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[RP] Pataclop pataclop.

Finn
[Here we go again*]


Des chemins enneigés à perte de vue et la forêt noyée par le crépuscule. Le jour vivait ses dernières heures. L'ombre épaississait les bois alentours qui offraient un écho tonitruant à la marche régulière de l'armée royale en campagne. Au centre du dispositif, la neige fraîchement tombée du ciel craquait sous les sabots du cheval Napolitain dont la robe se confondait avec le décor hivernal. Chevauchant la bête docile, l'Irlandais tendit le gantelet en arrière vers le page Gaetan. Le geste devenu coutume réclamait la bouteille de Whiskey entamée plus tôt au jeune page menant l'autre monture du vieux seigneur.

- « Vous en voulez ? », demanda-t-il à son voisin, le chevalier Humbert, en lui désignant la bouteille après y avoir prélevé une chaude gorgée.

Emmitouflé dans une huque de teinte claire bordée de fourrure, le cavalier parvenait à peine à se réchauffer, si cuirassé fut-il.


- « La nuit s'annonce longue et cruellement peu périlleuse... J'arracherais bien quelques têtes d'un tour de main. », grommela-t-il pour troquer son ennui. « A combien de lieues se trouve le premier Angevin, d'après vous ? Il se cache tant et si bien qu'on en viendrait presque à l'oublier. », railla-t-il de mauvaise foi.

Le moral en berne, seul le sort de sa promise alitée à Troyes occupait ses pensées. Fallait-il que la guerre se travestisse toujours en jeu enfantin entre chats et souris ? Où était la gloire d'âpres affrontements tant vantée par les trouvères ?


- « J'aurais mieux fait de monnayer mon engagement. », conclut-il avant de se tasser un peu plus encore sur sa selle.


*C'est reparti.
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Saanne
Le savoyard chevauchait aux côtés de l'irlandais, fantasque duo de métèques dont on retracerait tôt ou tard les aventures au fil de lourds volumes poussiéreux, et où le temps passé en taverne aurait une large place. (Ça ne vous rappel personne ?)

Aussi après avoir accepté avec joie une bonne rasade du mordoré breuvage, il ne trouva à répondre à la longue tirade de son partenaire qu'un timide mais néanmoins sonore :


- Ouais c'est pas faux !

Hé oui pas toujours causant l'Humbert. A moins que l'habitude de pratiquer le renâclant personnage à sa droite ne l'ait convaincu de ne point répliquer, par trop de verves, aux semonces régulières et sonnantes qui composent le décor de leurs prestigieuses entreprises...

Et de prestige ! Les deux hommes avaient, depuis le rassemblement de Troyes, accumulé de fières chevauchées, que ce soit aux abords des chemins, aux portes des villes ou aux amonts des (d'une) batailles. Et... et c'est à peu près tout...

Donc oui ça rumine, et chacun dans son style. Le chevalier de Bouillon pour sa part noyait l'ennui dans la contemplation des décors enneigés. La vision d'un blanc manteaux immaculé lui évoquait sa tendre jeunesse à l'instar du Cazayous qui se pelait tout bonnement les miches.

Comme pour accentuer cette divergence d'opinion, Humbert n'était vêtu que de son sempiternel mantel vert par dessus son équipement. Son chapeau de cuir bien vissé sur le crâne, il trônait sur sa jument camarguaise à la belle robe grise, l'ardennais suivant derrière bâté et relié au cavalier par une corde, et transportait le reste du matériel et les vivres. Moyen de transport bien pratique pour qui n'avait pas d'écuyer ou de page...

Après qu'un pesant silence se soit à nouveau instauré durant la marche, le montagnard se surprit à relancer la conversation :


- Bah nous trouverons bien de quoi ragaillardir nos bourses au détriment de l'Angevin. Vae Victis* comme on dit.


*Malheur aux vaincus
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Finn
Inquisiteur, le cavalier jeta un regard à la mise de son comparse qui ne semblait point souffrir des basses températures de saison. L'hiver lui semblait un brin plus clément sur son île natale, contrairement aux pics enneigés qu'avait dû connaître le Réformé.

- « Vous causez le romain, vous, maintenant ? », l'interrogea-t-il en relevant l'ironie de la chose. « Encore faudrait-il que cette route nous mène jusqu'en Anjou. Je reverrais bien Craon. »

Quittée il y avait plus d'un an, la triste bourgade l'avait connu sous des jours moins glorieux, rythmés de petits larcins en compagnie de Palmipèdes pire encore.

- « Vous saviez que l'espèce de charlatan aux feux grégeois et son épouse étaient de Saumur ? L'autre jour, j'ai fait remarquer au sottard qu'il me devait cinq cents pièces pour avoir grillé la queue de mon cheval à Essoyes avec ses âneries. Je pense pouvoir m'asseoir dessus. Voilà ce que c'est qu'un Angevin. », soupira-t-il en flattant l'encolure de la bête. « Lui un de ces quat', je me l'fais au mortier. »
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Saanne
Le brave haussa les épaules pour toute réponse à la pique de son compagnon. User d'une expression « romaine » n'est pas honteuse pour un réformé quand on sait que celle-ci émana à l'origine de la bouche d'un gaulois pillant Rome.
Mais tout de suite la discussion dévia sur un sujet bien plus intéressant, qui fit naître un large sourire sur les lèvres d'Humbert :


- Oh vous parlez du Maje ? Je l'ai entendu dire en taverne il y a peu qu'un soudard voulait lui soutirer forte somme pour quelques histoires de brûlures. Comme je ne connaissais pas sur le campement de réformé assez malhonnête pour faire profit de ce genre d'affaire, j'ai tout naturellement pensé à vous.

Le sourire s'étira et devint carnassier.

- Par contre le beau diable ne m'avait pas avoué être angevin. Voilà qui explique ses méthodes peu orthodoxes pour ce qui est de blesser ami et ennemi. Le pauvre ne devait plus être bien certain de son camp, et en somme il aura bien failli avoir votre peau... Je reprendrai bien un peu de Whiskey !
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Finn
L'Irlandais se figea avant de redresser fièrement les rênes dans une posture hautaine, signe que la mise en lumière de sa concussion ne lui avait pas échappée.

- « Un peu qu'il a failli avoir ma peau le scélérat ! », surjoua le vieux seigneur en remettant la boisson à son voisin de rang. « Ce n'est que justice et encore je suis clément. Le maraud fut en veine de ne pas tomber sur plus gourmand. Il se peut que mon canasson en garde à jamais une phobie des flammes et du cochon à la broche. », tenta de se justifier le Papiste, pris pour plus truand qu'un Réformé.

L'air fendard du chevalier le dérida tout de même un peu.

- « Vous êtes trop perspicace mon ami, ça finira par vous jouer de vilains tours. », avoua Finn dans un maigre sourire engourdi par le froid. « L'ignorance est parfois salvatrice pour qui la feint. Tenez, imaginez que vous croisiez le Roy avec la braye* ouverte. Lui diriez-vous qu'il a la quille qui pend au risque de passer pour un fot-en-cul ? Non vraiment, toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire. », philosopha-t-il avec légèreté en s'éloignant du sujet. « Si je devais avouer tout le bien que je pense des femmes qui nous accompagnent, votre estimé serviteur ne serait sûrement plus de ce monde pour vous distiller ses conseils avisés. », ironisa-t-il en balançant un coup d'œil méfiant du côté des femmes du contingent.

*"braguette"
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Saanne
Le spiritueux aidant, le savoyard se détendait tout à fait malgré le froid mordant du crépuscule. Quelques larges rasades avalées il rendit son bien au cavalier celte, et se laissait entraîner peu à peu par la gaieté que lui inspirait la conversation.

- Même si vous m'épargnez la prose que vous vouez à ces gentes dames j'ai cru comprendre que, certaines d'entre elles au moins, nourrissaient à votre égard de toutes aussi bienveillantes pensées. Mais là où ma perspicacité me sauve cher ami, c'est qu'il est des sujets où je n'y mettrai point le nez, ni le doigt d'ailleurs...

Puis baissant d'un ton ayant remarqué le coup d’œil furtif du Cazayous :

- Tant je m'amuse d'entendre le Maje Royal, comme il se nomme, chercher combine pour se soustraire à vos filouteries, tant je enorgueillirai à vous laisser manier intrigues féminines à votre convenance, et si possible à distance de mon acuité. Vous rendrez vos comptes à Dieu s'il le faut , et cela m'épargne des jugements bien inutiles...

Et de reprendre plus légèrement, d'une voix bien claire :

- Mais pour ces qui est de la braye du Roy, j'ose croire que quelques anciens partisans du Vonafreux, fraîchement repentis et bien plus zélés que moi, n'eussent refermé la brèche et avec les dents de surcroît, bien avant que je n'eusse bougé le petit doigt !
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Finn
- « Ahah les coquins ! », ricana grassement le vieux briscard. « Pour sûr, ils s'en casseraient volontiers quelques quenottes avant de glapir de fierté face à un tel accomplissement personnel. Je veux bien croire que votre loyauté ne vous entraînerait pas dans ce genre de pitreries. »

L'ataraxique Humbert maniait ce soir-là une langue tant habile qu'acérée loin de déplaire à son camarade. L'existence d'une concorde pétrie de complicité entre les deux hommes aux piétés ennemies constituait déjà une prouesse en soi. Trop grande sensibilité à l'outrage n'avait pas sa place, même si l'Irlandais se réservait le droit de s'offenser passagèrement des bravades du Savoyard.

- « Nulle prose, nulle intrigue. Avec elles c'est bonjour, bonsoir et c'est marre. », rétorqua Finn pour couper court aux insinuations.

Un instant de réflexion lui permit de soupçonner qu'il soit en train d'évoquer ses déboires avec la Belette. L'avait-elle mis au parfum de l'ire qu'ils se vouaient l'un à l'autre ? Avait-elle été jusqu'à le renseigner sur les modalités de leur brouillerie ? Tout comme lui, le Réformé paraissait peu enclin à aborder le sujet.

Et d'en profiter plutôt pour placer quelques saloperies sur la gent mise à l'honneur :


- « Mais vous êtes dans le vrai, Chevalier. Mieux vaut se tenir à l'écart des manigances de ces êtres à la poitrine molle. Elles ne savent que minauder et fomenter afin de jeter l'homme pur sur les pentes escarpées du péché et de la disgrâce. », lança hypocritement Finn par expérience, instruit de la bonne parole de son époque. « Oh certes il y en a bien quelques unes au-dessus de la masse grondante de gouges en tout genre, comme votre frangine par exemple. En voilà une femme de qualité qui a su trouver son équilibre dans l'union sacrée. Je m'entendais bien avec elle... », s'interrompit-il en se souvenant que la malheureuse était en ce moment même alitée quelque part en Anjou, mais toujours vivante aux dernières nouvelles. « Hum.. mais dites-moi », le frappant amicalement du coude, « il devait bien y avoir quelques bergères un peu légères dans vos montagnes, non ? », demanda-t-il au Savoyard sur le ton de la confidence.
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Saanne
Les acrobaties verbales du vieux briscard irlandais valait bien toutes les autres distractions du monde. L'homme aurait, à l'avis d'Humbert, un brillant avenir dans le prêche, si du moins il s'orientait vers la Nouvelle Opinion et se débarrassait de son abominable bure qui se trouvait dans ses bagages...

Cependant l'évocation de Matalena laissa un nuage traverser le visage rougi par le froid du montagnard. Il se signa prestement, résigné à ne pas se laisser envahir par l'accablement. Ce n'était ni le lieu, ni le moment.
Il se racla la gorge, décidé à rebondir sur les dernières sollicitations de son compagnon :


- Vous savez Finn, je n'avais guère plus d'une dizaine d'année lorsque j'ai quitté ma Savoie natale. Je doute avoir quelconque aventure un tant soit peu croustillante à vous compter.

Le chevalier semble réfléchir un petit instant...

- Il y avait bien cette brave Louison à Pralognan, dont les mamelles étaient précocement développées. J’eus loisir un été de contempler la chose au détour d'un ruisseau, tandis que la belle faisait sa toilette. Mais ma sœur m'est tombé dessus avec une verge taillée dans un merisier, et m'a copieusement rossé.

Il en frissonna même, songeant au fait que ce genre d'épisodes n'étaient pas étrangers sa continence et auxquels, il faut bien avouer, il rendait grâce aujourd'hui. Et d'ajouter, un brin vengeur après avoir été conduit en porte-à-faux quant à sa propre vertu :

- Mais je pense bien que vous ayez assez d'exploits à votre actif pour deux. Et je crois nenni, qu'entre bonjour au revoir, vous ne glissiez pas quelques courbettes dont vous avez le secret. D'ailleurs votre fâcheuse manie de vouloir entendre ces dames en confession ne serait-il pas l'un de vos malicieux stratagème ?
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Finn
Il écouta non sans malice le récit de son compagnon et se fendit même d'un rire sonore à la mention du châtiment que l'exemplaire Matalena lui avait infligé. Il n'était certes pas difficile de l'imaginer dans ce rôle, elle qui se dotait d'une telle rigidité de mœurs.

Mais il se ravisa bien vite à l'heure où l'on mettait en doute son intégrité cléricale.


- « Pas du tout ! Juste Ciel... Vous vous méprenez. », protesta vivement l'Irlandais. « Cela va sans nul doute vous paraître antinomique mais je fus honnête clerc. A l'abbaye franciscaine, j'avais l'habitude de confesser les filles publiques contre leurs services. Constatez qu'il n'y a point de ruse dans cet échange de savoir-faire auquel je participais en toute innocence. Pour autant, l'abbé ne le vit pas de cet œil-là et me renvoya avant que je n'eusse prononcé mes vœux. », avoua Finn dans un éclair de honte. « Barf.. que voulez-vous ? Le clergé d'alors n'était pas aussi complaisant que celui que j'ai rencontré ici, notamment ces tristes séculiers. », critiqua-t-il finalement. « Je dois bien reconnaître cela aux frères mineurs, ils ne déviaient pas de leurs principes. Cet échec m'a permis de réaliser en toute humilité que je n'étais point de facture assez solide pour vivre une vie d'ascète à la gloire de Dieu. A la rigueur, j'aurais pu faire croisé. », ricana-t-il de bon cœur en faisant couler une nouvelle rasade du breuvage ambré dans sa gorge.

L'ivresse aidant, le Gaélique se confiait comme rarement, plus qu'il ne l'aurait voulu de choses dont il n'y avait à se vanter. Et si le froid n'était pas si mordant et le réconfort de l'alcool si puissant, peut-être aurait-on pu prendre ses rougeurs pour le repentir de ses errances.

- « Et vous, comment en êtes-vous arrivé à renier le dogme romain ? Je suppose qu'on ne se lève pas hérétique un beau matin ? », questionna-t-il en se séparant du malt au profit d'Humbert.
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Saanne
Que de grâces dans ce malt qui délie les langues, réchauffe les corps, et agrémente la lente et quotidienne avancée de la Compagnie d'Artus.
Humbert accueilli les confidences de l'irlandais avec un fin sourire, se nourrissant sans lassitude aucune des maintes anecdotes que ce dernier lui livrait sans détour...

D'aucuns pourraient s'étonner de la légèreté avec laquelle ces deux là conversaient à propos de leurs dogmes antagonistes, mais une partie de l'explication semblerait se trouver dans la réponse que fit le savoyard à la dernière question de Finn :


- Mais je ne l'ai jamais renié mon cher, car je ne l'ai à dire vrai jamais embrassé. Pensez vous que Montauban, ou bien même Genève aient pu se soulever sans qu'un terreau fertile n'aient accompagné les graines de la Réforme ? Mes parents étaient de ce terreau là, et fort heureusement nous ont préservé, ma sœur et moi, du giron papiste. Tout naturellement en arrivant à Montauban, je suis devenu Huguenot.

Le chevalier ponctua sa révélation d'une ample et franche gorgée de whiskey et retourna machinalement la bouteille.

- Mais pour votre compte, la mésaventure chez les Franciscains aurait du vous mettre la puce à l'oreille. Vous êtes homme à lever la dextre vers le ciel et à auréoler de beaux discours à la gloire de Dieu, tandis que vous brandissez votre vit de la gauche pour honorer ces dames. Vous auriez fait un très bon disciple de Sancte !
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Finn
- « Vous savez, depuis qu'il m'a servi son brouet d'Angleterre, je crois que quelque chose s'est brisé entre lui et moi. », argumenta Finn sans oser détromper l’idée que se faisait le Réformé de son application du dogme romain.

[Je me sens la fureur de l’ours ! […]
Je me sens le courage de l’oiseau ! […]
Je suis sautillant comme le mulot ! […]
Je frétille comme une p’tite truite ! […]
J’ai la vigueur d’un insecte !]
Gauvain (Kaamelott)


Un mois et des brouettes plus tard, après d’épiques batailles entrecoupées d’épisodes éthyliques comme le précédent, dans un Anjou ayant mis un genou en terre. Deux compères acculés autour d’une bassine noyée sous la bile d’un jour peut-être sans lendemain.

Une tente à l’écart du reste des quartiers andégaves de la Compagnie d’Artus. Pire, une mise en quarantaine.

- « Puisque j’vous dis que TOUT VA BIEN !.. Keuh keuh… », s’égosilla le vieil Irlandais au teint blafard à travers la toile usée derrière laquelle se planquait l’archer chargé de les abattre s’il leur prenait l’envie de se soustraire à leur condition de pestiférés. « Et voilà, regardez où mène votre goût pour le vin angevin. Il était même pas bon, en plu.. Keuh keuh keuuuh.. ! »


Faim : Vous n'avez pas faim.
Forme : Vous êtes en forme
Santé : La douleur irradie tout votre organisme.

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Saanne
En voici donc du prestige pour la fine fleur de la compagnie d'Artus. Plus de quarante jours sous l'étendard, et combien de lieues parcourues ? De godet éclusés ? De jurons contre l'angevin proclamés ? De victimes... ah non peu de victimes... soit ! de godet éclusés ?

Et tandis que l'heure ultime du succès approchait, les lances pointé sur les rempart andégaves, et l'assurance d'une campagne rondement menée, ou presque... bref tandis que le dénouement s'annonçait, voici donc pas que nos deux fiers alcoolytes accusaient une énième péripétie. Frappés par le mal et exclus tout de go de leur statut de cavalier-commères, pour embrasser celui brebis galeuses.


- Laissez donc mon vin hors de ça ! Je ne refourgue pas de la... *beuaaaaargh* ...camelote moi monsieur. Et je me demande si votre *hip* tambouille, n'est pas plus agréable à rendre qu'à ingurgiter !

Faim : Vous n'avez pas faim.
Forme : Vous êtes en forme
Santé : La douleur irradie tout votre organisme.

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Finn
- « Ma TAMBOUILLE ?! », s’outragea-t-il. « Un ragoût tout ce qu’il y a de plus banal, fait avec les produits de la régi… »

Le marmiton du dimanche s’arrêta là, considérant que la suite pourrait se montrer préjudiciable.

- « Non mais franchement, à quoi ça ressemble?.. J’suis pas de nature inquiète, vous savez, mais je sens qu’on va y passer cette fois. », prédit-il en avisant d’un visage grimacier la galette savoyarde lâchée par son acolyte.
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Saanne
Le savoyard se retourna sur le dos, allongé sur sa paillasse, la tête calé contre la selle de son cheval pour tenter d'apaiser les nausées.
Heureusement que l'autre s'était tut au sujet de la ripaille, au risque de provoquer un nouveau haut-le-cœur.


- Allons donc, aux portes d’Angers et sous les yeux de ces souillons d'indépendantistes, vous n'y pensez pas ? Remarque, nous sommes peut-être châtié pour avoir participer à vos noces avec cet odieux curé !
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Finn
Piqué au vif par la réponse à son désespoir de surface qu’apporta Humbert, l’Irlandais rassembla péniblement ses vieilles guiboles endolories en tailleur.

- « Il n’était pas si odieux… Peut-être juste un peu excentrique. »

Gros doute.

- « A moins que ce ne soit vos errances avec cette Louison de Draguignan qui vous rattrapent ! Haha-heukeuhkeuh… »

Puis le choc, tardif.

- « Ciel, mon fils va être orphelin ..! », s’exclama le futur père en sursaut.
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