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[RP] Eglise Saint Tugdual de Tréguier II

Adso


L'archevêque et néanmoins cardinal poursuivait son tour de Bretagne, le "Tro Breiz", comme il lui semblait que disaient les locaux. Il s'arrêta donc à Tréguier, entra dan l'église, et se recueillit longuement.

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Ladyday
A force de détaillé les gargouilles des églises traversées , Lady les connaissaient par coeur , les bâtisseurs de cathédrale avaient sculptés leurs gueules à l'identique .
Elle aimait les gargouilles , celle de cette ville étaient particulière ,les fientes des pigeons les drapées et sous le beau soleil de bretagne , elles trônaient en majesté.

Accompagné d'un bataillon de mouettes Lady montait le parvis en grande enjambé .

pénétrant dans le silence religieux du Saint lieu , elle se signa du pouce , et fit la causette à Aristote .

__ Je te salue mon doux Seigneur
écoute ma voix qui s'élève vers toi
exauce mon humble prière
veille sur moi , car vois-tu
à peine arrivée dans ces terres
bretonnes j'ai attrapée une vilaine toux
heureusement Le doc Morty
ma guérie ,
veille sur lui , et son épouse , la belle Nannou
veille sur la kumpania
veille aussi sur mes amis Zalome et Sam

veille sur nous mon doux seigneur !
mon cher Totote ! que j'aime tant !
j'aimerai bien mourir de désir d'amour !
mais il n'est pas encore sur mon chemin !


Lady leva les yeux vers les voutes chatoyantes des vitraux et récita le credo .

Je crois en Dieu, le Très Haut tout puissant.
Créateur du ciel et de la terre,
des enfers et du paradis.
Juge de notre âme à l'heure de la mort,
et en Aristote, son prophète,
le fils de Nicomaque et de Phaetis,
envoyé pour enseigner la sagesse
et les lois divines de l'univers aux hommes égarés.
je crois aussi en Christos,
né de Maria et de Giosep,
il a voué sa vie à nous montrer le chemin du Paradis.
C'est ainsi qu'apres avoir souffert sous Ponce,
il est mort dans le martyr pour nous sauver.
Il a rejoint le soleil où l'attendait Aristote à la droite du Tres Haut.
Je crois en l'Action Divine, Amen.



Une fois terminé elle se leva et sortit doucement de l'église , les mouettes qui criaient l'accompagnèrent , dans les ruelles du village .
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Un fil , deux fils ,trois fils brodeuse de mots ...et confiturière
Aphykit
La chaleur était au rendez-vous ce matin-là, le soleil brillait et répandait sur les petites maisons de pierres grises ses rayons. Elle marchait dans la rue, nostalgique d'un ancien Béarn qu'elle avait tant aimé. Ses pensées vagabondaient vers les contreforts pyrénéens qui devaient baigner eux aussi sous le soleil. Elle voyait les vertes prairies, elle entendait les gaves gonflés des dernières neiges, qui chantaient joyeusement. Elle trouvait la Bretagne bien différente de ses terres du Sud.
Elle errait en solitaire dans les rues de Tréguier, la tête dans les nuages, elle avait hâte de retrouver Vlad, pour lequel elle s'inquiétait. Sans qu'elle n'y prenne garde ses pas se dirigèrent vers la cathédrale dont elle gravit le perron de pierres grises. Etrange bâtiment dont les flèches s'étiraient et semblaient percer les quelques nuages cotonneux qui avaient l'impudence de parader.

En pénétrant dans l'édifice elle fut saisie par la hauteur et l'élégance des voûtes, les vitraux dans lesquels la lumière jouait une étrange danse. Fascinée, elle marcha lentement et solennellement à travers. Personne n'était là, pourtant, ce dimanche matin était moment propice pour assister à la messe. Elle déambula un moment, à travers les chapelles et finit par s'asseoir pour oublier les affres du quotidien.

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Merci à JD Lou Audrea
Genesys.
« Le désespoir qui pousse à la haine... »

Cette nuit, la jeune femme n'a pas fermé l'œil, elle n'a pas osé dormir du tout. La peur de revivre une fois encore cette expérience cauchemardesque aura eu raison d'elle. Les images d'Amélia mouvante et son cri, son arrachement à la vie pouvaient encore passer dans l'absolu mais les sensations éprouvées, ce froid si glacial, cette peur si abyssale, cette sensation de n'être qu'un pantin, d'être comme transpercée par une âme noire, lui sont devenus insupportables.

La Rousse est encore, comme chaque soir, rentrée tard après avoir fureté en ville, après avoir longuement marché autour du lac de Tréguier, tel un fantôme qui hanterait le lieu sous la lueur fade et blafarde de la lune. Jorbas l'accompagne comme toujours dans tous ses déplacements, souvent de loin, gardant un œil sur elle, même lorsqu'elle se trouve avec des amis et encore plus maintenant, après sa tentative vaine d'en finir la nuit précédente. La jeune Céleste finit tout de même par gagner sa demeure où l'attend Célia qui n'a pas fermé l'œil non plus. Les deux ont bien tenté de raisonner Candyce, qu'ils étaient auprès d'elle, qu'elle ne risquait rien à l'intérieur des murs de la maison, mais en vain, rien n'y a fait. Célia finit par partir se coucher, tombant de sommeil avec la bénédiction de sa maîtresse mais Jorbas lui, reste en éveil malgré les demandes de la Rouquine.

Elle va ensuite à la chambre de Lili pour voir si elle dort bien. Ses yeux restent à caresser son visage d'ange, elle est si belle. Puis, souriante, elle se retire sans bruit pour la laisser en paix avec elle-même, préférant le frais du jardin. Rien de tel que la fraîcheur pour garder les yeux ouverts. Malgré les ténèbres qui l'entourent, la jeune femme fait tout pour ne pas penser à son cauchemar. La nuit a quelque chose de mystérieux, mais d'apaisant aussi. Elle marche, elle hante sa propre maison, fermant les yeux par instant pour ressentir la légère brise fraîche lui caresser le visage.

Pourquoi sa foi en le Grand Feu n'agit pas sur ces visions, sur ces sensations, alors qu'elle lui a permis d'oublier l'atrocité physique et morale qu'elle a subie sur les terres limousines ? La jeune femme commence réellement à se demander si elle n'est pas la victime d'un sortilège ou d'une malédiction quelconque. Mais qui ? Pourquoi ? Cela ne tient pas debout... Ses ravisseurs qui se vengeraient de sa fuite alors qu'ils s'amusaient si bien avec elle ? Comment un simple cauchemar peut-il être si... réel ? Et pourquoi si récurent dans ses moindres détails ? Chaque nuit. Et cette voix ? Mystérieuse voix froide qui l'appelle, qui l'enjoint de suivre Amélia qui demande son aide. Aurait-elle pu la suivre ? Elle se réveille toujours à ce moment là, comme pour lui arracher une seconde fois.

Candyce commence même à se demander si elle ne devient pas folle avec tout ce qu'elle s'inflige, avec sa vie dissolue et sans aucune structure. Est-ce là le contrecoup des tortures qu'elle subit ? Son esprit demande-t-il une trêve ? Questions sans réponse aucune, et elle se trompe probablement de toute façon. Tout ce qu'elle endure aujourd'hui n'est que plaisir vicieux. Il doit y avoir autre chose...

Les premières lueurs du jour commencent à poindre à l'horizon, et la jeune rousse veut tenter une expérience, une chose qu'elle n'a plus fait depuis bon nombre d'années. L'église Saint Tugdual de Landreger. Elle en prend le chemin, elle entrera dans la bâtisse pour tenter d'y trouver un quelconque réconfort.

C'est grand, c'est toujours grand. À l'intérieur, il règne une atmosphère austère et une odeur de renfermé, certainement dû à l'absence de prêtre ici, depuis des lustres, laissant le lieu presque à l'abandon.

Candyce s'assoit sur le premier banc qu'elle croise, au dernier rang, fatiguée. Elle lève les yeux au Ciel dans la pénombre ambiante. Osera-t-elle ? Elle osera.
D'une petite voix, elle tente de s'adresser maladroitement au... Très-Haut.

Vous qui êtes là-haut... Dans votre soleil étincelant.
Est-ce de votre fait ? Mes cauchemars...
Me punissez-vous ? Non... bien sûr que nann.

Puis plus bas :
Vous n'êtes pas vraiment là hein... de tout'façon.
Pourquoi sinon je souffrirai autant ? Pourquoi toute cette souffrance sur ces terres, hé ?
Ils disent les curés... Ils disent que lorsqu'on a pas terminé ce que l'on devait faire ici bas, quand on était pas sûr de nous, on pouvait revenir ici pour continuer le chemin vers la vertu... C'faux !
Et plus fort : C'est faux !!
Amélia ne m'aurait jamais abandonnée ainsi !! Jamais vous entendez vil sournois ! JA-MAIS !!


Se levant d'un bond, larmoyante, haineuse même dans l'enceinte de l'église, lui semblant entendre quelques murmures dans le noir, la jeune femme quitte la bâtisse en maudissant Dieu lui-même, ainsi que ses deux prophètes et tous les soit-disant saints.

D'ailleurs, elle maudit même tous les croyants et tous les fanatiques. Son regard est dur, inquisiteur, nimbé de larmes. La jeune femme se dirige vers les quartiers malfamés de la cité où elle finira par se jeter dans les bras de deux hommes sordides en leur disant d'abuser d'elle à leur convenance. Mais Jorbas qui la suit depuis le début, intervient à temps contre le gré de sa maîtresse, et ce n'est qu'au prix de quelques efforts qu'il réussira à l'extirper du bouge dans lequel la malheureuse est venue se vautrer.

Une fois sortis de ce quartier dangereux, après avoir ôté la vie de trois individus que personne ne regrettera de sitôt, Jorbas entreprend de raisonner Candyce qui tente à perdre les pédales lamentablement. Celle-ci se laisse alors réprimander comme une enfant prise en faute. Elle se calme, elle tente de garder contenance et de reprendre ses esprits, et le contrôle de la situation. C'est alors qu'elle remercie son garde mais qu'elle lui dit de ne plus intervenir dans ses affaires tant que sa vie n'est réellement pas en danger. Et qu'il n'a point à décider ce qui est bon ou non pour elle, que ce serait le dernier avertissement avant une répudiation pure et simple.

Les choses étant rentrées dans l'ordre et revenues à leur place, la jeune femme qui n'en peut plus mais qui refuse encore de se laisser aller au sommeil, prend la direction du lac pour s'y baigner, espérant l'eau froide pour lui lever le plus de fatigue possible.

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La vertu réside dans l'équilibre.
Aphykit
[Des jours et des nuits plus tard, un dimanche comme les autres]

Le soleil était déjà haut dans le ciel, pis, la chaleur qu'il répandait sur la ville était étonnante en ces premiers jours de septembre. Ce matin-là, elle aurait pu aller sur la plage pour une nouvelle promenade solitaire. Contempler l'immuable va et vient de l'océan sur la grève apaisait son esprit balayée de mille tourments.
Les jours filaient, elle ne pouvait les retenir, tout comme ces minutes précieuses qu'elle avait partagées avec celui qui s'était emparé d'elle depuis plus d'une année.
Ce dimanche matin-là, elle se rendit à l'église, elle avait compris depuis un moment que personne n'officiait ici, mais les habitudes sont difficiles à vaincre et elle se gendarmait doucement en grimpant les marches menant sur le parvis. Elle s'y arrêta un instant, pour sentir son coeur battre dans sa poitrine, entendre cette petite voix intérieure lui murmurer : oui tu es vivante !
Elle ne l'ignorait pas, et les minutes volées au destin lui prouvaient, si c'était nécessaire que tout était possible, qu'elle n'avait rien perdu de ses envies, de ses rêves.

A l'heure où les cloches auraient dû sonner le rappel des fidèles, elle pénétra dans l'église et s'installa rapidement.
Aucun prêche n'était prévu, elle voulait juste profiter de cet instant de recueillement. Elle voulait retrouver la paix, le calme et cette sérénité dont elle avait besoin. Son regard sombre comme les ténèbres se porta sur un vitrail qui représentait une étrange scène habitée par des monstres aux corps velus, elle frissonna, assaillie d'étranges visions similaires à celles qu'elle avait eues à Tarbes. Elle se mit à entendre une voix douce et ferme, grave lui murmurer, mais une voix glaciale qui semblait provenir du fond d'une grotte :
Avance et tais-toi. Obéis pour une fois !

La pression ressentie sur sa main était puissante, elle éprouva une sensation de violence contenue terrible, des larmes, qu'elle ne put contrôler, roulèrent sur ses joues. Elle se mit à trembler, le regard toujours accroché aux rais de lumières qui jouaient à travers les pièces de verre coloré.

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Merci à JD Lou Audrea
Veneny
L'Inquisiteur profita de son séjour à Tréguier, dont la durée était encore indeterminée, afin de se rendre à l'église. Il avait prit la facheuse habitude de "visiter" systématiquement les églises des villes où il se rendait. Mais n'était-il pas un homme de Foy ? C'était en plus la première fois qu'il se rendait à Tréguier, et il en profita pour faire le tour de la ville, de manière assez discrète et sans se faire remarquer. Il appréciait la "forme" de Tréguier, ses routes, son lac, son port mais... l'église était peut-être l'une des choses les plus belle.

L'un des choses les plus belle... et surtout inactive ! Il ne semblait plus y avoir de Curé à Tréguier depuis bien longtemps, et c'est le coeur serré qu'il entra dans l'édifice sacré. Comme il voudrait pouvoir officier à Tréguier, du moins si il restait quelques fidèles, mais il n'avait hélas pas le pouvoir de se dédoubler et les candidatures à Sant-Meleg étaient inexistantes. Peut-être que la situation changera par l'avenir, mais de quelle manière ? En attendant, il alla s'asseoir sur un banc dans l'église qui était tristement vide et pria, sans vraiment faire attention à ce qu'il se passait autour.

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Zakarine
Alors qu'elle allait prendre son poste de maçonnerie au port, Zakarine passa devant l'église de Tréguier. Le bâtiment était malheureusement déserté depuis longtemps, excepté par quelques grenouilles de bénitier qui venaient plus par habitude que pour écouter une messe qui n'allait pas être récitée. La Diaconesse s'était retirée et, depuis son départ, personne ne l'avait vraiment remplacée.

La porte était étrangement ouverte. Curieuse, la Rousse pénétra dans le lieu saint et vit un homme qu'elle ne connaissait pas entrain de prier. Étonnée de le voir prier avec une ferveur non dissimulée, elle s'assit non loin de lui mais pas trop proche non plus, gardant juste assez de distance pour pouvoir être entendue sans avoir à hurler. Elle se signa et récita un rapide Confiteor avant de s'adresser à lui.



Demat Messire. Je me nomme Zakarine de l'Etoile Bleue, Comtesse de Kerborzh. Soyez le bienvenu à Tréguier.

Un discret sourire aux lèvres, elle le salua respectueusement. Elle ne savait pas pourquoi mais elle avait le pressentiment que c'était un homme important.
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Veneny
Il ne remarqua pas, plongé dans ses prières, qu'une femme s'était assis assez près de lui quand bien même la totalité des autres bancs étaient disponible. Sa voix le fit sursauter et extirper hors de sa concentration. Il se tourna vers la voix et vit une jolie femme. Messire ? Il sourit, amusé et touché. Voila bien longtemps que l'on ne l'appelais plus comme cela, et cela lui rappela la tendre et sombre époque où il était apprenti-Maréchal. Il ne s'était jamais senti aussi con que ce jour-la tiens. Heureusement qu'il réalisa sa connerie et se mit fissa dans les Ordres !

Demat Votre Grandeur. Je suis le Père Veneny de Canihuel, Inquisiteur et Vicaire Diocésain de Rennes. Grand merci pour votre accueil.

Tout en restant assis, parce que ses jambes étaient encore douloureuse de son récent voyage entre Saint-Brieuc et Tréguier. Il se racla la gorge, provoquant un puissant écho dans l'église puis reprit la parole.

Je visite Tréguier. C'est la première fois que je viens ici à vrai dire. Que la ville est belle et que les gens sont sympathiques !

Ca changeait de certains endroit dont il taira le nom !

Qu'une église vide est triste lorsqu'il n'y a aucun berger pour y guider son troupeau. Si vous le permettez, j'aimerais faire une rapide messe ici. Rien de bien extraordinaire mais ce sera toujours cela de prit.

Il regarde cette femme qui lui semblait si familière. Etait à une fête ? Une investiture ? Un sacre ? Il se rappela d'un petit chien qui se promenait... Il y avait-il un lien ? Il était nerveux et c'était son premier sacre, et il se rappelle s'être excité tout seul. Bah ! Il verra bien.
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Zakarine
Demat Votre Grandeur. Je suis le Père Veneny de Canihuel, Inquisiteur et Vicaire Diocésain de Rennes.

Le Père Veneny de Canihuel.. Comment Zakarine avait-elle pu l'oublier? C'est lui qui avait officié lors du sacre d'Equemont où Emeric et elle s'étaient faits remarquer à cause d'Atila qui avait fait des siennes en pleine cérémonie. Surprise et éhontée à la fois de ne pas l'avoir reconnu, Zakarine commençait à blêmir doucement.

Grand merci pour votre accueil. Je visite Tréguier. C'est la première fois que je viens ici à vrai dire. Que la ville est belle et que les gens sont sympathiques !


Le discours de l'Inquisiteur était, cependant, aimable envers Tréguier. Peut-être se pouvait-il qu'il l'ait, lui aussi, oubliée? En tout cas, elle l'espérait, soulagée, car aucune allusion à cette méchante affaire ne fut faite à son encontre. La Rouquine l'écoutait sans l’interrompre cette fois. Comme tout bon Trégorrois qui se respecte, elle aimait qu'on flatte sa ville et ses habitants.

Qu'une église vide est triste lorsqu'il n'y a aucun berger pour y guider son troupeau. Si vous le permettez, j'aimerais faire une rapide messe ici. Rien de bien extraordinaire mais ce sera toujours cela de prit.

Il venait de toucher un point sensible qui leur tenait à coeur à tous.

Je vous prie de m'excuser mon Père. Mais dans l'église mal éclairée, je ne vous avais pas reconnu... Je ne puis qu'acquiescer vos dires. Il est si triste que notre belle église soit ainsi abandonnée. Savez-vous que nous devons parcourir toute la Bretagne à la recherche d'un curé chaque fois que nous désirons nous faire baptiser ou bien nous marier?

Nous avons bien une Diaconesse mais elle s'est retirée depuis bien longtemps au couvent. De toute façon, Carolinius ne consentait qu'à faire des messes In Gratibus. Pour les cérémonies Res Patris, nous devions nous en passer à Tréguier.


Elle fit le tour du lieu saint du regard en soupirant puis le regarda à nouveau.

Nous avons notre futur maire qui souhaiterait prendre la relève. Il étudie la théologie en vue d'être curé. Il s'appelle Austin Power.
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Veneny
Tôt dans la nuit, Veneny en profita pour se rendre à l'église et à la préparer. Elle était dans un état assez déplorable et il était de plus en plus évident qu'elle n'avait plus servi depuis assez longtemps. Il nettoya le sol, lustra les chandeliers, récura l'autel... Autel qui était, comme la plupart des églises de Bretagne, fait d'un bois des plus raffiné, des plus chers. D'un bois que certains paiens n'hésiteraient pas découper pour en faire des tabourets. Encore heureux qu'une église était un lieu sacré, et que par conséquent, la populace ne venait pas se servir dedans. Enfin bref, il passa la nuit à tout nettoyer et ne dormit donc pas, se contentant de la satisfaction du devoir accompli.

Le matin arriva et les premiers rayons du soleil traversaient majestueusement les vitraux de l'église, qui résistaient tant bien que mal à l'épreuve du temps. Cela produisait un effet magnifique, dont Veneny ne se lassait point et contempla la vue pendant de nombreuses minutes. Reprenant ses esprits, il alla sonner les cloches, provoquant des sons mélodieux et imposants, retentissant dans toute la ville. Un son dont les habitants n'avaient peut-être plus entendu depuis des lustres.




Patiemment, il attendit les fidèles et espérait en voir beaucoup, vu le nombre de fois où on lui avait reproché du manque de messe à Tréguier. Mais il ne doutait pas de la piété des Trégorrois, qui semblait infaillible et sans appel. Et ce pour son plus grand plaisir, bien sûr ! Il pensa particulièrement à la ravissante Zakarine qu'il avait quitté dans de bons termes dans cette même église et au Maire, Austin.
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Zakarine


Les cloches de l'église de Tréguier sonnaient. Que se passait-il? Zakarine fut surprise de les entendre à nouveau et, surtout, en plein milieu de semaine. Elle craignait qu'un malheur ne fut arrivé. Elle ne trouvait pas cela normal. Curieuse, comme toujours, elle quitta son poste de maçon avec l'accord du chef pour se diriger vers le centre ville. Elle s'approcha de la bâtisse. La porte était grande ouverte. De plus en plus intriguée, elle gravit le parvis et secoua ses habits de travail. Elle n'avait pas l'habitude d'aller à l'église en braies mais elle dérogerait à la coutume, pour cette fois.

Une fois à l'intérieur, une bonne odeur de frais et une douce lumière qui perçaient les vitraux l'accueillirent agréablement. Le lieu saint était méconnaissable. Elle se signa et longea la travée pour s'installer au premier rang. Père Veneny se trouvait là. Zakarine le salua respectueusement.


Demat mon Père. Heureuse de vous revoir ici. Est-ce vous le responsable de tout ceci?

La Rousse lui souriait tout baladant son bras pour montrer l'église.

Mais vous avez accompli un véritable prodige! Je désespérais de voir à nouveau ce lieu comme je l'ai connu autrefois..
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Don.
Les cloches sonnaient à en rendre sourds quiconque osait s'aventurer non loin de l'église.
C'était le cas de Dana, qui en compagnie de ses deux fils, ce matin là, avait décidé de faire le marché. Triste idée, car elle avait complètement oublié de se fournir de sa bourse et avait finalement était attirée par les sons divins.

Voilà bien longtemps que la jeune femme ne venait plus ici, depuis que sa propre église avait été construire sur ses terres.
Mais pour ce jour, tout allait changer, l'effort serait fait et la présence des petits lui donnait l'envie de se forcer un peu à agir de la sorte.

Guénolé à son bras et Salomon lui tenant la main, c'est ainsi que tous les trois pénètrent dans l'édifice de foi.
Elle y reconnait Veneny, surprise puis Zakarine, qu'elle salue bien souriante.

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Veneny
Un peu de monde s'était déplacé, et il sourit en voyant Zakarine ou encore Don qui arrivait juste à temps pour le début de la cérémonie. Il ne vit cependant pas le maire, et futur Curé. Ou alors il était myope, ou alors Austin séchait la messe pour se livrer à on ne sait quelle sorcellerie ! Enfin, tant pis. Il s'approcha de l'autel, attendit que le petit brouhaha ne s'éteigne par lui-même puis commença.

Mes chers amis, nous voici réunis en cette église de Saint Tugdual afin de prier le Seigneur. Oui, le Seigneur tout puissant, qui nous surveille et nous protège depuis la-haut, dans les cieux qu'un homme ne peut atteindre que lorsque qu'il se révèle être vertueux.

La Vertu... Certains en auraient bien besoin, de la Vertu ! Après un court moment de silence, un silence délicieux qui régnait dans le saint édifice de pierre, il reprend mais avec une voix plus émue et fluette.

Seigneur ! Daigne nous accorder ton Pardon et nous accorder une place auprès de Toi et de tous les Saints malgré nos fautes et nos erreurs.

Un regard vers Don, non pas accusateur mais plutôt amical.

Prions pour tous ceux qui sont actuellement dans les ténèbres, que la lumière du Très Haut les éclaire de nouveau !

Il lève les bras en l'air, légèrement en diagonale, les faisant légèrement bouger lorsqu'il parle, comme si il s'adressait à une entité se trouvant au plafond.



Récitons à présent le Crédo.

Et il récita le Crédo, en bon homme de Foy qu'il était... ou pas !

Je crois en Dieu, le Très-Haut tout puissant,
Créateur du Ciel et de la Terre,
Des Enfers et du Paradis,
Juge de notre âme à l'heure de la mort.

Et en Aristote, son prophète,
le fils de Nicomaque et de Phaetis,
envoyé pour enseigner la sagesse
et les lois divines de l'Univers aux hommes égarés.

Je crois aussi en Christos,
Né de Maria et de Giosep.
Il a voué sa vie à nous montrer le chemin du Paradis.
C'est ainsi qu'après avoir souffert sous Ponce,
Il est mort dans le martyr pour nous sauver.
Il a rejoint le Soleil où l'attendait Aristote à la droite du Très-Haut.

Je crois en l'Action Divine;
En la Sainte Eglise Aristotélicienne Romaine, Une et Indivisible;
En la communion des Saints;
En la rémission des péchés
En la Vie Eternelle.

AMEN


Il ouvrit alors, d'un geste se voulant rapide mais pas trop pour ne pas déchirer les précieuses pages du Livre des Vertu, et prit un de ses passages préférés.

Citation:
Jeshua marchait dans les dunes depuis plusieurs jours déjà, buvant l’eau de son outre et mangeant les sauterelles venues du sable, lorsque fatigué, l’envie lui prit de s’étendre de tout son long et de ne plus bouger. Il lui semblait qu’une force mystérieuse lui disait :

"Arrête-toi, Christos, fils de Giosep, car tu es fatigué. Si tu voulais, tu pourrais rebrousser chemin et rentrer chez toi sans t’épuiser."

C’était la créature sans nom, celle qui vivait dans l’ombre depuis les millénaires. Elle ne voulait pas qu’à travers Christos, la parole d’amour de Dieu se répande. Aussi avait-elle décidé de le corrompre afin de le détourner de sa juste mission. Si les racines de l’arbre noircissaient, alors celui-ci ne porterait jamais de fruits.

Christos répondit, sans se mettre en colère : " Va t’en, toi qui veux me perdre dans la paresse, je continuerai car le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt ! "

Et la tentation de se reposer se dissipa en cet instant.

Alors, comme Jeshua jeûnait depuis des jours, il avait de plus en plus faim. Il sentait son ventre lui faire mal, et monter en lui l’envie d’ouvrir les dernières provisions qui lui restaient dans son sac en peau de mouton. La créature sans nom, douée d'un charisme exceptionnel lui disait :

" Ouvre ton sac, Christos, fils de Giosep, car tu as faim. Mange donc cette viande et ce pain qui t’attendent… tu pourras toujours te réserver les sauterelles pour plus tard. "

Christos répondit, sans se mettre en colère : " Va t’en, toi, qui veux me perdre dans la gourmandise. Je n’ouvrirai pas mon sac car le monde appartient à ceux qui savent endurer la faim. "

Alors, comme Christos se trouvait au beau milieu du désert, il était fatigué, il avait faim et son corps lui faisait mal. Soudain, en fixant l’horizon devant lui, il eut l’impression de voir une oasis. C’était un petit lac entouré de buissons verts. L’oasis était encore loin mais des cris d’allégresse semblaient s’en échapper. Christos reconnut bientôt des silhouettes féminines, nues, se baignant dans cette pièce d’eau. La voix mielleuse de la créature sans nom lui dit :

" Qu’attends-tu, Christos, fils de Giosep, pour les rejoindre ? Ne les entends-tu pas ? ces belles femmes qui t’appellent ? Elles sont toutes à toi ! et belles, en plus, mazette ! "

Christos répondit, sans se mettre en colère : " Va t’en, toi, esprit du vice, qui veux me perdre dans la luxure. Je ne détournerai point ma route, car aussi vrai que je te le dis, cette oasis et ces femmes vont disparaître de ma vue. "

Et en effet, bientôt, l’image de l’oasis se dissipa, laissant à Christos la vision d’un désert étendu jusqu’à l’horizon et irradié par le soleil.

Alors, comme Jeshua continuait à marcher, sans regarder derrière, il vit soudain devant lui l’image d’une grande ville. Cette cité était magnifique, les tours et les murailles ne cachaient pas sa richesse et les maisons, ornées d’ors et de pierreries, semblaient briller de mille feux. Un dôme dépassait, qui devait être celui du palais du maire. La douce voix de la créature sans nom dit à Christos :

" Vois cette belle ville, et contemple sa richesse ! Si tu voulais, tu pourrais en devenir le maire, avec les talents que tu possèdes. Car en vérité, tu as été capable de jeûner durant toutes ces journées, ainsi que de résister à la fatigue et aux femmes ; ta force de caractère pourrait t’emmener très haut ! "

Alors Christos lui répondit, sans se mettre en colère :
" Va t’en, Esprit malin, qui veux me perdre dans l’orgueil, l’envie et l’avarice. Je résisterai aussi à ces péchés là, car il est petit, celui qui cède à ses pulsions. "

Alors la créature sans nom dit : " Dieu nous a faits ses enfants car nous sommes les plus fortes de ses créatures. Parmi nous, je suis sa préférée, car je suis le plus fort de nous tous. J’ai compris que le fort devait dominer le faible, comme vous les hommes, dominez les vaches, les cochons et les moutons. Dieu nous a donné Sa création pour nous apporter les mille plaisirs du corps et de l’esprit que nous méritons. Y a-t-il un meilleur moyen de Lui rendre hommage autrement qu’en sachant apprécier les plaisirs de Sa création? "

Mais Christos lui rétorqua : "Va-t’en, tentatrice! Ta présence parmi la création est une injure faite à Dieu. Sache que tu n’es pas Sa préférée. Il t’a reléguée dans l’ombre, car tu t’es détournée de Sa lumière. Il ne t’a laissé la parole qu’afin d’éprouver la foi des humains. "

et il ajouta: “Dieu nous a fait ses enfants car nous sommes les seuls à savoir aimer sans rien attendre en retour. Il ne t’a pas donné ce titre, vile créature, car tu n’as pas de cœur, car ton âme est noire comme le jais. Certes, le monde, créé par Dieu, est source de mille plaisirs. Certes, c’est lui rendre hommage que de savoir les apprécier à leur juste valeur. Mais ces plaisirs doivent être dégustés et non dévorés. Seule la vertu, telle que nous l’a enseignée le prophète Aristote nous permet d’apprécier les plaisirs du monde sans tomber dans le vice et le péché.”

Il conclut enfin: “Car le péché est la négation de la perfection divine. L’abandon total aux mille plaisirs s’accompagne du détournement de l’amour de Dieu, alors que le goût simple et mesuré de la création divine ne peut se faire que dans l’amour de son créateur. Alors va t'en!"

Aussitôt, la créature sans nom, qui rampait à ses côtés, disparut, le laissant aux portes du désert. Il avait traversé ce pays de tentations durant quarante jours.


Flûte, il avait oublié qu'il était aussi long, et s'en étant rendu compte après avoir commencé à lire, il n'avait pas pu s'arrêter. Tant pis aussi ! Cela ne pouvait être que bénéfique pour tout le monde. Se sentant heureux, il regarde rapidement l'assemblée avec un sourire puis attend que l'énorme passage qu'il venait de lire fasse tilter les consciences des retardataires ronflant dans le fond.
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Zakarine
La cérémonie commençait. Zakarine salua le père Veneny d'un geste de la tête accompagné d'un sourire. Dana s'était assise à ses côtés. Du coup, elle se sentait moins seule.
Après avoir récité le Confiteor, la Rousse se mit à prier avec ferveur.


Je crois en Dieu, le Très-Haut tout puissant,
Créateur du Ciel et de la Terre,
Des Enfers et du Paradis,
Juge de notre âme à l'heure de la mort.

Et en Aristote, son prophète,
le fils de Nicomaque et de Phaetis,
envoyé pour enseigner la sagesse
et les lois divines de l'Univers aux hommes égarés.

Je crois aussi en Christos,
Né de Maria et de Giosep.
Il a voué sa vie à nous montrer le chemin du Paradis.
C'est ainsi qu'après avoir souffert sous Ponce,
Il est mort dans le martyre pour nous sauver.
Il a rejoint le Soleil où l'attendait Aristote à la droite du Très-Haut.

Je crois en l'Action Divine;
En la Sainte Église Aristotélicienne Romaine, Une et Indivisible;
En la communion des Saints;
En la rémission des péchés
En la Vie Éternelle.

AMEN


Puis vint la lecture du Livre des Vertus, enfin un passage seulement.

Citation:
" Ouvre ton sac, Christos, fils de Giosep, car tu as faim. Mange donc cette viande et ce pain qui t’attendent… tu pourras toujours te réserver les sauterelles pour plus tard. "


Le ventre de Zakarine se mit à gargouiller. Elle était vite partie le matin et n'avait pas pris de petit-déjeuner. Le repas de veille avait été frugal également, par manque d'appétit. Mmmm, de la bonne viande séchée avec du pain. Il m'a donné faim, lui! pensait la Trégorroise.

Citation:
Christos reconnut bientôt des silhouettes féminines, nues, se baignant dans cette pièce d’eau.


Zak ne pût retenir un petit rire. Elle imaginait la scène avec Emeric à la place de Christos. Non seulement il n'aurait pas refusé d'y aller, mais il serait allé les rejoindre en courant.

Citation:
" Vois cette belle ville, et contemple sa richesse ! Si tu voulais, tu pourrais en devenir le maire, avec les talents que tu possèdes. Car en vérité, tu as été capable de jeûner durant toutes ces journées, ainsi que de résister à la fatigue et aux femmes ; ta force de caractère pourrait t’emmener très haut ! "


Ah bon? Se demanda-t-elle être maire est un pêché, maintenant? Je ne savais pas cela.. Elle fronça les sourcils, un rien dubitative. Elle écoutait la suite de la lecture. Elle n'était que la conclusion de tout ce qui avait été raconté jusque là. Ne pas céder à la tentation de tous les plaisirs de la vie: quel dommage! C'est pour cela que je ne serai jamais une sainte...

Le prêtre souriait à l'assemblée. La Rouquine lui rendit son sourire sachant parfaitement qu'elle était très loin de cela. Tout à coup, elle se mit à penser à ce qu'il lui avait dit il y avait de cela plusieurs jours en taverne. Une chose terrible allait arriver à Tréguier. Mais c'est bien sûr! Elle se leva d'un bond, affolée! Tréguier était-elle une ville pécheresse?! Était-ce une malédiction qui avait été jetée sur la ville, privant tous ces habitants de taverne, ou bien une punition divine? Aucun son ne sortait de sa bouche mais elle restait droite, les mains devant son visage livide.

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Veneny
Et il entama la dernière partie de la messe. Il profitait de ce moment, car une affaire urgente devait lui faire quitter la ville le lendemain direction Saint-Brieuc. "Bah, je reviendrais !" se dit-il tout en se déplaçant pour avancer une petite table ou trônaient quelques miches de pain et plusieurs bouteilles de vin. Il fallait bien liquider les stocks de vin de messe, ils ne servaient plus.

Je vous invite maintenant à partager le pain et le vin, symbole de l'amitié Aristotélicienne.

Enfin vous, ceux qui avaient daigner bouger leurs fessiers des tavernes pour rejoindre l'église, qui ne se trouvait jamais très loin.



Un sourire triste et heureux, triste pour son départ précipité et heureux pour avoir pu faire une messe ici. Il ne put tout de même rater Zakarine, se levant tout d'un coup, sans rien dire et se cachant le visage. Que se passait-il ? Il y avait-il un lien avec ce qu'il avait dit à propos des cierges ? Maintenant qu'il y pensait, toutes les tavernes ont fermé brutalement depuis peu et personne ne peut s'y rendre. Est-ce un cas de sorcellerie ou bien une mauvaise plaisanterie ? Il tirerait tout cela au clair durant le voyage du retour.
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