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[Campement joutes Avril 1460]

Guy_de_dampierre
Guy sourit à Akane, un entrainement, inspiré par la chevalerie, oui, c'est exactement ce qu'il avait reçu de la part de son père.

Oui, Madame, chevaleresque... mais à domicile. Mon père s'est beaucoup battu pour le Duc de Brabant et à l'occasion pour le Prince-évêque de Liège... quand Bruxelles et Liège trouvaient le temps de se reconcilier pour s'attaquer à un ennemi commun. Il sut entrainer ses enfants avec talents dans la cour de notre château de Dongelberg, leur inculquant un peu des règles qui guidaient sa propre vie.

Bref... il avait déjà commencé avec son enfance, il n'allait pas non plus s'apesentir sur ses classes dans les cols alpins qui avaient achevés de le rendre indifférent à nombre de souffrances physiques.

Les participants avaient enfin commencé à arriver. Y en eut-il un qu'il craignait? Oui, sans aucun doute, le même qui l'avait desarçonné d'un seul coup au nord d'Anvers un bon mois plus tôt: Thegregterror. Mais là-bas, la joute n'avait rien eu d'amical. Mais il resta sur le registre des tournois.


Au vu de ma faible expéérience, je ne devrais craindre que celui qui m'a désarçonné la dernière fois: Eusaias. Mais il ne semble pas prévu au programme de ces joutes-ci...

Guy sourit en jouant les faux ingénus. On ne verrait probablement pas le Duc de Bouillon par ici de sitôt, si ce n'était à la tête d'une armée.

Puis, prenant connaissance de sa première adversaire, son sourire s'élargit.


Ah! Par contre, on dirait que je suis abonné! Au Lavardin aussi, Madame des Roches Saint-Quentin et moi avions débuté nos lances l'une contre l'autre.
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Actarius
[Campement d'Euphor]


Une pause, un répit sportif loin des fonctions, loin des raleries incessantes, loin des querelles et conflits ? Oui, on aurait pu le croire. Le Vicomte n'en demeurait pas moins actif tourmenté qu'il était par cette si pesante notion de "devoir". Dissimulé sous la toile d'une grande tente blanche survolée par le Phénix familial, il avait poussé le vice jusqu'à faire installer une table de travail. Et c'était près d'elle qu'il passait le plus clair de son temps depuis son arrivée à Vincenne, occupé qu'il était à noircir des parchemins à n'en plus finir. Un divertissement... Vraiment ?

Cette attitude pour le moins zélée expliquait qu'il n'était pas encore apparu publiquement. Les connaissances, proches, lointaines, voire même familiales avaient elles aussi répondu présentes, mais l'appel des retrouvailles ne résonnait pas assez fort encore pour détourner l'homme de sa concentration, pour le faire abandonner sa mine fermée, sévère, presque inquiétante. Il travaillait avec une telle application que même l'annonce de son adversaire lui arracha à peine un soupir d'indifférence. La seule nouvelle qui aurait pu le détourner de son affairement avant le début effectif des joutes n'arrivait pas et le meilleur moyen de ne pas s'en inquiéter était de s'abandonner sans relâche à son labeur.

Puis, soyons sincères, outre la fuite de cette Prinzessin qui hantait ses pensées, il fallait également au Mendois sans couleur se débarasser de cette poisse qui lui collait à la peau aux joutes, éviter de trop cogiter ses nombreux revers pour ne pas monter en selle avec la défaire gravée sur le plastron. Ainsi en allait-il de cet esprit torturé, depuis quelques mois désormais.

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Aeglos.
[Campement Giffard]

Et voila, premiere joute en tant qu'ecuyer, il était un peu nerveux, ne sachant exactement comment allez se derouler, enfin, sur la forme, son pere lui avait expliqué se qu'il faisait quand il était ecuyer, mais ça remonté à loin pour lui qui était maintenant duc de Normandie.
Mais bon, la théorie et la pratique ce n'est pas vraiment la meme chose non plus. Enfin, maintenant qu'il avait accepté d'etre l'ecuyer d'Akane, il fallait y aller, enfin, y aller, il y était déja depuis un moment même, arrivé en même temps que sa patronne. Il n'était pas grand chambellan de France, mais en tant que page de cette derniere, il passait également beaucoup de temps au louvres et ils avaient pu faire là route ensemble.

Une fois arrivé au campement, alors que les gens d'Akane s'occupait de monter la tente, il s'était attelé a mettre l'armure sur le chevaler avant de nettoyer une à une, et le tres haut sais qu'il y en a un paquet, les differentes pieces de l'armure. Une fois fait, il verifia les lances pour la joutes, toutes pretes, en bonne état, pas abimés, la pointe arrondie pour eviter, ou plutot diminuer les blessures, pas comme sur un champ de bataille, on est pas des barbares non plus.
Il laissa la duchesse faire son inspection, puis, reverifia une derniere fois, sait on jamais, un oubli est parfois tres couteux. Une fois fait, il laissa Akane a ses etirements, allant observer qui elle affronterait et si possible des informations contre ce jouteur.

Panneau d'affichage consulté, tournée d'inspection faite, de quoi voir qui était déja là, qui allez arrivé, les etendarts, Orléans, Amahir, Arbalture, et d'autres, mais au final bien peu comparé au 29 inscrits, a surveiller pour voir qui arriverait bientot. L'avantage contre ceux qui n'ont pas de campement, c'est que generalement, ils sont plus fatigué ayant du faire le trajet juste avant de jouter. Esperons que se serait un avantage pour la GCF.

Une fois la tournée terminé, il retourna au campement puis entra dans la tente. Voyant qu'Akane était en grande discution avec se qui semblait etre un concurent, il se placa pas trop loin, sait on jamais, attendant qu'elle ait besoin de lui. Il recupera l'épée de la duchesse pour l'aiguiser dans le cas ou la joute se finirait au sol, sans oublier de garder dans son champ de vision l'homme çi present.
Ingeburge

[Campement auxerrois]


La duchesse d'Auxerre ne joutait pas, cela, en vertu de principes obscurs pour celui qui tenterait de pénétrer sa logique bien particulière. Ainsi donc, hormis le fait qu'elle s'était interdit de jouter – interdiction qui ne lui pesait nullement d'ailleurs –, elle ne s'exposait pas au soleil, ne portait que du noir, ne mangeait plus rien après l'office des vêpres, se baignait au moins une fois par jour et refusait de se trouver seule en compagnie d'un homme depuis que la rupture de ses vœux de prêtrise lui avait ôté ce rempart symbolique qui l'épargnait des suspicions, lot des femmes libres et seules. Pourtant, ce dernier principe, elle était sur le point de s'en affranchir, ne serait-ce que pour un bref laps de temps et elle ne pensait qu'à cette violation morale, ou plutôt, à ce qui allait l'entraîner.

Depuis son arrivée à Vincennes où elle avait tenu à se rendre malgré sa non-participation aux joutes – parce qu'elle comptait bien être de la course de Gisors, parce que son vassal joutait – elle guettait le moment où elle pourrait quitter son campement pour se diriger vers un autre, bien précis. L'impatience l'étreignait, elle d'habitude si tranquille et cela se manifestait par les questions qu'elle posait à ceux chargés de monter toutes les tentes qui formeraient le coin des Auxerrois. Elle ne pouvait raisonnablement pas laisser ses gens avant l'achèvement de l'installation – autre principe – même s'ils n'avaient pas besoin d'elle pour mener leur ouvrage à bien et alors même, d'ailleurs, qu'elle les gênait plus qu'autre chose à errer entre les piquets et à observer leurs gestes. C'est pour cela que ce fut sa tente privée qui fut d'abord dressée et qu'elle y fut attirée par ses deux suivantes quand elle fut prête, les autres escomptant ainsi pouvoir travailler en paix.

Posée dans un confortable fauteuil, elle assistait désormais au déballage de ses affaires, à ce matériel de survie forcément pléthorique car la Prinzessin ne voyageait pas vraiment léger. Meubles, colifichets, produits, vêtements, tapis, douceurs, livres, il n'y avait là que l'indispensable, que l'incontournable et l'on pouvait légitimement se demander ce que cela donnait quand elle traînait avec elle l'inutile et le superflu. Une malle fut ouverte sous ses yeux distraits et elle y remarqua un morceau de tissu cramoisi, plié en carré. Si elle était convaincue de la nécessité de rallier le campement visé, elle ne savait trop si elle devait emporter avec elle ce bout d'étoffe replié. Voyant une camérière tendre la main vers celui-ci, elle arrêta le geste de cette dernière d'un mot et se résolut à s'en emparer elle-même.

Le contact la fit tressaillir et la décida tout à fait. Après tout, c'était ce qu'elle voulait, pourquoi reculer désormais? Elle savait, elle pressentait qu'elle regretterait de ne pas être allée au terme de son mouvement si elle n'allait pas au bout de son choix. Comme résolue par ce toucher, elle se fit passer son manteau, s'emmitoufla dedans et y fourra sa précieuse charge. Capuche sur la tête, elle sortit, et précédée d'un valet envoyé plus tôt à travers camp afin de repérer les lieux, elle se laissa guider par celui-ci le long des allées serpentant l'espace réservé par la Ligue des Joutes aux campeurs. Il fallut quelques minutes pour arriver à destination et là, son domestique indiqua à l'un des gardiens des lieux :

— Faites annoncer Montjoie, Pair et Roi d'Armes de France, à Sa Seigneurie le vicomte du Tournel.

Montjoie plutôt que la duchesse d'Auxerre car au moins, si l'on entendait la demande, on ne douterait pas qu'il s'agissait d'un pair de France allant à la rencontre de l'un de ses petits camarades.
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Ereon
[Campement Champenois]

Ereon arriva sur le terrain qui comporté les différents campement pour les joutes.
Il regarda les magnifique pavillon qui flotté dans les airs jusqu'à trouve un endroit assez grand pour mettre le campement Champenois.

Quand soudain Ereon entendit son nom. Il se dépêcha d'enfiler son armure avec l'aide de petit main et attrapa sa lance.
Il demanda à marie de sa servante de bien vouloir dresser le campement et qu'il soit prêt avant son retour.

Ereon partie donc sur le sable pour pour le manger ou le faire manger. Seul le très haut le sera.
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Keridil
[Campement du Duc d'Orléans]

Séverin, je n'ai pas jouté depuis...moult ! Bien avant la guerre. Je suis rouillé.

Et de fait, il l'était. Même si sa jambe lui laissait des répits de plus en plus longs, et avait cessé de suer le pus, un chatouillis lui rappelait volontiers ce funeste jour en Touraine.
Autre souvenir : son cheval. Qantor tombé au champ d'honneur, il n'avait plus de monture attitrée. Certes, remplacer son napolitain eut été simple pour un être sans coeur, mais pour le brun, trouver un substitut à un compagnon qui avait presque grandi avec lui relevait de l'impensable.
Ce jour, il avait dégoté un bel animal noir.

Camp monté, le Duc s'attarda sur l'oriflamme d'Orléans.

Ce machin est complètement mité, c'est laid, tu parles d'un prestige ! La prochaine fois, on en fera coudre un neuf.

Puis, jetant un oeil alentour, en écoutant son écuyer.

En effet, mais il y a aussi un campement d'Euphor, et un campement d'Amahir. Aller voir l'un sans aller voir l'autre sera forcément vu comme un outrage par quelqu'un - on a le sang susceptible dans la famille - et de fait, je vais attendre qu'ils viennent à moi.

Et s'ils ne le font pas, on se mettra en mode vexé toussah.

Bien, allons donc voir les affichages.

Retour.

Je n'aime pas les éliminatoires. Je n'aime pas non plus savoir contre qui je vais me battre. Mais soit, allons-y, arme moi.
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Actarius
[Campement d'Euphor]


L'un des Cerbères au Phénix inclina légèrement la tête et disparut sous la toile. Sans surprise, il y trouva un Vicomte affairé. Pour toutes celles et tous ceux qui veillaient au bien-être du Mendois, il y avait toujours cette petite appréhension au moment de déranger cette moue concentrée à l'extrême, de troubler cette sévérité d'apparence. Non pas que l'Euphor fut ombrageux, mais ses colères, très vives, étaient craintes. Et lorsqu'il travaillait, son visage ne différait pas tant que cela de celui qu'il arborait dans ses emportements. Légère hésitation donc...

Monseigneur, Montjoie...

Elle est arrivée ? Debout avec une instantanéité frisant la diablerie, le Pair avait coupé sans ménagement le garde. Long convoi, j'imagine. Comment a-t-elle l'air d'aller ? Etait-elle accompagnée ? Et son campement, est-il déjà monté ? A-t-elle reçu des visites ?

Monseigneur...

Alors ! Grogne bleu !

Vous ne comprenez pas...

Pas de réponse, mais un regard d'une telle noirceur que le malheureux plancton en tressaillit légèrement. Là, il s'agissait bien d'un début de colère mue par une impatience aussi limpide que de l'eau de roche. Il lui fallait parler et vite.

... Montjoie, Roy d'Armes et Pair de France, demande à être reçue.

La moue vira totalement de bord, elle passa de la rigueur d'une ire naissante à la fixation d'incrédulité. Reçue, répéta-t-il encore hébété par ce qui constituait une vraie surprise. De là à savoir s'il y avait de quoi s'en réjouir... La dernière fois qu'on l'avait annoncée pour une visite inopinée, c'était dans le Castel de Montpellier, dans son propre bureau. Et alors elle avait poussé la cruauté à le dire marié, tout en sachant qu'il était veuf. Cette pique-là, il ne l'avait toujours pas comprise, tout comme il n'avait rien entendu à son agressivité, tout comme il n'avait pas du tout, mais alors pas du tout apprécié qu'elle lui inflige ses foutus Lombards. Bref, l'entrevue ne s'était pas très bien passée.

Puis, il y avait eu ce voyage en commun, sans vraiment l'être puisqu'elle s'était murée dans son carrosse. Les échanges entre eux avaient fait long feu, réduits à la plus basique, essentielle des courtoisies et encore... Rien ne présageait réellement de cette venue, ce qui ne manqua pas d'attiser une vive inquiétude et d'engendrer une question, la sempiternelle question euphorienne: "qu'est-ce que j'ai encore fait ?". Ses traits se remobilisèrent sous l'impulsion de sa volonté pour lui donner une mine avenante cependant que d'un signe explicite, il avait ordonné qu'on la fît entrer. Sourire donc fiché sur ce faciès de quadragénaire affirmé et cette attitude digne dont il ne se déparait presque plus en sa présence, refusant de s'abandonner à ces errances faiblardes.

Lorsqu'elle entra, le sourire devint sincère. En témoignaient ses iris scintillant d'une joie cristalline. Quand bien même, elle s'apprêtait peut-être à lui infliger une nouvelle volée d'insultes, elle était là. Belle. Divine. Contrairement à toutes ses courtisanes, trop conscientes de leur paraître, elle possédait en elle cette pureté née de nombreuses années au service du seul Très-Haut. Elle ne délaissait pas son paraître, mais projetait sa beauté avec une telle innocence qu'elle en devenait proprement inégalable, reléguant la cour des autres femmes à un vulgaire poulailler du Périgord profond. Au-delà de cette majestueuse silhouette, se dessinait l'être aimé, s'harmonisaient deux coeurs, fugacement à l'unisson. Précieux moment que ceux-ci, où le silence semblait éternel, où les mots devenaient de trop, où il existait ce bonheur essentiel d'être là, ensemble. Les querelles, les divergences, les colères et les maltraitances réciproques s'inclinaient alors, jusqu'à s'enterrer, devant l'évidence de l'amour. Voilà en quelques mots tout ce qui se projetait des Siennes aux Opales. Bientôt, les mots si souvent sources d'incompréhensions, mais en cet instant-là, rien d'autre que l'absolue joie de la revoir.

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Lexhor
[Campement du duc Lexhor d'Amahir]

Le duc tournait en rond dans sa tente, écoutant son écuyer. Certes il savait qu'il rencontrerait de grands jouteurs lors de ce tournois, mais commencer la compétition en affrontant son dernier adversaire, qui l'avait battu qui plus est, était un peu déconcertant.

Tu cites là beaucoup de grands jouteurs Etienne et il est certain que le niveau de ce tournois est très relevé. Mais affronter lors des éliminatoires son dernier adversaire, c'est particulier.

Un léger sourire se dessina sur son visage.

Quant à Keridil, il a certes progressé mais je ne suis pas certain qu'il ait encore le niveau des valeureux jouteurs que tu as évoqué. Sais-tu qu'il a de la corne au séant à force de choir dessus?

Légère pause.

Ses débuts de jouteur ont été très difficiles.

Encore quelques pas, soucieux.

Oui je sais que la duchesse de Cany participe à ces joutes et je m'inquiète assez pour elle. Non pas qu'elle ne sache pas monter ou se défendre. Elle connait l'art de la guerre. Mais elle ignore malheureusement tout de l'art des joutes qui peut se révéler bien plus dangereux qu'on ne le pense.
J'espère ne pas avoir à jouter contre elle. Si la situation se présente, il faudra aviser.


Puis, s'installant dans le fauteuil que lui avait préparé son écuyer, attrapant le verre de vin qu'il lui tendait.

Merci Etienne. Tu as raison, nous ne sommes pas encore partis et puis, si le tournois s'arrêtait prématurément pour moi, nous donnerions dans le mondain pour une fois. Je te sais fasciné par les grandes gens et je n'ai encore jamais pris le temps de t'y initier réellement.

Une gorgée de vin, puis une autre. Il fallait se donner du courage.
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Ptitmec13
[Campement des Vassaux de Dotch de Cassel et Compagnie]

Arrivée un peu en retard car elle n'arrivait plus à trouver son chemin. Faut dire que les écuries lui avaient laissé un souvenir fort... hum.. périssable. Tombée dés les éliminatoires ou au premier tour elle ne savait plus vraiment. D'autres devaient surement avoir plus été marqués qu'elle même.

Elle ne chercha pas très loin, le pavillon de Minerve flottait déjà dans le camp, non loin de celui de Saint Gervais. Elle fit arrêter les charrettes pile poil au milieu et donna les consignes pour que l'on monte les tentes.

Reste plus qu'à attendre que le "village de tente" soit dressé et que les autres arrivent. En attendant elle se dirige vers le camp de Saint Gervais pour saluer son ami Savoyard. A moins qu'elle n'aille consulter le tableau des éliminatoires...
Ingeburge
[Campement d'Euphor]


Alors, à nouveau, elle trépassa. Ce n'était pas la première fois, ce ne serait pas la dernière et en chaque occasion où cette brève mort survenait, elle était saisie par surprise, ne parvenant pas à s'y accommoder. Elle savait pourtant que le phénomène surviendrait, à l'en redouter sans pouvoir l'anticiper, certaine de sa venue et impuissante malgré cette certitude. Il en allait ainsi invariablement à chaque fois qu'elle le revoyait, il suffisait qu'elle croise son regard ardent, qu'elle distingue son sourire éblouissant et qu'elle perçoive les premiers rayons de son aura chaleureuse. Alors, courtement, son cœur cessait de battre, ses poumons arrêtaient de s'emplir d'air, ses jambes s'affaiblissaient et ses pupilles se dilataient, et, malgré la brièveté de cette suspension , elle en sentait pleinement les effets, comme détaché de ce corps désormais sans vie et désincarné. L'instant durait le temps d'un souffle, le temps d'un murmure et elle reprenait possession de son enveloppe de chair, secouée et déroutée. C'est exactement ce qui se produisit, quand, après avoir été introduite par le garde, elle avait levé des yeux incertains sur l'Euphor, craignant ce moment où elle ne s'appartenait plus. Le coup vint, fatal et durant une poussière de secondes, elle ne fut plus.

Revenue suffisamment vite à elle pour que rien ne se remarque, elle avança, les jambes coupées, puisant la force de se mouvoir dans sa volonté de ne pas dévoiler la moindre faiblesse. Déjà, elle se gourmandait in petto, furieuse d'être ainsi trahie par son corps et consciente que ce qu'elle refusait de ressentir s'imposait à elle, physiquement, à la tuer. Car elle mourait, à petit feu, rendue plus vulnérable à chacune de leurs rencontres par ces courts décès et elle mourait, à petit feu, rongée par le tourment. Elle n'avait jamais repris le poids perdu en janvier, perte qui avait débuté avec le jeûne imposé par le souverain pontife et qui avait continué les jours suivants. Elle n'en était pas à paraître malade, gardant tout de même un air de bonne santé malgré cette minceur plus marquée mais elle s'amenuisait, hantée par les sentiments qu'il lui imposait et les siens propres, qui la dévoraient, de l'intérieur. Mais elle refusait encore de croire que de lui viendrait le salut, elle craignait de s'abandonner à ce qu'elle redoutait, voyant dans son supplice la marque du mal. N'avait-il pas paru quand elle avait commencé de douter de son sacerdoce? Et elle avait peur, en lâchant prise, de remplacer une passion par une autre, connaissant l'extase qui s'emparait d'elle quand elle priait et déjà suffisamment à la merci du vicomte du Tournel malgré ses résistances.

Elle ne fit que quelque pas, s'immobilisant à distance raisonnable. Elle rabaissa sa capuche, laissant apparaître sa tête décemment voilée et ayant remis ses mains dans ses poches, elle dit, puisqu'il se refusait à parler :

— Le bonjour, Votre Seigneurie. Merci à vous de me recevoir si promptement.
Cette entame, étrangement, ressemblait à une autre mais elle chassa le souvenir, pour la douleur qu'il ramènerait immanquablement alors qu'elle avait besoin de toutes ses forces. Se taisant, elle avisa, la table, les documents qui la chargeaient, voyant là une similitude de comportement eux qui étaient pourtant si différents, reconnaissant un semblable dans cette incapacité à ne jamais s'arrêter. Elle poursuivit :
— Je ne serai pas longue, je vous vois occupé et du reste, le tirage au sort des éliminatoires ayant eu lieu, vous ne tarderez pas à appeler vos gens pour vous préparer.

Sa voix était molle, atone, son regard fuyant, mais l'évocation du premier tour à venir la ramena à l'objet de sa visite et elle finit par le fixer franchement de ses prunelles pâles, ayant survécu au premier échange de regards.
— Nous n'avons jamais fini la conversation que je voulais avoir avec vous quand je suis venue dans votre bureau au château de Montpellier, si tant est qu'elle ait vraiment débuté.
Là encore, le souvenir n'était pas agréable et comme il ne l'était ni pour elle, ni pour lui, elle s'empressa d'enchaîner :
— Je vous prie d'accroire que je ne suis pas venue à votre rencontre afin de me quereller avec vous, je désire simplement répondre à votre demande car je serais bien malhonnête si je me contentais de l'ignorer... et il me semble que vous méritez mieux que mon dédain.
Un soupir gonfla sa poitrine et elle déclara simplement :
— Je ne puis vous remettre mes couleurs. Les motifs que j'évoquai en votre bureau n'ont pas varié et ne varieront pas. Vous les confier, vous laisser les attacher à votre lance, ce serait m'exposer au monde et je ne le puis. A défaut de me comprendre, je vous demande de respecter ma position à ce sujet.

Dans sa poche gauche, elle pouvait sentir sous ses doigts nus la douceur du petit paquet cramoisi qu'elle y avait glissé. Sans trop savoir comment, elle l'en sortit, le contempla quelques secondes et finit par souffler :
— Mais j'ai quelque chose d'autre pour vous.
Elle hésitait encore, ne sachant si c'était une bonne idée de le lui donner.
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Actarius
[Campement d'Euphor]


Son regard la quitta un instant. Non pas qu'il se lassait déjà de cette communion si profonde et si intense, mais il savait que ce partage avait son revers, qu'il pourrait lui peser. Aussi, malgré cette introduction propre à lui rappeler la cruauté dont elle avait fait preuve à son égard dans son bureau languedocien, il baissa les yeux. La trêve, les concessions, seuls moyens d'espérer autre chose que des prises de bec incessantes, échos métalliques de deux volontés de fer s'entremêlant, s'entrechoquant sans autre issue possible qu'une confrontation plus terrible encore. Puis, elle était venue seule, déchirant la barrière de ses convenances si chères, cette si grande importance du paraître aux yeux d'un monde qui n’importait guère au Phénix lorsqu'elle était là. Lui, le fils de paysan, aussi raffiné que le granit de sa Margeride natale, aussi franc et direct que les gens de son pays d'oc, il n'entendait pas grand chose à cette volonté de dissimuler, à ces rêves d'amour courtois. Il n'entendait que son coeur, mais la situation avait évolué depuis peu.

Il s'était familiarisé avec cette idée des convenances et faute de les comprendre vraiment, il avait néanmoins saisi leur importance dans la vie de la Prinzessin. Il avait perçu que l'unique source d'apaisement possible devrait venir de lui et de sa capacité à se plier à cette évidence qui faisait partie d'elle. S'il ne pouvait s'empêcher de sourire, s'il était incapable de réduire au silence sa nature profonde, instinctive et peu soucieuse de ces règles, il espérait bien la restreindre. La première étape du Tour du Languedoc l'avait rassuré à ce propos. Avec des efforts, avec de l'application, il était parvenu à respecter cette glaciale nécessité. Aussi, se rendait-il plus facilement compte des sacrifices qu'elle-même consentait. Venir ainsi, seule, le rencontrer devait bien revenir à irriter ses principes. Le faisait-elle pour lui, pour elle, pour eux ? Il ignorait, mais il se doutait que cette démarche avait quelque chose de douloureux. A lui de ne pas intensifier cette douleur, de prouver qu'il savait être à la hauteur, qu'il était digne d'être aimé malgré ses défauts. Dans cet esprit, il répondit avec douceur, laissant sa voix voler jusqu'à elle sans l'accompagner de gestes, sans l'appesantir d'une oeillade insistante.


Je respecterai votre volonté, Altesse. Mine sérieuse, quasi solennelle pour poursuivre sur un ton plus proche de la confidence. J'ai pris conscience de mes manquements et je vous prie humblement d'accepter mes excuses. Je ne veux vous nuire d'une quelconque manière. Il aurait pu s'emballer et sans doute l'aurait-il fait quelques jours à peine auparavant. Mais il se tut simplement. Il se savait trop maladroit et trop éloigné de ce sens des convenances pour se risquer dans une longue justification, dont l'un des effets possibles aurait simplement été une nouvelle querelle. Il aspirait trop à la paix pour risquer le sacrifice de la trêve sur l'autel de sa nature un peu naïve et bourrue. Certes, il s'était cultivé. Il n'avait rien d'un analphabète et certains lui reconnaissaient un petit talent d'orateur, il s'était également familiarisé avec la vie de cour. Cela lui demeurait cependant essentiellement étranger, il n'avait pas baigné dedans depuis sa plus tendre enfance, ses valeurs restaient celles qu'il s'était forgées au fil de sa vie. Et cette existence avait été "simple" pendant près de vingt années, épurée de ces règles d'étiquette, de cette connaissance du monde si particulier de la noblesse. Il aurait pu se perdre en explications dans un seul souci de franchise, il n'en fit rien. Sans ronger sa sincérité, il se contenta de quelques mots qu'il espérait suffisamment éloquents.

Au-delà de cette maîtrise, finalement assez rare en la présence de son aimée mais déjà distinguable lors de leur entrevue dans son bureau, transparaissait un autre changement, celui de son immobilité. Là encore, il contenait sa nature plutôt encline au rapprochement, peu avare de gestes, étrangère à la notion de cercles d'intimité. Sous cette toile, il se refusait à créer de la proximité. Accroché à l'idée de ne pas offenser la Bourguignonne, de ne pas l'accabler, de mériter sa confiance, il s'astreignait à cette fixité, à ce mutisme du langage corporel. Le Sienne de ses iris s'arrêtait évidemment un peu plus qu'il ne l'aurait fallu sur elle, mais il n'était pas encré en ses Opales comme de coutume.

Malgré toute cette bonne volonté, il ne put toutefois éteindre la flamme qui s'empara de ses yeux, le tressaillement qui le surprit. Ses bras, jusqu’alors croisés, tombèrent presque ballants sur ses flancs. Il reprit rapidement le dessus, mais n'avait empêché cette réaction sans doute parasite. Ce bonheur, qui le gagna aux derniers mots prononcés par sa divine com-paire, il ne parvint pas à le dissimuler tout à fait. L'Euphor s'était trahi l'espace d'un instant. La contenance avait rejailli avec célérité, témoignant de la lutte qu'il menait lui aussi, mais le Cœur d’Oc s'était trahi. Et la si belle assurance, la si naïve confiance s'effondrèrent, offrant un refuge propice à une maladresse.


Votre Altesse, vous m'honorez... Impair ? La réponse viendrait bientôt. Cruelle ou douce.
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Ingeburge
[Campement d'Euphor]


Il était honoré? Honoré... Mais pourquoi parlait-il d'honneur? C'était étrange qu'il dise cela, qu'il utilise ce mot-là alors qu'elle avait justement l'impression de se déshonorer, rien qu'en se tenant ici, en cette tente, seule avec lui, même à séante distance. Il le savait du reste qu'elle prenait sur elle; il savait qu'elle usait de compromis, si ce n'est de compromission, puisqu'elle était entrée en son sanctuaire sans la moindre escorte, qu'elle fut lombarde comme à Montpellier, ou féminine, elle qui ne s'éloignait jamais d'Aelith ou de ses deux suivantes; il savait après ce qu'elle avait essayé de lui faire comprendre en son bureau. Pourquoi, alors, ce terme? Et pourquoi parler d'honneur alors qu'il s'agissait d'amour? Elle frissonna, c'était peut-être bien la première fois que sa pensée allait jusqu'au bout quand il s'agissait de déterminer ce qui les liait l'un à l'autre. Elle vacilla, un court instant, avant de s'interroger à nouveau. Pourquoi affirmait-il que c'était là un honneur? Car c'était bien une sentence assénée avec force. Etait-ce donc une grâce divine qu'elle l'eût envisagé de lui remettre un présent pour qu'il usât de ce mot? La question l'effraya, pour tout ce qu'elle avait de blasphématoire et tout ce qu'elle avait de vertigineux, et eût-elle relevé les yeux avant qu'il prononçât cette phrase étrange qu'elle eût eu la réponse. Mais elle n'avait rien vu de cette lueur ardente qui avait allumé son regard de folie, elle n'avait pas remarqué son tressaillement et c'est cette ignorance elle qui n'aimait pas perdre la maîtrise qui, paradoxalement, l'empêcha de fuir.

Doucement, ses prunelles opalines quittèrent le petit paquet andrinople qu'elles n'avaient cessé de fixer, comme pour y trouver une réponse à sa présence sous ce chapiteau, comme pour y trouver une attache pour ne pas s'effondrer et elle le regarda derechef, rendue frémissante par cette phrase et toutes les menaces qu'elle contenait. Ce fut partagée entre soulagement et déception qu'elle avisa qu'il présentait un air raisonnable, si tant est que l'on pût qualifier ainsi ses yeux d'ocre brûlée et sa face si franche. La tension était palpable, il attendait qu'elle continue, elle redoutait sa réaction, ayant conscience que le terme le plus anodin, le geste le plus innocent pouvaient enflammer l'atmosphère et les pousser à se déchirer. Elle-même avait failli le gratifier d'un sarcasme quand il avait eu le culot de s'excuser; elle n'appréciait guère cette attitude contrite, elle qui se nourrissait tant de sa tendresse que de son impétuosité et elle jugeait hypocrite cette posture repentante, cette assertion selon laquelle il ne voulait pas lui nuire alors qu'il n'avait qu'à paraître pour lui faire du mal, alors qu'il n'avait qu'à être pour la tuer.

A nouveau, c'était à elle; comme depuis le début de cet entretien, il lui revenait de le faire avancer. C'était inédit pour elle, l'Euphor ayant toujours été celui qui avait mené leurs discussions, celui qui avait pris l'initiative tandis qu'elle, bien qu'offensive de nature, se contentait de riposter, avec plus ou moins d'amabilité, à ses assauts. Il patientait, prudent, et elle savait ce que cette réserve masquait comme ressources. Alors, puisque la suite ne pouvait que venir d'elle, elle reprit la parole et elle fut fidèle à elle-même, quand elle ne désirait pas être brusquée. Elle partit dans une de ses explications qui ne se montraient éclairantes que lorsqu'elles étaient menées à leur conclusion, il l'avait vécu à Clisson :

— Ma devise est longue, fort longue même.
Un sourire, fugace, éclaira brièvement son visage alabastrin alors que toujours chargée du petit paquet écarlate, elle écartait les mains pour matérialiser cette longueur.
— Je vous l'épargnerai, elle est l'expression de cet orgueil qui vous déplaît tant. Du reste, elle est lisible sur ma matrice de sceau, c'est bien le seul objet sur lequel elle peut raisonnablement tenir.
Si le sourire avait disparu, son visage restait ouvert et nulle trace d'amertume ou de reproche ne pouvait s'y lire. Peu désireuse de savoir s'il prendrait bien ou non la remarque, elle poursuivit, repoussant la protestation qui aurait pu naître :
— Du fait de cette longueur, elle n'a jamais pu tenir sur un listel et en outre, mon blason était déjà bien chargé, trop chargé pour que je pusse y adjoindre un ornement supplémentaire. Mes armes sont donc longtemps restées sans devise, jusqu'à ce que je fusse nommée Roi d'Armes en novembre et que concomitamment, je prisse la résolution de faire parvenir une lettre à Rome qui...
La honte la prit puis l'interrompit. Son visage n'avait plus seulement la blancheur du marbre, il en avait aussi la dureté, l'amusement l'avait déserté. Elle lâcha :
— Vous savez. Sans attendre l'acceptation de ma requête, je dégarnis mes armes de leurs ornements cardinalices et épiscopaux et ne remplaçai pas ceux-ci par ceux de simple prêtre car après tout, de cela non plus je ne voulais. Mes armes ainsi allégées, je pus donc envisager de les parer de ma devise mais il y avait toujours ce souci de... longueur.

Le silence revint. C'était idiot ce qu'elle disait, mais elle ne pouvait faire autrement. Son raisonnement paraîtrait limpide une fois achevé, mais il fallait qu'elle en passe par un certain chemin. Elle continua... en changeant de sujet :
— Vous rappelez-vous le mois de novembre dernier? J'ignorai ce qu'il advenait de vous, je n'avais plus eu de nouvelles épistolaires depuis cette lettre de septembre où vous...
Une fois encore, elle s'interrompit, sentant son visage légèrement rosir sous le coup du souvenir, et une fois encore, elle lâcha :
— Vous savez. C'était juste avant la cérémonie de l'Ordre du Lys. La lettre me fut remise par un page du vicomte de Marchiennes, cet insupportable Guillaume de Jeneffe. Il faudra d'ailleurs que vous m'expliquiez un jour comment vous avez pu vous montrer insensé au point de remettre ce pli à un tiers. Aviez-vous perdu toute lucidité pour risquer de passer par un intermédiaire?
Contrariée par cette évocation, elle secoua la tête puis reprit le fil :
— Nous nous sommes vus au Lavardin, quelques jours après et ensuite... plus rien. Aucune nouvelle, aucune information, jusqu'à cette lettre, en novembre, par laquelle vous décliniez l'invitation que je vous avais faite d'assister à l'anoblissement d'Aelith-Anna. Et il y en eut une autre, peu de jours après, une missive dans laquelle vous me félicitiez pour ma nomination à la Curia Regis et dans laquelle vous osiez, sans même me ménager, me faire savoir que votre blessure dont je ne savais rien achevait de guérir. Avez-vous idée de l'état par lequel je suis alors passée?
Sourcils froncés, elle lui lança, sa voix devenant plus rauque :
— Vous êtes d'un culot incroyable et je me suis interrogée à maintes reprises, et continue parfois à me questionner, sur cette indélicatesse que vous me réservez là où dans le même temps vous m'assurez de m'ai...
Elle ne termina pas sa phrase, il savait, elle savait.

Irritée par cette désinvolture qui lui était propre mais tout aussi charmée par elle, elle reprit, non sans peine, son explication, essayant de se calmer :

— Peu de jours après la réception de cette seconde missive de novembre, je me rendis à l'atelier de confection des cris et devises de la chapelle Saint-Antoine afin d'y passer commande de cette fameuse devise qui me manquait. J'avais arrêté mon choix et le fis connaître à la duchesse de Saint-Nectaire – mon ancienne poursuivante tout juste devenue héraut – qui réalisait listels pour la Hérauderie de France depuis quelques temps maintenant.
La duchesse de Saint-Nectaire ou Mathilde de Vaucanson, l'épouse de celui qu'Actarius allait affronter lors du premier tour. La coïncidence la troubla, augmenta en fait sa gêne car tout ce qu'elle avait relaté allait enfin trouver sa conclusion.

Lentement, Ingeburge s'approcha de son bourreau, prête malgré sa mine désormais intimidée, à lui remettre une nouvelle arme à utiliser contre elle. Parvenue à la distance souhaitée, elle écarta les pans du morceau de tissu ponceau, en révélant un autre, de couleur blanche. Ayant fourré l'emballage soyeux dans sa poche, elle déplia délicatement un listel immaculé, réplique de celui qu'elle avait en sa possession et sans un mot, le plaça dans les mains d'Actarius, de manière à ce qu'il puisse lire ce qui y était rebrodé en lettres d'or. « Aultre n'auray ». *

Le cœur battant, elle plongea son regard dans le sien et lui souffla :

— Je n'en aurai pas d'autre, il n'y en aura pas d'autre que vous.

Alors son visage lilial se para aux joues de taches cinabrines, embrasé d'un coup par l'aveu. Le vicomte du Tournel savait maintenant ce que signifiait sa devise, il savait qu'il la lui avait inspirée et il savait désormais que depuis novembre, elle portait en étendard l'amour qu'elle avait pour lui et qu'elle refusait d'avouer.


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[* Devise de Philippe le Bon, grand Duc d'Occident, adoptée suite à son mariage avec Isabelle du Portugal et au vœu de fidélité formé en cette occasion; devise ayant pour pendant celle d'Isabelle, « Tant que vivrai ».]

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Aeglos.
[Campement Giffard]

Alors qu'il continuait à aiguiser l'épée d'Akane, pas trop non plus pour ne pas reduire ou fragiliser la lame, juste assez pour qu'elle garde son tranchant, ça a l'air simple, mais ça ne l'est nullement, il fallait que le fil du tranchant reste bien droit, qu'il n'y ai pas de bosse, creux ou autre defaut, effacer en aiguisant les precedants chocs, polir celle-ci qu'elle reste brillante, mais à nouveau, pas trop, pour ne pas la fragiliser. S'occuper d'une épée n'était pas choses des plus aisé, mais il le faisait avec application pour le bien de la duchesse. Ces d'ailleurs pendant qu'il faisait cela qu'Akane leur demanda, avec paul, de l'aider à enfiler son armure.
Petit soucis, il y avait encore l'homme avec qui elle discutait, il s'approcha de lui pour lui expliquer la situation avec un sourire, il était sur que le seigneur comprendrait, il avait l'air bien eduqué.


Bonjour seigneur, je vous prie de nous escuser, mais la duchesse va maintenant devoir se preparer pour la joute.

Une fois le gentilhomme parti*, il alla rejoindre paul. Akane était devant le chevaler, prete à etre équipée. L'armure, pas trop lourde pour equiper une femme, était legerement bleu.
Tandis que Paul lui donné les pieces une à une, Aeglos s'entreprit de les placer sur Akane, fixant courois et liens les uns à après les autres. Commencant d'abord par les soleret recouvrants ses chausses, puis greve et cuissard et enfin les genouilleres. Le tout bien fixé, les jambières étaient pretes.
Passons ensuite à la cotte de maille, pas trop lourde, pour qu'Akane puisse bouger et ne pas etre totalement immobile du au poids, l'armure étant déja assez lourde, après tout, il fallait quand meme qu'elle soit bien protegé et qu'il ne lui arrive rien. Il placa ensuite après que Paul lui ai tendu le plastron puis la dossière, la duchesse était maintenant déja bien protegée, mais il manquait encore les bras et la tete.
Il placa d'abord les protection des bras et avant bras, avant de passer au protection d'épaules, des coudes et les gantelets par dessus. Le tout s'enboitant parfaitement, laissant une possibilité de mouvement à la cavaliere malgrès la boite métalique couvrant ses membres et son corps. Il placa enfin les protections du coup et pour finir, lui remis le haume.
Elle était maintenant entierement protegée.

Une fois carapaçonné, il alla chercher son cheval qui n'était pas loin, le ramenant par la longe devant la tente de la Guiffard. Pendant ce temps, Paul avait aidé Akane a rejoindre l'entrée de la tente et apporté l'écu aux couleurs de la Duchesse.
Apportant un escabaut, ils l'aidèrent à monter sur son destrier. Une fois prete, il lui tendit son écu, puis les renes, lui evitant donc des mouvements que peu pratique ainsi équipée. Puis, recuperant les lances pour la joute, il la suivit qui se dirigeait vers la piste, fin prete à jouter.


(* j'espere ne pas vous deranger en l'ayant fait partir pour avancer le RP, merci de votre comprehension et bon jeu.
fait avec l'accord de ljd Akane pour les mouvements d'Akane.)
Cevanne
[ Campement de Montpipeau]

Le renart resta indifférent aux critiques du Duc.
Il n'était pas héraut et n'était qu'écuyer de substitution.
Il avait fait avec le matériel qu'il avait bien pu trouver dans le peu de temps qu'il lui avait été accordé pour le faire.
Il se contenta de superviser la mise en place de la tente et de s'assurer que le Duc puisse s'y installer une fois qu'ils avaient pris connaissance de l'affichage des éliminatoires.

Le renart pris ainsi connaissance des noms et couleurs des nobles présents à la joute.
Kéridil aurait à affronter Finubar d'Anar, Baron de Pérignan, Seigneur de Trilla, Garde du Corps du Roy.
Le renart grimaça légèrement se rappelant la faiblesse à la jambe de son maître.
Il s'abstint de tout commentaire.


- Votre père est ici. Peut être aurez vous à vous affronter pour la suite ?

Ce fut le seul échange que s'autorisa le renart.

De retour à la tente, et aidé de Maturin, le renart prépara les pièces d'armurerie dont il couvrirait l'Amahir.
Il avait une vague connaissance de cs usages n'étant en rien intéressé par ces "amusements" nobles.
C'est donc lentement mais sans se tromper que le renart s'exécuta.
Il laissa cependant paraître son inquiétude au risque d'agacer le Duc.


- Comment se trouve la jambe de votre Grâce ?

Il venait d'y lacer la pièce d'armurerie, levant son regard métallique vers le Duc.

- Nous nous assurerons de fixer au mieux vos étriers pour vous assurer un appui maximal... Je ne pense pas que cela soit très gênant, tout est dit on dans les bras ?

Il n'avait jamais jouté comment aurait il pu le savoir ?
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Actarius
[Campement d'Euphor]


Le Vicomte du Tournel, si peu enclin aux doutes, passa littéralement par tous les états d'âme tandis que la Prinzessin lui parlait. L'amour demeurait la plus puissante de ses dispositions, il était le fil rouge, le point de lumière omniprésent, il était elle, il était lui, il était tout. Et ce "tout" si vague de coutume prit des contours pour le moins distincts. La curiosité en premier lieu. Délivrée de son joug par la perspective d'un présent, elle titillait le Mendois, s'exprimait par un léger froncement de sourcil, par un faciès comme figé en attendant d'en savoir plus, par un regard suspendu aux lèvres de la Bourguignonne. Et bien entendu, elle s'accompagnait, selon son sempiternel usage, d'une foule de questions qui tournoieraient continuellement jusqu'à la révélation. Une vérité pas prête d'être accouchée au vu du récit entamé.

Pointa ensuite la colère mue par une série de reproches dont il ne comprenait pas l'utilité en ces temps de trêve, dont il ne saisissait pas l'objet puisque la scène devait s'achever par un cadeau. Lui fallait-il vraiment expectorer toutes ses remontrances continuellement ? Dans quel but puisqu'il avait présenté ses excuses peu auparavant, attestant par la même de sa conscience d'avoir agi parfois avec maladresse ? Une rage sourde, teintée d'incompréhension. Il avait beau s'escrimait, il n'en recevait pas moins la même rengaine. "Vous êtes fou, vous m'avez offensée...". Logiquement survint le désespoir appuyé par un regard perceptiblement hébété, qui tendait à se tourner en quelques occurrences vers le ciel de toile blanche, par une moue plutôt détachée, presque hautaine, signe évident qu'il se contenait de ne pas éclater à son tour en doléances multiples et variées.

Comme une mélodie savamment pensée, arriva l'impatience poussée par un crescendo où se mêlaient les cuivres de la colère, les cordes de la curiosité, les "souffles" de la désespérance. L'instant fatidique se devinait sans peine, le Mendois marchait sur une paumelle de réserve, prête à céder à tout moment. Il épousait le court d'une Vltava* chaotique. Les sources cristallines s'étaient unies depuis longtemps, elles avaient traversé la Bohême en un même cours, murmurant les légendes anciennes, racontant les forêts et s'apprêtait désormais à déboucher sur la "ville dorée", la belle et majestueuse Prague. Si le vol du Phénix n'était pas porté par la douceur d'une harpe, il n'en restait pas moins aussi fragile. Mais alors que tout laissait croire que le tumulte jamais ne s'estomperait, qu'il deviendrait cascade, emmené par des accords de plus en plus inquiétant, il gicla pompeusement, moment unique de l'approche, de la découverte du listel, de l'amour avoué, de la pâleur de son visage rosissant de la confession et se perdit en un nouveau flot plus tendre.

Sans commune mesure avec tout ce qu'ils avaient traversé ensemble, jusqu'alors, cette révélation laissa sans voix le si bavard Coeur d'Oc, pris à froid, pris de sa glace. Le tissu ne fut pas long à rejoindre sa poitrine, tandis que le Sienne brillant d'une vive émotion témoignait à l'Opale de tout ce que représentait ce don. Et ce "tout"-là était bien plus que vague, il était absolu. Qu'il lui fut difficile de ne pas la prendre dans ses bras, de s'en tenir à ses résolutions. Difficile ? Insurmontable même puisque sa sénestre abandonna la soyeuse étoffe pour s'approcher de la dextre bourguignonne doucement. Mais... ne pas s'emporter... les convenances... le mouvement si fluide, si pur, si naturel s'arrêta net.


Puis-je, votre Altesse ?



*La Vtlava est le deuxième mouvement du poème symphonique Má Vlast de Bedřich Smetana (1824-1884)

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