lieu de les tuer et les préparer pour obtenir un bout de savon ou des peaux, les captureront, les chériront et me les amèneront à la ferme de Malpertuis, près Nevers, soient bénis pour les générations à venir ! Et ceux qui entreront avec moi en croisade contre le décret ducal mentionné et m'aideront à sauver ces innocentes victimes seront aimés entre tous, et ceux qui aideront à faire abroger ce décret pourront me demander tout ce que le Très Haut leur inspirera : terre, rentes, rubans, dîner... Tout sauf la mort de ces êtres adorables !

Ecrit et scellé à Nevers, le 26 novembre 1460



Puis elle avait laissé une petite note à Magalona ("Suis partie voir la Duchesse Maud la Tueuse à Dijon") et payé un coche direction Dijon. Ses finances y passeraient ? Malpertuis ne rapportait rien, mais Cauvisson assez pour quelques extras. Et là, l'heure était grave.
Fouette, cocher ! L'après-midi était bien avancée, le soir tombait, surtout en cet automne où les jours raccourcissaient... La rousse, toutes dents de lapin dehors, et sans le moindre sourire, déboula en salle de plaid.


- « C'EST UNE HONTE ! »

Alors, seulement, elle garda les yeux ouverts assez longtemps pour considérer les personnes présentes.
Ah tiens.
Cassian.

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Aristokoles
Généralement, lorsque cela chauffait quelque part, le Père Aristokoles n'était jamais loin. L'un de ses commis lui avait raconté que son cousin était submergé par les assaillants ou plutôt les demandes en salle du plaid. Visiblement, un parti anti-chasse au lapin avait décidé de jouer les troubles fêtes. Pour une fois qu'il ne considérait pas une action de la duchesse d'un mauvais oeil, il se dit qu'il serait criminel de ne pas faire profiter sa Grâce de son verbe comme allié, pour une fois.

Le bon père arriva en salle du plaid de fort mauvaise humeur. Autant dire que la joute verbale s'annonçait... Au delà de toute espérance. Bougonnant. Il vit son cousin et lui fit signe qu'il allait s'occuper des fous qui contestaient le décret sur les lapins.


-Bien, comme Monseigneur Aegon, de son aveu même n'a pas de temps à perdre avec une bande qui n'a pas d'autres lapins à fouetter, laissez le s'occuper des affaires de mairies. Venez donc énoncer vos griefs contre le nouveau décret sur la chasse aux lapins, que je les démonte rapidement et qu'on en termine avec cette vétille...

le père fit un signe de la main pour qu'on lui amena une chaise. Fatigué d'avance par cette discussion stérile. Le but essentiel était de les décourager tous face au fait que le bon père était un expert pour faire tourner ses adversaires verbaux en bourriques. Il sorti la grosse artillerie immédiatement.


-S'il en est un parmi vous qui arrive à m'expliquer rationnellement qu'il est condamnable de manger du lapin et pas du bœuf et qui me démontre ensuite que la religion Aristotélicienne interdit le lapin, je m'engage à militer contre ce décret. Dans le cas contraire, je vous prierais de laissez les chasseurs de lapin tranquille et d'aller perturber un autre gouvernement. Du reste, j'escompte bien pouvoir tirer de cette chasse un civet de lapin... Alors affutez vos arguments et cessez de beugler comme cela que c'est une honte mademoiselle. le lapin est une excellente viande, elle se fait très bien en terrine.

A présent pressez-vous, je suis de méchante humeur lorsque l'on veut s'attaquer au gibier qui trône dans mon assiette. Et là dessus pour une fois, je n'ai pas peur de dire que Sa Grâce sera d'accord avec moi...
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