Le petit homme était impassible. Sa soeur pouvait pleurer tant et tant de fois qu'il ne bougeait pas.Il l'entendait mais malheureusement son corps ne lui permettait pas de bouger.Il était là immobile, le monde l'entourant lui paraissait si lointain.Perdu dans ses pensées de bébé; le pauvre petit avait été bien amaigri.Un placenta fort peu développé l'avait contraint à sortir malingre . Sa première année ,il l'avait passé à vivoter, à regarder ébahi le monde l'entourant. C'était vraisemblablement un futur taiseux, l'énergie étant chose rare,il ne signifiait sa présence que par quelques petits cris, juste pour dire, qu'il était là lui le petit mâle de Kermeur.
A vrai dire, sa seule envie demeurait dans la sieste permanente, comme si la seule pensée de se nourrir du lait de margaux le dégoutait. Sa mère elle arrivait à l'abreuvait. Il sentait la douceur de ce sein nourricier et était surtout sensible à l'odeur de celle ci.Une odeur douce et rassurante qui exerçait sur le jeune enfant un effet bénéfique. De sa première année, il avait pu entrevoir que sa mère était souvent accompagné d'un homme . C'était qui celui là? Qui pouvait bien le priver de sa mère?
En plus il était pas beau avec sa balafre et il avait un drôle de regard à son égard. Qui pouvait il bien être ce preneur à temps partiel de maman?
Bref, il avait mis un certain temps à comprendre que sa vie allait se faire avec cet homme. Après tout , peu à peu,il s'y était fait à sa présence. Une présence sécurisante teinté d'éloignement. Ce n'était pas aussi rassurant qu'une maman , mais bon même sous son côté assez bourru ,cet homme lui apparaissait teinté d'une certaine douceur.Et puis si maman était là à ses côtés ,c'est qu'il y 'avait une raison.
Ainsi il souriait en sentant sa maman et faisait la tête quand celle ci s'éloignait.Il se serait bien vu rester un peu plus de temps dans ce ventre .Mais comme toute chose ,celle ci s'était fini par quelques cris et pleurs.Juste ce qu'il se fallait de vie...