Ingeburge
[Nuit du 4 au 5 décembre 1460 bataille d'Essoyes / Armée « La Compagnie d'Artus »]
Faisait-il nuit? Faisait-il jour? Elle n'en avait pas la moindre idée, son regard était troublé par un voile dont elle ne parvenait à définir ni la qualité, ni l'origine. Ce qui était certain, c'est qu'elle observait une coulée de sang sur le gant enveloppant sa main droite. D'où venait donc le liquide écarlate? De cela aussi elle ignorait tout. Et sa vue amoindrie n'était pas le seul sens perturbé, il lui semblait que son ouïe avait également souffert, elle ne percevait qu'une sorte de plainte continue mais pas davantage. Pas d'odorat non plus, si ce n'est l'odeur du sang une fois de plus qui s'échappait de ses narines, comme à chaque fois qu'elle était en proie à une trop vive émotion. Du sang encore dans sa bouche, elle en goûtait la saveur métallique. Sinon, pour le reste, le froid mordait sa peau et la faisait frissonner. Son bras retomba lourdement sur le côté et il y eut comme un tintement métallique quand le gantelet toucha le sol dur. Le gantelet. Le souvenir de l'avoir passé sous une tente ainsi que d'autres pièces d'armure lui revint brutalement à l'esprit. Si elle ignorait bien des choses encore, elle se remémorait maintenant quelques bribes. La tente, la préparation, avant la mise en branle de l'armée. Elle avait regardé l'étendard de Dourdan frappé des trois lys pour lesquels elle avait rallié Troyes puis elle s'était harnachée avec fébrilité, n'en revenant pas d'être là et de s'apprêter à en découdre.
Ainsi donc, elle s'était battue. Etaient-ils fiers d'elle ceux qui lui avaient appris comment faire? Elle songeait à Kreuz, son mentor et elle songeait à son époux trépassé dont elle portait toujours l'alliance; le bijou d'ailleurs ornait toujours sa main gauche, même au combat. Et étaient-ils fiers d'elle ses ancêtres vikings? La jugeraient-ils digne du Valhöll? Elle s'agita, évoquer ne serait-ce qu'en réflexion le paradis des guerriers valeureux équivalait à considérer la mort. Et puis, combattre contre la lie n'avait rien du Ragnarök et le champ de bataille d'Essoyes n'était pas Vígríd. Oui, elle s'était battue. Etonnamment. Enfin. Durant des années, ses vux de prêtrise l'avaient empêchée de remplir son devoir d'auxilium et même en tant que Connétable de Rome, Cardinal en charge des Saintes Armées, Chancelier Militaire de l'Ordre d'Isenduil, elle n'avait eu le droit de se battre. Cela avait continué, en Bourgogne où elle ne pouvait que conseiller et siéger à l'Etat-Major. Elle n'avait fait que défendre, sur les remparts dijonnais, dans l'enceinte de Tonnerre et elle n'avait pu que tenir les murs de Dijon des mois durant. Et débarrassée de ses vux, toujours rien car elle était héraut et porter le premier coup lui était interdit. Certes, Vonafred l'avait autorisée à combattre mais l'occasion ne s'était jamais présentée. Jusqu'à aujourd'hui. Ou hier. Enfin, là. Eusaias lui avait aussi donné la permission.
Et elle était tombée. Son corps allongé sur le dos en témoignait, la douleur aussi. Si ses sens étaient comme anesthésiés, le reste lui restait perceptible, et avec acuité. Il y avait ce froid, déjà. Puis son bras gauche qui lui semblait peser plus que son poids augmenté de celui de la ferraille. Ça, elle s'en souvenait d'un coup, c'est quand elle avait chu. Réception hasardeuse et elle le voyait maintenant, un membre qui présentait un angle bizarre. Il y avait aussi quelque chose au niveau du flanc. Coup d'épée, sans nul doute. Au moins deux. Des femmes les lui avaient portés pour ce qu'elle croyait comprendre. Mais cela comptait-il? Femmes, hommes, c'était l'ennemi, c'était ce qu'il fallait abattre et elle avait failli. L'une et l'autre l'avaient achevée et elle était tombée, se luxant le coude puisqu'il n'avait pas été suffisant de se faire transpercer. La sensation était étrange et inédite. Tabassée, elle l'avait déjà été mais là, c'était sans commune mesure car le fer avait forcé ses chairs. C'était étrange d'ailleurs quand une épée rencontrait une partie libérée des protections, il y avait comme une résistance avant de brutalement rencontrer la tendreté. Là, il n'y avait plus qu'à enfoncer et elle l'avait fait, elle avait appuyé, rageuse, pensant stupidement sur le moment que cela lui changeait du mannequin de quintaine.
Vrai, et elle gigota encore. Si elle était tombée, elle en avait eu un. Un, un homme. Enfin... Elle n'était pas sûre. Encore une fois, cela n'avait pas d'importance mais elle en avait eu un. Combien de temps cela lui avait-il pris pour déflorer un palmarès vierge jusque lors? Elle ne savait plus. Il y avait eu la rencontre, c'était après qu'ils eurent quitté Troyes. Les étendards flottaient, les chevaux hennissaient et tous avançaient vers un but commun : débarrasser les terres royales des intrus et au passage, les mettre à mal, en faire tomber le maximum et montrer que tout acte a ses conséquences. Elle-même avait avancé, tâchant d'être vaillante, troublée néanmoins par la présence du comte du Tournel. En secret, elle avait espéré que c'était pour elle qu'il s'était engagé dans l'armée. Oh elle savait bien qu'il aimait la guerre, il le lui avait dit et il n'était jamais le dernier à aller en découdre. Il l'aimait tant que cela les avait déjà séparés. Et oui, il était sujet du royaume et mieux, il en était un des Pairs. Mais ce n'était pas son ban qui était mobilisé, alors, n'était-ce pas un peu pour elle? Mue par cette espérance qu'elle avait tue, elle avait tâché de se concentrer. Et elle en avait eu un. Peu importait le poids des pièces d'armure, peu importait le poids de l'épée et peu importait au final qu'elle fût si peu expérimentée dans l'offensive, il était là, tout près, il avait déjà promis qu'il ne s'éloignerait jamais, ça devait donc valoir pour un combat et puis, enfin, elle se battrait elle-même pour honorer son serment. Aussi, quand l'autre lui avait fait face, elle n'avait pas faibli, elle avait empoigné plus sûrement son arme et elle s'était jetée dans le duel. La technique n'était pas fameuse et elle avait été effarée par le choc, le fracas, les cris. Mais elle avait tenu bon. Etait-ce la surprise d'en avoir défait un pour sa première escarmouche? Etait-ce l'euphorie qui s'en était suivie? Peut-être, car si elle en avait mis à terre un, deux autres lui étaient tombés sur le râble.
La plainte qui emplissait ses oreilles se fit plus intense et alors qu'elle revivait les coups d'épée qui l'avaient conduite au sol, ayant l'impression de sentir une nouvelle fois les lames déchirer son flanc, elle comprit que c'était en fait son râle qu'elle entendait. Elle avait mal, atrocement mal et cela allait au-delà de la douleur physique. Elle avait tant perdu. Un affrontement donc, même deux. Sa position debout. Du sang ensuite. La performance de ses sens. Et elle l'avait perdu, lui. Actarius n'était pas à côté d'elle, elle le savait. Quand il entrait dans une pièce, sans même qu'elle eût besoin de lever les yeux ou d'entendre sa voix soleilleuse, elle savait qu'il était là. Tout son être le lui criait, il y avait comme une attraction, ses entrailles papillonnaient, ses pupilles se dilataient, son cur perdait le rythme. C'était inexplicable, mais elle savait. Et là, rien de tel. Elle l'aurait perçu malgré les blessures s'il avait été tout proche car rien ne pourrait jamais terrasser ce lien qu'il y avait entre deux, rien ne pourrait annihiler ces curieuses et déroutantes réactions corporelles. Et c'était tout cela qui prédominait, la certitude qu'il l'avait abandonnée, encore, qu'il l'avait délaissée malgré les serments. Bien sûr elle se doutait bien qu'il devrait se protéger lui avant de songer aux autres. Mais, n'était-elle pas sa priorité? C'était ce qu'il avait affirmé, elle n'inventait rien. Il avait menti. Encore. S'il s'était soucié de quelqu'un d'autre durant les combats, ce n'était pas d'elle. Dire qu'il n'aurait dû que s'occuper d'elle.... Dire qu'il n'y aurait dû avoir qu'eux deux.... La guerre était venue s'intercaler entre eux, oui, mais ils sauraient dû guerroyer ensemble. Et elle gémit davantage car la promesse avait été brisée avant qu'ils ne s'engageassent sous la bannière royale. Elle avait tâché de l'ignorer, elle avait repoussé l'idée avec force mais maintenant qu'elle en était réduite à rassembler ses souvenirs et que son corps lui faisait défaut, elle ne pouvait que voir se matérialiser la réalité, dans toute sa crudité.
C'était cela qui la dominait alors que son bras s'engourdissait et que le sang s'échappait de son nez, de ses flancs, de sa bouche. Les blessures n'avaient pas d'importance car à quoi bon être vivante si c'était pour être seule? Si elle ne méritait pas le Valhöll, elle savait que Lui viendrait la chercher pour qu'elle soit jugée. C'était le moment. Alors, un pauvre sourire étirant son visage alabastrin tuméfié, elle L'accueillit de tout son être ravagé, elle revint à Lui qu'elle avait quitté et dont elle s'était détournée pour avoir accepté les hommages d'un Phnix qui, s'il était tombé, n'avait besoin de personne et n'aurait pas besoin de qui que ce soit pour renaître de ses cendres. Il n'y eut plus de froid, plus de souffrance mais alors qu'elle avançait vers Lui, elle percevait toujours en son cur qui avait cessé de battre l'écho corrupteur de la trahison.
EDIT = relecture, ouille
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Armée "La Compagnie d'Artus" contre "Aleae Furor VI", en Champagne.
- « Je ne vous ai rien fait croire. Je suis là, je suis là pour vous. De quel droit, osez-vous le mettre en doute ? »
Actarius à Ingeburge, le 24 septembre 1460 à Montpellier.
Faisait-il nuit? Faisait-il jour? Elle n'en avait pas la moindre idée, son regard était troublé par un voile dont elle ne parvenait à définir ni la qualité, ni l'origine. Ce qui était certain, c'est qu'elle observait une coulée de sang sur le gant enveloppant sa main droite. D'où venait donc le liquide écarlate? De cela aussi elle ignorait tout. Et sa vue amoindrie n'était pas le seul sens perturbé, il lui semblait que son ouïe avait également souffert, elle ne percevait qu'une sorte de plainte continue mais pas davantage. Pas d'odorat non plus, si ce n'est l'odeur du sang une fois de plus qui s'échappait de ses narines, comme à chaque fois qu'elle était en proie à une trop vive émotion. Du sang encore dans sa bouche, elle en goûtait la saveur métallique. Sinon, pour le reste, le froid mordait sa peau et la faisait frissonner. Son bras retomba lourdement sur le côté et il y eut comme un tintement métallique quand le gantelet toucha le sol dur. Le gantelet. Le souvenir de l'avoir passé sous une tente ainsi que d'autres pièces d'armure lui revint brutalement à l'esprit. Si elle ignorait bien des choses encore, elle se remémorait maintenant quelques bribes. La tente, la préparation, avant la mise en branle de l'armée. Elle avait regardé l'étendard de Dourdan frappé des trois lys pour lesquels elle avait rallié Troyes puis elle s'était harnachée avec fébrilité, n'en revenant pas d'être là et de s'apprêter à en découdre.
Ainsi donc, elle s'était battue. Etaient-ils fiers d'elle ceux qui lui avaient appris comment faire? Elle songeait à Kreuz, son mentor et elle songeait à son époux trépassé dont elle portait toujours l'alliance; le bijou d'ailleurs ornait toujours sa main gauche, même au combat. Et étaient-ils fiers d'elle ses ancêtres vikings? La jugeraient-ils digne du Valhöll? Elle s'agita, évoquer ne serait-ce qu'en réflexion le paradis des guerriers valeureux équivalait à considérer la mort. Et puis, combattre contre la lie n'avait rien du Ragnarök et le champ de bataille d'Essoyes n'était pas Vígríd. Oui, elle s'était battue. Etonnamment. Enfin. Durant des années, ses vux de prêtrise l'avaient empêchée de remplir son devoir d'auxilium et même en tant que Connétable de Rome, Cardinal en charge des Saintes Armées, Chancelier Militaire de l'Ordre d'Isenduil, elle n'avait eu le droit de se battre. Cela avait continué, en Bourgogne où elle ne pouvait que conseiller et siéger à l'Etat-Major. Elle n'avait fait que défendre, sur les remparts dijonnais, dans l'enceinte de Tonnerre et elle n'avait pu que tenir les murs de Dijon des mois durant. Et débarrassée de ses vux, toujours rien car elle était héraut et porter le premier coup lui était interdit. Certes, Vonafred l'avait autorisée à combattre mais l'occasion ne s'était jamais présentée. Jusqu'à aujourd'hui. Ou hier. Enfin, là. Eusaias lui avait aussi donné la permission.
Et elle était tombée. Son corps allongé sur le dos en témoignait, la douleur aussi. Si ses sens étaient comme anesthésiés, le reste lui restait perceptible, et avec acuité. Il y avait ce froid, déjà. Puis son bras gauche qui lui semblait peser plus que son poids augmenté de celui de la ferraille. Ça, elle s'en souvenait d'un coup, c'est quand elle avait chu. Réception hasardeuse et elle le voyait maintenant, un membre qui présentait un angle bizarre. Il y avait aussi quelque chose au niveau du flanc. Coup d'épée, sans nul doute. Au moins deux. Des femmes les lui avaient portés pour ce qu'elle croyait comprendre. Mais cela comptait-il? Femmes, hommes, c'était l'ennemi, c'était ce qu'il fallait abattre et elle avait failli. L'une et l'autre l'avaient achevée et elle était tombée, se luxant le coude puisqu'il n'avait pas été suffisant de se faire transpercer. La sensation était étrange et inédite. Tabassée, elle l'avait déjà été mais là, c'était sans commune mesure car le fer avait forcé ses chairs. C'était étrange d'ailleurs quand une épée rencontrait une partie libérée des protections, il y avait comme une résistance avant de brutalement rencontrer la tendreté. Là, il n'y avait plus qu'à enfoncer et elle l'avait fait, elle avait appuyé, rageuse, pensant stupidement sur le moment que cela lui changeait du mannequin de quintaine.
Vrai, et elle gigota encore. Si elle était tombée, elle en avait eu un. Un, un homme. Enfin... Elle n'était pas sûre. Encore une fois, cela n'avait pas d'importance mais elle en avait eu un. Combien de temps cela lui avait-il pris pour déflorer un palmarès vierge jusque lors? Elle ne savait plus. Il y avait eu la rencontre, c'était après qu'ils eurent quitté Troyes. Les étendards flottaient, les chevaux hennissaient et tous avançaient vers un but commun : débarrasser les terres royales des intrus et au passage, les mettre à mal, en faire tomber le maximum et montrer que tout acte a ses conséquences. Elle-même avait avancé, tâchant d'être vaillante, troublée néanmoins par la présence du comte du Tournel. En secret, elle avait espéré que c'était pour elle qu'il s'était engagé dans l'armée. Oh elle savait bien qu'il aimait la guerre, il le lui avait dit et il n'était jamais le dernier à aller en découdre. Il l'aimait tant que cela les avait déjà séparés. Et oui, il était sujet du royaume et mieux, il en était un des Pairs. Mais ce n'était pas son ban qui était mobilisé, alors, n'était-ce pas un peu pour elle? Mue par cette espérance qu'elle avait tue, elle avait tâché de se concentrer. Et elle en avait eu un. Peu importait le poids des pièces d'armure, peu importait le poids de l'épée et peu importait au final qu'elle fût si peu expérimentée dans l'offensive, il était là, tout près, il avait déjà promis qu'il ne s'éloignerait jamais, ça devait donc valoir pour un combat et puis, enfin, elle se battrait elle-même pour honorer son serment. Aussi, quand l'autre lui avait fait face, elle n'avait pas faibli, elle avait empoigné plus sûrement son arme et elle s'était jetée dans le duel. La technique n'était pas fameuse et elle avait été effarée par le choc, le fracas, les cris. Mais elle avait tenu bon. Etait-ce la surprise d'en avoir défait un pour sa première escarmouche? Etait-ce l'euphorie qui s'en était suivie? Peut-être, car si elle en avait mis à terre un, deux autres lui étaient tombés sur le râble.
La plainte qui emplissait ses oreilles se fit plus intense et alors qu'elle revivait les coups d'épée qui l'avaient conduite au sol, ayant l'impression de sentir une nouvelle fois les lames déchirer son flanc, elle comprit que c'était en fait son râle qu'elle entendait. Elle avait mal, atrocement mal et cela allait au-delà de la douleur physique. Elle avait tant perdu. Un affrontement donc, même deux. Sa position debout. Du sang ensuite. La performance de ses sens. Et elle l'avait perdu, lui. Actarius n'était pas à côté d'elle, elle le savait. Quand il entrait dans une pièce, sans même qu'elle eût besoin de lever les yeux ou d'entendre sa voix soleilleuse, elle savait qu'il était là. Tout son être le lui criait, il y avait comme une attraction, ses entrailles papillonnaient, ses pupilles se dilataient, son cur perdait le rythme. C'était inexplicable, mais elle savait. Et là, rien de tel. Elle l'aurait perçu malgré les blessures s'il avait été tout proche car rien ne pourrait jamais terrasser ce lien qu'il y avait entre deux, rien ne pourrait annihiler ces curieuses et déroutantes réactions corporelles. Et c'était tout cela qui prédominait, la certitude qu'il l'avait abandonnée, encore, qu'il l'avait délaissée malgré les serments. Bien sûr elle se doutait bien qu'il devrait se protéger lui avant de songer aux autres. Mais, n'était-elle pas sa priorité? C'était ce qu'il avait affirmé, elle n'inventait rien. Il avait menti. Encore. S'il s'était soucié de quelqu'un d'autre durant les combats, ce n'était pas d'elle. Dire qu'il n'aurait dû que s'occuper d'elle.... Dire qu'il n'y aurait dû avoir qu'eux deux.... La guerre était venue s'intercaler entre eux, oui, mais ils sauraient dû guerroyer ensemble. Et elle gémit davantage car la promesse avait été brisée avant qu'ils ne s'engageassent sous la bannière royale. Elle avait tâché de l'ignorer, elle avait repoussé l'idée avec force mais maintenant qu'elle en était réduite à rassembler ses souvenirs et que son corps lui faisait défaut, elle ne pouvait que voir se matérialiser la réalité, dans toute sa crudité.
C'était cela qui la dominait alors que son bras s'engourdissait et que le sang s'échappait de son nez, de ses flancs, de sa bouche. Les blessures n'avaient pas d'importance car à quoi bon être vivante si c'était pour être seule? Si elle ne méritait pas le Valhöll, elle savait que Lui viendrait la chercher pour qu'elle soit jugée. C'était le moment. Alors, un pauvre sourire étirant son visage alabastrin tuméfié, elle L'accueillit de tout son être ravagé, elle revint à Lui qu'elle avait quitté et dont elle s'était détournée pour avoir accepté les hommages d'un Phnix qui, s'il était tombé, n'avait besoin de personne et n'aurait pas besoin de qui que ce soit pour renaître de ses cendres. Il n'y eut plus de froid, plus de souffrance mais alors qu'elle avançait vers Lui, elle percevait toujours en son cur qui avait cessé de battre l'écho corrupteur de la trahison.
EDIT = relecture, ouille
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Armée "La Compagnie d'Artus" contre "Aleae Furor VI", en Champagne.
Citation:
05/12/1460 04:05 : Votre bouclier a été détruit.
05/12/1460 04:05 : Votre arme a été détruite.
05/12/1460 04:05 : Kalhan vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
05/12/1460 04:05 : Deathofligth vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
05/12/1460 04:05 : Vous avez frappé Thibaullt. Ce coup l'a probablement tué.
05/12/1460 04:05 : Vous avez été attaqué par l'armée "Aleae Furor VI" dirigée par Thoros.
05/12/1460 04:05 : Votre arme a été détruite.
05/12/1460 04:05 : Kalhan vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
05/12/1460 04:05 : Deathofligth vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
05/12/1460 04:05 : Vous avez frappé Thibaullt. Ce coup l'a probablement tué.
05/12/1460 04:05 : Vous avez été attaqué par l'armée "Aleae Furor VI" dirigée par Thoros.