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[Campement joutes Avril 1460]

Akane
[ Campement Giffard ]

Eliminatoires passées, elle se trouva écartée du tournoi.

Suivie d’Aeglos, elle retourna en sa tente pour ôter son armure et passer une autre tenue. Elle laissa derrière elle Paul qui serait chargé d’observer les prochaines passes. La brune savait qu’un être cher à son cœur joutait juste après elle, et souhaitait savoir ce qu’il en était.

Une fois dans la tente, elle laissa son écuyer du jour retirer un à un les éléments de son armure.


- Quelle malchance ! Etre éliminée si rapidement…

Un soupir…

- Néanmoins, nous ne partirons pas tout de suite, il serait intéressant que vous assistiez à la suite du tournoi, cela vous sera un enseignement profitable.

Alors que le jeune normand finissait d’ôter la dernière pièce de la carcasse de métal de la Duchesse et qu’elle se trouvait en braies et chemise, Paul fit son entrée. Elle faillit lui sauter au cou afin de savoir comment c’était déroulé le duel de l’Amahir père. Les azurs posés sur l’homme à tout faire devinrent des plus sérieux.

- Alors mon brave, quelles sont les nouvelles ?

- Sa Grasce d’Amahir s’est qualifié sans grande peine !

La normande se mit à rire, rassurée et ajouta.

- Bien, il suffit que je ne sois pas spectatrice pour qu’il réussisse à se qualifier ! Je note ! Voyez-vous, à chaque fois que j’ai assisté à des événements similaires, il n’a jamais eu la chance de passer les éliminatoires !

Malle ouverte, elle choisit des étoffes pour se vêtir, et pour changer, ce qui allait en étonner plus d’un, une robe carmin des plus éclatant, en velours, qui irait parfaitement avec son mantel de même couleur à col de fourrure.
Il faisait encore frais pour la saison, voyez-vous…

Elle demanda aux deux hommes de sortir afin de se changer, puis de se recoiffer quelque peu... Vérification à sa cicatrice au flanc qui n'avait pas souffert de cette chute, mais qui tirait quelque peu... Vêtements passés, mise impeccable, elle retourna enfin en les gradins se placer de façon à être non loin de la lice…

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Semper Paratus Servio
Aeglos.
[Campement Giffard]

Il était attristé par la defaite de la duchesse mais également inquiet. Certes l'armure était efficasse et bien instalée, il l'avait fait lui même, mais cela n'empechait pas qu'une blessure arrive. Certes, l'arbitre avait dit qu'il n'y avait pas de blessure, mais il n'était toujours pas rassuré. Sur le chemin de retour de la piste jusqu'a la tente, il verifia qu'elle n'avait pas une posture anormal. A premiere vue, tout allait bien, mais à premiere vue.
Il l'aida à descendre, pas de grimace de douleur, rien, bon, ça va, pas de probleme. Il demanda à un des gens d'Akane qui était là de s'occuper de cheval tandis que lui allait s'occuper de l'armure de la duchesse.

Une fois entré dans la tente, il commença a defaire une à une les pieces de l'armure qu'il avait precedement serré. Bien serré d'ailleurs, les pieces ne risquaient absolument pas de tomber. Vu que Paul n'était pas là, ça mis plus de temps, il devait allait les raccrocher sur le chevalet à chaque fois.
Pendant qu'il defaisait l'armure, elle devisait, et tout en restant concentré sur sa tache, il repondit.


Vous savez, ce n'est pas vraiment de la malchance. Au moins vous n'etes pas blessée, c'est très dangeureux comme sport. Imaginée que vous soyez blessée? voir pire?

Mais pourquoi ne comprennait t'elle pas que c'était dangeureux pour elle? ralala, ça n'aurait meme pas du etre un sport pour femme ça, aucune conscience des risques qu'elles prennent. Encore, les autres, ce n'est pas grave, mais là, ce n'est pas pareil, c'est sa patronne et il l'aimait beaucoup, et ne voulait pas qu'elle soit blessée.

Oh d'accord, oui ça doit etre interessant, et puis... au moins, vous serez en securité sur les gradins, ce n'est pas dangeureux, il y a les protections, et les eclats de bois de lance ne risquent pas d'arriver. Oui, c'est une bonne idée Akane, et meme pas dangeureux surtout.

Oui, il en met une couche sur la securité, mais c'est tres important. Mais déja Paul rentré et sa nouvelle dut suffir à faire oublier à la duchesse les propos qu'il venait de lui communiquer. Puis, rejoignit Paul à l'exterieur de la tente, le temps qu'Akane se change, il s'étonna d'ailleurs qu'elle n'ai pas une dame de compagnie pour l'aider à se vetir, mais peut etre preferé t'elle le faire seule.
Il profita de se temps pour verifier que le cheval allait bien, mais les gens d'Akane s'en était bien occupé. Il retourna rassuré vers la tente quand Akane sortie, ne sachant pas vraiment s'il devait l'accompagner sur les gradins ou l'attendre ici qu'elle revienne en s'occupant de l'armure ou d'autres choses.
ellesya


~ Campement de la Louveterie Arduilet ~


Les éliminatoires venaient de s'achever. Satisfaite des issues des passes qu'elle avait observé avec attention, réfugiée parmi la damerie, la jeune Duchesse s'en était allé rejoindre son logement. A l'entrée de celui-ci, ses armoiries familiales claquaient au vent frais. Elle avait dérogé à sa coutume de n'arborer que celles de la Louveterie, dont elle menait la Maison après avoir renoncé à celle de son géniteur. Non sans avoir tergiversé, elle avait déplié l'étendard ayant appartenu à ses illustres parents, du temps de leur bonheur conjugal. Si tant est qu'il est un jour servi...
La poussière en avait été secouée et les réminiscences amères refoulées. Si elle l'avait choisi, c'était notamment pour Gaïlen. Non pour le passé.

L'héritière de la Louveterie offrit un fin sourire à l'héritier d'Arduilet et se retint de le houspiller sur l'agencement de ses plates sur le présentoir. Prenant place près de lui, sous un auvent, elle lui tendit un gobelet de vin coupé.


J'aimerais beaucoup que tu me parles de ta vie au Collège, si tu veux bien. T'es-tu fait des amis?
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La_hire
Une lance avait suffit au duc d'Alluyes pour gagner ce duel. Son écuyer Etienne de Vignolles présent sur le bord de la lice avait sauté de joie et serré le poing comme si c'était lui qui venait de vaincre. Il éprouvait une grande joie, non pas à cause de la victoire en elle-même, mais plutôt parce que son seigneur venait de faire mordre la poussière aux doutes qui l'assaillaient depuis quelques tournois et notamment à ceux qui étaient venus tourmenter son esprit lorsqu’il avait appris qu’il retrouvait le dernier adversaire qu’il avait affronté et qui l’avait défait. En dominant le duc de Brunelles, Lexhor venait de dominer ses démons intérieurs et La Hire fut heureux de voir le large sourire sur les lèvres du pair de France. En sortant de la lice, le duc lui tendit son heaume et ses gantelets.

Fallait pas t'en faire comme ça mon grand! Lui dit-il en souriant

Il ne se serait pas permis de faire une réflexion au duc quant aux doutes qui le troublaient avant ce premier duel. Il allait le féliciter lorsque Lexhor souriant posa sa main sur la tête de son écuyer et l'ébouriffa gaiement. La Hire fut surpris de ce geste. C’était la première fois que son seigneur avait un geste familier avec lui et cela lui alla droit au cœur. Il servait depuis quelques temps le duc d’Alluyes et il l’aurait suivit n’importe où si le pair lui avait demandé, mais en cet instant, il eut l’impression de ne plus être simplement son écuyer. Etienne ne pouvait en dire d’avantage, d’ailleurs, le mouvement avait été furtif, dans le feu de l’action, mais l'écuyer resta un instant troublé. Il se contenta d’un sourire un peu niais. Sur qu’il garderait longtemps le souvenir de la main ducale ébouriffant ses cheveux et le visage souriant d’un Lexhor heureux, c'était pour lui une belle récompense du travail et du devoir accomplit, mais dans l’immédiat, il fallait libérer la lice et se préparer au second tour. Il attrapa les rênes du grand frison noir et regarda le duc.

Mon seigneur, Je vais donner des ordres pour qu’on s’occupe d’Arod et qu’il reste bien chaud, ensuite j’irai m’enquérir de vostre prochain adversaire.

La Hire salua le duc puis rejoignit le campement d’Amahir heureux que son seigneur ait passé le premier tour. Cette victoire tombait à pic pour le duc, mais le chemin était encore long avant la victoire. L'heure n'était pas à la relâche.

[Campement d'Amahir]

De retour au campement, Etienne donna ses ordres aux gens de la mesnie. Il fallait couvrir le cheval, le brosser, lui donner de quoi boire. Il fallait vérifier les lances pour le prochain duel. Il fallait aussi que la tente personnelle du duc soit prête au cas où le pair recevrait. Boissons, victuailles et plateaux de fruits devaient être disponibles, et la tente devait être impeccable, digne de son noble propriétaire aussi l'écuyer donna les directives à un jeune page de la mesnie. Rien ne devait être laissé au hasard. En attendant, le duc ayant vaincu, un examen de son armure après ce tour était inutile ce qui laissa un peu de répit à l'écuyer pour se concentrer sur l'équipement d'Arod, même s'il savait déléguer, il y avait certaines tâches qu'il préférait faire lui-même.

Lorsque les trompettes annoncèrent la publication des joutes suivantes, La Hire quitta le campement pour aller s'enquérir du nom du prochain adversaire du duc d'Alluyes.

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Gailen_d_arduilet


~ Campement de la Louveterie Arduilet ~


Voili, voilou le campement était en place et c'était avec grande fierté que le jeune comte de Meymac regardait flotter les couleurs d'Arduilet aux cotés de celles de la Louveterie. Certes, il était encore trop jeune pour s'illustrer la lance à la main comme le firent ses ancêtres, mais il avait un rôle a jouer et dans des joutes portant un tel nom il se devait de faire bonne figure. Il n'était pas un écuyer aguerri, mais était plutôt fier que sa marraine lui ai demandé de l'assister sur ces joutes. Sa première expérience comme écuyer aux cotés de l'épineuse de renais ne lui avaient pas laissé un grand souvenir. Pourtant il avait bon espoir pour celle-ci. De l'eau avait coulé sous les ponts depuis ce jour là. Il avait appris bien des choses sur les chebaux et pourrait les mettre en pratique d'ici peux. par contre la joute en elle même et le rôle de l'écuyer vis a vis du jouteur étaient des choses qu'il ne maitrisait pas ou très peu. Il rangea donc les affaires de sa championne comme il le pouvait avant de la rejoindre sous l'auvent ou elle lui tendit un gobelet de ce qu'il pensa être du vin.

*Fais gaffe Gaïlen, la dernière fois que t'as bu tu t'en souviens ? Oui dans cette fameuse maison parisienne ! Souvien toi de l'effet.

Il prit le verre , remercia la louve et le porta lentement à ses lèvres.

J'aimerais beaucoup que tu me parles de ta vie au Collège, si tu veux bien. T'es-tu fait des amis?


Posant son verre a peine entamé il répondit.

Le collège ? Disons qu'il y a des hauts et des bas. Au début j'ai eu du mal à m’acclimater. Le reste de ma classe est un peu jeune pour ne pas dire puérile à mon gout. Mais bon, je m'y suis habitué puis il y a quand même des personnes plus intéressantes. Je me suis lié d'amitié avec une Franc-Comtoise. Elle se nomme Héloïse, Joséphine, Loola, Monifred du Val d'Haine - Pendragon et je lui ai demandé de m'accompagner a Notre-Dame pour les noces de ma cousine Elisa.

*Bien vu Gaïlen t'as évité le sujet du vin et du bordel paricien ...continue....

Levant les yeux comme pour chercher l'inspiration....

Pour les cours, c'est assez varié. Je n'avais pas trop aimé le cour de dame Stephandra aux écuries sur les soins a donner a un cheval, mais avec le recul je me dis que ca va m'être bien utile cette semaine à Vincennes.
Par contre j'ai beaucoup le cour de fauconnerie dispensé par Lucie de Castelléo. Je pense que si j'en ai l'occasion j'aimerais bien approfondir cette discipline.


Reprend son souffle et ...sur un ton fier


Et bientôt, je vais avoir cour de joutes avec "Minerve" en personne!


Le gamin parlait tellement qu'à les observer on aurait presque oublié que le premier tour de joute arrivait au grand galop.
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Hakon_
[En route, puis campement Auxerrois, puis campement Louveterie]

De la route, encore de la route. Il ne pouvait pas faire autre chose que souffler. Il restait encore de nombreuses lieues jusqu'aux campements où après plusieurs mois à présent de chevauchée, il pourrait se reposer. Il avait décidé d'accompagner sa Tante lors de joutes dont il ignorait à peu près tout. Il n'était pas là pour jouter de toutes les manières. Ses forces étaient trop entamées et il n'aurait fait que risquer une blessure supplémentaire.

Depuis plusieurs lieues, il semblait y avoir un flux continu vers Vincennes. Des coches armoriés, des personnages et nobliaux en grandes tenues. Il y avait de tout ce jour-là sur les routes d'Ile de France. Lui-même faisait pâle figure au milieu de ce rassemblement de paons. Toujours en tenue de mercenaire, il se tenait comme un vieillard un peu trop guindé sur sa monture. Il avait des crampes dans tout le dos et devrait sans doute rester allongé une semaine après tout ça.

Il savait que c'était du pur rêve et chercha pour la centième fois de la journée une position moins douloureuse. En vain, pourtant, alors qu'il tentait cette manœuvre courageuse, arnaché comme il était et porteuse de son paquetage et vivres, il aperçu un étendard bien connu. Son cœur s'arrêta, s'emballa, s'arrêta de nouveau avant qu'il se sente glisser et ne se raccroche à la crinière d'Altesse. Celle-ci s'ébroua, mécontente de ce traitement quelque peu violent.

Le danois, posé, réfléchit un instant et parcouru les allées longuement dans un sens puis dans l'autre. Tant qu'il n'avait annoncé son arrivée dans aucun camp, étant donné qu'il avait voyagé seul depuis quelques jours, personne ne s'étonnerait de le voir errer. Excepté sans doute les gardes royaux, mais ceux-là il pourrait s'en défaire facilement en se présentant si besoin était. Il avait pu se voir dans une flaque d'eau de pluie quelques jours avant et il savait être changé. Le long voyage effectué à cheval avec des soldats n'avait rien arrangé et il était bien différent de celui qu'il était auparavant. Il se demandait si Elle pourrait encore trouver quelque chose en lui.

Elle, c'était Ellesya de la Louveterie dont l'étendard flottait fièrement au mât d'un pavillon. Il ignorait tout de sa présence et n'y avait même pas songé. Il lui avait promis une visite qu'il n'avait jamais réalisé et n'avait même pas envoyé une lettre, sauvage qu'il était dans ses amitiés. Serait-il possible qu'elle soit mariée, fiancée ? Il l'aurait sans doute su par sa Tante... alors quoi ? et quand bien même, n'était-ce pas lui qui l'avait abandonnée, en entrant dans les ordres à l'encontre de tout ce que sa tutrice avait souhaité pour lui ?

Il soupira et descendit de selle non loin de l'étendard auxerrois. Il l'avait rejoint machinalement, passant les allées au gré des couleurs connues ou inconnues. Le hasard semblant bien faire les choses, sa Tante était absente et il put profiter pour se laver. Il récupéra une tenue adaptée à ses besoins dans les malles nombreuses d'Ingeborg où il avait toujours une ou deux tenues bien soigneusement dissimulées et se retrouva habillé d'une tunique de belle facture à la dernière mode... ou du moins celle qui était six mois auparavant. Il se doutait qu'il paraîtrait aux yeux de nombreux tel un parfait ringard mais il n'avait pas d'autre choix, sauf à rester en haillons sales et déchirés de mercenaire.

Bientôt, peigné et rasé comme il le pouvait, il sortit prendre l'air. Altesse avait été brossée avant même qu'il prit soin de lui et profitait maintenant d'un peu de calme et de liberté. Son épée avait retrouvé la malle qui la cachait et avait été troquée contre sa célèbre canne à pommeau d'argent. Il ne serait sans doute pas le plus remarqué des hommes mais il était d'une apparence convenable. Seule sa démarche cahotante révélait sa longue chevauchée.

Il se dirigea alors vers le campement des Louveterie afin de voir qui était le représentant de cette noble famille présent en ces lieux. Une seconde lui suffit pour voir que nulle brisure n'entachait les armes familiales. Sya était présente en personne.

Il s'adressa au garde à l'entrée du campement.


- Veuillez prévenir Sa Grasce que son humble vassal du Clos Lucé est présent et souhaiterait la rencontrer si elle y consent.
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Seigneur du Clos Lucé, Chevalier du Danemark et de Norvège
Aimelin
[ Campement des Vassaux de Dotch de Cassel et Compagnie… parce qu'on ne laisse pas tomber ses amis ]

Elle lui avait écrit, re écrit et re re écrit la blondinette Célénya.. comme si l’ébouriffé pourrait oublier les joutes des grandes écuries, les mêmes où l’année d’avant il était sorti victorieux pour sa plus grande fierté, celle de sa suzeraine et de ses amis.

Comment pourrait il oublier ces joutes qui lui avaient permis de rencontrer, ou retrouver, la fille de Magdeleine, son amie champenoise disparue. Comment oublier ces joutes qui avaient marqué dans sa vie un changement de chemin, lui qui disait vouloir vivre librement, sans attache, et en voyageant. Depuis ces joutes il était en Champagne à servir son Duché que ce soit par son bras ou par sa plume, il était lié sans aucun autre lien que des regards et des non promesses à Aliénor et les voyages étaient pour l'instant dans sa tête.

Comment aurait il pu oublier.

Et il avait oublié.

Envoyé balladés les parchemins de douane, de noms, de dates et envolés pendant quelques jours la saturation qui conduisait le jeune brun à ne plus avoir goût à grand chose, hormis savourer la présence de sa blondinette. Sa sœur Kawa avait repris le chemin de ses voyages, lui laissant au fond du cœur une certaine mélancolie qu’il essayait de cacher comme il le pouvait, malgré qu'elle lui écrive. Peut être ne faisait il pas ce qu’il fallait. Elle lui avait dit ne pas aimer la Champagne, il avait d’abord été surpris et puis depuis quelques semaines il sentait qu’inexorablement, il glissait sur la même pente que sa jumelle. Résister pour les vrais amis qu’il y avait, pour ces personnes qu’il connaissait peu et qui étaient là à l’encourager et le remercier. Alors il ne se posait plus de questions et profitait de chaque jour comme s’il était le dernier. Et puis Aliénor se remettait doucement de cette agression champenoise et ils n’avaient d’autres choix que patienter jusqu’à sa guérison définitive.
Et puis il y avait la petite Marine qui lui écrivait régulièrement et lui soutirait quelques sourires. Il lui répondait espérant pouvoir revoir cette petite peste au grand cœur prochainement. Ne pas faire de projets puisque quelque chose venait toujours les contrarier.

Ils s'étaient donc mis en route, un peu tardivement, sa blondinette et lui, décidés à rejoindre Célénya. Sans doute que d'autres champenois seraient là, il n'en savait rien, n'ayant plus de nouvelles de certains depuis qu'il n'était plus Connétable, mais ce qu'il savait, c'était que rien de tel que d'avoir un coup dur pour savoir où étaient les amitiés et liens sincères. Arrivés au campement, il suffisait de chercher la tente de Minerve pour avoir quelque chance de trouver la blondinette, autre vassale de Dotch non loin.

Un sourire en voyant les tentes et les oriflammes connus que leurs gens maintenant habitués des vadrouilles des deux vassaux, préparaient à merveille, et un regard vers Aliénor.


Cécé est déja arrivée et je crois que je vais devoir me dépêcher pour préparer Altaïr.
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Merci aux merveilleuses rpistes avec qui je joue
Alienor_vastel
[Campement des Vassaux de Dotch de Cassel et Compagnie]


Ces joutes des grandes écuries revêtaient une saveur particulière pour la blondinette. Une année en arrière, même endroit, même évènement, les premières joutes auxquelles elle avait assisté, et surtout, sa rencontre avec Aimelin, hasard ou destin elle ne saurait le dire. Une année durant laquelle, d'un ami de sa défunte mère, il était devenu celui qui partageait maintenant sa vie. Sans promesses de toujours, sans penser à demain et pourtant les saisons avaient passé et leur relation durait. Pourtant, ou peut-être à cause de ça.

Des joutes, elle en avait suivi d'autres depuis les tribunes, au cours de cette année, pour encourager le jeune seigneur et Célénya. Et puis les dernières en date, en Béarn, les premières pour elle en tant que participante. Bien sûr elle n'était pas allée très loin dans l'épreuve, mais fière néanmoins d'avoir passé un tour, elle qui avait quand même un peu redouté l'exercice, du fait de son manque d'expérience et de son petit gabarit.

Elle aurait bien voulu participer, cette fois-ci aussi, malheureusement une armée champenoise en avait décidé autrement, la laissant pour morte quelques temps auparavant au bord de la route qui reliait Sainte-Ménéhould à Compiègne. Une "méprise", un problème de communication dans les services de sécurité, avait-il été dit. Si les blessures physiques commençaient à se refermer, les côtes brisées à se ressouder, la colère et la déception qu'elle avait alors ressenties étaient toujours présentes. Colère contre ceux qui savaient bien la trouver dès lors qu'il s'agissait de boucler une liste ducale, mais qui n'avaient par la suite que fait preuve d'indifférence face à ce qui était arrivé, quand ils ne lui avait pas sorti sans vergogne qu'elle l'avait bien cherché. Déception de ce qu'était devenue la Champagne, et pourtant elle l'avait aimée, cette terre où elle était née et avait grandi.
Mais au moins maintenant, savait-elle où étaient les vrais amis, ceux sur qui l'on peut compter même lorsque tout va mal. Surtout lorsque tout va mal. Et ceux-ci se comptaient sur les doigts d'une main. Et quelques uns de la seconde aussi quand même.

Et aujourd'hui soignée, mais pas totalement guérie de ses blessures, sa robe cachant les bandages qui enserraient ses côtes qui commençaient seulement à se ressouder, elle avait néanmoins tenu à venir assister aux duels auxquels participeraient la dame de Lasson et le seigneur d'Etampes. A son grand désespoir, pas de trajet avec sa frisone pour venir à Vincennes, mais la voiture aux armes de Lesmont. Pas très discret et dénotant avec les chariots contenant le matériel, pas très maniable non plus au milieu des campements qui se montaient. Mais prudence et précaution compte tenu de son état avaient eu raison de ses envies de chevauchées, mieux valait être un tant soit peu raisonnable pour se remettre du mieux possible. Et le plus rapidement possible. Même si la blondinette rongeait son frein.

Et le nez par la fenêtre pour s'imprégner de cette ambiance si particulière, des odeurs et des bruits. La voiture qui s'arrête, et l'adolescente qui attend impatiemment qu'on lui ouvre la portière et déploie le marche pieds, avant de descendre doucement. Pas le moment de glisser et de se casser la figure, et d'autres os.
Un sourire à destination d'Aimelin, et les pervenches qui cherchent la blondine qui doit déjà être arrivée selon les dires du jeune homme.

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Ingeburge
[Campement d'Euphor]


Le feu aux joues, semblant rougir totalement pour toutes les fois où elle n'avait pas paru s'émouvoir, elle ne parvint pas à garder les yeux sur lui, se sentant mise à nue, vulnérable et elle baissa le regard, craignant de découvrir ce que le sien exprimait, trop au courant déjà de cette passion qu'il avait pour elle alors qu'elle ne répondait pas à sa flamme et même, cherchait à s'en dégager, à l'étouffer, à l'éteindre. Qu'en serait-il désormais qu'il était au courant avec certitude? Elle le savait spontané, emporté, impétueux et il était à craindre qu'assuré de la réciprocité de ses sentiments, il se laisse submerger par ceux-ci, à en vouloir toujours plus. Prunelles rivées vers le sol, elle attendit le verdict, inquiète et mal à l'aise. Le cadeau, les quelques mots, rien de tout ce qu'elle lui avait offert ne l'avait libérée, bien au contraire; en reconnaissant l'attachement exclusif qu'elle nourrissait à son endroit, elle n'avait fait que rendre pesantes et visibles les chaînes qui étaient les siennes. Et elle était d'autant plus effrayée qu'elle n'avait pas été assez rapide et qu'elle avait eu le temps d'apercevoir en son regard la naissance d'une lueur émue.

C'est pour cela qu'elle vit nettement cette main brune qu'il tendit vers elle alors qu'il lui demandait, en murmurant, s'il pouvait se saisir de la sienne. Oh oui, elle la vit, quand elle se dessina dans son champ de vision, elle vit cette paume offerte, impérieuse malgré l'humble prière et elle en rougit à nouveau, commençant à avoir trop chaud à être aussi émue sous ce lourd manteau qu'elle avait revêtu. Et elle songeait à toutes les fois où il avait esquissé ce geste, représentant tout ce qu'il y avait de plus intime dans leur étrange relation. C'était, au Louvre, quand pris de folie, il lui avait révélé qu'il avait envie de l'embrasser, il avait signifié sans équivoque son désir, tendant la main vers elle tout en lui assénant des mots insensés. Au Louvre encore, toujours lors de la même discussion, il s'était saisi des siennes, conquérant et elle avait compris, impuissante, qu'il pouvait la toucher sans qu'elle en conçût de dégoût. Cette main encore, au Mans, quand résigné, il s'était attendu à ce qu'elle lui rendît la petite bourse contenant le collier qu'il avait escompter lui offrir et qu'il avait présenté sa paume. Elle y avait alors posé sa main blanche et des deux siennes, il l'y avait emprisonnée incandescent, lui faisant la promesse, à mi-voix, de ne jamais l'abandonner. Et il y avait eu Clisson, quand elle était apparue dans la cour de l'hôtel dans un état pitoyable et qu'il lui avait prêté sa main pour la soutenir et la rassurer. Alors, bien sûr, il y avait eu ces fois où il l'avait étreinte avec violence, sans pour autant franchir les limites de la décence, il y avait même eu ce baiser qu'il avait chastement déposé sur son front, plein d'une envie contenue. Mais ses mains, elles, symbolisaient sa passion, son désir, sa volonté, son pouvoir.

Lentement, elle osa enfin le regarder, sachant à l'avance qu'elle serait éblouie par son rayonnement et elle le fut, à sentir à nouveau son visage s'empourprer, à sentir son cœur manquer quelques battements et à sentir sa raison lui échapper. Pourtant, il fallait qu'elle parle, il fallait qu'elle lui fasse part de ce qu'elle pensait de ce qu'il voulait. Inspirant longuement, elle finit par chuchoter :

— Il vous faut toujours plus, il faut toujours que vous exigiez davantage de moi.
Il y avait comme de la résignation dans sa voix, comme si pour un temps, elle renonçait à se battre. Et elle sembla capituler puisqu'elle glissa finalement sa main droite dans celle d'Actarius, celle qui était désormais dépouillée de l'anneau cardinalice et où la place laissée vacante n'avait toujours pas été comblée, par crainte de ce qui pourrait arriver si elle s'avisait de remplacer le bijou sacré par un profane. Mais il y avait aussi des inflexions tendres qui paraient son ton de douceur et elle s'arrima à lui avec force, avec sincérité, parce qu'elle en avait envie et parce qu'elle savait que bientôt, ils se sépareraient.

Au dehors, la rumeur semblait enfler, les hennissements des chevaux se faisaient plus nerveux, les cliquetis métalliques plus fréquents, les appels plus pressants, les exclamations plus fortes et elle reprit conscience de ce qu'elle faisait, d'où elle se trouvait, de l'absence de chaperon; le monde à nouveau s'imposait à elle. Et elle eut peur, affreusement peur, non pas que ce monde qu'elle ménageait tant la jugeât mais qu'il les séparât. C'est ce qui arriverait, pourtant, il y avait ce tournoi, et il y avait tout le reste. D'un ton dont l'enjouement masquait mal l'inquiétude, elle glissa :

— Je crois que vous êtes attendu.
Puis, elle ajouta, l'ombre de la séparation planant au-dessus d'eux, s'épaississant :
— J'ai de toute façon pu vous voir avant votre duel, j'en suis heureuse.

Rendue gênée par son audace, elle se tut pour de bon.
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Hersent
[Campement champenois]

Elle était arrivée avec Coxynel à cheval, suivies toutes les deux de la charette menée par Jehan, un paysan de Maizières...enfin suivies pas de très près quand même.
Elle repéra malgré tout, assez rapidement, une tente aux couleurs de la Champagne...celle d'Ereon sans doute, elle avait cru apercevoir sa silhouette dans la foule. Elle guida Korrigan et Coxynel vers l'endroit et se réjouit de retrouver le baron.
Quelques temps plus tard, ayant défait affaires et rênes de sa monture, Jehan pointa le bout de la charrette et enfin la tente qu'elle paratgerait avec Coxynel pouvait être dressée.
On y installa leurs malles, bien petites, contenant leur armure et l'habillage de leur monture respective.
A peine installées que Minerve appelait les premiers jouteurs dont elle était.
Hop, hop, préparation rapide et direction la lice. Ce serait son premier tournoi, ses premières foulées sur une lice sablée...un baptême de lance et de galop.

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ellesya


~ Campement de la Louveterie Arduilet ~


La petite Walkyrie de Tyr sirotait son breuvage tout en écoutant Gaïlen avec attention.
A la fois, elle était heureuse de l'entendre lui conter sa vie, ses découvertes. D'un autre côté, elle ne pouvait s'empêcher de comparer avec sa propre éducation et de voir le fossé qui les aurait séparé au même âge. Son regret était grand de le voir si profane en tant de domaines.
Lorsqu'il eut fait silence, lui cédant la parole, la jeune femme fut tentée de lui raconter sa propre enfance mais s'abstint au moment d'ouvrir la bouche. Elle ne releva pas la mention de « ma cousine » qui était également la sienne. Mais il était vrai qu'il n'y avait que Barahir qu'elle avait connu un peu. Et elle n'était qu'une petite fille à l'époque.
Son verre retrouva le chemin de ses lèvres une dernière fois.


Tout ne peut pas nous plaire mais au moins tu auras acquis maintes compétences. Je regrette tout de même, je l'avoue, que ce soit si tard. Ne le prend pas mal et ne pense pas que je songe à mal envers ta mère.

Le sérieux avait gagné ses traits fins.

Il importe que tu intègres ces apprentissages pour te construire un avenir autre que celui d'un petit hobereau. Tu peux croire que je songe au fait que tu devrais faire honneur à nos aïeux mais il n'est pas vraiment question de cela. Ne voir son avenir que par ce prisme risquerait d'instiller doute, indécision ou pire une morgue imméritée.
Mon souci est surtout que tu puisses ... comment dire... édifier une vie sans regret dont tu serais fier.


Sa main se posa avec fermeté sur l'épaule de Gaïlen, la serra légèrement puis se retira alors qu'un sourire léger fleurissait à nouveau dans le regard clair d'Amboise.

Quand approchera mon duel, tu m'aideras à m'adouber. Ensuite, tu me suivras jusqu'à la lice et tu me passeras la lance le moment venu.
Si je viens à choir, je te confie le soin de reprendre Carnage et de t'assurer qu'il soit indemne.

Tu parlais de Minerve. Sais-tu quand et comment fut choisi le nom de cette charge?


A peine eut-elle prononcé des mots qu'annonce lui fut faite de l'arrivée du seigneur du Clos Lucé. L'espace d'un instant, elle resta coite, cherchant dans son esprit qui pouvait bien s'annoncer comme maître de son ancienne tanière. Enfin, la pièce tomba, laissant place à l'étonnement.
Il lui faudrait jouter plus souvent. A chaque tournoi, un proche « disparu » réapparaissait sans crier gare. En d'autres temps, elle se serait levée d'un bond et aurait sauté au cou de son ami sans se soucier des commérages. Nombreux avaient été ceux qui avaient présagé leur union alors qu'ils n'avaient jamais franchi le pas d'un rapprochement intime. Mais ils n'étaient plus des enfants et il avait disparu fort longtemps.
D'un signe du chef, elle permit au gardien du campement de céder le passage à Hakon. Cela étant fait, elle emplit à nouveau son gobelet et en ajouta un troisième.
Puis à Gaïlen.


Je ne sais plus si tu le connais.
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Actarius
[Campement d'Euphor]


Il sentit une douceur d'éternité glisser dans sa main comme une bouchée d'un met raffiné aurait glissé sous son palais. Il la pressa légèrement comme il l'aurait croquée et alors jaillit un torrent d'émotion comme aurait éclaté un mélange de saveurs melliflues et enivrantes en sa bouche. Instant délicieux, instant de partage, de communion supernelle. Instant de don réciproque, d'abandon de son soi pour le nous. Promesse, espoir éthéré. Cette dextre il l'aurait tenue jusqu'à la fin des temps, tant elle le rassérénait, tant il ne voulait s'en séparer. Pourtant, vinrent les mots, au murmure éteint par le geste succédèrent deux phrases sans commune mesure avec le ton usité d'ordinaire dans le dialecte givré de la Bourguignonne. Des tournures caressantes, un terme unique, premier, essentiel, enfin: "heureuse".

Ainsi, elle l'était elle aussi. Au-delà du tiraillement, de ses doutes, il ne subsistait pas que ce sombre chaos, que ces impossibles. Il existait un sourire, qui s'il ne paraissait pas sur son divin visage, n'en demeurait pas moins ancré en son coeur. L'Euphor ferma les yeux un instant, se privant volontairement d'un de ses sens pour mieux éveiller les autres, être pénétré de cette union de tendresse. Lorsqu'il les rouvrit, le Sienne ne brûlait plus de cette passion effrénée, parfois incontrôlable. Il scintillait d'une bienheureuse quiétude au point que l'ocre consumé s'éclaircit. Le Vicomte abandonna son "emprise", effleurant au passage cette peau satinée et chuchotant à son tour, le listel déjà adoré toujours maintenu contre son coeur.


Il n'y en aura pas d'autre que vous pour moi non plus...

Sentence, serment scellé d'un sourire sous cette toile perdue dans l'horizon d'un campement vincennois. Un horizon où se dégageait désormais nettement la nécessité de mettre un terme à cette visite inattendue sous les clameurs, les appels, l'agitation naissante de joutes imminentes. Il la raccompagna de quelques pas et l'abandonna avant que le grand jour ne les découvrît. Elle s'estompa derrière le pan de tissu épais et alors revinrent les démons de l'incertitude. Il appela à lui ses gens. Le temps était venu.
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Gailen_d_arduilet


~ Campement de la Louveterie Arduilet ~


Bien installé il écoutait attentivement le parole de sa mère louve. Il ne prit pas mal les remarques faites sur son éducation tardive. Il n'y voyait pas de critiques sur sa sainte mère mais plutôt un soulignement du vide laissé par la disparition prématurée de cette dernière. Le "presque adulte "qu'il était se rendait bien compte que le chaos dans lequel il était tombé à la mort de génitrice n'avait pas été très instructif. Son temps passé entre l’instruction monacale et la compagnie de Malycia, même s'il en avait appris bien des choses sur la fourberie des hommes (ou plus précisément des femmes pour le coup) l'avait éloigné de la ligne qu'aurait du suivre un jeune garçon de son rang.

*Pauvre mère, vous m'aviez pourtant bien mis en garde.

Oh non, il ne tenait pas rigueur à sa marraine pour ses paroles dures mais sages. Il se rendait bien compte de son retard et c'était pour celà qu'il avait demandé de rejoindre le collège et (difficilement) accepté d'y intégrer la classe des "débutants"
Une phrase l'interloqua :


Tu peux croire que je songe au fait que tu devrais faire honneur à nos aïeux mais il n'est pas vraiment question de cela. Ne voir son avenir que par ce prisme risquerait d'instiller doute, indécision ou pire une morgue imméritée.

Quelques mots qui remirent bien des choses en question dans l'esprit du jeune comte. Il est vrai qu'il ne vivait que pour une chose : être le digne héritier du nom qu'il portait.
Avait il une vision trop étroite de son avenir et de ce qu'il devait devenir ? Sans doute, avait elle là touché un point sensible. La maturité naissante dans l'esprit de notre petit apprenti comte lui faisait comprendre la pertinence des propos de son ainée. Jusqu'à aujourd’hui il vivait aveuglé par le nom qu'il portait.Ne pensant pas à se construire en tant que Gaïlen mais seulement en tant qu'Arduilet.


Quand approchera mon duel, tu m'aideras à m'adouber. Ensuite, tu me suivras jusqu'à la lice et tu me passeras la lance le moment venu.
Si je viens à choir, je te confie le soin de reprendre Carnage et de t'assurer qu'il soit indemne.


La réalité de l'avenir proche ramena violemment la conversation à un sujet bien plus terre a terre : la joute et la proche entrée en lice d'Amboise. Il connaissait son rôle et espérait le tenir dignement. L'évocation d'une défaite lui fit prendre conscience du risque qu'elle allait prendre et fit naitre l'inquiétude dans son petit esprit. S'assurer que son destrier soit indemne ? Certes c'était son rôle mais il espérait surtout récupérer sa championne en un seul morceau. Peut être s'en rendait elle compte, elle passa rapidement à un sujet moins tragique.

Tu parlais de Minerve. Sais-tu quand et comment fut choisi le nom de cette charge?

Non, je n'en sais rien, peut être que ce sera le prélude du cour. Mais je sent que si elle pose la question je pourrai me distinguer .

Sourire du gamin qui prépare son coup.

On annonça, alors, un invité surprise. L'homme ne tarda pas à entrer. Gaïlen ne le connaissait pas et essaya de comprendre qui il était en déchiffrant ses armoiries.



Je ne sais plus si tu le connais.

Il salua poliment le nouvel arrivant :

Non, il ne me semble point vous connaitre. Je suis Gaïlen d'Arduilet, occupant en ce beau jour de printemps le rôle de fier et modeste écuyer de la duchesse d'Amboise.
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Hakon_
[Campement Louveterie Arduilet]

Håkon avait -comme un peu trop souvent ces derniers temps- pris une décision instinctive. Il s'était fait annoncer auprès de Sya sans se poser la question de ce qu'elle faisait ici ou de qui pouvait l'accompagner. Cela ne lui ressemblait guère, lui qui avait été formé à la méfiance et à la prudence. Autrefois, il se serait glissé dans sa tente au soir pour la rencontrer ou lui faire une blague. Mais les sales gosses qui s'étaient quittés plusieurs mois voire années auparavant n'étaient plus. Il avait géré des milliers d'ouailles en Bourgogne, elle avait pris la direction de plusieurs duchés et autres fiefs d'envergure, eu des responsabilités diplomatiques. Bref, ils n'étaient plus les mêmes et malgré leur amitié d'enfance, il ne pouvait que s'interroger sur ce qui pourrait en rester malgré toutes les différences qui s'étaient instillées entre eux.

Il se retint de se tordre les mains alors que l'annonce de sa présence était faite auprès de Sa Grasce. Il aplanit machinalement son veston et expira soudain l'air qu'il avait retenu sans s'en rendre compte. On ne devrait jamais stresser autant lors d'une audience avec celle qui était certes sa suzeraine mais également et a priori essentiellement son amie. Il n'aurait d'ailleurs jamais accepté de se lier à une autre famille que la sienne propre sans ce lien profond et unique entre eux.

Le gardien revint et le guida au sein du campement, devant les tentes où se trouvait Ellesya, encore plus belle que dans son souvenir, belle et altière. A ses côtés se trouvait un garçon. Alors qu'elle même ne regardait pas dans sa direction et sortait un gobelet, le garçon, semblant répondre à une invite de Sya s'adressa à lui.


- Non, il ne me semble point vous connaitre. Je suis Gaïlen d'Arduilet, occupant en ce beau jour de printemps le rôle de fier et modeste écuyer de la duchesse d'Amboise.

Håkon resta un instant coi mais un instant seulement. Répondant à celui qui n'était donc autre que le neveu de Sya, il s'inclina.

- Votre Grandeur, c'est un plaisir que de vous rencontrer. Je suis pour ma part Håkon von Ahlefeldt-Oldenbourg, humble vassal de Sa Grasce et si je puis me permettre, un vieil ami -à présent. Un fier écuyer ne peut être modeste, cependant, face à la grande duchesse d'Amboise, il n'y a que peu de personnes qui ne peuvent être modeste. Je suis certain cependant que, dans la droite lignée des Louveterie et Arduilet, vous ne manquerez pas de faire honorer votre prénom comme ceux de vos aïeux. Et croyez-moi, ce n'est pas une mince affaire, j'en sais quelque chose.

Un sourire fugace couvrit son visage alors qu'il disait cette dernière phrase un ton plus bas, visage qui se referma aussitôt sur une expression toute familière pour ceux proches de sa Tante, Ingeburge. L'instant redouté et attendu se présentait à lui. Il n'avait pas et ne s'était pas préparé leur rencontre après tant d'absence. Plusieurs images lui revinrent, dont une scène forte pour sa -malgré tout- courte vie, qui plus est de désormais prêtre, dans la sacristie de la collégiale ambacienne. Il s'avança vers elle et lui prit délicatement la main afin d'y déposer un baise-main. Il plongea dans ses yeux et d'une voix basse lui dit quelques mots.

- Ellesya, Votre Grasce, je suis bien heureux de te revoir après tout ce temps. C'est par le plus complet des hasards et en toute ignorance de ta présence que je me suis rendu à ces joutes, suivant ma Tante. Il semblerait que les saints aient précipité mon devoir devant mes pas et que je me trouve une nouvelle fois à tes côtés.

Il dût se retenir afin de ne pas être plus familier avec elle. Il n'avait toutefois pas pu employer le vouvoiement. Il n'aurait pas souhaité qu'elle cru qu'il avait oublié son amitié. Se relevant, il reprit la parole avec un sourire léger sur son visage bien trop vieilli pour son jeune âge.

- Puis-je abuser en imposant ma présence à ta seigneurie ? Je suis passé me rafraîchir au campement auxerrois mais il semblerait que ma Tante l'ait déserté. Elle reste de toute façon bien renfermée ces derniers-temps et je ne souhaite pas lui imposer ma présence.

Un silence qu'il espérait le plus court possible retomba alors sur le campement, laissant les oiseaux chanter au loin.
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Seigneur du Clos Lucé, Chevalier du Danemark et de Norvège
ellesya


~ Campement de la Louveterie Arduilet ~


En guise de vengeance sans gravité pour sa disparition, Ellesya fit mine d'ignorer Håkon tandis qu'il échangeait quelques mots avec son filleul. Ce petit jeu dura jusqu'à ce qu'il s'impose à son champ de vision.
Plus posé, moins puéril. Ce furent les impressions qu'il lui laissèrent après avoir capturé un instant son regard et effleuré sa main. Avait-il mûri ? Et elle, avait-elle changé ?

Son sourire refleurit. D'un geste de la main, elle lui proposa un siège près de Gaïlen et elle, puis poussa le gobelet vers lui.
Enfin, elle daigna rompre le silence, d'une voix basse bien que teintée de malice.


Je goûte avec quel soin tu insistes sur l'imprévu de nos retrouvailles ainsi que sur le fait que te présenter devant moi équivaut à un devoir.
C'est absolument adorable comme entrée en matière. Tout à fait ce qu'il fallait pour me mettre en de bonnes dispositions envers toi.


La jeune duchesse glissa un regard amusé vers son filleul qui se trouvait spectateur de l'échange avant de revenir vers son ancien chapelain.

Prend note, Gaïlen, pour ne pas commettre les mêmes impairs.

Mon cher ami nous fera-t'il le plaisir de nous conter les aventures qui l'ont tenu éloigné de notre Maison ces derniers mois?

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