Nous, Lafa de Bussac, Comtesse du Poitou, nous apprêtons à rendre ce jour, à titre exceptionnel il va sen dire, verdict en lieu et place du Seigneur de Beauvoir sur Mer, notre Juge.
Nous ne connaissons, ni la victime, ni les accusés.
Nous assurons les parties concernées que nous avons bien eu connaissance de toutes les pièces et témoignages dont les minutes disposaient.
La lecture était fort informative, tant les témoignages semblaient vifs en cette salle.
Sieur Clément, vous annonciez, de mémoire, que cela se résumait à « parole contre parole ». Ce serait là, nier le travail de nos douaniers. Celui de notre Prévôté. Le témoignage du Prévôt de Guyenne également.
Vous répondez, Nous vous laccordons, avec beaucoup déloquence, quils ne sont daucune valeur. Que Nous ne saurions, daprès vous, en tenir compte pour que la Justice « soit bonne ».
Cest là, votre vision, point la Notre.
Vous avancez également, le manque de preuves.
Force nous est de constater que la victime, dame Mimosa03, présente en cette salle a bel et bien reconnu en la personne des accusés, ses agresseurs. Nous ne saurons linsulter en la traitant de menteuse ou daffabulatrice.
Nous voulons bien croire quune description physique est importante au dépôt de plainte. Quune chemise, une robe, un bonnet dhiver ou une coupe de cheveux, peuvent se changer et par le Très Haut, heureusement pour les chemises ou robes.
Mais nous napporterons pas crédit sur le doute que veulent faire planer les accusés, quant au témoignage de la victime. Si cette dernière ne sétait pas présentée en ce tribunal, la relaxe aurait été de mise, de par le trouble entourant les déclarations des uns et des autres.
Aujourdhui, ce nest pas le cas.
Toutefois, depuis cette, dirons-nous, erreur de parcours, les accusés semblent sintégrer à la vie Poitevine et en respecter les us et coutume. Nous avons appris également leur demande dinstallation auprès de notre Prévôt. Bien quinutile puisque aucune formalité nest exigée, nous apprécions la démarche, preuve de bonne volonté pour leur avenir sur notre terre.
Aussi, Nous, Lafa de Bussac, déclarons les accusés, dame Yuliya et messire Clément de Montbazon-Navailles, coupables de brigandage sur la personne de dame Mimosa03.
Nous modèrerons cependant la demande du Procureur, et les condamnons tous deux, à une amende de 30 écus, accompagnés dun jour de prison chacun. Nous ne doutons pas que votre bonne intégration et que les bons moments que vous avez passés en taverne, à faire de belles rencontres, vous auront permis de travailler pour gagner de quoi payer cette somme.
Quil en soit ainsi par mon jugement.
Fait par nous, Lafa_ de Bussac, Comtesse du Poitou.
En notre château de Poitiers, ce 10 janvier de lan de grâce MCDLXI.