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[R.P] Le cinquième élément...(*)

Arthanagor
{…Raviver la flamme…}

Le phare dormait encore.
Il était encore tôt,… très tôt pour certains.
C’est sans bruits qu’il descendit l’escalier ce matin là, en évitant de faire craquer les marches sous son pas lourd.
Arth s’approcha de l’âtre et raviva le feu, ainsi, lorsque la maisonnée se réveillerait, une douce tiédeur baignerait la pièce. Il se frotta les mains au dessus du feu pour prendre sa part de chaleur, et tira un brandon du foyer après avoir but une écuelle de soupe au lard.
Il se dirigea vers la porte, fit jouer le loquet et sortit dans la nuit pâlissante
.

La forge avait un aspect fantomatique, presque lugubre dans cette fin de nuit, et seules les flammèches du brandon, éclairaient un peu ses pas, suffisamment pour éviter qu’il ne butte dans une motte de terre ou une pierre. De loin, on aurait dit une cabane en ruine prête à s’écrouler à la moindre saute de vent. Un air de déjà vu pour lui. Il y a quelques années, la même bâtisse, ou presque, se dressait près d’un lac de Bourgogne…
La forge sentait le charbon, le sabot de bœuf, la cendre, le mâchefer…tout un tas d’odeurs qui se mêlaient et rendaient ce lieux agréable, pour lui du moins. Les outils, les pinces, les massettes étaient alignées sagement sur une desserte près de l’objet qui fait qu’une forge était une forge : L’enclume. Le pot à feu qu’il avait préparé la veille était prêt, et le petit bois prit dès qu’il y plongea le brandon incandescent. Il actionna les soufflets pendant de longues minutes : Un souffle rauque se mit à résonner c’était comme entendre la forge respirer, comme si elle était vivante. Le charbon de la veille s’enflamma.
L’Ecossais cajola le feu, le construisant jusqu’a ce que les deux pouces d’épaisseur de braise irradient d’une belle couleur rouge orangée.
Il alluma la lampe et déterra la lame des cendres dans lesquelles il l’avait enterré pour la nuit.


Trois jours pleins.
Il lui avait fallut trois jours pleins pour modeler, redresser, durcir l’acier.
Il fit tourner plusieurs fois la lame dans sa main, en jugeant la géométrie.
A la lumière de la lampe, l’acier avait des reflets bleutés... La lame sauta d’une main à l’autre…le poids, l’équilibre, tout semblait bon. Assurément, le vieux Gilmore n’aurait pas eut à rougir de son travail. L’adresse requise était là importante, le double tranchant et la solidité de l’arme en dépendaient. Il n’avait pas encore pas encore réalisé la symétrie mais les tranchants ne roulaient pas sous la lime.
Il souffla sur la cendre, examina la surface et n’y trouva ni torsion, ni gauchissements…


Il trempa un chiffon dans un seau d’eau, le pressa afin d’en ôter le plus d’eau possible et le passa soigneusement sur l’acier pour en ôter la cendre. Il travailla à adoucir les deux faces de la lame a la pierre ponce tout en regardant le croquis de l’arme à l’échelle qu’il avait fait et était cloué sur le mur au dessus de l’enclume.
- Tha i gu bhith ullamh… (**) dit-il pour lui même en surveillant le feu

Traduction du Gaélique Ecossais, et divers
(*) Tiré du film du même nom
(**) Elle est sur le point d’être finie

_________________
Arthanagor
{…La première trempe, ou le retour à la terre…}

C ‘était le vieux Gilmore qui lui avait appris le métier, il y a de ça des années.
Il n’était encore qu’un enfant, et comme tout les enfants, le feu exerçait sur lui une certaine fascination. Il s’était alors armé de patience, fait preuve d’écoute et d’application, jusqu'à maitriser le plus parfaitement possible l’art de la forge.
Dans son monde, au milieu de la respiration régulière des soufflets, de la chaleur des braises…Il donnait naissance à une arme. Une arme qu’il voulait unique …
Aujourd’hui, dans l’écrin de la nuit, il était à son affaire,….plus que jamais
.

Il fallait quatre trempes au moins selon la méthode du vieux Gilmore, pour donner vie a une lame digne de ce nom. Quatre trempes, chacune représentant un symbole, ou liées a un élément, car il arrive dans certain cas que Vulcain se prenne pour un alchimiste. Etrange ?...non, pas tant que ça, Par contre, il avait été littéralement impossible au Highlander de savoir pourquoi le vieux tenait cette technique. Ce n’est pas faute d’avoir demandé, loin de là, mais la réponse était immanquablement la même ou presque : « Tha sin tòrr nas fheàrr mar seo… (*) » Ben tiens donc, débrouilles toi avec ça…..

L’Ecossais reposa la lame sur la desserte en prenant soin de l’entourer d’un chiffon avant de préparer la première trempe.
Il dispersa sur les braises qui avaient maintenant une belle couleur rouge vif une couche de cendre de la veille assez épaisse. Il ne fallait pas que la lame soit maintenant au contact direct de celle-ci, du moins pas pour le moment.
Avec une lenteur calculée, il déposa la lame sur son lit de cendre.
Il fallait que l’acier reprenne vie doucement. Arth actionna le soufflet, et de nouveau la respiration rauque et régulière de la forge se fit entendre alors que le ciel déjà du coté de l’orient commençait à pâlir. La lame elle, changeait aussi d’aspect. L’acier sombre encore prenait petit à petit une couleur orangée. Bientôt, ce serait le moment.
Alors l’Highlander avis un des quatre tonneaux qui était dans la forge : Un par trempe, logique
.

Lorsque la lame eut pris la teinte de la paille fraichement coupée, Arth s’arma d’une pince et retira la pièce de métal de son écrin de cendre et la plongea dans le tonneau remplie de terre humide. L’acier chanta, siffla en refroidissant… Il la laissa en terre suffisamment longtemps pour que l’acier devienne sombre, et profita de ces instants pour entretenir le feu, et préparer la deuxième trempe.
Revenant au tonneau de terre, il en retira la lame refroidie et, presque la caressant, la nettoya d’un coup de chiffon, la débarrassant méticuleusement de la terre collée a elle.
Un ourlet rosé ornait l’horizon à l’est. Les oiseaux entamaient les premières notes de leur récital du jour.

Arth s’essuya le front d’un revers de son avant bras…et s’accorda un instant de contemplation devant l’aube naissante avant de s’en retourner devant son brasier.
Il était loin d’en avoir fini …


Traduction du Gaélique Ecossais :
(*) C’est beaucoup mieux comme ça….

_________________
Brygh_ailean
{Parce qu’il y a tant à faire, simplement lorsque la flamme couve.}

La lune pâle disparaissait sous l'aurore naissance. Point de ce rougeoiement incandescent digne du coeur de l'hiver, point non plus de cet éclat candide qui inonde les matins printaniers. Non, le soleil se levait gris, ces derniers temps, et seul l’âtre semblait rappeler ce que le feu signifie.

Le crépitement d’un nœud de charme au cœur des braises. Le rouge des tisons de chêne à vif au centre de la flambée désormais timide. Le gris de la cendre qui recouvrait progressivement les tisons isolés. Le battement de son cœur, étrangement accéléré de se réveiller seule. Le rouge de ses lèvres qu’elle mordillait sous l’appréhension. Le gris de son regard qui balaya la pièce depuis l’escalier à la recherche d’une trace de son passage.

Puis le bol posé d’une manière négligemment ordonnée au bord de la table. La lumière revint progressivement sur son visage, comme le soleil de juin qu’on ne pouvait faire qu’espérer encore. D’un geste sûr elle rangea le récipient, se saisit d’un linge et retira doucement le chaudron de la crémaillère. Soulevant le couvercle de la maie, elle en extirpa une autre marmite. Un linge grisâtre la recouvrait et dessous, le rouge vif des fruits mêlé à l’ocre blanc du miel de châtaigniers, au scintillement doré du vin clair. Nouant le linge autour de sa main elle se mit à presser le linge, retenant son souffle, pressant et pressant encore.

Plusieurs fois, elle s’arrêta, épongeant son front du revers de la main. Plusieurs fois elle reprit, racla le précieux mélange filtré du bout du doigt sur le tissu légèrement rugueux. Ses joues lactescentes avaient pris les reflets de la groseille, elles aussi.

La taille du pochon réduisait à vu d’œil, jusqu’à ce qu’elle ne fût plus que le reflet des pépins oubliés et qu’il ne fût plus possible de presser encore. Alors la grande déposa le chiffon dans une écuelle, et replaça la marmite sur le feu, haut sur la crémaillère, sans attiser les braises. Elle jeta un œil par le fenestron, observant la fumée qui sortait de la forge, là-bas au-delà du « jardin d’entraînement ». Elle sourit doucement. Se déplaçant toujours silencieusement, elle se saisit d’une timbale de buis qu’elle plongea dans le liquide rougeatre par encore chaud, essuya doucement d’un linge humide les contours.

Couvrant ses épaules de son plaid, elle traversa le jardin, les pieds nus, la timbale à la main jusqu’à rejoindre l’antre du highlander. Elle s’arrêta un instant pour l’observer. Son cœur se souleva machinalement à le regarder si concentré, si précis, si silencieux. Cette intensité qu’il avait pour sa forge était la même qu’il avait à la couver précieusement. Puis se décisant à entrer, elle lui tendit le gobelet :


Tiens ! C’est pour toi… Goûte !
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Extrait du dico francobrynesque selon Arth : Selon le corpus forgus du forgeron, il faut quatre convocations devant temoin pour estre accusé d'être une lame...
Arthanagor
{…Pour qu’elle soit aussi rapide que le cheval lancé au galop…}

L’acier avait retrouvé sa teinte bleutée et il pouvait maintenant le prendre a mains nues, sans outils même si la lame dégageait encore une chaleur respectable.
Il allait pouvoir s’attaquer a la deuxième trempe.
Par acquit de conscience, il passa un dernier coup de chiffon sur celle-ci avant de la reposer, protégée par le tissu sur la desserte
.

C’est une voix rauque mais paradoxalement douce qui le tira de son labeur. Il sourit avant de se retourner. Secrètement, il espérait, non, attendait sa venue…
- Tiens ! C’est pour toi …Goûte! dit elle en lui tendant un gobelet. Ses doigts effleurèrent les siens. Un liquide carmin encore tiède dégageant une odeur sucrée…la fameuse liqueur de groseille sans doute.
- Tap’ mo rùin, dit-il en portant le godet à ses lèvres, en la fixant de ses émeraudes. C’était doux, c’était tiède,…C’était sucré…C’est presque aussi bon que lorsqu’il posait ses lèvres sur les siennes…mais pas autant:...excuses moi, j’ai dût réveiller la moitié de l’île...je voulais finir ton épée...il ne finit pas le gobelet, par contre, prenant soin de lui en laisser un peu, et dépose un baiser « groseillé » au coin de ses lèvres en guise de remerciementJe viens de finir la première trempe et allait attaquer la deuxième. Le vieux Gilmore dit qu’il faut quatre trempes pour une bonne lameil la regarde Tu veux rester ?....c’est ton épée après tout, puis souriant Tu as déjà essayé ? demanda-t-il tout en s’affairant a la préparation des opérations…

Un œil non éclairé ne verrait là, dans la préparation de la deuxième trempe qu’une répétition de la première. Mais il en était tout autre …Même si, ce fut le même lit de cendres qu’il repositionna sur les braises chauffées au rouge, tout comme ce fut de la même façon qu’il déposa la lame dessus.
Seulement cette fois, il n’actionna pas les soufflets. C’était un peu comme si la forge retenait sa respiration. Un étrange silence baignait l’endroit.
Il fallait attendre, attendre que le feu, que les braises fassent leur œuvre mais sans les exciter car si la chaleur montait trop vite…cela risquait d’affaiblir le cœur de l’acier, et ce n’était pas le but recherché.
Alors il prit le temps de regarder la lame changer encore une fois de teinte sous l’action de la chaleur, invitant la Sylphide à s’approcher du pot à feu. Les tranchant prirent peu à peu une couleur fauve, comme la couleur des daims en automne tandis que le fil, et l’âme de la lame, eux prenaient une couleur magentas.
L’Highlander ne put retenir un petit rictus de satisfaction en observant le jeu des couleurs.
Il laissa encore un temps ce qui sous peu serait une arme puissante sur les braises et prépara ses pinces pour effectuer la deuxième trempe dans le second tonneau
:
- Tha sin math (*) dit-il, on va pouvoir attaqueril la regardet’as un chiffon ?...l’odeur risque d’être irritante,…

La deuxième trempe.
Celle-ci était sensée donner à la l’arme la célérité nécessaire au combat, pour cela, le vieux Gilmore trempait sa lame dans…. de l’urine de cheval !! Car, quel animal proche de l’homme peut se targuer d’une telle vitesse ?
Certes l’odeur était quelques peu dérangeante, d’ailleurs, Arth détestait ce moment et pourtant, c’était ainsi qu’on lui avait appris…
Il plongea la lame dans le tonneau d’urine de nouveau le métal siffla au contact du liquide mais cette fois, point de vapeurs d’eau qui s’échappent du tonneau, non, mais des nuages emplis de l’odeur âcre de l’ammoniac L’opération devait pour être réussie durer le temps d’un credo disait le vieux Gilmore, alors, tout en maintenant grâce a ses pinces la lame immergée, et luttant pour ne pas tousser de trop dans les vapeurs suffocantes, il murmura étouffant la moitié des phrases
:

Hmhmhmhhmhmhmhmmhuissant,
Hhmhhmhmhmmhmhhmha Terre,
Gnéhhmhhmhmhhmhmhhmhradis,
gnmhmhmhmhhmhhmhhm la mort.
Hmhmhmhhmhmhhmhhmhprophète,
lhmhhmhhmhhmhhmhmhmhaetis,
Hhmhmhhmhhmhh la sagesse
Hmhmhmhmhommes égarés.
GnmnmnmnmnmnmnmnChristos,
GnmgngmngmngmngmngmnGiosep.
GngmgnmgnmgnmgmnheminduParadis.
GnagnagnagnagnagnagnagnousPonce,
Gnagnagnagnagnagnagnnous sauver.
Gnagnagnagnagnagnagnagnagn Très-Haut.
Hmnmnmnmnmn Divine;
En la Sainte Eglise Aristotélicienne Romaine, Une et Indivisible;
En la communion des Saints;
En la rémission des péchés
En la Vie Eternelle,
……AMEN !!


Quand cela fut fait, il retira l’épée du liquide nauséabond et l’essuya avec un chiffon qu’il jeta immédiatement par la suite.

Traduction du Gaélique Ecossais:
(*) C'est bien...

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Brygh_ailean
{Couver du regard... pour sentir ce qui ne se voit pas}

Elle n'était pas à sa place, sans se sentir de trop non plus. Juste dans un autre monde, un monde à lui seul, et même s'il avait envie de le partager, c'était impossible. La bulle était énorme, dense et lumineuse. Mais elle était.

Tu as déjà essayé ? Elle a déjà tapé sur une lame de dague ouais... plus d'une fois... mais c'est à peut près tout. Elle sait chauffer le métal pour cerclé une roue, ou une dame de nage... mais faut pas non plus pousser papy dans les orties. Autant qu'elle s'en souvient, les MacFadyen n'ont jamais forgé depuis Papy Grippe-sous... réaction sans doute au vieux bonhomme. Alors elle se contente d'un signe de tête pour dire non puis elle se cale au chambranle de la porte, frottant sa cheville de l'un de ses pieds nus. Plus tard... je préfère te regarder..

Ce n'est pas de la distance, bien au contraire. Elle se sent proche de lui, plus proche que si elle pouvait le toucher, parce qu'elle le voit tout entier à son art et son coeur se gonfle de cette soudaine intimité avec quelque chose qui lui était jusqu'ici étranger.

Chiff ?... Gné ?
Elle n'a pas vraiment le temps de comprendre que l'odeur des sels envahit déjà le petit espace. Elle se réjouit finalement d'être restée près de la porte. Il y a des intuitions qu'il faut toujours toujours suivre. De se pincer les narines un instant. Elle veut bien les respirer quand elle tourne de l'oeil, mais pas de se flinguer les yeux juste pour les respirer. Cela n'empêche pas le gaz de faire son effet : les yeux piquent, la gorge aussi. Bah, d'façons si on respire pas avec le nez, on risque pas de le faire avec les pieds... donc forcément la gorge est irritée. Elle tousse tandis qu'elle l'entend prier. Ses yeux passent du foyer au tonneau, du tonneau au foyer, légèrement affolée :

Et tu t'es jamais fait sauter ?

Bah, ouais. Elle n'a aucune expérience mais ça elle le sait. C'est comme ça que Grand-père Alasdair est mort, tout le monde lui a dit, même si elle n'était pas encore née.

C'est pour ça le credo ? Pour éviter que la forge se transforme en brasier ?

La question lui semble irréelle dès lors même qu'elle l'a posée : Tout ici est parfaitement maitrisée... à part elle... Elle est la mouche du coche, là, avec ses questions idiotes et ses inquétudes déplacées.
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Extrait du dico francobrynesque selon Arth : Selon le corpus forgus du forgeron, il faut quatre convocations devant temoin pour estre accusé d'être une lame...
Arthanagor
{...La part des anges...}(*)

Il sourit de la voir méfiante.
Elle se tient près de la porte, se tenant prés à décamper a la première alerte…C’est vrai que l’odeur est irritante, et c’est la seule chose qui le dérange dans le procéder de fabrication. Mais l’avantage d’une forge, c’est que la chaleur y est telle que l’endroit est forcement ouvert au quatre vent. En passant, il prit un tabouret par un pied qu’il pose devant elle. Ne pas fatiguer sa hanche déjà, premier point….et puis, ne pas la fatiguer elle
.
- Non, ça risque rien….l’endroit est bien ventilé. Désignant le tabouret ….tiens assieds toi le temps que je prépare la troisième trempe.
.
C’était l’eau qui allait intervenir. Mais pas l’eau du lac, non, ce serait trop facile, trop logique.
Pour cette troisième opération il lui fallait, toujours selon la technique apprise il y a longtemps, une eau Pure : …et ce serait la rosée du matin
.
- Non, dit-il s’affairant, le credo c’est…pour le coté divinil sourit en coinTu sais, certaines peuplades croient que l’âme du combattant est son arme
C’est en partie pour ça qu’il avait attaqué si tôt son travail.
Aucune eau ne serait si pure : Personne ne l’avait vu tomber, même en restant éveillé toute la nuit, comme si elle venait directement du paradis. Le vieux disait même que c’était les larmes que le Très Haut versait pour ses enfants.
Qui sait, peut être avait-il raison
.

Le vieux Gilmore, encore lui, avait l’habitude de dire que c’était l’opération la plus importante, car non seulement elle permettait de consolider encore un peu plus la lame, mais participait aussi à la dernière mise en forme de celle-ci.
Il lui fallait relancer le feu, donner un eu plus de vie a flamme pour préparer l’acier a cette transformation supplémentaire. Arth activa les soufflets pendant une longue période, pour que les braises reprennent cette belle couleur rouge vif aux reflets orangée.
L’éclat du brasier projetait des ombres sur les parois des murs de la forge, tandis que résonnait de nouveau la respiration régulière de celle-ci.
Quand il jugea que la bonne température fut atteinte, il déposa la lame, ainsi qu’une paire de pinces directement sur les braises incandescentes et laissa de nouveau le métal changer d’aspect. L’acier bleuté changea progressivement de couleur jusqu'à devenir presque aussi rouge que les braises sur lesquelles il reposait.
La paire de pinces avait prit elle aussi la même teinte
.
- Foirfe (**)…souffla-t-il, prenant un chiffon de toile épaisse dans une main et une nouvelle paire de pincesA-nis, comhair (***)…dit-il en passant près d’elle.Puis un signe de tête l'invitant a le suivre: Trobhd gu faic thu ! (****)

L’opération était délicate. Elle ne voulait pas intervenir …dommage.
Il sorti la lame des braises et la porta sur l’enclume. Il fallait donner les derniers coups de masses, les dernières applications de pince pour que la lame ait son aspect finale.
Tout en maintenant fermement l’arme, il en pinça doucement le centre sur toute la longueur pour l’écraser légèrement, à l’aide de la pince portée au rouge : La lame y gagnerait, malgré sa taille, en souplesse. Puis il reprit à la masse, par petits coups, les cotés de la lame jusqu’aux tranchants en partant de l’axe qu’il venait de former sur toute la longueur,
Il n’aurait plus qu’à affûter le tout à la pierre pour en faire une lame au tranchant efficace
.

Quand il jugea le travail suffisant, il examina l’arme, toujours fermement tenue, sur toute la longueur. Quelques petits défauts qu’il rattrapa en de rapides coups de masses. Il fit tourner la lame lentement pour en examiner toutes les facettes, veillant à la symétrie, …à la rectitude...
Satisfait ; il se retourna et sortie de la forge dans l’aube naissante.
C’était le moment ou jamais. Le soleil apparaissait à peine là bas sur l’horizon. Arth frissonna, la fraîcheur du dehors contrastait avec la température caniculaire de la forge.
Il avisa une grosse touffe d’herbes hautes et y laissa tomber la lame
.

Encore une fois, le métal chanta en refroidissant, et libéra un nuage de vapeurs…Une partie de l’herbe se dessécha, brûla sous l’effet de la chaleur en grésillant.
Il laissa la lame ainsi, afin qu’elle refroidisse bien, redevienne ce morceau d’acier sombre et soit de nouveau préhensible. Il avait gagné sa course contre le temps. Plus tard, le soleil l’aurait privé de cette eau, pourtant si nécessaire là.
Le reste des opérations se ferait plus calmement.
Il aurait ainsi le temps de préparer la dernière trempe….


Traduction du Gaélique :
(*) du film du même nom...
(**) Parfait
(***) Maintenant, …attention.
(****) viens voir

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Brygh_ailean
Non, elle n'a pas besoin du tabouret. Elle est bien debout. Elle a toujours été mieux debout, parce que le simple fait de devoir plier le bassin, là, la torture commence. Aussi, se contente-t-elle de jeter négligemment son plaid dessus car force est de constater qu'il est loin de faire froid dans le lieu. Machinalement, néanmoins, elle se frotte les avant-bras de ses mains, davantage pour se donner une contenance que pour se réchauffer.

Sourire aux lèvres, dans un nimbe onirique, elle observe. Arth n'est pas là, il n'est plus là vraiment. Il est quelquepart où il se sent chez lui enfin. Sûrement, là-haut, chez eux. Il est avec ses fantômes, comme elle vit avec les siens. S'ils partagent tout, ils ne peuvent partager ceux-là, mais au moins, chacun sait et comprend ce que sont les fantômes.

Flamèches et flambées, mèches de fées...

Elle observe ses mains. Pour un homme aussi grand, ses doigts sont déliés, habiles. Dans un sourire, elle se souvient que son corps le sait très bien. Elle rosit. Sûrement parce qu'il fait vraiment chaud... Forcément, sinon, quoi d'autres. Son regard se porte désormais sur ses bras, ses épaules. A chaque mouvement, elle détaille le jeu de ses muscles sous le tissu rugueux et en dehors. Tout n'est que maîtrise de soi, un équilibre subtil qu'il entretient entre puissance et résistance, contenance et déchaînement. Se lassera-t-elle un jour de l'admirer ? Elle doute... elle a peur de ne pas savoir... Mais de ça, elle est sûre. Les dés en sont jetés.

Elle s'approche au moment où la lame vole vers l'extérieur, et instinctivement elle la suit, d'abord physiquement en avançant vers lui ; puis du regard, lorsqu'elle atterrit. Elle frissonne. Il fait plus frais ici. Mais le frisson est bien plus profond.

Perles de rosée, larmes des fées...

Lorsque le frétillement ralentit, elle entoure la taille du nessien de ses mains se collant à son dos, afin de poser son menton sur son épaule et de tout doucement lui signifier :
Tha mi trom¹...

Signe sans doute qu’il n’y a pas à se presser. Peut-être pas prête à ferrer, ni à verser... le sang des fées.

¹ Je suis enceinte.
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Extrait du dico francobrynesque selon Arth : Selon le corpus forgus du forgeron, il faut quatre convocations devant temoin pour estre accusé d'être une lame...
Arthanagor
Contraste…en fait, tout n’est que contraste dans la vie.
Blanc contre noir…froid contre chaud…amour contre haine, et tout se construit à partir de ça. Comme cette lame, qui quelques instants auparavant sortait des enfers, pour se retrouver d’un coup dans l’herbe…C’est ainsi qu’elle se construisait
.

Perdu dans ses pensées, il sentait néanmoins sa présence juste la derrière lui.
Dans l’herbe, l’épée avait laissée sa marque. Une auréole jaunâtre épousant parfaitement les contours de la lame…là aussi, encore, contraste.
C’est alors qu’elle appuie son menton sur son épaule, ses deux mains enserrant sa taille pour se croisées sur son abdomen. Il aime ces moments, les espère, les attend.
Un souffle dans son oreille
:
- Tha mi trommurmure-t-elle.
Alors ce sont ses yeux qui se ferment, son souffle qui marque un temps d’arrêt, comme s’il voulait être sur d’avoir bien entendu. Trois mots, …Trois mots pour une vie.
Puis, ce sont ses mains a lui, couvertes de limaille qui viennent se poser doucement sur les siennes, ses doigts qui cherchent a se lier aux siens, et un souffle qui reprend doucement son rythme , ou presque.
Un peu plus rapidement à cause de l’émotion
.

Un enfant. Une nouvelle vie.
L’Highlander incline légèrement sa tête et vient l’appuyer contre celle de la Sylphide.
C’est comme si le temps avait suspendu son vol. Chaque sensations, chaque mot, chaque bouffée d’air, il les ressent, les vit avec une extrême intensité.
Alors malgré tout, il tente de garder son calme. De ne pas briser cet instant magique, ces trois mots qu’il n’aurait même pas espérer entendre, ou du moins le concernant.
C’est sur le même ton qu’il répond liant toujours ses doigts, comme pour lier encore et toujours leur union, en souriant doucement dans le matin naissant
:
- Am bheil thu cinnteach? (*)

Traduction du Gaélique Ecossais
(*) Tu es sûre ?

_________________
Brygh_ailean
Tha...

Oui, elle est sûre. De ça et du reste. D'être à sa place, ici, les pieds et les bras nus. Le désir s'empare d'elle à nouveau. Cette soif inextinguible de lui. Ce besoin de n'être qu'un, toujours et encore, à la vie à la mort.

Leurs doigts s'entremêlent et elle ferme les yeux.

Tha mi trom agus cinnteach... repète-t-elle pour s'en convaincre encore. Ses lèvres s'épanouissent dans un sourire fatigué mais résolument heureux. Tout son corps s'éveille, différent d'hier, à cette simple déclaration de ce qu'elle ressentait depuis longtemps au plus profond d'elle-même. Elle caresse du pouce les cals du forgeron sur sa paume, de son menton son épaule sans doute légèrement nouée par les efforts.

Que te reste-t-il à faire ?
Elle parle de l'épée... forcément.


Oui.
Je suis enceinte et sûre de l'être.

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Extrait du dico francobrynesque selon Arth : Selon le corpus forgus du forgeron, il faut quatre convocations devant temoin pour estre accusé d'être une lame...
Arthanagor
{…Des perles de joie…}

Sûre…
Oui, elle en est sûre. Elle a l’air de le dire tant pour le lui confirmer que pour…Là contre lui.
Leurs mains sont liées, comme le reste à présent. Et ce n’est pas lui qui s’en plaindrait, surement pas. L’endroit lui paraît étrangement calme, après cette annonce. Seul le dernier hululement d’un hibou pestant contre le levé du soleil se fait entendre…
Est ce pour cela qu’il frisonne ? Non. C’est sans doute un trop plein d’émotion qui le parcourt, un peu comme une onde de choc …
L’Ecossais dans un souffle à peine audible articule
:
- Aon clann (*)…comme pour l’entendre de sa bouche, pour mieux réaliser.
L’avenir prend une autre tournure
.

Est-ce pour cela qu’elle pose la question « que te reste-t-il à faire ? ». Il sourit doucement en se tournant face à elle, ses émeraudes nessiennes se noyant dans les perles grise orcadiennes. Les lèvres se frôlent dans un tiède échange :
-…continuez de veiller sur toi, avec une raison supplémentaire maintenantil sourit, sachant pertinemment qu’elle parlait de son épée. Il s’éloigne d’elle un instant, pour ramasser la lame refroidie et revient vers elle, en l’essuyant grossièrement du plat de la mainIl faut corriger quelques petits défautsil souffle sur la lamepasser la lame à la pierre, …polir, …il la regarde souriant doucement,…après, il lui fait un clin d’œil complicec’est que du montage.
Que du montage, de la finition, pour ainsi dire.

Arth active de nouveau le soufflet de la forge pendant de longues minutes. Et c’est encore les braises qui rougissent sous l’excitation de l’air avant d’accueillir une nouvelle fois la lame naissante. C’est encore le métal qui change de couleur, qui prend petit à petit la teinte de son écrin de feu. L’Highlander jette un œil, jugeant a l’œil si la température de façonnage est atteinte. Il tourne la tête un instant vers elle et désigne du menton une desserte.
- Brygh, explique-t-il, …dans le coffre la bas tu trouveras des morceaux de cuirs de diverses qualités, ainsi des pièces de bois…C’est pour la poignée jugeant qu’il a encore un peu de temps, avant que la température de l’acier soit bonne, il se déplace, l’invite a le suivre, et ouvre lui même le coffre :….Tu as là, …il sort les pièces de bois au fur et a mesurebois de roses,… palissandrechêneet... il se rend compte qu’il lui parle d’essences de bois alors qu’elle doit les connaître surement mieux que lui ,…’fin bref, tu connais,….puis il sort du fond du coffre, des peaux roulée. Elles sont tannée, souplesEt ici des peaux pour gainer le tout…Choisis ce qui te convient le mieux ce que tu ressens le mieuxIl lève les yeux sur elle souriant doucementC’est TON épée, mo rùin.

Il la laisse, faire son choix.
Lui est déjà entrain de sortir à l’aide des pinces la lame qu’il pose sur l’enclume. Et alternant les coups fini de façonner cette arme. De temps en temps, il essuie d’un revers de manche la sueur qui perle sur son front. Ses épaules son secouées, mais ce n’est pas seulement le fait des coups de masses ; Ce qu’il ne peut retenir, ce sont les larmes de joies qui viennent mourir en un léger « pshhhh » sur la lame incandescente
.

Et c’est peut être celle là, la vraie quatrième trempe, …bien plus que celle qu’il fera dans les instants qui viennent, en plongeant la lame dans le tonneau d’eau, de manière plus classique.
Ce sera une belle arme…..


Traduction du Gaélique Ecossais.
(*) Un enfant

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Brygh_ailean
Un instant. Un seul instant, elle l'a senti si près, si intensément, comme elle le sent à chaque instant, au fond de ses entrailles à présent.

Puis, malgré lui, il s'est éloigné à nouveau. Elle ne sait pas vraiment où il se réfugie quand il disparaît ainsi. Il est là, physiquement, à moins de deux pas, mais le refuge de son esprit s'est encore fermé. Elle en entend le tumulte pourtant, quelque part, depuis cet espace qui leur appartient à eux-seuls depuis qu'il est devenu son autre, son même, la terre sur laquelle se reposer, la flamme qui l'embrase d'une nouvelle vitalité, l'air sans lequel elle ne pourrait respirer, l'eau qui étanche sa soif immodérée de vie.


Arth...


Sans se soucier d'un éventuel danger, elle se replace devant lui, les mains à plat sur son torse, comme pour le freiner, ou bien... elle sent le feu sur ses joues. Elle ne sait plus très bien pourquoi elle est venue. Elle sait néanmonis pourquoi elle est restée.

Arth... Guide-moi... Je n'y entends vraiment rien, tu sais...

Parce qu'il est des choses pour lesquelles elle n'a aucune expérience et qu'elle le sait, parce qu'il est des choses auxquelles elle s'y entend mais qu'elle aimerait partager, parce qu'il est un tout, un ensemble de choses qui la guide toujours vers lui, la ramène à ce point de départ inéluctable, qui est qu'ils ne font désormais plus qu'un...

Je ne veux pas essayer seule... je ne veux pas choisir seule... je veux que tu sois... moi, avec moi, à moi, en moi... ma vérité, ma conscience, mon choix. Elle est péremptoire, elle ne laisse pas de place à la tergiversation, ni à la réflexion. Ses mains glissent dans une caresse qu'elle veut légère mais se révèle, sous ses doigts, brûlante. Tout n'est plus que montage, comme l'édifice fragile, l'alchimie subtile d'un couple, le leur, celui de deux escotes introvertis... parce qu'il en est ainsi.
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Extrait du dico francobrynesque selon Arth : Selon le corpus forgus du forgeron, il faut quatre convocations devant temoin pour estre accusé d'être une lame...
Arthanagor
{…Le chant des pierres…}

Ses mains noircies parcourent la lame, l’effleurent,…il traque la moindre imperfection que ce soit de la main ou du regard. Il porte ce qui sera bientôt l’arme à son œil et visant le soleil levant de la pointe juge de la symétrie des tranchants.
Les premiers coups de polissages grossiers ont déjà fait perdre à l’acier son éclat sombre. L’aspect et la couleur comment à prendre la couleur du métal poli.
L’éclat d’argent viendra plus tard
.

Il sourit, doucement satisfait du résultat qu’il vient d’obtenir, et s’en retourne à l’intérieur, près de la fournaise,…et d’elle.
C’est l’instant qu’elle choisit pour venir se mettre face à lui. Il lui semble lire une certaine détresse dans le regard, comme si elle était perdue dans quelques contrées hostiles. Alors qu’elle pose ses mains sur lui comme pour lui dire « attends, … », comme pour le freiner, il tend le bras et dépose la lame sur la desserte. C’est presque une supplique dans sa voix
:
- Arth…guide moi…Je n’y entends vraiment rien tu saisétrange, il croit s’entendre lorsqu’elle lui parle économie. Il ne peut s’empêcher de sourire et de lui prendre les mains dans un geste qu’il veut rassurant.
- Gabh air do shocair (*)...dit-il en lui pressant les mainson regardera ça ensemble.

Dans le pot à feu, les braises prenant une teinte rose pâle : il n’en aura plus besoin, du moins pour cette lame-ci. Et puis, un feu ne s’éteint jamais vraiment de toute façon.
Dans un coin de la forge, il y a la meule. Cette grosse roue de pierre qui sert a l’affutage des outils. Celle de l’Ecossais, habitué a travaillé seul, a été légèrement modifié. L’axe repose sur un récipient de bois rectangulaire, remplie d’eau. Du coup, un quart de la pierre est immergée. Sur le coté, un système étrange de poulies, de cordes et pédalier, permet de faire tourner la roue en ayant les deux mains libres.
Il reprend la lame, et tenant la grande par une main, l’entraine avec lui vers la meule.
Il sent la tension en elle
.
- Trobhad (***)…dit-il….tu dois d’abord « sentir » ta lame.
A présent, tout est question de régularité…et d’application.
L’Highlander donne, plus par habitude que par nécessité, un coup de chiffon sur la lame en s’approchant de la meule qu’il lance. La pierre fait quelques tours, s’imbibant tandis que qu’il se positionne
:
- An dràsda…, déanamaid seinn an clach… (***) lui dit-il.

Il la guide, comme on prendrait un enfant pour ses premiers pas, et se place derrière elle. Il pose ses mains sur les siennes et liant ses doigts aux siens, lui fait tenir la lame.
Il applique le tranchant de la lame selon un angle ad hoc, et la fait glisser lentement, alternativement de la dextre, à la senestre, et inversement. Dans un souffle, il lui murmure doucement a l’oreille :…écoutes,…sensAlors maintenant, c’est un nouveau chant qui monte dans la forge.

Ce n’est plus le souffle régulier du soufflet, ni le rythme des coups de masses sur l’enclume…c’est une sorte de plainte lancinante, de crissement rauque, …un chant, presque religieux à deux voix entre la pierre et le fer : Doucement, régulièrement, en appuyant juste ce qu’il faut, ils donnent à la lame l’aspect, l’éclat qu’elle doit avoir.
Ils façonnent, méticuleux les deux tranchants sur toute la longueur, s’arrêtant de temps a autres pour juger de la qualité du travail qu’ils exécutent.


Traduction du Gaélique Ecossais :
(*) Du calme, relax…
(**) Viens
(***) A présent…, faisons chanter la pierre….

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Brygh_ailean
Leurs doigts sont unis, leurs corps ne font déjà plus qu'un... comme là-haut, la toute première fois, lorsqu'ils ont scellé le destin de leurs clans sur le toit du Phare. Elle n'a même pas à regarder. Les deux étendards flottent toujours. Elle sent monter en elle la même urgence qu'alors, ce besoin insatiable, ce contact qu'elle ne peut se résigner à perdre ne serait-ce qu'une seconde.

Elle ressent la force de son compagnon du bout de ses phalanges, toute sa retenue aussi — ce mélange subtil qui fait qu'il est lui, ce qu'elle aime par dessus tout sans même pouvoir le décrire : une évidence.

Et la pierre amorce sa danse avec le fer, sous leur impulsion conjointe. La pulsion s'accélère, emballant avec elle le rythme de son coeur. Un instant, elle ferme les yeux, qui commencent à la piquer. Elle écoute le chant nostalgique et plaintif, fruit de la concession, du combat des éléments, promesse de puissance.

Les larmes ravinent sur son visage, dans la tristesse des souvenirs enfouis, du bonheur volé trop tôt, de tout ce qui remonte à la surface, petit à petit, offrant une guérison, des réponses à tellement de questions. Grâce à lui.
Un instant d'inattention et lorsqu'Arth remonte la lame pour la contrôler, sa main échappe à le suivre. Elle s'écorche l'index et la morsure de la lame la ramène irrémédiablement aux mêmes instants.

    « Ailean, écoute père... C'est trop tard... En toi coule le sang des fées... Sauve les fées, Ailean... Sauve les fées... »

Elle ferme les yeux plus forts, apaisée.

En moi coule le sang des fées... Et à cet instant elle sait. Elle porte son autre main sur son ventre encore plat, emportant avec elle celle du futur papa. Elle sourit et elle sait... Et là, il va couler par terre... Désolée...
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Extrait du dico francobrynesque selon Arth : Selon le corpus forgus du forgeron, il faut quatre convocations devant temoin pour estre accusé d'être une lame...
Arthanagor
[...Tears and blood...](*)

A quoi pense-t-elle à cet instant ?

L’émotion du néophyte, la crainte de mal faire qui l’habitait il y a peu encore a disparu.
Au début il guidait son geste de manière plus appuyée et puis, la sentant à l’aise, il avait relâché légèrement la pression, la laissant diriger le chant des pierres, reprenant le contrôle que pour rattraper quelques fausses notes…
Mais alors …
Pourquoi la sent-il prise d’une soudaine émotion incontrôlable…
Les soubresauts qui secouent ses épaules n’ont rien avoir avec l’irrégularité de la meule, non, il les ressentirait lui aussi sinon. Alors quoi ?...réveille-t-il en elle quelques souffrances ?....Le chant des pierres semble être une invocation réveillant de vieux démons en elle.
Pudiquement, il ne la questionne pas sur le pourquoi de la chose...il n’en a pas besoin. Il sait, ou sent. C’est comme ça….ça a toujours été comme ça entre eux.
Le temps,…les choses,….la vie, n’ont fait que renforcer cet état de fait
.

L’entaille qu’elle se fait au doigt lorsque la manipulation de lame lui échappe pour vérifier le tranchant le fait grimacer. Le premier sang que cette lame aura versé sera donc le sien. Ironie du sort…Il laisse la meule tourner et serre doucement la main meurtrie. Le liquide carmin poisseux s’insinue entre leur doigt comme un mortier entre les pierres d’un rempart.
La grande ne semble pas inquiète outre mesure c’est une légère estafilade, mais les extrémités sont des endroits ou la moindre entaille se transforme en ruisseau rougeâtre.
Alors que son autre main le guide vers une caresse de son ventre, ou grandit désormais une partie de l’avenir, elle dit
:
- En moi coule le sang des fées….et là, il va couler par terre…désolé
- Justement, dit-il c’est un bien trop précieux pour le gaspiller...
Il ôte la main de son ventre après une dernière caresse et pose l’épée sur la desserte. Toujours tenant la main blessée, il la place au dessus du tonneau rempli d’eau et fait couler plusieurs fois sur la main un filet d’eau claire pour rincer et nettoyer la plaie. Si des poussières de métal restent dans les chaires, les fièvres pourraient la gagner et dans son état : sa vie, voir mêmes celle de l’enfant pourraient être compromises.
Il lui sèche la main à la chaleur des braises et prend un morceau de tissus propre
.
- Fuirich mionaid (**)…dit-il en lui lâchant la main. Il entaille le tissu et en déchire une petite bande irrégulière dont il entoure l’extrémité de son index blessé. Une tache carmin grandit doucement sur le tissu écru, en imbibant les fibres Siud (***)

Il la regarde, plantant ses émeraudes dans ses perles grises, toujours liés par leurs mains nouées. C’est seulement là qu’il remarque ses yeux rougis. Alors, essuyant une dernière larme qui perle au coin de son œil il dit doucement :
- A bheil Thu gu math? (****)

Traduction du Gaélique Ecossais :
(*) Larmes et sang
(**) Attends une minute
(***) Voilà
(****) Ça va bien ?

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Brygh_ailean
Elle le regardait faire, lointaine et proche à la fois. Arth ne disait pas. Il faisait. Il ne demandait pas... il anticipait question et réponse. Bref, tout ce qu'il faut pour ne jamais dire un mot. Cela l'agaçait parfois, l'amusait souvent, la réconfortait à certains instants.

- A bheil Thu gu math?
- Tha... Mais arrête-toi un peu, tu me donnes le tournis.


De retenir ses mains un peu plus longtemps dans les siennes pour qu'il arrête de bouger dans tous les sens.

Arth... C'est ma première épée...
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Extrait du dico francobrynesque selon Arth : Selon le corpus forgus du forgeron, il faut quatre convocations devant temoin pour estre accusé d'être une lame...
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