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[RP] La roue tourne...

Sofiene, incarné par Brygh_ailean


Le gamin aux yeux noirs coure à en perdre haleine laissant maintenant couler les quelques larmes qu’il avait retenu jusque là tant bien que mal. Ça libère…s’il en avait le courage, peut être qu’un hurlement sortirait de sa gorge. Mais non…
Là maintenant, la course c’est arrêtée. Il est là debout sur le ponton du phare, les yeux rivés sur cette étendue d’eau…un nœud a l’estomac.
Mais non, rien ne l’arrêtera cette fois
:
- …Et puis même si, ...ben ils seront bien débarrassés voilà !! dit-il en se baissant pour tenter de défaire le nœud qui retenait la barque.


Grosse corde…petits doigts.
On n’est pas sorti de l’auberge comme on dit. Mais la motivation est là…quand soudain, une voix derrière lui. Le gamin suspend son geste, comme prit en flagrant délit de chapardage de confitures
.
- Dis donc le drôle, si tu t’en vasc’est même pas drôlej’peux récupérer ton matelas ? Nan, passqu’une fois que le monstre du lac t’auras dévoré comme un pasté gourmand, …le regard craintif se porte à nouveau sur le lacmoi, j’me dis que s’rait dommage de gaspiller de la bonne paille et de la carde comme ça …nan ?
Le môme hausse les épaules, avant de répondre sans se retourner:
- M’en fous, j’ai un œuf, et le monstre, il a peur de l’œuf…et la paillasse…j’en ai p’us besoin !! la réponse fuse sèche….Et puis chuis pas un drôle !!
Mais la voix reprend, comme s’il n’avait rien dit. Elle lui parle de parents…de chance…de tout un tas de trucs qu’il ne comprend pas…de mal de ventre ?, il a déjà eut mal au ventre, à Valeuil mais bon, il avait mangé quoi, cinq ou six pot de pruneaux au vin…alors hein, même pas peur !!
Il dit que c’est bien, même très bien d’être seul….à huit ans
Info ou intox
?
Le gamin tourne alors enfin la tête dans sa direction, en fronçant les sourcils.

Et là, voilà-t-y pas que le blond commence à ôter sa chemise ?
Lui, il a déjà froid. Voilà ce qu’il en coute de partir si vite sans penser à prendre une couverture
.
- Tu dois d’abord apprendre à avoir froid et faimfroid ? il à déjà froidtu crois que tu peux faire comme moi ? je te jure que c’est vraiment amusant !! Essaie à ton tour
Instant d’hésitation. Qu’est-ce qu’il lui demande là ? …c’est encore une ruse pour lui faire faire une bêtise et qu’il se fasse gronder encore ? …bah oui, surement !!
Puis comme ça, ça lui fera une raison de plus pour le repousser…
Alors les petites mains, empoignent le bas de sa camisole…et ses yeux noirs se plantent dans ceux du blond. Si son père le voit, faire c’est sure, il va prendre une torgnole, ou Bryn va lui faire trier les lentilles pour le restant de ses jours
.

Le gamin retire sa chemise, lentement, sans quitter le blond des yeux, et la laisse choir sur le bois moussu du ponton.
Il frissonne…un coup de vent balaie sa chevelure en bataille…se muscle se crispent, sous la morsure du froid. Il crispe sa mâchoire pour retenir un claquement de dents
:
- Mê…Même pas pe…peur !!!
Ses lèvres commencent à bleuirent.
Si les souleurs de Sarlat le font, pourquoi pas lui ?....
Jehan_le_blond

Tu t'y attendais ? Peut-être... ou peut-être pas. Etre un drôle, ça tu te souviens de ce que c'est. Finalement, ce n'est pas si loin. Etre un drôle apeuré, tu te le rappelles encore mieux. Tu as peur encore, et souvent. Alors que faire ? S'asseoir pour être à son niveau...

Si t'es un drôle, le drôle. C'est comme ça qu'on appelle les hommes qu'on pas encore de poil au menton, en Périgord. Alors t'es un drôle escote, mais un drôle quand même. Pis tu sais à quoi on reconnait un drôle ?

Là, il faut la jouer fine. Tu sais que justement, parce qu'il est escote, il fonctionne forcément bizarrement. Tu en cotoies suffisamment désormais pour savoir qu'ils n'ont rien de commun avec les gens normaux d'ici. Ni d'ailleurs, d'ailleurs. Ils sont escotes et ça déjà, c'est différent.

Pis je vais te dire aussi pourquoi t'es qu'un drôle ? T'as vu la grosseur de tes bras ? On dirait au pire des cannes pour le gardon... T'as vu les miens ? C'est plus ceux d'un drôle, non... Pourtant quand je suis arrivée chez M'ame Bryn, j'étais à peine plus gros que toi ! Moi aussi, j'ai détaché des barques avant de les pousser hors la rive... pis comme toi, j'avais l'air d'un crétin, parce que j'avais pas assez de force pour manier les rames longtemps... Avec la cuisine de Mahmoodi, j'ai pu devenir plus fort... et moins crétin. Mais ça a pris du temps... des mois, des années... et c'est même pas ma mère, ou ma marâtre à moi. Je suis rien... T'as les bras d'un gamin, le drôle... Passque t'en es un !

Là, soit tu le perds, soit il rentre directement. Reste plus qu'une cheville pour tenir ton raisonnement.

Plus j'réfléchis vraiment... plus j'me dis que t'es vraiment vraiment qu'un drôle et même pas malin. Passqu'un grand te le dit, tu te mets à poil, en plein milieu de l'automne, alors qu'il fait un temps de chien ? Pff... un bébé qui obéit tellement un petit agneau...

Tu te relèves lentement.

Parce qu'un homme, un vrai... un escote en plus, comme ton père, il se barre pas comme un lâche non. Il tape du poing sur la table et exige une explication. D'ailleurs, tu vois, moi, je suis un homme... pas aussi fort que ton paternel, assurément, pis j'ai déjà tapé du poing sur le curé... mais je m'en vais retourner à l'intérieur, parce que j'exiiiiiiiiiiige une explication !!! Pis j'ai pas de temps à perdre avec un drôle... qu'est même pas malin.

Tu tournes le dos. Pourvu que... Sinon, la grande te tuera. Etre un drôle, ça tu te souviens de ce que c'est. Finalement, ce n'est pas si loin. Etre un drôle apeuré, tu te le rappelles encore mieux. Tu as peur encore, et souvent.
Sofiene, incarné par Brygh_ailean

Et tous ces sentiments….

Frustration,…colère….rage…tristesse
Et là…l’autre il ajoutait à la liste : la vexation.
Le gamin, toujours frissonnant sous la morsure du froid, serre tellement les poings qu’il en a es phalanges qui blanchissent.
Chaque mot que le blond prononce, lui fait l’effet d’une gifle retentissante, certaines étant plus fortes que d’autres
C’est un drôle…un drôle de drôle…Alors quoi, c’est ça ? Être grand se résume a la taille des bras ?
Le gamin regarde les siens avec la mâchoire serrée.

On croit que c’est fini, qu’on sort la tête de l’eau, que même si le monstre du lac vous a éclaboussé il ne va pas revenir vous dévorer dans la seconde… et « crâââc !! », une fesse en moins.
Ben c’est que fait le blond. C’est un peu comme si le gamin là, se frottait la joue après avoir reçu une gifle, et qu’il lui donne un coup de poing
Il le traite de bébé …de bébé obéissant parce que…il déglutit, ravale un sanglot…à peine le temps de se reprendre que l’autre là lui balance l’exemple de son père à la figure…
La goutte d’eau qui fait déborder le vase….
-…Pis j’ai pas de temps à perdre avec un drôle…qu’est même pas malin » et les yeux noirs du gosse le voient tourner le dos, et commencer à prendre la direction du phare.

Une rafale de vent, un frisson, comme pour le secouer et :
- Ah ouais ?! Et ben toi aussi j’te ferais dire !!!... Tu obéis comme un bébé drôle !!! …le gosse essuie son visage d’une main nerveuse ….Quand Bryn elle te commande et ben toi aussi t’obéit,… même que des fois, elle te gronde et te fait les gros yeux alors hein ?!!
Le gamin ramasse sa chemise rapiécée, la roule en boule et la jette dans le fond de la barque.
C’est lorsqu’il s’apprête à embarquer que …

Le vent toujours lui, écarte légèrement la barque du ponton, mais tout à sa colère le gosse n’y prête guère attention. Ce « légerement » est en fait un « trop » pour lui…
Un plouf sonore se fait entendre….
Jehan_le_blond

Et tout à coup, le temps suspendit son vol. Le blond marchait lentement. Il entendait le son étouffé de chacun de ses pas, sur l'herbe humide qui entourait le phare. Tandis qu'il entendait le petit garçon s'agiter derrière lui, il souriait, timidement néanmoins : il faudrait peu de choses pour que réussisse son plan, et encore moins pour qu'il échoue lamentablement. Une corneille volait au dessus du bâtiment avant d'être assommée par la bannière qui flottait au vent. Un nuage ressemblait à Sperber, avec ses yeux ridés et son teint blanc. Il entendit les vaguelettes s'écraser mollement sur la jetée. Sûrement le vent. Il entendit les vaguelettes et puis...

Plouf !


Foutrecul, mais quel musardeau!

Le Dragon avait déjà fait demi tour, tirant le gosse à bout de bras de la mare aux canards glaciale dans laquelle il était tombé.

Tu cherches la mort, espéce de veau coquard !!!!

Le jeune homme se réjouit alors d'être resté torse nu : outre qu'il ne mouillerait pas son vêt pour rien, il avait ainsi le moyen de réchauffer l'enfant en le tenant près du corps. Trop abasourdi pour reprendre son chemin, il se contenta un instant de s'affaisser sur le ponton, serrant fort l'enfant, le maintenant de ses bras et de ses jambes dans son giron.

M'ame Bryn me gronde parfois, ça pour sûr... et plutôt deux fois qu'une. Mais tu m'as déjà vu prendre l'eschampe comme si je me vessais d'ssus ? P'tain que non !!! C'est ça aussi être un grand, le drôle : ne pas geindre, ne pas fuire, ne pas faire n'importe quoi comme toi à l'instant...

Après une grande bouffée d'air pour se remplir les poumons, l'ancien marinier se releva sur une main, jetant le gamin au travers de son épaule.

Et moi, j'vais te montrer ce que je fais aux drôles insolents ? Je les ramène à leurs parents... immédiatement !!! Mais comme je suis très très très... magnanime (ça veut dire gentils même avec les sottards !) alors je te fais une proposition : je serais ton avocat auprès de tes parents. Tu sais ce que c'est un avocat, Sofiene Urquhart, drôle d'escote ?

Il accéléra le pas, il fallait que le gosse rentre rapidement. Il appréhendait de revoir le curé, il appréhendait de monter, il appréhendait de la regarder elle, la mère, la fille, les deux peut-être. Il appréhendait de le regarder, lui, maintenant qu'il avait failli tuer son fils.

Et il y aurait également Hadrien qui ne manquait pas d'idées stupides également.

Il aurait eu mieux fait de faire un enfant à l'héritière MacFadyen. Cela lui aurait finalement sans doute, causer moins de tourment.
Sofiene, incarné par Brygh_ailean
« Plouf » ?
Ça ? C’était pas du tout prévu au programme...

Il a le temps de réaliser que c’est froid, même très froid, … que des espèces de trucs gluants commence à lui enserrer les chevilles de boire une ou deux tasse, parce que, quand on est surpris, on a la bouche ouverte, …il a même le temps de voir disparaître la clarté de ce jour derrière le rideau des eaux vertes du lac
Seuls ses bras doivent à ce moment là dépasser de la surface, et sans doute s’agiter.

L’instant d’après, il sent une force le tirer vers le haut, alors que l’air entre à flot dans ses petit poumons : Le monstre ?

- Tu cherches la mort espèce de veau coquart !!!!
La réponse vient sous la forme d’un renvoi humide accompagné d’un hoquet qu’il rejette non sans douleur. Mais alors qu’il s’attend a une nouvelle réprimande voilà que l’autre le serre dans ses bras et lui parle presque calmement…oui presque.
Pour un peu, ça ressemblerait a de la tendresse…la tendresse d’un dragon.
Pourquoi pas l’amour d’un monstre aussi….
Un monstre qui le jette sur son épaule comme un vulgaire sac de blé.
Le gamin aux yeux noirs est là, …sans être là ; Il entend ce qu’on lui dit, mais comme dans un rêve, c’est lointain, comme s’il était entouré de coton. Le choc, la peur, le contre coup de cette expérience aquatique est encore trop fort.
Seuls quelques mots parvienne a son esprit perturbé : Drôle…Insolent…Urquhart…parents…ramène des mots qui petit a petits le ramène dans la réalité, dans le monde, de l’ile…dans le monde des grands…

C’est alors une avalanche de petits poings rageurs qui s’abattent sur le dos du blond qui semble presque insensible tant a la douleur qu’a ses cris…

- NAAAAN !!!! POSE-MOI PAR TERRE !!!! … Il cogne, en pleure presque de rage….POSE-MOI ESPECE DE COCOTTE DE VEAU AU LARD !!! …oui, veau coquart, a huit ans, on a un peu de mal à le redire ….J’ VEUX PAS ALLER LA-BAS !! ….LÂÂÂÂÂÂCHE MOI !!! …il frappe, frappe encore mais l’intensité des coups baisse, tandis que les pleures eux, augmentent

Non il ne veut pas …il sait déjà ce qu’il en est….
Brygh_ailean
[De l'amour et du bruit]

Naturellement, elle avait porté sa main sur la tête de son aînée, caressant doucement ses cheveux, incrédule à tout ce qu'elle avait entendu auparavant. Elle était fatiguée.
Il y avait les quatre longs mois passés à devoir supporter la lie de la lie, à essayer de ne pas réfléchir pour se mettre à leur portée... Mais plus on essaie, plus l'esprit se met en activité.
Alors quatre mois à cogiter, jusqu'à ne plus vouloir pour ne plus se faire mal. Etre juste trop fatiguée de cogiter.
Il y avait six longs mois passés à porter cet enfant, son enfant, cette chance encore inespérée ; tous les doutes, les risques à ne pas courir, ceux qu'on prend sans s'en rendre compte et qui vous foudroie ensuite, lorsqu'on réalise le danger auquel on a échappé. Etre juste très fatiguée de s'inquiéter.
Il y avait six mois passés à attendre d'avoir le droit, officiellement, de s'aimer, de réunir leurs familles en une seule. Angoisser à chaque étape qui retarde la conclusion qu'ils ont choisi à cette pénitence, exacerbant leurs doutes, les faisant davantage cogiter. Etre juste trop fatiguée d'appréhender.

Alors, elle est là. Sa fille enceinte ? C'est au delà ce que ce son esprit peut imaginer. Alors pourquoi s'encombrer ? Pourtant Una est belle et douce... mais bien trop grande et trop sévère pour succomber... Encore qu'avec un secrétaire particulier qui a grandi plus vite que la mauvaise herbe et qui est presque à la dépasser... Son factotum qui briserait leur complicité pour s'adonner à la luxure la plus éhontée ? C'est au delà de ce que son esprit peut imaginer. Elle l'a élevé pour qu'il sache faire les choix qu'il faut, quand il faut ; qu'il soit digne, fier de réussir par lui-même, et évite de nouvelles "Véronique" si c'est possible... Pourtant.

Alors elle est là. Elle a honte. Elle est en train de faire davantage confiance à Jehan qu'à sa propre fille, sa chair, son sang... et son bon sens s'il en est. Alors il faudrait qu'elle arrête de cogiter. C'est à ce moment que les bruits lui parviennent. D'abord la voix de Jehan justement mais elle ne discerne aucun mot. Puis celle de Sofiene, aigüe, strident... affolée.

Alors elle est là. Ne pouvant pas bouger, fatiguée, ne pouvant que cogiter, s'inquiéter, appréhender.


Arth !!! S'il te plait... Va voir.

Et le moine fou, me direz vous ? 'trouvez pas que niveau souci, elle est déjà surchargée ?
_________________

Le RP en PA : « Moi gros-bill, toi ta gueule »... Je suis sûre que vous avez envie, là, non ?
Arthanagor
{...Il faut savoir raison garder...}

Appuyé sur le chambranle de l’entrée de la chambre, le nessien se massait les orbites en ce demandant comment, et si ils allaient arriver une pareille pagaille quand Sofiène lui passa littéralement entre les jambes avant dévaler l’échelle de meunier et de s ‘enfuir en courant.
- Galla !! lâche-t-il surprisqu’est ce que
- M’sieur Arth….laissez moi faire…
Alors là, la véritable question se pose aux vues des récents exploits du blond : Est-ce judicieux ? Par moment, il donne quand même l’impression d’avoir autant de diplomatie qu’une compagnie d’archer angloys.

C’est vrai quoi !
Voilà quelqu’un…son regard se pose sur Una,…et quelqu’une, qui n’hésitent molester un homme d’Eglise, alors doit-on lui faire confiance pour ramener un gosse à la raison ?
Il soupire…se disant que de toute façon, ça ne pourrait pas être pire que s’il le faisait lui même connaissant Sofiène.
Il fait demi-tour, se rapproche de la couche tirant au passage une chaise par le dossier avant de s’asseoir pesamment et de regarder un instant dans le vide…

- Arth !!! S’il te plait … Va voir
Les mots le tirent de ses pensées. Une nouvelle alerte ?
Des cris semblent provenir de l’extérieur, ceux de Sofiène.
P’tain…est-ce qu’un jour les choses seront calmes
?

Le Nessien tentant de dissimuler au mieux une légère inquiétude, se lève va pour quitter la pièce. Si jamais le blond a aussi éclater le pif du gosse…il regarde la grande.
- J’vais le « dénoyauter » l’avocat moi, si jamais….en passant devant le jeune Hadyt’es le seul à n’avoir encore pas fait des tiennes …a bheil thug u math ?(*) demande-t-il avant de prendre l’escalier.
Il arrive dans la pièce à vivre, voit le père Blaise penché au dessus d’une écuelle d’eau, tentant de regarder son nez dans le reflet
.
- Je règle ça et j’m’occupe de vous Mo Althair
- Cha ba aller bon fils…dit le moine…

Le Nessien ouvre alors la porte se trouvant nez à nez avec, Jehan portant un Sofiène vociférant et trempé en travers des épaules.
- Ach ?…Taigh-siùrsachd !! (**) Arth dégrafe rapidement le tartan qui lui couvre les épaules et le jette sur celles du blond, recouvrant par la même occasion le gamin aux yeux noirsQu’est- ce que vous avez encore fabriqué ?

Traduction du Gaélique Ecossais
(*) Ça va bien ?
(**) Mais ?...bordel !!!

_________________
Jehan_le_blond

Ce qui était bien dans cette famille, c'est que quoi que tu fasses, y'en aurait toujours un pour t'engueuler. Voilà où en étaient les réflexions du blond lorsqu'Arthanagor fit son entrée dans le décor : le Dragon venait de se manger les jérémiades du lardon, ce n'était peut-être pas le meilleur moment pour se coltiner le daron. Mais diantre, il avait affronté Giboint et surtout Ravart : maintenant, il ne craignait presque plus rien.

C'est rien, m'sieur Arth. C'est juste un accident, ça arrive parfois... C'est un escote : il est plein de sang, hein !

Pleins de sang ou pas, les escotes commençaient sérieusement à lui filer les jetons. Le patron avait les yeux aussi verts que ceux de la patronne étaient gris, mais quelle que soit leur couleur, ces yeux-là avaient le chic pour vous traverser la couenne, jusqu'au tréfonds. Ces deux-là étaient bien assortis, finalement. Deux ogres, dans une tanière au milieu de nulle part, comme dans les histoires que l'héritière racontait à ses petits frères. Avec la cousine Caoillainn qui ressemblait foutrement à Gauvain en version très féminine, il manquait plus qu'un magicien fada pour transformer Sarlat en Abala machin.

L'idée aurait pu arracher un sourire au jeune homme, mais les récents évènements revinrent à sa mémoire : était-ce pour ce qui venait de se passer avec le gamin ou bien ce regard glaçant, bien plus que l'eau froide qui lui coulait sur le ventre et dans le caleçon, était-il lié à la discussion totalement hirsute entamée par le moine ?


C'est rien, m'sieur... J'vous l'promets. Un accident idiot, comme il nous en est arrivé à tous... même à vous, chuis sûr !!!

De déglutir à nouveau en retenant le patron par le coude. Rien que ça pouvait lui valoir des coups de fouet, dans une autre maison. Au pire ici, il verrait la main du géant s'abattre sur sa tronche, et même si c'était injustifié, il s'en remettrait.

M'sieur Arth... Sinon,j'voulais vous dire. Faut pas que la patronne elle s'énerve dans son état...

Quelle serait la couleur des yeux du gosse qui allait naître de ses deux là ? Les MacFadyen avaient tous les yeux gris quelque chose, de la cousine à Hadrien, en passant par les deux demi-danois, en version bleu-gris différent pour chacun. Le petit Sofiene avait les yeux noirs de sa mère, il parait. Est-ce que le bébé hériterait de ses drôles d'yeux verts en plus du gris ? Il en frissonna un instant, comme effrayé et fasciné à la fois.

M'sieu Arth, j'ai jamais intenté à l'honneur de m'zelle Una. C'est des bien grands mots pour lui dire que la seule chose que j'ai jamais eu d'elle, c'est un baiser... et c'était le baiser d'une enfant. J'aurais pas insisté même si... elle est bien jolie et chuis un brin cavaleur, comme dit mylady. M'sieur Arth,c'est pas possible que m'zelle Una, elle attende un p'tit aussi, et d'façons, j'ys'rais pour rien... Véronique, j'm'en était occupé un peu quand même, le doute subsistait... mais là... faut m'croire, patron. M'zelle Una, j'y toucherais pas. Et surtout faut que la patronne me croit... Comprenez ?

Plus il parlait, plus sa voix tremblait. Personne ne toucherait jamais à sa Una. Il y veillerait.
Pere_blaise


Une tronche d’ivrogne…
Le blond, aidé par l’apprentie nonne renégate lui avait fait une tronche d’ivrogne.
Il avait entendu dire que la viande crue en cataplasme était des plus efficaces contre les hématomes. Aussi, afin de soigner dans un premier temps son nez, et de tenter de contrer l’effet des phalanges dragonesques sur son œil gauche, le père Blaise se découpait une large tranche de jambon qu’il se colla en travers du visage, la maintenant par un morceau de cordelette.

C’est au moment où il finissait le nœud maintenant le pansement en place que le Nessien déboula dans la pièce pour aller voir d’ou provenait les cris.
Il jeta un œil par la fenêtre, et grimaça.
Le démon blond non content de molester un moine s’en prenait maintenant aux enfants…Quel pendard !!
C’est donc affublé d’une escalope de jambon qui lui couvrait l’œil gauche et une partie de l’arête nasale qui prit lui aussi le chemin de l’extérieur, interpelant les belligérants, le blond en l’occurrence, coupant presque la parole à l’Ecossais
.
- Dites donc vous …Au séminaire, y’avait un gars qui pouvait rester le temps d’un Credo sans respirer la tête dans le bénitier. Vous ? vous ne pouvez pas rester le temps de manger une hostie sans faire une ânerie ...il le regarde, incrédulec’est une sorte de don ou quoi ?....’permettez ?!

Et sans attendre de réponse, il fait un pas de plus vers Jehan
Il s’approche et profitant d’un moment de calme du gosse, le prend sous les aisselles et regardant les deux hommes
.
- Ramenez les brebis égarées dans le troupeau dit-il, si c’était du ressort des forgerons ou des avocats ça saurait…Le père Blaise pose le gamin au sol, et s’accroupi pour se trouver a sa hauteur. Toi mon bonhomme…tu vas venir avec moi. On va parler au calmeun regard noir se lève vers le blond….et sans violence !!

Le moine se relève, prend le gamin par une main et l’emmène un peu a retrait des deux hommes
Ils s’installent sur un banc. Tandis que le père Blaise joue pensivement l’air de rien avec son chapelet, il laisse le gamin dans l’expectative un temps, surprenant son regard curieux posé sur lui. Un sourire de circonstance, pour rassure et il se lance après un soupire
:
- Tu sais mon enfant…je crois que c’est en œuvrant pour le Très-Haut qu’on voit les trucs les plus étrangesson regard se porte sur l’horizon….Un jour, j’ai vu un cul-de-jatte se lever d’un coup et partir en courantils sourit et rajuste la tranche de jambon qui glissebon il avait la maréchaussée aux fesses...une autre fois, j’ai vu un évêque qui était fier comme un paon de se balader avec un cornichon sur son étendard…et il y a pas longtemps, j’ai vu un dragon taper un curé

Le regard du moine se pose lentement sur l’enfant.
Le gamin bat des jambes dans le vide, un geste incontrôlé, un peu comme s’il courrait
.
- J’ai entendu ce que toi et Hadrien pensezil soupire, détachant son regard et le portant sur les deux hommes en pleines explicationsCrois-moi jeune Sofiène… « ils » vous aiment toi et Hady…et « ils » s’aiment...il grimaceTon père le dira rarement,…il désigne le phare d’un signe de tête… « elle » pareille …mais quand on aime, on n’abandonne pasil reporte son regard sur le gamin, un peu calmé dirait-on.
- Toi, t’as l’air d’un pirate avec ton jambon sur le noeil
- Erfle moine replace encore une fois sa tranche de jambon….C’est…c’est une vieille astuce de grand-mère contre les coups mais….recentrons le sujetDis, Sofiène ?! Tu as compris ce que je dis ? le gamin opine du chefBien…Alors remonte là haut et vas passer une chemise sèche….Et dis a ta « mère » qu’on arrive !!! Ton père et elle ont une annonce à vous faire.
Le Père Blaise se frotte la barbe en regardant le gamin rentrer dans le phare et, avisant les deux hommes….
- Quand vous aurez finis… « messires » il désigne le phare….c’est valable pour vous aussi !!!

Et le moine de rentrer dans le phare, a son tour, en fredonnant, un psaume
Arthanagor
Le Nessien a à peine le temps d’en dire plus que le blond le rassure…si tant est qu’on puisse appeler ça comme ça, en lui disant que c’est qu’un accident.
Un accident…tu parles. Le gamin est aussi trempé qu’un crouton dans une soupe au choux…et le blond n’est pas mieux dans son genre

- Aon tubaist (*)…Arth grimace et hoche la tête. Inutile de rajouter de l’huile sur le feu, ce n’est pas le jour visiblement
Il n’a même pas le temps de rajouter quelque chose que le père Blaise arrive et prend le gamin en charge. Ce type là le surprendra toujours…autant il peut se comporter comme le dernier des foldingo, autant l’instant d’après, c’est un peu comme s’il avait été touché par la grâce ?
L’highlander le regarde s’éloigner après quelques remarques avec le môme et s’asseoir sur un des bancs de bois qui bordent la maison.

Arth reporte son attention sur le blondinet.
Celui-ci semble particulièrement nerveux. Serait-ce lui qui lui fait cet effet ? On dirait presque qu’il a peur.
Bien sure que lui aussi a déjà fini dans un lac en étant gamin, et plus d’une fois. Difficile de faire autrement en vivant a coté d’un Loch
.
- Jehan…écou….p’tain, il écoute rien : Un vrai moulin a parole.
Le voilà qui part sur maintenant sur l’état de santé de la Grande...elle est enceinte, comme elle le dit elle même, ce n’est pas non plus une maladie.
- tha fois agam Jehan…gabh air do shocair (**)…il parle toujoursjehP’tain ça doit pas être triste une plaidoirie de dragon. Ces types doivent avoir les juges à l’usure, pas possible autrement.
Ah …le voilà qui parle d’Una…d’un baiser, il y a longtemps…ouais...un baiser. Un chaste baiser.
Le Nessien le laisse finir

- …comprenez ?
- Se (***)….il le regarde, et se pince l’arrête du nezje sais pas qui est cette Véronique…à vrai dire, j’m’en fous même ….Il se passe une main sur le visageje te crois, Jehan…les gamins sont assez…comment vous dite ? Nearbhach (****)…il cherchenerveux. Cet imbécile de Danois a raconté a Hady qu’on allait les abandonner a cause du Bébé….’fin brefle Nessien lui tape sur l’épaule, presque paternalistete mets pas martel en tête. Je parlerais à Bryghon rêve là, ...Un Highlander jouant les avocats pour défendre un « dragon » ….Ben non, ça ne mord pas un Nessien. ..La preuve.

Il va pour rejoindre le père Blaise et se ravise…voyant le gamin rentrer dans le phare.
Qu’est ce qu’il a bien pu lui dire pour le ramener à la raison ?...Arth se tourne vers Jehan
.
- Blondin ?!….il lève un sourcil….si tu touche a ma filletiens, ça lui fait drôle de dire çaje te garantie que tu auras une voix soprano pour le restant des tes jours…

Ah tiens, ‘paraît que ça se passe la haut maintenant…
Retour dans le phare
.

Traduction du Gaélique Ecossais.
(*) Un accident.
(**) Je sais Jehan…du calme…
(***) Oui
(****) Nerveux

_________________
Brygh_ailean
La pièce n'était pas grande. Déjà pour eux, elle n'avait rien de grand. Une simple pièce, avec un lit, ce qui était bien plus que nombre de personnes n'avaient, dans lequel ils étaient devenus amants, une table assez grande pour y avoir conçu — partiellement — leur enfant, un tabouret assez solide pour avoir imaginé en concevoir d'autres. Tout dans cette pièce lui rappelait leur intimité. Alors devoir partagé cette si petite et si intime pièce avec autant de gens, cela la dérouta un instant. Même si les deux plus jeunes la traversaient chaque jour pour aller se coucher, il n'en demeurait pas moins qu'ils étaient, à son avis, trop jeunes pour imaginer ce qui s'y passait. Il n'en allait pas de même pour les autres :
Jehan n'avait qu'une seule idée en tête, et ce n'était pas d'apprendre par coeur le codex languedocien. Una les avait déjà surpris en galant émoi et ce n'était pas un souvenir qu'elle aimait à se remémorer. Quant au moine, il portait sur son visage, avec ou sans les tuméfactions, qu'il avait l'esprit bien ancré là où Dieu ne regarde pas.

Alors, c'est un peu mal à l'aise qu'elle se trouvait là, allongée sur son lit, pas encore recouverte par le drap, espérant que Mahmoodi ne passe pas par là avec la lubie de vouloir l'examiner.

La brune escote déglutit.
Cha chreid¹... Ses yeux allèrent du sol à son mari, à qui elle tendit la main. Il est grand temps que nous parlions tous un instant... calmement, non ? Tha mi sgith²... Elle se glissa doucement sur les fesses jusqu'à pouvoir s'allonger tout en maintenant son dos le long des oreillers. Una, èirich... et tu, Arth... Nach suidh thu sìos ?³

La brune escote déglutit à nouveau. Contrairement à Arth, elle avait quitté l'Ecosse depuis bien trop longtemps pour truffer aussi souvent son discours des réminescences de leur langue maternelle. Pourtant, avec lui, avec les enfants, avec les situations qui lui échappaient, cela lui revenait instinctivement.

Les enfants... Je n'ai pas avalé de bébé, avec les plumes d'un poulet que Soren aurait trouvé... 'fin, votre frère est totalement dément de vous parler de ces choses là ainsi. Et Una ne mange pas non plus de bébé avec Jehan... 'fin, ou sinon, faudra qu'on en cause plus tard, parce que là, je suis pas vraiment vraiment dans mon élément...

Elle soupira.

Un jour Sofiene, tu es entré dans cette maison avec Arth, n'est-ce pas ? Tu t'en souviens certainement... Ce jour-là, on s'est tous endormi devant le feu de bois, en bas. Tu t'en souviens aussi, Hadrien ? Ce jour-là, cette nuit là... Papa et Maman se sont dit qu'ils s'aimaient... si fort, qu'il voulait faire une famille, avec tous leurs enfants. Et comme ils s'aiment, fort, si fort, naturellement... ils ont fabriqué un autre bébé qui va venir bientôt pour partager tout l'amour que nous avons... ici. Voilà...

Timidement, elle ajouta.

Et ce jour-là, je t'ai appris à combattre le monstre du dedans... Tu t'en rappelles ? Alors, combats-le pour moi, aujourd'hui Sofiene, parce que moi aussi j'ai peur... Je vais vous donner un petit frère ou une petite soeur, et je sais pas si vous l'aimerez autant que nous vous aimons, et ça, c'est aussi un peu effrayant pour les mamans. Vous avez des questions ?

Aussitôt, elle le regretta... mais bref. C'était trop tard.

¹ Je pense...
² Je suis fatiguée
³ Relève-toi, Una, et toi Arth... tu ne peux pas t'asseoir ?

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Le RP en PA : « Moi gros-bill, toi ta gueule »... Je suis sûre que vous avez envie, là, non ?
Sofiene


Le gamin aux yeux noirs venait de finir d’enfiler une chemise sèche, et même s’il ne le montrait pas, profitait de la chaleur agréable de la maisonnée. De temps en temps, son regard se portait sur Hady tandis que Bryn, prenait la parole. Ainsi donc elle n’avait pas avalé de bébé avec des plumes de poulet ?! Ni elle, ni Una.
Tant mieux alors...

Oui, il se souvenait de ce jour là.
C’était, du moins aussi loin qu’il se rappelle, la deuxième fois qu’il entrait dans une « vraie » maison. La première fois, c’était a Valeuil…sauf qu’a Valeuil, y’avait pas de lac. Il se souvenait de ce soir là, où il avait lutté contre le sommeil pour tenter d’écouter ce que les deux grands se disaient.
Il se souvient aussi de l’angoisse qui l’avait saisi lorsqu’en se réveillant, les deux mêmes grands n’étaient plus là….de l’œuf magique qui chasse le monstre du lac.…
Alors une à une les briques de ses souvenir, s’emboitent.
Oui, il se souvenait de tous ça…
Et si finalement « ils » disaient vrai là, tous autant qu’il sont ? Que soit le blond qui semblait se moquer de lui avant qu’il ne tombe à l’eau...Que ce soit le père Blaise assis sur le banc…
Et s’il se trompait lui…

Des questions ?
Bien sûre qu’il avait des questions ? …des tas de questions, même.
Sauf qu’il n’a jamais vraiment su poser les questions.
Alors en se mordant la lèvre, Sofiène regarde Hady et s’approche de la couche parentale. Il regarde le ventre arrondi de cette femme brune, et va chercher son regard
:
- Mamil se retient, peut être encore trop tôt, mais tend son brasje peux le toucher le bébé ?
Arthanagor
La pièce à vivre dans une masure normale, c’est en bas.

C’est dans cette pièce qu’en général, le chef de famille réunit tout le monde pour annoncer une prise de décision importante, ou un événement à venir qui touche les membres concerné.
Il faut croire que dans l’ile, furoncle Ecossais en terre périgourdine, les choses étaient tout autres.
La réunion commencée dans un moulin finissait aux pieds de la couche parentale.
Déchirure de la grande oblige…mais bon : Etre Ecossais c’est être différents, alors on est « différents », ou on ne l’est pas hein…

Tandis que la Sylphide prend la parole, remonte un instant par les mots une partie du cours de leur histoire, le Nessien va s’asseoir au plus près d’elle, sur la couche.
Un peu gêné d’être là, face a eux qui pourtant forment le creuset de ce qui au fil du temps est devenu une alchimie, une fusion que peu, lui le premier n’osait imaginer possible un jour.
Alors, comme pour appuyer, ou illustrer les mots que la grande prononce, il glisse sa main sur la sienne, liant leurs doigts.
Les mots justement, ces mots simples qu’elle prononce.
Il semble résonné en lui comme jamais ils ne l’ont fait. Il revoit lui aussi ce jour, ‘fin, cette nuit ou elle lui a ouvert cet endroit, et tant d’autres choses. C’est la même sensation, le même émoi qu’il ressent.
Ce soir là, ils se sont murmurés en langue « sauvage » qu’ils s’aimaient à défaut de se l’être crier plus tôt.
Ils l’avaient ressenti, n’osant y croire dans un premier temps, puis avaient cédé devant l’inéluctable évidence….Parce que les mots qu’on ne dit pas finissent un jour, ou un soir, par vous brûler la bouche
.

Ses émeraudes se posent tour à tour sur Hadrien…Una...Sofiène…Et puis sur elle. En tournant la tête il voit son visage couvert de taches de son, la mèche rebelle qui lui barre le front : Ses traits…il pourrait la dessiner tant il les connait par cœur
C’est alors que l’improbable se produit.
Le gamin, Sofiène, il fait quelque pas vers eux, s’approche d’elle.
Le Nessien refait un tour de la pièce du regard faisant mine de ne pas voir le manège de son fils…ne pas briser l’élan surtout.
Non, c’est juste ses doigts qui se resserrent un peu plus sur les siens alors qu’il lui murmure à l’oreille
:
- Seall sin (*)….dit-il, masquant sa surprise.

(*) Regarde ça

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Brygh_ailean
Ils sont tous, là. Ou presque. Evidemment, Hakon est absent. La douleur de sa trahison progressive lui revient un instant avant de se rappeler que s'ils sont tous là, justement, c'est à cause de la dernière "facétie" de celui de ses enfants qui manque à l'appel. Alors, d'une certaine façon, il est là aussi. Et elle n'est même pas fâchée que ce ne soit que par la pensée. Avec le blond, tout est possible, le pire surtout, et le pire, ils viennent déjà de le frôler.

Lorsque la main de son mari se glisse dans la sienne, ses épaules s'affaissent davantage. Leurs inquiétudes, ils les vivent chacun de leur côté. Du bout des doigts, ils mutualisent leurs forces pour les contrecarrer.

Elle ne le regarde pas, pas besoin. Elle le sent tout près, elle entend jusqu'à ses pensées. C'est une impression seulement, celle de savoir instinctivement depuis qu'ils ont enfin accepté l'inéluctable. Elle inspire, soulagée. Son regard ne lâche pas un instant les deux petits minois des garçonnets bouleversés.

Sur le visage d'Hadrien, du défi, du dégoût, du déni peut-être. Et cette p'tain de fierté MacFadyen... Elle ne l'a pas loupé, ce drôle. Sur le visage de Sofiene, c'est bien plus compliqué. C'est un conflit permanent entre le monstre du lac et l'oeuf qu'elle peut lui donner. Le monstre, c'est ce sentiment de n'avoir pas sa place, de se sentir abandonné. C'est peut-être là qu'il ressemble le plus à son père : inquiet, silencieux, légèrement torturé. L'oeuf, il vient de lui demander :
je peux le toucher le bébé ?

Tandis que les lèvres du nessien effleurent une mèche pour lui parler, elle tend sa main libre vers le petit garçon.

Viens, Sofiene, je suis sûre qu'elle va aimer te sentir la caresser... Elle ne bouge pas beaucoup pour l'instant, mais si tu lui chantes une chanson, peut-être qu'elle va danser...

Son sourire est narquois même s'il se veut rassurant. Elle attend inquiète sans bouger. A peine son visage se coule-t-il délicatement sur l'épaule d'Arth, en murmurant : Pourvu qu'elle danse...
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Le RP en PA : « Moi gros-bill, toi ta gueule »... Je suis sûre que vous avez envie, là, non ?
Arthanagor
{…A la recherche de la nouvelle st’Arth, Episode I …} (*)

Si le fils tient un peu du père, il n’est déjà pas facile de le faire parler…alors de là à imaginer le faire chanter, il y a un monde.
C’est peut être pour ça que le Nessien lève un sourcil en entendant la grande proposer a Sofiène cette forme de prise de contact avec l’avenir,...Avec leur avenir.
Et puis le petit, c’est un timide.
Rien que le fait d’avoir fait quelques pas vers eux là, devant tout le monde, et de ravaler son amour propre cela a dût lui coûter un bras.
La Sylphide pose sa tête sur son épaule
:
- Pourvu qu’elle dansedit-elle dans un murmure, presque un souffle.
- Pourvu qu’il chanterépond-t-il de la même façon.

Les émeraudes de l’Highlander suivent du regard la petite main tremblante qui vient se poser sur le ventre arrondi de l’Orcadienne. Il note chaque détails, chaque signe trahissant une émotion, une crainte, voir une peur dans l’attitude de son fils : Une narine qui se pince,…une mâchoire qui se crispe,…Une respiration qui s’accélère.
Même une bouche qui s’entrouvre comme pour chercher une goulée d’air qui ne vient pas…pas lus que ne sort le moindre son.
Alors, c’est une voix qui semble venir de nul part tant i et rare de l’entendre dans ce registre. La sienne. La sienne qui monte doucement dans cette pièce pour une fois, mais peut être pas la dernière. Il entonne un air du pays, une berceuse.
Oui, une berceuse, ce n’est pas vraiment un air fait pour danser, loin de là, mais c’est la première chose qui lui vient à l’esprit.
Appuyant sa tête sur celle de la brune, il chantonne, d’une voix douce
:

Uiseag bheag dhearg na monadh duibh
Na monadh duibh, na monadh duibh
Uiseag bheag dhearg na monadh duibh
Cait do chaidil thu'n raoir 's an i?

Chaidil mi'n raoir air bharr an dris
Air bharr an dris, air bharr an dris
Chaidil mi'n raoir air bharr an dris
Ach o bha mo chadal cho sgith!

Chaidil mi'n raoir air bharr nan tonn
Air bharr nan tonn, air bharr nan tonn
Chaidil mi'n raoir air bharr nan tonn
Ach o bha mo chadal cho sgith!

Uiseag bheag dhearg nan sgiathan oir
Nan sgiathan oir, nan sgiathan oir
Uiseag bheag dhearg nan sgiathan oir
Cait an do chaidil thu'n raoir 's an i?

Chaidil mi'n raoir eadar da dhuilleig
Eadar da dhuilleig, eadar da dhuilleag
Chaidil mi'n raoir eadar da dhuilleig
Is o bha mo chadal cho seimh
Is o bha mo chadal cho seimh
(**)

Alors que « Il » ou « Elle » danse, oui.
Mais surtout qu’ « Il » ou « Elle » entende…


Traduction du Gaélique Ecossais et divers :
(*) Légèrement capillotracté de m’émission du même nom.
(**) Berceuse Ecossaise traditionnelle « La petite alouette rouge »

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