Arthanagor
{
Raviver la flamme
}
Le phare dormait encore.
Il était encore tôt, très tôt pour certains.
Cest sans bruits quil descendit lescalier ce matin là, en évitant de faire craquer les marches sous son pas lourd.
Arth sapprocha de lâtre et raviva le feu, ainsi, lorsque la maisonnée se réveillerait, une douce tiédeur baignerait la pièce. Il se frotta les mains au dessus du feu pour prendre sa part de chaleur, et tira un brandon du foyer après avoir but une écuelle de soupe au lard.
Il se dirigea vers la porte, fit jouer le loquet et sortit dans la nuit pâlissante.
La forge avait un aspect fantomatique, presque lugubre dans cette fin de nuit, et seules les flammèches du brandon, éclairaient un peu ses pas, suffisamment pour éviter quil ne butte dans une motte de terre ou une pierre. De loin, on aurait dit une cabane en ruine prête à sécrouler à la moindre saute de vent. Un air de déjà vu pour lui. Il y a quelques années, la même bâtisse, ou presque, se dressait près dun lac de Bourgogne
La forge sentait le charbon, le sabot de buf, la cendre, le mâchefer tout un tas dodeurs qui se mêlaient et rendaient ce lieux agréable, pour lui du moins. Les outils, les pinces, les massettes étaient alignées sagement sur une desserte près de lobjet qui fait quune forge était une forge : Lenclume. Le pot à feu quil avait préparé la veille était prêt, et le petit bois prit dès quil y plongea le brandon incandescent. Il actionna les soufflets pendant de longues minutes : Un souffle rauque se mit à résonner cétait comme entendre la forge respirer, comme si elle était vivante. Le charbon de la veille senflamma.
LEcossais cajola le feu, le construisant jusqua ce que les deux pouces dépaisseur de braise irradient dune belle couleur rouge orangée.
Il alluma la lampe et déterra la lame des cendres dans lesquelles il lavait enterré pour la nuit.
Trois jours pleins.
Il lui avait fallut trois jours pleins pour modeler, redresser, durcir lacier.
Il fit tourner plusieurs fois la lame dans sa main, en jugeant la géométrie.
A la lumière de la lampe, lacier avait des reflets bleutés... La lame sauta dune main à lautre le poids, léquilibre, tout semblait bon. Assurément, le vieux Gilmore naurait pas eut à rougir de son travail. Ladresse requise était là importante, le double tranchant et la solidité de larme en dépendaient. Il navait pas encore pas encore réalisé la symétrie mais les tranchants ne roulaient pas sous la lime.
Il souffla sur la cendre, examina la surface et ny trouva ni torsion, ni gauchissements
Il trempa un chiffon dans un seau deau, le pressa afin den ôter le plus deau possible et le passa soigneusement sur lacier pour en ôter la cendre. Il travailla à adoucir les deux faces de la lame a la pierre ponce tout en regardant le croquis de larme à léchelle quil avait fait et était cloué sur le mur au dessus de lenclume.
- Tha i gu bhith ullamh (**) dit-il pour lui même en surveillant le feu
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Le phare dormait encore.
Il était encore tôt, très tôt pour certains.
Cest sans bruits quil descendit lescalier ce matin là, en évitant de faire craquer les marches sous son pas lourd.
Arth sapprocha de lâtre et raviva le feu, ainsi, lorsque la maisonnée se réveillerait, une douce tiédeur baignerait la pièce. Il se frotta les mains au dessus du feu pour prendre sa part de chaleur, et tira un brandon du foyer après avoir but une écuelle de soupe au lard.
Il se dirigea vers la porte, fit jouer le loquet et sortit dans la nuit pâlissante.
La forge avait un aspect fantomatique, presque lugubre dans cette fin de nuit, et seules les flammèches du brandon, éclairaient un peu ses pas, suffisamment pour éviter quil ne butte dans une motte de terre ou une pierre. De loin, on aurait dit une cabane en ruine prête à sécrouler à la moindre saute de vent. Un air de déjà vu pour lui. Il y a quelques années, la même bâtisse, ou presque, se dressait près dun lac de Bourgogne
La forge sentait le charbon, le sabot de buf, la cendre, le mâchefer tout un tas dodeurs qui se mêlaient et rendaient ce lieux agréable, pour lui du moins. Les outils, les pinces, les massettes étaient alignées sagement sur une desserte près de lobjet qui fait quune forge était une forge : Lenclume. Le pot à feu quil avait préparé la veille était prêt, et le petit bois prit dès quil y plongea le brandon incandescent. Il actionna les soufflets pendant de longues minutes : Un souffle rauque se mit à résonner cétait comme entendre la forge respirer, comme si elle était vivante. Le charbon de la veille senflamma.
LEcossais cajola le feu, le construisant jusqua ce que les deux pouces dépaisseur de braise irradient dune belle couleur rouge orangée.
Il alluma la lampe et déterra la lame des cendres dans lesquelles il lavait enterré pour la nuit.
Trois jours pleins.
Il lui avait fallut trois jours pleins pour modeler, redresser, durcir lacier.
Il fit tourner plusieurs fois la lame dans sa main, en jugeant la géométrie.
A la lumière de la lampe, lacier avait des reflets bleutés... La lame sauta dune main à lautre le poids, léquilibre, tout semblait bon. Assurément, le vieux Gilmore naurait pas eut à rougir de son travail. Ladresse requise était là importante, le double tranchant et la solidité de larme en dépendaient. Il navait pas encore pas encore réalisé la symétrie mais les tranchants ne roulaient pas sous la lime.
Il souffla sur la cendre, examina la surface et ny trouva ni torsion, ni gauchissements
Il trempa un chiffon dans un seau deau, le pressa afin den ôter le plus deau possible et le passa soigneusement sur lacier pour en ôter la cendre. Il travailla à adoucir les deux faces de la lame a la pierre ponce tout en regardant le croquis de larme à léchelle quil avait fait et était cloué sur le mur au dessus de lenclume.
- Tha i gu bhith ullamh (**) dit-il pour lui même en surveillant le feu
Traduction du Gaélique Ecossais, et divers
(*) Tiré du film du même nom
(**) Elle est sur le point dêtre finie
(*) Tiré du film du même nom
(**) Elle est sur le point dêtre finie
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