Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   1, 2   >   >>

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] Il était une fois...

Anaon
    Le feu crépite en quelques crachotements qui froissent à peine le calme de la soirée. Il tousse parfois des braises fuyardes qui retombent dans l'air en une poussière incandescente, qui se meurt, lentement. L'aiguille scintille sous la lueur dorée. Dans un rythme régulier, elle passe d'un côté à l'autre de l'étoffe à la douceur ouaté. A côté d'elle, une petite tête blonde suit le moindre de ses gestes. Le visage de l'ainée se tourne dans un sourire et l'aiguille continue son office.

    La journée a été pluvieuse et la soirée n'est pas en reste. On entend clairement le doux clapotis de la pluie qui s'abat contre la pierre. Tout Château-Gontier a été confiné entre les murs et forcé à un certain calme. Yolanda est une fois encore clouée au lit pour un moment, les gamines, sans doute entrain de jouer ou de se morfondre dans leurs chambres... Et Anaon est là, avec la petite Alix, une robe sur les genoux. Elle coud. Étrange sérénité.

    Le velours est tiré à elle et l'aiguille repique encore. Voilà déjà un moment que la mercenaire est aller courir les étales avec la jeune Josselinère pour dégoter quelques tissus qui sauraient faire son bonheur. Et voilà déjà un moment que la balafrée s'est mise au travail. Puisqu'il lui fallait songer à troquer les braies pour les robes. Ces robes qui viendraient recouvrir parfaitement cette panse ronde de mère. Si elle avait accepté de s'en faire confectionner ailleurs, l'Anaon avait néanmoins tenu à en réaliser une de ses propres mains. Comme un souvenir. Une réminiscence d'un temps passé. Pour rappeler aux mains vieillissantes cette époque ou elles empoignaient l'aiguille plutôt que l'épée.

    Une sensation de sérénité coupable l'étreint. Comme une gène. D'aussi loin qu'elle s'en souvienne, la couture et le tissage avait toujours été pour elle une sorte d'exutoire. Un cocon de calme dans lequel elle se lovait avec tant de délice. Un apaisement qui avait sut faire une grande partie de sa fortune. Aujourd'hui, pourtant, retrouver les gestes d'antan a quelque chose... d'anormal. Comme si d'un coup d'aiguille elle balayait les ans qui l'ont rongé, pour redevenir ce qu'elle a toujours été. Mais non. Quelque chose cloche. Anaon n'est plus cela. A cet instant, elle a l'impression d'être une imposture. Ineffable sentiment contraire.

    L'ainée avait abandonné son travail au retour de Judas avant de le reprendre tout récemment. Une façon de s'occuper et d'occuper aussi des filles du château. Oui, alors que Yolanda couvait son mal sous couvertures et fourrures, Anaon avait jugé bon de coller d'offices toutes les demoiselles de compagnies à la couture. Mais l'atelier cousette n'était pas du gout de tout le monde. Alors Anaon avait feinté, donnant à chaque nouvelle tache comme un air de quête. Ainsi non, on ne réparait pas la poupée de chiffon d'Alix sauvagement laminée par le chiot Obéron, non, on soignait l'héroïque "Fanchon" revenant d'un féroce combat contre le Cerbère des enfers. Non, on ne rabibochait pas pour la énième fois les braies de la Baccard qui avait encore trouvé le moyen de se viander en se prenant les pied dans les racines, non, on raccommodait les habits "d'Alix la Téméraire" qui avait été traitreusement attaqué par une Hamadryade maléfique. Oui, la vie et une aventure.
    Et de fil en aiguille, elles brodaient des histoires.

    _ A naoidhean bhig, cluinn mo ghuth... Mise ri d' thaobh...

    Les lèvres se referment pour continuer à fredonner l'air. Quand elle aura finit de coudre la manche, son travail sera achevé... Le fil se tend. L'épine de fer passe et repasse. Le feu crachote toujours sa chaleur et sa lumière. Les prunelles céruléennes se posent un instant sur la petite Bretonne qui demeure des plus attentives.

    _ Vous ai-je déjà raconté, Alix, l'histoire des Ases, et du grand loup Fenrir ?

* Musique : " Noble Maiden Fair ( A Mhaighdean Bhan Uasal ) ", par Emma Thompson & Peigi Barker dans "Brave "
_________________

Images originales: Victoria Francès, concept art Diablo III -Anaon dit Anaonne[Clik]
Alix_ann
Elle est si belle avec son jolie minois à prendre grand soin de saisir dans le moindre détail les gestes de Ann. Elle n'a jamais comprit comment fonctionnait la couture, ça lui avait toujours échapper de quelle manière l'aiguille sortait et quel était son trajet pour aboutir à de solide fortifications dans les tissus. Mais ce n'est pas pour ça qu'elle ne fait aucun effort pour y remédier... aussi vain soit-il. Ou peut-être était-ce parce qu'elle passait par le coté droit, ou cette légère inclinaison du poignet qui donnait cette forme finale? Penaude, voilà ce qu'elle était devant l'ouvrage. Presque honteuse de pas savoir faire de même.

Pour s'occuper elle avait amené un livre avec beaucoup de dessins. Pas qu'elle savait pas lire, mais c'était fatiguant parfois de devoir prendre le temps de réfléchir sur les mots sur lesquels on bute, de surélever sa tête toute les deux minutes pour demander à Anaon ce que celui-ci signifiait.
Un peu lasse elle pousse un long soupire en se désintéressant du hors-oeuvre Anaonesque. Elle l'avait jamais connu comme ça, à faire de la couture. C'était bien touchant toute cette affaire mais Ann c'était une mercenaire, pas une couturière. Pour elle, c'était bien Yolanda et toutes ses amis DTCiens qui s'occupaient des ouvrages de femmes. Ann, elle s'occupait de les protéger d'un coup de regard noir dissuasif dans la salle quand elle était un peu en danger. Et même si elle ne l'avait jamais vu faire elle ne doutait pas qu'elle puisse être une combattante sévère...

Mais là, assise sur une lourde chaise de chêne Ann s'était transformée en mère.
Ça l'effraie, ça l'effraie parce que ce bébé lui vole la balafrée telle qu'elle la connaissait et elle était bien trop jeune pour avoir pu la connaitre autrement qu'avec des vêtements masculins et des cheveux libres qui dansaient au vent. Bref, Anaon était tout le contraire de l'image de la mère au foyer qu'elle pouvait avoir. Vous savez ces gueuses qu'elle croisait de temps en temps dans le coin avec leur robe aussi bien taillé que le dernier sac de mais discount en vogue.

Mais la gamine avait le même air angélique que d'habitude. Qui aurait alors pu se douter que sous ses quarante kilogrammes (que voulez vous, les madeleines ça se logeait aussi dans les fesses, c'pas parce qu'on a huit pige qu'on y échappe). C'est si touchant de la voir heureuse, et Ann aussi. Parce que depuis que le seigneur Judas avec ses longs cheveux attachés avec féminité (mais nul doute qu'il faisait mâle) la miss avait bien capté qu'elle n'était plus aussi en joie que d'habitude. Ou peut-être c'était tout la faute au foetus qui prenait son utérus pour une auberge de jeunesse. Faut dire, elle aimerait pas que ça lui arrive à elle. Etre obligée de garder une panse grosse comme as jusqu'à ce qu'il veuille bien s'extraire. Très peu pour la mioche!

-« Raconte-moi oui ! »

Alix étire un sourire toujours aussi angélique. Celui qui voulait bien dire mais j'ai très envie d'écouter votre histoire sans qu'il trahisse en prime que la couture c'était décidément pas son truc. C'était pas un très grand soucis, en soit. Quand on y réfléchissait bien elle commanderait ses propres ouvrages aux atelier plus tard quand elle serait riche et puissante avec une très grosse couronne.
Et ce petit tutoiement qui a dépassé ses lèvres? Rien de très important, si Yolanda était pas trop malade pour inspecter sa manière de parler pour sur qu'elle n'approuverait pas de telles manières. Mais on n'en est pas à là.

-« Vous voulez que j'aille chercher les autres? Ann? »

C'était juste pour faire genre qu'elle attendait la réponse. Mais la voilà déjà qui gambadait à travers le couloir quittant la grande salle dans laquelle elles étaient entrain de paresser (parce que la couture c'était pas un sport très compliqué). Même pas le temps de s'attarder outre mesure sur les tapisseries milles fois revues qu'elle s'élançait dans l'escalier, essayant de braver les marches par deux pour gagner en rapidité.
C'était une petite fusée qui traversait le château à toute allure.

Une à une les portes sont ouvertes. Elle clame à qui veut l'entendre:

-« Ann va raconter une histoire! Ann va raconter une histoiiiiireuh! »

Nul doute qu'aucun des présents dans le domaine ait pu omettre l'appel de la buze.
_________________
« Nous étions mardi – c’était le seul fait réel. »
- Brett Easton Ellis
Avatar de là.
Alienor_de_sabran
Que fait une petite Sabran livrée à elle-même ?

Jouer à la poupée ? Allons donc, quelle idée saugrenue. De sa vie, elle n'a jamais vu personne pouponner, ne sachant même pas à quoi ressemble un bébé, pour de vrai. Et les enluminures des livres de la bibliothèque de Fréjus n'étaient pas spécialement parlantes. Alors non, ce n'était pas chez Aliénor que la fibre maternelle avait été cultivée dès le plus jeune âge. C'était à peine si la demoiselle avait conscience qu'il serait de son devoir de donner des fils et des filles à son époux, quand elle serait mariée. Dans trop longtemps pour qu'elle puisse s'en inquiéter sérieusement. Aussi avait-elle toujours considéré le ventre de l'Anaon comme quelque chose d'étrange, se demandant par où et comment un nourrisson pourrait en sortir. Peut-être par les fesses, comme une crotte ? Voilà l'option qui lui semblait la plus plausible, en tous les cas.

Elle ne cousait pas non plus. Les travaux d'aiguille avaient été très vite abandonnés, malgré tout le soin qu'avait mis la Bretonne à les motiver à coudre. Pour coudre, il fallait être patiente. Et de patience, la Sabran n'en possédait pas une once. De toute manière, on ne lui avait jamais vraiment appris la couture. Une ou deux servantes s'y étaient vaguement essayé avant de rapidement jeter l'éponge, et la petite blonde de faire honte à la mémoire de sa mère et de son grand-oncle, qui avaient tous deux dirigé une maison de couture de luxe avant d'accéder à la noblesse. Et décidément, la génétique semblait avoir pour le moment refusé à Aliénor cet héritage d'amour de la mode. Cela viendrait peut-être, avec le temps. Qui sait ?

Non, la mini-vicomtesse se comportait en digne fille de son paternel. N'imaginez pas pour autant qu'elle était occupée à cuver un tonneau de bière, non... Mateù ne faisait pas QUE cela. Agenouillée devant son lit, un petit cheval de bois peint dans chaque main, elle était toute affairée à la reconstitution d'une bataille opposant les Chevaliers Teutoniques (dont Sabran Père faisait partie) et la garde marquisale de Provence. Car oui, le baron de Grimaud avait pris le temps d'inculquer à sa fille de détester tout ce qui pouvait se rapporter à Hersende de Brotel, marquise des Alpes Occidentales. Sur le matelas donc couraient les deux cavaliers, jouets s'entrechoquant dans un bruit sourd, tandis que la marionnettiste se fendait des dialogues, convaincue, et imitant les voix des différents protagonistes.

- Jo souis le chevalier titanic Mateù de Sabran et jo vais te tuer, souppôt de la Marquiche !
- Noooooon pitié ! Ne faites pas ça môssieur Mateù !
- Haha si car t'es un méchant ! Et tu vas aller raconter à la Marquiche d'où que j'ai caché le trésor des chevaliers titanic ! Tu vas mourir alors dis les prières pour Aristote dans le Soleil !

PWIIIIIIIIOU !

Ce fut sur cette brillante victoire qu'Alix-blonde fit son entrée, annonçant qu'Ann s'apprêtait à raconter une histoire. Regard intéressé de la monstresse à qui il ne faut pas en promettre, se dresse sur ses pattes arrière et se prépare à enclencher le turbo direction la grande salle, pour être à la meilleure place. Main leste qui se glisse sous l'oreiller, en extirpe un morceau de tissu crasseux, vaguement blanc, qu'elle serre fort dans son petit poing. Armée de son nin-nin, c'est bon, elle peut détaler direction l'histoire et sa conteuse.

- C'est l'histoire de quoi ?

Elle demande, tandis qu'elle se saisit d'un coussin moelleux, le laisse tomber au sol, et s'y assied. Immédiatement, elle passe en mode "j'écoute une histoire", pouce dans la bouche, et frotte le nin-nin contre son petit nez.
_________________
On m'appelle le chovalier blanc ! Je vais et je vole au secours d'innoceeeeents !
Anaon
    La courbe de ses lèvres s'étirent dans un sourire de douceur amusée quand elle voit la court-sur-patte déguerpir comme un lapin. Cette gamine l'a toujours fait rire, de ce rire aimant des mères attendries. Ah! Cette allure de lilliputienne surmontée de sa foisonnante toison d'or qui, pourtant, s'assagissait avec le temps... Elle la revoit encore, haute comme trop pomme, clouées à ses bottes dans les rues de Saumur, et elle se revoit aussi, se retourner toutes les trente secondes, agacée de la voir toujours là, mais inquiète de la retrouver noyée dans une flaque d'eau. Parce que oui, vu la taille de la tiers-de-portion, mieux valait être prudente.

    C'est encore égayée par ses souvenirs que la femme replonge son nez dans son ouvrage. Avancer encore un peu les points avant l'arrivée de sa troupe de naine. Et doucement le fil accapare de nouveaux le cours de ses pensées. Brodons de la sérénité.

    Il ne faudra pas attendre longtemps, pourtant, pour que les bruits de petits pas en cavales ne viennent perturber le silence qui avait reprit ses droits. La tête ne se relève pas. L'aiguille repique le velours. Elle n'a pas besoin de voir pour reconnaître la voix comme elle put deviner à qui appartenait ces pas.

    _ Un histoire épique, vous allez voir.

    La futur-mère se tait sur le mystère, dans un sourire complice, sa main allant et venant à la cadence régulière de sa couture. Elle attend un peu, que valetaille et demoiselles s'attroupent sur les fourrures jetées près du feu et au bout d'un moment, le nez se relève. Les azurites s'attardent sur les deux gamines. Le regard se tourne vers la porte où s'est amassés quelques domestiques timides, mais curieux.

    _ Ah... Il faut croire que les histoires de dieux et de loup géant qui doit détruire le monde ne sont pas aux gouts de tous...

    Dans une moue, le visage tailladé revient se poser sur les deux principales intéressées.

    _ Je peux aussi vous raconter la légende de "La plus riche des saisons" avec le lutin aux pommes de pins dorées. Moins épique, certes, mais plus joyeux aussi... Ou alors.

    Les prunelles céruléennes accrochent les petits regards, puis, dans un haussement d'épaule, feignant la désinvolture, l'attention retourne à son aiguille.

    _ Ou alors, je peux toujours vous raconter l'histoire des Ases, les puissants dieux nordiques, et comme ils ont réussi à enfermer Fenrir, le grand loup démoniaque, destiné un jour à dévorer le soleil...

_________________

Images originales: Victoria Francès, concept art Diablo III -Anaon dit Anaonne[Clik]
Elendra
Il faut l'avouer, je suis nouvelle. Nouvelle en Anjou. Nouvelle à Château-Gontier. Nouvelle dame de compagnie de la Duchesse Yolanda. Et c'est bien les seuls noms dont je me souvienne! Château-Gontier et Yolanda.

Les autres... C'est un peu plus difficile de retenir leurs noms, elles sont tellement! Et puis elles se ressemblent toutes! Des géantes! Si, si! Je vous jure! Bon, c'est certain que les toutes petites, elles sont pas géantes, mais sinon à part les toutes petites, tout le monde est grand! Et moi, et bien... Je maudis maman de m'avoir fait si petite! J'ai treize ans nom d'une mirabelle! J'aimerais bien pas avoir la taille d'une enfant de dix ans! Même Luisa a toujours été presque plus grande que moi tout le temps, et Luisa...!

Ah et aussi! Je vous ai pas dit! Les gens ici... Ils sont... définitivement bien nourrit! On va dire ça comme ça! Et moi, ben y a qu'à me regarder pour se rendre compte que ça fait un moment que j'ai pas été bien engraissée par une soupe chaude de maman! Alors vous comprendrez que c'est important de savoir les noms des gens ici! Parce qu'à priori, j'ai pas le profil de la place...

Et donc, je me suis trouvé une idée, un parchemin et une plume et hop! Comme ça suffit de dessiner ou alors d'écrire des mots clés et d'associer les gens avec leur noms et leurs caractéristiques et d'étudier ça le soir avant de me coucher!

J'étais donc en train d'écrire dans ma colonne caractéristiques « Yolanda », et dans ma colonne nom « Yolanda » aussi. Jusque là c'est simple! Mais rapidement les choses se corsent pour la suite! Me tapotant le menton, je réfléchis... jusqu'à ce que je sois interrompue dans ma réflexion par un :

-« Ann va raconter une histoire! Ann va raconter une histoiiiiireuh! »

Anne! Voilà un nom de personne que j'inscris soigneusement dans ma colonne nom. Suffit de remplir les caractéristiques et le tour est joué! Reste plus qu'à savoir elle ressemble à quoi déjà Anne. Et pour ça y a rien de plus simple!

Attendez-moi! J'arrive! que je lance avec quelques secondes de retard tout de même.

Et je m'élance dans le couloir, encrier, plume et parchemin en main, seule. Regard à gauche, regard à droite... C'est grand Château-Gontier hein... Je vous avais dit que j'étais nouvelle?

Ceci expliquant donc cela, je finis par repérer un attroupement près d'une porte. Et pas bête la mioche, je me dirige vers cet endroit me faisant le plus discrète possible, l'histoire est sûrement déjà commencée!

Jouant des coudes et de la crainte que je puisse tâcher tout le monde avec mon encrier, je réussis à me frayer un chemin et à prendre place le plus silencieusement possible auprès des deux jeunes filles déjà présentes et de la conteuse d'histoire! Anne.

Je peux? demandai-je alors timidement avant de prendre place avec tout mon attirails. Visiblement j'étais en retard, mais pas assez pour manquer le début de l'histoire, j'avais simplement manqué les premiers choix proposées. Raison pour laquelle, je ne me prononçais pas sur le choix de celle-ci, mais m'affairais plutôt à remplir mon tableau.

Hm... c'est délicat toute cette histoire de colonisation finalement que je me dis en observant avec attention notre historienne et les deux fillettes à mes côtes pour inclure leurs caractéristiques et pouvoir ajouter leur nom plus tard.

Bon ben... après mûres réflexions et observation, je trempe ma plume et griffonne pour Anne : enceinte. et reporte mon attention sur l'histoire à venir.
_________________
Anaon
    Les esprits ne se prononcent pas, la mercenaire ne s'en formalise pas. Soit, se sera le récit des Ases. Une inspiration vient bénir ses lèvres qui s'apprêtent à s'exprimer, quand une tête apparaît au milieu des deux autres. Les yeux se relèvent scrutant l'arrivante. Son nom? Un instant de latence... Elendra.? Fille de... Ça, elle ne sait pas. Les lèvres s'étirent brièvement en un sourire en réponse à sa question. Elendra. Plus vieille que les autres d'après ce qu'elle a pu comprendre, Anaon n'avait pas encore eu à faire à elle. Curieuse, elle se prépare néanmoins à se retrouver face à un caractère aussi turbulent que les autres demoiselles. Pourquoi échapperait-elle à la règle après tout?

    D'un geste de la main, elle invite les domestiques à se rapprocher aussi. Il y a assez de fourrures jetées au sol et de bancs pour que tous prennent place. Le visage se baisse de nouveau alors que les doigts reprennent leur couture, tandis que, discrètement, la valetaille s'installe sans trop oser pour autant se mêler aux jeunes nobles. Le reste de la troupe prendra en cours de route.

    La conteuse entame alors son récit au rythme de son aiguille.

    _ Il y a chez les Nordiques nombre de Dieux adorés des hommes. Les Vanes, déités de la fécondité et de la fertilité, et les Ases, les plus puissants des dieux, voués à la guerre ainsi qu'à des cultes plus profonds. Tous, vivent dans un monde niché dans les nuages, Asgard, relié à la terre des hommes par un pont arc-en-ciel nommé Bifrost. Et à la tête de ces mondes, il y a l'Immortel suprême, un borgne magicien. Les Scandinaves l'appellent Odin, les germains Wotan et on peu le dire – puisque qu'il y a beaucoup de ressemblance entre ces mythologies– que les celtes le nomment Lug.

    Les prunelles céruléennes n'ont pas quitté son travail et le silence se creuse quelque secondes, le temps que son auditoire s'imprègne de ces premières paroles.
    Le crépitement des flammes. La doux bruissement des respirations. Dans un souffle la voix reprend.

    _ Tous les Dieux tirent leurs immortalité des pommes dorées du jardin de Freya qui leurs confèrent la vie éternelle. Mais parmi eux, l'un d'eux n'en a pas besoin car il est plus génie que divin : Loki.

    Les mains s'immobilisent, le regard se relève pour se plonger dans les prunelles attentives. Elle se penche un peu et le timbre se fait plus bas, comme sur un ton de confidence.

    _ On dit de Loki qu'il est le maitre du feu et de l'air. Il est bien vieux, mais son visage est toujours celui d'un adolescent. Fille ou garçon? On ne saurait le dire, Loki est d'une beauté androgyne qui en troublerait plus d'un. C'est un coquin, un chafouin, un farceur de plus ou moins bon goût... Et étrangement, il me rappelle quelques petites filles, plus incontrôlable qu'une armée de Korrigans...

    L'ombre d'un sourire qui se trace, un regard qui se plisse, et le récit reprend.

    _ On dit de Loki qu'il n'a pas besoin d'ouvrir la bouche pour parler. Sa voix s'immisce directement dans vos pensées, et vous l'entendez. Il peut aussi se dissimuler dans la moindre flammèche. Ses cheveux sont de la couleur rousse éclatante des flammes quand ils ne sont pas flammes eux-même. Peut être est-il même caché dans cet âtre en train de nous écouter.

    L'œil se fait suspicieux alors que le doigt se dresse pour désigner la gueule de pierre qui entoure le petite brasier se trouvant derrière eux. Le doigts levé s'appose doucement sur ses lèvres. Chuuut. La femme se redresse contre son dossier, les doigts se meuvent de nouveau sur l'étoffe de velours et la voix retrouve son timbre habituel.

    _ Un jour, le génie Loki s'enticha de la géante Angrboda avec qui il eu trois monstrueux enfants. Trois enfants prédestinés à détruire un jour le règne des Dieux, le jour de la fin de tout, que les Nordiques appellent le "Ragnarök ". Des amours entre le génie et la géante, naquit la déesses Hel, le serpent Jörmungand et le loup Fenrir. Ces trois êt....

    Bug. L'Anaon s'arrête subitement le nez relevé sur le vide. Il y a un accroc de le récit. Une évidence qui ne l'est pas tellement. La balafrée s'éclaircit la voix.

    _ Alors.. oui. Les Dieux et les géants sont des êtres étranges et, chez eux, il est parfaitement normal que des êtres d'apparence... sensiblement humaine puissent donner la vie à des... animaux. Vous imaginez.. Si c'était Loki qui m'avait fait "perdre mes fesses" j'aurais peu être donné naissance à une portée de chaton...

    Sait-on.

_________________

Images originales: Victoria Francès, concept art Diablo III -Anaon dit Anaonne[Clik]
Alix_ann
Comment elle ouvre grand ses yeux, à les faire sortir crûment de leurs orbites (bien que je doute très sérieusement de la probabilité de la réalisation de cette chose). Elle ne pourrait être plus absorbée par le récit, et lorsque c'était Anaon qui racontait, au même titre que lorsque Yolanda prenait ses filles dans ses bras pour leur conter des histoires de fées, elle était sur le qui-vive. Mais la mercenaire, elle qui était d'une humeur passablement irritable ses derniers temps à cause de son ventre qui gonflait, on ne sait vraiment trop pas quel sortilège, avait viré plus candide avec ses affaires de coutures. Son histoire débutait, ça parlait de dieux, de déesse, d'enfant, de grands homme, de celtes.

Tous les éléments furent alors réuni pour qu'elle communie parfaitement avec le récit à ce moment même, se laissant bercer par la voix douce dont était dotée la balafrée. En totale osmose avec toutes les féeries de ces histoires.
Absorbée, aussi simplement que la pré-intello de la petite section. Les pavillons auditifs parfaitement aux aguets du prochain rebondissement.

-« Ann! Il est où le pont arc-en-ciel? Et les pommes, on les trouve où les pommes? »

Celui pour aller chez les Dieux! Enfin si les celtes étaient aussi mythos que les aristotélicien pour sur cette histoire, c'était que du vent.
Un peu plus dubitative.

Et c'est peu dire qu'elle s'étouffe quand soudain Anaon dérive sur le vole de postérieur que les gamines avaient récemment pu analyser chez les grandes personnes. C'était bien une histoire qui l'intriguait, elle aussi.

-« Des chatons... mais... ça peut griffer quand même. »

La Fadette vient poser le bout de son index sur la commissure des lèvres, c'était très inquiétant ce sujet qui relevait quand même de la santé public générale, en quelques sortes. Pourquoi les plus grands ne voulaient pas ouvrir les yeux sur tout ce que supposait de transporter ce paquet, cette excroissance étrange qui poussait chaque jour, ce truc quoi, ce truc qu'Ann pouvait même pas retirer pour aller dormir.

-« Ôô... Les dieux aussi dérobent le derrière des femmes? »

Ôô... et que fait la maréchaussée, pendant ce temps?
Peut-être bien la même chose, hein.
_________________
« Nous étions mardi – c’était le seul fait réel. »
- Brett Easton Ellis
Avatar de là.
Anaon
    Les yeux se relèvent sur la petite Alix. Un sourire étire les lippes maternelles.

    _ Le pont, on peut le voir par les temps où la pluie se mêle au soleil. Mais malheureusement beaucoup on cherché à en rejoindre le pied sans jamais réussir à l'atteindre. Où en est la base exactement? Ça, je crois que personne ne saurait le dire... Et les pommes d'or, elles, se trouvent au Vanaheim, dans le jardin de Freya, qui borde les remparts d'Asgard de ses étendues verdoyantes...

    Les prunelles cobalts se posent sur les domestiques, puis sur les deux autres petites demoiselles qui n'ont pas encore moufeté. Un rire passe soudainement les lèvres balafrées.

    _ Ah oui, les Dieux dérobent aussi les fesses des femmes bien que cela soit interdit. Les Dieux et les hommes ne se mélangent pas, encore moins chez les Ases. Odin, lui, a bravé ce tabou, disséminant dans une lignée humaine un peu de son sang sacré. Autant dire que son épouse, Frigg, la Déesse du mariage et des engagements n'en a pas été des plus ravies... Voyez Alix, les époux divins ne sont pas forcément plus fidèles que les terriens.

    Le sourire s'estompe pour laisser place à un masque de sérieux. L'attention de la femme se perd dans le vide.

    _ Hum.. Où en étions-nous? Ah... Ah oui! Les enfants de Loki.

    Les mains rejouent de nouveau de l'aiguille.

    _ Les trois enfants de Loki, Hel, Jörmungand et Fenrir, ont été destiné à détruire, un jour , le règne des Ases et la terre des hommes, le jour du Ragnarök. Nous pouvons alors nous demandez en toute légitimité, pourquoi les Dieux ne se sont t-ils pas débarrassé de cette menace alors qu'ils n'étaient encore que de frêle rejetons? Mais cela leur était impossible. La voix s'assombrit un peu. Les Dieux ne sont pas libres. Il y est des tabous et des lois qui ne peuvent être transgressés. Les Dieux sont fatalement soumis au Destin. Le Wyrd. Aux conséquences de leurs actes et à leurs propre Destinée sur laquelle ils n'ont aucune emprise. Ce que les trois Nornes, les tisseuse de vies, prédisent, personne ne peut le détruire. Elles sont le monde, le passé, le présent et le futur. Et c'est de leur fil de vie qu'elles tissent l'existence de chacun. Elles ont annoncé le Crépuscule des Dieux... Il en sera donc ainsi. Les Ases sont des êtres enchainés à leur futur, comme des chiens à leur laisse... Et là est tout leur drame. Là est tout ce qu'ils envient aux hommes. A nous, libres de nos actes, libres de choisir notre vie et changer notre destin.

    La conteuse se tait. L'esprit se perd un instant dans les limbes de ses pensées. Fatalité. Le fardeau des Dieux et qui n'est soit-disant par leurs lots. Boniment. Est-ce un mensonge, une manière de calmer les croyants en leur disant entre deux lignes "Vous n'avez pas à vous plaindre, l'herbe, c'est chez vous qu'elle est la plus verte". Sait-on.

    _ Les Ases ne pouvant pas tuer leur futurs bourreaux, protégés de tout danger mortel, ils essayèrent néanmoins de les empêcher de nuire. Odin demandant à Loki que ses enfants lui soit présentés. Quand il fut le cas, Odin se saisit de Jörmungand, qui n'était pas plus gros qu'une couleuvre, et le jeta dans l'océan qui entoure Midgard, notre terre. Mais les Dieux ne se doutèrent pas que ce serpent allait grandir jusqu'à atteindre la taille de cet océan, sa tête rejoignant sa queue tant il est long, rendant ces eaux parfaitement infranchissables. L'immortel attrapa ensuite la petite fille Hel, qu'il précipita sur les terres hostiles de Utgard, les terres extérieurs qui sont de l'autre côté de l'océan. Hel ne périt pas, et, aidée par des nains, elle creusa les entrailles de terres pour créer un royaume dont elle devint la Reyne. L'Enfer de Hel, le monde des hommes morts sans gloire.

    Tout en parlant, la femme délaissa sa couture, pour plonger une main dans le petit panier en osier qui patientait à ses pieds.

    _ Quand à Fenrir, il n'était encore qu'un louveteau pataud et rondouillard. Les Ases décidèrent néanmoins, dans un premier temps, de la garder à Asgard, pour mieux le surveiller.

    Une bobine de fil sombre est extraite de la corbeille, que les doigts aguerries déroulent lentement, entourant ses phalanges du filin fragile.

    _ C'est Tyr, l'un des fils d'Odin qui fut désigné pour nourrir le loup noir chaque jour. Mais Fenrir grandit si rapidement qu'il en inquiéta les Dieux. De plus, il avait hérité de son père Loki, son côté profondément rebelle et indomptable. Souvent, Fenrir s'enfuyait dans les neufs mondes pour ne laisser dans son sillage que terreur et désolation. Il s'accoupla même avec Managarm, La Chienne Noire, qui mit bas à deux louveteaux abjectes, Hati et Skoll, dont l'un passait son temps à poursuivre le soleil et l'autre la lune. Si Fenrir continuait ses exactions, il finirait par grossier de trop les rangs des démons qui rejoindront, plus tard, l'armée ennemie des Ases. A défaut de le tuer, il fallait absolument l'empêcher d'agir.

    D'un geste sec, le fil se brise entre les mains de l'ainée. D'une main, elle repousse doucement sa robe, puis se lève sans empressement aucun.

    _ Les Dieux fabriquèrent alors un lien puissant, Loeding, destiné à emprisonner le grand loup noir.

    D'un pas métronome, elle contourne les jeunes filles, pour passer dans leurs dos.

    _ Titillant l'orgueil du monstre, il le mirent au défi de se laisser entraver et de se libérer de l'étau de Loeding. Fenrir était arrogant, il n'aurait pas manqué une occasion de prouver sa puissance...

    L'Anaon s'agenouille calmement derrière la petite blonde, passant le fil qu'elle noue autour de son torse, au fil de son récit.

    _ Il accepta alors de se laisser entraver... Et...

_________________

Images originales: Victoria Francès, concept art Diablo III -Anaon dit Anaonne[Clik]
Elendra
J'écoute en silence. J'écoute et j'observe, parce qu'il faut bien le dire, je ne connais pas grand monde ici, encore moins leur nom et je veux pas trop déranger!

En plus, j'écoute parce que je l'ai jamais entendue cette histoire là, même jamais, jamais. Je savais même pas qu'elle existait. J'ai même pas entendu parler d'un des personnages dans une autre histoire, c'est pour vous dire à quelle point je la connais pas du tout.

Par contre, je la trouve bien intéressante et c'est pour ça que je dis pas un mot! J'écoute moi! Pour savoir la fin, parce que si je me mets à parler, ben ça va embêter tout le monde et on saura pas la fin.

Et il faut dire aussi que… Je suis un peu gênée de parler devant tout ce monde que je connais pas! Et aussi! Ah ça, c'est non négligeable! Ils parlent de voler les fesses de femmes et ça, j'y comprends rien de rien! Parce que ça non plus j'ai jamais entendu parler de ça dans aucune histoire!

Toute fois, il y a un truc que j'ai bien compris! Peut importe ce que ça veut dire… Anne l'a confirmé en répondant à la question de la petite fille : « Les Dieux dérobent les fesses de femmes, même si c'est interdit ».

Regard sérieux, interrogateur aussi!

Je me calle un peu plus contre le sol, histoire de protéger mes fesses. Mince… Déjà que les Très-Haut m'aime pas… Comment que je vais finir moi, plus de fesses!? Et ça doit être drôlement douloureux!

Mais pas de panique! Bon déjà… Moi je connais juste un dieu, et on peut jamais le voir, même le curé qui est marié avec lui le voir pas. Alors déjà, si je le vois pas, il peut pas me voler mes fesses! Et puis qu'est-ce qu'il peut bien en faire?! Il en a pas déjà?

En tout cas… J'ai bien fait de venir ici, parce qu'il m'en reste des choses à apprendre! C'est même presqu'un peu décourageant!

Mais l'histoire continue et je n'y pense plus. C'est qu'il y a bien d'autre chose à penser, plein de noms à retenir, une histoire à écouter quoi!

Et la voilà qui se lève! Et vous vous doutez bien que je la quitte pas du regard. Non, non, je la suis attentivement alors qu'elle s'approche de nous. La voilà qui passe derrière nous et toujours je la regarde, si elle fait diversion pour qu'un des Dieux de l'histoire me vole mes fesses, au moins je vais lui voir la face! (Après tout, je connais personne ici! Qui me dit que c'est pas Hel!)

À ce constat, j'écarquille les yeux tout comme elle s'approche de la fillette blonde.

Elle s'agenouille près d'elle.

Peut-être qu'au fond Yolanda elle récolte des petites filles pour mieux les manger après! Peut-être qu'au fond, elle est pas malade pour vrai, mais qu'elle se cache le temps d'en récolter une ou deux…

Peut-être qu'au fond… je ferais mieux d'arrêter de m'inventer des histoires à dormir debout et écouter la suite de l'histoire qui va comme suit :

_ Il accepta alors de se laisser entraver... Et...

Et tout ça pendant qu'elle entoure la fillette avec son fil noir! Noir! Et qu'est-ce qui a pas de plus effrayant comme couleur que le noir!

Et puis quoi?! que je m'exclame alors, oubliant complètement mon vœux de silenceté.
_________________
Alienor_de_sabran
C'était une belle histoire. Au début, elle suivait bien. Les questions d'Alix auraient pu être les siennes. Elle aurait aimé traverser ce pont arc-en-ciel, et croquer dans une pomme du verger des dieux, même si c'était pas trop possible rapport à son manque d'incisives, dont les définitives venaient à peine de percer la gencive et poussaient bien lentement.

Bercée par la voix d'Ann, elle se laissa donc entraîner au pays de ces dieux scandinaves, découvrant avec surprise que tous les dieux n'étaient pas bons, et leurs enfants carrément mauvais. Ce n'était pas comme le Très-Haut et La Ristote, et puis on ne pouvait pas vraiment comparer ça à l'histoire de la ville d'Obiouane avec les princes démons et les anges et tout ça. Il effleura ensuite un instant l'esprit de la Sabran qu'Ann pouvait être en train de leur raconter des hérésies, tout ça, et puis non enfin elle dit pas la vérité, c'est une histoire qu'elle raconte !

Elle aurait aimé continuer à écouter. Mais il arriva ce qu'il arrivait à chaque fois. Inexorablement, lorsqu'on lui racontait une histoire, les paupières de la Sabran se fermaient. Le nin-nin toujours collé au pif, la douce enfant ballait dangereusement de gauche à droite, et d'avant en arrière.

Et puis *bam*, c'est la chute. Voilà Aliénor qui s'écrase lourdement au sol (enfin, sur d'autres coussins inoccupés, quoi), et qui roule sur le dos pour pouvoir pioncer à son aise, la bouche ouverte histoire que tout le monde puisse admirer sa glotte.
_________________
On m'appelle le chovalier blanc ! Je vais et je vole au secours d'innoceeeeents !
Anaon
    _ Et … ?

    L'œil de la conteuse se fait amusé face à l'empressement de la jeunette. Un léger sourire vient même courber la ligne de ses lèvres alors que son attention revient sur la petite Alix Ann qui semble ne pas vouloir l'aider dans sa manœuvre. Une main s'égare prestement pour aller pincer le charnu d'une fesse, assez pour la faire sursauter, bouger à peine les bras qui ont pourtant tôt fait de craquer le fil ténu.

    _Et Fenrir n'eut qu'à contracter l'échine pour briser Loeding...

    Un regard entendu est lancé à la minie-Buze, et l'Anaon se relève, accompagnée par le "Bam" étouffé d'une chute dans les bras de Morphée. Un sourcil se rehausse imperceptiblement, puis, sans pour autant arrêter le cours de son récit, la balafrée se dirige vers l'endormie.

    _ Fenrir avait brisé le lien des Ases, comme s'il avait s'agit du simple filin d'une toile d'araignée. L'orgueil du loup fut flatté, l'inquiétude des Dieux, elle, décuplée.

    L'ainée s'agenouille aux côté de la Sabran et lui pince délicatement le nez entre index et majeur en lui secouant doucement la tête.

    _ Les Ases n'attendirent pas et se mirent en tête de fabriquer un autre lien.

    Les doigts palpent les petites narines, l'index va lui faire trembler la lèvre. Puis les épaules se haussent avant qu'elle ne se relève pour rejoindre son panier.

    _ Les Dieux prirent alors le fer le plus résistant qui soit pour former une chaîne aux larges maillons d'argent. Oui, la chaîne était épaisse et lourde bien peut aurait pu prétendre à s'en défaire.

    Les mains sortent alors une pelote de laine du ventre d'osier, et à l'instar du fil précédent, plus difficilement néanmoins, elle en craque un morceau entre ses doigts.

    _ Ce lien-là s'appelait Dromir et a nouveau les Ases le présentèrent à Fenrir. "Si tu brises cette solide chaîne, lui dirent-ils, tu auras une renommée sans égal et tous admireront ta gloire et ta puissance!". Il n'en fallait pas plus pour exciter la vanité du Loup Noir, et lui même savait qu'il avait gagné en puissance depuis qu'il avait brisé Loeding. Confiant, Fenrir tendit une fois de plus le cou pour accepter le joug des Dieux.

    A nouveau, le chaperon s'accroupit, à nouveau, elle noue le lien aux épaules d'une petite. Mais cette fois, c'est Elendra qui écope du fil de laine. Et la bouche se penche à l'oreille attentive, presque comme une confidence.

    _ Mais le lien était solide... Fenrir dû se débattre comme un forcené pour espérer s'en libérer...

_________________

Images originales: Victoria Francès, concept art Diablo III -Anaon dit Anaonne[Clik]
Elendra
Et bien fiouf! La petite a réussit à se sortir du fil! C'était pas bien bien compliqué en plus, il fallait juste lever les bras et hop, libre comme l'air! Tout comme ce Fenrir de l'histoire qui a défait le fil les deux doigts dans le nez presque. Enfin, l'histoire le mentionne pas, mais il aurait très certainement pu. À mon humble avis, évidemment.

Et puis Anne elle continue son histoire et tourne autour de nous et moi, comme depuis le début, je ne la quitte pas des yeux. Elle torture un peu la toute petite qui vient de tomber, raide endormie. C'est à se demander comment elle peut faire ça, elle a donc pas peur de tous ces Dieux terrifiants?!

Non, mais c'est vrai, moi je pourrai dormir paisiblement que si l'histoire se termine par un preux chevalier qui est mort dans une guerre (parce qu'il faut être mort pour rencontrer les dieux vous savez) et qui combat les Dieux et rencontre une femme morte de s'être fait voler les fesses par un des Dieux de son vivant. Et donc, après avoir terrassé tous les vilains Dieux pour laisser place à notre « bon » Très-Haut, ils se marient et ont pleins d'enfants. Là et alors seulement là! Je vais pouvoir être certaine que Fenrir sera pas sous mon lit ce soir à la recherche des mes fesses!

Mais pendant que je regarde la petite, me demandant comment elle peut bien réussir à dormir, je ne me rend pas vraiment compte qu'Anne est retournée dans son petit panier et qu'elle s'approche de moi avec une corde.

Oh oh... que je me dis en la regardant, me figeant lorsqu'elle me murmure à l'oreille la suite de l'histoire. Fenrir, alias moi, doit se débattre pour sortir de cette chaîne solide. Alors j'écarte les bras et exerce une pression sur cette chaîne de laine, je suis quand même forte, ça devrait pas trop poser de problème.

Je continue à écarter les bras, mais la laine ne fait que s'enfoncer dans mes bras, laissant de petite marque rouge, mais elle ne cède pas. Et moi qui mettais tout mon espoir sur cette corde là pour savoir si je serais capable de me défendre contre ce Dieu!

Allez Elendra... Vas y... Si tu peux défaire cette corde là, tu vas pouvoir lui donner une bonne raclée à ce loup noir s'il se pointe pour te voler tes fesses! Lui qui, d'après les mots d'Anne ne semble pas avoir réussit à se défaire de ses liens, contrairement à moi! Parce que écoutez bien! Vous allez entendre un *crac* bientôt. Écoutez!

Mon visage commence à rougir et mes bras commençant à être douloureux, je les secoue, je tourne la tête de tous les côtés pour repérer les points faibles et parce que Fenrir, alias moi, se débat et qu'il faut bien jouer le rôle comme il faut! Sinon, on y croit pas. Mais, je dois bien me résigner et je fini par baisser les bras.

C'est... impossible... Non? Fenrir réussit pas à la défaire cette chaîne pas vrai? Elle est trop résistante, non? que je demande en me retournant vers la conteuse un peu déçue que la toute petite ait réussit à se défaire de l'emprise des Dieux et pas moi.

Puis, me raclant la gorge j'ajoute :

Mais c'est pas parce que je.. enfin, qu'il est pas assez fort et puissant non? C'est juste parce que les Dieux sont plus forts et qu'ils m'aim... Qu'ils l'aiment pas, non? On peut pas se battre contre les Dieux. J'ai raison?

Dites non... dites non... dites non s'il vous plait... On peut se défendre contre le Très-Haut, on peut hein? Il faut. Il le faut! Sinon, je suis pas mieux que morte!
_________________
Anaon
    Le théâtre participatif a de surprenant qu'il n'y survient pas toujours ce que l'on veut. Et pourtant les paroles continuent.

    _ Dromi était solide. Fenrir dû redoubler de hargne pour vaincre son entrave. Il... Humf... Il dû ruer comme un cheval fou! Se cabrer, cambrer...

    Des mots pour narrer comme pour galvaniser. Les doigts toujours refermés et entourés par les extrémités de la corde sont font cisailler sans ménagement et la foutue laine ne lâche pas comme prévu. Il y en a un qui vous dira "Ce sont les aléas du direct". L'ainée s'apprête à défaire ses doigts qui tiennent le nœud serré, faisant tomber le fil de laine... mais Elendra rend les armes. Ah... Ça, çà ne l'arrange pas.

    Regard à regard, secondes de latence pour la conteuse qui réfléchit à tout allure. Avant de se fendre d'un sourire.

    _ Les Ases crurent bien que Fenrir était pris. Le poil noir commença à luire de sueur, Fenrir faiblit, on cru qu'il allait renoncer, mais... Le loup, bien trop orgueilleux, se reprit et s'enhardit d'avantage. Il continua de secouer ses chaines, d'en mordre les maillons...

    Les nacres de la balafrée se saisissent de la laine qu'elle tire et craque d'un coup sec.

    _ Dromi vola en éclat. Fenrir se redressa, le regard brillant de mépris devant les Dieux ébahis. Il avait prouvé qu'il était encore bien trop fort...

    Les lippes s'approchent, s'appose sur le front d'Elendra. Et l'Anaon se relève.

    _ Les Ases tinrent conseil. Une fois de plus, Fenrir les avait humilié, demeurant toujours libre, terrorisant les mondes de sa cruauté et menaçant encore, le règne des Dieux. Car oui, on peut vaincre les Dieux. Les Immortels ne le sont pas tant. Si la maladie et le temps n'ont pas d'emprise sur eux -grâce au pouvoir des pommes d'or- ils ne sont pas invincibles. Odin est destiné à périr par les crocs de Fenrir le jour du Ragnarök. Et rien ne dit, chez les Nordiques, qu'un simple Homme ne puisse tuer un Dieu...Sigi et Rérir avait du sang d'Odin dans les veines... C'est pourtant la lâcheté d'une simple lame qui a écourté leurs vies.

    Tout en dispensant ses paroles, l'ainée retourne trouver le confort de son siège.

    _ Les Dieux, donc, en vinrent à une dramatique conclusion. Aucun lien, aucune chaine ne pourra contenir la puissance de Fenrir. Non... Aucune entrave "normale" ne le pourrait.

    Un instant les doigts frôlent le velours de la robe en pleine finition, puis dextre s'ouvre au dessus du panier pour en libérer les bouts de laines encore enrouler à ses doigts.

    _ On demanda alors à Skirnir, qui était le serviteur du Dieu Vanes de la fécondité, Freyr -le frère de Freya- d'aller à la rencontre des Alfes noirs qui vivaient dans les souterrains obscurs de Svartalaheim, l'un des neufs mondes. Les Alfes -ou elfes- étaient des artisans d'exception...
    Skirnir alla alors à leurs rencontre en leurs demandant de forger un lien qui pourrait définitivement enchainer Fenrir. Les Alfes acceptèrent, en concluant un pacte avec les Ases qui ne devront jamais chercher à s'immiscer dans leurs affaires de quelque façon que se soit. C'est ainsi que Gleipnir fut créé.

    La main s'engouffre dans le panier.

    _Un lien qui avait l'apparence d'un simple ruban de soie...

    Et à bout de doigts elle révèle un ruban gracile de couleur or.

    _ Il paraissait si fragile... et pourtant Gleipnir était magique!

    Doucement, le ton s'abaisse, alors qu'elle se penche un peu vers les oreilles attentives, les mains, prêtent à mimer le moindre de ses mots.

    _ Pour construire ce lien merveilleux, les Alfes réunirent six ingrédients si rares qu'ils en étaient même inexistant pour la plupart. Ils prirent les bruits de pas d'un chat, et on sait pourtant, qu'il n'y a pas plus silencieux qu'un chat, ils prirent aussi de la barbe de femme, qui n'en ont pourtant pas. Des racines de montagnes, des tendons d'ours, du souffle des poissons, qui vivent pourtant dans l'eau et de la salive des oiseaux. Ce lien étant composé d'éléments qui "n'existe pas", lui même ne devrait pas existé! Gleipnir est une sorte de lien impossible, qui, ne pouvant pas exister lui-même, ne peut alors être détruit. Oui... La magie est bien surprenante.

    Une pause. Le feu crachote toujours dans le dos des captivés, retraçant les silhouettes d'un liseret mordoré. Atmosphère chaleureuse, autant que sibylline. Les azurites parcourent les visages tournés vers elles alors que ses doigts nouent une boucle à l'extrémité du ruban.

    _ Skirnir revint alors à Asgard avec le précieux Gleipnir, et les Ases s'empressèrent d'aller à nouveau chercher Fenrir. Le loupe noir vint, mais la bête était bien loin d'être stupide. Les Dieux avaient essayé de le soumettre avec un lien solide, puis une lourde chaine, et maintenant ils lui présentaient un banal ruban?! Quelle renommée pourrait-il obtenir s'il brisait ce fétu de paille? Qu'il leur demanda. Et par ailleurs, si ce ruban avait été forgé par quelques sortilèges et tromperies, Fenrir n'y toucherait pas.
    Les Ases essayèrent de convaincre le loup sur la robustesse de ce nouveau lien. Un à un, ils tirèrent sur Gleipnir sans réussir à le briser. Qu'il voit donc! Ce ruban est bien plus solide qu'il ne le ferait croire, ainsi, s'il arrive à s'en défaire, sa réputation serait plus grande encore! Fenrir restait encore des plus sceptiques. Le liens ne semblait pas soumis à un quelconque sortilège, mais il ne pouvait pas faire confiance aux Dieux. Néanmoins il accepta de se prêter une fois de plus au jeu, mais à une seule condition : en gage de leurs bonne foi, l'un des Ases devra placer son bras dans son immense gueule ouverte pendant tout le défi. Les Immortels se regardèrent les uns les autres. Qui prendrait le risque de sacrifier son bras? Car oui, Gleipnir était bel et bien "truqué" et Fenrir s'en rendra compte.
    Et c'est Tyr, la courageux fils d'Odin et le plus audacieux des Dieux, qui se porta volontaire.

    L'Ase approcha et enfourna tout son bras dans la gueule ouvert du grand loup. Et comme à l'accoutumer, on plaça Gleipnir autour du cou et de l'échine de la bête....

    Et l'instar de ses mots, elle coinça l'extrémité de son ruban entre ses genoux avant de plonger ses avant bras dans la boucle du nœud coulant.

_________________

Images originales: Victoria Francès, concept art Diablo III -Anaon dit Anaonne[Clik]
Elendra
Verdict : Ben finalement on peut battre les Dieux! D'ailleurs Fenrir là, il vient de le faire en brisant son lien hyper indestructible.

Verdict numéro deux : Je suis faible!!! Faibleuh vous dis-je! J'arrive même pas à briser un morceau de laine! Un morceau de laine! Alors que j'aurais dû hein. Pourtant c'est pas faute d'avoir essayé… Je me suis presque autant débattu que le loup dans l'histoire, sauf que moi j'ai pas utilisé mes dents quand même parce que la laine ça laisse des petits fils sur la langue! Mais en réfléchissant je me dis que c'est sans doute parce que c'était pas de la laine comme en Lorraine. Anne elle a l'habitude elle, c'est de la laine d'Anjou c'est sûrement plus résistant que la laine de lorraine. Et même que en Lorraine on mange de la mirabelle pour devenir fort et là ça fait tellement longtemps que j'en ai pas mangé que toute ma force elle a fondue!

Verdict numéro trois : Je ne suis pas faible, je manque de mirabelle dans les muscles. Va falloir que je remédie à ça… (Si on avait pas été en plein milieu du conte, je l'aurais noté sur mon parchemin, mais là c'est quand même pas très poli! Je le note donc dans ma tête espérant que le manque de mirabelle affecte pas ma mémoire aussi!)

L'histoire se poursuit et moi je poursuis mon écoute, parce que la fin m'intéresse tout particulièrement! C'est vrai quoi, moi les Dieux, qu'il y en ait un ou plusieurs ça a pas d'importance, je veux juste savoir s'ils sont vraiment invincible ou pas!

Puis, Anne nous raconte que quelqu'un met son bras dans la gueule du loup! J'espère qu'il faudra pas mimer cette partie de l'histoire aussi parce que… Moi je vote pour la petite qui dort!

Mais heureusement, elle a pas trop l'air de vouloir que quelqu'un mette son bras dans sa bouche et à la place, elle attache un ruban, fait de choses qui n'existent pas, autour de son poignet.

Attendez! Je vais faire tous les Dieux qui testent pour convaincre le loup que c'est indestructible! que je m'exclame en me levant d'un bond pour m'approcher d'elle.

Je renvoie donc mes cheveux en arrière, les accrochant bien derrière mes oreilles pour ressembler à un garçon. Et je prend un des bouts du ruban attaché au poignet de la conteuse et je tire avec ma force divine. (Pendant ce temps, j'essaie de me souvenir des noms des Dieux, parce que j'ai fait l'erreur de dire que j'incarnerais tous les Dieux et je dois avouer ne pas me souvenir de tout leur nom!)

Aaaah! Moi Odin! Je suis incapable de défaire ce lien! que je dit en relâchant le tout.

Puis je prend l'autre bout du ruban et tire de nouveau, avec un visage sérieux qu'on dirait pas que je force cette fois.

Mordieu! Mais c'est impossible même pour moi Tyr de briser ce lien pas du tout enchanté!

(Faut bien convaincre Fenrir que c'est pas enchanté pour pas qu'il croche son bras plus tard, hein!)

Étant à cours de nom de Dieux, je donne deux petits coups secs sur le ruban et lève les yeux vers Anne.

Bonne chance pour réussir à briser le lien! J'espère vraiment que toi et Fenrir vous allez réussir! Que je murmure avant de retourner m'asseoir à ma place.

Pourquoi je vote pour Fenrir? Ben, parce que moi je me sens un peu comme lui, je suis toujours en train d'essayer d'éviter que les Dieux me tuent! M'enfin, moi j'ai juste un Dieu et heureusement, sinon y a longtemps que j'aurais perdu!
_________________
Anaon
    Elle allait continuer l'Anaon, quand elle voit avec surprise Elendra se lever. Oui. Le théâtre participatif a de surprenant qu'il n'y survient pas toujours ce que l'on veut... Et c'est parfois bien agréable. Tout sourire, elle laisse la jeunette jouer ces rôles, prouvant à auditoire la véracité de ces dires. On ne brisera pas Gleipnir aussi facilement. La courbe de ses lippes s'enhardit de plus belle aux paroles de soutient qu'elle lui livre. Ah! Si la petit furie d'Aliénor ne s'était pas endormit, c'est elle qui aurait écopé du rôle de Fenrir, et pour sûr, le spectacle aurait été bien plus animé et divertissant. Anaon, elle, se contentera surtout de ses mots.

    Elendra a reprend place, l'histoire peut continuer.

    _ A nouveau, Fenrir était entravé. A nouveau, il essaya d'en réchapper. Il se mit à ruer et à mordre. A s'arc-bouter comme à fou. Ce ruban de soie était bien plus solide que la chaine qu'il eu à rompre. Fenrir enrageait et ses assauts devenaient plus violent. Mais Gleipnir, loin de se briser, se renforçait de plus en plus.

    De même, elle illustrait calmement par ses poignets, dont la boucle de son nœud coulant resserraient les chairs. Et plus elle essayait d'écarter les bras, plus le nœud se faisait solide et douloureux.


    _ Magique, il était, il ne faut l'oublier. Plus l'on tire, plus il se resserre, tant et si bien qu'il s'adapte constatent à la force de son captif le condamnant ainis à ne jamais pourvoir s'en défaire. Fenrir se débattait sous les rires railleurs des Ases jusqu'à ce que, écumant de sueur, tremblant de fatigue, il dû se résigner, épuisé, incapable de bouger. Son mépris éclata quand il comprit qu'il avait été jouer pas ces Dieux qui se moquaient grassement de lui. Fou de rage, il referma alors dans un claquement ses mâchoires sur le bras de Tyr qui eu tout juste le temps de s'écarter. Mais sa main fut trancher par les dents acérées de la bête.

    Tyr fut désormais manchot, mais Fenrir était enfin bel et bien enchainé.

    Silence. La conteuse contemple calmement l'assistance. Accroche à chaque regards. Enfantins ou domestiques, fascinés ou impassibles. Puis, lentement elle desserre les genoux qui gardaient coincé l'extrémité de son lien.

    _ Le Ases étaient enfin victorieux. Ils prirent l'extrémité restant de Gleipnir, qu'ils appelaient Gelgia et ils la fixèrent à une large pierre plate, Gioll, solidement ancrée en terre. Il y enfoncèrent aussi un énorme rocher en guise de pieu, Thviti, qu'ils plongèrent encore plus profondément dans le sol. Ainsi Fenrir, entravé par Gleipnir et attaché à la terre ne pourrait plus jamais s'enfuir. Néanmoins, l'immense loup noir continuait à mordre tout ceux qui passaient à sa porté. Alors les Dieux prirent une épée qu'ils lui enfoncèrent dans le palais. La pointe de la lame fichée dans sa mâchoire supérieur, la garde reposant sur sa langue, Fenrir était condamné à demeurer la gueule ouverte, sans jamais pouvoir la refermer, sous peine de se pourfendre lui même les chairs.

    Et de l'immense gueule blessée, s'écoule la bave immonde de Fenrir qui donne naissance à un fleuve appelé Ván qui signifie "Espoir" ou "Volonté".

    A l'aide de ses dents, l'ainée vient desserrer son nœud jusqu'à s'en libérer, reposant sur ses genoux le ruban mordoré qu'elle lisse machinalement du plat de la main. Et le timbre se radoucit encore comme s'il prononçait quelques secrets qu'il ne faudrait pas égrainer.

    _ Certains racontent que c'est dans les profondeurs de Svartalaheim que réside le loup démoniaque. Et depuis ce jour où les Ases ont réussi à le circonvenir, Fenrir, bien qu'immobilisé, demeure puissant et influent. On dit qui si son corps est captif, son esprit lui est toujours libre. Quand la terre tremble, c'est parfois à cause des grondements sourds de la bête qui appelle ses fidèles à lui répondre. Car Fenrir commande aux loups de ce monde et aux chiens de l'enfer, telle que Managarm qu'il engrossa un jour, et quand parfois on entend les hurlements lugubres des bêtes au cœur de la nuit, c'est pour unir leur voix aux chant sombre de leur maitre.

    La conteuse d'un soir se redresse alors, pour se carrer confortablement sur son assise, une main venant flirter sur l'arrondie de sa panse.

    _ Ainsi fut enchainé Fenrir... Par la ruse et le mensonge, et ainsi fut-il condamné à attendre, prisonnier, que vienne le jour du Ragnarök, le jour où il sera enfin libéré et où il pourra assouvir ses plus noirs sentiments de vengeance.

    Voyez, si on prête aux Dieux beaucoup de sagesse, on ne peut que constater que parfois, ils ne sont pas plus honnêtes que le plus méprisable des parjures...

_________________

Images originales: Victoria Francès, concept art Diablo III -Anaon dit Anaonne[Clik]
See the RP information <<   1, 2   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)