Johanara
La Baronne de Lignières, nouvellement épousée, se tenait aux côtés de son bien-aimé rouquin, la mine solennelle, ses longues mains liliales sagement croisées sur les genoux.
Quelques heures plus tôt, elle avait manqué feindre quelques maux de tête l'astreignant à demeurer dans ses appartements du Castel de Magnet où les jeunes mariés faisaient halte à loccasion du mariage de leur suzerain.
Point que la présente noce lui était déplaisante. Nenni. Elle se réjouissait pour les deux accorts auvergnats qui avait eu la gracieuseté de la convier aux épousailles et ne pouvait que leur souhaiter liesse et félicité aussi éclatantes que la sienne.
Mais ses pensées toutes entières tournées à son propre hyménée auraient bien goûtée quelque distraction loin des autels et des promesses éternelles!
Et la senteur dencens mêlée aux exhalaisons des cierges ne manqueraient guère de retrousser son nez aquilin moucheté de quelques tâches de rousseur.
En effet, elle ne souffrait plus les effluves dÉglise!
Maugré son obreption, la dame aux lys prit grand soin à sa toilette. Depuis quelle était devenue Dame dEmerask, cétait sa première apparaissance en quelque réjouissance mondaine aussi tenait elle à faire honneur à son mari, dautant plus quils étaient en sa chère Auvergne.
Johanara avait revêtu une cotte de drap dor que surmontait une chatoyante robe de gaze azuréen assortie à la tunique de soie de son grand basin.
Un soupçon de jasmin au creux de son opulente poitrine et sur ses poignets délicats ainsi quun un peigne d'ivoire finement ciselé de part et d'autre de ses longues anglaises roux flamboyant parfirent sa mise.
Le cérémonial débuté tôt à tire leur arrivée. Lair marmoréen, elle entama le credo réprimant la moue contrite qui menaçait détirer ses lèvres purpurines.
Malepeste! Depuis quelques temps elle ne faisait que ça! Réciter le credo telle une bigote insatiable!
Ses larges prunelles nitescentes se posèrent alors vers la gracieuse fiancée en un regard bienveillant bien que circonspect.
Du vert? Menfin! Certes, cétait charmant! Mais du vert à des noces , tout de même!
Le minois de la demoiselle à la Gondole laissait entrevoir à qui le mirait , toute ladoration quelle portait au futur épousé. Que les mariages damour étaient plaisants! Bien plus que les arrangements entre famille pour quelques fiefs et couronnes où la jeune épousée cachait tant bien que mal son désespoir tandis que le mari jetait des illades énamourées à sa maîtresse!
Inconsciemment, elle sétait approchée de son mari à outrance, accrochée à son bras , ses longs doigts froissant la fine étoffe de ses atours.
Cest étrange. Quelques temps en arrière je lui aurais trouvé lair niais. Or ce jour dhuis alors que je sais tout lheur de cet instant, je ne peux quêtre émue
Misère, pour la première fois depuis que le Berry lavait vu naître , Johanara sentait poindre un réel émoi en son palpitant lors dun hyménée. Le sourire qui naquit à sa bouche vermeille creusant quelque jolie fossette à ses pommettes incarnat, ne fut pas feint et prestement les vitupérations à légard des cierges et du credo se dissipèrent , laissant place à une douce contemplation.
« Donnez moi quelquun qui aime, et il comprendra ce que je dis. »*
*Saint Augustin
_________________
Unie par le plus fort des liens à Valezy, son grand amour adamantin...
Quelques heures plus tôt, elle avait manqué feindre quelques maux de tête l'astreignant à demeurer dans ses appartements du Castel de Magnet où les jeunes mariés faisaient halte à loccasion du mariage de leur suzerain.
Point que la présente noce lui était déplaisante. Nenni. Elle se réjouissait pour les deux accorts auvergnats qui avait eu la gracieuseté de la convier aux épousailles et ne pouvait que leur souhaiter liesse et félicité aussi éclatantes que la sienne.
Mais ses pensées toutes entières tournées à son propre hyménée auraient bien goûtée quelque distraction loin des autels et des promesses éternelles!
Et la senteur dencens mêlée aux exhalaisons des cierges ne manqueraient guère de retrousser son nez aquilin moucheté de quelques tâches de rousseur.
En effet, elle ne souffrait plus les effluves dÉglise!
Maugré son obreption, la dame aux lys prit grand soin à sa toilette. Depuis quelle était devenue Dame dEmerask, cétait sa première apparaissance en quelque réjouissance mondaine aussi tenait elle à faire honneur à son mari, dautant plus quils étaient en sa chère Auvergne.
Johanara avait revêtu une cotte de drap dor que surmontait une chatoyante robe de gaze azuréen assortie à la tunique de soie de son grand basin.
Un soupçon de jasmin au creux de son opulente poitrine et sur ses poignets délicats ainsi quun un peigne d'ivoire finement ciselé de part et d'autre de ses longues anglaises roux flamboyant parfirent sa mise.
Le cérémonial débuté tôt à tire leur arrivée. Lair marmoréen, elle entama le credo réprimant la moue contrite qui menaçait détirer ses lèvres purpurines.
Malepeste! Depuis quelques temps elle ne faisait que ça! Réciter le credo telle une bigote insatiable!
Ses larges prunelles nitescentes se posèrent alors vers la gracieuse fiancée en un regard bienveillant bien que circonspect.
Du vert? Menfin! Certes, cétait charmant! Mais du vert à des noces , tout de même!
Le minois de la demoiselle à la Gondole laissait entrevoir à qui le mirait , toute ladoration quelle portait au futur épousé. Que les mariages damour étaient plaisants! Bien plus que les arrangements entre famille pour quelques fiefs et couronnes où la jeune épousée cachait tant bien que mal son désespoir tandis que le mari jetait des illades énamourées à sa maîtresse!
Inconsciemment, elle sétait approchée de son mari à outrance, accrochée à son bras , ses longs doigts froissant la fine étoffe de ses atours.
Cest étrange. Quelques temps en arrière je lui aurais trouvé lair niais. Or ce jour dhuis alors que je sais tout lheur de cet instant, je ne peux quêtre émue
Misère, pour la première fois depuis que le Berry lavait vu naître , Johanara sentait poindre un réel émoi en son palpitant lors dun hyménée. Le sourire qui naquit à sa bouche vermeille creusant quelque jolie fossette à ses pommettes incarnat, ne fut pas feint et prestement les vitupérations à légard des cierges et du credo se dissipèrent , laissant place à une douce contemplation.
« Donnez moi quelquun qui aime, et il comprendra ce que je dis. »*
*Saint Augustin
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Unie par le plus fort des liens à Valezy, son grand amour adamantin...